L’Iran accélère la production d’uranium hautement enrichi tout en jugeant l’arme atomique “inacceptable”
L’Iran a encore accéléré son rythme de production d’uranium hautement enrichi, selon un rapport confidentiel de l’AIEA, même si le chef de la diplomatie Abbas Araghchi a jugé samedi “inacceptable” l’arme atomique au moment où son pays est engagé dans des pourparlers avec les Etats-Unis.L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a noté une nette hausse de l’uranium enrichi à 60%, seuil proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire, d’après un bilan d’étape consulté par l’AFP à une semaine d’une réunion du Conseil des gouverneurs à Vienne.Le total s’élevait à 408,6 kg à la date du 17 mai, soit une augmentation de 133,8 kg sur les trois mois passés (à comparer +92 kg sur la période précédente).Quant à la quantité totale d’uranium enrichi, elle dépasse désormais de 45 fois la limite autorisée par l’accord conclu en 2015 avec les grandes puissances, s’élevant à 9247,6 kg.”Cette hausse considérable de la production par le seul Etat non-détenteur d’armes nucléaires à produire une telle matière nucléaire suscite une forte inquiétude”, écrit l’instance onusienne.L’Iran est “déterminé à achever son programme d’armement nucléaire”, a accusé Israël, ennemi juré du pouvoir iranien.- L’enrichissement au coeur des débats -Ce document a été divulgué alors que Washington et Téhéran mènent des discussions depuis plusieurs semaines pour tenter de trouver un accord et stopper cette escalade nucléaire.Elles achoppent pour l’heure sur la question de l’enrichissement d’uranium: les Etats-Unis demandent que l’Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement, arguant de son droit à se doter de capacités nucléaires civiles.”Si le problème est celui des armes nucléaires, oui, nous considérons également que ce type d’arme est inacceptable”, a déclaré Abbas Araghchi lors d’un discours télévisé. “Nous sommes d’accord avec eux sur cette question”, a-t-il ajouté en référence à la position américaine.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran se défend d’avoir de telles ambitions militaires mais souligne son droit au nucléaire civil notamment pour l’énergie, en vertu des dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l’Iran est signataire.”Ils ne peuvent pas avoir d’armes nucléaires”, a réitéré vendredi le président américain Donald Trump, estimant qu’Iran et Etats-Unis étaient “assez proches d’un accord”.Abbas Araghchi avait toutefois tempéré tout optimisme dans un message publié jeudi sur X, dans lequel il affirme n’être “pas sûr” de l'”imminence” d’un accord.- Inspecteurs américains ? -Ennemis depuis quatre décennies, Téhéran et Washington ont tenu le 23 mai à Rome un cinquième cycle de pourparlers sous la médiation du sultanat d’Oman. M. Araghchi et son interlocuteur américain Steve Witkoff se sont quittés sans avancée notable mais se disent prêts à de nouvelles discussions. Aucune date n’a pour le moment été fixée.En cas d’accord avec Washington, l’Iran a affirmé mercredi qu’il pourrait autoriser sur son sol des inspecteurs américains de l’AIEA, l’agence onusienne du nucléaire.”Si des questions sont soulevées, qu’un accord est conclu et que les demandes de l’Iran sont prises en compte, alors nous reconsidérerons la possibilité d’accepter des inspecteurs américains” de l’AIEA, a déclaré Mohammad Eslami, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).Il s’agirait d’une première depuis la Révolution islamique de 1979, selon le chercheur Ali Vaez, spécialiste de l’Iran à l’International Crisis Group, un cercle de réflexion américain.L’AIEA a par ailleurs déploré samedi la coopération “moins que satisfaisante” de l’Iran, dans un second rapport préparé par l’instance onusienne à la demande cette fois des Occidentaux lors de leur résolution critique de novembre.”L’Iran a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l’agence et a nettoyé” des lieux, “ce qui a entravé les activités de vérification” dans trois sites non déclarés, à savoir Lavisan-Shian, Varamin et Turquzabad, déplore l’Agence.Durant son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait retiré unilatéralement son pays d’un accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015 et rétabli de lourdes sanctions américaines à l’encontre de Téhéran.En représailles, l’Iran s’est affranchi de certaines obligations, accélérant notamment l’enrichissement d’uranium bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord.M. Trump cherche dorénavant à négocier un nouveau texte mais menace d’un recours à l’option militaire en cas d’échec de la diplomatie. sbr-ap-kym-bg/anb
