Macron en visite d’Etat début décembre en Arabie saoudite

Le président français Emmanuel Macron effectuera une visite d’Etat du 2 au 4 décembre en Arabie saoudite afin de renforcer, avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, le partenariat entre les deux pays, de la défense à l’économie du futur.Les deux dirigeants entendent notamment “approfondir les coopérations dans des domaines stratégiques” tels que la défense et la sécurité, la transition énergétique et la connectivité, a précisé la présidence française dans un communiqué.”Les discussions porteront également sur les domaines d’investissement d’avenir, à l’instar de la fintech, du cyber et de l’intelligence artificielle, alors que la France organisera en février prochain le Sommet pour l’Action sur l’IA”, a ajouté l’Elysée.Emmanuel Macron participera aussi à cette occasion au One Water Summit, qui se tiendra à Ryad le 3 décembre, en marge de la COP16 sur la lutte contre la désertification.Le puissant prince héritier – un temps paria après l’assassinat en 2018 en Turquie du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, que le renseignement américain lui avait imputé – est depuis redevenu un acteur incontournable sur la scène internationale.Il a lui-même effectué deux visites en France en juillet 2022 et juin 2023, malgré l’indignation des défenseurs des droits humains.- Fintech et IA -La dernière visite d’Emmanuel Macron en Arabie remonte quant à elle au 4 décembre 2021. Le président français avait alors été l’un des premiers dirigeants occidentaux à s’y rendre après l’affaire Kashoggi.Mohammed ben Salmane, dit “MBS”, entend diversifier l’économie du royaume, premier exportateur mondial de brut, pour le projeter vers un potentiel avenir sans pétrole, et escompte notamment faire du tourisme un pilier de son développement.La France et l’Arabie saoudite ont signé en 2018 un accord de dix ans pour le développement touristique et culturel de la région d’Al-Ula (Nord-Ouest), particulièrement riche en vestiges archéologiques et paysages d’exception.L’ex-ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est depuis 2023 à la tête de l’agence française de développement d’Al-Ula (Afalula). La région, qui dispose déjà d’un aéroport, devrait pouvoir recevoir entre 1,5 et 2,5 millions de visiteurs par an.En octobre, le royaume a inauguré Sindalah, une station balnéaire de luxe sur la mer Rouge, premier projet de la mégapole futuriste Neom à voir le jour, malgré des doutes persistants quant à la viabilité de ce mégaprojet.- Investissements -La monarchie pétrolière est aussi seule candidate à l’organisation du Mondial-2034 de football pour lequel elle a déjà annoncé la construction de 11 nouveaux stades.De son côté, la France ambitionne d’attirer de nouveaux investissements saoudiens, notamment dans la tech, l’IA et la transition écologique, mais également le sport et le tourisme.L’annonce de la visite présidentielle survient alors qu’Emmanuel Macron a réuni vendredi une trentaine de dirigeants d’entreprises saoudiennes à l’Elysée autour d’un déjeuner, les exhortant à davantage investir en France.Parmi les convives figuraient le directeur général du géant pétrolier Saudi Aramco, celui du fonds souverain Public Investment Fund (PIF) ainsi que des patrons de groupes de l’énergie et de l’aéronautique.Le chef de l’Etat les a appelés à considérer la France comme une porte d’entrée en Europe pour leurs investissements, et a souhaité qu’à l’inverse l’Arabie saoudite, compte tenu de son rôle dans la région, soit aussi une porte d’entrée des investissements français au Moyen-Orient.En 2023, le royaume était le deuxième partenaire commercial de la France au Proche et Moyen-Orient. L’aéronautique, le tourisme et les produits pharmaceutiques constituent les piliers des échanges économiques entre les deux pays.

Drogue et frais de mandat: Braun-Pivet saisit le déontologue du cas du député LFI Andy Kerbrat

