Au nom de l’inox et des batteries, la plus grande mine de nickel au monde déloge une tribu

Bokum, membre d’une des dernières tribus de chasseurs-cueilleurs d’Indonésie, presque totalement isolée du monde moderne, se désespère: sa forêt vierge, stupéfiante de beauté sur une île des Moluques, est riche en nickel. Et abrite depuis six ans la plus grande mine de ce métal au monde, exploitée par des groupes chinois et français.Pour le voir de ses yeux, il faut s’enfoncer profondément dans la jungle de l’île de Halmahera, 2.400 km à l’est de Jakarta. Ici vit la tribu des Hongana Manyawa (“Peuple de la forêt”), dont 500 membres mènent encore une vie nomade et sans aucun contact avec la civilisation moderne.Bokum, lui, fait partie des 3.000 autres membres de la tribu acceptant des contacts limités. C’est donc lui qui montre à une équipe de l’AFP comment la vaste concession minière de Weda Bay Nickel défigure ses terres tribales.Au milieu d’une nature à couper le souffle, les machines abattent et creusent, et la mine s’étend pour répondre à la demande phénoménale de nickel, principalement pour fabriquer de l’acier inoxydable, et indispensable à la plupart des batteries des véhicules électriques. Pas moins de 17% du nickel mondial vient de cette seule mine, selon son site en 2023. L’Indonésie en est de très loin le premier producteur.”J’ai peur qu’ils continuent à détruire la forêt”, confie Bokum, qui dit ne plus trouver les cochons sauvage et poissons dont il se nourrissait. “Nous ne savons pas comment survivre sans notre terre, sans notre nourriture”.L’homme vit à 45 minutes de marche, un peu plus au coeur de la forêt. Il a accepté de témoigner en compagnie de son épouse Nawate qui, elle, garde le silence. Mais il ne s’attardera pas, car avant de se mettre en route, il a aperçu des ouvriers près de chez lui.”Les ouvriers de la mine ont essayé de cartographier notre territoire”, explique-t-il, une machette à portée de main. “C’est notre maison et nous ne la leur donnerons pas”.Le sort des Hongana Manyawa a suscité une certaine émotion ces derniers mois, après la diffusion de vidéos virales montrant des membres de la tribu amaigris et sortis de leur forêt pour mendier de la nourriture. Mais l’avenir de cette région, si loin de la capitale Jakarta, n’est pas une priorité.Trois jours de périple, sur 36 km à travers les 45.000 hectares de la concession minière, permettent pourtant de voir ce que coûtent, pour les humains comme pour la nature, les technologies modernes.Des explosions à répétition pour exposer le minerai font fuir des volées d’oiseaux. Des hélicoptères partagent le ciel avec des perroquets verts, des hiboux des Moluques, des calaos et des abeilles géantes.Des souches d’arbres, le long de la route, sont d’autres indices de l’invasion des machines. Et au loin, on aperçoit des gardiens de la mine tirant sur des oiseaux tropicaux avec leurs fusils à air comprimé.Toute la nuit, le vacarme des excavatrices arrachant la terre pénètre l’épaisse végétation, rivalisant avec les croassements des grenouilles et le bourdonnement des insectes.Le fond des rivières est tapissé d’une lourde boue recrachée par l’exploitation minière. Les poissons ont quasiment disparu de cette eau qui, quand on la traverse à gué, irrite la peau tant elle est souillée.- “Protocoles de contact” -La constitution indonésienne consacre les droits fonciers des autochtones. En 2013, la Cour constitutionnelle a même donné aux communautés locales le contrôle des forêts coutumières, plutôt qu’à l’Etat.Mais dépourvus de titres fonciers et faute de législation spécifique, les Hongana Manyawa ont peu de chances de faire valoir leurs droits sur les terres qui chevauchent la concession, selon les ONG.A fortiori face au géant qui leur fait face. La concession appartient à Weda Bay Nickel (WBN) qui a, via une coentreprise, pour actionnaire majoritaire le géant chinois de l’acier Tsingshan et minoritaire le groupe minier français Eramet, dont le nouveau patron accompagne le président Emmanuel Macron en visite en Indonésie. La mine demande à augmenter son droit d’extraction.WBN a indiqué à l’AFP être “engagée dans une exploitation minière responsable et la protection de l’environnement” et qu’elle formait ses employés au “respect des coutumes et traditions locales”. Il n’existe “aucune preuve que des groupes isolés ou non-contactés soient impactés par les activités de WBN”, selon l’entreprise.Eramet déclare à l’AFP avoir demandé aux actionnaires majoritaires de WBN l’autorisation de procéder cette année à un audit indépendant des “protocoles de contact” avec les Hongana Manyawa.Un examen plus approfondi de la manière dont la tribu utilise les forêts et les rivières de la région est également en cours, ajoute Eramet, qui affirme toutefois qu’il n’y a “aucune preuve” que des membres de la tribu vivent isolés dans sa concession.Mais