En Chine, un blockbuster touche la corde sensible des sentiments envers le Japon

Des enfants enthousiastes déambulant dans le crépitement des mitrailleuses à travers les rues dévastées de Nankin… Le décor de la récente superproduction chinoise sur le massacre perpétré par l’envahisseur japonais en 1937-38 attire les foules.La légèreté de ces instants sur le plateau de tournage du “Studio photo de Nankin” (son titre en mandarin, “Dead to Rights” en anglais) est trompeuse. Le film, sorti en juillet quelques semaines avant les grandes commémorations des 80 ans de la victoire contre le Japon, relate un épisode tragique de l’histoire nationale. Et la plaie est toujours sensible.L’action se déroule dans ce qui était la capitale chinoise pendant les six semaines de tueries, de viols et de pillages perpétrés par les soldats japonais à partir de décembre 1937. Des dizaines, sinon des centaines de milliers de personnes, ont été tuées.Le film, qui tourne autour d’un groupe d’habitants cachés dans un studio photo et contraints de développer des clichés des crimes japonais, ne recule pas devant les scènes crues. Avec son casting de stars, il n’en est pas moins en tête du box-office depuis sa sortie.Le décor, situé dans un parc cinématographique de la banlieue de Shanghai, est désormais ouvert au public et attire les touristes, les curieux et les scolaires. Ils se prennent en photo et diffusent en direct leur visite sous l’immense fresque criblée de balles de Tchang Kaï-chek, alors à la tête du pays.- “Pas effacer l’histoire” -Un visiteur raconte avoir fait presque 2.000 kilomètres depuis le nord avec son fils de cinq ans qui avait vu le film. Un jeune garçon, drapeau chinois à la main, se fait photographier par ses parents dans une pose victorieuse sur un tas de gravats.Certains ont le coeur lourd.”C’est une profonde douleur intérieure, un sentiment de haine profonde”, dit une femme prénommée He pour décrire ses sentiments envers le Japon.”On ne peut pas effacer l’histoire, quoi qu’il arrive”.Le journal South China Morning Post, basé à Hong Kong, parle d’un film “extraordinairement puissant”. Il note aussi que certaines scènes violentes ont été réalisées “comme pour attiser le sentiment anti-japonais”.Le film fait partie des nombreuses sorties estivales consacrées à la guerre avec le Japon qui a coûté la vie à des millions de Chinois, perpétuant son souvenir.”Aucun Chinois n’oubliera jamais”, proclame l’affiche du film.”Je ne crois pas que (des films comme celui-ci) représentent la haine. Il s’agit de rétablir l’histoire”, dit Jiang Xiang, un visiteur de 37 ans.Le bilan du massacre, chiffré à 300.000 morts par les Chinois, reste un sujet de débat. Certains ultra-conservateurs japonais en ont nié la véracité, malgré des preuves accablantes.- Penser à la paix -Le livre d’or disposé dans le studio photo du plateau est rempli de commentaires patriotiques ou infamants pour l’ennemi d’hier. “Le Japon est le pays le plus stupide du monde”, tranche une écriture enfantine.La quasi-totalité des parents rencontrés par l’AFP disent que leurs enfants ont vu le film. La Chine n’ayant pas de système de classification des films, il n’est pas rare que des enfants regardent des contenus qui seraient considérés comme excessivement violents ailleurs. “Regarde, c’est là que la tête pendait” dans le film, s’exclame un enfant à l’attention d’un ami en passant devant un poteau en bois.Les films de guerre “enseignent à nos enfants comment nos ancêtres se sont battus pour nous”, dit la touriste He, qui préfère taire son nom. Le but, c’est d’aider “les enfants à comprendre l’histoire, pas de les inciter à la haine”, surenchérit-elle.Une collégienne, Li Xinyi, trouve les Japonais “antipathiques”. Mais, “même s’ils nous ont fait beaucoup de mal, nous devons les respecter parce que, maintenant, c’est à la paix qu’il faut penser”.

Le patron de l’Ina Laurent Vallet, suspendu après avoir acheté de la cocaïne, démissionne