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a annoncé vendredi avoir saisi le déontologue de l’institution du cas du député LFI Andy Kerbrat, dont Mediapart a révélé qu’il aurait pioché dans son avance de frais de mandat (AFM) pour acheter de la drogue.”Etre député, c’est avoir un devoir d’exemplarité. Les faits relatés par Mediapart concernant le député Andy Kerbrat sont d’une extrême gravité”, a commenté Mme Braun-Pivet sur X.”J’ai saisi le déontologue pour qu’il procède sans délai à un contrôle de ses dépenses. Si les faits sont avérés, je saisirai la justice”, a-t-elle poursuivi.Selon une enquête publiée vendredi par Mediapart, le député de Loire-Atlantique, âgé de 34 ans, a utilisé son compte AFM, abondé chaque mois de 4.700 euros environ par l’Assemblée nationale, pour financer sa consommation de stupéfiants.L’élu avait été contrôlé le 17 octobre par la police dans le métro parisien en train d’acheter de la 3-MMC, une drogue de synthèse en plein essor en France. Il avait alors annoncé entamer un “protocole de soins” et vouloir “se battre” contre son addiction afin de pouvoir reprendre son activité parlementaire.Selon Mediapart, le député, actuellement visé par une procédure judiciaire, a connu d’importantes difficultés financières du fait de son addiction. Dans ce contexte, il a “utilisé son AFM pour virer directement de l’argent sur son compte personnel”, affirme Mediapart.M. Kerbrat a reconnu auprès du média d’investigation avoir “fait n’importe quoi” avec ses frais de mandat, admettant avoir pioché dans cette enveloppe d’argent public pour son train de vie personnel. Mais il indique avoir ensuite “remboursé ces dépenses interdites”, selon Mediapart.L’utilisation de l’AFM par les députés, a rappelé Mme Braun-Pivet dans un communiqué, est “strictement encadrée” et “doit faire l’objet de justifications pour toute dépense engagée”.”Chaque année, un tiers des députés sont tirés au sort pour être contrôlés”, a-t-elle également précisé. La situation de M. Kerbrat n’a été examinée ni en 2023 ni en 2024, mais il était “prévu qu’elle le soit dans les jours qui viennent au titre des contrôles de fin de mandat, qui sont en cours”, a-t-elle ajouté.”La justice sera saisie en cas de détournement d’argent public, a fortiori pour financer des dépenses illicites”, a conclu la présidente de l’Assemblée.

Eric Coquerel juge le militant propalestinien Elias d’Imzalène “plus respectable” que Retailleau

Le député LFI Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée, a estimé vendredi que le militant propalestinien Elias d’Imzalène, qui a été jugé pour avoir appelé à “l’intifada” à Paris, était certainement “plus respectable” que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.Eric Coquerel était interrogé sur RMC sur sa présence à une manifestation à Saint-Denis jeudi soir contre la tenue du match de football France-Israël, pour dénoncer un “génocide” à Gaza. Le militant propalestinien Elias d’Imzalène était également à cette manifestation. Le 8 septembre, lors d’un rassemblement place de la Nation à Paris, il avait incité les participants à “mener l’intifada à Paris, dans nos banlieues, dans nos quartiers” pour que “bientôt Jérusalem” soit “libérée”.Des propos qui lui ont valu d’être jugé le mois dernier pour provocation publique à la haine. Le tribunal n’a pas encore rendu son jugement. “Je n’ai pas vu que j’étais à côté de cette personne”, a assuré vendredi Eric Coquerel en précisant qu’à ses yeux, le slogan “Intifada à Paris” n’avait “pas de sens”.Le mot intifada, qui signifie soulèvement en arabe, renvoie à la révolte des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza contre Israël, déclenchée en décembre 1987 et en septembre 2000.”Dans une manifestation, vous n’êtes pas forcément à côté de personnes avec qui vous êtes d’accord sur tel ou tel sujet”, a poursuivi le député de Seine-Saint-Denis.”Moi, j’ai manifesté par exemple en soutien aux Kurdes à Paris. Pas très loin, il y avait M. Retailleau qui était là. Est-ce qu’on va m’interroger en me disant +M. Coquerel, attention, vous avez M. Retailleau…+? Non, je vous dirai que la cause est juste”, a-t-il également argumenté.”Je pense que cette personne”, Elias d’Imzalène, “est certainement plus respectable vu ce que M. Retailleau sort aujourd’hui, qui emprunte à l’extrême droite beaucoup de son vocabulaire”, a-t-il conclu.Etait également présente jeudi soir à la manifestation à Saint-Denis la députée LFI Ersilia Soudais, qui avait par ailleurs exercé en septembre son droit de visite pour se rendre auprès d’Elias d’Imzalène, qui était en garde à vue, afin de lui exprimer “tout (s)on soutien”.”En se mettant aux côtés d’une personne qui visiblement est revendiquée islamiste, cela vient dévoyer le combat légitime du peuple palestinien”, a dénoncé sur CNews le porte-parole du PCF Léon Deffontaines, en dénonçant une “erreur grave” commise selon lui par les deux élus LFI. 

