Dans les Landes de Gasgogne, quand la pomme de terre cultive son environnement

Moins d’engrais, moins de pesticides: dans ses champs bordés de pins des Landes, Samuel Allix veut prendre soin de son environnement autant que de ses pommes de terre. Une petite révolution culturale.”Il faut l’envie de faire mieux”, résume l’agriculteur, debout dans une parcelle couverte de plants aux larges feuilles vertes qui donneront d’ici quelques semaines de savoureuses “primeurs” destinées aux marchés alentour.Devenu le principal producteur de pommes de terre fraîches de Gironde, il récolte le tubercule, fruit de près de 40 ans d’efforts, réalisés au diapason du terroir et des avancées techniques.La société Allix produit 15 variétés de pommes de terre, commercialise 10.000 tonnes par an sur plus de 260 hectares – dont l’essentiel chez des agriculteurs partenaires dans un rayon de 30 km – pour un chiffre d’affaires annuel moyen de 6 millions d’euros.L’agriculteur de 58 ans égrène une poignée de sable noir: on est loin des grandes terres de production des Hauts-de-France. “Ici, on a des terres sableuses, faciles à travailler mais qui ne retiennent pas l’eau”, décrit-il.”Alors on s’adapte: on a investi dans une planteuse, une machine haut de gamme de 100.000 euros, avec en plus une option engrais: en même temps qu’on plante, on place l’engrais (sous forme de granulés) à 3 centimètres sous la pomme de terre”, explique-t-il.Cela permet d’éviter qu’un gros orage, en lessivant la terre, emporte les fertilisants à peine épandus: cette efficacité a conduit à “réduire de 25% l’usage des engrais”.- “Herse étrille” -Au bord du champ, à peine visibles en cette fin mai, de minuscules pousses de plantes mellifères sortent de terre: “Cela donnera des bandes fleuries et quand il fera sec, de quoi nourrir les abeilles noires qui vivent dans la forêt” voisine.C’est en réalité tout le système cultural qui a évolué: Samuel Allix privilégie les rotations longues de cultures – il attend six ans avant de refaire de la pomme de terre sur une parcelle – pour “casser le cycle des ravageurs”, et ses champs sont toujours couverts – alternant cultures, plantes mellifères ou fixatrices d’azotes.Il ne laisse aucun déchet au champ, où des résidus de cultures pourraient se transformer en réservoir de parasites. “2.000 tonnes de déchets de pomme de terre vont en méthaniseur pour produire du biogaz et du digestat – un résidu formant un engrais naturel – qui est retourné aux cultures.”Vingt des 260 hectares travaillés sont en agriculture biologique: “Cela nous a appris à revenir au désherbage mécanique”, explique-t-il, désignant une grosse machine équipée d’une “herse étrille”, une sorte de gros râteau dont les dents, en vibrant, déracinent les mauvaises herbes.”En 2024, on a généralisé le désherbage mécanique, pratiqué dans 80% des cultures. L’objectif, c’est 100% en 2025″, dit-il. “C’est possible dans un sol sableux, mais pas partout”, reconnaît-il. Et si se passer des herbicides est à sa portée, ce sera plus difficile pour les fongicides.- Fin des “produits magiques” -Première culture vivrière au monde, la pomme de terre est fragile, soumise à un vaste cortège de parasites, dont le plus terrible est le mildiou qui peut “ravager un champ en cinq jours”. Cette menace en a fait la culture la plus traitée aux pesticides derrière la vigne et la pomme.Samuel Allix est tout de même passé “de 15 traitements en début de carrière à 8 aujourd’hui”, quand la moyenne nationale est encore à 14,8.Pour ce faire, il a à la fois investi dans du matériel de haute précision – une machine à épandre, des sondes météo pour intervenir au bon moment – et utilise des produits de biocontrôle pour éviter ou retarder l’usage de pesticides de synthèse.”Avec la chimie, on a eu des produits magiques à un moment, puis le mildiou est devenu résistant. Le biocontrôle coûte plus cher mais il y a peu chances que le champignon développe une résistance”, estime-t-il.Avec ses agriculteurs associés, il teste sans cesse de nouvelles variétés et travaille pour baisser sa consommation d’eau et d’énergie.”On a besoin que le grand public entende qu’on n’est pas sourds aux demandes de la société”, insiste-t-il. Mais on ne peut “pas tout faire d’un coup”.

