Nouvelle explosion du vaisseau de Starship lors d’un vol d’essai mouvementé

La mégafusée Starship, que l’entreprise SpaceX du multimilliardaire Elon Musk développe pour aller sur Mars, est parvenue mardi à aller dans l’espace, mais a connu un nouveau vol d’essai mouvementé, son vaisseau ayant explosé avant sa redescente prévue sur Terre.Cette fusée, qui fait la taille d’un immeuble d’environ 40 étages et est la plus puissante jamais conçue, s’était envolée du Texas dans un colossal nuage de fumée peu après 23H35 GMT.”C’est époustouflant de la voir s’élever dans les airs”, a raconté à l’AFP Dominick Cardenas, 21 ans, ayant suivi l’ascension de l’appareil avec ses jumelles depuis une plage avoisinante où étaient réunis des dizaines de curieux, parfois venus de très loin. Une famille a notamment fait le déplacement depuis l’Australie.Malgré leur soulagement initial de voir le vaisseau poursuivre sa trajectoire ascendante, l’enthousiasme des spectateurs et des ingénieurs s’est tempéré quelques minutes après le décollage en raison de déconvenues techniques.Lors de deux précédents essais en janvier et mars, l’étage supérieur avait explosé au début du vol, provoquant des pluies de débris incandescents au-dessus des Caraïbes et des dégâts minimes.Cette fois, le vaisseau a réussi à atteindre l’espace mais pas à déployer, comme l’espérait l’entreprise, les simulateurs de satellites qu’il transportait. Et il a surtout subi une fuite de carburant qui lui a fait perdre le contrôle et l’a conduit à exploser au-dessus de l’océan Indien, où il devait finir sa course de manière contrôlée.Il a subi un “désassemblage rapide non programmé”, a indiqué SpaceX sur X, réemployant l’euphémisme favori d’Elon Musk pour parler d’une explosion.- “Coloniser Mars” -Le premier étage de la fusée, qui a propulsé l’ensemble, a connu le même sort, explosant probablement juste avant son plongeon programmé dans le golfe du Mexique, que Donald Trump a unilatéralement rebaptisé “golfe d’Amérique”.Lors de cet essai, le neuvième, SpaceX avait décidé de ne pas tenter de le faire revenir sur son pas de tir pour le rattraper avec des bras mécaniques – une manoeuvre spectaculaire qu’elle seule maîtrise.A la place, ce propulseur, le premier à être réutilisé après un vol, devait réaliser des expériences visant à améliorer les performances de ces appareils. Elon Musk ambitionne de les réemployer à plusieurs reprises, dans l’objectif de rendre sa fusée totalement réutilisable, une caractéristique qui permettrait de réduire considérablement les coûts et les ressources.Le fondateur de SpaceX a suivi le vol directement depuis le site texan de l’entreprise, Starbase, vêtu d’un T-shirt affichant sa devise: “coloniser Mars”.Le richissime entrepreneur compte en effet sur cette mégafusée pour mener à bien son projet fou de conquête de la planète rouge, nécessaire selon lui pour faire des humains une espèce “multiplanétaire” et offrir un plan de secours dans le cas où la Terre deviendrait inhabitable. Une ambition qu’il devait détailler mardi lors d’une prise de parole qui a toutefois été déprogrammée sans raison.Une version modifiée de Starship doit également servir au programme Artémis, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune.- “3 à 4 semaines” -Ces incidents sont loin d’être inédits, l’entreprise d’Elon Musk misant sur une stratégie risquée: lancer de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol.Une philosophie qui a fait son succès, mais n’est pas exempte de critiques, notamment sur le plan environnemental.Des associations ont ainsi porté plainte en 2023 contre les autorités américaines, les accusant d’avoir mal évalué l’impact de ces lancements alors que la base spatiale de l’entreprise au Texas est située à proximité de zones naturelles protégées.En dépit de ces critiques, le régulateur américain de l’aviation, la FAA, a donné début mai son feu vert à l’augmentation de la cadence des lancements de Starship, de 5 à 25 vols annuels.Un rythme qui devrait rapidement s’accélérer, Elon Musk ayant promis mardi sur sa plateforme X que “les trois prochains vols” d’essai se dérouleraient à raison d'”environ un toutes les trois à quatre semaines”.