Dérapage budgétaire: Borne concède avoir été “alertée” fin 2023 mais estime avoir pris sa part

L’ancienne Première ministre Elisabeth Borne a reconnu vendredi avoir été “alertée” fin 2023 sur le “caractère critique” de la situation budgétaire, mais a estimé avoir “pris (sa) part” dans la maîtrise des comptes publics.Auditionnée au Sénat dans le cadre d’une mission d’information sur la dérive des comptes publics, l’ancienne locataire de Matignon a notamment été appelée à s’expliquer sur l’explosion du déficit, qui atteindra 6,1% du PIB en 2024, contre les 4,4% initialement prévus dans le budget de l’Etat qu’elle avait elle-même présenté à l’automne 2023.”Traditionnellement, ce qu’on attend du gouvernement, c’est qu’il prenne des mesures pour maîtriser les dépenses. Je pense en avoir pris largement ma part”, a lancé la députée Renaissance du Calvados. “Ce n’est pas par plaisir qu’on mène trois réformes de l’assurance chômage. Ce n’est pas par plaisir qu’on mène une réforme des retraites dont on ne peut pas dire qu’elle ait été extrêmement populaire”, a-t-elle ajouté.Les sénateurs l’ont également interrogée sur une note interne transmise par son ministre de l’Economie Bruno Le Maire le 13 décembre 2023, qui lui recommandait de “partager largement le caractère critique de (la) situation budgétaire, à la fois au sein du gouvernement mais également dans l’opinion publique”.Elisabeth Borne a confirmé l’existence et le contenu de ce courrier, qu’elle a qualifié “d’alerte”. Il s’agissait de “premières indications” sur un dérapage possible des recettes de l’Etat, “mais sans qu’on soit en mesure, à ce moment-là, de savoir quel était l’ordre de grandeur”, a-t-elle martelé.”Il n’y a pas un signal d’alarme, ni adressé au ministre de l’Economie, ni que le ministre de l’Economie m’aurait transmis à l’époque”, a évacué Mme Borne. – “Prise de conscience” -Le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR), a fait part de son “étonnement” face à ces réponses. “On nous a dit à l’époque qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Et les mêmes qui nous ont dit ça vous écrivent en disant +Attention, il y a une situation critique+”, a-t-il regretté. “On a le sentiment après coup qu’il n’y a pas une prise de conscience à la hauteur de l’alerte”.”Je ne sais pas ce qu’on peut faire quand on est face à une information de ce type-là. On ne sait pas si on est en train de parler d’un écart de recette d’un milliard ou de 10 milliards, voire in fine, comme on l’apprendra bien plus tard, de 20 milliards”, s’est justifiée l’ex-Première ministre.Elle a par ailleurs semblé rejeter une partie de la responsabilité sur Bruno Le Maire. “En général, quand on est face à une situation très alarmante, le ministre (de l’Economie) vient rencontrer le Premier ministre”, a-t-elle remarqué, or cela n’a été le cas que “le 4 janvier” 2024. Elle a aussi noté qu’à l’époque, “l’essentiel de (son) énergie était mobilisée” à “la recherche d’un compromis sur la loi immigration” et non sur les finances publiques.Le Sénat, qui a notamment auditionné Bruno Le Maire et Gabriel Attal dans le cadre de cette mission d’information, rendra ses conclusions dans les prochains jours, avant le lancement d’une commission d’enquête sur le même sujet à l’Assemblée nationale.

Boeing strike will hurt Ethiopian Airlines growth: CEOFri, 15 Nov 2024 16:14:59 GMT

Africa’s biggest carrier, Ethiopian Airlines, is feeling the effects of a bitter seven-week strike at plane maker Boeing, its chief executive told AFP on Friday, warning that consequences could stretch into the longterm. Production of the American company’s best-selling 737 MAX, as well as the 777 jet, were halted by the strike that ended early this month and …

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La santé de huit maires sur dix est affectée par leur mandat, alerte une enquête de l’AMF