Le président de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) Laurent Vallet, qui avait été suspendu de ses fonctions début août en raison de l’achat de cocaïne, a annoncé vendredi sa démission.”J’ai présenté à la ministre de la Culture ma démission des fonctions de président de l’Ina que j’exerce depuis 2015″, afin de suivre une mesure “d’injonction thérapeutique” devant être ordonnée par la justice, a-t-il indiqué dans un communiqué.Laurent Vallet, 55 ans, avait été interpellé fin juillet à Paris à son domicile parisien après s’être fait livrer de la cocaïne, et aussitôt suspendu par la ministre Rachida Dati.Dans un message interne à l’Ina consulté par l’AFP, il a remercié vendredi les quelque 900 membres du personnel et présenté ses “excuses très sincères pour cette fin trop brutale”, dont il se dit “seul responsable”. M. Vallet venait d’être reconduit en mai pour un troisième mandat de cinq ans, sur proposition de Mme Dati.Celle-ci a salué vendredi “la réussite de Laurent Vallet et le professionnalisme des équipes de l’Ina” dans sa transformation ces dernières années, “qui a profondément renforcé la notoriété de l’établissement”, selon un communiqué. “A la suite des faits d’usage de stupéfiants qui m’ont été reprochés, le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Paris m’a convoqué la semaine prochaine afin de me notifier une mesure alternative aux poursuites pénales, dite +d’injonction thérapeutique+”, a annoncé M. Vallet vendredi.Il a précisé avoir préféré démissionner “souhaitant pouvoir d’ores et déjà (s)e consacrer pleinement au suivi de cette mesure et ce, pendant toute sa durée légale de 6 mois”.Dans son communiqué, M. Vallet remercie également les pouvoirs publics, se disant “fier d’avoir conduit pendant dix ans la transformation” de l’institut. “D’une ampleur inédite, elle a permis à l’Ina de s’affirmer comme un média singulier, un média patrimonial d’information et de culture populaire désormais ancré dans un lien extrêmement puissant avec ses publics”, fait-il valoir.En plus de son rôle traditionnel d’archiver les images et sons de la télévision et de la radio, l’institut est devenu un média à part entière, en exploitant ses archives.Cette stratégie s’est traduite par une politique très active sur les réseaux sociaux, la création de plusieurs émissions de télé et chaînes YouTube, et le lancement en 2020 de l’offre payante de streaming vidéo Madelen.L’Ina est concerné par le projet de réforme de l’audiovisuel public porté par Mme Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait également France Télévisions et Radio France. Les syndicats des entreprises y sont opposés.Pour assurer la présidence par intérim de l’Ina, Mme Dati a nommé Agnès Chauveau, sa directrice générale. 

Le patron de l’Ina Laurent Vallet, suspendu après avoir acheté de la cocaïne, démissionne

Le président de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) Laurent Vallet, qui avait été suspendu de ses fonctions début août en raison de l’achat de cocaïne, a annoncé vendredi sa démission.”J’ai présenté à la ministre de la Culture ma démission des fonctions de président de l’Ina que j’exerce depuis 2015″, afin de suivre une mesure “d’injonction thérapeutique” devant être ordonnée par la justice, a-t-il indiqué dans un communiqué.Laurent Vallet, 55 ans, avait été interpellé fin juillet à Paris à son domicile parisien après s’être fait livrer de la cocaïne, et aussitôt suspendu par la ministre Rachida Dati.Dans un message interne à l’Ina consulté par l’AFP, il a remercié vendredi les quelque 900 membres du personnel et présenté ses “excuses très sincères pour cette fin trop brutale”, dont il se dit “seul responsable”. M. Vallet venait d’être reconduit en mai pour un troisième mandat de cinq ans, sur proposition de Mme Dati.Celle-ci a salué vendredi “la réussite de Laurent Vallet et le professionnalisme des équipes de l’Ina” dans sa transformation ces dernières années, “qui a profondément renforcé la notoriété de l’établissement”, selon un communiqué. “A la suite des faits d’usage de stupéfiants qui m’ont été reprochés, le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Paris m’a convoqué la semaine prochaine afin de me notifier une mesure alternative aux poursuites pénales, dite +d’injonction thérapeutique+”, a annoncé M. Vallet vendredi.Il a précisé avoir préféré démissionner “souhaitant pouvoir d’ores et déjà (s)e consacrer pleinement au suivi de cette mesure et ce, pendant toute sa durée légale de 6 mois”.Dans son communiqué, M. Vallet remercie également les pouvoirs publics, se disant “fier d’avoir conduit pendant dix ans la transformation” de l’institut. “D’une ampleur inédite, elle a permis à l’Ina de s’affirmer comme un média singulier, un média patrimonial d’information et de culture populaire désormais ancré dans un lien extrêmement puissant avec ses publics”, fait-il valoir.En plus de son rôle traditionnel d’archiver les images et sons de la télévision et de la radio, l’institut est devenu un média à part entière, en exploitant ses archives.Cette stratégie s’est traduite par une politique très active sur les réseaux sociaux, la création de plusieurs émissions de télé et chaînes YouTube, et le lancement en 2020 de l’offre payante de streaming vidéo Madelen.L’Ina est concerné par le projet de réforme de l’audiovisuel public porté par Mme Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait également France Télévisions et Radio France. Les syndicats des entreprises y sont opposés.Pour assurer la présidence par intérim de l’Ina, Mme Dati a nommé Agnès Chauveau, sa directrice générale. 

