NY elects leftist mayor on big election night for Democrats
New Yorkers elected leftist Zohran Mamdani as their next mayor, while Democrats won two key state governor races sending an early warning signal to Republican President Donald Trump ahead of the 2026 midterms.The clean sweep among several ballots nationwide on Tuesday has boosted morale among Democrats bruised by Trump’s return to the White House and has set alarm bells ringing among Republican circles.Mamdani, 34, is the city’s first Muslim mayor and the youngest to serve in more than a century.The Democratic socialist’s victory came in the face of fierce attacks on his policies and his Muslim heritage from business elites, conservative media commentators and Trump himself.”If anyone can show a nation betrayed by Donald Trump how to defeat him, it is the city that gave rise to him,” Mamdani said in a victory speech to supporters.”In this moment of political darkness, New York will be the light.”Mamdani’s win, as well as the Democratic Party’s victories in the governor’s races in Virginia and New Jersey, suggest a shift in the political mood across the United States as it looks to next year’s midterm elections when control of Congress will be up for grabs.In another significant win for Democrats, voters in California also approved a proposition to redraw electoral districts in a bid to neutralize gerrymandering efforts ordered by Trump in other states.Trump refused to take any blame for Tuesday’s results and tried to make an eleventh-hour intervention in the race, calling Mamdani a “Jew hater.”In a post on his Truth Social network, he also cited anonymous “pollsters” suggesting the Republican defeats were down to the government shutdown and the fact that his own name wasn’t on the ballot.- ‘Next stop City Hall’ -Mamdani, a state lawmaker for New York’s Queens borough, appealed to voters by pledging to tackle the soaring cost of living, offering free city bus travel, childcare and city-run grocery stores.He focused on living costs facing ordinary New Yorkers, building support through his informal personal style, social media savvy and a massive canvassing ground game.”The next and last stop is City Hall,” Mamdani said in a video posted to X after his victory was declared.Mamdani was virtually unknown before his upset victory to secure the Democratic nomination over former governor Andrew Cuomo, who he trounced again on Tuesday.When the race was called in his favor, excitement was palpable across the city.It was a “local victory” that offered a means of “resisting and pushing back” against the political establishment in Washington, Ben Parisi, 40, told AFP, adding that the night stood in stark contrast to Republican Trump’s victory a year ago.Republican candidate Curtis Sliwa, founder of the Guardian Angels citizen crime patrol group, came in third after weeks of Cuomo insisting he bow out to increase his chances.Disappointed and “heartbroken” Cuomo supporters booed as the results rolled in saying Mamdani’s victory is “not right.”Many blamed Sliwa for splitting the center-right vote while others questioned their safety in the city.”As a Jew in New York, it’s terrifying to think that we’re going to have a mayor who hates us,” Cuomo supporter Elise, 74, said.Prominent business people including Bill Ackman noisily attacked Mamdani and funnelled cash to his rivals, while conservative media including The New York Post published blanket negative coverage.Turnout was high in this year’s vote with 2.06 million ballots, or 98 percent of votes cast, counted by 12:31 am Wednesday — more than the total number of voters in the 2021 race.- Uphill struggle -Mamdani’s improbable rise highlights the Democratic Party’s debate over a centrist or a leftist future, with some leading national figures offering only tepid endorsements of Mamdani ahead of voting.Syracuse University political science professor Grant Reeher said ahead of the result mayor Mamdani would face an uphill battle.”Everybody’s got their knives out, and it’s a very difficult city to govern,” he told AFP.In New Jersey, Democratic Party candidate Mikie Sherrill beat out a Trump-backed businessman and in Virginia, Democratic candidate Abigail Spanberger took back the governor’s mansion from the Republicans.Both sides wheeled out big guns, with former president Barack Obama rallying support for Spanberger and Sherrill.”We’ve still got plenty of work to do, but the future looks a little bit brighter,” Obama said in response to the wins.
