Nucléaire: Iran et Etats-Unis se retrouvent à Rome sur fond de désaccord autour de l’enrichissement

Iran et Etats-Unis se retrouvent vendredi à Rome pour un cinquième cycle de pourparlers sur le nucléaire iranien sous médiation omanaise, au moment où les négociations semblent buter sur la question de l’enrichissement d’uranium.Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979 qui a renversé en Iran une monarchie pro-occidentale, ont entamé le 12 avril des discussions sur l’épineux dossier du programme nucléaire iranien.Ces discussions débuteront à 13H00 (11H00 GMT), selon l’agence de presse officielle Irna.Elles représentent le plus haut niveau d’engagement entre les deux pays depuis le retrait unilatéral en 2018 par les Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne.Le président américain Donald Trump, à l’origine de cette décision durant son premier mandat (2017-2021), a rétabli de lourdes sanctions américaines contre l’Iran dans le cadre d’une politique dite de “pression maximale”. Il cherche dorénavant à négocier un nouveau pacte avec Téhéran, qui espère une levée des sanctions qui asphyxient son économie.Les deux pays se retrouvent vendredi au moment où ils affichent publiquement leur désaccord sur la question sensible de l’enrichissement d’uranium. L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui mène les discussions pour Washington, a estimé dimanche que les Etats-Unis “ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu’un pour cent de capacité d’enrichissement” à l’Iran. – “Désaccords fondamentaux” -“L’Iran ne peut pas avoir une capacité d’enrichissement, car cela en ferait une puissance nucléaire potentielle”, a argué mercredi le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.Des “désaccords fondamentaux” demeurent avec les Etats-Unis, a estimé jeudi le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, qui mène les négociations pour Téhéran.Si les Etats-Unis empêchent l’Iran d’enrichir de l’uranium “il n’y aura pas d’accord”, a-t-il mis en garde.Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil, considère cette exigence comme contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP), dont l’Iran est signataire.”La souveraineté de l’Iran est une ligne rouge et l’Iran ne renoncera en aucun cas au droit d’enrichir de l’uranium”, a déclaré à l’AFP le politologue iranien Mohammad Marandi.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l’Iran, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran nie avoir de telles visées.Le nucléaire emploie en Iran plus de 17.000 personnes, notamment dans l’énergie et le secteur médical, selon le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.”Les Pays-Bas, la Belgique, la Corée du Sud, le Brésil et le Japon enrichissent (l’uranium) sans posséder d’armes nucléaires”, avait-il souligné début mai.Jeudi, le président américain, Donald Trump, a parlé de l’Iran avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.- “Dans la bonne direction” -M. Trump estime que les négociations avec Téhéran, vues avec scepticisme voire franche hostilité par le dirigeant israélien, “vont dans la bonne direction”, a-t-elle ajouté.Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% autorisée par l’accord de 2015, mais en deçà du taux de 90% nécessaire pour un usage militaire. Téhéran a pris ses distances avec ses engagements de 2015 en représailles au retrait américain de l’accord sur le nucléaire.L’accord sur le nucléaire de 2015, qui expire en octobre, soit dix ans après l’entrée en vigueur du texte, prévoit la possibilité de réimposer des sanctions onusiennes si l’Iran ne se conforme pas à ses engagements.

Nucléaire: Iran et Etats-Unis se retrouvent à Rome sur fond de désaccord autour de l’enrichissement

