Pour le chirurgien pédocriminel Le Scouarnec, l’heure du verdict a sonné

Trois mois d’audience pour arriver à ce moment tant attendu par les victimes de Joël Le Scouarnec: la cour criminelle du Morbihan rend mercredi son verdict à Vannes, marquant le point final du procès de l’ex-chirurgien pédocriminel qui risque 20 ans de prison mais n’a demandé “aucune mansuétude” aux juges.”À la cour, je ne sollicite aucune mansuétude. Accordez-moi simplement le droit de devenir meilleur et de reconquérir cette part d’humanité qui m’a tellement fait défaut”, a demandé l’accusé, invité lundi une dernière fois à prendre la parole.L’avocat général Stéphane Kellenberger a requis contre lui la peine maximale de 20 ans de réclusion assortie d’une série de mesures de sûreté en raison de sa “dangerosité”.Il a notamment requis une “rétention de sûreté”, une mesure rare qui concerne essentiellement des délinquants sexuels et qui permet de placer dans un centre unique en France un criminel présentant un risque élevé de récidive après la fin de sa peine.Pour Manon Lemoine, que Joël Le Scouarnec a reconnu avoir violée à l’âge de 11 ans, l’adoption de cette mesure par la cour est “le véritable enjeu” du verdict. “Si (elle) n’est pas prononcée, c’est une honte”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Son avocate, Me Marie Grimaud, a elle espéré que “la cour ne passera pas à côté (…) du risque de dangerosité extrêmement important” de Joël Le Scouarnec.”Archi-coupable”, il “ne demande pas à échapper à la peine requise par l’avocat général”, a affirmé l’un des avocats de la défense, Me Maxime Tessier, estimant que son client est allé “le plus loin dans ce qu’on peut attendre d’un accusé devant la cour criminelle”. Il a “le droit à la repentance”, a-t-il rappelé.Le verdict, qui sera prononcé par la présidente de la cour Aude Buresi, est attendu au tribunal judiciaire de Vannes à partir de la mi-journée. – “Réparer” -L’ex-chirurgien est accusé d’avoir commis des viols et agressions sexuelles sur 299 personnes, dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits, de 1989 à 2014.Le 20 mars, il a reconnu l’ensemble des faits, endossant également la responsabilité pour la mort de deux victimes, l’une par overdose et l’autre par suicide.Tout au long du procès, Joël Le Scouarnec a voulu “avancer et réparer”, une “démarche volontaire”, a plaidé lundi Me Thibaut Kurzawa, l’un de ses conseils.Certains avocats des parties civiles y ont vu eux un simple tour de passe-passe: “reconnaître tout, c’est ne rien reconnaître”, a ainsi remarqué Me Giovanni Bertho-Briand.”Il nous a été martelé votre grande repentance, la grande sérénade de +j’ai changé+”, s’est agacé Me Delphine Caro. “Mais à qui ferez-vous croire que vous avez changé?””Vous êtes le pire pédophile de masse qui ait jamais existé (…) la bombe atomique de la pédophilie”, lance Me Thomas Delaby.Débuté le 24 février, ce procès fleuve a réuni quelque 60 avocats de parties civiles qui ont plaidé, tantôt individuellement, tantôt en se regroupant autour de thèmes précis, pendant presque trois jours.- “A la hauteur” -Les victimes “ne vous pardonneront jamais. Jamais”, a asséné à l’accusé Me Delaby.”Aucune peine ne pourra être à la hauteur de la souffrance des parties civiles”, a rappelé Me Romane Codou.Si la plupart ont loué une défense “bienveillante”, d’autres ont regretté que la cour n’ait pas “davantage bousculé” Joël Le Scouarnec pour “accéder à la vérité”, selon les mots de Me Bertho-Briand.Mais ce procès ne sera vraisemblablement pas le dernier de l’ex-chirurgien pédocriminel: “il y aura probablement une autre procédure”, a lancé l’avocat général lors de ses réquisitions.Le parquet de Lorient a ainsi ouvert deux enquêtes liées à “l’affaire Le Scouarnec”, dont l’une, révélée à l’AFP le 20 mars, concerne “des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées” d’agressions sexuelles et viols perpétrés par l’ex-chirurgien viscéral.”J’espère que le verdict sera à la hauteur des horreurs qu’il a pu commettre”, a confié à l’AFP Amélie Lévêque, l’une des 299 victimes de l’accusé. “Mais je n’y crois pas beaucoup.”

