Wall Street termine en hausse avant un indice d’inflation

La Bourse de New York a terminé dans le vert mardi, à la veille de la publication d’un indice d’inflation américain qui pourrait donner une image des conséquences économiques des droits de douane, alors que les négociations commerciales sino-américaines se poursuivent à Londres.Le Dow Jones a avancé de 0,25%, l’indice Nasdaq de 0,63% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,55%.”C’était une session très calme et je pense que c’est en partie dû au fait que nous n’avons pas eu de données importantes aujourd’hui”, a estimé auprès de l’AFP Christopher Low, analyste de FHN Financial.Les investisseurs ont particulièrement scruté toute avancée dans les pourparlers entre Pékin et Washington dans le cadre d’un nouveau cycle de négociations, entamé lundi, afin de consolider la trêve commerciale arrachée il y a un mois en Suisse.”Nous avons discuté toute la journée d’hier et je m’attends à ce que ce soit encore le cas aujourd’hui. Tout se passe bien”, a déclaré sur Bloomberg TV le secrétaire d’Etat au Commerce américain Howard Lutnick, à son arrivée mardi pour ce deuxième jour de négociations.Le président américain Donald Trump avait affirmé lundi avoir “de bons échos”. “Tout se passe bien avec la Chine. Mais la Chine n’est pas facile”, a-t-il dit. “Nous souhaitons ouvrir la Chine et si nous n’y parvenons pas, nous ne ferons sans doute pas de geste” en leur faveur, a-t-il ajouté.La place américaine a aussi été tirée par l’annonce de la Maison-Blanche sur l’abrogation d’une “mesure visant à limiter la pollution des centrales électriques”, ce qui constitue un changement “important” et “positif” pour l’économie américaine, selon M. Low.En cause: les Etats-Unis ont “un défi à relever en matière de production d’énergie qui ne fera que s’aggraver à mesure que l’intelligence artificielle (IA) se développera, parce qu’elle est une énorme consommatrice d’énergie”, a souligné l’analyste.Le secteur des producteurs d’électricité a terminé globalement en hausse mardi à l’image de PG&E (+1,44%), Xcel Energy (+0,85%) ou Consolidated Edison (+1,28%).Côté indicateurs américains, l’inflation pour le mois de mai (indice CPI) sera publiée mercredi, suivie de l’indice des prix à la production jeudi (indice PPI) et d’une première estimation de la confiance des consommateurs vendredi.”Les rapports sur l’inflation sont toujours un peu plus significatifs lorsqu’ils sont publiés juste avant une réunion de la Réserve fédérale (Fed)”, à l’image de celle qui débutera mardi prochain, a prévenu M. Low, d’autant que cette fois, la banque centrale américaine “mettra à jour ses prévisions” économiques pour les mois à venir.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans était stable par rapport à la veille, à 4,47%.Au tableau des valeurs, le groupe informatique américain IBM a pris un peu de vitesse (+1,53% à 276,24 dollars), après la présentation de ses nouvelles avancées techniques qui doivent lui permettre de mettre au point, d’ici 2029, le premier ordinateur quantique commercial, machine à la puissance de calcul inédite utilisable pour des applications concrètes.Le groupe agroalimentaire J.M. Smucker, notamment connu pour son beurre de cacahuètes Jif, a plongé (-15,59% à 94,41 dollars) en raison de prévisions inférieures à celles des analystes pour l’année fiscale en cours à cause des incertitudes économiques.Le géant américain de la restauration rapide McDonald’s a encore perdu du terrain, pour la septième séance consécutive (-1,43% à 300,43 dollars), après que les analystes de Redburn Atlantic ont révisé en baisse leur recommandation, inquiets de l’évolution des habitudes de consommation due aux médicaments amaigrissants et à l’inflation.

Trump dépêche plus de soldats à Los Angeles et fait planer la menace d’un état d’urgence