Iran et Etats-Unis se retrouvent vendredi à Rome pour un cinquième cycle de pourparlers sur le nucléaire iranien sous médiation omanaise, au moment où les négociations semblent buter sur la question de l’enrichissement d’uranium.Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979 qui a renversé en Iran une monarchie pro-occidentale, ont entamé le 12 avril des discussions sur l’épineux dossier du programme nucléaire iranien.Ces discussions débuteront à 13H00 (11H00 GMT), selon l’agence de presse officielle Irna.Elles représentent le plus haut niveau d’engagement entre les deux pays depuis le retrait unilatéral en 2018 par les Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne.Le président américain Donald Trump, à l’origine de cette décision durant son premier mandat (2017-2021), a rétabli de lourdes sanctions américaines contre l’Iran dans le cadre d’une politique dite de “pression maximale”. Il cherche dorénavant à négocier un nouveau pacte avec Téhéran, qui espère une levée des sanctions qui asphyxient son économie.Les deux pays se retrouvent vendredi au moment où ils affichent publiquement leur désaccord sur la question sensible de l’enrichissement d’uranium. L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui mène les discussions pour Washington, a estimé dimanche que les Etats-Unis “ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu’un pour cent de capacité d’enrichissement” à l’Iran. – “Désaccords fondamentaux” -“L’Iran ne peut pas avoir une capacité d’enrichissement, car cela en ferait une puissance nucléaire potentielle”, a argué mercredi le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.Des “désaccords fondamentaux” demeurent avec les Etats-Unis, a estimé jeudi le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, qui mène les négociations pour Téhéran.Si les Etats-Unis empêchent l’Iran d’enrichir de l’uranium “il n’y aura pas d’accord”, a-t-il mis en garde.Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil, considère cette exigence comme contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP), dont l’Iran est signataire.”La souveraineté de l’Iran est une ligne rouge et l’Iran ne renoncera en aucun cas au droit d’enrichir de l’uranium”, a déclaré à l’AFP le politologue iranien Mohammad Marandi.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l’Iran, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran nie avoir de telles visées.Le nucléaire emploie en Iran plus de 17.000 personnes, notamment dans l’énergie et le secteur médical, selon le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.”Les Pays-Bas, la Belgique, la Corée du Sud, le Brésil et le Japon enrichissent (l’uranium) sans posséder d’armes nucléaires”, avait-il souligné début mai.Jeudi, le président américain, Donald Trump, a parlé de l’Iran avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.- “Dans la bonne direction” -M. Trump estime que les négociations avec Téhéran, vues avec scepticisme voire franche hostilité par le dirigeant israélien, “vont dans la bonne direction”, a-t-elle ajouté.Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% autorisée par l’accord de 2015, mais en deçà du taux de 90% nécessaire pour un usage militaire. Téhéran a pris ses distances avec ses engagements de 2015 en représailles au retrait américain de l’accord sur le nucléaire.L’accord sur le nucléaire de 2015, qui expire en octobre, soit dix ans après l’entrée en vigueur du texte, prévoit la possibilité de réimposer des sanctions onusiennes si l’Iran ne se conforme pas à ses engagements.

Iran, US to hold new round of nuclear talks in Rome

Iranian and US negotiators meet in Rome on Friday for a fifth round of nuclear talks, after a public disagreement over Tehran’s uranium enrichment.The talks, which began in April, are the highest-level contact between the foes since the United States quit a landmark 2015 nuclear accord during President Donald Trump’s first term.Since returning to office, Trump has revived his “maximum pressure” campaign on Iran, backing talks but warning of military action if diplomacy fails.Iran wants a new deal that would ease sanctions which have battered its economy.The last round of talks, in the Omani capital Muscat, ended with a public spat over enrichment.US envoy Steve Witkoff said Washington “could not authorise even one percent” enrichment — a position Tehran called a red line, citing its rights under the nuclear Non-Proliferation Treaty.- ‘Fundamental differences’ -Ahead of Friday’s talks, Iran’s Foreign Minister Abbas Araghchi said “fundamental differences” remained with the United States, while adding that Tehran was open to its nuclear sites undergoing more inspections.”We will not have an agreement at all” if the United States wants to prevent Iran from enriching uranium, Araghchi said.Iran’s official IRNA news agency reported that the talks in the Italian capital were scheduled to begin at 1:00 pm (1100 GMT).They come ahead of a June meeting of the UN nuclear watchdog, the Vienna-based International Atomic Energy Agency (IAEA), and the October expiry of the 2015 accord.The deal, known as the Joint Comprehensive Plan of Action, aimed to allay Western suspicions that Iran was seeking a nuclear weapons capability, an ambition that Tehran has consistently denied.In return for curbs on its nuclear programme, Iran had received relief from international sanctions. But the accord was torpedoed in 2018 when Trump unilaterally withdrew the United States and reimposed sanctions.A year later, Iran responded by ramping up its nuclear activities.It is now enriching uranium to 60 percent — far above the deal’s 3.67 percent cap but below the 90 percent level needed for a nuclear warhead.- ‘It’s quite simple’ -Analysts in Tehran said Iran was unlikely to back down.”It’s quite simple; if the US expects Iran to halt nuclear enrichment, then there can’t be a deal,” said Mohammad Marandi, a political scientist who was once an adviser on the nuclear issue.The Atomic Energy Organization of Iran says the country’s nuclear industry employs 17,000 people, similar to other countries where uranium is enriched for civilian use.”The Netherlands, Belgium, South Korea, Brazil and Japan enrich (uranium) without possessing nuclear weapons,” its spokesman Behrouz Kamalvandi said.Iran’s enmity with Israel, whose main backer is the United States, has been a constant backdrop to the talks.In a letter to the United Nations, Araghchi wrote: “We believe that in the event of any attack on the nuclear facilities of the Islamic Republic of Iran by the Zionist regime, the US government will also be involved and bear legal responsibility.” The warning came after CNN, citing unnamed US officials, reported Israel was making preparations to carry out such a strike.The White House said Trump had a “productive discussion” with Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu on Thursday about Iran and the fatal shooting of two Israeli embassy staff in Washington.- ‘Irreversible’ -Friday’s talks will be held before an IAEA Board of Governors meeting in Vienna in June during which Iran’s nuclear activities will be reviewed.The 2015 deal provides for the possibility of UN sanctions being reimposed through a mechanism called “snapback” if Iran fails to fulfil its commitments.The agreement’s three European parties — Britain, France and Germany — have warned they will trigger the mechanism if the continent’s security is threatened.Iran’s top diplomat Araghchi said such a move would have “consequences — not only the end of Europe’s role in the agreement, but also an escalation of tensions that could become irreversible”.