Recrutés par les réseaux, ces mercenaires irakiens morts pour la Russie
Le visage souriant, en uniforme militaire debout dans un champ labouré par les chenilles de véhicules lourds, de la fumée en arrière-plan. C’est le dernier post sur TikTok du jeune irakien Mohammed Imad, apparemment en Ukraine.”Priez pour moi”, dit la légende à côté d’un drapeau russe.C’était en mai. Depuis, les mois ont passé sans un mot, juste des rumeurs. Il a été pris en otage, blessé, il est tombé malade ou a été tué dans la frappe d’un drone ukrainien.Comme beaucoup de ces jeunes Irakiens combattant en Ukraine, Mohammed, 24 ans, est parti en Russie et s’est enrôlé dans les forces armées russes sans le dire à sa famille.Comme eux, il a été attiré par les promesses d’amasser de l’argent et de gagner un passeport russe. “Il n’est jamais revenu”, raconte à l’AFP sa mère Zeinab Jabbar, 54 ans, dans sa modeste maison de Musayab, au sud de Bagdad. “Nous, les Irakiens, avons traversé tant de guerres (…) On a eu notre lot”, dit-elle en pleurs. “Qu’avons-nous à voir avec la Russie” et l’Ukraine? “Deux pays qui se battent, qu’est-ce que l’on a à voir avec eux ?”Mohammed était bébé en 2003 lors de l’invasion de l’Irak par une coalition menée par les États-Unis, qui a déclenché des décennies de violences sectaires suivies par le brutal “califat” jihadiste.Beaucoup de jeunes gens ont dû rejoindre l’armée ou des milices chiites pour combattre le groupe État islamique, s’impliquer dans la longue guerre civile dans la Syrie voisine. Aujourd’hui, dans un pays miné par la corruption et la gabegie où un tiers de la population active est au chômage, un certain nombre a cédé aux sirènes d’influenceurs les poussant sur les réseaux à aller se battre en Ukraine aux côtés des forces russes en échange de conditions irrésistibles.S’ils en font le choix, ils sont assurés, leur promet-on, d’une prime d’engagement pouvant atteindre jusqu’à 20.000 dollars et d’un salaire mensuel de 2.800 dollars – quatre fois la solde d’un militaire en Irak. Un passeport russe et une pension font partie du package, ainsi qu’une assurance et une indemnisation en cas de blessure. – Recruteurs sur TikTok -Lors d’une enquête de plusieurs semaines, l’AFP a pu parler aux proches de plusieurs jeunes Irakiens de milieu modeste partis rejoindre l’armée russe – trois sont officiellement portés disparus, un autre est revenu dans un sac mortuaire. Un recruteur irakien, combattant dans l’armée russe, a également accepté de témoigner. “Donnez-moi un soldat irakien et une arme russe, et nous libérerons le monde du colonialisme occidental”, dit ce dernier dans un de ses posts.D’autres partagent des vidéos où l’on peut voir le président russe Vladimir Poutine qualifier ces combattants étrangers de “héros”.Les réseaux sociaux TikTok et Telegram regorgent de personnes proposant d’aider les Irakiens à rejoindre les rangs russes en Ukraine.Au début de cette guerre, déclenchée par l’invasion russe du territoire ukrainien en février 2022, alors que Moscou soutenait le régime de Bachar al-Assad alors toujours au pouvoir, Vladimir Poutine avait dit vouloir recruter 16.000 combattants au Moyen-Orient. Quelque 2000 soldats syriens auraient ainsi rejoint la Russie.Désormais, les chaînes Telegram visent en Irak un autre public, plus jeune.Des méthodes similaires ont été utilisées en Syrie, en Algérie et ailleurs dans la région et au-delà pour attirer des recrues d’Asie centrale, d’Inde, du Bangladesh du Népal, ont découvert les journalistes de l’AFP. Jusqu’à Cuba même, selon plusieurs médias.Tout est prévu: un de ces recruteurs a expliqué à l’AFP qu’il suffisait de fournir la copie d’un passeport, une adresse, un numéro de téléphone pour recevoir une invitation en Russie, nécessaire pour obtenir le visa, le coût du billet serait ensuite pris en charge.Un autre affirme aider les Irakiens une fois sur place à transférer de l’argent chez eux.Certains donnent même une série de termes militaires à apprendre en russe, comme : “les munitions sont épuisées”, “mission accomplie”, “nous avons des pertes”, “attaque de drone suicide”.- “Je veux mon fils” – Mais sur TikTok ou Telegram, au milieu des questions de jeunes prêts à s’enrôler en Russie, se sont glissées celles de familles dont les fils n’en sont pas revenus.Celle de Mohammed est persuadée que c’est la propagande des réseaux sociaux qui l’a embrigadé au début de l’année 2025.Longtemps, ses proches ont cru qu’il était parti travailler dans la province de Bassora, dans le sud de l’Irak. Jusqu’à ce qu’ils comprennent.Pendant des semaines, Mohammed a posté des vidéos sur TikTok où on le voit en Russie. Dans l’une d’elle, il se trouve dans la région d’Orel, près de la frontière avec l’Ukraine et de la région de Koursk où les Ukrainiens ont pénétré pendant quelques mois, selon une géolocalisation réalisée par