L’Assemblée veut élever Alfred Dreyfus au rang de général de brigade

L’Assemblée nationale devrait approuver lundi en fin d’après-midi une proposition de loi de Gabriel Attal “élevant Alfred Dreyfus au rang de général de brigade”, un “acte de réparation” visant à parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation.Le texte devrait être adopté en première lecture à l’unanimité, avant de poursuivre son parcours au Sénat, à une date indéterminée.”Promouvoir aujourd’hui Alfred Dreyfus au rang de général de brigade constituerait un acte de réparation, une reconnaissance de ses mérites et un hommage rendu à son engagement républicain”, souligne le député des Hauts-de-Seine et président de Renaissance dans l’exposé des motifs du texte.Et ce dans un contexte où “l’antisémitisme qui frappa Alfred Dreyfus n’appartient pas à un passé révolu”, et où la “République doit sans cesse réaffirmer sa vigilance, sa fermeté, son engagement absolu contre toutes les formes de discrimination”, relève-t-il.En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour trahison et contraint à l’exil sur l’île du Diable en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle.En 1906, un arrêt de la Cour de cassation l’innocente, entraînant ipso facto sa réintégration dans l’armée. Dans la foulée, une loi le nomme chef d’escadron (commandant, NDLR), avec effet le jour de la promulgation de la loi.Une “injustice” car “la réintroduction du capitaine Dreyfus au grade de chef d’escadron ne correspond pas à une reconstitution de carrière complète”, souligne le rapporteur de la proposition de loi, le député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl (Renaissance).Alfred Dreyfus demandera lui-même à voir sa carrière revalorisée, sans obtenir gain de cause, et quittera l’armée en 1907 – avant de servir à nouveau pendant la Première guerre mondiale. La question de la réhabilitation pleine et entière d’Alfred Dreyfus “a été longtemps occultée et ignorée, en dehors de sa famille et des spécialistes de l’affaire”, note M. Sitzenstuhl.Un pas est franchi en 2006, lors d’un hommage de la Nation en son honneur: le président de la République Jacques Chirac reconnaît alors que “justice (ne lui) a pas complètement été rendue”, et qu’il n’a pu “bénéficie(r) de la reconstitution de carrière à laquelle il avait pourtant droit”.La ministre des Armées Florence Parly l’évoque à son tour en 2019. Deux ans plus tard, le président de la République Emmanuel Macron estime qu’il revient “sans doute à l’institution militaire, dans un dialogue avec les représentants du peuple français” de nommer Dreyfus général à titre posthume.- “Valeurs du dreyfusisme” -Plusieurs initiatives parlementaires ont également été prises ces dernières années, par la droite à l’Assemblée et au Sénat, et plus récemment par le sénateur PS Patrick Kanner, en écho à une tribune mi-avril du premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, de l’ancien secrétaire général de l’Élysée, Frédéric Salat-Baroux, et du président de la maison Zola-Musée Dreyfus, Louis Gauthier.Mercredi en commission, tous les orateurs des groupes ont joint leur voix pour soutenir la mesure.”Dans un contexte de montée de l’antisémitisme, cette réparation posthume rappelle à toute la nation l’urgence de la défense de ses principes et l’importance de son unité”, a plaidé le député RN Thierry Tesson, dont le parti n’a de cesse de donner des gages de son engagement contre l’antisémitisme.Le député LFI Gabriel Amard a de son côté fustigé le “double discours du RN”, où “les propos et comportements antisémites foisonnent encore” selon lui. “C’est dans ma famille que l’on descend des dreyfusards, pas dans la vôtre”, a-t-il lancé, en invitant à ne pas utiliser la lutte contre l’antisémitisme comme un “outil de disqualification” politique.Seule dissonance: absent des débats en commission, le groupe MoDem a fait savoir qu’il ne participerait pas à la séance lundi, n’entendant pas “permettre à certains d’acheter à peu de frais, et sur la mémoire d’Alfred Dreyfus (…), un brevet d’honorabilité”.En conclusion des débats, M. Sitzenstuhl s’est déclaré favorable à titre personnel à l’entrée au Panthéon d’Alfred Dreyfus, estimant que le vote de la proposition de loi “renforcer(ait) la dynamique” en ce sens.Interrogé sur cette hypothèse, l’entourage du président de la République a affirmé dimanche à l’AFP que sa “préoccupation” était “à ce stade, de faire vivre les valeurs du Dreyfusisme, combat toujours d’actualité pour la vérité et la justice, contre l’antisémitisme et l’arbitraire”.