L’Iran accélère la production d’uranium hautement enrichi tout en jugeant l’arme atomique “inacceptable”
L’Iran a encore accéléré son rythme de production d’uranium hautement enrichi, selon un rapport confidentiel de l’AIEA, même si le chef de la diplomatie Abbas Araghchi a jugé samedi “inacceptable” l’arme atomique au moment où son pays est engagé dans des pourparlers avec les Etats-Unis.L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a noté une nette hausse de l’uranium enrichi à 60%, seuil proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire, d’après un bilan d’étape consulté par l’AFP à une semaine d’une réunion du Conseil des gouverneurs à Vienne.Le total s’élevait à 408,6 kg à la date du 17 mai, soit une augmentation de 133,8 kg sur les trois mois passés (à comparer +92 kg sur la période précédente).Quant à la quantité totale d’uranium enrichi, elle dépasse désormais de 45 fois la limite autorisée par l’accord conclu en 2015 avec les grandes puissances, s’élevant à 9247,6 kg.”Cette hausse considérable de la production par le seul Etat non-détenteur d’armes nucléaires à produire une telle matière nucléaire suscite une forte inquiétude”, écrit l’instance onusienne.L’Iran est “déterminé à achever son programme d’armement nucléaire”, a accusé Israël, ennemi juré du pouvoir iranien.- L’enrichissement au coeur des débats -Ce document a été divulgué alors que Washington et Téhéran mènent des discussions depuis plusieurs semaines pour tenter de trouver un accord et stopper cette escalade nucléaire.Elles achoppent pour l’heure sur la question de l’enrichissement d’uranium: les Etats-Unis demandent que l’Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement, arguant de son droit à se doter de capacités nucléaires civiles.”Si le problème est celui des armes nucléaires, oui, nous considérons également que ce type d’arme est inacceptable”, a déclaré Abbas Araghchi lors d’un discours télévisé. “Nous sommes d’accord avec eux sur cette question”, a-t-il ajouté en référence à la position américaine.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran se défend d’avoir de telles ambitions militaires mais souligne son droit au nucléaire civil notamment pour l’énergie, en vertu des dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l’Iran est signataire.”Ils ne peuvent pas avoir d’armes nucléaires”, a réitéré vendredi le président américain Donald Trump, estimant qu’Iran et Etats-Unis étaient “assez proches d’un accord”.Abbas Araghchi avait toutefois tempéré tout optimisme dans un message publié jeudi sur X, dans lequel il affirme n’être “pas sûr” de l'”imminence” d’un accord.- Inspecteurs américains ? -Ennemis depuis quatre décennies, Téhéran et Washington ont tenu le 23 mai à Rome un cinquième cycle de pourparlers sous la médiation du sultanat d’Oman. M. Araghchi et son interlocuteur américain Steve Witkoff se sont quittés sans avancée notable mais se disent prêts à de nouvelles discussions. Aucune date n’a pour le moment été fixée.En cas d’accord avec Washington, l’Iran a affirmé mercredi qu’il pourrait autoriser sur son sol des inspecteurs américains de l’AIEA, l’agence onusienne du nucléaire.”Si des questions sont soulevées, qu’un accord est conclu et que les demandes de l’Iran sont prises en compte, alors nous reconsidérerons la possibilité d’accepter des inspecteurs américains” de l’AIEA, a déclaré Mohammad Eslami, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).Il s’agirait d’une première depuis la Révolution islamique de 1979, selon le chercheur Ali Vaez, spécialiste de l’Iran à l’International Crisis Group, un cercle de réflexion américain.L’AIEA a par ailleurs déploré samedi la coopération “moins que satisfaisante” de l’Iran, dans un second rapport préparé par l’instance onusienne à la demande cette fois des Occidentaux lors de leur résolution critique de novembre.”L’Iran a, à plusieurs reprises, soit pas répondu, soit pas fourni de réponses techniquement