US govt revokes Harvard’s right to enroll foreign students

Donald Trump’s administration on Thursday revoked Harvard’s ability to enroll foreign nationals, putting the future of thousands of students at risk and threatening the prestigious university with a huge financial blow.The school in Cambridge, Massachusetts quickly slammed the move as “unlawful” and said it would hurt both the campus and the country, while one student said the community was “panicking.”Trump is furious at Harvard — which has produced 162 Nobel prize winners — for rejecting his demand that it submit to oversight on admissions and hiring over his claims that it is a hotbed of anti-Semitism and “woke” liberal ideology.The loss of foreign nationals — more than a quarter of its student body — could prove to be a huge financial blow to Harvard, which charges tens of thousands of dollars a year in tuition.”Effective immediately, Harvard University’s Student and Exchange Visitor (SEVIS) Program certification is revoked,” Homeland Security Secretary Kristi Noem wrote in a letter to the Ivy League institution, referring to the main system by which foreign students are permitted to study in the United States.Harvard, which has sued the government over a separate raft of punitive measures, fired back, calling the move “unlawful.””We are fully committed to maintaining Harvard’s ability to host our international students and scholars,” it said in a statement, adding that it was working to offer students guidance and support. “This retaliatory action threatens serious harm to the Harvard community and our country, and undermines Harvard’s academic and research mission.”Karl Molden, an international student from Austria, said he had applied to study at Oxford in Britain because he feared such measures.”It’s scary and it’s saddening,” the 21-year-old government and classics student told AFP.”I love Harvard, and getting into the school has been the greatest privilege of my life.”It’s definitely going to change the perception of… students who (might) consider studying there — the US is getting less of an attractive spot for higher education.”Leaders of the Harvard chapter of the American Association of University Professors called the move “the latest in a string of nakedly authoritarian and retaliatory moves against America’s oldest institution of higher education.””The Trump administration is unlawfully seeking to destroy higher education in the United States. It now demands that we sacrifice our international students in the process. Universities cannot acquiesce to such extortion,” it said.- ‘Everyone’s panicking’ -Last month, Trump threatened to stop Harvard from enrolling foreign students if it did not agree to government demands that would put the private institution under outside political supervision.”As I explained to you in my April letter, it is a privilege to enroll foreign students,” Noem wrote. “All universities must comply with Department of Homeland Security requirements, including reporting requirements under the Student and Exchange Visitor Program regulations, to maintain this privilege,” she said.”As a result of your refusal to comply with multiple requests to provide the Department of Homeland Security pertinent information while perpetuating an unsafe campus environment that is hostile to Jewish students, promotes pro-Hamas sympathies, and employs racist ‘diversity, equity, and inclusion’ policies, you have lost this privilege.”More than 27 percent of Harvard’s enrollment was made up of foreign students in the 2024-25 academic year, according to university data.Fourth-year US student Alice Goyer told AFP “no one knows” what the development would mean for international students already enrolled. “We just got the news, so I’ve been getting texts from a lot of international friends, and I think everyone’s just — no one knows,” she said.”Everyone’s panicking a bit.”On whether students would willingly transfer to other institutions, as suggested by Noem in her letter, Goyer said, “I doubt people would do that.””I would hope maybe there’s going to be a legal battle that’ll take place.”A federal judge on Thursday ordered a nationwide halt to any terminations of international students’ legal status, although it was not immediately clear how the ruling would impact those enrolled at Harvard.Judge Jeffrey White said US officials have “wreaked havoc” on people’s lives, and the injunction would provide “stability” for them to continue their studies.It follows aggressive moves by the Trump administration against universities where student activists have protested Israel over the war in Gaza.The administration has revoked “thousands” of visas, Secretary of State Marco Rubio said Tuesday, under an obscure law that allows removals for activities deemed counter to US foreign policy interests.Columbia is another top US university targeted by the Trump administration, which has cut $400 million in federal aid to the institution.Its New York campus was the site of demonstrations calling for an end to violence in Gaza for the past 18 months, and has seen student protesters arrested by federal authorities. 