Starship megarocket blows up over Indian Ocean in latest bumpy test

SpaceX’s prototype Starship exploded over the Indian Ocean on Tuesday, capping another bumpy test flight for the rocket central to billionaire Elon Musk’s dream of colonizing Mars.The biggest and most powerful launch vehicle ever built lifted off around 6:36 pm (2336 GMT) from the company’s Starbase facility, near a southern Texas village that earlier this month voted to become a city — also named Starbase.Excitement ran high among SpaceX engineers and spectators alike, after the last two outings ended with the upper stage disintegrating in fiery cascades over the Caribbean.But signs of trouble emerged quickly: the first-stage Super Heavy booster blew up instead of executing its planned splashdown in the Gulf of Mexico.A live feed then showed the upper-stage spaceship failing to open its doors to deploy a payload of Starlink satellite “simulators.”Though the ship flew farther than on its two previous attempts, it sprang leaks and began spinning out of control as it coasted through space.Mission teams vented fuel to reduce the force of the expected explosion, and onboard cameras cut out roughly 45 minutes into what was meant to be a 66-minute flight — falling short of its target splashdown zone off Australia’s west coast.”Starship experienced a rapid unscheduled disassembly,” SpaceX posted on X — a familiar euphemism for fiery failure — while stressing it would learn from the setback.Musk, meanwhile, vowed to pick up the pace: “Launch cadence for the next 3 flights will be faster — approximately one every 3 to 4 weeks,” he said.He did not say, however, whether he still planned to deliver a live stream about Mars that SpaceX had been promoting.- Space fans – Standing 403 feet (123 meters) tall, the black-and-white behemoth is designed to eventually be fully reusable and launch at low cost, carrying Musk’s hopes of making humanity a multi-planetary species.NASA is also counting on a variant of Starship to serve as the crew lander for Artemis 3, the mission to return Americans to the Moon.Ahead of the launch, dozens of space fans gathered at Isla Blanca Park on nearby South Padre Island, hoping to catch a glimpse of history.Several small tourist boats also dotted the lagoon, while a live feed showed Musk sitting at ground control in Starbase, wearing an “Occupy Mars” T-shirt.Australian Piers Dawson, 50, told AFP he’s “obsessed” with the rocket and built his family vacation around the launch — his first trip to the United States, with his wife and teenage son whom he took out of school to be there.”I know in science there’s never a failure, you learn everything from every single test so that was still super exciting to see,” said Joshua Wingate, a 33-year-old tech entrepreneur from Austin, after the launch.- ‘Fail fast, learn fast’ -Starship has now completed nine integrated test flights atop its Super Heavy booster.  SpaceX is betting that its “fail fast, learn fast” ethos, which helped it dominate commercial spaceflight, will once again pay off.One bright spot: the company has now caught the Super Heavy booster in the launch tower’s giant robotic arms three times — a daring engineering feat it sees as key to rapid reusability and slashing costs.This ninth flight marked the first time SpaceX reused a Super Heavy booster, though it opted not to attempt a catch — instead pushing the envelope with a steeper descent angle and one engine intentionally disabled.The FAA recently approved an increase in Starship launches from five to 25 annually, stating the expanded schedule wouldn’t harm the environment — a decision that overruled objections from conservation groups concerned about impacts to sea turtles and shorebirds.