Des fidèles affluent à La Mecque pour le pèlerinage du hajj, en pleine chaleur

Plus d’un million de musulmans ont convergé vers La Mecque pour accomplir le grand pèlerinage annuel, les autorités promettant un hajj plus sûr grâce à des mesures de lutte contre la chaleur et à un renforcement du contrôle des pèlerins non autorisés. Les températures devraient dépasser les 40 degrés cette semaine, alors que débute officiellement mercredi l’un des plus grands rassemblements religieux au monde. Le hajj, qui s’étend sur cinq à six jours, principalement en extérieur, est l’un des cinq piliers de l’islam. Tout musulman qui en a les moyens est tenu de l’accomplir au moins une fois dans sa vie. Dimanche, plus de 1,4 million de pèlerins étaient déjà arrivés en Arabie saoudite, selon les autorités.Lundi, le ministère de la Santé a annoncé avoir déjà pris en charge 44 cas de coup de chaleur.En 2024, le thermomètre avait atteint 51,8 degrés et plus de 1.300 fidèles avaient péri, d’après les chiffres officiels. Cette année, la riche monarchie du Golfe a mobilisé plus de 40 agences gouvernementales et 250.000 fonctionnaires pour tenter d’atténuer les risques liés à la chaleur. Les passages couverts ont été étendus de 50.000 mètres carrés, des milliers de secouristes supplémentaires seront déployés et plus de 400 points d’eau fraîche et des milliers de brumisateurs seront en service durant tout le hajj, a assuré à l’AFP le ministre saoudien du Hajj, Tawfiq al-Rabiah. Les autorités saoudiennes s’appuieront également sur les dernières technologies d’intelligence artificielle pour surveiller les déplacements et mieux gérer les flux, avec l’appui de données collectées par une nouvelle flotte de drones déployés à travers La Mecque. – “Une bénédiction” -Malgré la chaleur accablante, des pèlerins expriment leur bonheur en arrivant à La Mecque. “C’est vraiment une bénédiction”, se réjouit Abdoul Majid Ati, avocat et conseiller en charia (loi islamique) philippin, près de la Grande Mosquée qui abrite la Kaaba, structure noire vers laquelle se tournent les musulmans pour prier. “On se sent tellement en paix et en sécurité en ce lieu”, dit-il à l’AFP. Abdul Hamid, originaire du Nigeria, est lui “très heureux” d’accomplir son second pèlerinage consécutif à seulement 27 ans. Mais, admet-il, les températures à La Mecque sont “très, très, très élevées”. Les décès de l’an dernier illustrent la vulnérabilité des fidèles face aux extrêmes climatiques, 2024 ayant été l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon l’observatoire climatique européen Copernicus. D’après les autorités, 83 % des 1.301 pèlerins décédés en 2024 n’étaient pas dotés d’un permis officiel, payant et octroyé selon des quotas, qui donne accès à des infrastructures plus adaptées, comme des tentes climatisées. Les autorités saoudiennes “ont été prises de court, car l’intensité de la chaleur était si élevée que leurs mesures d’adaptation ont échoué”, affirme à l’AFP Fahad Saeed de l’institut Climate Analytics, basé en Allemagne. Cette année, elles ont lancé une vaste campagne contre les pèlerins non autorisés, multipliant les opérations de police, la surveillance et des messages d’alerte visant à les empêcher de rejoindre La Mecque. – “Pas de hajj sans permis” -Le message est martelé dans les centres commerciaux, les panneaux d’affichage et les médias: “pas de hajj sans permis”. Dimanche, les autorités saoudiennes ont annoncé lors d’une conférence de presse avoir refoulé près de 270.000 personnes aux entrées de La Mecque, faute de permis.Ces permis sont attribués aux pays selon un système de quotas et distribués par tirage au sort. Mais leur coût élevé pousse de nombreux fidèles à opter pour des voies alternatives, bien moins chères mais illégales. Le phénomène s’est aggravé depuis que l’Arabie saoudite a assoupli sa politique de visa pour attirer davantage de touristes et d’investisseurs. Parallèlement, les amendes pour participation illégale au hajj ont été doublées, atteignant 20.000 rials (4.720 euros), et sont assorties d’une interdiction d’entrée dans le royaume pendant dix ans. La gestion des foules reste également un défi majeur. En 2015, une bousculade avait fait quelque 2.300 morts. L’Arabie saoudite, qui abrite les sanctuaires les plus sacrés de l’islam à La Mecque et à Médine, gagne chaque année des milliards de dollars grâce au hajj et aux pèlerinages, connus sous le nom d’Omra, entrepris à d’autres moments de l’année. Mariama, Sénégalaise de 52 ans, raconte à l’AFP avoir pleuré de joie en touchant la Kaaba. “Je rêvais de ce moment, je pensais sans cesse à venir ici pour accomplir le hajj”, confie-t-elle.