crédibles aux questions de l’agence et a nettoyé” des lieux, “ce qui a entravé les activités de vérification” dans trois sites non déclarés, à savoir Lavisan-Shian, Varamin et Turquzabad, déplore l’Agence.Durant son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait retiré unilatéralement son pays d’un accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015 et rétabli de lourdes sanctions américaines à l’encontre de Téhéran.En représailles, l’Iran s’est affranchi de certaines obligations, accélérant notamment l’enrichissement d’uranium bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord.M. Trump cherche dorénavant à négocier un nouveau texte mais menace d’un recours à l’option militaire en cas d’échec de la diplomatie. sbr-ap-kym-bg/anb
Seul sur un atoll polynésien pendant 240 jours pour repenser notre lien au vivant
Il est biologiste marin et a vécu près de huit mois sur un atoll isolé de l’archipel des Tuamotu, en Polynésie française. Une expérience scientifique et humaine inédite, en autonomie complète, par laquelle Matthieu Juncker a voulu réconcilier rigueur des données et vécu émotionnel. De retour depuis fin février en Nouvelle-Calédonie, où il vit, le quadragénaire partage son aventure à travers des conférences, tout en travaillant sur des articles scientifiques. Un film est également en cours de montage à Paris.”La donnée est une chose, mais voir les coraux mourir sous mes yeux a provoqué une émotion que je n’avais jamais ressentie”, confie à l’AFP M. Juncker. Cette immersion prolongée lui a permis d’observer de près les bouleversements écologiques à l’oeuvre dans cette partie du Pacifique Sud. Son premier article portera sur l’état de santé du récif corallien, affecté par une vague de chaleur marine d’une ampleur inédite dans cet océan. “Un tiers du récif est mort. La température de l’eau est restée à 30,5 degrés pendant plus de cinq semaines, jusqu’à six mètres de profondeur”, témoigne-t-il.Deux autres publications porteront sur le titi, ou chevalier des Tuamotu, un oiseau endémique. L’une analysera l’effondrement de sa population, tombée d’environ 185 individus en 2003 à une soixantaine en 2024. L’autre détaillera des comportements jusque-là méconnus, parfois en contradiction avec la littérature scientifique. “Ce que j’ai appris, c’est que beaucoup de choses que je pensais savoir étaient fausses”, observe-t-il.- “Tellement insignifiant” -Pour le scientifique, ce type de voyage au long cours permet une observation fine, impossible lors des missions scientifiques classiques où le temps est compté. Il a ainsi enrichi les connaissances sur les crabes de cocotiers, en observant des comportements en mer jusque-là insoupçonnés, alors qu’on pensait qu’ils ne s’y rendaient que pour se reproduire.Mais au-delà des résultats, cette expédition fut aussi une traversée intérieure. La durée, l’isolement, l’environnement mouvant – où les tempêtes déplacent en une nuit des centaines de mètres cubes de sable, modifiant la physionomie du motu (îlot) – l’ont confronté à une forme de vertige.”On se sent tellement insignifiant au milieu du lagon, la nuit, sous le ciel étoilé.” Il évoque une solitude parfois violente, ressentie “comme un poignard dans le ventre”, mais aussi un fort sentiment d’appartenance au vivant. “J’étais hypersensible à mon environnement”, souligne le naturaliste, motivé par le désir, à son échelle, de contribuer à la préservation du milieu.L’expérience a toutefois été interrompue par l’insurrection en Nouvelle-Calédonie en mai 2024. Incapable de joindre ses proches par téléphone satellite, il décide de quitter l’atoll pour les retrouver. Mais y retourne après un mois et demi d’interruption, pour achever sa mission.Depuis, il raconte cette aventure dans des conférences, défendant une approche sensible de la recherche, convaincu qu'”une exploration ne vaut que si elle est partagée”. Son passage a suscité un élan local: une association dédiée à la protection de ces écosystèmes fragiles a été créée le 15 janvier. Elle regroupe déjà 180 membres issus des motus voisins.Le grand public devrait découvrir bientôt son histoire au cinéma. Un documentaire, tiré de près de 300 heures de rushs, coproduit par Galatée Films – qui a notamment produit “Microcosmos” -, France Télévisions et Ushuaïa, est attendu à l’automne.
