Dermatose: des agriculteurs s’opposent aux abattages en Ariège, intervention des gendarmes en cours

Les gendarmes ont lancé jeudi après-midi une opération visant à déloger les agriculteurs qui s’opposent à l’abattage de plus de 200 bovins, après la découverte mardi d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans cet élevage d’Ariège.Plusieurs centaines d’agriculteurs, notamment de la Coordination rurale mais aussi de la Confédération paysanne, occupent depuis mercredi matin les abords de cette ferme située dans le village des Bordes-sur-Arize pour empêcher que ce troupeau ne soit euthanasié comme le prévoit le protocole de lutte contre la DNC. Avec des dizaines de tracteurs, des troncs d’arbres, ils obstruent les routes menant à l’exploitation, a constaté l’AFP.”Compte tenu de la persistance des blocages et afin de permettre l’accès sécurisé à l’exploitation, d’importants moyens sont mobilisés sur le secteur des Bordes-sur-Arize”, a annoncé la préfecture dans un communiqué, appelant “au calme et à la responsabilité de chacun”. – “résistance” -Trente minutes après le lancement de l’opération, les véhicules de gendarmerie mobile n’étaient toujours pas visibles depuis la ferme. Pour l’heure, il est impossible aux services vétérinaires d’accéder à l’étable où sont rassemblées plus de 200 blondes d’Aquitaine.”Notre intention est d’empêcher (l’abattage)”, a déclaré dans la matinée Jérôme Bayle, figure régionale du mouvement de protestation agricole, assurant que les deux frères propriétaires du troupeau “sont totalement opposés à l’abattage total”.”C’est vraiment une place de résistance et j’espère qu’elle va tenir le plus longtemps possible”, a pour sa part assuré Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale (CR).Au micro de la radio Ici Occitanie, le préfet de l’Ariège Hervé Brabant avait auparavant averti que la stratégie d’abattage était la seule efficace “pour préserver le cheptel français”. “Les mesures sanitaires qui s’imposent conduisent à ce que le troupeau soit abattu, c’est la meilleure solution qu’on puisse apporter. Aujourd’hui c’est la seule solution qui fonctionne”, a-t-il assuré.- Protocole expérimental -Les syndicats agricoles locaux et la chambre d’agriculture de l’Ariège ont proposé mercredi un protocole expérimental au ministère de l’Agriculture, demandant notamment que seules les vaches contaminées soient abattues et qu’une campagne de vaccination massive soit lancée: des propositions refusées selon Jérôme Bayle. Jusqu’ici, la règlementation visant à stopper la propagation de la maladie prévoit que l’ensemble du troupeau concerné soit abattu et l’instauration de “zones règlementées” dans un rayon de 50 km autour du foyer de DNC, un périmètre dans lequel les déplacements de bovins sont interdits ou restreints et où les bêtes sont vaccinées.Dans les Hautes-Pyrénées, un autre troupeau d’une vingtaine de bovins doit être abattu vendredi, a annoncé jeudi le préfet du département Jean Salomon. Dans cette exploitation située dans le village de Luby-Betmont, quelques dizaine d’éleveurs sont également mobilisés pour empêcher l’intervention des services vétérinaires.”Les tentatives de blocage ou les regroupements observés en proximité des exploitations font courir à tous les éleveurs un risque de propagation supplémentaire de la maladie”, s’est inquiété le préfet des Hautes-Pyrénées.- “le feu dans les campagnes” -“La mobilisation paye, ça a retardé l’échéance”, considère Bertrand Venteau, appelant également à une vaccination massive et à “une grande unité du monde agricole”.La ministre de l’Agriculture “Annie Genevard doit changer sa politique, sinon elle va nous foutre le feu dans les campagnes”, a-t-il poursuivi, estimant que la maladie “n’est pas sous contrôle”. Apparue en juin en France et non transmissible à l’humain mais pouvant entraîner la mort de bovins, la DNC est “sous contrôle” assure de son côté le ministère de l’Agriculture, qui a ouvert mardi “des réflexions” sur la vaccination préventive du cheptel français.Contrairement à la CR et à la Confédération paysanne, la FNSEA y est plus réticente en raison du “risque d’effondrement des exportations et des prix” qu’elle pourrait entraîner, a expliqué mardi à l’AFP son président, Arnaud Rousseau.Les cas détectés de DNC dans l’Ariège et les Hautes-Pyrénées sont les premiers recensés dans ces départements depuis la détection du premier foyer en Savoie le 29 juin 2025. En Occitanie, une centaine de manifestants avaient tenté de s’opposer début novembre à l’abattage de 80 bovins dans un élevage touché par la DNC à Thuès-Entre-Valls, dans les Pyrénées-Orientales. Ils avaient été délogés par les gendarmes avant que les services vétérinaires ne procèdent aux euthanasies.