Hajj disasters: stampedes, infernos and a bloody siege

It is Islam’s holiest pilgrimage, but the hajj to Mecca in Saudi Arabia, which begins on Wednesday, has in recent decades been plagued by deadly disasters, from stampedes to militant attacks.Last year, 1,301 pilgrims, most of them unregistered and lacking access to air-conditioned tents and buses, died as temperatures soared to 51.8 degrees Celsius.Here are some incidents that have marred the centuries-old pilgrimage:- Stampedes -The worst hajj disaster ever took place in 2015, when a stampede during the stoning of the devil ritual in Mina, near Mecca, killed up to 2,300 worshippers.Some pilgrims blamed the stampede on the closure of a road near the stoning site, accusing security forces of mismanaging the flow of worshippers.Two weeks before, more than 100 people were killed and hundreds injured when stormy weather toppled a crane onto Mecca’s Grand Mosque.Some 364 pilgrims died in a 2006 stampede, which came a week after a hotel collapse in the city centre killed 76 people.Two years earlier, 251 people died in a stampede, and in 1998 more than 100 people were killed.Authorities cited “record numbers” of pilgrims as the cause of a 1994 stampede that killed 270 people.In 1990, 1,426 mostly Asian pilgrims perished, trampled underfoot and asphyxiated in a tunnel at Mina after a ventilation system failed.According to the authorities, panic set in inside an already hugely overcrowded tunnel when seven pilgrims fell from a bridge.Witnesses said a power outage paralysed the tunnel’s two powerful ventilators.- Attacks -In 1989 a twin attack outside of the Grand Mosque on July 10 killed one person and wounded 16. Weeks later, 16 Kuwaiti Shiites were found guilty and executed.A decade earlier, hundreds of gunmen calling for the abdication of the Saudi royal family barricaded themselves inside Mecca’s Grand Mosque on November 20, 1979, taking dozens of pilgrims hostage.The official toll of the assault and subsequent fighting, which took place after the hajj was over, was 153 people dead and 560 wounded.- Protests -Saudi security forces in 1987 suppressed an unauthorised protest by Iranian pilgrims on July 31 in which more than 400 people including 275 Iranians were killed, according to an official toll.- Infernos -A fire on April 15, 1997 caused by a gas stove ripped through a camp housing pilgrims in Mina, killing 343 people and injuring around 1,500.In 1975, a huge fire on December 14 started by an exploding gas canister in a pilgrim camp close to Mecca killed 200 people.