l’AFP.Après son dernier post, le 12 mai, sa mère l’a appelé, supplié de rentrer à la maison. “Il m’a dit qu’il allait à la guerre (…) et m’a demandé de prier pour lui.” C’est la dernière fois qu’elle lui a parlé. “Je veux mon fils. Je veux savoir s’il est mort ou vivant”, se lamente depuis Mme Jabbar. La sœur de Mohammed, Faten, a passé des heures sur les réseaux, suivant les Irakiens qui prétendent avoir rejoint l’armée russe, à la recherche d’un indice sur son frère. Elle a récupéré divers témoignages. Selon l’un d’eux, il avait la grippe. Le pire est celui d’Abbas Hamadullah, un utilisateur connu sous le pseudonyme de Abbas al-Munaser.Munaser, 27 ans, est un de ces Irakiens qui partagent leur expérience dans l’armée russe sur TikTok et Telegram, et offrent leur aide aux potentielles recrues.Au fil des posts, il est devenu une référence pour Mohammed. Munaser a raconté à l’AFP que le jeune homme avait cherché ses conseils, déterminé à suivre son exemple.C’est lui qui finalement a annoncé la nouvelle à Faten: Mohammed a été tué près de Bakhmout (est) dans la frappe d’un drone ukrainien contre lequel il a voulu tirer tandis que les autres se mettaient à l’abri. Son cadavre repose dans une morgue.”S’il est mort, nous voulons son corps”, dit Faten à l’AFP, furieuse de ne pas avoir de corps à enterrer ni d’avoir été officiellement informée de son sort. “Cela ne concerne pas seulement mon frère – mais beaucoup d’autres”, poursuit-elle. “C’est une honte que ces jeunes hommes aillent mourir en Russie.”Comme Alawi, parti s’enrôler en avril avec Mohammed et dont le père Abdul Hussein Motlak n’a plus de nouvelles non plus depuis le mois de mai.Avant de disparaître, le jeune homme de 30 ans appelait sa famille presque chaque jour. Il avait l’habitude d’envoyer des photos de lui et de Mohammed, assis en uniforme militaire dans un bunker ou s’entraînant près de Bakhmout.”Je lui ai dit de revenir”, confie son père à l’AFP, mais il était déterminé à rester jusqu’à la fin de son contrat.- “Il y a la mort ici” -C’est l’histoire aussi de Munaser qui s’en est mieux sorti.Au départ, raconte-t-il, il est allé en Russie dans l’idée de poursuivre à l’ouest en Europe comme des milliers d’autres migrants irakiens. Mais dans les rues de Moscou, des panneaux publicitaires lui ont offert une perspective plus séduisante à ses yeux: rejoindre l’armée.”Il n’y a pas d’avenir en Irak. J’ai fait de mon mieux là-bas mais je n’ai pas réussi”, explique-t-il. “Il ne s’agit pas de la Russie ou de l’Ukraine. Ma priorité, c’est ma famille.” Munaser a rejoint l’armée russe en 2024 et détient aujourd’hui un passeport russe. Il dit qu’il est heureux car il peut envoyer à sa famille “environ 2.500 dollars par mois”. Un montant inimaginable pour la plupart des Irakiens – et quatre fois la solde qui lui était versée lors de son bref passage au sein des Forces de mobilisation populaires (PMF), groupes armés entraînés par l’Iran lors de la guerre contre le groupe État islamique.Avec le temps, Munaser est devenu recruteur. Dans une vidéo, Alawi le remercie d’ailleurs de les avoir aidés, lui et Mohammed, à se rendre en Russie.Sur sa chaîne Telegram, il propose des invitations en Russie. Le visa, affirme-t-il, coûte jusqu’à 1.000 USD via une agence de voyage.Selon le site internet de l’ambassade de Russie en Irak, un visa à entrée unique coûte jusqu’à 140 dollars. Mais sur les réseaux, des “intermédiaires” exploitent les jeunes Irakiens et prennent un pourcentage sur leurs frais d’inscription à l’armée, met en garde Munaser qui affirme ne rien faire payer. L’AFP n’était pas en mesure de vérifier ces affirmations.Quand il partage son expérience, ce combattant irakien, ne tait pas les dangers.”Nous avons vécu de nombreuses guerres en Irak mais celle-ci est différente. C’est une guerre de technologie avancée, une guerre de drones”, explique-t-il.Se battre en Russie rapporte de l’argent mais “c’est la mort ici”, prévient encore le jeune homme qui dit se battre sous les ordres d’un commandant musulman tchétchène. Il a pourtant signé un nouveau contrat avec l’armée russe pour une année supplémentaire. – “Honte” -Des milliers de combattants étrangers ont ainsi rejoint les Russes en Ukraine. Le plus grand contingent connu vient de Corée du Nord, des volontaires chinois les auraient rejoints, selon des informations recueillies par l’AFP. L’Ukraine de son côté compte quelque 3.500 combattants étrangers, selon son ambassade en Irak.Les estimations varient sur le nombre d’Irakiens combattant pour la Russie : ils seraient plusieurs centaines au moins, selon des sources sécuritaires irakiennes, beaucoup plus selon des recruteurs et des sources ukrainiennes.Ils “ne se battent pas pour une idée. Ils cherchent un emploi”, commente l’ambassadeur d’Ukraine en Irak, Ivan Dovhanych. L’ambassade de Russie à Bagdad n’a pas répondu