L1: mission périlleuse pour Kantari, lancé dans le grand bain à Nantes

Nommé jeudi nouvel entraîneur du FC Nantes en remplacement de Luis Castro, limogé, Ahmed Kantari se voit confier, à 40 ans, la délicate mission de redresser un club dysfonctionnel pour sa première expérience à la tête d’une équipe de Ligue 1.Formé au Paris SG, avant de faire carrière à Strasbourg, Brest, Lens et Valenciennes, avec une escale d’une saison à Toronto, au Canada, l’ancien défenseur central connaît bien la maison jaune et verte.L’an passé, quand le président Waldemar Kita avait renoncé in extremis à se séparer d’Antoine Kombouaré peu avant la trêve, Kantari avait intégré le staff du Kanak pour la phase retour. Une fin de saison extrêmement laborieuse sur le plan du jeu et des résultats mais où Nantes s’était sauvé à la dernière journée.”Ahmed Kantari connaît bien l’institution et une partie du groupe professionnel”, a d’ailleurs souligné dans un communiqué le club, qui y voit “un atout pour rapidement trouver les clés de la relance”.C’est effectivement l’atout principal du technicien encore relativement inexpérimenté à ce niveau, tout comme l’était son prédécesseur Luis Castro, arrivé l’été dernier de Dunkerque, en Ligue 2, et qui n’a jamais pris la mesure du poste.International marocain (15 sélections), Kantari intègre dès la fin de sa carrière de joueur, en 2019, le staff de Valenciennes, comme adjoint de Reginald Ray, puis d’Olivier Guégan.- Nantes au fond du sceau -Après avoir appuyé Sabri Lamouchi pendant deux mois à Nottingham Forest, puis au Qatar, il revient à Valenciennes, où officie encore Guégan.Début décembre 2023, alors que le VAFC est bon dernier de L2, il est nommé entraîneur par intérim. Le club ne décollera jamais de sa dernière place mais atteindra tout de même les demi-finales de la Coupe de France, battu par Lyon (3-0).Kantari poursuit l’aventure en National jusqu’à fin novembre 2024, quand il est limogé à son tour.Un temps envisagé comme successeur possible de Kombouaré, les Canaris lui préfèrent finalement Castro, auréolé d’une saison remarquable avec Dunkerque – 4e de Ligue 2 et demi-finale de Coupe de France – et un jeu séduisant qui ne sera jamais vraiment mis en place à Nantes.Consultant pour la chaîne Ligue 1+ depuis le début de la saison, Kantari a donc accepté de relever un défi qui semble presque perdu d’avance, au vu de l’historique du FC Nantes avec ses entraîneurs.Plombé par un recrutement raté cet été et l’échec de la “greffe” Castro, Nantes affiche un jeu en lambeaux et une attaque faiblarde qui l’ont amené à son pire bilan après 15 journées depuis l’arrivée des Kita, en 2007, avec 11 points seulement et deux victoires au compteur en 15 journées.- Angers, l’anti-Nantes -Il connaîtra son premier match sur le banc en tant qu’entraîneur principal en Ligue 1 vendredi, à Angers, un club qui, malgré un budget moitié moindre que celui de Nantes – même après le passage de 80 à 50 millions d’euros cette année chez ces derniers -, “caracole” à la 11e place, avec déjà 19 unités au compteur.Avec un entraîneur respecté et soutenu par sa direction, Alexandre Dujeux, un jeu simple mais bien maîtrisé et un groupe soudé capable de rivaliser avec n’importe quelle équipe, même en fin de match, le SCO, qui a empilé trois victoires lors des quatre dernières journées, est l’inverse de Nantes pour l’heure.Mais Kantari pourra s’appuyer sur quelques joueurs de qualité dans l’effectif, et notamment des jeunes très prometteurs, auxquels viendront sans doute s’ajouter cet hiver d’autres renforts que le latéral gauche colombien Deiver Machado, recruté lundi en provenance de Lens.Le nouvel entraîneur n’arrive pas seul: il sera accompagné par Stéphane Mangione, qui était son adjoint à Valenciennes, et par Eric Blahic qui a été l’adjoint de nombreux entraîneurs de Ligue 1 et Ligue 2, de Francis Smerecki à Jocelyn Gourvennec, entre 1993 et 2019.Armé de tout cela, il a six mois pour éviter à Nantes une relégation à laquelle le club a souvent échappé de justesse ces dernières années.