Plus de huit élus sur dix estiment que leur santé physique ou mentale est affectée par leur mandat, selon une enquête publiée vendredi par l’Association des maires de France (AMF), qui met en lumière leurs difficiles conditions d’exercice.Une usure qui se traduit par des troubles du sommeil chez 86% des maires interrogés, des coups de fatigue (91%), ou des moments de “lassitude” (90%): au total, 83% des élus jugent leur mandat usant pour leur santé, selon cette étude pilotée par deux sociologues du Centre de sociologie des organisations. Les causes de ces maux, qui génèrent souvent une importe charge mentale, sont variés: investissement démesuré, tensions, agressions, manque de moyens…  Les conditions de travail des maires comportent, selon l’étude, d’importants risques psychosociaux. Ainsi, 43% des édiles interrogés assurent travailler souvent de manière excessive, comme en témoigne la maire d’une commune de 16.000 habitants, qui estime lors d’un entretien donné dans le cadre de l’enquête avoir “perdu 5 ans d’espérance de vie” à cause d’un dossier. A la fatigue physique s’ajoute une composante mentale liée au stress. Selon l’enquête, 40% des maires déclarent être souvent sous pression. La charge mentale semble être un tabou chez les élus. Plus de la moitié d’entre eux assurent régulièrement cacher leurs émotions. La maire d’une commune de 9.000 habitants affirme même garder secret le fait qu’elle suit une psychothérapie. “Je pense que ce serait mal vu”, confie l’édile. Face à ces difficultés, quatre sur dix ont pensé à s’arrêter ou démissionner au cours de leur mandat actuel. Pour autant, l’étude démontre que des appréciations positives ressortent aussi de l’engagement des maires, comme le sentiment de faire quelque chose d’utile ou d’apprendre des choses nouvelles. L’enquête a été menée en ligne auprès de 5.000 maires. Plus de 3.000 ont rempli entièrement le questionnaire de 60 questions, précise l’AMF, indiquant que l’échantillon est représentatif de l’ensemble des édiles en mandat en avril 2024. La santé figure au menu du 106e Congrès des maires de France, qui s’ouvrira mardi à Paris, dans un contexte tendu entre l’Etat et les collectivités locales. Le Premier ministre Michel Barnier, qui a érigé la santé mentale en grande cause nationale de l’année 2025, sera présent. 

L’ex-secrétaire d’Etat Thierry Mandon condamné à 12 mois de prison avec sursis

L’ancien secrétaire d’Etat socialiste Thierry Mandon a été condamné vendredi à un an de prison avec sursis et 22.000 euros d’amende pour escroqueries en lien avec ses anciennes fonctions de directeur général de la Cité du design de Saint-Etienne.Thierry Mandon, 66 ans, a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne d'”escroqueries”, “tentative de détournement de biens publics par une personne dépositaire de l’autorité publique”, “faux et usage de faux en écriture” et “abus de biens sociaux”.Outre les peines de prison et d’amende, l’ancien directeur de la Cité du design de Saint-Etienne, de 2018 à 2022, est condamné à cinq ans d’inéligibilité ainsi qu’à une interdiction définitive de présider ou de diriger un établissement public, a indiqué vendredi le président du tribunal, en précisant que “l’ensemble est immédiatement exécutoire”.Il va ainsi devoir démissionner de son poste de secrétaire général du Conseil national du commerce, qu’il occupe depuis juin 2023, a reconnu son avocat Me André Buffard auprès de l’AFP.La décision de faire appel “est en réflexion”, a-t-il ajouté.Plusieurs délits financiers étaient reprochés à Thierry Mandon, entre 2019 et 2021, pour un montant total de 22.000 euros, lorsqu’il était à la fois directeur général de la Cité du design de Saint-Etienne et président de sa filiale commerciale, la SAS Cité Services.Il avait admis avoir produit de fausses factures pour faire financer, pour près de 15.000 euros, un escalier sur mesure à son domicile parisien et faire rembourser par Cité Services 43 voyages en TGV Paris – Saint-Etienne préalablement payés par la Cité du design, ainsi qu’un déplacement en Chine qui n’avait finalement pas eu lieu à cause du covid.Dénonçant “le méandre des explications ampoulées de Monsieur Mandon”, le représentant du parquet avait stigmatisé “le détournement de fonds publics, même s’il est minable par son montant, de la part d’une personnalité qui a eu un parcours politique remarquable”, mais une “fin de parcours de petit escroc, d’abuseur de société et de détourneur de fonds publics”.La défense avait plaidé coupable, tout en soulignant que l’intégralité des sommes détournées avait été remboursée par son client avant le signalement effectué en novembre 2022 par le président de la Cité du design, Marc Chassaubéné, également adjoint à la culture de Saint-Etienne.