le gouvernement indonésien a admis le contraire, dans une déclaration à l’AFP. Il existe “des preuves de l’existence de tribus isolées autour de Weda Bay”, a déclaré la direction générale du charbon et des minéraux du ministère indonésien de l’Energie et des Ressources minérales.La même direction dit s’engager à “protéger les droits des peuples autochtones et à garantir que les activités minières ne nuisent pas à leur vie et à leur environnement”.C’est la première reconnaissance officielle par Jakarta de la présence de Hongana Manyawa isolés dans la zone, selon l’ONG de défense des droits des autochtones Survival International.Pour l’ONG, qui évoque un “coup dur” pour les revendications d’Eramet, une zone interdite pour protéger la tribu est “le seul moyen d’empêcher son anéantissement”.Eramet indique sur son site former ses employés à la façon de se comporter s’ils rencontrent des Hongana Manyawa. Elle conseille aux employés de WBN d’éviter d’interagir avec des personnes non contactées si leur présence “est démontrée”.Tsingshan n’a pas répondu aux questions de l’AFP.Eramet, qui nie polluer l’eau de la région, affirme que l’exploitation minière a “créé de nombreuses nouvelles opportunités économiques”.Mais Bokum constate l’inverse: “depuis que l’entreprise a détruit notre maison, notre forêt, nous avons du mal à chasser, à trouver de l’eau propre”, affirme-t-il dans la langue indigène Tobelo. – Racket, prostitution -Depuis le début de l’exploitation du sol en 2019, la zone s’est rapidement transformée en une sorte de Far West.A un checkpoint près de l’immense parc industriel de Weda Bay, le véhicule des journalistes de l’AFP a été stoppé par plusieurs hommes exigeant de l’argent, avant qu’un responsable local n’intervienne.Non loin des villes limitrophes, à savoir Lelilef Sawai, Gemaf et Sagea, on croise des employés avec casques de chantier sur des routes boueuses et encombrées.Des boutiques rudimentaires bordent la route où des prostituées racolent les clients devant des hôtels infestés de punaises de lit.Au loin, les tours de fusion du nickel crachent un nuage artificiel qui flotte dans le ciel.La main-d’Å“uvre de la mine a plus que doublé depuis 2020 pour atteindre près de 30.000 personnes. Pour la plupart, il s’agit d’étrangers dont l’arrivée a créé des tensions et coïncidé avec une hausse des cas de maladies respiratoires et de VIH.”Les entreprises minières n’ont pas de bonnes pratiques, violent les droits de l’homme et font rarement de contrôles”, accuse Adlun Fiqri, porte-parole de l’association Save Sagea.”Bien avant l’exploitation minière, tout était vraiment calme et c’était agréable de vivre dans la forêt,” confie plus loin Ngigoro, qui a quitté le groupe isolé des Hongana Manyawa avec sa mère lorsqu’il était enfant. A l’époque, ils n’avaient “peur de rien”.”Cette terre appartient aux Hongana Manyawa,” ajoute cet homme de 62 ans, qui marque son chemin dans la forêt par des entailles sur les troncs d’arbre à l’aide de sa machette. Le sentiment est partagé dans l’est de l’île. Au moins 11 manifestants autochtones contre les activités minières y ont été interpelés, selon Amnesty International lundi.- Tesla s’en mêle -Bokum affirme avoir déménagé au moins six fois pour échapper aux mineurs qui empiétaient sur le territoire de son peuple.Les ONG craignent que la mine ne fasse tout simplement disparaître la tribu.”Ils dépendent entièrement de ce que la nature leur fournit et alors que leur forêt tropicale est dévastée, il en va de même pour eux,” s’alarme Callum Russell, de Survival International.Le gouvernement affirme avoir “réalisé une documentation” pour comprendre ces tribus isolées et assure les avoir impliquées “dans le processus de décision.”Mais pour les défenseurs des indigènes, ceci est impossible car la plupart d’entre eux n’utilisent pas la technologie moderne et évitent tout contact avec les étrangers.Récemment, quelques voix se sont élevées, notamment de grandes entreprises. Le constructeur automobile américain Tesla, propriété de Elon Musk, qui a signé des accords d’investissement dans le nickel indonésien, a proposé des zones interdites pour protéger les peuples autochtones.L’entreprise suédoise de véhicules électriques Polestar a déclaré l’an passé qu’elle chercherait à éviter de mettre en péril des “communautés non contactées” dans sa chaîne d’approvisionnement.Mais pour Bokum, le danger est déjà là: un site d’exploitation à ciel ouvert de 2,5 kilomètres de long s’étend juste derrière la colline où il cultive ananas et manioc.La mine a bien essayé de communiquer avec Bokum et son épouse, en leur fournissant des téléphones portables. Mais pour capter un signal, Bokum doit se rapprocher de la mine et quand des ouvriers s’approchent de chez lui, il réitère sa promesse, machette à la main: “C’est notre terre. Nous ne consentirons pas à sa destruction.”