Carrefour: pour Alexandre Bompard, bientôt l’heure de faire les comptes

Arrivé en 2017 à la tête de Carrefour, Alexandre Bompard a redressé ses comptes et imprimé sa marque mais le cours de Bourse n’a pas suivi, pour un groupe devancé par Leclerc et confronté à de nombreux défis à l’approche de sa fin de mandat, mi-2026.Le grand fan de sport, notamment du tennis de Roger Federer, disait à son arrivée en 2017 aimer les défis, et redresser Carrefour en était un de taille. Auréolé par une fusion opérée juste avant entre Fnac et Darty, après un passage en cabinet ministériel (celui de François Fillon aux affaires sociales et au travail) et des expériences dans l’audiovisuel (Canal Plus et Europe 1), le dirigeant semblait en mesure de relever le gant.A l’époque, le géant vacille dans son pays d’origine sous la pression d’enseignes au modèle moins coûteux, E.Leclerc en tête, pendant qu’il a l’esprit occupé par une croissance internationale tous azimuts.En huit ans, les deux mandats du dirigeant de 52 ans n’ont pas été un long fleuve tranquille.L’énarque (promotion Cyrano-de-Bergerac) et inspecteur des finances, qui expliquait en 2018 vouloir positionner Carrefour sur le segment du “mieux consommer”, a dû manoeuvrer son paquebot entre épidémie de Covid-19, puis poussée inédite de l’inflation.Résultat, les consommateurs ont donné la priorité au prix, ce qui a profité aux enseignes jugées mieux-disantes en la matière, E.Leclerc au premier chef. – Esprit olympique -“Cultivez vos forces plutôt que d’essayer de corriger vos faiblesses”, répondait Alexandre Bompard au magazine Le Point en 2024 à la question de savoir quel conseil il donnerait à un débutant.Huit ans après son arrivée, sa stratégie de tout axer sur un développement des magasins en franchise, mode d’exploitation plus rentable pour le distributeur, a permis de dégager des bénéfices confortables, et de rémunérer les actionnaires.Carrefour a aussi réussi plusieurs acquisitions qui lui ont permis de devenir leader au Brésil (rachat de Grupo Big) ou de rester numéro 2 en France (rachat de Cora, Match ou Bio C’Bon), et rationalisé ses implantations en sortant d’Asie notamment.Longtemps présenté comme le Emmanuel Macron de son secteur, le dirigeant est parvenu à faire de Carrefour un sponsor enthousiaste des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Mais côté face, le cours en Bourse du groupe reste sévèrement déprimé, autour de 14,50 euros, quand il évoluait à l’arrivée de M. Bompard autour des 20 euros.Et les tentatives de fusion, avec le concurrent Auchan ou le Canadien Couche-Tard, ont vite achoppé, privant le dirigeant d’un des dossiers de “fusacq” (fusion-acquisition, NDLR) dont il raffole.- Franchise contestée -Un syndicaliste de la CFDT, qui a assigné Carrefour en justice, le décrit comme un homme “sympathique et agréable”, mais un dirigeant “soupe au lait”, avec une tendance “à tout prendre un peu pour lui” et convaincu “d’avoir toujours raison”.Au point, selon le même syndicaliste, de cultiver une forme de “déni” sur la situation du groupe: “tous les problèmes que rencontrent Carrefour aujourd’hui ont été mis à un moment donné sur la table, il a refusé de les traiter”.Ces dernières années, les procédures judiciaires se sont accumulées contre son recours à la franchise, jugé abusif par les syndicats qui y voient des restructurations à bas bruit et bas coût.Certains de ses franchisés lui reprochent aussi devant la justice des relations trop déséquilibrées. Ils ont enregistré le soutien du ministère de l’Economie, qui a préconisé d’infliger à Carrefour une amende de 200 millions d’euros.Ce contexte incertain rend certains analystes financiers très critiques, d’autant que, dans le même temps, le leader français E.Leclerc caracole en tête du marché et que le numéro trois Intermarché, fort du rachat de nombreux points de vente anciennement Casino, ne cache pas ses ambitions.Père de trois filles et marié à l’ancienne ministre Charlotte Caubel, M. Bompard n’a pas encore fait connaître officiellement sa volonté de poursuivre l’aventure chez Carrefour.Son nom est régulièrement avancé pour diriger d’autres grandes entreprises françaises, même s’il est récemment devenu patron de la fédération patronale de la grande distribution, la FCD, où ses homologues sont plutôt laudateurs sur son action.