Japan pledges $68 billion investment in India

Japan pledged Friday to invest $68 billion in India during a visit by Prime Minister Narendra Modi to Tokyo, as the two countries agreed to deepen security ties.”India’s massive market is so full of potential that incorporating its vibrancy will help drive the growth of Japan’s economy,” Japanese Prime Minister Shigeru Ishiba told reporters.Bilateral trade is currently worth over $20 billion annually, heavily favouring Japan.Speaking during Modi’s two-day stopover before he visits China, Ishiba said Japan would boost investment in India to 10 trillion yen ($68 billion) and would establish a cooperation initiative focusing on semiconductors and AI.The two sides also pledged to bolster security cooperation, with Kyodo news agency reporting that the two had agreed to expand drills between Japan’s Self-Defense Forces and the Indian Armed Forces.The nations also expressed “serious concern” over the situation in the East China Sea and the South China Sea, in a separate joint statement, according to Kyodo.”As the international situation grows more and more uncertain, Japan and India must join hands for the sake of peace and stability of the region,” Ishiba told reporters.Modi said that “India and Japan are fully committed to a free, open, peaceful, prosperous and rules-based Indo-Pacific”.Earlier Modi told a business forum in Tokyo that India and Japan will “shape the Asian Century”, with India “the springboard for Japanese businesses to the Global South”.Both countries have been hit by tariffs imposed by US President Donald Trump, with levies of 50 percent on many Indian imports into the United States taking effect this week.Japan’s vital auto sector still faces 25 percent tariffs as a July trade deal cutting them — as well as additional “reciprocal” levies — is yet to come into force. Modi and Ishiba are set to tour a chip facility on Saturday.They will also visit a factory making “shinkansen” bullet trains, with a view to Japan assisting in a planned 7,000-kilometre (4,350-mile) high-speed rail network by the centenary of Indian independence in 2047.A joint project aimed at building a first high-speed link between the western Indian cities of Mumbai and Ahmedabad has been plagued for years with delays and cost overruns.Modi is due at a Shanghai Cooperation Organisation summit in China on Sunday and Monday, hosted by President Xi Jinping and also attended by Russian leader Vladimir Putin.The visit will be Modi’s first to China since 2018.The two most populous nations are intense rivals competing for influence across South Asia and fought a deadly border clash in 2020.But relations began to thaw last October when Modi met with Xi for the first time in five years at a summit in Russia.burs-aph/dhw

Japan pledges $68 billion investment in India

Japan pledged Friday to invest $68 billion in India during a visit by Prime Minister Narendra Modi to Tokyo, as the two countries agreed to deepen security ties.”India’s massive market is so full of potential that incorporating its vibrancy will help drive the growth of Japan’s economy,” Japanese Prime Minister Shigeru Ishiba told reporters.Bilateral trade is currently worth over $20 billion annually, heavily favouring Japan.Speaking during Modi’s two-day stopover before he visits China, Ishiba said Japan would boost investment in India to 10 trillion yen ($68 billion) and would establish a cooperation initiative focusing on semiconductors and AI.The two sides also pledged to bolster security cooperation, with Kyodo news agency reporting that the two had agreed to expand drills between Japan’s Self-Defense Forces and the Indian Armed Forces.The nations also expressed “serious concern” over the situation in the East China Sea and the South China Sea, in a separate joint statement, according to Kyodo.”As the international situation grows more and more uncertain, Japan and India must join hands for the sake of peace and stability of the region,” Ishiba told reporters.Modi said that “India and Japan are fully committed to a free, open, peaceful, prosperous and rules-based Indo-Pacific”.Earlier Modi told a business forum in Tokyo that India and Japan will “shape the Asian Century”, with India “the springboard for Japanese businesses to the Global South”.Both countries have been hit by tariffs imposed by US President Donald Trump, with levies of 50 percent on many Indian imports into the United States taking effect this week.Japan’s vital auto sector still faces 25 percent tariffs as a July trade deal cutting them — as well as additional “reciprocal” levies — is yet to come into force. Modi and Ishiba are set to tour a chip facility on Saturday.They will also visit a factory making “shinkansen” bullet trains, with a view to Japan assisting in a planned 7,000-kilometre (4,350-mile) high-speed rail network by the centenary of Indian independence in 2047.A joint project aimed at building a first high-speed link between the western Indian cities of Mumbai and Ahmedabad has been plagued for years with delays and cost overruns.Modi is due at a Shanghai Cooperation Organisation summit in China on Sunday and Monday, hosted by President Xi Jinping and also attended by Russian leader Vladimir Putin.The visit will be Modi’s first to China since 2018.The two most populous nations are intense rivals competing for influence across South Asia and fought a deadly border clash in 2020.But relations began to thaw last October when Modi met with Xi for the first time in five years at a summit in Russia.burs-aph/dhw

