“Tout est détruit”: en Indonésie, les sinistrés au désespoir après les inondations

“Tout est détruit”: Merliana Siregar a perdu tout espoir en découvrant, à son retour mercredi dans son village de Tukka, au nord de l’île indonésienne de Sumatra, ce qui restait de sa maison dévastée par les inondations.”C’est petit, pas le palais d’un millionnaire. Mais ma maison est là pour nous apporter la paix et la joie”, dit-elle. Au lieu de ça, elle patauge dans la boue recouvrant le sol de la maison jusqu’aux murs blanchis à la chaux.Le couple de cultivateurs de riz et leur enfant ont réussi à fuir dans des conditions dantesques sur des hauteurs la semaine dernière, alors qu’ils étaient sur le point d’être submergés par les inondations qui ont fait plus de 800 mort en Indonésie.De retour chez elle pour constater les dégâts, Merliana Siregar, 58 ans, est dévastée.”Tout a été détruit”, lâche-t-elle. “Comment je me sens en voyant ma maison où j’ai vécu si longtemps, à ce point détruite ? J’ai envie de pleurer”, dit-elle. “Nous sommes tellement endettés. Mais maintenant, il n’y a plus aucun espoir. Tout est détruit. Nous ne savons pas ce que nous mangerons demain”.Seuls des objets accrochés en hauteur sur les murs, deux tableaux encadrés représentant Jésus et des photos des filles du couple, ont été épargnés.Merliana dit n’avoir jamais vu une montée des eaux aussi soudaine. La famille s’est d’abord réfugiée sur une plateforme surélevée derrière la maison alors que les eaux continuaient de monter, mais s’est vite retrouvée à court de provisions.Un voisin les a aidés, ainsi que leurs proches, à traverser les zones inondées pour gagner une hauteur, mais ils se sont retrouvés dehors, luttant pour leur survie.”Nous voulions évacuer, mais le courant était trop fort. Nous n’avions pas d’autre choix que de rester là. J’était gelée, comme tout le monde. Les enfants n’arrêtaient pas de pleurer”, se souvient-elle.La famille est actuellement hébergée par des amis et dépend d’une aide gouvernementale limitée. Le mari de Merliana, Edo Sitompul s’inquiète aussi pour la suite.”S’il n’y a pas d’aide pour réparer cette maison, cet accès routier et l’accès à la rivière, on est dans le flou”, souligne-t-il, espérant que le gouvernement réparera “tout” et “rapidement”.- “Traumatisée” -Plus loin, Lestari Manurung, commerçante, marche dans l’eau qui ne s’est pas encore retirée des rues principales du village. Sans abri depuis la catastrophe, elle cherche un moyen de rejoindre des proches à la grande ville la plus proche, Medan.Les eaux ont charrié des troncs d’arbre qui ont ravagé sa maison, décrit-elle. Elle aussi, comme beaucoup d’autres dans la région, se dit stupéfaite de la rapidité avec laquelle les flots ont déferlé.”C’était comme dans un cauchemar. Comment l’eau a-t-elle pu monter aussi vite ? Je n’ai pas pu sauver mes affaires”, ajoute-t-elle, avouant être traumatisée.Cette vendeuse de fruits de 45 ans est parvenue à se réfugier dans un centre pour personnes évacuées, dans des conditions sommaires. “Nous en avions marre des nouilles instantanées, mais c’était mieux que de n’avoir rien à manger et mourir de faim”, reconnait-elle.Elle espère que les sinistrés recevront de l’aide.”Le plus important c’est une maison. Une maison simple pour que nous puissions rentrer” chez nous, souligne-t-elle.

