Budget: Macron souhaite “des chemins d’accord”, le PS se pose en alternative

Un compromis sur le budget n’est “pas insurmontable” d’ici au vote de confiance du 8 septembre, a estimé vendredi Emmanuel Macron, appelant les partis politiques à trouver “des chemins d’accord”, alors que le patron du PS Olivier Faure entend proposer une alternative au budget “inacceptable” de François Bayrou.”Le défi qui est le notre n’est absolument pas insurmontable”, a déclaré le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Toulon avec le chancelier allemand Friedrich Merz.Jugeant de nouveau que M. Bayrou a eu “raison de mettre en responsabilités les forces politiques face à l’endettement du pays”, M. Macron a estimé que “même s’il y a des désaccords sur telle ou telle solution, il doit y avoir au moins des chemins d’accord sur le constat”.Une marque de soutien avant une série d’entretiens de la dernière chance la semaine prochaine à Matignon. Bien que le sort du Premier ministre paraisse scellé, le président de la République a refusé de faire “de la politique fiction” sur une éventuelle nouvelle dissolution.Tout en excluant fermement de démissionner, comme le demandent déjà certains de ses opposants: “Le mandat qui m’a été confié par les Français (…) sera exercé jusqu’à son terme”, a-t-il prévenu.- “Un autre chemin” -Pendant ce temps, M. Bayrou multiplie les sorties pour tenter de sauver le sien. Inaugurant la Foire de Châlons-en-Champagne vendredi matin, il a livré un nouveau plaidoyer, au nom d’une jeunesse réduite en “esclavage” par la dette, pour justifier sa décision de demander la confiance de l’Assemblée sur l’état des finances publiques et l’ampleur de l’effort à accomplir en 2026.Le Premier ministre, qui multiplie les prises de parole depuis le début de la semaine, donnera encore dimanche à 18H00 une interview aux quatre chaînes d’information en continu. Avec le mince espoir d’enrayer sa chute probable.Car, comme les autres partis de gauche et le RN, le PS a déjà annoncé qu’il voterait contre la confiance. Et il réclame qu’Emmanuel Macron laisse la possibilité de gouverner à la gauche, arrivée en tête des législatives anticipées de 2024.C’est d’ailleurs “pour lui redire” qu’ils proposent “un autre chemin et une autre méthode” que les socialistes iront la semaine prochaine à Matignon, où M. Bayrou a invité tous les chefs de partis.Mais La France insoumise et les Ecologistes ont refusé de se rendre à ces consultations de la dernière chance. Contrairement à Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui seront reçus mardi matin.Autant d’opposants à qui M. Bayrou a encore reproché vendredi de vouloir “la chute du gouvernement, et après (…) le désordre et le chaos”.D’autant que la rentrée sociale s’annonce agitée, avec le 10 septembre le mouvement “Bloquons tout” né sur les réseaux sociaux, puis la journée de mobilisation du 18 à l’appel des syndicats contre “le musée des horreurs du projet de budget”.- “Gouvernement de gauche” -En réponse au discours alarmiste du Premier ministre, M. Faure entend avancer des propositions “concrètes” pour faire “la démonstration qu’il est possible de désendetter le pays”, lors des universités d’été du parti à Blois.Le PS devrait ainsi proposer un effort budgétaire bien inférieur aux 44 milliards d’euros défendus par M. Bayrou, et reposant d’abord sur les plus riches et les grandes entreprises.Manière de se poser en recours, voire en potentiel locataire de Matignon. “Nous sommes la solution”, a ainsi lancé M. Faure jeudi.Mais pas question de proposer un nom pour Matignon, assurent les socialistes, peu disposés à se déchirer sur une personnalité.Le parti à la rose échafaude plutôt le scénario d’un “gouvernement de gauche minoritaire” qui négocierait un accord de non-censure et de non-utilisation du 49.3 avec le bloc central, mais sur “une base politique de gauche”.  