Carrefour: pour Alexandre Bompard, bientôt l’heure de faire les comptes

Arrivé en 2017 à la tête de Carrefour, Alexandre Bompard a redressé ses comptes et imprimé sa marque mais le cours de Bourse n’a pas suivi, pour un groupe devancé par Leclerc et confronté à de nombreux défis à l’approche de sa fin de mandat, mi-2026.Le grand fan de sport, notamment du tennis de Roger Federer, disait à son arrivée en 2017 aimer les défis, et redresser Carrefour en était un de taille. Auréolé par une fusion opérée juste avant entre Fnac et Darty, après un passage en cabinet ministériel (celui de François Fillon aux affaires sociales et au travail) et des expériences dans l’audiovisuel (Canal Plus et Europe 1), le dirigeant semblait en mesure de relever le gant.A l’époque, le géant vacille dans son pays d’origine sous la pression d’enseignes au modèle moins coûteux, E.Leclerc en tête, pendant qu’il a l’esprit occupé par une croissance internationale tous azimuts.En huit ans, les deux mandats du dirigeant de 52 ans n’ont pas été un long fleuve tranquille.L’énarque (promotion Cyrano-de-Bergerac) et inspecteur des finances, qui expliquait en 2018 vouloir positionner Carrefour sur le segment du “mieux consommer”, a dû manoeuvrer son paquebot entre épidémie de Covid-19, puis poussée inédite de l’inflation.Résultat, les consommateurs ont donné la priorité au prix, ce qui a profité aux enseignes jugées mieux-disantes en la matière, E.Leclerc au premier chef. – Esprit olympique -“Cultivez vos forces plutôt que d’essayer de corriger vos faiblesses”, répondait Alexandre Bompard au magazine Le Point en 2024 à la question de savoir quel conseil il donnerait à un débutant.Huit ans après son arrivée, sa stratégie de tout axer sur un développement des magasins en franchise, mode d’exploitation plus rentable pour le distributeur, a permis de dégager des bénéfices confortables, et de rémunérer les actionnaires.Carrefour a aussi réussi plusieurs acquisitions qui lui ont permis de devenir leader au Brésil (rachat de Grupo Big) ou de rester numéro 2 en France (rachat de Cora, Match ou Bio C’Bon), et rationalisé ses implantations en sortant d’Asie notamment.Longtemps présenté comme le Emmanuel Macron de son secteur, le dirigeant est parvenu à faire de Carrefour un sponsor enthousiaste des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Mais côté face, le cours en Bourse du groupe reste sévèrement déprimé, autour de 14,50 euros, quand il évoluait à l’arrivée de M. Bompard autour des 20 euros.Et les tentatives de fusion, avec le concurrent Auchan ou le Canadien Couche-Tard, ont vite achoppé, privant le dirigeant d’un des dossiers de “fusacq” (fusion-acquisition, NDLR) dont il raffole.- Franchise contestée -Un syndicaliste de la CFDT, qui a assigné Carrefour en justice, le décrit comme un homme “sympathique et agréable”, mais un dirigeant “soupe au lait”, avec une tendance “à tout prendre un peu pour lui” et convaincu “d’avoir toujours raison”.Au point, selon le même syndicaliste, de cultiver une forme de “déni” sur la situation du groupe: “tous les problèmes que rencontrent Carrefour aujourd’hui ont été mis à un moment donné sur la table, il a refusé de les traiter”.Ces dernières années, les procédures judiciaires se sont accumulées contre son recours à la franchise, jugé abusif par les syndicats qui y voient des restructurations à bas bruit et bas coût.Certains de ses franchisés lui reprochent aussi devant la justice des relations trop déséquilibrées. Ils ont enregistré le soutien du ministère de l’Economie, qui a préconisé d’infliger à Carrefour une amende de 200 millions d’euros.Ce contexte incertain rend certains analystes financiers très critiques, d’autant que, dans le même temps, le leader français E.Leclerc caracole en tête du marché et que le numéro trois Intermarché, fort du rachat de nombreux points de vente anciennement Casino, ne cache pas ses ambitions.Père de trois filles et marié à l’ancienne ministre Charlotte Caubel, M. Bompard n’a pas encore fait connaître officiellement sa volonté de poursuivre l’aventure chez Carrefour.Son nom est régulièrement avancé pour diriger d’autres grandes entreprises françaises, même s’il est récemment devenu patron de la fédération patronale de la grande distribution, la FCD, où ses homologues sont plutôt laudateurs sur son action.