Les Etats-Unis vont révoquer des visas d’étudiants chinois, condamnation de Pékin

La Chine a condamné jeudi la décision “déraisonnable” du gouvernement américain de révoquer “avec fermeté” des visas d’étudiants chinois, dans le cadre de la suspension par l’administration Trump du traitement des visas d’étudiants étrangers.Il s’agit de la dernière mesure en date prise par l’administration américaine dans son offensive contre les universités, visant notamment Harvard qui organise jeudi sa cérémonie annuelle de remise des diplômes.Le gouvernement américain va “révoquer avec fermeté les visas pour les étudiants chinois, notamment ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois ou étudiant dans des filières sensibles”, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio dans un communiqué.”Nous allons aussi revoir les critères pour renforcer l’examen de toutes les prochaines demandes de visa venant de la Chine et de Hong Kong”, a ajouté le secrétaire d’Etat.La Chine a condamné cette mesure jeudi. “Les États-Unis ont révoqué de manière déraisonnable les visas des étudiants chinois sous prétexte d’idéologie et de (protection des) droits nationaux”, a déploré devant la presse la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning.Plus de 277.000 Chinois étaient inscrits dans les universités américaines pour l’année 2023-2024, seulement dépassés par les étudiants indiens, selon un rapport approuvé par le département d’Etat.Les étudiants chinois représentent l’une des sources de revenus les plus importantes pour les universités aux Etats-Unis.”Cette décision, qui semble expéditive, a un impact dévastateur incommensurable”, a fustigé Bi Jingxin, un étudiant de 21 ans interrogé à Pékin par l’AFP. “Si nous, les Chinois, voulons étudier aux États-Unis, c’est surtout pour les enseignants et les excellents résultats académiques”, a poursuivi Bi. “Il semble que Trump et son équipe agissent (…) sans se soucier des conséquences.”Sur le campus de l’Université des études internationales de Pékin (BFSU) — l’une des plus prestigieuses du pays — l’atmosphère était également morose.”Si (les États-Unis) nous ciblent si fortement, cela réduit mes meilleures options”,estime Zhang Yue, 23 ans, qui avait envisagé de s’inscrire dans une université américaine mais qui pourrait opter pour l’Europe désormais.- Suspension des visas -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump s’est lancé dans une vaste campagne contre des universités qu’il accuse de propager une idéologie “woke”.Il leur reproche notamment leurs politiques de promotion de la diversité ou encore d’avoir laissé se multiplier les manifestations contre la guerre à Gaza, qu’il associe à de l’antisémitisme.Lors de son premier mandat (2017-2021), le républicain avait surtout pris pour cible les étudiants chinois dans les filières jugées sensibles, soupçonnés de liens avec les renseignements chinois.L’administration Trump, décidée à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice, avait ordonné mardi la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, dont elle veut passer au crible les réseaux sociaux.Dans un document interne consulté par l’AFP, le département d’Etat demande désormais aux ambassades et consulats américains de ne pas autoriser de “rendez-vous pour de nouveaux visas étudiants ou de programmes d’échange”, en attendant la publication de “directives sur l’examen approfondi des réseaux sociaux pour toutes les demandes de ce type”.Depuis janvier, des centaines d’étudiants étrangers ont déjà vu leurs visas révoqués, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d’expulsion.A Harvard, “un nombre incalculable d’étudiants étrangers se sont renseignés sur la possibilité d’un transfert vers une autre” université, ainsi que sur “leur situation et leurs options”, a écrit mercredi la directrice des services d’immigration de la prestigieuse université américaine, Maureen Martin, dans un dépôt d’acte judiciaire. – “Censure des Américains” -L’offensive de M. Trump a provoqué “une peur profonde”, de “la confusion” et “une détresse émotionnelle” parmi les étudiants et les chercheurs étrangers, a-t-elle ajouté.La charge de Donald Trump va au-delà des étudiants, l’administration américaine ayant annoncé mercredi qu’elle refuserait des visas aux responsables étrangers qui “censurent” les Américains sur les réseaux sociaux.M. Rubio – blâmé par certains pour avoir revoqué des visas de personnes ayant critiqué Israël – a estimé qu’il existait des “actions flagrantes de censure” à l’étranger contre des entreprises américaines.Il a annoncé mercredi, en guise de représailles, “une nouvelle politique de restriction des visas qui s’appliquera aux responsables étrangers et aux personnes qui se rendent complices de la censure des Américains”, sans citer de noms.burs-rr/lgo/pt/cco