Budget: Macron souhaite “des chemins d’accord”, le PS se pose en alternative

Un compromis sur le budget n’est “pas insurmontable” d’ici au vote de confiance du 8 septembre, a estimé vendredi Emmanuel Macron, appelant les partis politiques à trouver “des chemins d’accord”, alors que le patron du PS Olivier Faure entend proposer une alternative au budget “inacceptable” de François Bayrou.”Le défi qui est le notre n’est absolument pas insurmontable”, a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Toulon avec le chancelier allemand Friedrich Merz.Jugeant de nouveau que M. Bayrou a eu “raison de mettre en responsabilités les forces politiques face à l’endettement du pays”, M. Macron a estimé que “même s’il y a des désaccords sur telle ou telle solution, il doit y avoir au moins des chemins d’accord sur le constat”.Une marque de soutien avant une série d’entretiens de la dernière chance la semaine prochaine à Matignon. Bien que le sort du Premier ministre paraisse scellé, le président de la République a refusé de faire “de la politique fiction” sur une éventuelle nouvelle dissolution.Tout en excluant fermement de démissionner, comme le demandent déjà certains de ses opposants: “Le mandat qui m’a été confié par les Français (…) sera exercé jusqu’à son terme”, a-t-il prévenu.- “Un autre chemin” -Pendant ce temps, M. Bayrou multiplie les sorties pour tenter de sauver le sien. Inaugurant la Foire de Châlons-en-Champagne vendredi matin, il a livré un nouveau plaidoyer, au nom d’une jeunesse réduite en “esclavage” par la dette, pour justifier sa décision de demander la confiance de l’Assemblée sur l’état des finances publiques et l’ampleur de l’effort à accomplir en 2026.Le Premier ministre, qui multiplie les prises de parole depuis le début de la semaine, donnera encore dimanche à 18H00 une interview aux quatre chaînes d’information en continu. Avec le mince espoir d’enrayer sa chute probable.Car, comme les autres partis de gauche et le RN, le PS a déjà annoncé qu’il voterait contre la confiance. Et il réclame qu’Emmanuel Macron laisse la possibilité de gouverner à la gauche, arrivée en tête des législatives anticipées de 2024.C’est d’ailleurs “pour lui redire” qu’ils proposent “un autre chemin et une autre méthode” que les socialistes iront la semaine prochaine à Matignon, où M. Bayrou a invité tous les chefs de partis.Mais La France insoumise et les Ecologistes ont refusé de se rendre à ces consultations de la dernière chance. Contrairement à Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui seront reçus mardi matin.Autant d’opposants à qui M. Bayrou a encore reproché vendredi de vouloir “la chute du gouvernement, et après (…) le désordre et le chaos”.D’autant que la rentrée sociale s’annonce agitée, avec le 10 septembre le mouvement “Bloquons tout” né sur les réseaux sociaux, puis la journée de mobilisation du 18 à l’appel des syndicats contre “le musée des horreurs du projet de budget”.- “Gouvernement de gauche” -En réponse au discours alarmiste du Premier ministre, M. Faure entend avancer des propositions “concrètes” pour faire “la démonstration qu’il est possible de désendetter le pays”, lors des universités d’été du parti à Blois.Le PS devrait ainsi proposer un effort budgétaire bien inférieur aux 44 milliards d’euros défendus par M. Bayrou, et reposant d’abord sur les plus riches et les grandes entreprises.Manière de se poser en recours, voire en potentiel locataire de Matignon. “Nous sommes la solution”, a ainsi lancé M. Faure jeudi.Mais pas question de proposer un nom pour Matignon, assurent les socialistes, peu disposés à se déchirer sur une personnalité.Le parti à la rose échafaude plutôt le scénario d’un “gouvernement de gauche minoritaire” qui négocierait un accord de non-censure et de non-utilisation du 49.3 avec le bloc central, mais sur “une base politique de gauche”.  Le PS espère bien “embarquer” avec lui ses partenaires: Ecologistes, communistes, ex-Insoumis, Générations, tous représentés à Blois.Emmanuel Macron “n’a pas d’autre choix que de nous nommer”, a répété vendredi la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.En revanche, le patron de Place publique Raphaël Glucksmann semble vouloir jouer sa partition seul pour 2027.Quant aux Insoumis, avec qui les relations sont exécrables, les plus optimistes les voient en “soutien sans participation”.Ce qui est loin d’être acquis. Le député LFI Eric Coquerel a ainsi exclu vendredi de “faire un chèque en blanc à des gens dont on ne sait pas quelle politique ils vont adopter”. Son leader Jean-Luc Mélenchon donnera le ton lors d’une conférence à Paris à 19h00.caz-bpa-far-gbh/hr/dch   

