“Bloody Sunday” : au procès d’un soldat britannique, le récit de “tirs injustifiés” de l’armée

Au premier jour du procès d’un ancien soldat britannique, accusé de deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du “Bloody Sunday”, épisode sanglant du conflit nord-irlandais, l’accusation a décrit les tirs “injustifiés” des militaires ce jour-là.Aucun soldat n’a jusque-là été jugé pour ce “dimanche sanglant”, le 30 janvier 1972 à Londonderry, ville également connue sous le nom de Derry, quand des parachutistes britanniques avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant 13 morts.L’armée britannique avait affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de “terroristes” de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l’île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte.Malgré tous les témoignages contredisant cette version, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc.Surnommé “soldat F”, l’ancien parachutiste jugé depuis lundi est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression de ce rassemblement.En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Il comparait libre à son procès, qui doit durer plusieurs semaines.- “Intention de tuer” -Comme en décembre, il est apparu dissimulé derrière un rideau pour protéger son anonymat, ses avocats ayant fait valoir des risques pour sa sécurité.”Les tirs étaient injustifiés. Les civils (…) ne posaient aucune menace pour les soldats et ces derniers ne pouvaient pas croire à l’existence d’une menace”, a affirmé le représentant de l’accusation, Louis Mably, à l’ouverture des débats.”Les tirs (…) ont été menés avec l’intention de tuer, ou au moins avec l’intention de causer un préjudice vraiment grave”, a-t-il insisté.Avant l’ouverture de l’audience, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal en soutien aux familles des victimes a constaté un journaliste de l’AFP.”Il nous a fallu 53 ans pour en arriver là, et nous avons surmonté tous les obstacles”, a déclaré John McKinney, le frère de William McKinney, saluant “un jour crucial” dans son combat pour “obtenir justice”.Non loin de là, une poignée d’anciens combattants de l’armée britannique étaient également présents.”Beaucoup d’anciens combattants ressentent aujourd’hui de la frustration, de la colère, et se sentent trahis”, a déclaré David Johnstone, le président du Bureau des anciens combattants d’Irlande du Nord, une organisation chargée de soutenir les ex-soldats de l’armée britannique dans la province.- 3.500 morts en 30 ans -Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre “soldat F” en 2019. Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022.Le massacre du “Bloody Sunday” – immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 “Sunday Bloody Sunday” (1983) – avait eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA.Il est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de “Troubles” qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. En 1998, l’accord de paix du Vendredi Saint a mis un terme à ce conflit qui a fait quelque 3.500 morts.En 2010, à la suite de la plus longue enquête publique de l’histoire britannique qui avait reconnu l’innocence des victimes du “Bloody Sunday”, le Premier ministre de l’époque, David Cameron, avait présenté des excuses officielles, qualifiant d'”injustifiables” les faits survenus ce jour-là.Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ancien soldat britannique a été condamné: début 2023, une peine de trois ans avec sursis a été prononcée contre David Holden, qui avait tué un homme à un check-point en 1988.Une loi très critiquée votée en 2023 sous le précédent gouvernement conservateur et baptisée “Héritage et réconciliation” a mis fin à la plupart des poursuites pénales pour les crimes commis pendant la période des “Troubles”. Le Labour s’est engagé à abroger certaines dispositions.

“Bloody Sunday” : au procès d’un soldat britannique, le récit de “tirs injustifiés” de l’armée