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Bataille autour de la préservation de l’eau dans l’Ouest

Pesticides, inondations, sécheresses: comment préserver l’eau potable, altérée par des pratiques agricoles et industrielles, et atténuer les effets du changement climatique? C’est le jeu d’équilibriste auquel se livrent des acteurs de l’eau en Bretagne depuis plus de trois ans, sans parvenir au compromis.Élus, représentants des mondes agricole, industriel, associatif devaient se retrouver jeudi à Châteaubourg (Ille-et-Vilaine) pour la révision du Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE) du bassin versant du fleuve Vilaine. Ce texte vise à améliorer la qualité des masses d’eau, aujourd’hui très mauvaise, sur ce territoire qui englobe six départements, de la Mayenne au Morbihan, avec 1,3 million d’habitants.Après une quinzaine de réunions, une enquête et une consultation publiques, divers ateliers, cette réunion de la Commission locale de l’eau (CLE) devait être la dernière. Mais elle a été annulée en dernière minute, a annoncé la préfecture d’Ille-et-Vilaine.Le premier syndicat agricole, FNSEA-JA, opposé à la révision, est venu en force, avec environ 200 tracteurs, 300 agriculteurs, des canons effaroucheurs. La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, aussi opposée au texte, a mobilisé une trentaine de membres et manifestait à part. Les partisans du SAGE Vilaine, la Confédération agricole et AgroBio35 et des associations, étaient une centaine, selon les forces de l’ordre, présentes en nombre.La salle où devait se tenir la réunion était inaccessible, bloquée par un ballot de paille et un tracteur.Une règle cristallise les tensions, dans un territoire très agricole: l’interdiction d’herbicides pour maïs dans des parcelles sensibles à l’érosion, situées dans une poignée d’aires de captage en eau potable. Il s’agirait d’une première en France.Le but: éviter qu’en cas de pluie, ces polluants se retrouvent dans l’eau. Des dérogations restent possibles en cas d’impasses techniques ou climatiques et une aide financière est prévue pour passer au désherbage mécanique.- Herbicides interdits -La dernière version de cette règle, pourtant amendée par les chambres d’agriculture, ne passe pas auprès de la FNSEA-JA. Le syndicat a obtenu un report du vote au 16 janvier. Il demande aussi “la réécriture de plusieurs règles” et “une étude d’impact socio-économique”, a expliqué à l’AFP Christian Mochet, éleveur laitier, de la FDSEA 35, présent à Châteaubourg.Marie-Ève Taillecours, de la Confédération paysanne, défend au contraire la révision du SAGE Vilaine. Elle juge “consternante” l’annulation de la réunion de la CLE, “le parlement de l’eau, une instance démocratique”, face à “un coup de force, en montrant les gros bras”. L’interdiction des herbicides de maïs concerne moins de 16.000 hectares sur les 140.000 couverts par le SAGE Vilaine et un accompagnement est prévu, fait-elle valoir.”C’est un problème de santé publique”, martèle Pascal Hervé, vice-président de Rennes métropole. Mais aussi environnemental et économique, avec des entreprises agro-industrielles très consommatrices d’eau. En jeu, l’explosion prévue des coûts de dépollution de l’eau dans les années à venir, aujourd’hui payés par les consommateurs. S’il est possible de rajouter des traitements pour potabiliser l’eau, “il serait suicidaire de les considérer comme une solution définitive, en raison de risque d’impasses technologiques et économiques et des impacts environnementaux négatifs”, alerte Régis Taisne, de la FNCCR, une fédération de collectivités.Ces dernières demandent notamment “une réelle application du principe pollueur-payeur”, poursuit-il, pour éviter que les hausses de facture retombent uniquement sur les consommateurs.”Il faut bien apprécier qui est le pollueur, à partir du moment où il y a de la vie, nous sommes tous pollueurs”, répondait Franck Pellerin, de la FDSEA Morbihan, quelques jours avant la réunion.Au-delà du secteur agricole, la révision du SAGE Vilaine concerne des activités industrielles, touristiques, l’urbanisation…”Tout le monde est concerné, pas que les agriculteurs”, insiste Pauline Pennober, de l’association Eau et Rivières de Bretagne. “La situation est déjà extrêmement tendue”, avec des périodes de sécheresse en 2022 et des inondations début 2025, dans une région où la population va croître, poursuit-elle. “La seule chose qui nous reste à faire, c’est de protéger la ressource”, défend-t-elle.