Budget: Macron souhaite “des chemins d’accord”, le PS se pose en alternative

Un compromis sur le budget n’est “pas insurmontable” d’ici au vote de confiance du 8 septembre, a estimé vendredi Emmanuel Macron, appelant les partis politiques à trouver “des chemins d’accord”, alors que le patron du PS Olivier Faure entend proposer une alternative au budget “inacceptable” de François Bayrou.”Le défi qui est le notre n’est absolument pas insurmontable”, a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Toulon avec le chancelier allemand Friedrich Merz.Jugeant de nouveau que M. Bayrou a eu “raison de mettre en responsabilités les forces politiques face à l’endettement du pays”, M. Macron a estimé que “même s’il y a des désaccords sur telle ou telle solution, il doit y avoir au moins des chemins d’accord sur le constat”.Une marque de soutien avant une série d’entretiens de la dernière chance la semaine prochaine à Matignon. Bien que le sort du Premier ministre paraisse scellé, le président de la République a refusé de faire “de la politique fiction” sur une éventuelle nouvelle dissolution.Tout en excluant fermement de démissionner, comme le demandent déjà certains de ses opposants: “Le mandat qui m’a été confié par les Français (…) sera exercé jusqu’à son terme”, a-t-il prévenu.- “Un autre chemin” -Pendant ce temps, M. Bayrou multiplie les sorties pour tenter de sauver le sien. Inaugurant la Foire de Châlons-en-Champagne vendredi matin, il a livré un nouveau plaidoyer, au nom d’une jeunesse réduite en “esclavage” par la dette, pour justifier sa décision de demander la confiance de l’Assemblée sur l’état des finances publiques et l’ampleur de l’effort à accomplir en 2026.Le Premier ministre, qui multiplie les prises de parole depuis le début de la semaine, donnera encore dimanche à 18H00 une interview aux quatre chaînes d’information en continu. Avec le mince espoir d’enrayer sa chute probable.Car, comme les autres partis de gauche et le RN, le PS a déjà annoncé qu’il voterait contre la confiance. Et il réclame qu’Emmanuel Macron laisse la possibilité de gouverner à la gauche, arrivée en tête des législatives anticipées de 2024.C’est d’ailleurs “pour lui redire” qu’ils proposent “un autre chemin et une autre méthode” que les socialistes iront la semaine prochaine à Matignon, où M. Bayrou a invité tous les chefs de partis.Mais La France insoumise et les Ecologistes ont refusé de se rendre à ces consultations de la dernière chance. Contrairement à Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui seront reçus mardi matin.Autant d’opposants à qui M. Bayrou a encore reproché vendredi de vouloir “la chute du gouvernement, et après (…) le désordre et le chaos”.D’autant que la rentrée sociale s’annonce agitée, avec le 10 septembre le mouvement “Bloquons tout” né sur les réseaux sociaux, puis la journée de mobilisation du 18 à l’appel des syndicats contre “le musée des horreurs du projet de budget”.- “Gouvernement de gauche” -En réponse au discours alarmiste du Premier ministre, M. Faure entend avancer des propositions “concrètes” pour faire “la démonstration qu’il est possible de désendetter le pays”, lors des universités d’été du parti à Blois.Le PS devrait ainsi proposer un effort budgétaire bien inférieur aux 44 milliards d’euros défendus par M. Bayrou, et reposant d’abord sur les plus riches et les grandes entreprises.Manière de se poser en recours, voire en potentiel locataire de Matignon. “Nous sommes la solution”, a ainsi lancé M. Faure jeudi.Mais pas question de proposer un nom pour Matignon, assurent les socialistes, peu disposés à se déchirer sur une personnalité.Le parti à la rose échafaude plutôt le scénario d’un “gouvernement de gauche minoritaire” qui négocierait un accord de non-censure et de non-utilisation du 49.3 avec le bloc central, mais sur “une base politique de gauche”.  Le PS espère bien “embarquer” avec lui ses partenaires: Ecologistes, communistes, ex-Insoumis, Générations, tous représentés à Blois.Emmanuel Macron “n’a pas d’autre choix que de nous nommer”, a répété vendredi la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.En revanche, le patron de Place publique Raphaël Glucksmann semble vouloir jouer sa partition seul pour 2027.Quant aux Insoumis, avec qui les relations sont exécrables, les plus optimistes les voient en “soutien sans participation”.Ce qui est loin d’être acquis. Le député LFI Eric Coquerel a ainsi exclu vendredi de “faire un chèque en blanc à des gens dont on ne sait pas quelle politique ils vont adopter”. Son leader Jean-Luc Mélenchon donnera le ton lors d’une conférence à Paris à 19h00.caz-bpa-far-gbh/hr/dch   