Jugement crucial en Allemagne autour du changement climatique

Une bataille à la David contre Goliath: un tribunal allemand doit dire mercredi si un paysan péruvien peut ou non poursuivre une procédure visant le géant de l’énergie RWE, susceptible de créer un précédent en matière de justice climatique mondiale.Saul Luciano Lliuya, 44 ans, veut convaincre la justice que sa maison, nichée dans la cordillère des Andes, risque d’être inondée, et que le producteur d’électricité allemand, à cause de ses émissions de CO2 au niveau mondial, doit l’aider financièrement à se protéger.Deux audiences au civil en mars ont permis d’entendre les arguments des différentes parties sur la question de savoir si les biens du plaignant étaient exposés à un risque majeur.Si ce risque est reconnu mercredi par la cour d’appel de Hamm (ouest), celle-ci se penchera alors sur la question de la responsabilité de RWE.- Combat d’experts -La procédure contient en germe une dimension juridique cruciale car RWE n’a pas de centrales au Pérou et donc pas de lien direct avec le village du plaignant ou les effets locaux du réchauffement climatique.Le paysan et les organisations qui le soutiennent veulent faire plus largement, avec RWE, un exemple de la responsabilité juridique globale à leurs yeux des énergéticiens dans le changement climatique.M. Lliuya et Germanwatch, l’ONG qui le soutient, exigent que RWE verse des dédommagements à hauteur de sa part dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis le début de l’ère industrielle, qu’ils ont évaluée à 0,38% dans une étude.La ville natale du paysan, Huaraz, serait menacée par le lac glaciaire Palcacocha, qui risquerait de déborder à cause de la fonte des neiges et des glaces accélérée par le changement climatique.Selon Rolf Katzenbach, expert scientifique convoqué par le tribunal, ce risque au cours des 30 prochaines années est d’environ 1%, après une première estimation à 3%.Mais son étude sous-estimerait les effets futurs du changement climatique, a réfuté Lukas Arenson, autre expert appelé par le plaignant.Par ailleurs, l’équipe juridique du Péruvien a demandé, sans succès, d’annuler le témoignage de M. Katzenbach, biaisé selon eux car l’homme aurait eu des liens avec une filiale de RWE.”Nous allons de l’avant”, a déclaré Roda Verheyen, l’avocate de Lliuya, après cet échec.La première action en justice de M. Lliuya remonte à 2015 auprès du tribunal d’Essen, le siège de RWE, pour réclamer 17.000 euros de l’entreprise afin de protéger sa communauté des inondations.La demande avait été rejetée, avant que le tribunal supérieur de Hamm n’accepte un pourvoi en appel.- “On ne peut pas perdre” -Cette décision avait suscité l’espoir des militants de l’environnement d’en faire un cas précurseur de “justice climatique mondiale”, concept politique selon lequel le Nord pollueur doit dédommager les pays du Sud victimes de la pollution.Que le procès ait lieu ou non, Mme Verheyen s’attend à ce que le tribunal confirme un principe inédit: qu’une entreprise soit tenue responsable des conséquences de ses émissions de gaz à effet de serre.”Cela enverrait un message très important aux tribunaux du monde entier”, selon Noah Walker-Crawford, un chercheur qui conseille l’équipe juridique de M. Lliuya. Ce serait “un énorme pas en avant”.”À mon avis, on ne peut pas perdre”, a assuré de son côté Mme Verheyen, car le jugement devrait expliquer “pourquoi, en vertu du droit allemand, une telle affaire est possible même en l’absence de preuve suffisantes”.A l’inverse, RWE affirme que les effets du changement climatique ne peuvent pas être juridiquement attribués à des émetteurs précis.”Sinon, n’importe qui pourrait poursuivre n’importe qui à cause du changement climatique”, a estimé auprès de l’AFP un porte-parole de l’énergéticien.Il a ajouté que l’entreprise “a respecté toutes les réglementations légales relatives aux émissions de CO2 à tout moment dans le cadre de ses activités commerciales”.