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A Athènes, la lutte pour préserver des cours d’eau au milieu du béton

Entre les roseaux et les platanes centenaires qui longent la rivière Kifissos dans l’ouest d’Athènes, Tassos Sikoutris ramasse bouteilles plastiques et déchets rouillés qui jonchent “ce dernier tronçon naturel” menacé par des travaux de prévention des inondations.Dans cette banlieue de Néa Filadélfeia, bétonnée comme l’ensemble de l’agglomération athénienne, la rivière est “une oasis”, savoure cet ingénieur électricien de 59 ans tandis que hérons et faucons survolent les berges verdoyantes.Mais “les travaux prévus détruiront ce riche biotope”, déplore-t-il en désignant la base d’un roseau pétrifié, signe de la présence du cours d’eau depuis l’Antiquité.La rivière Kifissos, longue de 27 km, traverse la banlieue ouest de la capitale. Mais au cours du XXe siècle, une grande partie a été sacrifiée et enfouie pour y construire autoroute, zones habitées et industrielles au rythme de l’urbanisation frénétique de la capitale grecque.D’autres cours d’eau ont subi le même sort dans une agglomération densément peuplée, une fournaise en été et qui manque d’espaces verts.Des inondations fréquentes lors de pluies intenses ont contraint les autorités à entreprendre d’importants travaux pour gérer les cours d’eau restants comme celui de Néa Filadélfeia.”Ce qui est perçu maintenant comme une oasis pourrait, lors de graves inondations, devenir une catastrophe”, assure d’ailleurs à l’AFP Nikos Tachiaos, vice-ministre des Transports et des Infrastructures.L’objectif des aménagements est de prévenir “des phénomènes (naturels) violents dans le contexte du changement climatique”, poursuit-il en insistant sur les inondations catastrophiques et meurtrières qui ont ravagé la plaine de Thessalie, dans le centre de la Grèce, en 2023.Or la rivière “Kifissos est le plus grand problème à Athènes” quant au risque d’inondations, souligne-t-il.Les habitants tirent, eux, la sonnette d’alarme.- travaux d’ingénierie – Ces aménagements vont entraîner “la coupure d’arbres centenaires et la destrution de la flore et de la faune”, fustige Chryssanthi Georgiou, présidente de l’association Roï (flux en grec) pour la préservation des rivières.Riverains et mairies avoisinantes ont donc saisi la justice pour tener de stopper ce “projet pharaonique”, selon elle.Le plan prévoit la consolidation des berges avec des gabions, ces casiers en grillage métallique remplis de pierre, et l’utilisation du béton dans une petite partie de la rivière pour prévenir les crues.Déjà employée sur des tronçons de Kifissos et d’autres rivières, cette technique est contestée par des experts en raison du risque de rétrécissement du lit des rivières et d’affaissement du terrain.”Les gabions (…) sont des matériaux naturels utilisés dans le monde entier et considérés comme respectueux de l’environnement”, rétorque le vice-ministre Nikos Tachiaos.Au Phalère, en banlieue sud d’Athènes, les habitants dénoncent également le risque de destruction de la rivière Pikrodafni.”Des travaux d’ingénierie lourde utilisant du béton armé et des gabions” sont prévus “ce qui effacera complètement le caractère naturel”, déplore Constantinos Loupasakis, professeur de génie géotechnique à l’Ecole Polythechnique d’Athènes.Selon lui, cette méthode “de court terme” peut transformer les rivières en conduites d’eau pour évacuer les eaux pluviales ou parfois les eaux usées, source de pollution et de gaspillage d’eau.- bienfaits environnementaux -Les détracteurs de ces projets d’aménagement avancent les bienfaits environnementaux de ces cours d’eau.En été, lors des canicules prolongées qui transforment Athènes en une métropole étouffante, “la température dans notre quartier est inférieure de 4 degrés (par rapport au reste de la ville)”, assure Chryssanthi Georgiou. “L’objectif doit être de profiter de nos ressources naturelles”, ajoute-t-elle, “surtout actuellement avec le risque de pénurie d’eau” qui sévit sur la métropole grecque.Fin novembre, l’Attique, la région autour d’Athènes, a été placée en état d’urgence hydrique.Une mesure qui doit permettre l’accélération des travaux d’infrastructure face à la sécheresse prolongée qui frappe la région et a fait considérablement chuter le niveau des réservoirs d’eau de la capitale.Pour le vice-ministre, “des compromis doivent être faits des deux côtés afin de trouver un équilibre entre la beauté naturelle et la fonctionnalité”.