Au premier jour du procès d’un ancien soldat britannique, accusé de deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du “Bloody Sunday”, épisode sanglant du conflit nord-irlandais, l’accusation a décrit les tirs “injustifiés” des militaires ce jour-là.Aucun soldat n’a jusque-là été jugé pour ce “dimanche sanglant”, le 30 janvier 1972 à Londonderry, ville également connue sous le nom de Derry, quand des parachutistes britanniques avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant 13 morts.L’armée britannique avait affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de “terroristes” de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l’île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte.Malgré tous les témoignages contredisant cette version, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc.Surnommé “soldat F”, l’ancien parachutiste jugé depuis lundi est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression de ce rassemblement.En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Il comparait libre à son procès, qui doit durer plusieurs semaines.- “Intention de tuer” -Comme en décembre, il est apparu dissimulé derrière un rideau pour protéger son anonymat, ses avocats ayant fait valoir des risques pour sa sécurité.”Les tirs étaient injustifiés. Les civils (…) ne posaient aucune menace pour les soldats et ces derniers ne pouvaient pas croire à l’existence d’une menace”, a affirmé le représentant de l’accusation, Louis Mably, à l’ouverture des débats.”Les tirs (…) ont été menés avec l’intention de tuer, ou au moins avec l’intention de causer un préjudice vraiment grave”, a-t-il insisté.Avant l’ouverture de l’audience, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal en soutien aux familles des victimes a constaté un journaliste de l’AFP.”Il nous a fallu 53 ans pour en arriver là, et nous avons surmonté tous les obstacles”, a déclaré John McKinney, le frère de William McKinney, saluant “un jour crucial” dans son combat pour “obtenir justice”.Non loin de là, une poignée d’anciens combattants de l’armée britannique étaient également présents.”Beaucoup d’anciens combattants ressentent aujourd’hui de la frustration, de la colère, et se sentent trahis”, a déclaré David Johnstone, le président du Bureau des anciens combattants d’Irlande du Nord, une organisation chargée de soutenir les ex-soldats de l’armée britannique dans la province.- 3.500 morts en 30 ans -Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre “soldat F” en 2019. Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022.Le massacre du “Bloody Sunday” – immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 “Sunday Bloody Sunday” (1983) – avait eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA.Il est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de “Troubles” qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. En 1998, l’accord de paix du Vendredi Saint a mis un terme à ce conflit qui a fait quelque 3.500 morts.En 2010, à la suite de la plus longue enquête publique de l’histoire britannique qui avait reconnu l’innocence des victimes du “Bloody Sunday”, le Premier ministre de l’époque, David Cameron, avait présenté des excuses officielles, qualifiant d'”injustifiables” les faits survenus ce jour-là.Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ancien soldat britannique a été condamné: début 2023, une peine de trois ans avec sursis a été prononcée contre David Holden, qui avait tué un homme à un check-point en 1988.Une loi très critiquée votée en 2023 sous le précédent gouvernement conservateur et baptisée “Héritage et réconciliation” a mis fin à la plupart des poursuites pénales pour les crimes commis pendant la période des “Troubles”. Le Labour s’est engagé à abroger certaines dispositions.

African players in Europe: Subdued Salah grabs win for LiverpoolMon, 15 Sep 2025 14:35:42 GMT

Mohamed Salah ended a quiet Premier League performance on a high note at the weekend, converting an 95th-minute penalty to snatch a 1-0 win for Liverpool at Burnley. Liverpool are the first side in Premier League history to win four consecutive games with winning goals scored in the final 10 minutes or later. The dramatic victory maintained …

African players in Europe: Subdued Salah grabs win for LiverpoolMon, 15 Sep 2025 14:35:42 GMT Read More »

S.Sudan opposition calls for mobilisation of forces for ‘regime change’Mon, 15 Sep 2025 14:33:10 GMT

South Sudan’s opposition called Monday for an armed mobilisation to carry out “regime change” in response to plans to put its leader on trial for treason and crimes against humanity.A fragile power-sharing deal between President Salva Kiir and his long-time rival, Riek Machar, has been unravelling for months, threatening to return the young nation to …

S.Sudan opposition calls for mobilisation of forces for ‘regime change’Mon, 15 Sep 2025 14:33:10 GMT Read More »

