Mondial-2026: avec Trump, une équation à plusieurs inconnues

En 2017, Etats-Unis, Mexique et Canada lançaient leur candidature commune à l’organisation du Mondial-2026, sous le signe de la paix et de l’harmonie. Une promesse qui semble totalement irréelle huit ans plus tard, tant la politique de Donald Trump a bouleversé la donne régionale, et plombé la relation entre les trois voisins.Si le président américain, fervent partisan d’une Coupe du monde dans son pays, affiche son implication et une grande proximité avec le patron de la Fifa Gianni Infantino, il a multiplié les saillies contre le Canada et le Mexique depuis son retour à la Maison Blanche, affichant ici une volonté de “sceller” les frontières américaines, là d’engager une guerre commerciale, sans oublier de provoquer le Canada voisin en voulant en faire le “51e” des Etats-Unis.Une attitude aux antipodes de l’espoir affiché en 2017 par le patron du football américain Sunil Gulati, quand il avait présenté le projet “United 2026″ avec la statue de la Liberté en arrière-plan.”Nous ne pensons pas que le sport puisse résoudre tous les problèmes du monde. Mais nous croyons que cela peut être un signal très positif et un symbole d’unification des peuples de nos trois pays”, disait-il.A un an du Mondial, le monde est encore plus polarisé qu’il ne l’était alors, et les bonnes ondes ont été balayées par la nouvelle donne géopolitique née de la réélection de Donald Trump.Symbole des liens distendus entre co-organisateurs, le Premier ministre canadien Mark Carney a ainsi répondu que “l’ancienne relation que nous avions avec les États-Unis, basée sur l’intégration approfondie de nos économies et une coopération étroite en matière de sécurité et de défense, est terminée”.- “La tension est bonne” -“La tension est une bonne chose, ça rend les choses plus intéressantes”, a estimé Donald Trump, interrogé sur l’impact que les droits de douane imposés au Canada et au Mexique pourraient avoir sur le Mondial-2026.La guerre commerciale lancée par le président avec ces deux pays voisins a déjà des conséquences négatives sur le tourisme. Plus globalement, des chiffres gouvernementaux annoncent une baisse de 11,6% des visites aux Etats-Unis en mars 2025 par rapport à mars 2024.Professeur d’économie au Smith College (Northampton, Massachusetts), Andrew Zimbalist concède, auprès de l’AFP, que les mesures restrictives de M. Trump sont de nature à réduire le nombre de supporteurs internationaux souhaitant se rendre aux USA pour assister à la Coupe du monde.Mais “à moins que la situation politique internationale ne se dégrade grandement et qu’un boycott à grande échelle ne s’organise, je ne prévois pas un impact très important”, tempère l’auteur de “Circus Maximus: The Economic Gamble Behind Hosting the Olympics and the World Cup” (“Le pari économique derrière l’organisation des Jeux olympiques et de la Coupe du monde de foot”).- Une expérience “sans accroc” pour les fans -Certains visiteurs de France, d’Allemagne, d’Australie et du Canada ont été récemment refoulés à l’entrée du pays ou soumis à des interrogatoires prolongés.”Est-ce que les fans de foot vont réellement vouloir entrer dans le pays maintenant, être passés au crible par la police aux frontières juste parce qu’ils parlent une langue latine, avec le risque de finir en détention ?”, se demandait récemment le Washington Post.Pour ne rien arranger, le président américain vient d’édicter un “travel ban” qui interdit à partir de lundi l’entrée des Etats-Unis aux ressortissants de 12 pays et impose des restrictions contre sept autres. Les équipes participant à la Coupe du monde ne seront toutefois pas touchées, selon la Maison Blanche, ce qui concerne en premier lieu l’Iran, déjà qualifiée, et potentiellement le Venezuela, en course pour obtenir son billet dans la zone Amsud.Le groupe de travail (“taskforce”) dédié à la Coupe du monde, dirigé par l’administration Trump, a assuré le mois dernier que tous les fans seraient les bienvenus et qu’ils vivraient une expérience “sans accroc à chaque étape de leur visite”.”On veut qu’ils viennent, qu’ils profitent, qu’ils assistent aux matches. Mais quand ce sera terminé, ils devront partir”, avait toutefois prévenu le vice-président JD Vance, anticipant la venue “de visiteurs de près de 100 pays”.Pour l’expert en communication sportive John Zerafa, l’administration Trump va devoir “court-circuiter” le système actuel d’obtention de visa et ses longs délais.”Je pense que les Etats-Unis vont tout faire pour essayer de rendre ce processus aussi fluide que possible”, a ajouté Zerafa à l’AFP, tout en soulignant: “il y a là une dichotomie pour Trump et sa base MAGA: vous laissez entrer le monde chez vous tout en essayant de le tenir à l’écart.”