Les étudiants d’Harvard manifestent face à l’offensive de l’administration Trump

Des centaines d’étudiants d’Harvard ont manifesté mardi en réponse à la nouvelle offensive de la Maison Blanche, qui entend mettre fin à tous les contrats passés avec la prestigieuse université américaine.Le président Donald Trump a lancé une violente charge contre Harvard, qui refuse de lui donner un droit de regard sur les admissions d’étudiants et les recrutements de professeurs.Dernière mesure en date de l’exécutif mardi: “identifier les contrats passés avec Harvard” et “dire s’ils peuvent être annulés ou dirigés ailleurs”, a indiqué un haut responsable américain.Le montant atteint de 100 millions de dollars, selon la presse.”Trump = traître”, affirme une pancarte brandie lors de la manifestation, sous des appels à “laisser rester” les étudiants étrangers, que M. Trump veut empêcher de s’inscrire en avançant que certains viennent de pays “pas du tout amicaux envers les Etats-Unis”.Un juge fédéral a toutefois suspendu le retrait de la certification SEVIS (Student and Exchange Visitor) de Harvard décidée par l’administration Trump, alors qu’une audience sur la question est prévue jeudi, jour de remise des diplômes.Malgré ce répit, devant l’établissement, étudiants américains comme étrangers disent leur inquiétude.”Tous mes amis et camarades internationaux, professeurs et chercheurs sont en danger et menacés d’expulsion, ou leur option est de changer” d’université, affirme Alice Goyer, en toge noire.Les étudiants étrangers “qui sont là ne savent pas où ils en sont, ceux à l’étranger ne savent pas s’ils pourront revenir… Je ne sais pas si je ferais mon doctorat ici”, ajoute Jack, un étudiant britannique qui ne donne que son prénom.Harvard, située à Cambridge dans le Massachusetts (nord-est), accueille environ 6.700 étudiants étrangers cette année, soit 27% du total, selon son site internet.Au delà de cette université, des centaines d’étudiants étrangers ont vu leurs visas supprimés ces dernières semaines aux Etats-Unis, tandis que d’autres en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d’expulsion. Mardi, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a ordonné la suspension du traitement de tous les visas pour les étudiants étrangers le temps d’établir des directives en vue de passer au crible leurs réseaux sociaux.- “Rester fermes” -Donald Trump est décidé à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice au monde de l’enseignement, de la recherche et de la culture, et multiplie les messages colériques contre Harvard sur sa plateforme Truth Social. Et dit qu’il “gagnera” ce duel contre l’institution, également accusée de laisser prospérer l’antisémitisme sur son campus.Le gouvernement reproche aussi à Harvard d’avoir des liens avec le Parti communiste chinois.”Je ne sais pas exactement quelles sont les motivations (du gouvernement), mais je sais que certaines personnes sont engagées dans une bataille culturelle”, a dit le président d’Harvard, Alan Garber, dans un entretien diffusé mardi par la radio publique NPR, appelant toutes les universités américaines à “rester fermes” face à l’offensive gouvernementale.Le gouvernement fédéral a déjà supprimé plus de deux milliards de dollars de subventions pour l’université, ce qui a mis un coup d’arrêt à certains programmes de recherche.”Le président est plus intéressé par l’idée de donner l’argent du contribuable à des écoles et formations de commerce ainsi qu’à des écoles publiques qui promeuvent les valeurs américaines, mais surtout éduquent la prochaine génération sur la base de compétences dont nous avons besoin dans notre économie et notre société”, a déclaré sa porte-parole, Karoline Leavitt, sur la chaîne Fox News mardi soir.”Nous avons besoin de plus de ces choses-là et de moins de diplômés LGBT+ d’Harvard”, a-t-elle tancé, alors que l’exécutif accuse l’université de propager des idéologies progressistes dites “woke”, terme péjoratif pour désigner notamment les recherches sur le genre, les discriminations raciales ou encore les politiques de promotion de la diversité.Harvard est classée parmi les meilleures universités au monde et, selon ses services, a formé 162 prix Nobel.L’université, qui facture des frais de scolarité annuels se comptant en dizaines de milliers de dollars par an, est la plus riche des États-Unis, avec un fonds de dotation évalué à 53,2 milliards de dollars en 2024.