Israel attack aimed to halt Gaza talks, Qatar emir tells emergency summit

Qatar’s emir accused Israel of trying to derail Gaza ceasefire efforts with its attack on Hamas in Doha, as Arab and Muslim leaders held emergency talks on Monday to discuss a unified response.The joint Arab League and Organisation of Islamic Cooperation summit was called by Qatar to pile pressure on Israel, which has been facing mounting calls to end the war and humanitarian crisis in Gaza.Hamas says top officials survived last week’s air strike in Doha, which killed six people and triggered a wave of criticism, including a rebuke from US President Donald Trump.Qatar has been a key mediator in talks to end the war in Gaza — alongside Egypt and the United States — and the Israeli strike came as Hamas officials were discussing a new US proposal.”Whoever works diligently and systematically to assassinate the party with whom he is negotiating, intends to thwart the negotiations,” Qatari Emir Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani said in his opening remarks.”Negotiations, for them, are merely part of the war.”The emir also said Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu “dreams of turning the Arab region into an Israeli sphere of influence, and this is a dangerous illusion”.A draft final statement from the summit seen by AFP warned that Israel’s “brutal” aggression “threatens all that has been achieved on the path toward establishing normal relations with Israel, including existing and future agreements”.Israel and its main backer the United States have been trying to expand the Abraham Accords, which established ties with the United Arab Emirates, Bahrain and Morocco in 2020.- ‘Actions, not just rhetoric’ -As the meeting opened in Doha, US Secretary of State Marco Rubio was visiting Israel in a demonstration of Washington’s steadfast support.Rubio will head to Qatar, also a staunch Washington ally, on Tuesday, a US official said.On Sunday, Qatari premier Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani told a preparatory meeting that “the time has come for the international community to stop using double standards and to punish Israel for all the crimes it has committed”.According to the draft statement, the nearly 60-country grouping in Doha will also emphasise “the concept of collective security… as well as the necessity of aligning together to face common challenges and threats”.Crown Prince Mohammed bin Salman, Saudi Arabia’s de facto ruler, was among those present, as were Iranian President Masoud Pezeshkian, Iraqi Prime Minister Mohammed Shia al-Sudani, Turkish President Recep Tayyip Erdogan and Palestinian president Mahmud Abbas.Jordan’s King Abdullah II and Pakistani Prime Minister Shehbaz Sharif also attended.Separately, the United Nations Human Rights Council said it would host an urgent debate on Tuesday on Israel’s air strike in Qatar.And an extraordinary meeting of the six-member Gulf Cooperation Council would also be held in Doha on Monday, according to Saudi state media.Aziz Algashian, a Saudi-based researcher of international relations in the Middle East, said “many people are looking at actions, not just rhetoric” from the Arab-Islamic meeting in Doha.”We’ve exhausted all forms of rhetoric. Now it’s just going to have to be actions — and we’ll see what those actions will be,” he said.

Procès aux assises requis pour “l’égérie” française du groupe Etat islamique, Emilie König