Les Etats-Unis vont révoquer des visas d’étudiants chinois, condamnation de Pékin

La Chine a condamné jeudi la décision “déraisonnable” du gouvernement américain de révoquer “avec fermeté” des visas d’étudiants chinois, dans le cadre de la suspension par l’administration Trump du traitement des visas d’étudiants étrangers.Il s’agit de la dernière mesure en date prise par l’administration américaine dans son offensive contre les universités, visant notamment Harvard qui organise jeudi sa cérémonie annuelle de remise des diplômes.Le gouvernement américain va “révoquer avec fermeté les visas pour les étudiants chinois, notamment ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois ou étudiant dans des filières sensibles”, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio dans un communiqué.”Nous allons aussi revoir les critères pour renforcer l’examen de toutes les prochaines demandes de visa venant de la Chine et de Hong Kong”, a ajouté le secrétaire d’Etat.La Chine a condamné cette mesure jeudi. “Les États-Unis ont révoqué de manière déraisonnable les visas des étudiants chinois sous prétexte d’idéologie et de (protection des) droits nationaux”, a déploré devant la presse la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning.Plus de 277.000 Chinois étaient inscrits dans les universités américaines pour l’année 2023-2024, seulement dépassés par les étudiants indiens, selon un rapport approuvé par le département d’Etat.Les étudiants chinois représentent l’une des sources de revenus les plus importantes pour les universités aux Etats-Unis.”Cette décision, qui semble expéditive, a un impact dévastateur incommensurable”, a fustigé Bi Jingxin, un étudiant de 21 ans interrogé à Pékin par l’AFP. “Si nous, les Chinois, voulons étudier aux États-Unis, c’est surtout pour les enseignants et les excellents résultats académiques”, a poursuivi Bi. “Il semble que Trump et son équipe agissent (…) sans se soucier des conséquences.”Sur le campus de l’Université des études internationales de Pékin (BFSU) — l’une des plus prestigieuses du pays — l’atmosphère était également morose.”Si (les États-Unis) nous ciblent si fortement, cela réduit mes meilleures options”,estime Zhang Yue, 23 ans, qui avait envisagé de s’inscrire dans une université américaine mais qui pourrait opter pour l’Europe désormais.- Suspension des visas -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump s’est lancé dans une vaste campagne contre des universités qu’il accuse de propager une idéologie “woke”.Il leur reproche notamment leurs politiques de promotion de la diversité ou encore d’avoir laissé se multiplier les manifestations contre la guerre à Gaza, qu’il associe à de l’antisémitisme.Lors de son premier mandat (2017-2021), le républicain avait surtout pris pour cible les étudiants chinois dans les filières jugées sensibles, soupçonnés de liens avec les renseignements chinois.L’administration Trump, décidée à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice, avait ordonné mardi la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, dont elle veut passer au crible les réseaux sociaux.Dans un document interne consulté par l’AFP, le département d’Etat demande désormais aux ambassades et consulats américains de ne pas autoriser de “rendez-vous pour de nouveaux visas étudiants ou de programmes d’échange”, en attendant la publication de “directives sur l’examen approfondi des réseaux sociaux pour toutes les demandes de ce type”.Depuis janvier, des centaines d’étudiants étrangers ont déjà vu leurs visas révoqués, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d’expulsion.A Harvard, “un nombre incalculable d’étudiants étrangers se sont renseignés sur la possibilité d’un transfert vers une autre” université, ainsi que sur “leur situation et leurs options”, a écrit mercredi la directrice des services d’immigration de la prestigieuse université américaine, Maureen Martin, dans un dépôt d’acte judiciaire. – “Censure des Américains” -L’offensive de M. Trump a provoqué “une peur profonde”, de “la confusion” et “une détresse émotionnelle” parmi les étudiants et les chercheurs étrangers, a-t-elle ajouté.La charge de Donald Trump va au-delà des étudiants, l’administration américaine ayant annoncé mercredi qu’elle refuserait des visas aux responsables étrangers qui “censurent” les Américains sur les réseaux sociaux.M. Rubio – blâmé par certains pour avoir revoqué des visas de personnes ayant critiqué Israël – a estimé qu’il existait des “actions flagrantes de censure” à l’étranger contre des entreprises américaines.Il a annoncé mercredi, en guise de représailles, “une nouvelle politique de restriction des visas qui s’appliquera aux responsables étrangers et aux personnes qui se rendent complices de la censure des Américains”, sans citer de noms.burs-rr/lgo/pt/cco