Jugement crucial en Allemagne autour du changement climatique

Une bataille à la David contre Goliath: un tribunal allemand doit dire mercredi si un paysan péruvien peut ou non poursuivre une procédure visant le géant de l’énergie RWE, susceptible de créer un précédent en matière de justice climatique mondiale.Saul Luciano Lliuya, 44 ans, veut convaincre la justice que sa maison, nichée dans la cordillère des Andes, risque d’être inondée, et que le producteur d’électricité allemand, à cause de ses émissions de CO2 au niveau mondial, doit l’aider financièrement à se protéger.Deux audiences au civil en mars ont permis d’entendre les arguments des différentes parties sur la question de savoir si les biens du plaignant étaient exposés à un risque majeur.Si ce risque est reconnu mercredi par la cour d’appel de Hamm (ouest), celle-ci se penchera alors sur la question de la responsabilité de RWE.- Combat d’experts -La procédure contient en germe une dimension juridique cruciale car RWE n’a pas de centrales au Pérou et donc pas de lien direct avec le village du plaignant ou les effets locaux du réchauffement climatique.Le paysan et les organisations qui le soutiennent veulent faire plus largement, avec RWE, un exemple de la responsabilité juridique globale à leurs yeux des énergéticiens dans le changement climatique.M. Lliuya et Germanwatch, l’ONG qui le soutient, exigent que RWE verse des dédommagements à hauteur de sa part dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis le début de l’ère industrielle, qu’ils ont évaluée à 0,38% dans une étude.La ville natale du paysan, Huaraz, serait menacée par le lac glaciaire Palcacocha, qui risquerait de déborder à cause de la fonte des neiges et des glaces accélérée par le changement climatique.Selon Rolf Katzenbach, expert scientifique convoqué par le tribunal, ce risque au cours des 30 prochaines années est d’environ 1%, après une première estimation à 3%.Mais son étude sous-estimerait les effets futurs du changement climatique, a réfuté Lukas Arenson, autre expert appelé par le plaignant.Par ailleurs, l’équipe juridique du Péruvien a demandé, sans succès, d’annuler le témoignage de M. Katzenbach, biaisé selon eux car l’homme aurait eu des liens avec une filiale de RWE.”Nous allons de l’avant”, a déclaré Roda Verheyen, l’avocate de Lliuya, après cet échec.La première action en justice de M. Lliuya remonte à 2015 auprès du tribunal d’Essen, le siège de RWE, pour réclamer 17.000 euros de l’entreprise afin de protéger sa communauté des inondations.La demande avait été rejetée, avant que le tribunal supérieur de Hamm n’accepte un pourvoi en appel.- “On ne peut pas perdre” -Cette décision avait suscité l’espoir des militants de l’environnement d’en faire un cas précurseur de “justice climatique mondiale”, concept politique selon lequel le Nord pollueur doit dédommager les pays du Sud victimes de la pollution.Que le procès ait lieu ou non, Mme Verheyen s’attend à ce que le tribunal confirme un principe inédit: qu’une entreprise soit tenue responsable des conséquences de ses émissions de gaz à effet de serre.”Cela enverrait un message très important aux tribunaux du monde entier”, selon Noah Walker-Crawford, un chercheur qui conseille l’équipe juridique de M. Lliuya. Ce serait “un énorme pas en avant”.”À mon avis, on ne peut pas perdre”, a assuré de son côté Mme Verheyen, car le jugement devrait expliquer “pourquoi, en vertu du droit allemand, une telle affaire est possible même en l’absence de preuve suffisantes”.A l’inverse, RWE affirme que les effets du changement climatique ne peuvent pas être juridiquement attribués à des émetteurs précis.”Sinon, n’importe qui pourrait poursuivre n’importe qui à cause du changement climatique”, a estimé auprès de l’AFP un porte-parole de l’énergéticien.Il a ajouté que l’entreprise “a respecté toutes les réglementations légales relatives aux émissions de CO2 à tout moment dans le cadre de ses activités commerciales”.