Espoirs et ressentiments: comment la vague migratoire a changé l’Allemagne

Sur la Sonnenallee, des hommes discutent devant des bars à chicha, des femmes en hijab promènent des poussettes devant des pâtisseries arabes: à Berlin, le quartier de Neukölln est devenu le symbole d’une Allemagne qui a radicalement changé en dix ans.Beaucoup sont arrivés lors de la vague migratoire de 2015, quand environ un million de personnes parties de Syrie, d’Afghanistan ou d’Irak ont été accueillies en quelques mois dans le pays.Pour les progressistes, Neukölln est le vibrant emblème d’une Allemagne moderne et multiculturelle qui a tiré les leçons de son sombre passé nazi.Le barbier Moustafa Mohmmad, 26 ans, apprécie la Sonnenallee, cette “sorte de rue arabe” où il peut goûter les réputées sucreries de Damas ou les brochettes d’Alep, sa ville natale dont il a fui les ruines.Mais pour les plus conservateurs, c’est le symbole d’une intégration ratée et d’un changement brutal qui a divisé le pays et contribué à l’essor fulgurant du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), désormais sa deuxième force politique.”Wir schaffen das”, “Nous y arriverons”. Le 31 août marquera les dix ans de la célèbre sortie d’Angela Merkel, au moment où des colonnes d’exilés traversaient à pied les Balkans en direction des pays européens les plus prospères.Une réponse positive à la plus grande vague de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, provoquée notamment par les conflits en Syrie et en Afghanistan.Quatre jours plus tard, la chancelière d’alors décide de maintenir ouverte la frontière avec l’Autriche, permettant l’entrée d’environ un million d’entre eux.Des foules d’Allemands accueillent les nouveaux arrivants à la gare de Munich avec bouteilles d’eau et ours en peluche. Mais l’élan de compassion ne va pas durer.”Aucune phrase ne m’a été renvoyée avec autant de virulence”, écrira plus tard Angela Merkel. “Aucune phrase n’a été aussi polarisante.”- Virage migratoire -Une décennie plus tard, l’Allemagne a bel et bien changé. Si certains soulignent les effets positifs de la mixité, les réussites personnelles de migrants ou l’apport indispensable de la main d’œuvre étrangère pour compenser le vieillissement démographique, de nombreuses collectivités ont dit avoir atteint leurs limites d’accueil, que ce soit en termes de services publics ou de logements.La politique migratoire du gouvernement actuel n’a plus rien à voir. Depuis son arrivée au pouvoir en mai, le nouveau chancelier Friedrich Merz, pourtant issu du même parti chrétien-démocrate qu’Angela Merkel, la CDU, a durci les contrôles aux frontières ainsi que les règles du regroupement familial et des naturalisations, et renvoyé des criminels afghans dans leur pays, pourtant dirigé par les talibans.Pour le leader conservateur, maintenir une ligne dure sur l’immigration est le seul moyen d’enrayer la progression de l’AfD, boostée ces derniers mois par des attaques au couteau et à la voiture-bélier impliquant des migrants.Friedrich Merz, à qui l’on demandait si le pays y “était arrivé”, a récemment répondu: “Manifestement pas.”Il est conforté, selon un sondage de l’institut Civey pour Welt-TV publié vendredi, par 71% des Allemands qui considèrent l’affirmation de l’ex-chancelière comme incorrecte dix ans plus tard.”L’Allemagne est un pays d’immigration, mais nous devons mieux la contrôler et mieux intégrer les personnes,” a jugé Friedrich Merz.- Une vie de “défis” -Véritable obsession nationale, cette “intégration réussie” a pour précédents historiques les “travailleurs invités” d’Italie, de Grèce et de Turquie dans les années 1950.La Syrienne Malakeh Jazmati, 38 ans, coche la plupart des cases.Arrivée à Berlin en 2015, elle a rapidement lancé une entreprise de restauration avec son mari. Deux ans plus tard, elle fournissait une réception d’Angela Merkel. En 2018, elle ouvrait un restaurant à son nom, désormais l’une des adresses syriennes les plus en vogue de la capitale.”Les Allemands sont ouverts pour essayer quelque chose de nouveau”, dit-elle en préparant du batata harra, une entrée à base de pommes de terre parsemée de graines de grenade.”Ce n’est pas facile de vivre loin de son pays natal”, poursuit-elle. C’est une existence “pleine de défis… mais aussi de bonheur”.Ses tentatives pour apprendre la langue ont été ralenties par sa charge de travail et le fait que l’anglais soit une langue véhiculaire à Berlin.Mais pour la cheffe, être intégrée cela signifie “se sentir incluse dans la société: j’ai des amis allemands. Je paie mes impôts. J’essaie de parler allemand. Et j’essaie aussi beaucoup de plats allemands”, dit-elle dans un sourire.