Des centaines de militaires supplémentaires, du corps des Marines cette fois, sont attendus en renfort mardi à Los Angeles face aux manifestations contre les expulsions de migrants, Donald Trump faisant planer la menace de recourir à l’état d’urgence.”S’il y a une insurrection, je l’invoquerai certainement”, a répondu Donald Trump à propos d’un éventuel recours à l’Insurrection Act, régime d’état d’urgence qui confère au président le pouvoir d’utiliser les forces armées dans des missions de maintien de l’ordre sur le territoire américain.Depuis vendredi, la deuxième plus grande ville américaine, à forte population d’origine hispanique, est le théâtre de heurts entre protestataires dénonçant des raids de la police fédérale de l’immigration (ICE) contre les sans-papiers et des forces de l’ordre en tenue anti-émeutes. Ces affrontements sont néanmoins restés sporadiques et localisés.Les rues étaient calmes mardi matin dans le centre de la mégapole, y compris dans le quartier de Little Tokyo, après un face-à-face nocturne entre des manifestants tirant des feux d’artifice vers des policiers et ces derniers ripostant avec du gaz lacrymogène. Plusieurs magasins ont été la cible de pillages.Quelque 700 Marines, un corps d’élite normalement utilisé comme force de projection extérieure, doivent rejoindre 4.000 militaires réservistes de la Garde nationale déjà mobilisés par Donald Trump, auquel il est reproché d’avoir pris des mesures disproportionnées.- “Comme un tyran” -“Ils sont censés nous protéger mais, à la place, ils sont envoyés pour nous attaquer”, déplore Kelly Diemer, une manifestante de 47 ans. Les Etats-Unis “ne sont plus une démocratie”, juge-t-elle.Jusqu’à quand ce déploiement de militaires – dont le coût est estimé à 134 millions de dollars par le Pentagone – durera-t-il ? “Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de danger”, a répondu mardi Donald Trump.Avant d’avertir le “reste du pays” que “s’ils manifestent, ils trouveront face à eux la même force ou une force supérieure” à celle déployée à Los Angeles.L’affrontement y est double: celui, sur le terrain, opposant des manifestants protestant contre la politique migratoire répressive du gouvernement et les forces de l’ordre; et celui, très politique, entre l’administration républicaine et la Californie, à l’avant-garde des Etats progressistes.Son gouverneur démocrate Gavin Newsom s’est tourné vers la justice mardi pour empêcher le déploiement des militaires mobilisés.”Déployer dans la rue des combattants entraînés pour la guerre est sans précédent et menace le fondement même de notre démocratie”, a dénoncé celui qui est considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche pour 2028. “Donald Trump se comporte comme un tyran, pas comme un président.”- “Le goudron et les plumes” -La garde rapprochée du président a elle surenchéri dans la défiance envers les autorités californiennes. Gavin Newsom “mérite le goudron et les plumes”, a affirmé le patron républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson.”Les troubles concernent quelques pâtés de maison. Pas tout le centre, et pas toute la ville”, a répété la maire de Los Angeles Karen Bass. “Les images donnent l’impression que la ville entière est en flammes et ce n’est pas le cas.”Les protestations ont gagné quelques autres métropoles américaines, avec parfois des accrochages. A New York, la police a procédé à des arrestations lors d’une manifestation, selon un journaliste de l’AFP. Et à Austin (Texas), du gaz lacrymogène a été employé, selon la filiale locale de la chaîne NBC.”Ce genre de spectacle alimente l’idée qu’il y a un véritable soulèvement contre les autorités et une vraie urgence. On peut a minima supposer que c’est exactement ce que cherche (Trump) : militariser ce type de conflits, en particulier sur l’immigration, parce que ça lui permet de s’orienter de plus en plus vers un pouvoir dictatorial, autoritaire”, a dit à l’AFP Frank Bowman, professeur de droit à l’université du Missouri.La répression musclée défendue par Donald Trump, en difficulté sur sa loi budgétaire et fragilisé par sa récente dispute avec Elon Musk, fait toutefois mouche auprès de certains Californiens inquiets. Une propriétaire d’un petit commerce à la devanture taguée de graffitis, qui préfère garder l’anonymat, considère que “c’est nécessaire pour arrêter le vandalisme”.

Trump dépêche plus de soldats à Los Angeles et fait planer la menace d’un état d’urgence

Des centaines de militaires supplémentaires, du corps des Marines cette fois, sont attendus en renfort mardi à Los Angeles face aux manifestations contre les expulsions de migrants, Donald Trump faisant planer la menace de recourir à l’état d’urgence.”S’il y a une insurrection, je l’invoquerai certainement”, a répondu Donald Trump à propos d’un éventuel recours à l’Insurrection Act, régime d’état d’urgence qui confère au président le pouvoir d’utiliser les forces armées dans des missions de maintien de l’ordre sur le territoire américain.Depuis vendredi, la deuxième plus grande ville américaine, à forte population d’origine hispanique, est le théâtre de heurts entre protestataires dénonçant des raids de la police fédérale de l’immigration (ICE) contre les sans-papiers et des forces de l’ordre en tenue anti-émeutes. Ces affrontements sont néanmoins restés sporadiques et localisés.Les rues étaient calmes mardi matin dans le centre de la mégapole, y compris dans le quartier de Little Tokyo, après un face-à-face nocturne entre des manifestants tirant des feux d’artifice vers des policiers et ces derniers ripostant avec du gaz lacrymogène. Plusieurs magasins ont été la cible de pillages.Quelque 700 Marines, un corps d’élite normalement utilisé comme force de projection extérieure, doivent rejoindre 4.000 militaires réservistes de la Garde nationale déjà mobilisés par Donald Trump, auquel il est reproché d’avoir pris des mesures disproportionnées.- “Comme un tyran” -“Ils sont censés nous protéger mais, à la place, ils sont envoyés pour nous attaquer”, déplore Kelly Diemer, une manifestante de 47 ans. Les Etats-Unis “ne sont plus une démocratie”, juge-t-elle.Jusqu’à quand ce déploiement de militaires – dont le coût est estimé à 134 millions de dollars par le Pentagone – durera-t-il ? “Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de danger”, a répondu mardi Donald Trump.Avant d’avertir le “reste du pays” que “s’ils manifestent, ils trouveront face à eux la même force ou une force supérieure” à celle déployée à Los Angeles.L’affrontement y est double: celui, sur le terrain, opposant des manifestants protestant contre la politique migratoire répressive du gouvernement et les forces de l’ordre; et celui, très politique, entre l’administration républicaine et la Californie, à l’avant-garde des Etats progressistes.Son gouverneur démocrate Gavin Newsom s’est tourné vers la justice mardi pour empêcher le déploiement des militaires mobilisés.”Déployer dans la rue des combattants entraînés pour la guerre est sans précédent et menace le fondement même de notre démocratie”, a dénoncé celui qui est considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche pour 2028. “Donald Trump se comporte comme un tyran, pas comme un président.”- “Le goudron et les plumes” -La garde rapprochée du président a elle surenchéri dans la défiance envers les autorités californiennes. Gavin Newsom “mérite le goudron et les plumes”, a affirmé le patron républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson.”Les troubles concernent quelques pâtés de maison. Pas tout le centre, et pas toute la ville”, a répété la maire de Los Angeles Karen Bass. “Les images donnent l’impression que la ville entière est en flammes et ce n’est pas le cas.”Les protestations ont gagné quelques autres métropoles américaines, avec parfois des accrochages. A New York, la police a procédé à des arrestations lors d’une manifestation, selon un journaliste de l’AFP. Et à Austin (Texas), du gaz lacrymogène a été employé, selon la filiale locale de la chaîne NBC.”Ce genre de spectacle alimente l’idée qu’il y a un véritable soulèvement contre les autorités et une vraie urgence. On peut a minima supposer que c’est exactement ce que cherche (Trump) : militariser ce type de conflits, en particulier sur l’immigration, parce que ça lui permet de s’orienter de plus en plus vers un pouvoir dictatorial, autoritaire”, a dit à l’AFP Frank Bowman, professeur de droit à l’université du Missouri.La répression musclée défendue par Donald Trump, en difficulté sur sa loi budgétaire et fragilisé par sa récente dispute avec Elon Musk, fait toutefois mouche auprès de certains Californiens inquiets. Une propriétaire d’un petit commerce à la devanture taguée de graffitis, qui préfère garder l’anonymat, considère que “c’est nécessaire pour arrêter le vandalisme”.