Seul sur un atoll polynésien pendant 240 jours pour repenser notre lien au vivant
Il est biologiste marin et a vécu près de huit mois sur un atoll isolé de l’archipel des Tuamotu, en Polynésie française. Une expérience scientifique et humaine inédite, en autonomie complète, par laquelle Matthieu Juncker a voulu réconcilier rigueur des données et vécu émotionnel. De retour depuis fin février en Nouvelle-Calédonie, où il vit, le quadragénaire partage son aventure à travers des conférences, tout en travaillant sur des articles scientifiques. Un film est également en cours de montage à Paris.”La donnée est une chose, mais voir les coraux mourir sous mes yeux a provoqué une émotion que je n’avais jamais ressentie”, confie à l’AFP M. Juncker. Cette immersion prolongée lui a permis d’observer de près les bouleversements écologiques à l’oeuvre dans cette partie du Pacifique Sud. Son premier article portera sur l’état de santé du récif corallien, affecté par une vague de chaleur marine d’une ampleur inédite dans cet océan. “Un tiers du récif est mort. La température de l’eau est restée à 30,5 degrés pendant plus de cinq semaines, jusqu’à six mètres de profondeur”, témoigne-t-il.Deux autres publications porteront sur le titi, ou chevalier des Tuamotu, un oiseau endémique. L’une analysera l’effondrement de sa population, tombée d’environ 185 individus en 2003 à une soixantaine en 2024. L’autre détaillera des comportements jusque-là méconnus, parfois en contradiction avec la littérature scientifique. “Ce que j’ai appris, c’est que beaucoup de choses que je pensais savoir étaient fausses”, observe-t-il.- “Tellement insignifiant” -Pour le scientifique, ce type de voyage au long cours permet une observation fine, impossible lors des missions scientifiques classiques où le temps est compté. Il a ainsi enrichi les connaissances sur les crabes de cocotiers, en observant des comportements en mer jusque-là insoupçonnés, alors qu’on pensait qu’ils ne s’y rendaient que pour se reproduire.Mais au-delà des résultats, cette expédition fut aussi une traversée intérieure. La durée, l’isolement, l’environnement mouvant – où les tempêtes déplacent en une nuit des centaines de mètres cubes de sable, modifiant la physionomie du motu (îlot) – l’ont confronté à une forme de vertige.”On se sent tellement insignifiant au milieu du lagon, la nuit, sous le ciel étoilé.” Il évoque une solitude parfois violente, ressentie “comme un poignard dans le ventre”, mais aussi un fort sentiment d’appartenance au vivant. “J’étais hypersensible à mon environnement”, souligne le naturaliste, motivé par le désir, à son échelle, de contribuer à la préservation du milieu.L’expérience a toutefois été interrompue par l’insurrection en Nouvelle-Calédonie en mai 2024. Incapable de joindre ses proches par téléphone satellite, il décide de quitter l’atoll pour les retrouver. Mais y retourne après un mois et demi d’interruption, pour achever sa mission.Depuis, il raconte cette aventure dans des conférences, défendant une approche sensible de la recherche, convaincu qu'”une exploration ne vaut que si elle est partagée”. Son passage a suscité un élan local: une association dédiée à la protection de ces écosystèmes fragiles a été créée le 15 janvier. Elle regroupe déjà 180 membres issus des motus voisins.Le grand public devrait découvrir bientôt son histoire au cinéma. Un documentaire, tiré de près de 300 heures de rushs, coproduit par Galatée Films – qui a notamment produit “Microcosmos” -, France Télévisions et Ushuaïa, est attendu à l’automne.
Sudden hailstorm lashes Egypt’s Alexandria
An unseasonal rainstorm battered the Egyptian city of Alexandria on Saturday, flooding roads and damaging seafront businesses in the latest bout of erratic weather to hit the region.Hailstones pelted the city overnight, forcing people to flee cafes as gusts of wind blew the ice pellets through windows, according to footage posted on social media.Lightning lit up the skies and underpasses were submerged.Alexandria governor Ahmed Khaled Hassan raised the alert level and emergency crews worked through the morning to tow cars and clear debris.No casualties were reported, Egypt’s health ministry said.Storms are common along Egypt’s Mediterranean coast in winter, but media outlets described this spring event as “unprecedented”.Scientists warn extreme weather is becoming more frequent due to climate change, which drives both droughts and intense, unpredictable rainstorms.Alexandria is highly vulnerable to climate impacts, suffering from coastal erosion, rising sea levels and flooding from annual storms.The Mediterranean could rise by up to a metre (three feet) within three decades, according to the UN-mandated Intergovernmental Panel on Climate Change.Even under more optimistic forecasts, a 50-centimetre rise by 2050 would flood 30 percent of Alexandria, displace a quarter of its six million residents and cost 195,000 jobs.Authorities have begun mitigation efforts, including constructing a massive breakwater along the coast.