44 killed in Israel attacks in Gaza, after food warehouse looted

At least 44 people were killed in Israeli attacks across the Gaza Strip on Thursday, rescuers said, a day after a World Food Programme warehouse in the centre of the territory was looted by desperate Palestinians.After a more than two-month blockade, aid has finally begun to trickle back into Gaza, but the humanitarian situation remains dire after 18 months of devastating war. Food security experts say starvation is looming for one in five people.The Israeli military has also recently stepped up its offensive in the territory in what it says is a renewed push to destroy Hamas, whose October 7, 2023 attack triggered the war.Gaza civil defence official Mohammad al-Mughayyir told AFP “44 people have been killed in Israeli raids”, including 23 in a strike on home in Al-Bureij. “Two people were killed and several injured by Israeli forces’ gunfire this morning near the American aid centre in the Morag axis, southern Gaza Strip,” he added.The centre, run by the US-backed Gaza Humanitarian Foundation (GHF), is part of a new system for distributing aid that Israel says is meant to keep supplies out of the hands of Hamas, but which has drawn criticism from the United Nations and the European Union.”What is happening to us is degrading. The crowding is humiliating us,” said Gazan Sobhi Areef, who visited a GHF centre on Thursday. “We go there and risk our lives just to get a bag of flour to feed our children.”The Israeli military said it was looking into the reported deaths in Al-Bureij and near the aid centre.Separately, it said in a statement that its forces had struck “dozens of terror targets throughout the Gaza Strip” over the past day.In a telephone call Thursday with EU foreign policy chief Kaja Kallas, Jordanian Foreign Minister Ayman Safadi said Israel’s “systematic starvation tactics have crossed all moral and legal boundaries”.- ‘Hordes of hungry people’ -On Wednesday, thousands of desperate Palestinians stormed a World Food Programme (WFP) warehouse in central Gaza, with Israel and the UN trading blame over the deepening hunger crisis. AFP footage showed crowds of Palestinians breaking into the WFP facility in Deir al-Balah and taking bags of emergency food supplies as gunshots rang out.”Hordes of hungry people broke into WFP’s Al-Ghafari warehouse in Deir Al-Balah, central Gaza, in search of food supplies that were pre-positioned for distribution,” the UN agency said in a statement.The issue of aid has come sharply into focus amid starvation fears and intense criticism of the GHF, which has bypassed the longstanding UN-led system in the territory.Israel’s ambassador to the United Nations Danny Danon told the Security Council that aid was entering Gaza by truck — under limited authorisation by Israel at the Kerem Shalom crossing — and accused the UN of “trying to block” GHF’s work through “threats, intimidation and retaliation against NGOs that choose to participate”.The UN has said it is doing its utmost to facilitate distribution of the limited assistance allowed by Israel’s authoritiesThe world body said 47 people were wounded Tuesday when crowds of Palestinians rushed a GHF site. A Palestinian medical source reported at least one death.GHF, however, alleged in a statement that there had been “several inaccuracies” circulating about its operations, adding “there are many parties who wish to see GHF fail”.But 60-year-old Abu Fawzi Faroukh, who visited a GHF centre Thursday, said the situation there was “so chaotic”. “The young men are the ones who have received aid first, yesterday and today, because they are young and can carry loads, but the old people and women cannot enter due to the crowding,” he told AFP.- ‘Nothing has changed’ -Negotiations on a ceasefire, meanwhile, have continued, with US envoy Steve Witkoff expressing optimism and saying he expected to propose a plan soon.But Gazans remained pessimistic.”Six hundred days have passed and nothing has changed. Death continues, and Israeli bombing does not stop,” said Bassam Daloul, 40.The Gaza war was sparked by Hamas’s October 2023 attack on Israel that killed 1,218 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official figures.Out of 251 hostages seized during the attack, 57 remain in Gaza including 34 the Israeli military says are dead. The health ministry in Hamas-run Gaza said Thursday that at least 3,986 people had been killed in the territory since Israel ended the ceasefire on March 18, taking the war’s overall toll to 54,249, mostly civilians.