Le PS espère bien “embarquer” avec lui ses partenaires: Ecologistes, communistes, ex-Insoumis, Générations, tous représentés à Blois.Emmanuel Macron “n’a pas d’autre choix que de nous nommer”, a répété vendredi la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.En revanche, le patron de Place publique Raphaël Glucksmann semble vouloir jouer sa partition seul pour 2027.Quant aux Insoumis, avec qui les relations sont exécrables, les plus optimistes les voient en “soutien sans participation”.Ce qui est loin d’être acquis. Le député LFI Eric Coquerel a ainsi exclu vendredi de “faire un chèque en blanc à des gens dont on ne sait pas quelle politique ils vont adopter”. Son leader Jean-Luc Mélenchon donnera le ton lors d’une conférence à Paris à 19h00.caz-bpa-far-gbh/hr/dch   

Espoirs et ressentiments: comment la vague migratoire a changé l’Allemagne

Sur la Sonnenallee, des hommes discutent devant des bars à chicha, des femmes en hijab promènent des poussettes devant des pâtisseries arabes: à Berlin, le quartier de Neukölln est devenu le symbole d’une Allemagne qui a radicalement changé en dix ans.Beaucoup sont arrivés lors de la vague migratoire de 2015, quand environ un million de personnes parties de Syrie, d’Afghanistan ou d’Irak ont été accueillies en quelques mois dans le pays.Pour les progressistes, Neukölln est le vibrant emblème d’une Allemagne moderne et multiculturelle qui a tiré les leçons de son sombre passé nazi.Le barbier Moustafa Mohmmad, 26 ans, apprécie la Sonnenallee, cette “sorte de rue arabe” où il peut goûter les réputées sucreries de Damas ou les brochettes d’Alep, sa ville natale dont il a fui les ruines.Mais pour les plus conservateurs, c’est le symbole d’une intégration ratée et d’un changement brutal qui a divisé le pays et contribué à l’essor fulgurant du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), désormais sa deuxième force politique.”Wir schaffen das”, “Nous y arriverons”. Le 31 août marquera les dix ans de la célèbre sortie d’Angela Merkel, au moment où des colonnes d’exilés traversaient à pied les Balkans en direction des pays européens les plus prospères.Une réponse positive à la plus grande vague de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, provoquée notamment par les conflits en Syrie et en Afghanistan.Quatre jours plus tard, la chancelière d’alors décide de maintenir ouverte la frontière avec l’Autriche, permettant l’entrée d’environ un million d’entre eux.Des foules d’Allemands accueillent les nouveaux arrivants à la gare de Munich avec bouteilles d’eau et ours en peluche. Mais l’élan de compassion ne va pas durer.”Aucune phrase ne m’a été renvoyée avec autant de virulence”, écrira plus tard Angela Merkel. “Aucune phrase n’a été aussi polarisante.”- Virage migratoire -Une décennie plus tard, l’Allemagne a bel et bien changé. Si certains soulignent les effets positifs de la mixité, les réussites personnelles de migrants ou l’apport indispensable de la main d’œuvre étrangère pour compenser le vieillissement démographique, de nombreuses collectivités ont dit avoir atteint leurs limites d’accueil, que ce soit en termes de services publics ou de logements.La politique migratoire du gouvernement actuel n’a plus rien à voir. Depuis son arrivée au pouvoir en mai, le nouveau chancelier Friedrich Merz, pourtant issu du même parti chrétien-démocrate qu’Angela Merkel, la CDU, a durci les contrôles aux frontières ainsi que les règles du regroupement familial et des naturalisations, et renvoyé des criminels afghans dans leur pays, pourtant dirigé par les talibans.Pour le leader conservateur, maintenir une ligne dure sur l’immigration est le seul moyen d’enrayer la progression de l’AfD, boostée ces derniers mois par des attaques au couteau et à la voiture-bélier impliquant des migrants.Friedrich Merz, à qui l’on demandait si le pays y “était arrivé”, a récemment répondu: “Manifestement pas.”Il est conforté, selon un sondage de l’institut Civey pour Welt-TV publié vendredi, par 71% des Allemands qui considèrent l’affirmation de l’ex-chancelière comme incorrecte dix ans plus tard.”L’Allemagne est un pays d’immigration, mais nous devons mieux la contrôler et mieux intégrer les personnes,” a jugé Friedrich Merz.