La Bourse de Paris prudente avant l’emploi américain

La Bourse de Paris évolue dans la retenue vendredi, avant la publication du rapport sur l’emploi américain en mai, susceptible d’influencer la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).Vers 9H40, dans les premiers échanges, le CAC 40 perdait 0,17%, à 7.777,35 points, en baisse de 11,27 points. La veille, l’indice parisien avait perdu 0,18%.Il s’achemine en revanche vers une légère hausse sur l’ensemble de la semaine.”Aujourd’hui, il ne faudra pas manquer les chiffres de l’emploi de mai aux États-Unis”, a noté John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Ce rapport, attendu vers 14H30 (heure de Paris), fait état de l’évolution du taux de chômage aux États-Unis, un indicateur perçu comme un baromètre de l’évolution de l’économie américaine.Les marchés sont à l’affût de tout signe d’essoufflement de l’activité, provoqué par la politique protectionniste du président américain Donald Trump, qui a engagé début avril un bras de fer douanier avec ses partenaires commerciaux.Un ralentissement de la première économie mondiale pourrait pousser la Fed à baisser ses taux lors de sa prochaine réunion, ce qui serait positif pour les actions.La publication sera d’autant plus suivie que le chiffre des créations d’emplois dans le secteur privé en mai, publié plus tôt dans la semaine, a déçu les investisseurs (37.000 créations, contre 110.000 attendues).”Un rapport plus faible qu’attendu pourrait renforcer les paris selon lesquels la Fed réduira ses taux plus tôt que prévu. A l’inverse, une bonne surprise soutiendrait l’optimisme selon lequel l’économie américaine résiste bien au choc Trump”, a résumé Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.En zone euro, les investisseurs prendront également connaissance des chiffres définitifs de la croissance au premier trimestre et des ventes au détail au mois de mai.Dans ce contexte, le taux des emprunts à dix ans français atteignait 3,22%, contre 3,25% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,54%.Les investisseurs suivent aussi avec attention la montée en tension des relations entre Donald Trump et Elon Musk, qui se sont déchirés publiquement jeudi, s’accusant de “folie” pour l’un, “d’ingratitude” pour l’autre.”Cela jette une lumière peu favorable sur la situation intérieure américaine, tout en illustrant la tension et l’agitation au sein de l’administration actuelle”, a observé Andreas Lipkow, analyste indépendant.Waga électriséLe spécialiste français du biogaz Waga bondissait à la Bourse de Paris (+26,76% à 21,50 euros) vendredi, après que le fonds d’investissement EQT a annoncé entrer en “négociations exclusives” pour devenir l’actionnaire majoritaire de l’entreprise. L’objectif est d'”accélérer la croissance de Waga Energy et de renforcer son positionnement” pour devenir “un leader mondial”, selon un communiqué commun. EQT a prévoit d’acquérir 54,1% de Waga Energy à un prix de 21,55 euros par action.

Retard d’avions: les 27 veulent veulent réduire les indemnités des passagers

Les 27 pays de l’UE se sont mis d’accord jeudi soir pour réduire les indemnités des passagers en cas de retard d’avions, une souplesse donnée aux compagnies aériennes tempérée par de nouveaux droits accordés aux passagers.Objet d’âpres négociations, cet accord entre Etats membres doit maintenant être discuté au Parlement.Les passagers peuvent actuellement réclamer jusqu’à 600 euros pour un retard de plus de trois heures, une règle adoptée il y a plus de vingt ans.Mais les compagnies aériennes se plaignent régulièrement d’une charge financière excessive — évaluée à 8,1 milliards d’euros par an par la Commission européenne.Pour leur donner de l’air, une majorité d’Etats membres a voté pour relever ce seuil, malgré l’opposition de l’Allemagne.Pour les vols d’une distance maximale de 3.500 kilomètres ainsi que pour tous les vols intra-européens, les passagers auraient droit à un remboursement de 300 euros à partir de quatre heures de retard. Pour les trajets plus longs, les passagers recevraient 500 euros à partir de six heures de retard.Les associations de consommateurs ont fustigé cette mesure. “Les nouveaux seuils d’éligibilité priveront la majorité des passagers de leurs droits d’indemnisation, étant donné que la plupart des retards se situent entre 2h et 4h”, dénonce le Bureau européen des unions de consommateurs.Mais le compromis n’a pas pour autant satisfait les compagnies aériennes. L’association Airlines for Europe (A4E) regroupant les compagnies Air France-KLM, Lufthansa, Ryanair ou encore easyJet reproche au texte d’introduire “encore plus de complexité” par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne. Les dirigeants européens soulignent pour leur part “plus de 30 nouveaux droits” pour les passagers, applicables entre le moment où ils achètent leur billet et celui de l’arrivée à destination, s’est félicité le ministre polonais Dariusz Klimczak.Philippe Tabarot, ministre français des Transports, s’est dit “heureux du compromis” auquel l’UE est parvenue, dans un message sur le réseau X.Il a cité plusieurs avancées concrètes, notamment des droits renforcés pour les passagers en situation de handicap ou à mobilité réduite ou un mécanisme automatique d’indemnisation en cas d’annulation de vol.”Ce texte aurait pu être plus ambitieux, mais il est une étape importante pour continuer à améliorer la qualité du service offert aux usagers du transport aérien”, a ajouté M. Tabarot.