aux demandes de réaction de l’AFP. Les Irakiens ont longtemps combattu à l’étranger, beaucoup en rejoignant des factions locales pro-iraniennes aux côtés de la Russie en soutien à l’ancien président syrien alaouite.L’intervention avait alors une dimension religieuse, dans le but de protéger les sanctuaires chiites en Syrie.Bien que la Russie entretienne de bonnes relations avec l’Irak et ait longtemps fourni des armes et une formation militaire à l’armée du régime de l’ancien dictateur Saddam Hussein, elle a peu de liens religieux et historiques avec la majorité chiite du pays.Bagdad s’est efforcé de rester neutre dans la guerre actuelle et ne souhaite pas que sa jeunesse aille combattre pour la Russie en Ukraine. Au contraire.En septembre, un tribunal du sud du pays a condamné un homme à perpétuité pour trafic d’êtres humains, l’accusant d’envoyer des personnes combattre “dans des pays étrangers”. Une source de sécurité a déclaré à l’AFP qu’il “recrutait” pour la Russie. Le même mois, l’ambassade d’Irak à Moscou a mis en garde contre “des tentatives de séduire ou de contraindre certains Irakiens résidant en Russie ou à l’étranger à rejoindre la guerre sous divers prétextes.”En Irak, le mot “mercenaire” est particulièrement péjoratif.L’oncle d’un Irakien disparu en Russie depuis plus de deux mois a espéré auprès de l’AFP que le gouvernement sévisse contre ceux qui attirent les jeunes hommes dans le piège de la guerre russe en Ukraine. Le tabou est tel, que la famille d’un jeune homme a quitté son village natal dans le sud de l’Irak juste après son enrôlement, a confié l’un de ses membres à l’AFP.En septembre, il est rentré chez lui dans un sac mortuaire et a été enterré une nuit, sans proches pour le pleurer, tant le sentiment de “honte” était lourd. La famille – qui a reçu plus de 10.000 dollars avec le cadavre – fait face à la désapprobation de sa communauté, dont beaucoup pensent que leur fils les a déshonorés, poursuit cette source. “C’est déchirant. Un garçon est mort à l’étranger et a été enterré en secret.”rh-strs/ser/fg/dp/pz/lrb
French pair released by Iran await return home
A French pair released by Iran after over three years in prison on espionage charges their families vehemently denied were on Wednesday awaiting permission to be allowed to return to France and end their ordeal.Meanwhile an Iranian citizen arrested in France in February on charges of promoting “terrorism” on social media, and who Tehran had said could be swapped in the case, was now at Iran’s embassy in Paris, the Iranian foreign minister said.Cecile Kohler, 41, and Jacques Paris, 72 were arrested in May 2022 at the end of a trip to Iran that their families say was purely touristic in nature.They were freed from Tehran’s Evin prison late on Tuesday in what the Iranian authorities described as a conditional release and immediately taken by French diplomats to France’s mission in Tehran. They spoke Wednesday morning to President Emmanuel Macron via videoconference, French ambassador to Tehran Pierre Cochard told RTL radio.”It was very moving for them and for the president. They thanked him for his commitment” to securing their release, he said.Both teachers — although he is retired, they were among a number of Europeans caught up in what activists and some Western governments including France describe as a deliberate strategy of hostage-taking by Iran to extract concessions from the West.- ‘Conditional release’ -In Tehran, foreign ministry spokesman Esmaeil Baghaei said late Tuesday they had been granted “conditional release” on bail by the judge in charge of the case and “will be placed under surveillance until the next stage of the judicial proceedings.”French Foreign Minister Jean-Noel Barrot told France 2 TV that their release is “a first step towards their definitive release”.Their sentences on charges of spying for France and Israel issued last month after a closed-door trial amounted to 17 years in prison for Paris and 20 years for Kohler.Iran, which has previously carried out exchanges of Westerners for Iranians held by the West, had said they could be freed as part of a swap deal with France, which would also see the release of Iranian Mahdieh Esfandiari. Esfandiari was arrested in France in February on charges of promoting “terrorism” on social media, according to French authorities. She is to go on trial in Paris from January 13 but was last month released on bail by the French judicial authorities in a move welcomed by Tehran.”Our citizen in France, Ms Esfandiari, is now free, she is at our embassy, and hopefully, she will return once her trial is over,” Foreign Minister Abbas Araghchi said Wednesday.Asked by France 2 if there had been a deal with Tehran, Barrot declined to comment, saying their release had come about “as the fruit of the work of French diplomacy”.