Dans les Landes de Gasgogne, quand la pomme de terre cultive son environnement

Moins d’engrais, moins de pesticides: dans ses champs bordés de pins des Landes, Samuel Allix veut prendre soin de son environnement autant que de ses pommes de terre. Une petite révolution culturale.”Il faut l’envie de faire mieux”, résume l’agriculteur, debout dans une parcelle couverte de plants aux larges feuilles vertes qui donneront d’ici quelques semaines de savoureuses “primeurs” destinées aux marchés alentour.Devenu le principal producteur de pommes de terre fraîches de Gironde, il récolte le tubercule, fruit de près de 40 ans d’efforts, réalisés au diapason du terroir et des avancées techniques.La société Allix produit 15 variétés de pommes de terre, commercialise 10.000 tonnes par an sur plus de 260 hectares – dont l’essentiel chez des agriculteurs partenaires dans un rayon de 30 km – pour un chiffre d’affaires annuel moyen de 6 millions d’euros.L’agriculteur de 58 ans égrène une poignée de sable noir: on est loin des grandes terres de production des Hauts-de-France. “Ici, on a des terres sableuses, faciles à travailler mais qui ne retiennent pas l’eau”, décrit-il.”Alors on s’adapte: on a investi dans une planteuse, une machine haut de gamme de 100.000 euros, avec en plus une option engrais: en même temps qu’on plante, on place l’engrais (sous forme de granulés) à 3 centimètres sous la pomme de terre”, explique-t-il.Cela permet d’éviter qu’un gros orage, en lessivant la terre, emporte les fertilisants à peine épandus: cette efficacité a conduit à “réduire de 25% l’usage des engrais”.- “Herse étrille” -Au bord du champ, à peine visibles en cette fin mai, de minuscules pousses de plantes mellifères sortent de terre: “Cela donnera des bandes fleuries et quand il fera sec, de quoi nourrir les abeilles noires qui vivent dans la forêt” voisine.C’est en réalité tout le système cultural qui a évolué: Samuel Allix privilégie les rotations longues de cultures – il attend six ans avant de refaire de la pomme de terre sur une parcelle – pour “casser le cycle des ravageurs”, et ses champs sont toujours couverts – alternant cultures, plantes mellifères ou fixatrices d’azotes.Il ne laisse aucun déchet au champ, où des résidus de cultures pourraient se transformer en réservoir de parasites. “2.000 tonnes de déchets de pomme de terre vont en méthaniseur pour produire du biogaz et du digestat – un résidu formant un engrais naturel – qui est retourné aux cultures.”Vingt des 260 hectares travaillés sont en agriculture biologique: “Cela nous a appris à revenir au désherbage mécanique”, explique-t-il, désignant une grosse machine équipée d’une “herse étrille”, une sorte de gros râteau dont les dents, en vibrant, déracinent les mauvaises herbes.”En 2024, on a généralisé le désherbage mécanique, pratiqué dans 80% des cultures. L’objectif, c’est 100% en 2025″, dit-il. “C’est possible dans un sol sableux, mais pas partout”, reconnaît-il. Et si se passer des herbicides est à sa portée, ce sera plus difficile pour les fongicides.- Fin des “produits magiques” -Première culture vivrière au monde, la pomme de terre est fragile, soumise à un vaste cortège de parasites, dont le plus terrible est le mildiou qui peut “ravager un champ en cinq jours”. Cette menace en a fait la culture la plus traitée aux pesticides derrière la vigne et la pomme.Samuel Allix est tout de même passé “de 15 traitements en début de carrière à 8 aujourd’hui”, quand la moyenne nationale est encore à 14,8.Pour ce faire, il a à la fois investi dans du matériel de haute précision – une machine à épandre, des sondes météo pour intervenir au bon moment – et utilise des produits de biocontrôle pour éviter ou retarder l’usage de pesticides de synthèse.”Avec la chimie, on a eu des produits magiques à un moment, puis le mildiou est devenu résistant. Le biocontrôle coûte plus cher mais il y a peu chances que le champignon développe une résistance”, estime-t-il.Avec ses agriculteurs associés, il teste sans cesse de nouvelles variétés et travaille pour baisser sa consommation d’eau et d’énergie.”On a besoin que le grand public entende qu’on n’est pas sourds aux demandes de la société”, insiste-t-il. Mais on ne peut “pas tout faire d’un coup”.

