Libertés publiques: des ONG dénoncent la trajectoire “illibérale” de la France

La France est engagée dans une trajectoire “illibérale” et suit la pente des Etats autoritaires européens en portant des atteintes “systématiques” dans les domaines des libertés civiques, en particulier à la liberté de manifester, dénoncent plusieurs ONG jeudi.Dans leur rapport intitulé “France: démocratie en décrochage”, fruit de dix mois de travaux, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) étrillent le glissement de la posture française depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017.”Depuis plusieurs années, la France connaît une dégradation profonde et structurelle de l’environnement dans lequel la société civile peut s’exprimer et agir, ainsi qu’une régression préoccupante des libertés publiques, en particulier s’agissant de la liberté d’association et de la liberté de réunion pacifique”, dénoncent ces organisations.La France s’inscrit à cet égard dans une “dynamique plus large” en Europe et dans le monde, marquée par la montée de l’autoritarisme.”Les campagnes de stigmatisation des manifestants et des défenseurs des droits humains par des représentants des pouvoirs publics sont donc loin d’être anodines (…) et sont symptomatiques d’une dérive +illibérale+”, écrivent les ONG dans ce rapport.”Souvent perçue, à tort, comme étant à l’abri de ces tendances en raison de sa tradition républicaine, (…) la France se distingue aujourd’hui par l’ampleur et la gravité des restrictions imposées aux libertés civiques”, soulignent les auteurs.Le rapport de 80 pages détaille une longue liste d’exemples, selon ces ONG, de ces dérives allant de la répression du mouvement des Gilets jaunes à celle contre la réforme des retraites en 2023.”Sans formellement réduire au silence les voix critiques, l’Etat les fragilise, limitant leurs ressources, les décrédibilisant, les épuisant, les intimidant et mettant en péril leur existence même”, dénoncent les ONG. “Ainsi, la dérive démocratique ne menace pas uniquement les associations et les défenseurs des droits humains, mais la société toute entière”, concluent les auteurs. “A terme, elle pourrait engendrer une forme de gouvernement qui, sans être ouvertement autoritaire, ne pourrait plus être qualifiée de démocratie à part entière.”