Ukraine: le Kremlin dit que ses récents “succès” militaires ont influé sur les pourparlers

Le Kremlin a estimé mercredi que les récents “succès” de l’armée russe sur le front en Ukraine, où elle grignote du terrain de façon continue, avaient “influencé” les pourparlers russo-américains de mardi, qui n’ont débouché sur aucune percée.Moscou et Kiev se sont déclarés mercredi prêts à poursuivre les pourparlers sur le conflit en Ukraine, au lendemain de cette réunion en Russie entre le président russe Vladimir Poutine et l’émissaire américain Steve Witkoff. Les Européens ont eux estimé que le dirigeant russe montrait qu’il ne voulait pas la paix.Ces dernières semaines, Washington cherche à faire adopter un plan de paix par les deux camps. Mais la recherche d’un compromis est très difficile, alors que sur le front l’armée russe continue d’avancer lentement malgré des pertes significatives.Lundi, elle a revendiqué la prise de la ville de Pokrovsk dans l’est de l’Ukraine, un carrefour clé pour Kiev. Les observateurs militaires du projet DeepState, proches des forces ukrainiennes, confirment qu’une grande partie de la ville est sous contrôle russe, mais pas son entièreté.Le 7e corps d’assaut aéroporté ukrainien, qui défend ce secteur, a affirmé mercredi que les forces russes étaient “empêtrées” dans des combats urbains à Pokrovsk et diffusaient de “la désinformation” sur “la prétendue prise de Pokrovsk”. – Pas de “compromis” -Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, a néanmoins assuré mercredi que “les succès des dernières semaines” de l’armée russe avaient “influencé le déroulement” des négociations avec Washington.Selon lui, ils ont “contribué à rendre plus adéquates les évaluations des moyens de règlement pacifique” du conflit déclenché par l’attaque de l’Ukraine lancée en 2022 par le Kremlin.Selon M. Ouchakov, “la question clé” d’une participation de Kiev à l’Otan – à laquelle s’oppose catégoriquement Moscou – a par ailleurs été évoquée lors des discussions, alors que les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance évoquent mercredi à Bruxelles ces efforts de paix.Le négociateur de Kiev, Roustem Oumerov, a indiqué avoir rencontré mercredi à Bruxelles des représentants européens , notamment français, allemands et britanniques, ainsi que des représentants de l’UE et de l’Otan. Après Bruxelles, ce négociateur doit ensuite entamer “les préparatifs” d’une réunion aux Etats-Unis avec les émissaires de Donald Trump, a annoncé le dirigeant Volodymyr Zelensky, sans plus de détails.M. Oumerov, accompagné d’une délégation ukrainienne, avait déjà mené dimanche des pourparlers en Floride sur ce plan de paix.Cette intense activité diplomatique n’a pas permis pour l’heure de parvenir à un accord, en particulier sur la question clé des territoires: Moscou veut notamment que Kiev lui cède entièrement la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, qui est toujours l’épicentre des combats.L’émissaire américain Steve Witkoff, accompagné du gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner, s’est entretenu mardi pendant près de cinq heures au Kremlin avec Vladimir Poutine à propos de ce plan présenté par Washington il y a deux semaines et depuis retravaillé lors de consultations avec les Ukrainiens.Sur la question des territoires contrôlés par la Russie en Ukraine, qui représentent environ 19% du pays, “aucune solution de compromis n’a encore été choisie”, même si “certaines propositions américaines peuvent être discutées”, avait ensuite déclaré mardi soir Iouri Ouchakov.”Nous avons pu nous mettre d’accord sur certains points (…), d’autres ont suscité des critiques”, avait-t-il ajouté, saluant néanmoins une discussion “constructive”.Pour sa part, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a affirmé mercredi que Moscou était prêt à rencontrer “autant que nécessaire” des responsables américains pour trouver une issue à la guerre.- “Inepties du Kremlin” -Quelques heures avant sa rencontre avec les Américains, Vladimir Poutine avait menacé les Européens, les accusant de chercher à “empêcher” les efforts de Washington pour arrêter le conflit.”Nous n’avons pas l’intention de faire la guerre à l’Europe, mais si l’Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant”, avait-il lancé.”Voilà encore des inepties du Kremlin, venant d’un président qui ne prend pas la paix au sérieux”, a réagi mercredi le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer, tandis que la diplomatie allemande a jugé que la Russie n’était pas “en mode négociation” pour trouver une issue diplomatique au conflit.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour sa part présenté mercredi à Bruxelles le plan de l’UE pour financer l’Ukraine sur deux ans et la “mettre en position de force” dans les négociations avec Moscou.Les Européens craignent que l’administration Trump, soupçonnée de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifie la souveraineté de l’Ukraine, considérée comme un rempart face à la Russie.Un accord a par ailleurs été trouvé pour interdire toutes les importations de gaz russe dans l’UE à l’automne 2027, afin de priver Moscou d’une manne qui finance sa guerre.