Panama: un an après l’exode, la nouvelle vie loin de la mer qui menace de submerger leur île

Depuis un an, les rires des enfants ne résonnent plus dans les ruelles de Gardi Sugdub, vidée de la quasi-totalité de ses habitants indigènes qui ont déserté la petite île des Caraïbes panaméenne que la mer va inexorablement submerger.Le calme aujourd’hui contraste avec l’agitation de ces jours de juin 2024 où environ 1.200 Gunas ont été emmenés par bateaux vers une nouvelle vie dans un quartier construit sur la terre ferme, l’une des premières migrations planifiées en Amérique latine à cause du changement climatique.Gardi Sugdub est l’une des 49 îles habitées sur les 365 qui composent l’archipel paradisiaque Guna Yala – également connu sous le nom de San Blas -, dont la disparition, selon des études scientifiques, surviendra avant la fin du siècle.Dans la pénombre de sa cabane au sol en terre, assise dans un hamac, Luciana Pérez, 62 ans, enfile des perles jaunes pour confectionner un collier. L’endroit est imprégné de l’odeur de braises au sol où elle fait cuire des herbes médicinales.”Je suis née à Gardi et je vais mourir ici. Rien ne va disparaître. Les scientifiques ne savent pas, seul Dieu”, assure Mme Perez, qui fait partie d’un groupe de 100 personnes ayant décidé de rester sur l’île de 400 m de long et 150 m de large.Elle ne croit pas à la disparition de son île et affirme que depuis l’enfance, chaque mois de décembre, elle a vu l’eau monter jusqu’à inonder les maisons.Mais selon Steven Paton, de l’Institut Smithsonian de Recherches Tropicales (STRI), la mer montera inexorablement d’environ 80 centimètres avec un réchauffement d’ici la fin du siècle de 2,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle.”La plupart des îles de Guna Yala sont situées à environ 50 cm au-dessus du niveau de la mer. Elles ne pourront tout simplement pas résister. Elles seront sous l’eau”, a expliqué à l’AFP cet expert en surveillance climatique.”Sortir les gens d’une île pour les emmener ailleurs montre la réalité de la planète que nous devons déjà affronter”, a déclaré à l’AFP la directrice générale de la COP30, Ana Toni.- “Vide” -Delfino Davies, qui possède sur l’île un petit musée qui présente des lances, cruches et os d’animaux, raconte à l’AFP qu’après l’exode s’est abattue “la tristesse” : “Les amis ne sont plus là, les enfants qui jouaient ont disparu, tout est silencieux, comme une île morte”.De l’école autrefois pleine de vie, la poussière a envahi les pupitres des classe vides. De nombreuses maisons de bois sont cadenassées.”Vide. Quasiment plus personne. Parfois, je me sens triste quand je suis ici toute seule”, dit Mayka Tejada, 47 ans, dans la minuscule boutique où elle vend quelques fruits, légumes ou vêtements.Sa mère et ses deux enfants de 16 et 22 ans ont eux emménagé dans l’une des 300 maisons construites par le gouvernement panaméen dans le nouveau quartier “Isber Yala”, à 15 minutes en bateau plus cinq autres par la route.Entre rues asphaltées et trottoirs, les maisons de 49 m2 en béton et zinc sont alignées en blocs, disposent de toilettes individuelles et d’un bout de terrain pour planter un potager.”Là-bas on vivait entassés et je devais aller chercher de l’eau au fleuve dans un petit bateau. Ici, elle arrive une heure le matin et je peux remplir les seaux. Et j’ai de la lumière 24 heures sur 24″, se réjouit Magdalena Martinez, une enseignante à la retraite de 75 ans qui vit avec sa petite-fille dans le nouveau quartier, à 2 km de la côte.Mayka Tejada dit que ses enfants ne regrettent pas non plus d’avoir quitté l’île : “Ils me manquent, mais ils sont heureux là-bas. Ils ont où jouer au football et marcher”.Si l’école a été transférée à “Isber Yala”, le centre de santé, délabré, est resté à Gardi Sugdub. “Les consultations ont diminué”, déplore le docteur John Smith, 46 ans, car les bénéficiaires doivent faire le long trajet jusqu’à l’île.Beaucoup font encore l’aller-retour, notamment pour vérifier l’état de leur maison, fermée ou prêtée à des habitants d’autres îles.”Isber Yala” sera en fête cette semaine pour célébrer le premier anniversaire de l’installation dans le nouveau quartier. Sept cruches de chicha – boisson à base de maïs fermenté – sont prêtes.Magdalena Martinez dit attendre avec impatience la fête pour oublier la peine qu’un jour “les îles disparaîtront parce que la mer réclamera son territoire”. Cette mer dont elle est aujourd’hui éloignée et qui lui manque tant.