Google plaide contre la cession forcée de Chrome, avant un jugement décisif
Google a plaidé vendredi contre la cession de son navigateur internet Chrome, recommandé par le gouvernement américain à un juge fédéral chargé de déterminer la peine appliquée au groupe, reconnu coupable de monopole sur le marché de la recherche en ligne.Après trois semaines de débats achevés début mai, l’audience de vendredi a été consacrée aux plaidoiries, avant la décision du juge, attendue d’ici août.Le ministère américain de la Justice réclame la cession du navigateur Chrome par Google ainsi que l’interdiction de passer des accords d’exclusivité avec des fabricants de smartphones pour installer son moteur de recherche par défaut.Il demande aussi que le géant technologique soit contraint de partager les données qu’il utilise pour produire les résultats de recherches sur son moteur.”Un Chrome scindé (de Google) ne serait que l’ombre de ce qu’il est aujourd’hui”, a prévenu l’avocat de l’entreprise, John Schmidtlein. “Je ne vois pas comment on peut dire que la concurrence sera renforcée.”Il a souligné que “80% des utilisateurs de Chrome (vivaient) hors des Etats-Unis”. En forçant Google à se défaire de son navigateur, “vous affecteriez tous ces gens”, selon lui.”Chrome est leur fenêtre sur le monde”, a-t-il insisté.Google propose des mesures beaucoup plus limitées, notamment la possibilité donnée aux équipementiers téléphoniques de pré-installer sa boutique d’applications Google Play mais pas Chrome ou le moteur de recherche.”Google soutient qu’une scission serait extrême”, a répliqué le représentant du gouvernement David Dahlquist, “mais ce genre d’opérations est commun dans ce type de dossier et a été réalisé avec succès dans d’autres affaires de concurrence.”- “Davantage de flexibilité” -John Schmidtlein a affirmé que le gouvernement n’avait pas apporté la preuve que les concurrents du groupe auraient pris davantage de parts de marché sans les fameux accords d’exclusivité.Il a mentionné l’exemple de l’opérateur téléphonique américain Verizon qui, bien qu’ayant racheté le moteur de recherche Yahoo! en 2017, avait préféré installer celui de Google sur ses smartphones – sans même être lié au groupe californien par contrat.Parmi la centaine de témoins qui ont été entendus au procès, “personne n’a dit: si j’avais eu plus de flexibilité, j’aurais pré-installé Bing”, le moteur de recherche de Microsoft, principal concurrent de Google sur ce marché, a clamé John Schmidtlein.Apple, à qui Google verse plus de 20 milliards de dollars par an pour installer son moteur par défaut sur les iPhone, “a demandé à plusieurs reprises davantage de flexibilité”, a rétorqué David Dahlquist.”Et Google a répondu: pas (d’installation par) défaut, pas de partage des revenus”, a-t-il rappelé, sur la foi de documents versés au dossier.L’enjeu de ce procès est majeur pour Google, dont l’activité de recherche est déjà sous pression des assistants d’intelligence artificielle (IA) générative concurrents, de ChatGPT à Perplexity, capables, eux aussi, d’aller chercher des informations sur internet.- “Google à genoux” -“C’est extrêmement important pour Google”, a résumé John Schmidtlein. “C’est extrêmement important pour l’innovation.””Nous sommes à un point d’inflexion”, a plaidé David Dahlquist, “qui a le potentiel de changer ce marché pour les générations à venir.”Les parties ont également évoqué, à l’invitation du juge, le possible partage des données réclamé par le gouvernement.”Nous ne cherchons pas à mettre Google à genoux”, a déclaré Adam Sever du ministère de la Justice, “mais nous voulons nous assurer qu’il soit possible de lui faire concurrence.”John Schmidtlein, lui, a fait valoir que les données en question contenaient bien plus que des informations sur le parcours des internautes en ligne. Il a assuré que, pour Google, cela reviendrait à offrir le produit d’investissements humains et financiers considérables effectués sur des décennies.”Il est impossible de compter le nombre de ces algorithmes inventés par des ingénieurs de Google et qui n’ont rien à voir avec les données de recherche récoltées”, a insisté l’avocat du groupe.Or, le ministère de la Justice “nous dit: donnez-nous tout ce qu’il faut pour (que des concurrents puissent) atteindre votre niveau d’ingéniosité”. Pour lui, “ce n’est pas proportionné” aux infractions commises par Google dans ce dossier.