Netanyahu pardon plea seen as bid to ensure survival ahead of 2026 vote

Benjamin Netanyahu’s request for a pardon in three ongoing corruption cases is widely seen as his latest bid to ensure his political survival, as the canny premier stares down the prospect of close elections in 2026.The first sitting Israeli prime minister to stand trial, Netanyahu has been dogged by the allegations for years, and has had to appear in front of a judge weekly for hearings.He has repeatedly denied any wrongdoing and denounced the cases as a politically motivated plot against him.He submitted his request on Sunday to President Isaac Herzog, who will now decide whether to take the rare move of pardoning Netanyahu before any conviction.”The pardon request that Netanyahu’s lawyers submitted is not a legal move. It is purely a political move,” prominent columnist Nahum Barnea wrote in the Yediot Aharonot daily.The request starts a negotiation led by Herzog that could see the trials end through a plea bargain agreement, a pardon or a combination of the two, the columnist said.”If Herzog grants him a deluxe pardon he will be freed from his trial… he will ride that wave all the way to victory in the elections,” he wrote Monday.”If the negotiations end in failure,” he added, “Netanyahu will ride the wave of victimhood all the way to victory in the elections.”- ‘Political tool’ -Netanyahu, 76, is Israel’s longest-serving premier, having spent more than 18 years in the post across three spells since 1996.The next election must be held no later than November 2026, but could be even earlier if Netanyahu chooses, or if his hand is forced by the loss of his very fragile majority.The premier has already made it clear he intends to run again, though he is facing a tricky race.Polls have shown that if an election were held today, Netanyahu’s right-wing Likud party would win, putting him in prime position to form the next government.But according to a Kan poll conducted the day of his pardon request, the prime minister’s parliamentary bloc would win just 52 seats, compared to 58 for the opposition — not counting Arab parties, which are unlikely to join a coalition with either side.Meanwhile, Netanyahu faces a wall of anger in Israel.Nearly two-thirds of Israelis want him to acknowledge his responsibility for the security failures that led to Palestinian militant group Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel.Opinions are mixed on the prospect of offering him clemency, with between 40 and 48 percent of Israelis opposing it, and 35 to 38 percent in favour, according to two surveys published after the request.For Netanyahu, it is all about securing the next term, said legal expert Dorit Koskas, who said the premier was using the pardon as a “political tool”.He wants to “erase the consequences of his failings so he can continue his political career instead of finally being held accountable”, she told AFP.Political journalist Ari Shavit speculated in Yediot Aharonot that Netanyahu would propose a deal: “a pardon in exchange for a complete halt to the judicial reform” that deeply divided the country in 2023.Netanyahu’s government proposed far-reaching judicial reforms that critics said sought to weaken the courts, prompting massive protests that were only curtailed after the onset of the Gaza war.- Trump backing -But Netanyahu has one significant and powerful supporter: US President Donald Trump, who wrote to Herzog last month seeking a pardon for the prime minister.Netanyahu said in a letter sent alongside the pardon request that an end to his trials would heal the divisions in Israel.Although the Israeli opposition rejects a pardon without Netanyahu’s withdrawal from political life, Herzog said Monday he would focus only on Israel’s “best interests” when he weighs the request.According to political analyst Myriam Shermer, a pardon for Netanyahu would only reduce divisions if it allowed “a broad centrist coalition to emerge… after years of political deadlock”.Israel’s system of proportional representation has often led to coalitions made up of very different parties which frequently results in unstable governments.To achieve a broad centrist coalition, Shermer said the opposition must end its stigmatisation of Netanyahu, and the prime minister must agree to govern with parties other than his current far-right and ultra-Orthodox allies.She added Netanyahu would also have to establish a “real commission that will examine the security and political failings” that led to the October 7 attack, which the premier opposes despite wide support across Israel for such a move.Shermer said Netanyahu should “have no problem putting aside” the judicial reform in exchange for a final term, which the premier hopes will be “crowned with diplomatic successes”, including his dream of normalisation with Saudi Arabia.