US court blocks tariffs in major setback for Trump

A US federal court blocked most of President Donald Trump’s sweeping tariffs, boosting markets Thursday with a ruling that could derail his  trade strategy.The opinion marks a significant setback to Trump as he bids to redraw the US trading relationship with the world by forcing governments to the negotiating table through tough new tariffs.Trump’s global trade war has roiled financial markets with a stop-start rollout of import levies aimed at punishing economies that sell more to the United States than they buy.Trump argued that the resulting trade deficits and the threat posed by the influx of drugs constituted a “national emergency” that justified widespread tariffs.But the three-judge Court of International Trade ruled Wednesday that Trump had overstepped his authority, and barred most of the duties announced since he took office in January.Attorneys for the Trump administration promptly filed an appeal against the ruling, which gave the White House 10 days to complete the bureaucratic process of halting the tariffs.”It is not for unelected judges to decide how to properly address a national emergency,” White House spokesman Kush Desai said in a statement.”President Trump pledged to put America first, and the administration is committed to using every lever of executive power to address this crisis and restore American greatness,” Desai said.- China: ‘cancel wrongful tariffs’ -The ruling comes as Trump was using the tariffs as leverage in trade negotiations with friends and foes, including the European Union and China.Beijing — which was hit by 145 percent tariffs before they were sharply reduced to give space for negotiations — reacted to the court ruling by saying the United States should scrap the levies.”China urges the United States to heed the rational voices from the international community and domestic stakeholders and fully cancel the wrongful unilateral tariff measures,” said commerce ministry spokeswoman He Yongqian. Japan’s tariffs envoy Ryosei Akazawa said as he left for a fourth round of talks in Washington that Tokyo — reeling from tariffs on cars — would study the ruling.Trump unveiled sweeping import duties on nearly all trading partners on April 2, at a baseline 10 percent, plus steeper levies on dozens of economies, including China and the European Union.The US court’s ruling also quashes duties that Trump imposed on Canada, Mexico and China separately using emergency powers.But it leaves 25-percent duties on the auto, steel and aluminum industries intact.Some of the turmoil was calmed after Trump paused the larger tariffs for 90 days pending negotiations.Asian markets rallied on Thursday and US futures pointed to early gains, but Europe was mixed, with London in the red while Paris and Frankfurt rose.The ruling “throws into disarray several trade deals that have already been agreed, and those that are still in the negotiation phase,” said Kathleen Brooks, research director at XTB brokerage firm.- ‘Extraordinary threat’ -The federal trade court was ruling in two separate cases — brought by businesses and a coalition of state governments — arguing that the president had violated Congress’s power of the purse.The judges said the cases rested on whether the International Emergency Economic Powers Act of 1977 (IEEPA) delegate such powers to the president “in the form of authority to impose unlimited tariffs on goods from nearly every country in the world.””The court does not read IEEPA to confer such unbounded authority and sets aside the challenged tariffs imposed thereunder.” The judges stated that any interpretation of the IEEPA that “delegates unlimited tariff authority is unconstitutional.” Gregory Meeks, the top Democrat on the House Foreign Affairs Committee, said the ruling confirmed that “these tariffs are an illegal abuse of executive power.””Trump’s declaration of a bogus national emergency to justify his global trade war was an absurd and unlawful use of IEEPA,” he said.White House aide Stephen Miller called it a “judicial coup.”Analysts at London-based research group Capital Economics said the case may end up in the hands of the Supreme Court.”But it would be unlikely to mark the end of the tariff war given the various other routes through which the Trump administration could impose tariffs,” they said, noting that the US president could explore other sections of US law or seek congressional approval for tariffs.burs-stu-lth/rmb