Sous haute tension, Shein ouvre à Paris son premier magasin pérenne au monde
Malgré les sanctions administratives et l’enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le géant de l’e-commerce asiatique Shein ouvre mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde à Paris.Signe de la portée hautement polémique de cette ouverture à 13H, au 6e étage du BHV dans le centre de la capitale française, des forces de police étaient présentes dès mardi soir autour du magasin, la préfecture de police suivant l’événement avec une “attention toute particulière”.L’arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère.Dernier épisode en date: la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine sur son site internet constatée par la Répression des fraudes, qui a déclenché un tollé politique et l’ouverture d’une enquête judiciaire. Shein a depuis assuré qu’elles avaient été retirées de la plateforme et avoir mis en place une interdiction totale des produits de type “poupées sexuelles”. Visée par une proposition de loi anti fast-fashion, l’entreprise a déjà écopé cette année en France de trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies, fausses promotions, informations trompeuses et non-déclaration de microfibres plastiques.Depuis son annonce début octobre, le gouvernement, la mairie de Paris, des élus, des associations et des acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.Jusqu’ici exclusivement disponible en ligne et dans des magasins éphémères, l’entreprise franchit mercredi une étape stratégique avec son implantation durable. Et pas n’importe où: dans un emblématique symbole du commerce parisien, le BHV, un joyau art déco situé face à l’hôtel de ville parisien.”Une erreur stratégique” et “un danger”, a déploré mercredi le ministre de la Ville, Vincent Jeanbrun, sur TF1. Son collègue à l’Industrie, Sébastien Martin, a lui dénoncé chez Shein “une stratégie (…) d’agressivité qui est aussi une politique d’attaque de nos valeurs”, avant de pointer du doigt en creux le BHV: “certains acteurs économiques devraient remettre un petit peu de morale dans leur action, y compris les magasins qui décident d’accueillir ces rayons-là”, a-t-il dit sur Public Sénat.”Le BHV fait entrer le loup dans la bergerie”, s’est alarmé le co-président de l’organisation patronale Impact France, Pascal Demurger, sur Franceinfo, pour qui “le low-cost, c’est le chômage”. Frédéric Merlin, le patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV depuis 2023, a rétorqué que “Shein, c’est 25 millions de clients en France”, mercredi sur RTL, opposant la popularité du géant asiatique aux griefs des responsables politiques. – Bientôt cinq autres magasins Shein -Si Shein est autant décrié, outre les accusations de recours à des sous-traitants sous-payés et des pratiques supposées néfastes pour l’environnement, c’est aussi parce qu’il est accusé de causer la ruine du secteur du textile et des petits commerces.Ces derniers sont particulièrement touchés par la déferlante de produits conçus en Asie, majoritairement en Chine. En 2024, 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont été importés dans l’UE. Le nombre de ces colis, exemptés de droits de douane, double tous les deux ans au rythme actuel.Frédéric Merlin a déjà assuré que les produits vendus dans ce magasin ne sont pas ceux de la “marketplace” de Shein et qu’ils répondent aux normes européennes.Avant même l’arrivée de Shein au BHV, plusieurs marques françaises ont fui le grand magasin, dénonçant un partenariat en contradiction avec leurs valeurs et leurs intérêts. L’intersyndicale des salariés y est également opposée.Reste à voir si les consommateurs répondront présent. Selon une étude de l’application de shopping Joko, Shein était en 2024 l’enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus. Cinq autres boutiques Shein ouvriront en province prochainement à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims. Les grands magasins qui les hébergeront ne seront plus des Galeries Lafayette mais des “BHV”, le groupe Galeries Lafayette ayant rompu son contrat avec la SGM pour ne pas être associé à Shein.