Foot: favorite, l’Allemagne décroche l’Euro féminin en 2029

Une puissance sportive aux vastes stades pour accélérer l’essor du football féminin: l’Allemagne organisera le prochain Euro féminin en 2029, en grande favorite préférée mercredi par l’UEFA à la Pologne et au tandem Suède-Danemark.”Nous voulons vraiment élever le football européen à un nouveau niveau”, a promis Heike Ullrich, vice-présidente de la fédération allemande (DFB), lors d’une brève cérémonie au siège de l’UEFA à Nyon.Si les dernières attributions de l’instance continentale avaient été une formalité – l’Euro-2028 aux îles britanniques et l’Euro-2032 au duo Italie-Turquie, sans concurrence -, les 20 membres du comité exécutif devaient cette fois départager trois dossiers.Mais l’Allemagne se démarquait doublement, par son poids sportif sans égal – huit titres continentaux pour son équipe féminine -, autant que par l’expérience de deux Euros féminins (1989, 2001) et celle toute fraîche du tournoi masculin en 2024.Revancharde après avoir vu la Fifa lui préférer en 2024 le Brésil pour accueillir le Mondial-2027, la première puissance européenne ambitionne “d’aider à réaliser (…) l’énorme potentiel encore inexploité” du football féminin, selon son dossier. – Dépasser le million de billets -“Nous pensons pouvoir remplir les stades”, a assuré Heike Ullrich mercredi, “pas seulement pour le football allemand mais pour le football féminin européen, et le football en général”.L’Allemagne présente huit stades surpassant nettement les exigences de jauge de l’UEFA: si celui de Wolfsburg offre seulement 26.000 sièges, Leipzig, Cologne et Hanovre dépassent les 40.000, Düsseldorf et Francfort les 50.000, Dortmund et l’Allianz Arena de Munich les 60.000.Au total, l’Allemagne vise “plus d’un million de billets vendus” contre 657.291 cet été en Suisse, un critère important puisque l’Euro féminin demeure déficitaire pour l’UEFA malgré son succès populaire croissant.Le pays met également en avant sa centralité et son réseau ferroviaire dense, un atout déjà apprécié en Suisse qui avait réussi à acheminer 86% de ses détenteurs de billets en transports publics, à pied ou à vélo.Candidate malheureuse face à la Suisse pour l’édition 2025, la France n’avait pas retenté sa chance.Italie et Portugal avaient pour leur part retiré leurs dossiers pour se concentrer sur la co-organisation de deux tournois masculins, respectivement l’Euro-2032 avec la Turquie et le Mondial-2030 avec l’Espagne et le Maroc.- Danemark-Suède en habitués -Restait en lice la Pologne, qui était déjà candidate à l’accueil de l’Euro-2025 et a participé en Suisse à la première grande phase finale de son histoire (élimination en poules).Le pays monte en puissance et accueillera l’an prochain le Mondial féminin des moins de 20 ans, mais les huit stades proposés sont de taille bien plus modeste que les enceintes allemandes.Enfin, Danemark et Suède ont de nouveau uni leurs forces après avoir eux aussi tenté de décrocher l’édition 2025 avec leurs voisins finlandais et norvégien, cette fois hors course.Non seulement les deux pays ont déjà accueilli de grands tournois féminins (Euro-1991 pour le Danemark, Euro-1997 avec la Norvège et 2013 seul pour la Suède, en plus du Mondial-1995) mais ils ont une forte et ancienne tradition de football féminin.Leur handicap concernait cependant deux des quatre stades proposés côté danois – celui d’Odense, trop petit, et une nouvelle enceinte à bâtir à Aarhus -, alors que la Suède offre quatre enceintes de 21.000 à 50.000 sièges.