- Relier les cultures -L’Allemagne compte désormais plus de 25 millions d’habitants avec un “passé migratoire”, c’est-à-dire nés ou dont les parents sont nés à l’étranger, soit environ 30% de la population. Dont plus d’un million d’origine syrienne, une communauté marginale avant 2015.Des mots arabes comme “yalla” (dépêche-toi) ou “habibi” (mon amour) ont intégré le vocabulaire courant. En particulier parmi les jeunes, qui pour certains utilisent aussi le terme “talahon” qu’on pourrait traduire par “racaille”.Dans les établissements scolaires, les cours d’arabe se sont multipliés. Du rap au théâtre, une culture orientale contemporaine a trouvé en Allemagne un terrain pour s’épanouir.Pour une performance de danse du ventre dans le quartier berlinois branché de Kreuzberg, l’artiste The Darvish a choisi une jupe à pompons dorés et un fez rouge.Arrivé lui aussi il y a une décennie, ce Syrien, qui s’identifie comme non-binaire, veut relier, “avec cette danse traditionnelle, la culture arabe” et “la culture queer”. Devenu une figure de la communauté LGBT berlinoise, il s’est notamment produit au musée de Pergame, un des plus visités de Berlin.Au sein des quelque 2.500 mosquées du pays, jusque-là essentiellement fréquentées par des Turcs, les communautés se sont diversifiées comme à Parchim, entre Berlin et Hambourg (nord-est), note l’imam syrien Anas Abou Laban, 30 ans.Dans la mosquée de cette petite ville, l’étude du Coran se fait maintenant soit en arabe soit en allemand car certains jeunes “comprennent mieux l’allemand” que la langue de leurs parents.- Indispensables à l’économie -Pour les adultes, l’intégration est passée par le travail. Pour la plupart des Syriens, cela consiste en un emploi peu rémunéré dans les secteurs en manque de main d’œuvre: transport, logistique, fabrication, alimentation et hôtellerie, santé, BTP…Dans la petite ville de Burladingen (Wurtemberg, sud-ouest), le fabricant de vêtements Trigema a embauché près de 70 migrants, leur proposant cours d’allemand, hébergement et accompagnement administratif.”Les Allemands ne postulent tout simplement plus pour ces postes”, explique la cheffe d’entreprise Bonita Grupp.Penché sur sa machine à coudre, Habash Mustafa, 29 ans, arrivé de Syrie en 2015 après avoir traversé la mer Egée et les Balkans, a obtenu sa citoyenneté allemande il y a quelques mois.La première économie d’Europe aura plus que jamais besoin d’immigrés dans les années à venir selon l’Institut allemand d’études économiques (DIW), qui prévoit un déficit d’environ 768.000 travailleurs en 2028.Les étrangers représentent déjà 15% des professionnels de santé, selon la fédération hospitalière DKG.Lorsque des figures de la droite allemande ont appelé au renvoi des réfugiés syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024, le secteur a défendu ses quelque 5.000 médecins syriens.A l’hôpital de Quedlinbourg, au pied des montagnes du Harz (centre), 37 des 100 médecins sont étrangers. Sans eux, “nous ne pourrions plus fonctionner”, dit le directeur Matthias Voth.- Prestations sociales -En 2022, près des deux tiers des réfugiés arrivés en 2015 avaient un emploi, selon l’Institut pour la recherche sur l’emploi (IAB). Mais avec 28% en 2024, leur taux de chômage reste quatre fois plus élevé que celui de la population totale. Environ 44% des réfugiés perçoivent des prestations sociales, selon l’Agence fédérale pour l’emploi, ce qui a alimenté les ressentiments.La plupart des droits sociaux sont à la charge des collectivités, qui se disent débordées.Depuis le début de la vague migratoire, la ville au passé sidérurgique de Salzgitter (Basse-Saxe, nord) a vu arriver environ 10.000 personnes, l’équivalent d’un dixième de sa population.Son maire Frank Klingebiel, du même bord politique qu’Angela Merkel, l’avait avertie que la pression sur les services publics “ne pouvait plus continuer ainsi”.Au plus fort de la crise, les arrivants syriens étaient surtout “des femmes avec des enfants ayant droit à des places en crèche”, à l’école ou à des cours de langue, retrace-t-il.Depuis, la ville a reçu des fonds qu’elle a utilisés notamment pour trois nouvelles crèches et deux écoles primaires. Mais aujourd’hui encore, avec “quatre écoles élémentaires dont la proportion d’élèves étrangers dépasse les 70%”, les enseignants de Salzgitter font face à des défis “exorbitants”, souligne le maire.- “Désir de réussite” -Le lycée Kurt-Körber de Hambourg (nord) a aussi été “mis à l’épreuve par la soudaineté” de la vague de réfugiés, se souvient son directeur Christian Lenz.Dans un quartier dont la population est à 85% d’origine étrangère, les jeunes réfugiés peuvent intégrer deux classes dites “internationales préparatoires” dans l’établissement, afin d’avoir une meilleure transition, explique-t-il.Ces enfants, dont les parents ont fui en Allemagne pour leur offrir un avenir, ont un “fort désir de réussite”, constate Simon Groscurth, directeur de l’école Refik-Veseli de Berlin. Arrivée sans parler un mot d’allemand, l’élève syrienne Hala, 16 ans, le parle maintenant même avec ses cousins et confie avoir  “commencé à oublier un peu l’arabe”.Si les migrants de 2015 ont quitté les centres d’hébergement d’urgence, de nombreux camps subsistent pour les arrivées plus récentes, notamment d’Ukraine.Environ 1.300 personnes vivent dans des hangars de l’ancien aéroport berlinois de Tempelhof, datant de l’époque nazie.Chaque préfabriqué contient quatre lits, des casiers, une table, pour une superficie totale de 12 mètres carrés. Vivre dans une telle promiscuité n’est “pas digne d’un être humain”, de l’aveu du directeur du centre, Robert Ziegler.Le visage en sueur faute de climatisation, Faruk Polat, 34 ans, Kurde de Turquie qui vit ici depuis deux ans et demi, dit chercher un logement “presque tous les jours en ligne”. En vain.Même lorsque leur demande d’asile est acceptée, ce qui les oblige théoriquement à partir, les réfugiés doivent “rester ici plus longtemps” à cause d’un marché du logement “très tendu”, explique Robert Ziegler.