L’Ukraine prête à prendre les mesures “nécessaires” en vue de la paix avec la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi que son pays était prêt à prendre les mesures “nécessaires” pour faire avancer les pourparlers de paix avec la Russie, dont une nouvelle réunion bilatérale, sous médiation turque, doit débuter à 10H00 GMT.Cette rencontre intervient au lendemain d’une opération ingénieuse sans précédent des Ukrainiens qui ont introduit des drones explosifs en Russie avant de les activer pour frapper l’aviation russe stationnée sur plusieurs aérodromes.Moscou et Kiev avaient déjà engagé de premières discussions directes le 16 mai dans la métropole turque, mais le rendez-vous avait été peu fructueux.La réunion entre Russes et Ukrainiens, sous la médiation notamment du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, doit débuter à 13H00 locales (10H00 GMT), au palais Ciragan.”Nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires en vue de la paix” avec Moscou, a déclaré Volodymyr Zelensky depuis Vilnius en Lituanie, où il doit participer à un sommet réunissant des dirigeants du flanc oriental de l’Otan. Il n’a toutefois pas précisé quelles étaient concrètement ces “mesures”.Une source au sein de la délégation ukrainienne a dit à l’AFP espérer voir les émissaires russes “prêts à aller de l’avant”, sans “répéter les mêmes ultimatums” posés par Moscou par le passé, notamment la demande que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et qu’elle accepte de perdre les territoires actuellement occupés par la Russie.Avant la réunion avec les Russes, des membres de la délégation ukrainienne ont rencontré à Istanbul des représentants italiens, allemands et britanniques pour “coordonner leurs positions”, selon la diplomatie ukrainienne.De son côté, la Russie avait annoncé qu’elle présenterait un “mémorandum” de ses conditions pour un accord de paix. Ces pourparlers interviennent au lendemain d’un vaste assaut inédit de drones ukrainiens contre quatre aérodromes militaires russes qui a touché 41 avions russes, dont des bombardiers stratégiques, y compris en Sibérie très loin du front, selon les services de sécurité ukrainiens (SBU). Lundi matin, l’armée russe a annoncé avoir abattu dans la nuit 162 drones ukrainiens, Kiev affirmant de son côté que Moscou avait lancé 80 drones contre son territoire. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est entretenu dimanche au téléphone avec son homologue américain Marco Rubio au sujet de ces pourparlers, selon le ministère russe des Affaires étrangères cité par l’agence Tass.- Priorités divergentes -Les deux parties sont très loin d’un accord, que ce soit une trêve ou un règlement à plus long terme.Les priorités de l’Ukraine sont “un cessez-le-feu complet et inconditionnel”, et le “retour des prisonniers” et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d’avoir enlevés, a déclaré dimanche sur les réseaux sociaux le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.M. Zelensky souhaite également une rencontre directe avec son homologue russe Vladimir Poutine. Perspective que le Kremlin a plusieurs fois repoussée.Moscou refuse le “cessez-le-feu inconditionnel” demandé par Kiev et les Occidentaux et insiste pour régler ce qu’elle nomme les “causes profondes” du conflit, en référence à une série de demandes maximalistes.La Russie exige notamment que l’Ukraine renonce définitivement à rejoindre l’Otan et lui cède les cinq régions dont elle revendique l’annexion.Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui exige en retour un retrait pur et simple des troupes russes de son territoire.L’Ukraine veut aussi des garanties de sécurité concrètes, appuyées par les Occidentaux, comme la protection de l’Otan ou la présence de troupes occidentales sur le terrain, ce que la Russie exclut.La guerre, qui dure depuis plus de trois ans, a fait au moins des dizaines de milliers de morts civils et militaires dans les deux camps.- La guerre continue -Le principal négociateur russe à Istanbul sera Vladimir Medinski, un conseiller idéologique de M. Poutine qui a mené les négociations avortées de 2022 et qui a rédigé des manuels scolaires justifiant l’invasion et remis en question le droit à l’existence de l’Ukraine.La délégation ukrainienne sera, elle, dirigée par le ministre de la Défense Roustem Oumerov, considéré comme un fin négociateur mais dont le ministère reste empêtré dans des scandales.L’Ukraine a annoncé dimanche avoir touché une quarantaine d’avions militaires russes, et revendiqué des dégâts à hauteur de 7 milliards de dollars, en frappant à des milliers de kilomètres du front.Cette opération d’ampleur a été menée via des drones introduits clandestinement en Russie, puis lancés sur des bases militaires.Sur le terrain en revanche, Kiev est à la peine, les troupes de Moscou ayant progressé ces derniers jours, notamment dans la région ukrainienne de Soumy (nord-est).