Iran says to attend World Cup draw in apparent U-turn

Iran said Wednesday it would now send representatives to the World Cup finals draw in Washington in a complete reversal of an earlier decision to boycott the event over visa issues.”Amir Ghalenoei, head coach of Iran’s national team, will participate in the World Cup draw ceremony as the technical representative of the national football team with one or two other people,” the Iranian Football Federation spokesperson told state television.On Friday, the federation’s spokesperson said that they had informed FIFA about the Iranian delegation not participating in the ceremony as the United States refused to grant visa to several members of the delegation.Iranian sports website Varzesh 3 earlier reported that one of those who didn’t receive the visa was Mehdi Taj, the president of the federation. “We have told the head of FIFA mister (Gianni) Infantino, that it is purely a political position and that FIFA must tell them (the US) to desist from this behaviour,” Taj said then.According to Varzesh 3, four members of the delegation including Ghalenoei had been granted visas for the draw on December 5.Iran qualified for the sport’s quadrennial showpiece in March, securing a fourth successive appearance at World Cup finals and a seventh in all.They have yet to progress to the knockout stages but there was unconfined joy when, at the 1998 finals in France, Iran beat the USA 2-1 in their group match.The USA avenged that by edging Iran 1-0 in the 2022 edition in Qatar.The United States — which is co-hosting the World Cup with Canada and Mexico — and Iran have been at loggerheads for over four decades.They had, though, been holding high-level nuclear talks that had begun in April, during which the two sides were at odds over Iran’s right to enrich uranium — which Tehran defends as “inalienable”.However, the negotiations ended when in mid-June, Israel launched an unprecedented bombing campaign against Iran, triggering a 12-day war that Washington briefly joined with strikes on key Iranian nuclear facilities.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Les mineurs clandestins sud-africains face au crépuscule du charbon

En grandissant, Cyprial rêvait de devenir avocat. Adulte, il passe ses journées sous terre, dans une obscurité totale, à piocher la roche d’une mine de charbon clandestine en Afrique du Sud.Le grondement des brouettes résonne dans les tunnels étroits où lui et des dizaines d’autres hommes travaillent depuis l’aube. Certains creusent la paroi rocheuse, leurs faibles lampes frontales perçant à peine l’obscurité.D’autres poussent des charges pesant jusqu’à 100 kilogrammes à pleine vitesse dans les tunnels, puis sur une colline escarpée jusqu’aux camions servant à livrer le charbon à des vendeurs informels dans la ville voisine d’Ermelo, dans la province orientale du Mpumalanga, coeur charbonnier du pays.Ils pénètrent par un tunnel de fortune dans cette colline éventrée abandonnée par une entreprise minière.L’Afrique du Sud figure parmi les principaux producteurs mondiaux de charbon, qui alimente environ 80% de l’électricité du pays.Classé parmi les 12 plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde, le pays est devenu en 2021 le premier au monde à signer un accord de partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) avec des pays occidentaux, pour un total de 8,5 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros). Principalement des prêts à conditions préférentielles destinés à financer la production d’énergies moins polluantes.Si la majeure partie de l’électricité est produite dans le Mpumalanga, les habitants disent avoir peu bénéficié de l’exploitation minière à grande échelle. Ils craignent que la transition énergétique ne les laisse à nouveau de côté.