- Essor de l’AfD -Ces tensions provoquées par l’afflux de migrants sur l’offre de logements et les services publics font le miel de l’AfD, qui a obtenu un score historique de 20,8% aux élections législatives nationales de février. Et appelle désormais ouvertement à leur “remigration”.Dès début 2016, son essor a été favorisé par les agressions sexuelles dont 1.200 femmes ont été victimes lors de la nuit du Nouvel An, dont la moitié à Cologne, selon le rapport final de la police criminelle cité par plusieurs médias. Les agresseurs avaient été pour la plupart décrits comme d’origine arabe ou nord-africaine.Un an plus tard, un Tunisien fonce avec un camion sur un marché de Noël à Berlin, tuant 13 personnes, en blessant des dizaines d’autres.Ces derniers mois, de nouvelles attaques au couteau ou à la voiture-bélier, impliquant des demandeurs d’asile, ont fait de l’immigration un sujet central de la dernière campagne législative.L’AfD est particulièrement forte dans l’ex-RDA communiste où elle a remporté sa première élection régionale l’année dernière en Thuringe, cœur historique de l’Allemagne mais dont le PIB est un des moins élevés du pays. Au marché d’Arnstadt, près de la capitale régionale Erfurt, Monika Wassermann estime que le pays a accueilli “trop d’immigrés”.”Beaucoup sont vraiment détestés parce qu’ils obtiennent tout ce dont ils ont besoin”, tandis que les Allemands “doivent travailler dur pour cela”, dit cette retraitée de 66 ans.Le boucher Ronny Hupf, 42 ans, juge aussi “négativement” la vague migratoire car “le nombre de crimes violents a augmenté à cause des migrants”, assure-t-il.Notamment sur le marché, où il dit avoir été témoin d’agressions. “Il y a 15 ans, cela n’existait pas”, affirme-t-il. – Insécurité croissante -Les actes de violence ont bien augmenté de 20% au cours de la dernière décennie, selon les statistiques de la police.En 2024, environ 35% des suspects étaient des ressortissants étrangers, Syriens en tête, selon la police criminelle.Cependant, l’idée que “nous faisons face à une situation d’urgence sans précédent et incomparable est une exagération”, estime Frank Neubacher, professeur de criminologie à l’université de Cologne.Les migrants sont surreprésentés parce qu’ils sont plus susceptibles d’être jeunes, de sexe masculin, habitant de grandes villes, autant de facteurs criminogènes, souligne-t-il. Ils ont aussi davantage de chances d’être arrêtés par la police.Cette population est également la cible d’agressions: les actes de discrimination et de violences xénophobes ont bondi de près d’un tiers en un an pour atteindre environ 19.500 cas en 2024, selon la police criminelle.Entrée de la mosquée de Parchim murée en 2016, Syrien qui retire sa candidature aux élections en raison des “menaces” en 2021… les exemples se sont multipliés depuis. Symbole concret du tour de vis opéré depuis les années Merkel, les contrôles aux frontières instaurés fin 2023 par son successeur social-démocrate Olaf Scholz, puis renforcés par Friedrich Merz, ont contribué à la chute du nombre d’arrivées.Au premier semestre 2025, elles ont encore reculé de près de 50%, selon l’Office fédéral des migrations et des réfugiés.- Désamour -Un durcissement de la politique migratoire anxiogène pour de nombreux immigrés.Lors d’une manifestation devant le Bundestag cet été, Saeed Saeed, 25 ans, a dit se sentir “indésiré dans ce pays”.Lorsqu’il est arrivé en 2015, ce Syrien était plein d’optimisme sur son avenir en Allemagne. Mais depuis, “les choses se compliquent”, regrette cet étudiant en informatique qui vit à Magdebourg, à l’ouest de Berlin.Un migrant sur quatre envisage de quitter l’Allemagne, les plus susceptibles de partir étant les plus qualifiés, selon une étude de l’Institut pour la recherche sur l’emploi publiée en janvier.Raisons du désamour: l’absence de la famille, la fiscalité élevée, la bureaucratie ou un sentiment d’exclusion lié à la politique ou la langue.Depuis décembre et la chute de Bachar al-Assad, environ 4.000 Syriens d’Allemagne ont décidé de retourner au pays, selon des recherches du groupe audiovisuel public ARD.La restauratrice Malakeh Jazmati s’est rendue à Damas dans la foulée mais exclut à ca stade tout retour définitif.”J’ai deux enfants” qui grandissent en allemand et “ne connaissent rien de la Syrie”, souligne-t-elle.Mme Jazmati espère obtenir la citoyenneté allemande dès que son niveau d’allemand sera suffisant pour l’examen, à l’image de son mari qui l’a décrochée en 2024.Et “même si je n’ai pas la citoyenneté allemande, je fais partie de ce pays”, dit-elle.