Face aux juges, Bolsonaro nie toute velléité putschiste

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, qui encourt une lourde peine de prison pour tentative présumée de coup d’Etat, a réfuté mardi les accusations qui pèsent contre lui lors de son procès historique devant la Cour suprême.”La possibilité d’un coup d’Etat n’a jamais été envisagée (…) Un coup d’Etat, c’est une chose abominable”, a affirmé l’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) lors de son interrogatoire qui a duré un peu plus de deux heures.M. Bolsonaro, 70 ans, est accusé d’être le “leader d’une organisation criminelle” ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de l’élection présidentielle d’octobre 2022, finalement remportée par le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.Inéligible jusqu’en 2030 et interdit de quitter le territoire brésilien, il se dit victime de “persécution politique” pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de l’an prochain.Selon le parquet, le projet de coup d’Etat présumé n’a pas abouti faute de soutien du haut commandement militaire.- Versions contradictoires -Jair Bolsonaro et ses sept coaccusés, notamment anciens ministres et militaires de haut rang, encourent jusqu’à 40 ans de prison.”Je ne suis jamais sorti du cadre de la Constitution”, a argumenté l’ex-président, brandissant un exemplaire de la Constitution brésilienne de 1988.Vêtu d’un costume sombre, M. Bolsonaro a répondu aux questions assis sur une table, flanqué de deux avocats, en face du juge Alexandre de Moraes, qui mène les interrogatoires.Ce magistrat à la fois puissant et controversé a été qualifié à plusieurs reprises de “dictateur” par l’ex-président. “C’est un moment assez désagréable pour moi de me retrouver devant Votre Excellence”, a admis M. Bolsonaro.Selon le parquet, le plan putschiste prévoyait jusqu’à l’assassinat d’autorités, dont Lula et le juge Moraes, “avec le consentement” de l’ancien chef de l’Etat.Une version réfutée catégoriquement par ce dernier. “Non, à aucun moment on ne m’a proposé une telle chose, et si cela avait été le cas, j’aurais refusé et j’aurais pris des mesures immédiates”, a-t-il affirmé.M. Bolsonaro a également nié avec force avoir pris part à l’élaboration d’un projet de décret prévoyant l’instauration d’un “état de siège” et la convocation de nouvelles élections après sa défaite face à Lula.Il a ainsi contredit la version d’un de ses coaccusés, son ex-chef de camp, Mauro Cid, considéré comme un traître par les bolsonaristes pour avoir noué un accord de collaboration avec les autorités dans l’espoir d’une remise de peine.Selon lui, Jair Bolsonaro a “reçu, lu” puis “retouché” ce document.”Nous n’avions pas la moindre base solide pour faire quoi que ce soit”, a argumenté l’ex-président.”Nous avons juste eu des conversations informelles pour voir s’il existait une hypothèse de dispositif constitutionnel” après le rejet de ses recours devant la justice électorale après sa défaite face à Lula, a-t-il ajouté.L’avocat de Jair Bolsonaro, Celso Vilardi, avait souligné lundi des “contradictions” dans les propos de M. Cid, estimant qu’il avait la “mémoire sélective”. – “Fautes d’orthographe” -Mardi matin, avant l’interrogatoire de l’ex-président, l’amiral Almir Garnier, ancien commandant de la Marine, a pour sa part affirmé face aux magistrats n’avoir “vu aucun document” prévoyant l’état de siège ou la convocation de nouvelles élections.Accusé d’avoir déclaré que ses troupes seraient “à la disposition du président” lors d’une réunion traitant des projets putchistes, l’amiral a affirmé n’avoir “jamais utilisé cette expression”.Entendu par la suite, l’ancien ministre de la Justice du gouvernement Bolsonaro, Anderson Torres, comparaissait muni d’un bracelet électronique, qu’il porte depuis sa libération conditionnelle après quatre mois d’incarcération en 2023.La police a trouvé lors d’une perquisition au domicile de M. Torres une ébauche de décret pour annuler le résultat des élections, surnommée dans l’enquête “le brouillon du coup d’État”.Mardi, il a nié avoir participé à l’élaboration de ce document. “Je n’ai jamais pris part à cela. C’était mal écrit, plein de fautes d’orthographe, je ne sais pas qui a demandé à faire ça”, a-t-il argumenté au sujet de ce texte qu’il a qualifié de “brouillon de Google”.Ces interrogatoires ont lieu au siège de la Cour suprême à Brasilia, un des lieux saccagés le 8 janvier 2023 par des milliers de bolsonaristes réclamant une intervention militaire pour renverser Lula, une semaine après l’investiture de ce dernier.Le verdict ne devrait pas être connu avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Après les réquisitions du parquet et les plaidoiries de la défense, les cinq juges de la première chambre de la Cour suprême doivent voter pour décider s’ils condamnent ou non les accusés, et, le cas échéant, fixer les peines.