Pour l’accusation, “tout désigne” le “diabolique” anesthésiste Frédéric Péchier

“Tout désigne” Frédéric Péchier comme coupable de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a asséné l’accusation jeudi devant la cour d’assises du Doubs, qualifiant l’anesthésiste de Besançon de “l’un des plus grands criminels de l’histoire judiciaire française”.”Ce n’est pas un médecin que vous jugez, mais un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer”, a martelé jeudi l’avocate générale Thérèse Brunisso, qui porte l’accusation avec Christine de Curraize.”Nous sommes certaines de (sa) culpabilité”, a ajouté la magistrate devant un accusé impassible.Le médecin de 53 ans, qui n’a cessé de clamer son innocence, est jugé depuis trois mois à Besançon pour avoir empoisonné 30 patients de quatre à 89 ans entre 2008 et 2017, dans deux cliniques de Besançon. Selon l’accusation, il a agi pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit. Dans ce dossier, “tout désigne Frédéric Péchier et seulement Frédéric Péchier. Il est le seul dénominateur commun pour tous les actes” malveillants recensés, a souligné Christine de Curraize.- “Crime parfait” -“Non seulement c’est le crime parfait, mais c’est aussi le crime le plus diabolique qui soit” car “on n’attend pas le crime derrière le soin”.L’avocate générale est notamment revenue sur le cas de Jean-Claude Gandon, empoisonné le 20 janvier 2017 à la clinique Saint-Vincent. En s’en prenant ce jour-là à ce patient de 70 ans, l’accusé a commis des erreurs et donc “signé sa perte”, a analysé Mme de Curraize.Pour l’accusation, Frédéric Péchier aurait empoisonné M. Gandon pour montrer que, comme ses collègues, lui aussi était victime d’actes malveillants. Une manière de “se dédouaner dans l’urgence” au moment où les policiers cherchent à démasquer un empoisonneur à la clinique et qu’il “sait trop bien que le travail d’enquête mènera à lui et seulement à lui”.Mais Frédéric Péchier a commis “trop d’erreurs”: “il est le seul a avoir accès à la poche de perfusion” de M. Gandon, “il sait avant tout le monde que son patient a été empoisonné aux anesthésiques locaux”, et des seringues, les “armes du crime”, sont laissées sur place, marque de “fébrilité”.Avec le cas Gandon, il “signe sa perte”: “c’est comme si Frédéric Péchier avait écrit en rouge sur son front +je suis l’empoisonneur des cliniques+”.Dans ce “dossier complètement dingue”, “les doutes qui me tiraillaient (…) se sont levés les uns après les autres et sa culpabilité est devenue une évidence”, a exposé la magistrate, qui a suivi ce dossier depuis le début de l'”enquête titanesque”, ouverte en janvier 2017. L’accusé “n’est évidemment ni Guy Georges, ni Michel Fourniret, il n’en est pas moins un tueur en série”, a aussi martelé Mme Brunisso.Selon l’accusation, Frédéric Péchier a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par d’autres médecins anesthésistes.- “Tueur en série” -Après avoir soutenu pendant l’enquête que la plupart des cas étaient dus à des “erreurs médicales” de ses collègues ou à des aléas thérapeutiques, Frédéric Péchier a admis que parmi les 30 cas qui lui sont imputés, 12 étaient des empoisonnements, dont cinq mortels. Mais il l’a répété: ce criminel en blouse blanche, ce n’est pas lui.L’avocate générale Thérèse Brunisso s’est efforcée de contrer deux arguments souvent brandis par la défense. D’abord qu’il n’y aurait pas de preuves dans ce dossier. C’est “faux”, “nous avons tout un faisceau d’éléments qui conduisent” à l’accusé et “uniquement” à lui, a-t-elle relevé.Il est “faux” également d’affirmer qu'”il faut être un fou furieux pour faire ça”, car “la maladie mentale, la folie, ce n’est pas nécessaire pour caractériser un tueur en série”, et “ce sont les faits qui déterminent la culpabilité”, a insisté Mme Brunisso.Pour l’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer, qui plaidera l’acquittement lundi, le mobile d’une vengeance envers des collègues pour des motifs futiles ne tient pas.L’accusé, qui comparaît libre, encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu d’ici au 19 décembre.