- Une vie de “défis” -Véritable obsession nationale, cette “intégration réussie” a pour précédents historiques les “travailleurs invités” d’Italie, de Grèce et de Turquie dans les années 1950.La Syrienne Malakeh Jazmati, 38 ans, coche la plupart des cases.Arrivée à Berlin en 2015, elle a rapidement lancé une entreprise de restauration avec son mari. Deux ans plus tard, elle fournissait une réception d’Angela Merkel. En 2018, elle ouvrait un restaurant à son nom, désormais l’une des adresses syriennes les plus en vogue de la capitale.”Les Allemands sont ouverts pour essayer quelque chose de nouveau”, dit-elle en préparant du batata harra, une entrée à base de pommes de terre parsemée de graines de grenade.”Ce n’est pas facile de vivre loin de son pays natal”, poursuit-elle. C’est une existence “pleine de défis… mais aussi de bonheur”.Ses tentatives pour apprendre la langue ont été ralenties par sa charge de travail et le fait que l’anglais soit une langue véhiculaire à Berlin.Mais pour la cheffe, être intégrée cela signifie “se sentir incluse dans la société: j’ai des amis allemands. Je paie mes impôts. J’essaie de parler allemand. Et j’essaie aussi beaucoup de plats allemands”, dit-elle dans un sourire.- Relier les cultures -L’Allemagne compte désormais plus de 25 millions d’habitants avec un “passé migratoire”, c’est-à-dire nés ou dont les parents sont nés à l’étranger, soit environ 30% de la population. Dont plus d’un million d’origine syrienne, une communauté marginale avant 2015.Des mots arabes comme “yalla” (dépêche-toi) ou “habibi” (mon amour) ont intégré le vocabulaire courant. En particulier parmi les jeunes, qui pour certains utilisent aussi le terme “talahon” qu’on pourrait traduire par “racaille”.Dans les établissements scolaires, les cours d’arabe se sont multipliés. Du rap au théâtre, une culture orientale contemporaine a trouvé en Allemagne un terrain pour s’épanouir.Pour une performance de danse du ventre dans le quartier berlinois branché de Kreuzberg, l’artiste The Darvish a choisi une jupe à pompons dorés et un fez rouge.Arrivé lui aussi il y a une décennie, ce Syrien, qui s’identifie comme non-binaire, veut relier, “avec cette danse traditionnelle, la culture arabe” et “la culture queer”. Devenu une figure de la communauté LGBT berlinoise, il s’est notamment produit au musée de Pergame, un des plus visités de Berlin.Au sein des quelque 2.500 mosquées du pays, jusque-là essentiellement fréquentées par des Turcs, les communautés se sont diversifiées comme à Parchim, entre Berlin et Hambourg (nord-est), note l’imam syrien Anas Abou Laban, 30 ans.Dans la mosquée de cette petite ville, l’étude du Coran se fait maintenant soit en arabe soit en allemand car certains jeunes “comprennent mieux l’allemand” que la langue de leurs parents.- Indispensables à l’économie -Pour les adultes, l’intégration est passée par le travail. Pour la plupart des Syriens, cela consiste en un emploi peu rémunéré dans les secteurs en manque de main d’œuvre: transport, logistique, fabrication, alimentation et hôtellerie, santé, BTP…Dans la petite ville de Burladingen (Wurtemberg, sud-ouest), le fabricant de vêtements Trigema a embauché près de 70 migrants, leur proposant cours d’allemand, hébergement et accompagnement administratif.”Les Allemands ne postulent tout simplement plus pour ces postes”, explique la cheffe d’entreprise Bonita Grupp.Penché sur sa machine à coudre, Habash Mustafa, 29 ans, arrivé de Syrie en 2015 après avoir traversé la mer Egée et les Balkans, a obtenu sa citoyenneté allemande il y a quelques mois.La première économie d’Europe aura plus que jamais besoin d’immigrés dans les années à venir selon l’Institut allemand d’études économiques (DIW), qui prévoit un déficit d’environ 768.000 travailleurs en 2028.Les étrangers représentent déjà 15% des professionnels de santé, selon la fédération hospitalière DKG.Lorsque des figures de la droite allemande ont appelé au renvoi des réfugiés syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024, le secteur a défendu ses quelque 5.000 médecins syriens.A l’hôpital de Quedlinbourg, au pied des montagnes du Harz (centre), 37 des 100 médecins sont étrangers. Sans eux, “nous ne pourrions plus fonctionner”, dit le directeur Matthias Voth.