Face aux juges, Bolsonaro nie toute velléité putschiste

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, qui encourt une lourde peine de prison pour tentative présumée de coup d’Etat, a réfuté mardi les accusations qui pèsent contre lui lors de son procès historique devant la Cour suprême.”La possibilité d’un coup d’Etat n’a jamais été envisagée (…) Un coup d’Etat, c’est une chose abominable”, a affirmé l’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) lors de son interrogatoire qui a duré un peu plus de deux heures.M. Bolsonaro, 70 ans, est accusé d’être le “leader d’une organisation criminelle” ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de l’élection présidentielle d’octobre 2022, finalement remportée par le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.Inéligible jusqu’en 2030 et interdit de quitter le territoire brésilien, il se dit victime de “persécution politique” pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de l’an prochain.Selon le parquet, le projet de coup d’Etat présumé n’a pas abouti faute de soutien du haut commandement militaire.- Versions contradictoires -Jair Bolsonaro et ses sept coaccusés, notamment anciens ministres et militaires de haut rang, encourent jusqu’à 40 ans de prison.”Je ne suis jamais sorti du cadre de la Constitution”, a argumenté l’ex-président, brandissant un exemplaire de la Constitution brésilienne de 1988.Vêtu d’un costume sombre, M. Bolsonaro a répondu aux questions assis sur une table, flanqué de deux avocats, en face du juge Alexandre de Moraes, qui mène les interrogatoires.Ce magistrat à la fois puissant et controversé a été qualifié à plusieurs reprises de “dictateur” par l’ex-président. “C’est un moment assez désagréable pour moi de me retrouver devant Votre Excellence”, a admis M. Bolsonaro.Selon le parquet, le plan putschiste prévoyait jusqu’à l’assassinat d’autorités, dont Lula et le juge Moraes, “avec le consentement” de l’ancien chef de l’Etat.Une version réfutée catégoriquement par ce dernier. “Non, à aucun moment on ne m’a proposé une telle chose, et si cela avait été le cas, j’aurais refusé et j’aurais pris des mesures immédiates”, a-t-il affirmé.M. Bolsonaro a également nié avec force avoir pris part à l’élaboration d’un projet de décret prévoyant l’instauration d’un “état de siège” et la convocation de nouvelles élections après sa défaite face à Lula.Il a ainsi contredit la version d’un de ses coaccusés, son ex-chef de camp, Mauro Cid, considéré comme un traître par les bolsonaristes pour avoir noué un accord de collaboration avec les autorités dans l’espoir d’une remise de peine.Selon lui, Jair Bolsonaro a “reçu, lu” puis “retouché” ce document.”Nous n’avions pas la moindre base solide pour faire quoi que ce soit”, a argumenté l’ex-président.”Nous avons juste eu des conversations informelles pour voir s’il existait une hypothèse de dispositif constitutionnel” après le rejet de ses recours devant la justice électorale après sa défaite face à Lula, a-t-il ajouté.L’avocat de Jair Bolsonaro, Celso Vilardi, avait souligné lundi des “contradictions” dans les propos de M. Cid, estimant qu’il avait la “mémoire sélective”. – “Fautes d’orthographe” -Mardi matin, avant l’interrogatoire de l’ex-président, l’amiral Almir Garnier, ancien commandant de la Marine, a pour sa part affirmé face aux magistrats n’avoir “vu aucun document” prévoyant l’état de siège ou la convocation de nouvelles élections.Accusé d’avoir déclaré que ses troupes seraient “à la disposition du président” lors d’une réunion traitant des projets putchistes, l’amiral a affirmé n’avoir “jamais utilisé cette expression”.Entendu par la suite, l’ancien ministre de la Justice du gouvernement Bolsonaro, Anderson Torres, comparaissait muni d’un bracelet électronique, qu’il porte depuis sa libération conditionnelle après quatre mois d’incarcération en 2023.La police a trouvé lors d’une perquisition au domicile de M. Torres une ébauche de décret pour annuler le résultat des élections, surnommée dans l’enquête “le brouillon du coup d’État”.Mardi, il a nié avoir participé à l’élaboration de ce document. “Je n’ai jamais pris part à cela. C’était mal écrit, plein de fautes d’orthographe, je ne sais pas qui a demandé à faire ça”, a-t-il argumenté au sujet de ce texte qu’il a qualifié de “brouillon de Google”.Ces interrogatoires ont lieu au siège de la Cour suprême à Brasilia, un des lieux saccagés le 8 janvier 2023 par des milliers de bolsonaristes réclamant une intervention militaire pour renverser Lula, une semaine après l’investiture de ce dernier.Le verdict ne devrait pas être connu avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Après les réquisitions du parquet et les plaidoiries de la défense, les cinq juges de la première chambre de la Cour suprême doivent voter pour décider s’ils condamnent ou non les accusés, et, le cas échéant, fixer les peines.