Pour l’accusation, “tout désigne” le “diabolique” anesthésiste Frédéric Péchier

“Tout désigne” Frédéric Péchier comme coupable de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a asséné l’accusation jeudi devant la cour d’assises du Doubs, qualifiant l’anesthésiste de Besançon de “l’un des plus grands criminels de l’histoire judiciaire française”.”Ce n’est pas un médecin que vous jugez, mais un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer”, a martelé jeudi l’avocate générale Thérèse Brunisso, qui porte l’accusation avec Christine de Curraize.”Nous sommes certaines de (sa) culpabilité”, a ajouté la magistrate devant un accusé impassible.Le médecin de 53 ans, qui n’a cessé de clamer son innocence, est jugé depuis trois mois à Besançon pour avoir empoisonné 30 patients de quatre à 89 ans entre 2008 et 2017, dans deux cliniques de Besançon. Selon l’accusation, il a agi pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit. Dans ce dossier, “tout désigne Frédéric Péchier et seulement Frédéric Péchier. Il est le seul dénominateur commun pour tous les actes” malveillants recensés, a souligné Christine de Curraize.- “Crime parfait” -“Non seulement c’est le crime parfait, mais c’est aussi le crime le plus diabolique qui soit” car “on n’attend pas le crime derrière le soin”.L’avocate générale est notamment revenue sur le cas de Jean-Claude Gandon, empoisonné le 20 janvier 2017 à la clinique Saint-Vincent. En s’en prenant ce jour-là à ce patient de 70 ans, l’accusé a commis des erreurs et donc “signé sa perte”, a analysé Mme de Curraize.Pour l’accusation, Frédéric Péchier aurait empoisonné M. Gandon pour montrer que, comme ses collègues, lui aussi était victime d’actes malveillants. Une manière de “se dédouaner dans l’urgence” au moment où les policiers cherchent à démasquer un empoisonneur à la clinique et qu’il “sait trop bien que le travail d’enquête mènera à lui et seulement à lui”.Mais Frédéric Péchier a commis “trop d’erreurs”: “il est le seul a avoir accès à la poche de perfusion” de M. Gandon, “il sait avant tout le monde que son patient a été empoisonné aux anesthésiques locaux”, et des seringues, les “armes du crime”, sont laissées sur place, marque de “fébrilité”.Avec le cas Gandon, il “signe sa perte”: “c’est comme si Frédéric Péchier avait écrit en rouge sur son front +je suis l’empoisonneur des cliniques+”.Dans ce “dossier complètement dingue”, “les doutes qui me tiraillaient (…) se sont levés les uns après les autres et sa culpabilité est devenue une évidence”, a exposé la magistrate, qui a suivi ce dossier depuis le début de l'”enquête titanesque”, ouverte en janvier 2017. L’accusé “n’est évidemment ni Guy Georges, ni Michel Fourniret, il n’en est pas moins un tueur en série”, a aussi martelé Mme Brunisso.Selon l’accusation, Frédéric Péchier a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par d’autres médecins anesthésistes.