Macron in Indonesia seeks to deepen trade, defence ties

Emmanuel Macron will seek to deepen trade and defence ties on a visit to Indonesia Wednesday, the second leg of a three-country Southeast Asia tour promoting France as a balancing power between the US and China.The French president will be received by Indonesian counterpart Prabowo Subianto before meeting investors and students in Southeast Asia’s largest economy and attending a state dinner. “I’m really excited to meet again with my brother President Prabowo, a good friend of mine,” he said after arriving Tuesday evening in the capital Jakarta, where he was greeted by the foreign and defence ministers. “The relationship with your country is a very strategic and friendly one,” Macron said.On Thursday, he will travel to Yogyakarta on Indonesia’s main island Java where he will visit the world’s largest Buddhist temple before heading to Singapore to conclude his six-day tour. In the face of Donald Trump’s tariffs and the United States’ economic confrontation with China, Macron will seek to turn his “third way” position into contracts for French companies, particularly in defence, energy and critical minerals.He will also try to get the world’s most populous Muslim-majority country on board as he pushes for a two-state solution for the decades-long Israeli-Palestinian conflict at a United Nations conference in June.”Naturally, the question of recognising Israel is an issue,” one of Macron’s advisers told reporters before the tour.”We understand perfectly well the sensitivities of the Muslim communities in the region” regarding the situation in Gaza, the adviser added.Macron wants to show that he is “particularly committed” to “achieving peace in the Middle East” while demonstrating no double standards on the issue in light of his efforts to solve the Ukraine war, he said.- ‘Power for peace’ -In Vietnam Tuesday, Macron presented France as a “power of peace and balance”, committed to an international order “based on law”.This was viewed as a message both to Beijing, which has become increasingly assertive in its territorial claims in the South China Sea, and to Washington over Trump’s threats of wide-ranging tariffs. Macron warned that Trump’s “constantly creating uncertainty” with trade policy was “holding back investment and the economy”.His remarks came as the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) — of which Indonesia is a member — said at the bloc’s summit in Malaysia it would speed up efforts to diversity trade networks in the face of Trump’s tariffs.So Macron’s office will be looking for economic wins in the Southeast Asian archipelago of around 280 million people.The new chief executive of French mining giant Eramet, Paulo Castellari, will be part of a French delegation trying to get Jakarta to increase production at the world’s largest nickel mine in eastern Indonesia.Paris also intends to step up cooperation on arms with Indonesia’s Prabowo, a former defence minister and general.While Jakarta has previously sourced fighter jets from Russia, in recent years it has acquired Rafales from French company Dassault Aviation, whose chief Eric Trappier will join the French delegation.

Rocking ‘King Lear’ to draw young audience in Iran

An Iranian director is breathing new life into William Shakespeare’s “King Lear” with a bold staging in Tehran infused with rock music and a dazzling light show to attract younger audiences.In Iran, artists, writers, filmmakers, musicians and playwrights must walk a tightrope to avoid censorship of content the authorities deem inappropriate.But despite political tensions between Tehran and the West, many international works still make it to the Iranian stage.Now well-known actress Elika Abdolrazzaghi has taken on the challenge of reimagining “King Lear” for a contemporary audience.”If I had staged the original version, it would have been too heavy for people — they would have been bored,” the 45-year-old told AFP.To inject energy into the performance, Abdolrazzaghi has incorporated music from British rock band Muse and German industrial metal group Rammstein.Vivid costumes and sparkling lights lend the production a festive atmosphere, despite the play’s dark core.First published in the early 17th century, “King Lear” tells the story of a crumbling monarchy and a family torn apart by betrayal, power struggles and hunger for the throne.An ageing and weary Lear decides to divide his kingdom between his three daughters, based on how well they flatter him in public.- ‘No restrictions’ -Naive and prideful, Lear disowns Cordelia, his youngest daughter, who refuses to join the charade.”I transformed many word-heavy sections of the play into movement, imagery, music and dance,” Abdolrazzaghi said.The actors wear richly detailed costumes in bold reds, greens and yellows, inspired by classic fashions from the 17th century.Reza Yazdani, a household name in Iran’s rock scene, performs the Persian-language songs live on stage.The production has struck a chord with theatregoers.”We didn’t think we could sit through a two-hour play,” Amin, a 32-year-old engineer, told AFP.”But it was really good — from the actors’ performances to the music and set design,” he said after going to the play with his wife, Elham.With a company of around 100 people, including several dozen actors, Abdolrazzaghi and her team spent several months preparing the show.”In Iran there are many women directing theatre, but few are well known,” she said.Abdolrazzaghi, who has performed in works by Bertolt Brecht, Friedrich Durrenmatt from Switzerland and France’s Yasmina Reza, says the Iranian authorities impose “no restrictions” on staging foreign plays.- ‘A more just world’ -“Theatre is essentially a Western phenomenon and remains a young art form in Iran,” said Abdolrazzaghi.Ahmad Saatchian, the lead actor and a stage veteran with two decades of experience, calls Lear “the greatest role” of his career.”Portraying one of the most important characters in literary history is a rare opportunity for an actor,” he said.Tragedies such as “King Lear” are “universal and resonate with people around the world — that’s why Shakespeare remains timeless,” he added.In recent years, many of Shakespeare’s works have been performed in Iran.”Countries that have experienced similar political dynamics — like Iran or those in Eastern Europe — tend to connect deeply with Shakespeare’s work,” said Saatchian.In the final act, Lear, broken by betrayal, regains clarity before his death.”In one scene, Lear calls on those in power to expose themselves to the suffering of the poor in order to build a more just world,” Saatchian said.”That’s a message that resonates everywhere.”