L’Ukraine prête à prendre les mesures “nécessaires” en vue de la paix avec la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi que son pays était prêt à prendre les mesures “nécessaires” pour faire avancer les pourparlers de paix avec la Russie, dont une nouvelle réunion bilatérale, sous médiation turque, doit débuter à 10H00 GMT.Cette rencontre intervient au lendemain d’une opération ingénieuse sans précédent des Ukrainiens qui ont introduit des drones explosifs en Russie avant de les activer pour frapper l’aviation russe stationnée sur plusieurs aérodromes.Moscou et Kiev avaient déjà engagé de premières discussions directes le 16 mai dans la métropole turque, mais le rendez-vous avait été peu fructueux.La réunion entre Russes et Ukrainiens, sous la médiation notamment du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, doit débuter à 13H00 locales (10H00 GMT), au palais Ciragan.”Nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires en vue de la paix” avec Moscou, a déclaré Volodymyr Zelensky depuis Vilnius en Lituanie, où il doit participer à un sommet réunissant des dirigeants du flanc oriental de l’Otan. Il n’a toutefois pas précisé quelles étaient concrètement ces “mesures”.Une source au sein de la délégation ukrainienne a dit à l’AFP espérer voir les émissaires russes “prêts à aller de l’avant”, sans “répéter les mêmes ultimatums” posés par Moscou par le passé, notamment la demande que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan et qu’elle accepte de perdre les territoires actuellement occupés par la Russie.Avant la réunion avec les Russes, des membres de la délégation ukrainienne ont rencontré à Istanbul des représentants italiens, allemands et britanniques pour “coordonner leurs positions”, selon la diplomatie ukrainienne.De son côté, la Russie avait annoncé qu’elle présenterait un “mémorandum” de ses conditions pour un accord de paix. Ces pourparlers interviennent au lendemain d’un vaste assaut inédit de drones ukrainiens contre quatre aérodromes militaires russes qui a touché 41 avions russes, dont des bombardiers stratégiques, y compris en Sibérie très loin du front, selon les services de sécurité ukrainiens (SBU). Lundi matin, l’armée russe a annoncé avoir abattu dans la nuit 162 drones ukrainiens, Kiev affirmant de son côté que Moscou avait lancé 80 drones contre son territoire. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est entretenu dimanche au téléphone avec son homologue américain Marco Rubio au sujet de ces pourparlers, selon le ministère russe des Affaires étrangères cité par l’agence Tass.- Priorités divergentes -Les deux parties sont très loin d’un accord, que ce soit une trêve ou un règlement à plus long terme.Les priorités de l’Ukraine sont “un cessez-le-feu complet et inconditionnel”, et le “retour des prisonniers” et des enfants ukrainiens que Kiev accuse Moscou d’avoir enlevés, a déclaré dimanche sur les réseaux sociaux le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.M. Zelensky souhaite également une rencontre directe avec son homologue russe Vladimir Poutine. Perspective que le Kremlin a plusieurs fois repoussée.Moscou refuse le “cessez-le-feu inconditionnel” demandé par Kiev et les Occidentaux et insiste pour régler ce qu’elle nomme les “causes profondes” du conflit, en référence à une série de demandes maximalistes.La Russie exige notamment que l’Ukraine renonce définitivement à rejoindre l’Otan et lui cède les cinq régions dont elle revendique l’annexion.Ces conditions sont inacceptables pour Kiev, qui exige en retour un retrait pur et simple des troupes russes de son territoire.L’Ukraine veut aussi des garanties de sécurité concrètes, appuyées par les Occidentaux, comme la protection de l’Otan ou la présence de troupes occidentales sur le terrain, ce que la Russie exclut.La guerre, qui dure depuis plus de trois ans, a fait au moins des dizaines de milliers de morts civils et militaires dans les deux camps.- La guerre continue -Le principal négociateur russe à Istanbul sera Vladimir Medinski, un conseiller idéologique de M. Poutine qui a mené les négociations avortées de 2022 et qui a rédigé des manuels scolaires justifiant l’invasion et remis en question le droit à l’existence de l’Ukraine.La délégation ukrainienne sera, elle, dirigée par le ministre de la Défense Roustem Oumerov, considéré comme un fin négociateur mais dont le ministère reste empêtré dans des scandales.L’Ukraine a annoncé dimanche avoir touché une quarantaine d’avions militaires russes, et revendiqué des dégâts à hauteur de 7 milliards de dollars, en frappant à des milliers de kilomètres du front.Cette opération d’ampleur a été menée via des drones introduits clandestinement en Russie, puis lancés sur des bases militaires.Sur le terrain en revanche, Kiev est à la peine, les troupes de Moscou ayant progressé ces derniers jours, notamment dans la région ukrainienne de Soumy (nord-est).