Suisse: inquiétudes sur la formation d’un lac après un gigantesque éboulement

Les autorités suisses s’inquiètent jeudi de la formation d’un lac artificiel, et d’une possible inondation, après l’éboulement de millions de mètre cubes de glace et de roches qui ont détruit la quasi totalité d’un village dans le sud du pays.L’éboulement du glacier du Birch a détruit en grande partie le petit village de Blatten et fait un disparu.Le lac artificiel qui s’est créé après la destruction du glacier tend à grossir heure par heure et le blocage de la rivière Lonza qui passe au fond de la vallée du Lötschental fait craindre des inondations en aval. “Nous allons essayer, aujourd’hui, de nous rendre compte de ses dimensions”, explique Antoine Jacquod, un responsable de la sécurité civile et militaire du Canton du Valais, à l’agence de presse Keystone-ATS.La situation est tellement instable que les autorités écartent pour le moment toute intervention sur le site même. “Le dépôt, composé de roche, de glace et d’eau, situé en fond de vallée est peu stable et des laves torrentielles sont possibles dans le dépôt lui-même. Ce qui rend pour l’heure toute intervention impossible sur la zone sinistrée”, écrivent les autorités cantonales dans un communiqué de presse jeudi.”Un gros risque d’embâcle existe qui pourrait inonder la vallée en contrebas”, selon Antoine Jacquod, faisant allusion à l’accumulation de roches, de glace et de terre qui obstrue la rivière.- Un barrage vidé -Par précaution, seize personnes ont été évacuées dès mercredi soir dans deux villages situés en aval de la zone de l’éboulement.L’amas de pierres et débris s’étend sur “environ 2 kilomètres de long sur la Lonza” et crée un “lac qui devient de plus en plus grand”, a expliqué mercredi soir le responsable cantonal en charge de la gestion des dangers naturels, Raphaël Mayoraz.Un barrage artificiel a été préventivement vidé pour contenir l’eau refoulée par le mur de glace, de terre et de gravats.Si l’eau devait déborder de ce barrage artificiel il faudrait alors songer à évacuer la vallée. Les autorités feront un point à 16H00 GMT dans le bourg de Ferden, non loin des lieux de la catastrophe.Le canton a déclaré une situation d’urgence pour avoir plus rapidement accès à plus de moyens.”L’armée a effectué une reconnaissance sur place afin de préciser les besoins”, selon le communiqué du canton, qui la veille avait tout de suite demandé du soutien pour des pompes, des engins de déblaiement et d’évacuation des gravats ainsi que pour des mâts d’éclairage.Pour mieux appréhender la situation, les autorités sollicitent également l’avis de bureaux d’ingénieurs spécialisés.- Haute surveillance -L’effondrement du glacier était attendu depuis plusieurs jours, de nombreux éboulements de roche s’étant déjà produits dans la partie montagneuse qui le surplombe.Elle était sous haute surveillance, ce qui a permis de prendre les mesures nécessaires pour mettre les habitants de Blatten à l’abri. La personne portée disparue est un habitant de la région, âgé de 64 ans, qui, selon les informations de la police cantonale du Valais, se trouvait dans la zone concernée au moment de l’événement. Des images diffusées sur YouTube montrent un immense nuage de glace et de gravats dévalant la pente de la montagne surplombant la vallée mercredi aux alentours de 15H30 (13H30 GMT).  La force et la vitesse du nuage étaient telles qu’il a poursuivi sa course sur la pente opposée de la vallée.Et le phénomène a été enregistré par toutes les stations sismiques du pays.Selon Raphaël Mayoraz, ce sont “3 millions de mètres cubes de roches qui sont tombés d’un coup sur le glacier, l’emportant avec eux”.Un événement quasiment sans précédent dans le pays alpin.Fin août 2017, environ 3,1 millions de mètres cubes de roche s’étaient abattus depuis le Pizzo Cengalo, une montagne des Alpes dans le canton des Grisons, non loin de la frontière italienne. L’éboulement avait coûté la vie à huit randonneurs. Les laves torrentielles qui avaient suivi l’éboulement avaient transporté environ 500.000 mètres cubes roche et de boue vers la localité de Bondo, faisant d’important dégâts matériels, mais pas d’autre victime.