À La Réunion, les coraux lourdement endommagés par le cyclone Garance

André ressort des eaux translucides du Cap LaHoussaye, à La Réunion, les bras chargés d’une serpillière déchirée, entourée de fils de fer et de fils plastiques. Depuis le passage du cyclone Garance, fin février, ce plongeur amateur récupère régulièrement des déchets, qui ont fortement endommagé les récifs coralliens de l’île. Près de 100 hectares de récifs coralliens ont été détériorés et 40 ha totalement détruits au moment du passage du cyclone, le 28 février, sur l’île française de l’océan Indien, selon la Réserve naturelle marine.Au Cap LaHoussaye, à l’ouest de La Réunion, le bleu de l’eau et l’écume des vagues contrastent avec la roche volcanique de cette falaise, devenue le lieu de rendez-vous préféré des apnéistes et des nageurs. C’est dans ce décor paradisiaque qu’André, 28 ans, vient régulièrement admirer les poissons. Il en profite pour récupérer les déchets qu’il trouve au milieu de la roche. Équipé d’une ceinture de plomb, combinaison intégrale et chausson de plongée, le jeune homme descend jusqu’à 35 mètres. “Depuis le passage du cyclone Garance, on trouve de tout. Du bois, du plastique, des pneus, des tissus, des bidons d’huile. Tout ce qui a été emporté par les ravines. Je les ramasse pour que les poissons aient un meilleur lieu de vie”, confie-t-il. Après les vents violents causés par le passage du cyclone Garance, les coulées de boue ont tout emporté sur leur passage dans l’ouest et le sud de La Réunion. Y compris des morceaux de façade et des voitures. “Il faut absolument qu’on lance un action de nettoyage pour sortir les encombrants de l’eau”, lance Isabeau Jurquet, directrice de la réserve naturelle marine de La Réunion, qui protège 40 kilomètres de linéaires côtiers à l’ouest de l’île.- “Pire catastrophe écologique” -À La Réunion, les déchets ont eu aussi des conséquences désastreuses sur les récifs coralliens, qui s’étendent sur 18 km2, selon la Réserve naturelle marine. “On n’a jamais vu ça”, assure Bruce Cauvin, spécialiste des récifs coralliens et responsable du pôle éducation de la réserve marine. “C’est la pire catastrophe écologique qu’on a connue. Les coraux au sud de La Saline sont totalement détruits, à Saint Leu, ils sont morts. Même le cyclone Firinga en 1989, qui avait endommagé près de 90% du récif corallien, n’avait pas fait autant de dégâts”.  Ce mardi matin, le spécialiste des coraux, organise une animation avec des élèves de CM1 d’une école du sud de l’île. Au programme: recherche de branches de corail, “fabrication de sable” par frottement des coraux, jeux de rôle pour comprendre comment ils abritent les plus jeunes espèces et scénario catastrophe pour sensibiliser à la détérioration de cet écosystème. “L’idée est de sensibiliser les plus jeunes pour qu’ils prennent conscience de l’importance de ce qu’ils ont à leurs pieds”, explique M. Cauvin. En parallèle, la réserve naturelle marine multiplie les actions de sensibilisation. “Nos policiers de l’environnement interviennent du Cap LaHoussaye jusqu’à L’Étang-Salé, au sud de l’île, pour faire respecter les règles”, indique Isabeau Jurquet.Sur place, les douze membres de l’association “Les dalons du lagon” prennent le relais. Sa représentante, Marie-Chantal Renardière, vient “presque chaque jour sur la plage de l’Hermitage”. “Je passe mon temps dans l’eau”, confie celle qui alerte la Réserve naturelle marine en cas de “présence de pollution, de blanchissement des coraux ou d’activités humaines dans les sanctuaires”. Des efforts toutefois “balayés par le cyclone Garance”, selon Bruce Cauvin. “Quand je mets la tête sous l’eau à Saint-Leu, je n’y crois pas.” D’autant que le milieu pourrait avoir du mal à se régénérer. “Les pressions liées à l’urbanisation, à l’imperméabilisation des sols et à la gestion des bassins versants, sont de plus en plus nombreuses”, souligne le spécialiste des coraux. “Il a fallu 10 ans après le cyclone Firinga pour que les coraux se régénèrent. Mais depuis 2018 et le passage du cyclone Fakir, rien ne s’améliore”, déplore-t-il.