Hajj pilgrims gather in Mecca under scorching desert sun

More than a million Muslim pilgrims poured into the holy city of Mecca ahead of the annual hajj, with authorities vowing to hold a safer pilgrimage amid searing desert heat and a massive crackdown on illegal visitors.Officials have beefed up heat mitigation measures hoping to avoid a repeat of last year’s hajj, which saw 1,301 pilgrims die as temperatures reached 51.8 degrees Celsius (125.2 Fahrenheit).Temperatures were forecast to exceed 40 degrees Celsius this week as one of the world’s largest annual religious gatherings starts on Wednesday.The hajj, one of the five pillars of Islam, must be performed at least once by all Muslims with the means.As of Friday, more than 1.3 million pilgrims had arrived in Saudi Arabia for the multi-day pilgrimage, according to officials.This year, authorities have mobilised more than 40 government agencies and 250,000 officials, doubling their efforts against heat-related illness following the lethal heatwave of 2024.Shaded areas have been expanded by 50,000 square metres (12 acres), thousands more medics will be on standby, and more than 400 cooling units will be deployed, Saudi Arabia’s hajj minister Tawfiq al-Rabiah told AFP last week.On Monday, with temperatures topping 40 degrees Celsius, the health ministry said 44 cases of heatstroke had already been treated.The latest artificial intelligence technology will also help monitor the flood of data and footage, including video from a new fleet of drones, from across Mecca to better manage the mammoth crowds.Despite the punishing heat, pilgrims were overjoyed as they arrived in Mecca.- ‘Very, very, very hot’ -“This is really a blessing from Allah,” Abdul Majid Ati, a Filipino lawyer and Sharia counsellor, told AFP near the Grand Mosque.”We feel so peaceful and safe in this place.”Abdulhamid, from Nigeria, said he was “very happy” to be performing his second pilgrimage in a row at just 27 years old.But the young man said he never walks out without his sunglasses, describing the temperatures in Mecca as “very, very, very hot”.The rites in the holy city and its surroundings, which follow a lunar calendar, fall again this year during the hot month of June.Last year, most of the deaths were among unregistered pilgrims who lacked access to air-conditioned tents and buses.”They were caught by surprise because the intensity of the heat was so high that their adaptation measures failed,” said Fahad Saeed of Climate Analytics, a think tank based in Germany.In the run-up to this year’s hajj, Saudi authorities launched a widespread crackdown on unregistered worshippers, using frequent raids, drone surveillance and a barrage of text alerts.- Arrest and deportation -Hajj permits are allocated to countries on a quota system and distributed to individuals by lottery.But even for those who can obtain them, the steep costs prompt many to attempt the hajj without a permit — though they risk arrest and deportation if caught.Along with hefty fines, those found illegally entering Mecca during the hajj face a potential 10-year ban from Saudi Arabia.Large crowds at the hajj have proved hazardous in the past, most recently in 2015 when a stampede during the “stoning the devil” ritual in Mina, near Mecca, killed up to 2,300 people in the deadliest hajj disaster.Saudi Arabia, which is home to Islam’s holiest sanctuaries in Mecca and Medina, earns billions of dollars each year from the hajj and pilgrimages known as umrah, undertaken at other times of the year.The pilgrimages are a also source of prestige for the Saudi monarch, who is known as the Custodian of the Two Holy Mosques of Mecca and Medina.For Mariama, a 52-year-old pilgrim from Senegal, the journey to Mecca has fulfilled a life-long dream.”I was dreaming about it, thinking about it every time to come here to do the hajj,” she said.