- Prestations sociales -En 2022, près des deux tiers des réfugiés arrivés en 2015 avaient un emploi, selon l’Institut pour la recherche sur l’emploi (IAB). Mais avec 28% en 2024, leur taux de chômage reste quatre fois plus élevé que celui de la population totale. Environ 44% des réfugiés perçoivent des prestations sociales, selon l’Agence fédérale pour l’emploi, ce qui a alimenté les ressentiments.La plupart des droits sociaux sont à la charge des collectivités, qui se disent débordées.Depuis le début de la vague migratoire, la ville au passé sidérurgique de Salzgitter (Basse-Saxe, nord) a vu arriver environ 10.000 personnes, l’équivalent d’un dixième de sa population.Son maire Frank Klingebiel, du même bord politique qu’Angela Merkel, l’avait avertie que la pression sur les services publics “ne pouvait plus continuer ainsi”.Au plus fort de la crise, les arrivants syriens étaient surtout “des femmes avec des enfants ayant droit à des places en crèche”, à l’école ou à des cours de langue, retrace-t-il.Depuis, la ville a reçu des fonds qu’elle a utilisés notamment pour trois nouvelles crèches et deux écoles primaires. Mais aujourd’hui encore, avec “quatre écoles élémentaires dont la proportion d’élèves étrangers dépasse les 70%”, les enseignants de Salzgitter font face à des défis “exorbitants”, souligne le maire.- “Désir de réussite” -Le lycée Kurt-Körber de Hambourg (nord) a aussi été “mis à l’épreuve par la soudaineté” de la vague de réfugiés, se souvient son directeur Christian Lenz.Dans un quartier dont la population est à 85% d’origine étrangère, les jeunes réfugiés peuvent intégrer deux classes dites “internationales préparatoires” dans l’établissement, afin d’avoir une meilleure transition, explique-t-il.Ces enfants, dont les parents ont fui en Allemagne pour leur offrir un avenir, ont un “fort désir de réussite”, constate Simon Groscurth, directeur de l’école Refik-Veseli de Berlin. Arrivée sans parler un mot d’allemand, l’élève syrienne Hala, 16 ans, le parle maintenant même avec ses cousins et confie avoir  “commencé à oublier un peu l’arabe”.Si les migrants de 2015 ont quitté les centres d’hébergement d’urgence, de nombreux camps subsistent pour les arrivées plus récentes, notamment d’Ukraine.Environ 1.300 personnes vivent dans des hangars de l’ancien aéroport berlinois de Tempelhof, datant de l’époque nazie.Chaque préfabriqué contient quatre lits, des casiers, une table, pour une superficie totale de 12 mètres carrés. Vivre dans une telle promiscuité n’est “pas digne d’un être humain”, de l’aveu du directeur du centre, Robert Ziegler.Le visage en sueur faute de climatisation, Faruk Polat, 34 ans, Kurde de Turquie qui vit ici depuis deux ans et demi, dit chercher un logement “presque tous les jours en ligne”. En vain.Même lorsque leur demande d’asile est acceptée, ce qui les oblige théoriquement à partir, les réfugiés doivent “rester ici plus longtemps” à cause d’un marché du logement “très tendu”, explique Robert Ziegler.