En Hongrie, la détresse de trois médias dans le viseur du pouvoir

“Une arme politique” pour museler la presse indépendante: le projet de loi visant à sanctionner les médias “financés depuis l’étranger” suscite l’émoi en Hongrie, dans un paysage transformé par 15 ans au pouvoir de Viktor Orban. Le vote prévu au Parlement cette semaine a certes été repoussé à l’automne mais selon trois cibles ouvertement visées par le pouvoir, le danger est loin d’être écarté.”Ils n’ont pas retiré le texte”, rappelle à l’AFP Peter Uj, rédacteur en chef du site d’information 444, le but du gouvernement restant “inchangé”: “faire taire ou discréditer certains médias, ONG ou personnes”.Après déjà plusieurs rassemblements, le combat continue dans la rue: des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi en fin d’après-midi à Budapest, s’inquiétant de la “poutinisation” de la Hongrie.Selon le pouvoir, cette législation sur “la transparence de la vie publique” vise à protéger le pays d’Europe centrale contre “l’ingérence étrangère” et la désinformation.Mais ses détracteurs la comparent à la loi russe sur les “agents de l’étranger”. Elle a été condamnée par le Conseil de l’Europe et la Commission européenne, tout comme par des centaines d’organisations et de journaux y voyant une violation des droits fondamentaux.- “Etat de peur permanent” -Pour le journaliste, ce n’est “que le dernier développement” dans la politique illibérale mise en place par le Premier ministre nationaliste depuis 2010.D’un côté, des médias passés sous sa coupe, de l’autre, de rares voix critiques qui restent influentes mais sont soumises à d’importantes pressions.En 25e position du classement de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse en 2009, la Hongrie est tombée cette année au 68e rang sur 180 pays.Cette loi “idiote et absurde” est “une arme politique destinée à nous maintenir dans un état permanent de peur”, estime M. Uj, 53 ans, dont le site fondé en 2013 emploie environ 35 journalistes.Concrètement, tout organisme “menaçant la souveraineté de la Hongrie en utilisant des fonds étrangers pour influencer la vie publique” pourra être placé sur liste noire. A la clé, de possibles amendes et l’interdiction de bénéficier des donations de contribuables, essentielles à la survie de beaucoup.En réalité, “nous ne savons pas ce qui va réellement se passer”, souligne le responsable de 444. “Car c’est là une autre arme clé du système Orban: nous menacer constamment de nouvelles lois qui ne seront peut-être jamais pleinement appliquées”. Ce média, qui collabore dans l’investigation numérique avec l’AFP via son partenaire Lakmusz, peut se targuer de plusieurs scoops. Il a notamment révélé le scandale de la grâce accordée dans une affaire de pédophilie, ayant abouti à la démission de la présidente Katalin Novak, fidèle de Viktor Orban.- “Sournoise” -Chez Telex, un des médias en ligne les plus lus de Hongrie, on reste aussi vigilant malgré le report annoncé.”Le pistolet chargé est sur la table”, résume Tamas Nemet, à la tête d’une centaine de journalistes. Mais son site “surmontera les obstacles” placés sur sa route par le pouvoir car, lance-t-il, “on ne peut bannir la vérité”.Des épreuves, il en a traversées: Telex a été créé en 2021 par des anciens du média Index, partis comme chez 444 pour protester contre des ingérences politiques présumées.”On a réussi à reconstruire un lieu de travail indépendant” financé par la publicité et les abonnements “et le pouvoir ne peut pas le supporter”, souffle le quadragénaire.Dernière du trio visé par le gouvernement, la chaîne Partizan, qui a su se faire une place remarquée sur YouTube depuis son émergence en 2018, salue la mobilisation de l’opinion publique contre cette législation “sournoise” synonyme de mort économique, selon son fondateur Marton Gulyas.A 39 ans, cet ancien comédien fait vivre son équipe de 70 personnes en partie grâce aux micro-dons de plus de 35.000 sympathisants lui reversant 1% de leurs impôts, un système dont le projet de loi le priverait… alors qu’il s’agit exclusivement de contributeurs hongrois, s’étonne-t-il.Quant aux fonds venus d’Europe qui lui apportent la moitié de ses recettes, il ne voit pas où est le mal. “La Hongrie fait partie de l’UE depuis 2004. Or désormais on traite cet argent comme s’il venait de réseaux criminels!”.