Pineapple is the new potato: imported fruits back in Syria

After decades of poverty and isolation under the Assad dynasty, imported fruits like pineapples, kiwis and mangoes are available again in Syria’s bustling markets, making mouths water and eyes twinkle.Fruits that were once designated luxury items, meaning they were accessible only to Syria’s wealthiest, are now as common as potatoes or onions, cooking staples for many of the country’s population.”We used to smuggle them in,” said 46-year-old fruit vendor Marwan Abu Hayla with a big smile as he displayed his produce at Damascus’s Shaalan market.Grocers used to face fines and even imprisonment for importing exotic fruits.But now “we do not hide pineapples any more — we can put them on display”, Abu Hayla told AFP, adding: “The era of pineapple-phobia is over.”One kilogram of pineapple used to cost around 300,000 Syrian pounds (around $23) before an Islamist-led offensive ousted leader Bashar al-Assad in December after nearly 14 years of civil war.That has now plummeted to a much sweeter price of around 40,000 pounds, about $4.”We used to smuggle (the fruit) with the help of taxi drivers — just like petrol and diesel,” Abu Hayla said of other commodities which Syrians used to bring in illicitly from neighbouring Lebanon when supplies were scarce under Assad.Now “pineapples are like potatoes and onions”, he added, as potential customers eyed the ripe fruit.- Bananas -Buyers and sellers linked the fruits’ newfound presence to developments including the free availability of the US dollar since Assad’s ousting. Trading in the currency was previously punishable by law.Other signs of change include new cars on the streets and more abundant fuel supplies.The late Syrian president Hafez al-Assad imposed heavy state control over the economic system, which isolated the country from global trade.His son and successor Bashar kept up the system to maintain the clan’s iron-fisted rule until he was overthrown in December.Fruit seller Ahmed al-Hareth, 45, said tropical fruit — even bananas — used to cost the equivalent of a public employee’s monthly salary.Customs authorities and security forces would raid stores, further fuelling a limited black-market fruit trade.Medical student Nour Abed al-Jabbar, 24, said she “used to see tropical fruit on screens more often than in markets”.One problem with that: some Syrians who have never had a pineapple before just don’t know how to cut it. “Pineapple is for everyone — even if some people don’t know how to peel it,” Jabbar said.However, many people still struggle to buy the fruit in a country whose economy has been ravaged by years of conflict and sanctions, and where 90 percent of the people live in poverty.Housewife Ilham Amin, 50, said she had noticed grocery stores becoming more colourful, which “tempts customers to buy”.But she steers her children away from the tantalising new fruit as she cannot afford it.”Living conditions are tough, and pineapple is a luxury for a family like ours,” she said.