Aicha Macky, Niger’s taboo-breaking filmmakerWed, 04 Jun 2025 09:23:42 GMT

From infertility struggles to the shape of a woman’s body, award-winning filmmaker Aicha Macky tackles issues considered taboo in Niger’s conservative society.Even just being a woman in the film industry pushes boundaries — too many have given up largely because of “the heavy gaze of society”, the 43-year-old told AFP in an interview.Macky’s determination has …

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Greenpeace rend devant le siège d’EDF la statue de Macron, volée la veille

L’ONG Greenpeace a rendu mardi soir la statue en cire d’Emmanuel Macron dérobée la veille au musée Grévin, en la déposant devant le siège du groupe nucléaire EDF à Paris afin de dénoncer les liens économiques, notamment sur l’énergie, entre la France avec la Russie.”On est venu ramener la statue d’Emmanuel Macron parce que comme on l’avait promis dès le début c’est un emprunt”, a déclaré à l’AFP Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, à proximité du siège d’EDF dans le centre de Paris.”On a prévenu à la fois la direction du musée Grévin et les forces de l’ordre. C’est à eux de venir la récupérer”, a-t-il dit.La statue a été amenée peu après 23H00 dans un coffre dont elle a été sortie quelques minutes afin d’être exposée devant le siège de l’électricien, avec une pancarte proclamant “Poutine-Macron Alliés radioactifs”.La police est arrivée sur place autour de minuit et a sécurisé le coffre, a constaté l’AFP.Selon une source policière, un militant de Greenpeace a envoyé un mail indiquant où retrouver la statue au directeur du musée Grévin qui a ensuite appelé le commissariat du 8e arrondissement à 23h45. Les auteurs n’avaient pas été interpellés mercredi matin, a précisé cette source à l’AFP.Le siège d’EDF a été choisi “pour mettre Macron en face de ses responsabilités dans le commerce entretenu avec la Russie notamment dans la filière nucléaire”, a expliqué M. Julliard.- Issue de secours -Deux femmes et un homme sont entrés lundi matin dans le musée parisien, a expliqué une source policière. Après s’être changés, se faisant passer pour des artisans ou des employés, ils ont réussi à dérober la statue en la dissimulant sous une couverture et en sortant par une issue de secours.D’après une porte-parole du musée, ils ont détourné l’attention du vigile en posant une question sur l’accès de l’ascenseur aux personnes handicapées pendant que d’autres revêtaient une blouse d’agent d’entretien. Les militants ont ensuite déposé la statue, d’une valeur de 40.000 euros, devant l’ambassade de Russie dans le 16e arrondissement de la capitale.L’action devant l’ambassade n’a duré que quelques minutes. Un drapeau russe a été déployé derrière la statue d’Emmanuel Macron et un militant de l’ONG a brandi une pancarte jaune fluo portant l’inscription “Business is business”. L’ONG veut protester contre les liens économiques entre la France et la Russie dans les secteurs du gaz, des engrais chimiques et du nucléaire, des activités qui échappent encore aux sanctions européennes visant Moscou pour son invasion de l’Ukraine.- Uranium, gaz, engrais -Pour M. Julliard, les entreprises françaises peuvent continuer “à importer tout un tas de produits en provenance de Russie que ce soit de l’uranium enrichi pour faire tourner les centrales nucléaires françaises ou de l’uranium naturel qui transite par le Kazakhstan et l’Ouzbékistan via la Russie ou du gaz naturel liquéfié (…) ou des engrais chimiques”. “Emmanuel Macron cautionne ainsi la poursuite du commerce radioactif de l’industrie nucléaire française, EDF et Framatome en tête, avec la Russie, qui contribue à alimenter la machine de guerre russe”, déplore Greenpeace dans un communiqué.L’Union européenne prévoit de taxer les engrais russes à partir du mois de juillet pour mettre fin à ses importations en trois ans. Sur l’énergie, la Commission a présenté un plan début mai pour en finir avec le gaz russe, par gazoduc ou sous forme liquéfié, d’ici fin 2027. Des mesures contre les importations d’uranium enrichi russe sont aussi évoquées dans les semaines qui viennent. EDF est lié à un contrat de 600 millions d’euros conclu en 2018, avant la guerre, avec Tenex, filiale du géant nucléaire russe Rosatom, pour recycler et enrichir de l’uranium issu du retraitement des combustibles usés du groupe français, l’URT. Sur un autre sujet, M. Julliard a jugé mardi soir “sidérant” le fait que le bateau de Greenpeace ait été interdit au sommet de l’ONU sur les océans à Nice. Il a ajouté réfléchir à contester en référé cette décision.L’Arctic Sunrise, un navire de la flotte internationale de Greenpeace, devait rester amarré trois jours à Nice, dans le sud-est de la France, à partir de mercredi.Le maire et le préfet ont pris un arrêté annulant la participation du navire, qui pourra seulement rester au large. Il n’y a en revanche pas de restriction concernant la participation de membres de Greenpeace au sommet.