En Hongrie, la détresse de trois médias dans le viseur du pouvoir

“Une arme politique” pour museler la presse indépendante: le projet de loi visant à sanctionner les médias “financés depuis l’étranger” suscite l’émoi en Hongrie, dans un paysage transformé par 15 ans au pouvoir de Viktor Orban. Le vote prévu au Parlement cette semaine a certes été repoussé à l’automne mais selon trois cibles ouvertement visées par le pouvoir, le danger est loin d’être écarté.”Ils n’ont pas retiré le texte”, rappelle à l’AFP Peter Uj, rédacteur en chef du site d’information 444, le but du gouvernement restant “inchangé”: “faire taire ou discréditer certains médias, ONG ou personnes”.Après déjà plusieurs rassemblements, le combat continue dans la rue: des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi en fin d’après-midi à Budapest, s’inquiétant de la “poutinisation” de la Hongrie.Selon le pouvoir, cette législation sur “la transparence de la vie publique” vise à protéger le pays d’Europe centrale contre “l’ingérence étrangère” et la désinformation.Mais ses détracteurs la comparent à la loi russe sur les “agents de l’étranger”. Elle a été condamnée par le Conseil de l’Europe et la Commission européenne, tout comme par des centaines d’organisations et de journaux y voyant une violation des droits fondamentaux.- “Etat de peur permanent” -Pour le journaliste, ce n’est “que le dernier développement” dans la politique illibérale mise en place par le Premier ministre nationaliste depuis 2010.D’un côté, des médias passés sous sa coupe, de l’autre, de rares voix critiques qui restent influentes mais sont soumises à d’importantes pressions.En 25e position du classement de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse en 2009, la Hongrie est tombée cette année au 68e rang sur 180 pays.Cette loi “idiote et absurde” est “une arme politique destinée à nous maintenir dans un état permanent de peur”, estime M. Uj, 53 ans, dont le site fondé en 2013 emploie environ 35 journalistes.Concrètement, tout organisme “menaçant la souveraineté de la Hongrie en utilisant des fonds étrangers pour influencer la vie publique” pourra être placé sur liste noire. A la clé, de possibles amendes et l’interdiction de bénéficier des donations de contribuables, essentielles à la survie de beaucoup.En réalité, “nous ne savons pas ce qui va réellement se passer”, souligne le responsable de 444. “Car c’est là une autre arme clé du système Orban: nous menacer constamment de nouvelles lois qui ne seront peut-être jamais pleinement appliquées”. Ce média, qui collabore dans l’investigation numérique avec l’AFP via son partenaire Lakmusz, peut se targuer de plusieurs scoops. Il a notamment révélé le scandale de la grâce accordée dans une affaire de pédophilie, ayant abouti à la démission de la présidente Katalin Novak, fidèle de Viktor Orban.- “Sournoise” -Chez Telex, un des médias en ligne les plus lus de Hongrie, on reste aussi vigilant malgré le report annoncé.”Le pistolet chargé est sur la table”, résume Tamas Nemet, à la tête d’une centaine de journalistes. Mais son site “surmontera les obstacles” placés sur sa route par le pouvoir car, lance-t-il, “on ne peut bannir la vérité”.Des épreuves, il en a traversées: Telex a été créé en 2021 par des anciens du média Index, partis comme chez 444 pour protester contre des ingérences politiques présumées.”On a réussi à reconstruire un lieu de travail indépendant” financé par la publicité et les abonnements “et le pouvoir ne peut pas le supporter”, souffle le quadragénaire.Dernière du trio visé par le gouvernement, la chaîne Partizan, qui a su se faire une place remarquée sur YouTube depuis son émergence en 2018, salue la mobilisation de l’opinion publique contre cette législation “sournoise” synonyme de mort économique, selon son fondateur Marton Gulyas.A 39 ans, cet ancien comédien fait vivre son équipe de 70 personnes en partie grâce aux micro-dons de plus de 35.000 sympathisants lui reversant 1% de leurs impôts, un système dont le projet de loi le priverait… alors qu’il s’agit exclusivement de contributeurs hongrois, s’étonne-t-il.Quant aux fonds venus d’Europe qui lui apportent la moitié de ses recettes, il ne voit pas où est le mal. “La Hongrie fait partie de l’UE depuis 2004. Or désormais on traite cet argent comme s’il venait de réseaux criminels!”.

Interdiction de vente de couteaux aux mineurs, portiques: l’exécutif accélère ses réponses après la mort d’une surveillante de collège

Interdiction “tout de suite” de la vente des couteaux aux mineurs et expérimentation des portiques de détection d’armes à l’entrée des établissements: François Bayrou a annoncé mardi plusieurs mesures après l’agression mortelle d’une surveillante par un collégien, certaines étant accueillies avec scepticisme jusque dans son propre camp.Lors d’un entretien au JT de 20H sur TF1, le chef du gouvernement a expliqué vouloir “élargir la liste des armes” blanches interdites à la vente, alors que “pour l’instant, il n’y a que les poignards qui sont interdits”. A peine quelques minutes plus tard, cette fois sur France 2, Emmanuel Macron a lui-même annoncé qu'”un jeune de quinze ans ne pourra plus acheter un couteau sur internet”. “On va durcir les règles. Ça veut dire qu’on va mettre des sanctions massives, financières, des interdictions. On ne pourra plus vendre ces armes blanches”, a ajouté le chef de l’Etat, en pointant à nouveau la responsabilité des réseaux sociaux, dont il ambitionne de les interdire au moins de 15 ans, en prévenant: “Je nous donne quelques mois pour arriver à faire la mobilisation européenne. Sinon (…) on commence à le faire en France. On ne peut pas attendre”.Mis en cause, notamment par Marine Le Pen, pour avoir évoqué il y a quelques jours ceux qui “opèrent un +lavage de cerveau+ sur les dernier faits divers”, Emmanuel Macron s’est défendu, se plaçant aux côtés des victimes, mais appelant à “une forme de discipline collective” en s’attaquant “aux causes profondes”.- Pas le “bon message” -L’exécutif a entendu répondre dès les premières heures qui ont suivi le drame, à la hauteur de l’émotion qu’il a provoqué dans le pays.Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, en début d’après-midi, François Bayrou a ainsi prôné “l’expérimentation” de portiques de détection d’armes à l’entrée des établissements scolaires.Mais le patron du parti macroniste Renaissance, Gabriel Attal, a dans la foulée, sur BFMTV, exprimé son scepticisme, en notant que ces portiques ne permettraient “absolument pas d’empêcher” l’introduction d’une arme blanche dans un établissement.Quant aux détecteurs de métaux, “j’ai un peu peur de la fausse bonne idée”. “Un collège, vous avez en moyenne 500 ou 600 élèves. Vous imaginez, ils arrivent tous à la même heure, ça fait des attroupements (…) à un moment où, avec le risque terroriste, on veut au contraire les limiter devant les établissements”, a poursuivi l’ancien Premier ministre.Edouard Philippe s’est également montré dubitatif à propos des portiques: “Je ne suis pas sûr que ça soit le bon message”, a-t-il lancé sur TMC.- “Santé mentale” -D’après une circulaire publiée le 27 mars, sur 6.200 contrôles à l’entrée des établissements scolaires, policiers et gendarmes ont saisi “près de 200 couteaux” et “567 conseils de discipline ont été réunis”.François Bayrou a dit souhaiter une “réponse sans faiblesse” du gouvernement face à cette “vague irrésistible” de port d’armes blanches parmi les mineurs, “en exigeant que lorsque ce port est constaté, il soit puni”, sans plus de détails.Il a également suggéré de “travailler à la question de la santé mentale des plus jeunes” pour que, “à la première alerte (…), il puisse y avoir examen, diagnostic et proposition de traitement ou en tout cas de prise de contrôle”.Le chef du gouvernement va confier une mission à la vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale, Naïma Moutchou, auteure d’un rapport à ce sujet, pour que ses propositions “soient matériellement et directement réalisées”.Missionnée par le chef du gouvernement après la mort fin avril d’une lycéenne de 15 ans dans une attaque au couteau dans un lycée de Nantes, Mme Moutchou recommande notamment le déploiement obligatoire de la vidéosurveillance à l’entrée et dans l’enceinte des établissements scolaires, et préconise d’interdire la vente de certains couteaux “extrêmement dangereux”.En début de soirée, Marine Le Pen a estimé devant plusieurs journalistes que “la vraie question que devrait se poser le Premier ministre, c’est combien de procédures pour port d’arme illégal ont été enclenchées dans les dernières années”, réclamant que les élèves surpris avec un couteau ne soient pas uniquement convoqués devant un conseil de discipline, mais “tout de suite (devant) le tribunal”.