- “Tueur en série” -Après avoir soutenu pendant l’enquête que la plupart des cas étaient dus à des “erreurs médicales” de ses collègues ou à des aléas thérapeutiques, Frédéric Péchier a admis que parmi les 30 cas qui lui sont imputés, 12 étaient des empoisonnements, dont cinq mortels. Mais il l’a répété: ce criminel en blouse blanche, ce n’est pas lui.L’avocate générale Thérèse Brunisso s’est efforcée de contrer deux arguments souvent brandis par la défense. D’abord qu’il n’y aurait pas de preuves dans ce dossier. C’est “faux”, “nous avons tout un faisceau d’éléments qui conduisent” à l’accusé et “uniquement” à lui, a-t-elle relevé.Il est “faux” également d’affirmer qu'”il faut être un fou furieux pour faire ça”, car “la maladie mentale, la folie, ce n’est pas nécessaire pour caractériser un tueur en série”, et “ce sont les faits qui déterminent la culpabilité”, a insisté Mme Brunisso.Pour l’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer, qui plaidera l’acquittement lundi, le mobile d’une vengeance envers des collègues pour des motifs futiles ne tient pas.L’accusé, qui comparaît libre, encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu d’ici au 19 décembre.

Génocide des Tutsi au Rwanda: la Banque de France visée par une plainte

Une plainte pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité a été déposée contre la Banque de France, accusée d’avoir validé plusieurs virements qui auraient facilité l’armement des forces génocidaires au Rwanda.La plainte a été déposée le 4 décembre au doyen des juges d’instruction du Pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris, révélée par le journal Libération et consultée jeudi par l’AFP.Elle vise à établir si la banque centrale française a manqué à ses obligations de contrôle alors que l’ONU avait instauré un embargo sur les ventes d’armes au Rwanda le 17 mai 1994.Selon les plaignants, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et ses fondateurs Alain Gauthier et Dafroza Mukarumongi, non seulement la Banque de France n’a pas gelé le compte de la Banque nationale du Rwanda, mais elle a aussi effectué sept transferts en sa faveur, pour un montant total de 3,17 millions de francs (soit environ 486.000 euros), entre mai et août 1994, en plein génocide des Tutsi.Parmi les bénéficiaires figure notamment la société française Alcatel, soupçonnée d’avoir fourni des équipements de communication aux autorités rwandaises.Selon des documents rapportés dans la plainte que l’AFP a pu consulter, un versement d’un montant de 435.000 francs a par exemple été effectué au bénéfice d’Alcatel, le 5 mai 1994. Plusieurs témoignages attestent que ce paiement était destiné à l’achat de téléphones satellites, considérés comme un équipement important par le gouvernement intérimaire rwandais, afin de maintenir les communications internationales.”Le génocide des Tutsi n’a pas seulement été l’œuvre de ceux qui tuaient à la machette. Il a été rendu possible par une multitude de criminels en col blanc, qui, confortablement assis dans leurs bureaux, ont autorisé des transferts et signé des opérations dans la banalité administrative, loin du sang mais nécessaire à la machine génocidaire”, ont rappelé dans un communiqué Mes Matilda Ferey et Joseph Breham, les avocats du CPCR.Contactée, la Banque de France a déclaré n’avoir pu faire que des “recherches sommaires” étant donné le délai “particulièrement court” depuis le dépôt de la plainte. “A ce stade, nous n’avons trouvé aucune trace des virements évoqués. Ceci s’explique par le fait qu’au titre des diverses prescriptions réglementaires, toutes les pièces, bordereaux et éléments comptables des comptes bancaires doivent être détruits après un délai de dix ans”, a-t-elle déclaré.Le génocide au Rwanda a fait plus de 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement des Tutsi exterminés entre avril et juillet 1994.