Nickel rush for stainless steel, EVs guts Indonesia tribe’s forest home

Sitting deep in east Indonesia’s lush jungle, Bokum, one of the country’s last isolated hunter-gatherers, has a simple message for the nickel miners threatening his home: “This is our land.”He belongs to the Hongana Manyawa Indigenous tribe, which includes around 3,000 “contacted” members like him, and another 500 who reject contact with the modern world.Their home on Halmahera Island was once a breathtaking kaleidoscope of nature that provided sanctuary and sustenance. But it is being eaten away by the world’s largest nickel mine, as Indonesia exploits vast reserves of the metal used in everything from electric vehicles to stainless steel.”I’m worried if they keep destroying the forest,” Bokum told AFP in a clearingin central Halmahera.”We have no idea how to survive without our home and food.” The plight of the Hongana Manyawa, or “People of the Forest”, started gaining attention in Indonesia last year after a video widely shared on Facebook showed emaciated, uncontacted members emerging from their rapidly changing forest home to beg for food. But the remote region — about 1,500 miles (2,414 kilometres) from capital Jakarta — mostly remains far from the public consciousness.AFP travelled into the Halmahera jungle to see how the sprawling Weda Bay Nickel concession has affected the once-pristine tribal lands that the Hongana Manyawa call home.During a three-day, 36-kilometre (22-mile) trek across parts of the 45,000-hectare concession, the mining operation’s impacts were starkly clear.Booms from controlled explosions to expose nickel shook birds from trees, while helicopters buzzing overhead shared the skies with green parrots, Moluccan owls, hornbills and giant bees.Tree stumps provided evidence of logging, and off-duty mine guards were seen hunting tropical birds with air guns.Throughout the night, the sound of excavators scratching the topsoil penetrated the thick vegetation, competing with frog calls and the drone of insects.Mud that locals say is stirred up by mining has stained rivers copper, and the water leaves skin irritated.In 22 river crossings, only a few fish were visible. Tribe members say they have mostly disappeared.AFP did not seek to meet uncontacted Hongana Manyawa.Bokum emerged from isolation earlier in his life, but still has very limited contact with the outside world.He and his wife Nawate agreed to meet AFP around 45 minutes from his home deeper in the jungle.But he could not stay long: en route, he spotted miners and wanted to return to ward them off.”The company workers have been trying to map our territory,” he told AFP, wearing a black cowboy hat, shirt and rolled-up jeans.”It’s our home and we will not give it to them.”- ‘Prevent their annihilation’ -Indonesia’s constitution enshrines Indigenous land rights, and a 2013 Constitutional Court ruling promised to give local communities greater control oftheircustomary forestsBut environmental groups say the law is not well enforced.With no land titles, the Hongana Manyawa have little chance of asserting their claims to stewardship of forest that overlaps with Weda Bay’s concession.According to Weda Bay Nickel (WBN), its mine on Indonesia’s Maluku islands accounted for 17 percent of global nickel production in 2023, making it the largest in the world. WBN is a joint venture of Indonesia’s Antam and Singapore-based Strand Minerals, with shares divided between French mining giant Eramet and Chinese steel major Tsingshan.WBN told AFP it is “committed to responsible mining and protecting the environment”, and trains employees to “respect local customs and traditions”.It said there is “no evidence that uncontacted or isolated groups are being impacted by WBN’s operations”.Eramet told AFP it has requested permission from WBN’s majority shareholders for an independent review of “engagement protocols” with Hongana Manyawa, expected this year.Further review of how the tribe uses the area’s forests and rivers is also underway, it added, though it said there was currently “no evidence” of members living in isolation in its concession.The Indonesian government, which acknowledges most of the concession was previously protected forest, told AFP otherwise.There is “recognition of evidence of the existence of isolated tribes around Weda Bay”, said the directorate general of coal and minerals at Indonesia’s energy ministry.It said it was committed to “protecting the rights of Indigenous peoples and ensuring that mining activities do not damage their lives and environment”.Indigenous rights NGO Survival International said that was Jakarta’s first acknowledgement of uncontacted, or “isolated”, Hongana Manyawa in the area. It called the admission a “hammer blow” to Eramet’s claims and said a no-go area to protect the tribe was “the only way to prevent their annihilation”.Both WBN and Eramet said they work to minimise impact on the environment. Eramet’s new CEO will be in Indonesia this week, seeking permission to expand the mine’s capacity.Tsingshan and Antam did not respond to AFP requests for comment.Bokum said mining has driven away the wild pigs, deer and fish he once caught for food. Now, he looks for shrimp and frogs in less-affected smaller streams.”Since the company destroyed our home, our forest, we’ve been struggling to hunt, to find clean water,” he said in the Indigenous Tobelo language.”If they keep destroying our forest we cannot drink clean water again.”