Interdiction de vente de couteaux aux mineurs, portiques: l’exécutif accélère ses réponses après la mort d’une surveillante de collège

Interdiction “tout de suite” de la vente des couteaux aux mineurs et expérimentation des portiques de détection d’armes à l’entrée des établissements: François Bayrou a annoncé mardi plusieurs mesures après l’agression mortelle d’une surveillante par un collégien, certaines étant accueillies avec scepticisme jusque dans son propre camp.Lors d’un entretien au JT de 20H sur TF1, le chef du gouvernement a expliqué vouloir “élargir la liste des armes” blanches interdites à la vente, alors que “pour l’instant, il n’y a que les poignards qui sont interdits”. A peine quelques minutes plus tard, cette fois sur France 2, Emmanuel Macron a lui-même annoncé qu'”un jeune de quinze ans ne pourra plus acheter un couteau sur internet”. “On va durcir les règles. Ça veut dire qu’on va mettre des sanctions massives, financières, des interdictions. On ne pourra plus vendre ces armes blanches”, a ajouté le chef de l’Etat, en pointant à nouveau la responsabilité des réseaux sociaux, dont il ambitionne de les interdire au moins de 15 ans, en prévenant: “Je nous donne quelques mois pour arriver à faire la mobilisation européenne. Sinon (…) on commence à le faire en France. On ne peut pas attendre”.Mis en cause, notamment par Marine Le Pen, pour avoir évoqué il y a quelques jours ceux qui “opèrent un +lavage de cerveau+ sur les dernier faits divers”, Emmanuel Macron s’est défendu, se plaçant aux côtés des victimes, mais appelant à “une forme de discipline collective” en s’attaquant “aux causes profondes”.- Pas le “bon message” -L’exécutif a entendu répondre dès les premières heures qui ont suivi le drame, à la hauteur de l’émotion qu’il a provoqué dans le pays.Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, en début d’après-midi, François Bayrou a ainsi prôné “l’expérimentation” de portiques de détection d’armes à l’entrée des établissements scolaires.Mais le patron du parti macroniste Renaissance, Gabriel Attal, a dans la foulée, sur BFMTV, exprimé son scepticisme, en notant que ces portiques ne permettraient “absolument pas d’empêcher” l’introduction d’une arme blanche dans un établissement.Quant aux détecteurs de métaux, “j’ai un peu peur de la fausse bonne idée”. “Un collège, vous avez en moyenne 500 ou 600 élèves. Vous imaginez, ils arrivent tous à la même heure, ça fait des attroupements (…) à un moment où, avec le risque terroriste, on veut au contraire les limiter devant les établissements”, a poursuivi l’ancien Premier ministre.Edouard Philippe s’est également montré dubitatif à propos des portiques: “Je ne suis pas sûr que ça soit le bon message”, a-t-il lancé sur TMC.- “Santé mentale” -D’après une circulaire publiée le 27 mars, sur 6.200 contrôles à l’entrée des établissements scolaires, policiers et gendarmes ont saisi “près de 200 couteaux” et “567 conseils de discipline ont été réunis”.François Bayrou a dit souhaiter une “réponse sans faiblesse” du gouvernement face à cette “vague irrésistible” de port d’armes blanches parmi les mineurs, “en exigeant que lorsque ce port est constaté, il soit puni”, sans plus de détails.Il a également suggéré de “travailler à la question de la santé mentale des plus jeunes” pour que, “à la première alerte (…), il puisse y avoir examen, diagnostic et proposition de traitement ou en tout cas de prise de contrôle”.Le chef du gouvernement va confier une mission à la vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale, Naïma Moutchou, auteure d’un rapport à ce sujet, pour que ses propositions “soient matériellement et directement réalisées”.Missionnée par le chef du gouvernement après la mort fin avril d’une lycéenne de 15 ans dans une attaque au couteau dans un lycée de Nantes, Mme Moutchou recommande notamment le déploiement obligatoire de la vidéosurveillance à l’entrée et dans l’enceinte des établissements scolaires, et préconise d’interdire la vente de certains couteaux “extrêmement dangereux”.En début de soirée, Marine Le Pen a estimé devant plusieurs journalistes que “la vraie question que devrait se poser le Premier ministre, c’est combien de procédures pour port d’arme illégal ont été enclenchées dans les dernières années”, réclamant que les élèves surpris avec un couteau ne soient pas uniquement convoqués devant un conseil de discipline, mais “tout de suite (devant) le tribunal”.