Payer l’arrachage des plants de coca: le pari de la Colombie contre le narcotrafic

Pour ralentir le trafic de cocaïne dont la Colombie est le premier producteur mondial, le gouvernement tente à nouveau le pari de l’arrachage.A Argelia, municipalité du canyon du Micay dans le sud-ouest du pays, la famille d’Alirio Caicedo et de son fils Nicolas est l’une des 3.900 convaincues par l’offre gouvernementale.Chacune recevra 12 versements, le premier anticipé de 300 dollars pour l’arrachage, et les autres pour le nécessaire à la transition vers des cultures légales, comme le café ou le cacao.Nicolas, 44 ans, et son père Alirio, 77 ans, arrachent à la pelle près de deux hectares de cocaiers, l’ingrédient principal de la cocaïne, plantés sur leur propriété.”C’est difficile”, confessent-ils à l’AFP. “Quand on plante un arbuste (de coca), on a l’espoir” d'”une récolte et de revenus”, explique Nicolas. Désormais, “l’arracher signifie (…) qu’il n’y aura pas de récolte dans le futur, autrement dit, pas d’argent”, ajoute-t-il.La cheffe de la Direction de substitution des cultures d’usage illégal, Gloria Miranda, a assuré à l’AFP que le programme visait à éliminer au moins 45.000 hectares dans trois des zones les plus conflictuelles du pays afin de “réduire l’offre” pour les narcotrafiquants.En 2023, la Colombie comptait 253.000 hectares de cultures illicites de feuilles de coca, selon le dernier rapport de l’ONU.Le gouvernement a prévu d’allouer 14,4 millions de dollars pour cette initiative, annoncée en mars. Une somme qui peut varier en fonction du nombre de participants.- “Virage” -Ce plan est mis en Å“uvre alors que la Colombie attend que l’administration Trump renouvelle en septembre sa certification de pays allié dans la lutte contre le narcotrafic.Le président colombien de gauche Gustavo Petro est arrivé au pouvoir en 2022 avec l’espoir de changer l’approche guerrière de la lutte contre le narcotrafic et les groupes armés du pays qui se financent avec celui-ci. Il a depuis lancé des pourparlers de paix tous azimuts.Mais les négociations sont rompues avec la plupart d’entre eux qui ont profité des périodes de cessez-le-feu pour accroître leur emprise sur les territoires. L’armée a intensifié ses offensives. M. Petro, jusqu’alors fervent opposant, dit même envisager l’utilisation d’herbicides contre les cultures de coca.Et ce plan de “paiement pour éradication volontaire” suscite de nombreuses interrogations parmi les experts.Si le président Petro a pris un “virage très clair” depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, l’ancienne coordinatrice des recherches sur le narcotrafic de la Commission de la vérité – issue de l’accord de paix avec les FARC en 2016 – doute de l’efficacité réelle de ce plan d’arrachage. Estefania Ciro juge que ce programme “a été bâti dans les mêmes conditions” que les précédents qui ont échoué car il repose sur le “principe premier” d’éradication de la coca sans qu’il soit accompagné de perspective de fin du conflit armé et de désarmement des groupes illégaux.- “Vérification” -Sur les hauteurs, les arrachages progressent et Gloria Miranda affirme qu’il y aura une surveillance satellitaire “rigoureuse” car elle concède qu’il sera “difficile” de contrôler in situ.Au cabinet du maire d’Argelia, on reconnaît un risque: que certains “essaient de tromper” le gouvernement et ne procèdent pas aux arrachages après avoir perçu l’avance de 300 dollars.Dans la propriété des Caicedo pousse désormais abondamment du café sur la promesse de lendemains meilleurs portés par des prix à la hausse sur le marché international.Le père et le fils disent également quitter la culture de la coca par souci de “tranquillité”. Car à la différence des narcotrafiquants, la coca ne les a pas rendus millionnaires. Selon eux, leur production leur rapportait 2.500 dollars par trimestre.”Maintenant on est lancés dans ce nouveau programme, à voir où cela nous mènera”, lance le père, Alirio Caicedo.Un autre agriculteur, qui préfère garder l’anonymat pour des raisons de sécurité, s’est également engagé auprès du gouvernement à en finir avec la coca, non sans craintes, car “aucun groupe armé vivant” du narcotrafic “ne voudra qu’un agriculteur cesse de planter”, souffle-t-il.