- ‘Go away’ -Nickel is central to Indonesia’s growth strategy. It banned ore exports in 2020 to capture more of the value chain.The country is both the world’s largest producer, and home to the biggest-known reserves.Mining — dominated by coal and nickel — represented nearly nine percent of its GDP in the first quarter of 2025, government data shows.Nickel mined in the Halmahera concession is processed at the Weda Bay Industrial Park.Since operations began in 2019, the area has transformed rapidly, into what some call a “Wild West”.At a checkpoint near the industrial park, men stopped AFP to demand cash and forced their vehicle to move elsewhere, before a local government official intervened.The towns on the mine edge — Lelilef Sawai, Gemaf and Sagea — form a chaotic frontier. Employees in hard hats crisscross muddy roads that back up with rush-hour traffic.Shops catering to labourers line the roadside, along with prostitutes looking for business in front of bed bug-infested hostels.The mining workforce has more than doubled since 2020 to nearly 30,000 people. Locals say these are mostly outsiders whose arrival has sparked tensions and coincided with rising cases of respiratory illness and HIV/AIDS.Smelter towers belch a manmade cloud visible from kilometres away.”Mining companies have not implemented good practices, have violated human rights and there is rarely any evaluation,” said Adlun Fiqri, spokesman for the Save Sagea campaign group.Inside the jungle, a similar story is playing out, said Hongana Manyawa member Ngigoro, who emerged from the uncontacted as a child.”Long before the mining, it was really quiet and good to live in the forest,” said the 62-year-old, as he marked his route by slicing pock-marks into trees with his machete.He remains at ease in the forest, using reeds for shade and bamboo shoots to boil water.”There was no destruction. They were not afraid of anything,” he said.He climbed nimbly down a steep slope by clinging to tree roots before crossing a riverbed peppered with garnierite — green nickel ore.”This land belongs to the Hongana Manyawa,” he said.”They existed living in the rainforest before even the state existed. So go away.”That sentiment echoes elsewhere on Halmahera. At least 11 Indigenous people were recently arrested for protesting mining activity in the island’s east, Amnesty International said Monday.- ‘We will not give our consent’ -Despite their “contacted” status, Bokum and Nawate have rarely met outsiders.They approached haltingly, with Nawate refusing to speak at all, instead surveying her visitors with a cautious smile.Bokum described moving at least six times to outrun encroaching miners. NGOs fear the mine operation risks wiping out the tribe.”They rely entirely on what nature provides for them to survive and as their rainforest is being devastated so too are they,” said Callum Russell, Asia research and advocacy officer at Survival International.”Any contact with workers in the forest runs the risk of exposing them to deadly diseases to which they have little to no immunity.”The government told AFP it has “conducted documentation” to understand isolated tribes near Weda Bay, and involved them “in the decision-making process”.Activists say this is impossible given most of the group do not use modern technology and limit contact with outsiders.Amid growing scrutiny, there have been rumblings of support for the tribe, including from some senior politicians.Tesla, which has signed deals to invest in Indonesian nickel, has mooted no-go zones to protect Indigenous peoples.And Swedish EV company Polestar last year said it would seek to avoid compromising “uncontacted tribes” in its supply chain. For Bokum however, the problem is already on his doorstep.A 2.5-kilometre-long (1.5 miles) open pit lies just over the hill from a plot where he grows pineapple and cassava.Bokum and Nawatereceived mobile phones from mine workers — in an unsuccessful attempt to convince them to approve mining operations.They and other tribe members use numerical codes to identify contacts and make calls.They must approach the concession to pick up signal, but when mine workers near his home, Bokum wields his machete to scare them off.”This is our land. Our home,” he said.”We will not give our consent to destroy it.”