- “Artisanaux” ou “illégaux” ? -“Dans le puits, c’est noir comme dans un four. On ne peut même pas voir son doigt,” explique Cyprial, en tirant sur un joint pour l’aider à “faire disparaître toutes (s)es peurs”.”La moitié des jeunes d’ici à Ermelo font ce travail,” affirme cet homme qui s’exprime sous pseudonyme par peur de représailles des autorités.Avec un taux de 34%, le Mpumalanga est encore plus touché par le chômage que le reste du pays.Le charbon d’Ermelo alimente des centrales du pays et de l’étranger mais de nombreux habitants ici vivent dans des cabanes sans accès à l’électricité.”Ce minerai vient de chez nous, mais il est pris pour être vendu ailleurs… alors que les gens d’ici n’en bénéficient pas,” explique Cyprial à l’AFP.Le gouvernement qualifie Cyprial et les autres de “mineurs illégaux”, mais ils préfèrent le terme “mineurs artisanaux”.”Ce charbon, on le transporte vers des habitations pour que des gens puissent l’utiliser pour cuisiner et se chauffer,” déclare Jabulani Sibiya, représentant de l’union des mineurs artisanaux d’Ermelo.L’électricité produite dans le Mpumalanga est trop chère pour de nombreux habitants, une situation qui “n’est pas juste” selon lui.Le président Cyril Ramaphosa a qualifié ces mineurs de “menace” pour l’économie et la sécurité du pays, et les autorités tentent d’éradiquer cette activité. Il y avait plus de 40.000 mineurs clandestins en Afrique du Sud en 2021, d’après les estimations, mais principalement dans des mines d’or.- Transition vraiment “juste” ? -Les mineurs artisanaux d’Ermelo ont demandé un permis minier collectif, mais le processus est coûteux et lent, explique Zethu Hlatshwayo, porte-parole de l’Association nationale des mineurs artisanaux (NAAM).Cette année, le gouvernement a introduit un projet de loi destiné à faciliter la formalisation de l’exploitation minière artisanale. Mais le processus est entravé par la “paperasserie”, déplore Zethu Hlatshwayo.”Il faut avoir un terrain, des permis, une autorisation environnementale,” liste-t-il, en estimant le coût total à trois millions de rands (150.000 euros).Pour lui, une “transition juste” doit permettre aux gens ordinaires d’accéder aux richesses minières de l’Afrique du Sud. Cela corrigerait, d’après Zethu Hlatshwayo, “les injustices du passé”, en référence à l’apartheid, quand la lucrative industrie minière était le domaine réservé des Sud-Africains blancs.L’exploitation minière ne disparaîtra pas avec l’abandon du charbon, tant les matières premières stratégiques présentes dans le sous-sol sud-africain sont nécessaires à la fabrication de panneaux solaires ou de voitures électriques.Il est essentiel “d’inclure la durabilité et les mineurs artisanaux de communautés marginalisées,” plaide Zethu Hlatshwayo. “Ce ne sera pas une transition juste si on est laissés de côté”.

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Inondations en Indonésie: près de 800 morts, la colère monte

Le mécontentement grandit en Indonésie face à la lenteur de l’aide, dans des régions parfois encore isolées où près de 800 personnes ont trouvé la mort dans les inondations qui ont frappé également le Sri Lanka dont le bilan total dépasse les 1.300 morts.Les pluies torrentielles de la mousson, associées à deux cyclones tropicaux distincts la semaine dernière, ont déversé des trombes d’eau sur certaines régions de Sumatra (Indonésie), ainsi que sur l’ensemble du Sri Lanka, le sud de la Thaïlande et le nord de la Malaisie.En Indonésie, l’agence de gestion des catastrophes (BNPB) a révisé son bilan à la baisse mercredi soir, sans donner d’explications: le nombre de morts qui avait été annoncé au-delà de la barre des 800 a été ramené à 770 pour 463 disparus.Selon les organisations humanitaires, l’ampleur du défi est presque sans précédent, même pour cet immense pays de 280 millions d’habitants régulièrement touché par des désastres naturels, comme le tsunami de 2004.”Répondre à cette situation représente