- Essor de l’AfD -Ces tensions provoquées par l’afflux de migrants sur l’offre de logements et les services publics font le miel de l’AfD, qui a obtenu un score historique de 20,8% aux élections législatives nationales de février. Et appelle désormais ouvertement à leur “remigration”.Dès début 2016, son essor a été favorisé par les agressions sexuelles dont 1.200 femmes ont été victimes lors de la nuit du Nouvel An, dont la moitié à Cologne, selon le rapport final de la police criminelle cité par plusieurs médias. Les agresseurs avaient été pour la plupart décrits comme d’origine arabe ou nord-africaine.Un an plus tard, un Tunisien fonce avec un camion sur un marché de Noël à Berlin, tuant 13 personnes, en blessant des dizaines d’autres.Ces derniers mois, de nouvelles attaques au couteau ou à la voiture-bélier, impliquant des demandeurs d’asile, ont fait de l’immigration un sujet central de la dernière campagne législative.L’AfD est particulièrement forte dans l’ex-RDA communiste où elle a remporté sa première élection régionale l’année dernière en Thuringe, cœur historique de l’Allemagne mais dont le PIB est un des moins élevés du pays. Au marché d’Arnstadt, près de la capitale régionale Erfurt, Monika Wassermann estime que le pays a accueilli “trop d’immigrés”.”Beaucoup sont vraiment détestés parce qu’ils obtiennent tout ce dont ils ont besoin”, tandis que les Allemands “doivent travailler dur pour cela”, dit cette retraitée de 66 ans.Le boucher Ronny Hupf, 42 ans, juge aussi “négativement” la vague migratoire car “le nombre de crimes violents a augmenté à cause des migrants”, assure-t-il.Notamment sur le marché, où il dit avoir été témoin d’agressions. “Il y a 15 ans, cela n’existait pas”, affirme-t-il. – Insécurité croissante -Les actes de violence ont bien augmenté de 20% au cours de la dernière décennie, selon les statistiques de la police.En 2024, environ 35% des suspects étaient des ressortissants étrangers, Syriens en tête, selon la police criminelle.Cependant, l’idée que “nous faisons face à une situation d’urgence sans précédent et incomparable est une exagération”, estime Frank Neubacher, professeur de criminologie à l’université de Cologne.Les migrants sont surreprésentés parce qu’ils sont plus susceptibles d’être jeunes, de sexe masculin, habitant de grandes villes, autant de facteurs criminogènes, souligne-t-il. Ils ont aussi davantage de chances d’être arrêtés par la police.Cette population est également la cible d’agressions: les actes de discrimination et de violences xénophobes ont bondi de près d’un tiers en un an pour atteindre environ 19.500 cas en 2024, selon la police criminelle.Entrée de la mosquée de Parchim murée en 2016, Syrien qui retire sa candidature aux élections en raison des “menaces” en 2021… les exemples se sont multipliés depuis. Symbole concret du tour de vis opéré depuis les années Merkel, les contrôles aux frontières instaurés fin 2023 par son successeur social-démocrate Olaf Scholz, puis renforcés par Friedrich Merz, ont contribué à la chute du nombre d’arrivées.Au premier semestre 2025, elles ont encore reculé de près de 50%, selon l’Office fédéral des migrations et des réfugiés.- Désamour -Un durcissement de la politique migratoire anxiogène pour de nombreux immigrés.Lors d’une manifestation devant le Bundestag cet été, Saeed Saeed, 25 ans, a dit se sentir “indésiré dans ce pays”.Lorsqu’il est arrivé en 2015, ce Syrien était plein d’optimisme sur son avenir en Allemagne. Mais depuis, “les choses se compliquent”, regrette cet étudiant en informatique qui vit à Magdebourg, à l’ouest de Berlin.Un migrant sur quatre envisage de quitter l’Allemagne, les plus susceptibles de partir étant les plus qualifiés, selon une étude de l’Institut pour la recherche sur l’emploi publiée en janvier.Raisons du désamour: l’absence de la famille, la fiscalité élevée, la bureaucratie ou un sentiment d’exclusion lié à la politique ou la langue.Depuis décembre et la chute de Bachar al-Assad, environ 4.000 Syriens d’Allemagne ont décidé de retourner au pays, selon des recherches du groupe audiovisuel public ARD.La restauratrice Malakeh Jazmati s’est rendue à Damas dans la foulée mais exclut à ca stade tout retour définitif.”J’ai deux enfants” qui grandissent en allemand et “ne connaissent rien de la Syrie”, souligne-t-elle.Mme Jazmati espère obtenir la citoyenneté allemande dès que son niveau d’allemand sera suffisant pour l’examen, à l’image de son mari qui l’a décrochée en 2024.Et “même si je n’ai pas la citoyenneté allemande, je fais partie de ce pays”, dit-elle.