Sous haute tension, Shein ouvre à Paris son premier magasin pérenne au monde
Malgré les sanctions administratives et l’enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le géant de l’e-commerce asiatique Shein ouvre mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde à Paris.Signe de la portée hautement polémique de cette ouverture à 13H, au 6e étage du BHV dans le centre de la capitale française, des forces de police étaient présentes dès mardi soir autour du magasin, la préfecture de police suivant l’événement avec une “attention toute particulière”.L’arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère.Dernier épisode en date: la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine sur son site internet constatée par la Répression des fraudes, qui a déclenché un tollé politique et l’ouverture d’une enquête judiciaire. Shein a depuis assuré qu’elles avaient été retirées de la plateforme et avoir mis en place une interdiction totale des produits de type “poupées sexuelles”. Visée par une proposition de loi anti fast-fashion, l’entreprise a déjà écopé cette année en France de trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies, fausses promotions, informations trompeuses et non-déclaration de microfibres plastiques.Depuis son annonce début octobre, le gouvernement, la mairie de Paris, des élus, des associations et des acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.Jusqu’ici exclusivement disponible en ligne et dans des magasins éphémères, l’entreprise franchit mercredi une étape stratégique avec son implantation durable. Et pas n’importe où: dans un emblématique symbole du commerce parisien, le BHV, un joyau art déco situé face à l’hôtel de ville parisien.”Une erreur stratégique” et “un danger”, a déploré mercredi le ministre de la Ville, Vincent Jeanbrun, sur TF1. Son collègue à l’Industrie, Sébastien Martin, a lui dénoncé chez Shein “une stratégie (…) d’agressivité qui est aussi une politique d’attaque de nos valeurs”, avant de pointer du doigt en creux le BHV: “certains acteurs économiques devraient remettre un petit peu de morale dans leur action, y compris les magasins qui décident d’accueillir ces rayons-là”, a-t-il dit sur Public Sénat.”Le BHV fait entrer le loup dans la bergerie”, s’est alarmé le co-président de l’organisation patronale Impact France, Pascal Demurger, sur Franceinfo, pour qui “le low-cost, c’est le chômage”. Frédéric Merlin, le patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV depuis 2023, a rétorqué que “Shein, c’est 25 millions de clients en France”, mercredi sur RTL, opposant la popularité du géant asiatique aux griefs des responsables politiques. – Bientôt cinq autres magasins Shein -Si Shein est autant décrié, outre les accusations de recours à des sous-traitants sous-payés et des pratiques supposées néfastes pour l’environnement, c’est aussi parce qu’il est accusé de causer la ruine du secteur du textile et des petits commerces.Ces derniers sont particulièrement touchés par la déferlante de produits conçus en Asie, majoritairement en Chine. En 2024, 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont été importés dans l’UE. Le nombre de ces colis, exemptés de droits de douane, double tous les deux ans au rythme actuel.Frédéric Merlin a déjà assuré que les produits vendus dans ce magasin ne sont pas ceux de la “marketplace” de Shein et qu’ils répondent aux normes européennes.Avant même l’arrivée de Shein au BHV, plusieurs marques françaises ont fui le grand magasin, dénonçant un partenariat en contradiction avec leurs valeurs et leurs intérêts. L’intersyndicale des salariés y est également opposée.Reste à voir si les consommateurs répondront présent. Selon une étude de l’application de shopping Joko, Shein était en 2024 l’enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus. Cinq autres boutiques Shein ouvriront en province prochainement à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims. Les grands magasins qui les hébergeront ne seront plus des Galeries Lafayette mais des “BHV”, le groupe Galeries Lafayette ayant rompu son contrat avec la SGM pour ne pas être associé à Shein.