un défi logistique considérable”, a déclaré Ade Soekadis, directeur exécutif de Mercy Corps Indonesia, une organisation humanitaire. “L’ampleur des dégâts et la superficie de la zone touchée sont vraiment énormes”.La situation va “devenir plus problématique à mesure que le temps passe”, a-t-il encore mis en garde. – “Comme un tremblement de terre” -Reinaro Waruwu, 52 ans, rencontré par l’AFP dans un centre d’évacuation à Padan (Sumatra nord), s’est dit “déçu” de la lenteur de l’aide.”Certains ont dû attendre un jour et une nuit avant de recevoir de l’aide, et n’ont donc pas pu être sauvés”, a-t-il affirmé.  “Je suis frustré, inutile de le répéter. La réponse (des autorités, ndlr) a été lente”, a-t-il ajouté.Comme beaucoup d’autres sinistrés, il évoque une catastrophe sans précédent.”C’est arrivé comme un tremblement de terre… Je me suis dit: +Eh bien, si je dois mourir, qu’il en soit ainsi+”, a-t-il dit, avant fondre en sanglots, alors que ses voisins ont été ensevelis vivants.”C’était la première fois que je voyais de tels flots déferler”, témoigne de son côté Hamida Telaumbaunua, une femme de 37 ans, dont la maison a été entièrement détruite.”Il est difficile d’imaginer ce qui nous attend. Tant qu’on est là, ça va peut-être, mais après… je ne sais pas ce qui va se passer”, poursuit-elle.Le système météorologique exceptionnel qui a frappé l’Indonésie a également provoqué de fortes pluies en Thaïlande, faisant au moins 267 morts dont au moins 142 dans le district touristique de Hat Yai, et en Malaisie, où deux personnes ont perdu la vie.De vastes zones de ces pays mais aussi des Philippines, du Vietnam, de Birmanie, ainsi que des portions du Cambodge et du Laos, ont enregistré des cumuls de pluie jamais observés en novembre par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) depuis 2012.La quasi-totalité du Sri Lanka a également connu des pluies record, selon l’analyse par l’AFP de ces données météorologiques américaines.D’après les experts, le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses car une atmosphère plus chaude contient davantage d’humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.- Le Sri Lanka “ouvert” aux touristes -Au Sri Lanka, le bilan s’établit à au moins 474 morts, 356 disparus et plus d’1,5 million de sinistrés, soit la plus grave catastrophe naturelle subie par l’île d’Asie du Sud depuis le tsunami de 2004.Le gouvernement a estimé mercredi à 7 milliards de dollars le coût de la reconstruction, dans un pays en phase de fragile reprise depuis la grave crise économique en 2022.Le commissaire général du gouvernement en charge des services essentiels, Prabath Chandrakeerthi, a annoncé le versement d’une aide de 2,5 millions de roupies srilankaises (7.500 euros) à chaque famille dont le logement a été détruit, et de 25.000 roupies (75 euros) à toutes celles qui doivent procéder au nettoyage de leur maison.Contrairement à l’Indonésie, le Sri Lanka a déclaré l’état d’urgence et appelé la communauté internationale à l’aide.Malgré la catastrophe, l’île, qui dépend fortement du tourisme, a accueilli mardi un paquebot de croisière de luxe au port de Colombo.Cette arrivée envoie “un message clair au monde entier: le Sri Lanka est sûr, ouvert et prêt à accueillir à nouveau les visiteurs”, a indiqué l’office du tourisme du pays.burs-sah-ebe/tmt/vgu/cpy/sba

Inondations en Indonésie: près de 800 morts, la colère monte