Sarkozy, toujours incontournable à droite, malgré ses déboires judiciaires

Nicolas Sarkozy reste incontournable à droite malgré les épreuves judiciaires : deux semaines avant sa condamnation à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen, il recevait encore dans ses bureaux parisiens Sébastien Lecornu, tout juste nommé à Matignon, après Jordan Bardella ou encore Gabriel Attal.Début septembre, il révélait, dans Le Figaro, avoir rencontré Emmanuel Macron pendant l’été pour lui assurer qu’il n’y avait pas “d’autre solution que la dissolution” pour mettre fin à l’instabilité politique en France.Sans parvenir à le convaincre pour autant. Nicolas Sarkozy, 70 ans, a d’ailleurs reconnu publiquement que le chef de l’Etat “ne l’écoutait pas toujours”, comme il a encore pu le constater en décembre dernier lorsqu’il s’est rendu à l’Elysée pour y dire tout le mal qu’il pensait de son ennemi François Bayrou, sans empêcher sa nomination à Matignon. Eternelle figure tutélaire de la droite, bien que contesté par certaines de ses figures, son évocation dans les meetings de son parti Les Républicains déclenche toujours des tonnerres d’applaudissements. Et ses livres de souvenirs demeurent des succès d’édition.Dans son entretien au Figaro, l’ex-chef de l’Etat (2007-2012), qui avait pourtant assuré en février après sa condamnation dans l’affaire des écoutes “renoncer à toute expression médiatique”, a encore fait feu de tout bois. Le RN appartient à “l’arc républicain”, a-t-il assuré, déclenchant un feu de critiques à gauche. Et de déplorer que la droite ne dispose pas “aujourd’hui d’un leader incontournable” malgré l’écrasante victoire au printemps de Bruno Retailleau sur Laurent Wauquiez… avec qui il a également échangé quelques jours plus tôt. Une activité frénétique menée dans son bureau situé à deux pas de l’Elysée, dans le quartier parisien de Miromesnil, où il enchaîne les rendez-vous avec les membres du parti qu’il a fondé, mais aussi des dirigeants d’autres formations, comme Gabriel Attal ou encore Jordan Bardella avec qui il s’est entretenu début juillet. Le président du RN avait exprimé quelques jours plus tôt son “sentiment” qu'”il y a une volonté” d’humilier l’ex-chef de l’Etat après que sa légion d’honneur lui avait été retirée en raison de sa condamnation définitive à un an d’emprisonnement ferme dans l’affaire des écoutes.”Comme Nicolas Sarkozy a l’habitude de dire du mal de celui avec qui il avait rendez-vous juste avant vous, il est préférable de fixer le rendez-vous avec lui en fin de journée pour être le dernier”, commente un dirigeant LR qui a ses habitudes à Miromesnil. – Service minimum -Face aux déboires judiciaires de leur ancien leader, les dirigeants de son parti se montrent prudents, voire mal à l’aise.Après sa condamnation, le patron des Républicains, Bruno Retailleau, s’est fendu d’un court communiqué pour lui apporter son “soutien” et espérer qu’il parvienne à faire “prévaloir son innocence” en appel.Laurent Wauquiez a exprimé sobrement sa “reconnaissance envers l’homme d’État qui a tant donné à notre pays et mon amitié pour l’homme”.Le vice-président de LR François-Xavier Bellamy a, quant à lui, dénoncé un “jugement politique”, tandis qu’Eric Ciotti, l’ancien patron de LR qui s’est allié au RN, a transmis “une pensée amicale” à l’ancien président.Son influence sur son parti reste bien réelle. Pour preuve, une autre interview accordée au Figaro il y a un an où il a incité les siens à quitter l’opposition et rejoindre le gouvernement.C’était peu avant que le LR Michel Barnier entre à Matignon et qu’il embarque dans son gouvernement des personnalités de droite comme Bruno Retailleau (Intérieur) qui a bondi depuis dans les sondages et redonné des couleurs à son parti. Mais, malgré le respect toujours exprimé par son parti politique, son fils Louis Sarkozy devra patienter pour être désigné officiellement candidat en mars à la mairie de Menton (Alpes-Maritimes). La commission nationale d’investiture (CNI), qui s’est réunie mardi, a remis à plus tard sa décision.

Agriculture: des actions “symboliques” pour dénoncer des importations “aberrantes”