Incendie dans l’Aisne: deux pompiers meurent ensevelis sous des décombres

Les corps de deux jeunes pompiers ont été retrouvés sans vie mardi dans les décombres d’un immeuble à Laon (Aisne), au lendemain de leur disparition alors qu’ils luttaient contre l’incendie de ce bâtiment du centre historique.”En dépit d’une mobilisation importante et de l’activation de moyens spécialisés dans le sauvetage/déblayage, les deux soldats du feu axonais ont été découverts dans les décombres sans vie”, a écrit la préfecture de l’Aisne dans un communiqué publié à la mi-journée.Tangui Mosin, 22 ans, et Maxime Prud’homme, 23 ans, disposaient tous les deux du grade de caporal, a détaillé le Service d’incendie et de secours (Sdis) de l’Aisne dans un communiqué.Tous deux étaient pompiers volontaires au centre de secours de La Fère. M. Prud’homme était également sapeur-pompier professionnel en contrat à durée déterminée à Hirson. Il “avait une petite fille de moins d’un an”, a souligné le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui s’est rendu sur place.”Le feu a été extrêmement virulent, puisqu’on est sur un quartier médiéval”, a relevé M. Retailleau. “Le binôme de sapeurs-pompiers a pénétré au rez-de-chaussée, que les flammes n’avaient pas atteint. Et brutalement, les étages supérieurs se sont affaissés sur eux et les ont ensevelis”, selon le ministre.Ils “ont perdu la vie en portant secours, fidèles jusqu’au bout à leur engagement”, a salué sur X le président de la République, Emmanuel Macron. “Le pays est aux côtés de leurs familles et de l’ensemble des sapeurs-pompiers de France”.Une enquête a été ouverte contre X des chefs d’homicides involontaires. “A ce stade, aucun élément ne vient étayer l’hypothèse d’un déclenchement intentionnel de l’incendie”, a souligné le procureur de Laon, Guillaume Donnadieu, dans un communiqué.La préfecture avait précisé tôt mardi matin qu’il n’y avait pas d’autre victime, tous les occupants de l’immeuble et des bâtiments voisins ayant pu être évacués.- “Enormément de fumée” -Deux autres sapeurs-pompiers ont été “intoxiqués par les fumées et évacués” mais “leur état de santé ne suscite plus d’inquiétude”, selon le procureur.L’incendie s’est déclaré dans un appartement d’un immeuble de deux étages avec combles au coeur de la cité médiévale de Laon, où les pompiers sont intervenus à partir de lundi 20H45.”Il y avait énormément de fumée, il y a des flammes qui partaient sur l’autre bâtiment”, explique à l’AFP Christopher Tonnellier, 33 ans, qui travaille dans un restaurant proche de l’immeuble.”Il y a une vieille personne handicapée qui habite dans ce bâtiment donc j’ai tapé, il ne répondait pas (…) Il était en train de dormir, tout était noir”, continue-t-il, expliquant avoir “cassé” la porte de cet habitant pour entrer chez lui et le faire évacuer.Cet habitant, âgé de 89 ans, ne souffre d'”aucune brûlure ou signe d’intoxication par les fumées”, selon le procureur.”Aux alentours de 22H30, un étage de l’immeuble” s’est effondré sur les deux jeunes pompiers volontaires “alors qu’ils progressaient au rez-de-chaussée du bâtiment, selon le procureur.Le feu s’est propagé dans la nuit, touchant cinq bâtiments au total, avec des effondrements sur “différents niveaux”, a précisé à l’AFP une porte-parole de la préfecture indiquant que l’intervention s’est étendue “sur une très grosse surface”.- “Bâti extrêmement dense” -Les opérations ont duré toute la nuit, mobilisant de nombreux pompiers et des moyens techniques spéciaux, dont un robot-pompier Colossus, spécialisé pour les interventions “en zone à risque élevé”, avait détaillé la préfecture.”On est sur un bâti extrêmement dense”, avec parfois des immeubles imbriqués les uns dans les autres, et des carrières dans le sous-sol, a souligné le maire de Laon, Eric Delhaye, interrogé par l’AFP.Alexis Musikas, pharmacien dont l’officine est séparée par deux magasins de l’immeuble sinistré, pointe auprès de l’AFP “un risque d’effondrement qui plombe la ville depuis des générations”.Dans le centre historique de Laon, “on est sur plusieurs étages de caves avec un passé de plusieurs générations d’immeubles plus ou moins entretenus”, “des bâtiments qui sont mal entretenus ou pas entretenus, d’autres qui sont très bien refaits”, souligne M. Musikas. etb-bj-zl-kau/sp/vk