Trump s’en prend à nouveau à Poutine, accusé de “jouer avec le feu”

Donald Trump a une nouvelle fois laissé éclater mardi sa frustration envers Vladimir Poutine, accusé de “jouer avec le feu”, la Russie reprochant pour sa part à l’Ukraine d’intensifier ses attaques aériennes pour faire échouer les négociations entre les deux pays.Après un week-end de frappes massives en Ukraine, présentées par Moscou comme une “réponse” à des attaques de drones ukrainiennes ayant fait des victimes civiles, le président américain a renouvelé ses critiques à l’encontre de son homologue russe.”Ce que Vladimir Poutine ne réalise pas c’est que sans moi, la Russie subirait beaucoup de très mauvaises choses, et je veux dire, TRES MAUVAISES. Il joue avec le feu!”, a-t-il écrit, dans un message publié sur son réseau Truth Social.Donald Trump, qui pourrait annoncer dès cette semaine de nouvelles sanctions contre la Russie selon CNN et le Wall Street Journal, avait déjà estimé dimanche que le dirigeant russe était “devenu complètement fou”.Le Kremlin avait minimisé lundi ces propos, les attribuant à une “surcharge émotionnelle” touchant “tout le monde”.Sous pression américaine pour mettre fin au conflit lancé par l’invasion russe en février 2022, la Russie et l’Ukraine ont tenu ce mois-ci à Istanbul des pourparlers qui n’ont pas permis de réelle percée.L’Ukraine a annoncé avoir été visée par des attaques aériennes russes massives ces derniers jours. Dimanche, 13 civils, dont trois enfants de la même famille, ont péri dans des frappes de missiles et drones russes, selon Kiev.Lundi, les attaques n’ont pas fait de morts mais ont impliqué 355 drones, un “record” depuis le début du conflit, selon l’armée de l’air ukrainienne.- “Mesures provocatrices” -Le ministère russe de la Défense a affirmé mardi que c’était l’Ukraine, soutenue par “certains pays européens”, qui avait “pris une série de mesures provocatrices visant à faire échouer le processus de négociations”, citant la multiplication des “attaques à l’aide de drones et de missiles” contre des installations civiles en Russie depuis le 20 mai.Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a ensuite affirmé que les actions de Kiev étaient “clairement en dissonance avec la volonté de paix”.La Russie a à nouveau affirmé avoir intercepté près de 150 drones ukrainiens durant la nuit de mardi à mercredi, dont 33 se dirigeant vers Moscou.S’il décidait d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie, il s’agirait pour Donald Trump d’une nette rupture.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain misait plutôt sur un rapprochement avec le maître du Kremlin, avec lequel il se flattait jusqu’ici d’avoir une relation privilégiée.L’émissaire spécial américain pour l’Ukraine, le général Keith Kellogg, a jugé mardi sur la chaîne Fox News que la “frustration (de Donald Trump) était compréhensible”.”Le président a clairement dit qu’il voulait une paix négociée. (Il) a aussi intelligemment gardé toutes les options ouvertes”, a pour sa part déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.Selon le Wall Street Journal, les nouvelles sanctions à l’étude pourraient viser en particulier le secteur bancaire.Deux sénateurs américains, le démocrate Richard Blumenthal et le républicain Lindsey Graham, font de leur côté pression pour imposer de très lourdes sanctions dites “secondaires”, c’est à dire ciblant non pas la Russie mais les pays qui achètent ses hydrocarbures.- “Bons offices” suisses -Washington appelle à un cessez-le-feu inconditionnel, ce que veut aussi Kiev, mais pas Moscou.Selon le général Kellogg, les prochaines négociations entre l’Ukraine et la Russie, si elles ont lieu, se tiendront “probablement” à Genève.”La Suisse reste disposée à offrir ses bons offices”, a fait savoir à l’AFP le ministère suisse des Affaires étrangères, soulignant être “en contact avec toutes les parties concernées à différents niveaux”.Depuis qu’elle a organisé en juin 2024 le Sommet de la paix du Burgenstock, excluant la Russie, la Suisse n’est toutefois plus considérée par Moscou comme un pays neutre et donc comme l’endroit le plus adéquat pour des pourparlers.L’ampleur des attaques russes met à rude épreuve la défense antiaérienne de l’Ukraine qui commence, selon des médias occidentaux, à manquer sérieusement de moyens pour les repousser.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé lundi “le sentiment d’impunité” de la Russie, appelant les Occidentaux à renforcer leurs sanctions.La Russie part, elle, du principe que les négociations doivent se faire “simultanément” aux combats. L’Ukraine voit cette position comme une preuve que le Kremlin cherche à jouer la montre pour profiter de son avantage sur le champ de bataille.Ces frappes en Ukraine se sont poursuivies mardi et le ministère russe de la Défense a encore revendiqué la prise d’un village dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.