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) demande un procès aux assises spéciales pour Emilie König, jihadiste française présentée comme une “véritable égérie” du groupe Etat islamique, et qui a passé dix ans en Syrie, dont cinq détenue.Le Pnat a confirmé avoir requis le 29 juillet ce procès pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il revient désormais à la juge chargée de l’enquête de décider du renvoi.Après une jeunesse marquée par des violences sexuelles et physiques, une conversion à l’islam au tournant des années 2000 et une radicalisation progressive, cette femme née en 1984 à Lorient était partie en Syrie en 2012, sans ses deux enfants nés en France.Elle y rejoint un homme épousé religieusement, issu d’une filière jihadiste nîmoise, et tué par la suite dans une offensive de l’EI.- “Influence” -En 2014, l’ONU la place sur sa liste des combattants les plus dangereux, relevant notamment des vidéos où elle s’entraînait au maniement d’un fusil et ses encouragements aux Français “à commettre des actes violents” dans l’Hexagone ciblant des institutions ou des épouses de militaires.Fin 2017, au moment où l’EI est en pleine déroute, Emilie König est arrêtée par les forces kurdes en Syrie qui la placent dans un camp de prisonniers jihadistes du Nord-Est du pays.Début juillet 2022, elle est rapatriée parmi un groupe de 16 mères françaises, lors d’un premier retour massif de femmes et d’enfants français depuis la chute en 2019 du “califat” de l’EI.Selon des éléments de son réquisitoire définitif obtenus par l’AFP, le Pnat estime qu’Emilie König a été motivée par un “désir de vivre au sein du califat” et relève que son rôle “ne s'(y) est pas limité à celui d’une épouse” mais qu’elle a aussi “massivement alimenté” ses réseaux sociaux de messages pro-EI.Sur place, trois autres enfants naissent en 2015 et 2017, “répondant au projet social et démographique prôné par l’EI”, selon le parquet. L’accusation lui prête “une influence voire une implication dans le départ de certaines femmes” vers la zone irako-syrienne.Le parquet assure aussi qu’elle avait manifesté à l’époque le souhait de combattre, d’intégrer la “police de la charia pour femmes” au service “des exécutions” puis des “interrogatoires” et même de mourir en martyr. Soit, de longue date et avant même son départ en Syrie, “une idéologie extrêmement radicale”, selon le Pnat.Une femme de jihadiste qui l’a côtoyée en Syrie racontera ainsi en interrogatoire qu’Emilie König, aujourd’hui âgée de 40 ans, lui avait montré une vidéo destinée aux enfants de la Bretonne en France, dans laquelle elle “tire au fusil à pompe avec des petits coeurs partout”.En avril 2017, Emilie König écrit à sa mère : “Si je reviens en France, c’est pas pour faire un joli sourire (…) ! C’est pour me faire SAUTER sur les ennemis d’Allah, T’AS BIEN COMPRIS, comme mes frères au Bataclan, comme au stade de France”.- “Mauvais choix” -Mais la jihadiste dit avoir amorcé un changement après une blessure en juillet 2017, dans un bombardement à Raqqa. “J’ai fait de mauvais choix, mais c’est ainsi fait”, écrit-elle en août à sa “moune”, auparavant qualifiée de “mécréante”. Arrêtée fin 2017, elle est rencontrée par l’AFP dans le camp de Roj en avril 2021, trois mois après le départ de ses enfants vers la France où ils ont été placés. Elle dit alors vouloir “reprendre une vie professionnelle”, exprime des “regrets”, tout en imaginant échapper à la prison, car elle n’aurait “pas de sang sur les mains”.Incarcérée depuis son retour en France, elle persiste dans cet aggiornamento: “Si je suis rentrée, c’est pour réparer tout ça, récupérer mes enfants et travailler”, affirme-t-elle lors de sa mise en examen.Une première expertise psychiatrique évoque sa “dangerosité criminologique”, mais une évaluation plus récente en détention a souligné “une dynamique positive” et une “démarche d’introspection”.Contacté par l’AFP, l’avocat d’Emilie König, Me Emmanuel Daoud, n’a pas commenté.Si la juge d’instruction entérine ce procès, Emilie König pourrait être jugée avec une amie, Sterenn D., présentée comme acquise à l’idéologie jihadiste et qui lui aurait assuré depuis la France “un véritable appui logistique et financier au long cours”. 