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Inondations en Indonésie: près de 1.000 morts et plus de 220 disparus

Des inondations dévastatrices en Indonésie ont fait près de 1.000 morts, selon un bilan provisoire des autorités jeudi, et des centaines de milliers de personnes souffrant des pénuries se plaignent que l’aide tarde à leur parvenir.Quelque 990 personnes ont perdu la vie dans les inondations qui ont dévasté le nord-ouest de l’île de Sumatra et plus de 220 personnes sont encore portées disparues, a indiqué le porte-parole de l’agence de prévention des catastrophes, Abdul Muhari.Des tempêtes tropicales et des pluies de mousson ont frappé l’Asie du Sud-Est et l’Asie du Sud ce mois-ci, provoquant des glissements de terrain et des crues éclair, alors que de nouvelles précipitations sont attendues.Dans la province d’Aceh, à Sumatra, théâtre d’un tsunami dévastateur en 2004, les habitants s’attachent à reconstruire tant bien que mal leur vie, mais frustrations et colère croissent alors que l’aide tarde à leur parvenir. “Les gens ne savent pas sur qui compter”, explique Syahrul, 39 ans, habitant à Bireuen, une ville du nord, où les destructions sont massives.Les habitants ont “perdu tout espoir (…) même celui d’essayer de se donner de l’espoir. À ce stade, ils ne peuvent plus compter du tout sur le gouvernement, quand on voit comment la situation a été gérée”, affirme-t-il à l’AFP. À Lhokseumawe, non loin de là, la population lutte toujours pour contenir des coulées de boue.”Près de 15 jours après l’inondation, nous n’avons pu que nettoyer l’intérieur de notre maison”, raconte à l’AFP Sariyulis, 36 ans.”Dehors, on ne peut plus rien faire à cause de la boue”, poursuit-il expliquant que la plupart des victimes des inondations se plaignaient du manque d’aide de la part des autorités. “Nous entendons sans cesse dire que chaque province peut gérer les inondations, mais nous vivons tout le contraire”, se lamente-t-il. “Plus de deux semaines après, nous sommes toujours confrontés aux mêmes problèmes (…) Les progrès réalisés (…) sont infimes”.Les mesures d’urgence en cours doivent être prolongées de deux semaines “afin de mener à bien la reconstruction et les réparations urgentes des infrastructures”, a déclaré Muzakir Munaf, gouverneur d’Aceh,à la presse. Mais le besoin le plus urgent concerne les médicaments, car les gens tombent malades, a-t-il ajouté, “nos communautés souffrent de maladies de peau, de toux, de démangeaisons et d’autres affections”. Le coût de la reconstruction pourrait s’élever à 51. 820 milliards de roupies (3,1 milliards de dollars) et le gouvernement indonésien se refuse pour l’instant à solliciter l’aide internationale.