Macron en Indonésie pour vanter sa troisième voie chez un non-aligné historique

La troisième voie française chez le chantre historique des non-alignés: Emmanuel Macron défend mercredi en Indonésie sa posture de “puissance d’équilibre” entre les Etats-Unis et la Chine lors de la deuxième étape de sa tournée en Asie du Sud-Est.Arrivé à Jakarta mardi soir depuis le Vietnam, le président français a été accueilli en grande pompe mercredi matin par son homologue Prabowo Subianto au palais présidentiel Merdeka. “Notre partenariat dans tous les domaines, défense et sécurité, économie, culture est déjà fort, mais nous le renforçons”, a déclaré M. Macron à l’adresse de M. Prabowo, qu’il a qualifié de “frère”, avant le début des entretiens.M. Macron espère traduire son positionnement en contrats pour les entreprises françaises, notamment en matière de défense, d’énergie et de minerais critiques, dans une région en quête à la fois de partenaires face aux droits de douane américains de Donald Trump, mais aussi d’une juste distance à l’égard de l’imposant voisin chinois.En toile de fond, un autre enjeu pour la France: tenter d’embarquer un tant soit peu le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde dans sa volonté de faire avancer la “solution à deux Etats” lors d’une conférence à l’ONU en juin sur le conflit israélo-palestinien.L’Indonésie est l’un des trois pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à ne pas avoir de relations avec Israël. Or Emmanuel Macron, dans sa “détermination” à reconnaître un Etat de Palestine, potentiellement dès juin, espère en contrepartie obtenir des gages des pays arabo-musulmans.”Tous les pas que l’on pourra faire en direction d’une reconnaissance mutuelle seront des pas de géant au vu de la situation actuelle à Gaza”, a dit mercredi à la presse un conseiller du chef de l’Etat.Une déclaration commune est en cours de négociation, a-t-il ajouté, indiquant que “ce sera la première fois que l”Indonésie s’exprime avec un pays occidental sur Gaza”.- “Puissance de paix” -Au Vietnam, à l’entame de cette tournée de six jours qu’il conclura vendredi à Singapour, Emmanuel Macron a présenté la France en “puissance de paix et d’équilibres”, soucieuse d’un ordre international “fondé sur le droit”.Un message qui s’adresse à la fois à Pékin, qui se fait de plus en plus offensif dans ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale, et à Donald Trump et ses menaces de hausse drastique des droits de douane.La “méthode” du président américain, qui consiste à “créer de l’incertitude en permanence” avec “des tarifs qui changent selon les matins où l’on se réveille”, “freine les investissements et l’économie”, a prévenu M. Macron au moment même où, réunie mardi en sommet à Kuala Lumpur, l’Asean a affiché son intention d’accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux face à cette guerre douanière.En Indonésie, l’Elysée entend renforcer sa coopération dans les armements avec Prabowo Subianto, ancien ministre de la Défense, alors que l’Indonésie s’est fournie par le passé notamment en Russie pour ses avions de chasse.Elle a depuis acquis des Rafale du français Dassault Aviation, dont le patron Eric Trappier fait partie de la délégation — peut-être pour rassurer ce client après que le Pakistan a affirmé que ses avions de combat construits par la Chine avaient abattu des Rafale de l’Inde lors de leur récent affrontement.Interrogé sur une éventuelle nouvelle commande, ce même conseiller de M. Macron a souligné que “les contrats et accords se négocient jusqu’à la dernière minute, ils sont cours de négociation”, rappelant que l’achat de 42 avions de chasse a déjà “été acté par le passé”.Egalement dans le viseur, des contrats en matière d’énergie et de minerais critiques.Le nouveau directeur général d’Eramet Paulo Castellari fait ainsi parie de la délégation française pour tenter d’obtenir de Jakarta un relèvement du permis de production dans la plus grosse mine du monde de nickel, sur l’île de Lelilef Sawai. L’énergie est aussi un enjeu, l’Indonésie souhaitant se convertir rapidement au nucléaire pour répondre à la demande croissante d’électricité.Jeudi, M. Macron se rendra à Yogyakarta où il visitera le temple bouddhiste de Borobudur.