Canada, US, Mexico brace for World Cup extravaganza

The largest and most complex World Cup in history kicks off in just over a year’s time, with the United States, Canada and Mexico co-hosting the football extravaganza against a backdrop of political tension triggered by Donald Trump.Forty-eight teams and millions of fans are set to descend on North America for the first ever World Cup shared by three nations, with the tournament getting under way on June 11 next year.In theory, the 23rd edition of the most popular sporting spectacle on the planet has all the makings of a successful tournament.An array of venues ranging from Mexico’s iconic Estadio Azteca to the glittering $5 billion SoFi Stadium in Los Angeles will play host to 104 games spread over nearly six weeks.The United States will host the bulk of those fixtures — 78 — with Canada and Mexico staging 13 each.All games from the quarter-finals onwards will be held in the United States, with the tournament culminating in the final at New Jersey’s 82,500-seater MetLife Stadium on July 19, 2026.- ‘Like 104 Super Bowls’ -American officials believe the return of the World Cup to the country — 32 years after the United States hosted the 1994 finals — could represent a watershed moment for football in the country.”The World Cup is going to raise the attention of the sport in ways that nobody ever dreamed of,” said Don Garber, the commissioner of Major League Soccer.FIFA’s President Gianni Infantino meanwhile has been hyping next year’s finals as the equivalent of “104 Super Bowls”, contrasting the World Cup’s estimated six billion viewers to the 120 million or so who tune in for the climax of the NFL season.There are historical precedents which suggest the hype might be justified. The 1994 World Cup in the United States remains the best attended World Cup in history, with an average of 68,600 fans flocking to each game.Yet while organisers eagerly anticipate a commercial success, with one FIFA estimate suggesting it could generate a mammoth $11 billion in revenues, questions over other aspects of the tournament remain.The 48 teams — up from 32 in 2022 — will be spread into 12 groups of four, with the top two teams in each group advancing to the knockout rounds, and the eight best third-placed teams joining them to make up a last 32.That expansion is likely to reduce the sense of jeopardy in the first round, a problem seen in other major championships which have increased in size in recent years.- Visa backlog -There is also the question of how the polarising policies of US President Trump may impact the tournament.Since taking office, Trump has launched a global trade war, repeatedly threatened to annex World Cup co-host Canada and launched an immigration crackdown at US borders which has seen overseas visitors from countries like France, Britain, Germany and Australia either detained or denied entry in recent months.Trump this week signed a travel ban on 12 countries including Iran, who have qualified for the World Cup, but the ban will not apply to players taking part in the tournament.Trump, who is chairman of a White House task force overseeing preparations for the World Cup, says overseas fans travelling to the tournament have nothing to fear.”Every part of the US government will be working to ensure that these events are safe and successful, and those traveling to America to watch the competition have a seamless experience during every part of their visit,” Trump said last month.FIFA chief Infantino, who has forged a close relationship with Trump, echoed that point, insisting that America was ready to “welcome the world.””Everyone who wants to come here to enjoy, to have fun, to celebrate the game will be able to do that,” Infantino said.With one year to go however, it is by no means clear that Infantino’s pledge will hold up.US Secretary of State Marco Rubio said last month that some embassy staff may be required to work double-shifts to expedite visa processing, citing the example of Colombia, where US visa wait times are currently 15 months.”If you haven’t applied for a visa from Colombia already, you probably won’t get here in time for the World Cup unless we go to double shifts,” Rubio told lawmakers on Capitol Hill.Those fans who do make the trip to North America may also find themselves having to fork out a small fortune due to FIFA’s reported decision to use dynamic pricing to determine ticket prices.That system, where prices on ticketing websites fluctuate according to demand, may well force fans to shell out thousands of dollars to obtain tickets for the highest profile games.”Dynamic pricing does not belong in football because it is an exploitation of fans’ loyalty,” Ronan Evain, the executive director of the Football Supporters Europe fan group told The Times. “It would be a fiasco for FIFA to use it for the World Cup.”