Sous le feu des critiques, Michel Barnier démine la colère des départements

Opération déminage pour Michel Barnier: face à la colère grandissante des élus départementaux, inquiets de ne plus pouvoir assurer leurs missions sociales faute d’argent dans les caisses, le Premier ministre a promis vendredi une réduction “significative” de l’effort d’économies prévu dans le budget 2025.Des mesures d’urgences et une méthode de travail pour sortir la tête de l’eau. Pour son premier déplacement à un congrès d’élus depuis sa nomination, l’ancien président du conseil général de Savoie s’est employé à apaiser le courroux des élus des départements réunis en congrès à Angers.Dans la matinée, les discours ont porté sur une unique revendication: “Ne nous asphyxiez pas”.Les départements font face à une explosion de leurs dépenses sociales, par nature contracycliques, en matière de protection de l’enfance, d’aide aux personnes âgées dépendantes ou porteuses de handicap. Mais ils voient dans le même temps fondre leurs recettes tirées notamment des transactions immobilières, en pleine crise du secteur.Dans ce contexte déjà dégradé, le texte initial du budget 2025 prévoit de les faire participer au même titre que les autres collectivités pour redresser les comptes publics. Or selon l’association Départements de France, les départements seraient la strate de collectivités “la plus impactée”, avec une contribution à hauteur de 44% de l’effort de 5 milliards d’euros demandé aux élus locaux.Ces économies font partie de l’effort budgétaire de 60 milliards d’euros dans le projet de budget, actuellement en débat au Parlement et sur lequel le Premier ministre reconnaît qu’il devra “probablement” recourir à l’article 49-3.Très attendu, Michel Barnier a partiellement rassuré ses interlocuteurs, en répondant notamment à leur demande “d’arrêter de charger la barque” en matière de nouvelles dépenses “imposées par en haut”.”Je suis là pour vous dire que, tenant compte de votre situation très spécifique, nous allons réduire très significativement l’effort qui vous est demandé par le projet de loi de finances”, a déclaré le chef du gouvernement, dressant le constat d’un “modèle départemental” arrivé “à ses limites”.Il n’a toutefois pas avancé de chiffres sur la baisse de cette contribution, qui “dépendra de la discussion au Sénat”, a précisé Matignon.- 200 millions -Pour répondre à l’urgence, Michel Barnier a présenté cinq premières mesures. Outre la réduction de la contribution au fonds de réserve, il a accédé à la demande de relèvement de 0,5 point pour trois ans du plafond des droits de mutation à titre onéreux, prélevés sur les transactions immobilières, qui devrait rapporter un milliard d’euros.Il a également promis de revenir “a minima” sur le caractère rétroactif de la baisse du taux du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée, une aide à l’investissement.Sur l’autonomie et le handicap, une enveloppe de 200 millions d’euros sera débloquée pour 2025. Enfin, la hausse des cotisations à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales sera étalée sur quatre ans au lieu de trois.Michel Barnier a également tenu à rassurer les départements, en plein questionnement existentiel sur leur avenir, alors qu’ils étaient encore menacés de disparition il y a un an au nom de la simplification du millefeuille territorial.Début 2025, une “instance de pilotage partagée entre l’Etat et les départements” sera chargée notamment de réfléchir à la mise en place d’une “allocation sociale unique”.”Les départements sont et resteront les acteurs des politiques de solidarité humaine et territoriale”, a promis le Premier ministre.Il a par ailleurs plaidé pour une “contractualisation pluriannuelle qui anticipera et limitera l’évolution des dépenses des départements” et s’est dit également ouvert à un retour du cumul des mandats.”Je suis plutôt satisfait et vigilant”, a réagi François Sauvadet, président UDI (centre) de Départements de France, se félicitant de voir enfin reconnu “le rôle essentiel des départements pour la cohésion sociale et territoriale”.Il a toutefois prévenu que “la seule solidarité départementale ne pourra pas répondre aux enjeux de société devant lesquels sont placés les départements, dont le vieillissement de la population”.”Nous sommes très très loin du compte et c’est loin d’être suffisant pour nous permettre de monter correctement nos budgets 2025″, a regretté Jean-Luc Gleyze, président PS du groupe des départements dirigés par la gauche.A droite, le LR Nicolas Lacroix s’est montré plus conciliant. “On est rassurés, mais on attend maintenant plus précisément quel sera le juste effort demandé au départements”.