Le mécontentement grandit en Indonésie face à la lenteur de l’aide, dans des régions parfois encore isolées où près de 800 personnes ont trouvé la mort dans les inondations qui ont frappé également le Sri Lanka dont le bilan total dépasse les 1.300 morts.Les pluies torrentielles de la mousson, associées à deux cyclones tropicaux distincts la semaine dernière, ont déversé des trombes d’eau sur certaines régions de Sumatra (Indonésie), ainsi que sur l’ensemble du Sri Lanka, le sud de la Thaïlande et le nord de la Malaisie.En Indonésie, l’agence de gestion des catastrophes (BNPB) a révisé son bilan à la baisse mercredi soir, sans donner d’explications: le nombre de morts qui avait été annoncé au-delà de la barre des 800 a été ramené à 770 pour 463 disparus.Selon les organisations humanitaires, l’ampleur du défi est presque sans précédent, même pour cet immense pays de 280 millions d’habitants régulièrement touché par des désastres naturels, comme le tsunami de 2004.”Répondre à cette situation représente un défi logistique considérable”, a déclaré Ade Soekadis, directeur exécutif de Mercy Corps Indonesia, une organisation humanitaire. “L’ampleur des dégâts et la superficie de la zone touchée sont vraiment énormes”.La situation va “devenir plus problématique à mesure que le temps passe”, a-t-il encore mis en garde. – “Comme un tremblement de terre” -Reinaro Waruwu, 52 ans, rencontré par l’AFP dans un centre d’évacuation à Padan (Sumatra nord), s’est dit “déçu” de la lenteur de l’aide.”Certains ont dû attendre un jour et une nuit avant de recevoir de l’aide, et n’ont donc pas pu être sauvés”, a-t-il affirmé.  “Je suis frustré, inutile de le répéter. La réponse (des autorités, ndlr) a été lente”, a-t-il ajouté.Comme beaucoup d’autres sinistrés, il évoque une catastrophe sans précédent.”C’est arrivé comme un tremblement de terre… Je me suis dit: +Eh bien, si je dois mourir, qu’il en soit ainsi+”, a-t-il dit, avant fondre en sanglots, alors que ses voisins ont été ensevelis vivants.”C’était la première fois que je voyais de tels flots déferler”, témoigne de son côté Hamida Telaumbaunua, une femme de 37 ans, dont la maison a été entièrement détruite.”Il est difficile d’imaginer ce qui nous attend. Tant qu’on est là, ça va peut-être, mais après… je ne sais pas ce qui va se passer”, poursuit-elle.Le système météorologique exceptionnel qui a frappé l’Indonésie a également provoqué de fortes pluies en Thaïlande, faisant au moins 267 morts dont au moins 142 dans le district touristique de Hat Yai, et en Malaisie, où deux personnes ont perdu la vie.De vastes zones de ces pays mais aussi des Philippines, du Vietnam, de Birmanie, ainsi que des portions du Cambodge et du Laos, ont enregistré des cumuls de pluie jamais observés en novembre par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) depuis 2012.La quasi-totalité du Sri Lanka a également connu des pluies record, selon l’analyse par l’AFP de ces données météorologiques américaines.D’après les experts, le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses car une atmosphère plus chaude contient davantage d’humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.- Le Sri Lanka “ouvert” aux touristes -Au Sri Lanka, le bilan s’établit à au moins 474 morts, 356 disparus et plus d’1,5 million de sinistrés, soit la plus grave catastrophe naturelle subie par l’île d’Asie du Sud depuis le tsunami de 2004.Le gouvernement a estimé mercredi à 7 milliards de dollars le coût de la reconstruction, dans un pays en phase de fragile reprise depuis la grave crise économique en 2022.Le commissaire général du gouvernement en charge des services essentiels, Prabath Chandrakeerthi, a annoncé le versement d’une aide de 2,5 millions de roupies srilankaises (7.500 euros) à chaque famille dont le logement a été détruit, et de 25.000 roupies (75 euros) à toutes celles qui doivent procéder au nettoyage de leur maison.Contrairement à l’Indonésie, le Sri Lanka a déclaré l’état d’urgence et appelé la communauté internationale à l’aide.Malgré la catastrophe, l’île, qui dépend fortement du tourisme, a accueilli mardi un paquebot de croisière de luxe au port de Colombo.Cette arrivée envoie “un message clair au monde entier: le Sri Lanka est sûr, ouvert et prêt à accueillir à nouveau les visiteurs”, a indiqué l’office du tourisme du pays.burs-sah-ebe/tmt/vgu/cpy/sba