Blocage d’un Buffalo Grill, assemblée de tracteurs devant la Maison de l’Europe… Des rassemblements symboliques se sont tenus jeudi à l’appel de la première alliance syndicale agricole FNSEA-Jeunes Agriculteurs, contre les importations “aberrantes” qui minent selon elle l’agriculture française.D’autres actions sont annoncées pour vendredi, loin malgré tout des grandes journées de blocage des deux hivers derniers alors que vendanges et récoltes occupent encore le monde paysan.Dans le viseur des agriculteurs, le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification, et vis-à-vis duquel la France, hier très opposée, semble depuis se montrer moins défavorable.Plus globalement, il s’agit de se mobiliser contre “le Mercosur, les taxes imposées par Donald Trump et le flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres”, a indiqué Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, qui dans un premier temps avait prévu des mobilisations plus tard dans l’automne.”N’importons pas ce qu’on ne veut pas qu’on produise. C’est ça, l’hypocrisie de l’Europe. Sous couvert d’écologie, on importe ce qu’on ne produit pas ici, avec aucune norme environnementale et sociale”, déplore ainsi Dominique Noury, éleveur de vaches charolaises et de volailles, lors d’une action à Dijon.L’accord avec le Mercosur doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… Mais l’accord facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel, riz, exemptés de droits de douane.Alors que Bruxelles insiste sur la faiblesse des volumes attendus, les filières européennes concernées crient au risque de déstabilisation et de baisse des prix, et surtout à la concurrence déloyale du fait de normes de production moins-disantes sur le plan sanitaire et environnemental et de contrôles défaillants.- Ordre syndical dispersé -Jeudi, une cinquantaine d’agriculteurs, selon des représentants syndicaux, ont bloqué l’entrée d’un Buffalo Grill à Pusey, près de Vesoul (Haute-Saône), pour protester contre le Mercosur et pour la défense de la viande française. Ils ont amené une charolaise devant la porte d’entrée et ont tagué sur la devanture “Je suis français, je mange français”.A Plérin (Côtes d’Armor), une cinquantaine de manifestants étaient réunis au marché au porc, selon un photographe de l’AFP.Dans le centre de Dijon, 150 agriculteurs sont venus, avec 41 tracteurs et bennes, déverser fumier, terre et paille devant la Maison de l’Europe. “C’est à cause de l’Europe qu’on est là. On importe de la viande qu’on n’a pas le droit de produire chez nous, alors qu’on a l’agriculture la plus durable au monde”, explique à l’AFP Antoine Fauchet, président des JA d’Is-sur-Tille (Côte d’Or).La mobilisation se poursuivra vendredi sous diverses formes: mobilisations en supermarchés, défilés devant des préfectures, présentation de produits jugés “aberrants” (pommes du Chili, noix des Etats-Unis, etc), ou manifestation régionale avec tracteurs place d’Armes, devant le château de Versailles.”C’est vraiment symbolique. On suit l’appel national, mais la période est compliquée”, en cette saison de vendanges ou de récolte de maïs, souligne Enzo Rodriguez, président des JA des Pyrénées-Orientales, sans fermer la porte à de nouvelles mobilisations dans les prochaines semaines.Le texte sur le Mercosur doit encore être approuvé par les Etats membres puis par le Parlement européen, la Commission espérant leur aval d’ici fin décembre.Les syndicats agricoles expriment leur opposition au traité dans un rare mouvement d’unanimité. Mais ils se mobilisent en ordre dispersé.La Coordination rurale (CR), dans une volonté de se démarquer, veut être reçue par le Premier ministre Sébastien Lecornu pour lui présenter ses propositions, avant une mobilisation “avant la fin de l’année”.Le 3e syndicat, la Confédération paysanne, pour sa part a annoncé une manifestation à Paris, “tracteurs en tête”, le 14 octobre. Rappelant son engagement de toujours contre les traités de libre-échange, elle dénonce les “contradictions profondes des dirigeants de la FNSEA et de la CR” dont la lutte contre les normes “empêche une réelle stratégie gagnante contre les accords de libre-échange”.

UN tells Trump probe launched over his ‘sabotage’ claims

The United Nations told President Donald Trump it had launched a “thorough investigation” into what the US leader called “triple sabotage” during his visit to the organization’s headquarters.   The US sent a letter to the UN Secretary-General Antonio Guterres on Wednesday demanding answers about an escalator that failed, stranding Trump and first lady Melania Trump, as well as a malfunctioning teleprompter and a faulty public address system.”The Secretary-General informed the US Permanent Mission that he had already ordered a thorough investigation, and he conveyed that the UN is ready to cooperate in full transparency with relevant US authorities on this matter to determine what caused the incidents referred to by the United States,” Guterres’s spokesman, Stephane Dujarric, said late Wednesday. In a long, angry social media post, Trump described the string of mishaps as “very sinister,” called for people to be arrested and said the US Secret Service was also conducting a probe.”This wasn’t a coincidence, this was triple sabotage at the UN. They ought to be ashamed of themselves,” Trump said on his Truth Social platform.”I demand an immediate investigation,” he said.He was dogged by technical gremlins before and during his keynote speech to the organization and world leaders gathered at the UN General Assembly hall in New York.Footage showed the 79-year-old president and Melania Trump getting on the escalator at UN headquarters on Tuesday before it stopped with a lurch, forcing them to walk up.Then later, as he began his speech, he noted his teleprompter was not working.He spent much of the rest of the speech bashing the world body, accusing it of funding illegal migration that was turning the United States and European countries into “hell” and failing to support his peace efforts in Gaza and Ukraine.While Trump struck a mostly joking tone about the escalator, his mood hardened a day later.The UN has gently insisted that the teleprompter was operated by the White House.As for the escalator, Dujarric, the secretary-general’s spokesman, issued a note to reporters Wednesday saying that a videographer with the US delegation, who was filming on the escalator ahead of the first US couple, accidentally tripped a switch that caused the moving staircase to stop.  Trump also complained the public address system had been rigged so that his hour-long speech could not be heard.”The sound system was designed to allow people at their seats to hear speeches being translated into six different languages through earpieces,” said a UN official speaking on condition of anonymity.  