Dix ans après, la lente reconstruction des survivants et proches de victimes du 13-Novembre
Le soir du 13 novembre 2015, leur vie a basculé. Eva et Bilal ont été grièvement blessés. Stéphane, Eric, Aurélie, Sophie ont perdu un fils, une fille, un compagnon, un père. Une décennie après ces attentats, ils se confient.”J’ai une énorme cicatrice au bras”, décrit Eva, 35 ans, pull rouge à manches longues sur les épaules. L’été, la Parisienne sent les regards “inquisiteurs” et a songé à la chirurgie réparatrice, mais “sur les peaux noires, c’est un peu compliqué”. “Ca fait dix ans, elle fait aussi partie de moi”, juge la trentenaire, qui raconte publiquement son histoire pour la première fois. Le vendredi 13 novembre 2015, Eva fête l’anniversaire de sa meilleure amie au bar La Belle Equipe. Elle fume en terrasse avec trois copines lorsque les jihadistes sèment la mort. Le souvenir du “silence effroyable” entre les deux rafales est toujours présent. Les commandos du groupe Etat islamique abattent 21 personnes, dont leur ami, Victor Muñoz. Elle prend “entre 4 et 5” balles sur la partie gauche du corps, son pied notamment est touché, sa jambe amputée en-dessous du genou.Aujourd’hui, Eva, qui porte une prothèse, va “plutôt bien” même si “la vie n’est pas facile tous les jours”. “C’est compliqué d’avoir confiance en son corps, en soi, aussi bien pour le travail que pour trouver quelqu’un”, explique cette jeune femme qui suit une formation pour un projet d’entrepreneuriat au Sénégal.Elle retourne boire des verres en terrasse. Mais “plus jamais de dos”. – “Encore très fragile” -A l’approche du 13 novembre 2025, l’AFP s’est entretenue avec une dizaine de rescapés ou proches de victimes de ces attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés près du Stade de France à Saint-Denis, sur les terrasses et au Bataclan à Paris. Pour se reconstruire, certains ont trouvé refuge dans l’écriture, ont témoigné dans des écoles, des liens entre victimes se sont tissés. Souvent, ils appréhendent la date anniversaire. “Elle nous hante tout le temps”, explique Bilal Mokono, précisant avoir “toujours très mal dormi” depuis ce soir-là. Blessé par un kamikaze près du Stade de France, ce quinquagénaire reçoit chez lui, en banlieue parisienne, dans son fauteuil roulant. Il raconte avoir perdu l’usage de ses jambes après l’attentat car son “cerveau ne reconnaît plus” qu’il a des jambes, “comme un appareil connecté, la connexion Internet s’est barrée”. Il n’entend toujours “plus rien” de l’oreille gauche, avec un bras droit “toujours très fragilisé”.Au Stade de France, la seule personne tuée s’appelait Manuel Dias, 63 ans. “Je trouve que c’est important de marquer les 10 ans”, témoigne sa fille, Sophie Dias. “L’absence est là tous les jours et la difficulté, on la vit au quotidien. Et ça, il ne faut vraiment pas l’oublier”, exhorte celle qui parle longuement de ce “papa unique”.”Je suis encore très fragile”, confie la quadragénaire, pour qui il est “impossible de prendre les transports en commun, de [s]e rendre au cinéma par exemple, de manger sur une terrasse”.Vous avez peur que votre père soit oublié? “Complètement”, répond-elle, sans hésiter.A l’inverse, Fabien Petit, beau-frère de Nicolas Degenhardt, fauché à 37 ans par 13 balles de fusils d’assaut sur la terrasse de la Bonne Bière, comme quatre autres personnes, anticipe l’oubli. “On ne va pas vivre que sur le 13 novembre”, estime-t-il, évoquant notamment “plein d’actes de barbarie” qui se sont déroulés depuis en France. Fabien pense aller “mieux” même si “les larmes” montent en parlant de ce drame. “On a été suivis par un psychologue, psychiatre, pour moi. Il y a un moment donné, ça n’allait pas du tout, j’avais des idées noires”, se remémore-t-il. “Le procès nous a fait du bien aussi”. – “Je vais bien” -Les dix mois de procès, en 2021-2022, aboutissant notamment à la condamnation à la perpétuité incompressible de Salah Abdeslam, seul membre vivant des commandos, Aurélie Silvestre les a racontés de manière “assez intime” dans “Déplier le coeur” (Editions du Seuil), son deuxième livre sur le 13-Novembre.Son compagnon, Matthieu Giroud, a été tué au Bataclan, comme 89 autres personnes. “Quand on est impacté par un attentat, il y a une déflagration qui est telle que tout s’envole. J’ai l’impression qu’écrire, ça me permet de récupérer un peu les débris et de les mettre ensemble”, développe-t-elle.”Dans les circonstances qui sont les miennes, je vais bien, je vais très bien. Après, ce n’est évidemment pas simple. J’élève seule deux enfants dont le père a été assassiné”, assène-t-elle, le regard vif. “Ma petite fille qui est là ne le connaîtra jamais puisqu’il est mort quand j’étais enceinte d’elle”, ajoute Aurélie.Ce soir