Payer l’arrachage des plants de coca: le pari de la Colombie contre le narcotrafic

Pour ralentir le trafic de cocaïne dont la Colombie est le premier producteur mondial, le gouvernement tente à nouveau le pari de l’arrachage.A Argelia, municipalité du canyon du Micay dans le sud-ouest du pays, la famille d’Alirio Caicedo et de son fils Nicolas est l’une des 3.900 convaincues par l’offre gouvernementale.Chacune recevra 12 versements, le premier anticipé de 300 dollars pour l’arrachage, et les autres pour le nécessaire à la transition vers des cultures légales, comme le café ou le cacao.Nicolas, 44 ans, et son père Alirio, 77 ans, arrachent à la pelle près de deux hectares de cocaiers, l’ingrédient principal de la cocaïne, plantés sur leur propriété.”C’est difficile”, confessent-ils à l’AFP. “Quand on plante un arbuste (de coca), on a l’espoir” d'”une récolte et de revenus”, explique Nicolas. Désormais, “l’arracher signifie (…) qu’il n’y aura pas de récolte dans le futur, autrement dit, pas d’argent”, ajoute-t-il.La cheffe de la Direction de substitution des cultures d’usage illégal, Gloria Miranda, a assuré à l’AFP que le programme visait à éliminer au moins 45.000 hectares dans trois des zones les plus conflictuelles du pays afin de “réduire l’offre” pour les narcotrafiquants.En 2023, la Colombie comptait 253.000 hectares de cultures illicites de feuilles de coca, selon le dernier rapport de l’ONU.Le gouvernement a prévu d’allouer 14,4 millions de dollars pour cette initiative, annoncée en mars. Une somme qui peut varier en fonction du nombre de participants.- “Virage” -Ce plan est mis en Å“uvre alors que la Colombie attend que l’administration Trump renouvelle en septembre sa certification de pays allié dans la lutte contre le narcotrafic.Le président colombien de gauche Gustavo Petro est arrivé au pouvoir en 2022 avec l’espoir de changer l’approche guerrière de la lutte contre le narcotrafic et les groupes armés du pays qui se financent avec celui-ci. Il a depuis lancé des pourparlers de paix tous azimuts.Mais les négociations sont rompues avec la plupart d’entre eux qui ont profité des périodes de cessez-le-feu pour accroître leur emprise sur les territoires. L’armée a intensifié ses offensives. M. Petro, jusqu’alors fervent opposant, dit même envisager l’utilisation d’herbicides contre les cultures de coca.Et ce plan de “paiement pour éradication volontaire” suscite de nombreuses interrogations parmi les experts.Si le président Petro a pris un “virage très clair” depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, l’ancienne coordinatrice des recherches sur le narcotrafic de la Commission de la vérité – issue de l’accord de paix avec les FARC en 2016 – doute de l’efficacité réelle de ce plan d’arrachage. Estefania Ciro juge que ce programme “a été bâti dans les mêmes conditions” que les précédents qui ont échoué car il repose sur le “principe premier” d’éradication de la coca sans qu’il soit accompagné de perspective de fin du conflit armé et de désarmement des groupes illégaux.- “Vérification” -Sur les hauteurs, les arrachages progressent et Gloria Miranda affirme qu’il y aura une surveillance satellitaire “rigoureuse” car elle concède qu’il sera “difficile” de contrôler in situ.Au cabinet du maire d’Argelia, on reconnaît un risque: que certains “essaient de tromper” le gouvernement et ne procèdent pas aux arrachages après avoir perçu l’avance de 300 dollars.Dans la propriété des Caicedo pousse désormais abondamment du café sur la promesse de lendemains meilleurs portés par des prix à la hausse sur le marché international.Le père et le fils disent également quitter la culture de la coca par souci de “tranquillité”. Car à la différence des narcotrafiquants, la coca ne les a pas rendus millionnaires. Selon eux, leur production leur rapportait 2.500 dollars par trimestre.”Maintenant on est lancés dans ce nouveau programme, à voir où cela nous mènera”, lance le père, Alirio Caicedo.Un autre agriculteur, qui préfère garder l’anonymat pour des raisons de sécurité, s’est également engagé auprès du gouvernement à en finir avec la coca, non sans craintes, car “aucun groupe armé vivant” du narcotrafic “ne voudra qu’un agriculteur cesse de planter”, souffle-t-il.