À La Réunion, les coraux lourdement endommagés par le cyclone Garance

André ressort des eaux translucides du Cap LaHoussaye, à La Réunion, les bras chargés d’une serpillière déchirée, entourée de fils de fer et de fils plastiques. Depuis le passage du cyclone Garance, fin février, ce plongeur amateur récupère régulièrement des déchets, qui ont fortement endommagé les récifs coralliens de l’île. Près de 100 hectares de récifs coralliens ont été détériorés et 40 ha totalement détruits au moment du passage du cyclone, le 28 février, sur l’île française de l’océan Indien, selon la Réserve naturelle marine.Au Cap LaHoussaye, à l’ouest de La Réunion, le bleu de l’eau et l’écume des vagues contrastent avec la roche volcanique de cette falaise, devenue le lieu de rendez-vous préféré des apnéistes et des nageurs. C’est dans ce décor paradisiaque qu’André, 28 ans, vient régulièrement admirer les poissons. Il en profite pour récupérer les déchets qu’il trouve au milieu de la roche. Équipé d’une ceinture de plomb, combinaison intégrale et chausson de plongée, le jeune homme descend jusqu’à 35 mètres. “Depuis le passage du cyclone Garance, on trouve de tout. Du bois, du plastique, des pneus, des tissus, des bidons d’huile. Tout ce qui a été emporté par les ravines. Je les ramasse pour que les poissons aient un meilleur lieu de vie”, confie-t-il. Après les vents violents causés par le passage du cyclone Garance, les coulées de boue ont tout emporté sur leur passage dans l’ouest et le sud de La Réunion. Y compris des morceaux de façade et des voitures. “Il faut absolument qu’on lance un action de nettoyage pour sortir les encombrants de l’eau”, lance Isabeau Jurquet, directrice de la réserve naturelle marine de La Réunion, qui protège 40 kilomètres de linéaires côtiers à l’ouest de l’île.- “Pire catastrophe écologique” -À La Réunion, les déchets ont eu aussi des conséquences désastreuses sur les récifs coralliens, qui s’étendent sur 18 km2, selon la Réserve naturelle marine. “On n’a jamais vu ça”, assure Bruce Cauvin, spécialiste des récifs coralliens et responsable du pôle éducation de la réserve marine. “C’est la pire catastrophe écologique qu’on a connue. Les coraux au sud de La Saline sont totalement détruits, à Saint Leu, ils sont morts. Même le cyclone Firinga en 1989, qui avait endommagé près de 90% du récif corallien, n’avait pas fait autant de dégâts”.  Ce mardi matin, le spécialiste des coraux, organise une animation avec des élèves de CM1 d’une école du sud de l’île. Au programme: recherche de branches de corail, “fabrication de sable” par frottement des coraux, jeux de rôle pour comprendre comment ils abritent les plus jeunes espèces et scénario catastrophe pour sensibiliser à la détérioration de cet écosystème. “L’idée est de sensibiliser les plus jeunes pour qu’ils prennent conscience de l’importance de ce qu’ils ont à leurs pieds”, explique M. Cauvin. En parallèle, la réserve naturelle marine multiplie les actions de sensibilisation. “Nos policiers de l’environnement interviennent du Cap LaHoussaye jusqu’à L’Étang-Salé, au sud de l’île, pour faire respecter les règles”, indique Isabeau Jurquet.Sur place, les douze membres de l’association “Les dalons du lagon” prennent le relais. Sa représentante, Marie-Chantal Renardière, vient “presque chaque jour sur la plage de l’Hermitage”. “Je passe mon temps dans l’eau”, confie celle qui alerte la Réserve naturelle marine en cas de “présence de pollution, de blanchissement des coraux ou d’activités humaines dans les sanctuaires”. Des efforts toutefois “balayés par le cyclone Garance”, selon Bruce Cauvin. “Quand je mets la tête sous l’eau à Saint-Leu, je n’y crois pas.” D’autant que le milieu pourrait avoir du mal à se régénérer. “Les pressions liées à l’urbanisation, à l’imperméabilisation des sols et à la gestion des bassins versants, sont de plus en plus nombreuses”, souligne le spécialiste des coraux. “Il a fallu 10 ans après le cyclone Firinga pour que les coraux se régénèrent. Mais depuis 2018 et le passage du cyclone Fakir, rien ne s’améliore”, déplore-t-il.