d’octobre, dans une librairie du 13e arrondissement, elle est venue assister au lancement du livre d’Arthur Dénouveaux, “Vivre après le Bataclan” (Editions Cerf).Aujourd’hui, “80% de mon paysage affectif est composé de victimes”, avec qui “on peut rire très fort, on peut pleurer aussi”, souligne Aurélie. Elle raconte son histoire dans des classes et en prison. – “+Vous serez seul+” -Quand la fille d’Eric Ouzounian, Lola, 17 ans, est morte au Bataclan, un psy l’a prévenu: “Vous ne ferez pas le deuil et vous serez seul”. “Dix ans après, c’est toujours aussi juste. On ne fait pas le deuil d’un enfant”, constate, autour d’un café et d’une cigarette, ce journaliste de 60 ans.En 2015, il avait refusé de se rendre à l’hommage aux Invalides, critiquant, dans une tribune au Huffington Post, la “lourde responsabilité” de l’Etat, qui avait laissé se développer, affirmait-il, des “zones de désespoir”, des “+quartiers sensibles+”, d’où étaient originaires certains jihadistes, et mené une “politique désastreuse” au Moyen-Orient, notamment en Syrie.Aujourd’hui, il estime que les conditions de vie dans ces quartiers ne se sont pas améliorées et leur population “toujours” aussi “méprisée par la République”. Et Eric de déplorer que “ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande” n’aient admis avoir “mis le pays en danger” par “des actions de politique étrangère inconsidérées”. Interrogé par l’AFP, François Hollande lui a répondu, rappelant que ces jihadistes n’avaient pas visé “n’importe quel lieu”: un stade, des terrasses de café, une salle de spectacle. “Nous sommes la liberté, la vie en commun, le pluralisme. C’est ça qui est insupportable pour les terroristes”, estime l’ancien président. Rescapé de La Belle Equipe, Roman témoigne notamment pour que, dans la mémoire collective, on ne se souvienne pas uniquement du massacre au Bataclan.”Parfois, on se sent oublié”, regrette cet homme de 34 ans, assis en terrasse d’un café parisien.Le programme de recherche “13-Novembre” a mis en évidence un “effondrement des références au Stade de France et aux terrasses” comme lieux des attentats du 13-Novembre identifiés par la population française, au fil des années, rappelle l’historien Denis Peschanski et le Bataclan reste le lieu le plus cité, malgré une forte baisse. Quelques années après, Roman, lui, est devenu prof. “Je me suis dit qu’enseigner l’histoire-géo, c’était important pour ne pas que ça se reproduise et transmettre aux jeunes ce qui nous est arrivé aussi à travers l’Histoire.”
Le gouvernement accuse LFI de propager des “fake news” sur “l’interdiction” des découverts bancaires
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a accusé mercredi La France Insoumise de propager des “fake news” en disant que la France va interdire les découverts bancaires dans le cadre d’une directive européenne qui doit entrer en vigueur en novembre 2026.”Nous ne sommes pas en train d’interdire les découverts”, a martelé Maud Bregeon, interviewée sur CNEWS/Europe 1.Les règles d’attribution des découverts bancaires vont être durcies, en application d’une directive européenne, avec pour conséquence possible des difficultés de liquidités pour certains clients.En réaction, La France Insoumise a lancé fin octobre une pétition, qui a recueilli plus de 54.000 signatures, contre “l’interdiction” des découverts bancaires.”Ne commençons pas à relayer les fake news de M. Bompard, de Mme Panot ou de M. Mélenchon”, a répondu Maud Bregeon mercredi.”Ce que fait La France insoumise là est d’une extrême gravité. La France Insoumise s’empare d’un sujet, l’instrumentalise à des fins politiques, fait des tracts, ment aux Français sur un sujet qui touche environ 45% de la population”, a-t-elle insisté.La directive européenne visant à encadrer strictement les découverts bancaires a été adoptée par le Parlement européen, une mesure qui a été ratifiée par une ordonnance signée par Emmanuel Macron en septembre.Jusqu’à présent, chaque banque fixe les conditions de durée, de montant et de taux d’intérêt qui permettent à un client d’avoir un solde débiteur, c’est-à-dire d’être temporairement “dans le rouge”. En contrepartie, le client doit payer à sa banque des intérêts, sources non négligeables de revenus pour un établissement bancaire.Or, à partir du 20 novembre 2026, les banques auront davantage d’impératifs. Elles auront l’obligation de faire une analyse de solvabilité du client – c’est-à-dire étudier sa capacité à rembourser en analysant ses revenus et ses charges – même pour les découverts inférieurs à 200 euros et de moins d’un mois.Si un client est surendetté ou a des revenus que la banque estime trop faibles, le découvert pourra lui être refusé, y compris s’il est d’un montant très limité.