Google plaide contre la cession forcée de Chrome, avant un jugement décisif
Google a plaidé vendredi contre la cession de son navigateur internet Chrome, recommandé par le gouvernement américain à un juge fédéral chargé de déterminer la peine appliquée au groupe, reconnu coupable de monopole sur le marché de la recherche en ligne.Après trois semaines de débats achevés début mai, l’audience de vendredi a été consacrée aux plaidoiries, avant la décision du juge, attendue d’ici août.Le ministère américain de la Justice réclame la cession du navigateur Chrome par Google ainsi que l’interdiction de passer des accords d’exclusivité avec des fabricants de smartphones pour installer son moteur de recherche par défaut.Il demande aussi que le géant technologique soit contraint de partager les données qu’il utilise pour produire les résultats de recherches sur son moteur.”Un Chrome scindé (de Google) ne serait que l’ombre de ce qu’il est aujourd’hui”, a prévenu l’avocat de l’entreprise, John Schmidtlein. “Je ne vois pas comment on peut dire que la concurrence sera renforcée.”Il a souligné que “80% des utilisateurs de Chrome (vivaient) hors des Etats-Unis”. En forçant Google à se défaire de son navigateur, “vous affecteriez tous ces gens”, selon lui.”Chrome est leur fenêtre sur le monde”, a-t-il insisté.Google propose des mesures beaucoup plus limitées, notamment la possibilité donnée aux équipementiers téléphoniques de pré-installer sa boutique d’applications Google Play mais pas Chrome ou le moteur de recherche.”Google soutient qu’une scission serait extrême”, a répliqué le représentant du gouvernement David Dahlquist, “mais ce genre d’opérations est commun dans ce type de dossier et a été réalisé avec succès dans d’autres affaires de concurrence.”- “Davantage de flexibilité” -John Schmidtlein a affirmé que le gouvernement n’avait pas apporté la preuve que les concurrents du groupe auraient pris davantage de parts de marché sans les fameux accords d’exclusivité.Il a mentionné l’exemple de l’opérateur téléphonique américain Verizon qui, bien qu’ayant racheté le moteur de recherche Yahoo! en 2017, avait préféré installer celui de Google sur ses smartphones – sans même être lié au groupe californien par contrat.Parmi la centaine de témoins qui ont été entendus au procès, “personne n’a dit: si j’avais eu plus de flexibilité, j’aurais pré-installé Bing”, le moteur de recherche de Microsoft, principal concurrent de Google sur ce marché, a clamé John Schmidtlein.Apple, à qui Google verse plus de 20 milliards de dollars par an pour installer son moteur par défaut sur les iPhone, “a demandé à plusieurs reprises davantage de flexibilité”, a rétorqué David Dahlquist.”Et Google a répondu: pas (d’installation par) défaut, pas de partage des revenus”, a-t-il rappelé, sur la foi de documents versés au dossier.L’enjeu de ce procès est majeur pour Google, dont l’activité de recherche est déjà sous pression des assistants d’intelligence artificielle (IA) générative concurrents, de ChatGPT à Perplexity, capables, eux aussi, d’aller chercher des informations sur internet.- “Google à genoux” -“C’est extrêmement important pour Google”, a résumé John Schmidtlein. “C’est extrêmement important pour l’innovation.””Nous sommes à un point d’inflexion”, a plaidé David Dahlquist, “qui a le potentiel de changer ce marché pour les générations à venir.”Les parties ont également évoqué, à l’invitation du juge, le possible partage des données réclamé par le gouvernement.”Nous ne cherchons pas à mettre Google à genoux”, a déclaré Adam Sever du ministère de la Justice, “mais nous voulons nous assurer qu’il soit possible de lui faire concurrence.”John Schmidtlein, lui, a fait valoir que les données en question contenaient bien plus que des informations sur le parcours des internautes en ligne. Il a assuré que, pour Google, cela reviendrait à offrir le produit d’investissements humains et financiers considérables effectués sur des décennies.”Il est impossible de compter le nombre de ces algorithmes inventés par des ingénieurs de Google et qui n’ont rien à voir avec les données de recherche récoltées”, a insisté l’avocat du groupe.Or, le ministère de la Justice “nous dit: donnez-nous tout ce qu’il faut pour (que des concurrents puissent) atteindre votre niveau d’ingéniosité”. Pour lui, “ce n’est pas proportionné” aux infractions commises par Google dans ce dossier.