TV: chamboulement effectif sur les télécommandes et coup d’envoi imminent de T18

Les téléspectateurs vont devoir s’habituer, après ce bingo des chaînes: plusieurs ont changé de numéro dans la nuit de jeudi à vendredi, dont celles d’info qui ont été regroupées, et une nouvelle va être lancée dans la soirée, T18.     Cette petite révolution sur la TNT (télévision numérique terrestre) est inédite depuis vingt ans. La grande majorité des téléviseurs a effectué automatiquement la mise à jour dans la nuit ou la proposent à l’allumage. Dans de rares cas, il faut procéder manuellement à une recherche automatique.Le seul accroc a été observé chez Free, où le basculement n’avait pas eu lieu dans l’immédiat, contrairement aux autres opérateurs.Sollicité par l’AFP, l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a confirmé “qu’à 03H30, constat a été fait qu’il y avait un problème avec l’opérateur Free”. Joint par l’AFP, Free a indiqué que “la mise à jour (était) en cours” et que la nouvelle numérotation prendrait effet “dans les prochaines heures”.Cette bascule sur la zapette découle de l’arrêt fin février des chaînes C8 et NRJ12. Cela a ouvert la possibilité d’une remise en ordre plus logique des canaux, décidée par l’Arcom.Les chaînes “historiques” (TF1, France 2, France 3, France 5, M6…) ne sont pas touchées.La modification la plus notable est la constitution d’un bloc info. Les leaders BFMTV et CNews, jusqu’alors numéros 15 et 16, avancent en 13 et 14. LCI (canal 26) et franceinfo (27) prennent les places 15 et 16.Une concurrence accrue se profile sur ce champ de l’info, qui ne fait pas que des heureux, en particulier BFMTV qui perd sa position établie et a déjà été détrônée ces derniers mois en audience par CNews. “BFMTV retrouvera son leadership, j’en suis convaincu”, a assuré son directeur général, Fabien Namias, dans Le Figaro. Une cinquantaine de départs de journalistes ont été enregistrés depuis octobre. L’évolution de ces quatre numéros est possible car les chaînes publiques LCP et Public Sénat, qui se partageaient le canal 13, font un bond jusqu’au numéro 8.Et France 4, chaîne jeunesse et culturelle de France Télévisions, quitte le 14 pour remplacer Canal+ sur le 4. Ainsi France 2, France 3, France 4 et France 5 se suivent désormais. – Audiences scrutées -Le canal 4 a été libéré par le groupe Canal+, qui a décidé de retirer ses quatre chaînes payantes de la TNT (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète), en réaction notamment au non-renouvellement de la fréquence de C8, qui lui appartenait.Enfin Gulli, la chaîne pour enfants du groupe M6, troque le numéro 18 contre le 12, laissé vacant par NRJ12.En décembre, l’Arcom avait écarté C8 et NRJ12 de la TNT et sélectionné deux nouvelles chaînes: l’une créée par le groupe CMI France, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, l’autre par le groupe régional Ouest-France.La première, baptisée T18, sera lancée en fanfare à 19H45 sur le canal 18, avec l’ex-star de France 2 Laurent Ruquier qui présentera la grille. La nouvelle chaîne, qui diffuse pour l’heure des extraits de films et documentaires avec un compte-à-rebours, promet d’être “la télé qui s’amuse à réfléchir”. La seconde, NOVO19, arrivera le 1er septembre sur le canal 19.Ce changement général constitue une première depuis la création de la TNT en 2005 car, jusque-là, les derniers arrivés prenaient les derniers numéros.La numérotation reste un enjeu capital, malgré un visionnage croissant via les plateformes des chaînes.Être dans les premiers est considéré comme un avantage: plus un numéro est bas, plus vite on tombe dessus, de nombreux téléspectateurs faisant défiler les chaînes au lieu de taper le numéro souhaité. Les premières vagues de mesures d’audience seront donc scrutées de près.C8, où officiait l’animateur controversé Cyril Hanouna, ainsi que NRJ12, ont contesté leur exclusion devant le Conseil d’État, en vain. Propriété du groupe Canal+, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, C8 avait cumulé 7,6 millions d’euros d’amende en raison des dérapages du chef de file de l’émission TPMP. Cyril Hanouna animera à partir du 1er septembre deux nouvelles émissions quotidiennes, “Tout beau tout 9” sur W9 et “Tout beau tout Fun” sur Fun Radio, deux médias du groupe M6.