Zelensky says Russian officials should end war or find ‘bomb shelters’

Ukrainian President Volodymyr Zelensky warned that the Kremlin will become a target and Russian officials should check for bomb shelters if Moscow does not stop its invasion of his country, Axios reported Thursday.Russia has occupied about 20 percent of Ukraine and rained bombs and missiles on civilian and military sites since launching a full-scale invasion in 2022, with Moscow’s forces striking the government complex in Kyiv for the first time this month.Zelensky said that Ukrainian policy would also now put previously off-limits targets in the crosshairs, Axios reported.”They have to know where their bomb shelters are,” Zelensky told Axios in an interview. “They need it. If they will not stop the war, they will need it in any case.”Answering criticism from US President Donald Trump and his right-wing government over the indefinite suspension of elections in wartime Ukraine, Zelensky also told Axios that he would not seek to remain in power once peace comes.”My goal is to finish the war,” not to continue to run for office, he said.Zelensky said Ukraine would not target civilians in Russia because “we are not terrorists.”However, he indicated that Ukraine hopes to obtain a more powerful US weapon, which he did not name, to threaten strikes deep inside Russia.Axios quoted Zelensky as saying he had told Trump during a meeting in New York this week “what we need — one thing.”- Trump growing ‘impatient’ -“If we will have such long-distance weapons from the United States, we will use it,” he said in a clip of the interview released by Axios.US and European backing for Ukraine’s ability to strike deep inside Russia has often wavered, with Washington and European capitals nervous of provoking Moscow into an expanded conflict.However, Ukraine is now frequently hitting Russian energy industry installations and Zelensky said Trump had given him the green light to continue.He said Trump had told him that he “supports that we can answer on energy.”Trump said following his meeting with Zelensky earlier this week that Ukraine could win back all of its territory from Russia — an astonishing turnaround after months of saying Kyiv would likely have to cede land to its larger neighbor.The US leader also called for NATO countries to shoot down any Russian fighter jets violating their airspace, following a series of incidents that have rattled US allies in Eastern Europe.It marks a major shift on Ukraine for Trump, who told Zelensky during a televised Oval Office bust-up in February that “you don’t have the cards” to beat Russia.The change in views by the US president reflects his growing frustration with Putin since a summit in Alaska on August 15 failed to produce a breakthrough, and was instead followed by increased Russian attacks.Vice President JD Vance warned Wednesday that Trump was “growing incredibly impatient” with Moscow, saying the US leader “doesn’t feel like they’re putting enough on the table to end the war.””If the Russians refuse to negotiate in good faith, I think it’s going to be very, very bad for their country,” Vance added.

Les “comptes adolescents” Facebook et Messenger déployés dans le monde

Le groupe américain Meta va étendre au monde entier ses “comptes adolescents” sur Facebook et Messenger, quelques mois après les avoir déployés dans plusieurs pays dont les États-Unis, a-t-il annoncé jeudi dans une note de blog.”Nous avons placé des centaines de millions de jeunes dans des comptes pour adolescents sur Instagram, Facebook et Messenger, et maintenant nous les étendons aux adolescents du monde entier sur Facebook et Messenger”, a indiqué le groupe.Ces comptes, dédiés aux utilisateurs de 13 à 17 ans, comportent des paramètres de protection pour les jeunes utilisateurs, qui limitent notamment “le contenu inapproprié et les contacts indésirables”. L’activation du “Compte ado” est automatique et ses paramètres ne sont ensuite pas modifiables sans accord parental pour les moins de 16 ans.Après avoir introduit ces comptes pour son réseau social Instagram en septembre 2024, Meta avait indiqué en avril étendre ces dispositifs à Facebook et sa messagerie Messenger, aux États-Unis, au Canada, en Australie et au Royaume-Uni. Les utilisateurs “reçoivent également des limites de notifications pendant la nuit, des rappels pour quitter l’application après 60 minutes et ne peuvent être contactés que par des personnes qu’ils suivent ou avec lesquelles ils sont déjà connectés”, avait précisé Meta en avril.L’utilisation des réseaux sociaux par les adolescents a suscité ces dernières années des inquiétudes concernant notamment le temps passé devant les écrans et le manque de modération sur certaines plateformes.