Gaza: au moins 44 morts dans de nouvelles attaques israéliennes selon les secours

Au moins 44 personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza dévastée par la guerre où des milliers de Palestiniens affamés se sont rués la veille sur un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) pour s’emparer de vivres.Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai, dans le but affiché de libérer les derniers otages, de prendre le contrôle de la totalité du territoire palestinien et d’anéantir le mouvement islamiste Hamas, dont l’attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre.Jeudi, “quarante-quatre personnes ont été tuées dans des raids israéliens sur la bande de Gaza” depuis minuit, a déclaré à l’AFP Mohammed Al-Moughayir, l’un des responsables de la Défense civile de la bande de Gaza, un organisme de secours.”Vingt-trois personnes ont été tuées, d’autres blessées et plusieurs sont portées disparues à la suite d’une frappe israélienne ayant visé une habitation” dans la zone du camp de réfugiés de Bureij, dans le centre du territoire, a-t-il ajouté. Il a également fait état de “deux personnes tuées et plusieurs blessées par des tirs des forces israéliennes ce matin près du centre d’aide américain” dans le sud de la bande de Gaza”.Interrogée par l’AFP sur la frappe à Al-Bureij et les tirs près du centre d’aide, l’armée israélienne a déclaré qu’elle examinait ces incidents. Dans un communiqué, elle a déclaré avoir frappé “des dizaines de cibles terroristes dans toute la bande de Gaza” au cours de la journée écoulée.En pleine intensification de sa campagne dans le territoire palestinien assiégé,Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total de l’aide à Gaza imposé depuis le 2 mars.Mercredi soir, “des hordes de gens affamés ont fait irruption dans l’entrepôt (…) à la recherche de produits alimentaires qui avaient été prépositionnés en vue d’être distribués”, a déploré le PAM dans un communiqué appelant à un “accès humanitaire sûr et sans entraves”.Le communiqué indique que le PAM essaie de confirmer des informations faisant état de deux morts et plusieurs blessés au cours de l’incident.”Le PAM n’a cessé de mettre en garde sur la détérioration de la situation, (…) et les risques que font peser la limitation de l’aide humanitaire à des gens affamés ayant un besoin désespéré d’assistance”, ajoute le texte.Selon des images tournées par l’AFP, la foule n’a rien laissé, emportant sacs de nourriture, palettes de bois ou encore madriers alors que des tirs retentissaient.- “Humiliant” -Une distribution chaotique avait fait mardi – selon le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens occupés- 47 blessés dans un centre de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Cette nouvelle organisation créée avec le soutien d’Israël et des Etats-Unis a mis en place un système de distribution vivement critiqué par le responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.L’armée israélienne a reconnu des “tirs de sommation en l’air” de ses soldats, “à l’extérieur” du centre de la GHF, mais “en aucun cas vers les gens”. La GHF a aussi démenti tout tir vers la foule.Jeudi, des foules de Gazaouis se sont pressées vers un point de distribution de l’aide de la GHF à Rafah, dans le sud du territoire palestinien. “Ils ont apporté deux cents boîtes pour vingt mille personnes, voire deux cent mille. Je suis arrivé ici à quatre heures du matin, il n’y avait personne. Vers quatre heures et demie, toute cette foule était là”, témoigne Saleh al-Chaer, un habitant.”Ce qui nous arrive est humiliant. (…) Nous allons là-bas et risquons notre vie juste pour obtenir de quoi nourrir nos enfants”, lance de son côté Sobhi Arif, un sac de farine sur l’épaule.Sur le terrain militaire, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi qu’Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du Hamas à Gaza. Selon des médias israéliens, il a été visé par une frappe israélienne le 13 mai à Khan Younès, dans le sud de Gaza.L’attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.Plus de 54.249 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.