India’s Modi to visit Kashmir to unveil strategic railway

Prime Minister Narendra Modi is to make his first visit to contested Kashmir since a conflict between India and Pakistan last month, inaugurating a strategic railway to the mountainous region, his office said Wednesday.The Muslim-majority Himalayan region of Kashmir is at the centre of a bitter rivalry between India and Pakistan, divided between them since independence from British rule in 1947.Modi is set to visit on Friday to open the Chenab Bridge, a 1,315-metre-long (4,314-foot-long) steel and concrete span that connects two mountains with an arch 359 metres above the river below.”The project establishes all-weather, seamless rail connectivity between the Kashmir Valley and the rest of the country,” the Prime Minister’s Office said in a statement.Modi is expected to flag off a special train.Last month, nuclear-armed India and Pakistan fought an intense four-day conflict, their worst standoff since 1999, before a ceasefire was agreed on May 10.More than 70 people were killed in missile, drone and artillery fire on both sides.The conflict was triggered by an April 22 attack on civilians in Indian-administered Kashmir that New Delhi accused Pakistan of backing — a charge Islamabad denies.Rebel groups in Indian-run Kashmir have waged a 35-year-long insurgency demanding independence for the territory or its merger with Pakistan.The 272-kilometre (169-mile) Udhampur-Srinagar-Baramulla railway — with 36 tunnels and 943 bridges — has been constructed “aiming to transform regional mobility and driving socio-economic integration”, the statement added.Its dramatic centrepiece is the Chenab Bridge, which India calls the “world’s highest railway arch bridge”.While several road and pipeline bridges are higher, Guinness World Records confirmed that Chenab trumps the previous highest railway bridge, the Najiehe in China.Indian Railways calls the $24-million bridge “arguably the biggest civil engineering challenge faced by any railway project in India in recent history”.The bridge will facilitate the movement of people and goods — as well as troops — that was previously possible only via treacherous mountain roads and air.The train line could slash travel time between the town of Katra and Srinagar, the region’s key city, by half, taking around three hours.The bridge will also revolutionise logistics in Ladakh, the icy region in India bordering China.India and China, the world’s two most populous nations, are intense rivals competing for strategic influence across South Asia.Their troops clashed in 2020, killing at least 20 Indian and four Chinese soldiers, and forces from both sides today face off across contested high-altitude borderlands.The railway begins in the garrison city of Udhampur, headquarters of the army’s northern command, and runs north to Srinagar.