Procès aux assises requis pour “l’égérie” française du groupe Etat islamique, Emilie König

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) demande un procès aux assises spéciales pour Emilie König, jihadiste française présentée comme une “véritable égérie” du groupe Etat islamique, et qui a passé dix ans en Syrie, dont cinq détenue.Le Pnat a confirmé avoir requis le 29 juillet ce procès pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il revient désormais à la juge chargée de l’enquête de décider du renvoi.Après une jeunesse marquée par des violences sexuelles et physiques, une conversion à l’islam au tournant des années 2000 et une radicalisation progressive, cette femme née en 1984 à Lorient était partie en Syrie en 2012, sans ses deux enfants nés en France.Elle y rejoint un homme épousé religieusement, issu d’une filière jihadiste nîmoise, et tué par la suite dans une offensive de l’EI.- “Influence” -En 2014, l’ONU la place sur sa liste des combattants les plus dangereux, relevant notamment des vidéos où elle s’entraînait au maniement d’un fusil et ses encouragements aux Français “à commettre des actes violents” dans l’Hexagone ciblant des institutions ou des épouses de militaires.Fin 2017, au moment où l’EI est en pleine déroute, Emilie König est arrêtée par les forces kurdes en Syrie qui la placent dans un camp de prisonniers jihadistes du Nord-Est du pays.Début juillet 2022, elle est rapatriée parmi un groupe de 16 mères françaises, lors d’un premier retour massif de femmes et d’enfants français depuis la chute en 2019 du “califat” de l’EI.Selon des éléments de son réquisitoire définitif obtenus par l’AFP, le Pnat estime qu’Emilie König a été motivée par un “désir de vivre au sein du califat” et relève que son rôle “ne s'(y) est pas limité à celui d’une épouse” mais qu’elle a aussi “massivement alimenté” ses réseaux sociaux de messages pro-EI.Sur place, trois autres enfants naissent en 2015 et 2017, “répondant au projet social et démographique prôné par l’EI”, selon le parquet. L’accusation lui prête “une influence voire une implication dans le départ de certaines femmes” vers la zone irako-syrienne.Le parquet assure aussi qu’elle avait manifesté à l’époque le souhait de combattre, d’intégrer la “police de la charia pour femmes” au service “des exécutions” puis des “interrogatoires” et même de mourir en martyr. Soit, de longue date et avant même son départ en Syrie, “une idéologie extrêmement radicale”, selon le Pnat.Une femme de jihadiste qui l’a côtoyée en Syrie racontera ainsi en interrogatoire qu’Emilie König, aujourd’hui âgée de 40 ans, lui avait montré une vidéo destinée aux enfants de la Bretonne en France, dans laquelle elle “tire au fusil à pompe avec des petits coeurs partout”.En avril 2017, Emilie König écrit à sa mère : “Si je reviens en France, c’est pas pour faire un joli sourire (…) ! C’est pour me faire SAUTER sur les ennemis d’Allah, T’AS BIEN COMPRIS, comme mes frères au Bataclan, comme au stade de France”.- “Mauvais choix” -Mais la jihadiste dit avoir amorcé un changement après une blessure en juillet 2017, dans un bombardement à Raqqa. “J’ai fait de mauvais choix, mais c’est ainsi fait”, écrit-elle en août à sa “moune”, auparavant qualifiée de “mécréante”. Arrêtée fin 2017, elle est rencontrée par l’AFP dans le camp de Roj en avril 2021, trois mois après le départ de ses enfants vers la France où ils ont été placés. Elle dit alors vouloir “reprendre une vie professionnelle”, exprime des “regrets”, tout en imaginant échapper à la prison, car elle n’aurait “pas de sang sur les mains”.Incarcérée depuis son retour en France, elle persiste dans cet aggiornamento: “Si je suis rentrée, c’est pour réparer tout ça, récupérer mes enfants et travailler”, affirme-t-elle lors de sa mise en examen.Une première expertise psychiatrique évoque sa “dangerosité criminologique”, mais une évaluation plus récente en détention a souligné “une dynamique positive” et une “démarche d’introspection”.Contacté par l’AFP, l’avocat d’Emilie König, Me Emmanuel Daoud, n’a pas commenté.Si la juge d’instruction entérine ce procès, Emilie König pourrait être jugée avec une amie, Sterenn D., présentée comme acquise à l’idéologie jihadiste et qui lui aurait assuré depuis la France “un véritable appui logistique et financier au long cours”.Â