En France, les centres de suivi des auteurs de violences conjugales font le plein

Créés en 2020 pour prévenir la récidive et le passage à l’acte, les centres de suivi et d’accompagnement des auteurs de violences conjugales font l’objet en France d’une “forte demande” avec des “listes d’attente fréquentes” dans ces structures qui appellent à un renforcement de leurs moyens. Entre 2021, quand le dispositif est devenu pleinement opérationnel, et fin 2024, “66.694 personnes ont été reçues” par les trente sites français “pour une prise en charge globale (…) tant sur la base du volontariat que dans le cadre de mesures judiciaires”, précisent les centres de prise en charge des auteurs (CPCA) de violences conjugales dans un communiqué publié vendredi. En 2024, le nombre total de personnes prises en charge était de 21.856, en augmentation de 57% depuis 2022. Ce sont des hommes dans une écrasante majorité même si quelques femmes sont aussi accueillies.”Les moyens actuels (autour de 5 millions d’euros par an, ndlr) sont insuffisants pour prendre en charge l’ensemble des flux qui nous sont orientés donc on priorise” les demandes émanant de la justice, souligne auprès de l’AFP Claire Haury, directrice générale de l’ARSL, la structure qui pilote la coordination des CPCA. “Les auteurs de violences qui prennent contact d’eux-mêmes, soit on les perd soit on les met sur liste d’attente”, déplore-t-elle. Or “un auteur qui fait la démarche volontaire de venir, on ne peut pas lui dire revenir plus tard ça doit être traité tout de suite”, insiste Mme Haury.  Selon les derniers chiffres officiels publiés fin novembre, quelque 271.000 victimes de violences conjugales, à 85% des femmes, ont été enregistrées par les forces de sécurité en 2023. Sur la même année, 96 féminicides conjugaux ont été recensés.Pour tenter de prévenir passage à l’acte ou récidive, le gouvernement avait annoncé, à l’issue du Grenelle des violences conjugales de 2019, un suivi renforcé des auteurs de ce type de violences qui s’était concrétisé un an plus tard par l’ouverture des CPCA. Ces centres proposent essentiellement des “stages de responsabilisation” ou des groupes de parole sur la base du volontariat ou dans le cadre d’une démarche judiciaire (alternative aux poursuites, contrôle judiciaire, sursis probatoire, aménagement de peine). En moyenne, le nombre de participants par stage oscille entre 10 et 15 personnes et la durée du stage entre un à six jours, selon les CPCA.  – “Pas de +profil type+” -Un accompagnement psychothérapeutique et médico-social incluant un suivi psychologique et en addictologie peut également être proposé suivant les besoins de l’auteur des violences. En 2023, 11.022 personnes ont participé à un stage de responsabilisation et 6.399 personnes étaient engagées dans une démarche de soins. “Il n’y a pas de +profil type+ parmi les personnes reçues”, insistent les CPCA. “Les auteurs sont de tout âge, de différentes catégories socioprofessionnelles, avec une majorité en emploi, provenant de milieux ruraux et urbains. Certains sont encore en couple, tandis que d’autres sont séparés”.Les structures notent une augmentation des demandes d’accompagnement volontaires, hors du cadre judiciaire, de 80% entre 2021 et 2023. Avec quelles suites? Aucune donnée n’est encore disponible sur l’impact de cet accompagnement sur une potentielle récidive. “On n’est pas en mesure de vous dire à l’heure actuelle que 100% des auteurs de violences conjugales ne le sont plus après le suivi mais ce qui est intéressant c’est qu’il y a une majorité d’auteurs qui demandent à continuer l’accompagnement après la peine”, explique Claire Haury. “Il faut se souvenir quand les centres ont été lancés, on ne savait pas très bien où ça allait aller. Quatre ans après on peut dire que le bilan est particulièrement positif”, estime de son côté Sylvaine Grévin, fondatrice de la Fédération nationale des victimes de féminicides.”Ce travail est essentiel”, martèle-t-elle. “Tout ce qui est bon à prendre, pour protéger les victimes et réduire le taux de récidive, on doit le mettre en place. On recense les féminicides conjugaux depuis cinq ans: dans 30% des cas, l’auteur du féminicide avait déjà été condamné par le passé pour violences conjugales”.Â