Espoirs et ressentiments: comment la vague migratoire a changé l’Allemagne

Sur la Sonnenallee, des hommes discutent devant des bars à chicha, des femmes en hijab promènent des poussettes devant des pâtisseries arabes: à Berlin, le quartier de Neukölln est devenu le symbole d’une Allemagne qui a radicalement changé en dix ans.Beaucoup sont arrivés lors de la vague migratoire de 2015, quand environ un million de personnes parties de Syrie, d’Afghanistan ou d’Irak ont été accueillies en quelques mois dans le pays.Pour les progressistes, Neukölln est le vibrant emblème d’une Allemagne moderne et multiculturelle qui a tiré les leçons de son sombre passé nazi.Le barbier Moustafa Mohmmad, 26 ans, apprécie la Sonnenallee, cette “sorte de rue arabe” où il peut goûter les réputées sucreries de Damas ou les brochettes d’Alep, sa ville natale dont il a fui les ruines.Mais pour les plus conservateurs, c’est le symbole d’une intégration ratée et d’un changement brutal qui a divisé le pays et contribué à l’essor fulgurant du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), désormais sa deuxième force politique.”Wir schaffen das”, “Nous y arriverons”. Le 31 août marquera les dix ans de la célèbre sortie d’Angela Merkel, au moment où des colonnes d’exilés traversaient à pied les Balkans en direction des pays européens les plus prospères.Une réponse positive à la plus grande vague de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, provoquée notamment par les conflits en Syrie et en Afghanistan.Quatre jours plus tard, la chancelière d’alors décide de maintenir ouverte la frontière avec l’Autriche, permettant l’entrée d’environ un million d’entre eux.Des foules d’Allemands accueillent les nouveaux arrivants à la gare de Munich avec bouteilles d’eau et ours en peluche. Mais l’élan de compassion ne va pas durer.”Aucune phrase ne m’a été renvoyée avec autant de virulence”, écrira plus tard Angela Merkel. “Aucune phrase n’a été aussi polarisante.”- Virage migratoire -Une décennie plus tard, l’Allemagne a bel et bien changé. Si certains soulignent les effets positifs de la mixité, les réussites personnelles de migrants ou l’apport indispensable de la main d’œuvre étrangère pour compenser le vieillissement démographique, de nombreuses collectivités ont dit avoir atteint leurs limites d’accueil, que ce soit en termes de services publics ou de logements.La politique migratoire du gouvernement actuel n’a plus rien à voir. Depuis son arrivée au pouvoir en mai, le nouveau chancelier Friedrich Merz, pourtant issu du même parti chrétien-démocrate qu’Angela Merkel, la CDU, a durci les contrôles aux frontières ainsi que les règles du regroupement familial et des naturalisations, et renvoyé des criminels afghans dans leur pays, pourtant dirigé par les talibans.Pour le leader conservateur, maintenir une ligne dure sur l’immigration est le seul moyen d’enrayer la progression de l’AfD, boostée ces derniers mois par des attaques au couteau et à la voiture-bélier impliquant des migrants.Friedrich Merz, à qui l’on demandait si le pays y “était arrivé”, a récemment répondu: “Manifestement pas.”Il est conforté, selon un sondage de l’institut Civey pour Welt-TV publié vendredi, par 71% des Allemands qui considèrent l’affirmation de l’ex-chancelière comme incorrecte dix ans plus tard.”L’Allemagne est un pays d’immigration, mais nous devons mieux la contrôler et mieux intégrer les personnes,” a jugé Friedrich Merz.- Une vie de “défis” -Véritable obsession nationale, cette “intégration réussie” a pour précédents historiques les “travailleurs invités” d’Italie, de Grèce et de Turquie dans les années 1950.La Syrienne Malakeh Jazmati, 38 ans, coche la plupart des cases.Arrivée à Berlin en 2015, elle a rapidement lancé une entreprise de restauration avec son mari. Deux ans plus tard, elle fournissait une réception d’Angela Merkel. En 2018, elle ouvrait un restaurant à son nom, désormais l’une des adresses syriennes les plus en vogue de la capitale.”Les Allemands sont ouverts pour essayer quelque chose de nouveau”, dit-elle en préparant du batata harra, une entrée à base de pommes de terre parsemée de graines de grenade.”Ce n’est pas facile de vivre loin de son pays natal”, poursuit-elle. C’est une existence “pleine de défis… mais aussi de bonheur”.Ses tentatives pour apprendre la langue ont été ralenties par sa charge de travail et le fait que l’anglais soit une langue véhiculaire à Berlin.Mais pour la cheffe, être intégrée cela signifie “se sentir incluse dans la société: j’ai des amis allemands. Je paie mes impôts. J’essaie de parler allemand. Et j’essaie aussi beaucoup de plats allemands”, dit-elle dans un sourire.- Relier les cultures -L’Allemagne compte désormais plus de 25 millions d’habitants avec un “passé migratoire”, c’est-à-dire nés ou dont les parents sont nés à l’étranger, soit environ 30% de la population. Dont plus d’un million d’origine syrienne, une communauté marginale avant 2015.Des mots arabes comme “yalla” (dépêche-toi) ou “habibi” (mon amour) ont intégré le vocabulaire courant. En particulier parmi les jeunes, qui pour certains utilisent aussi le terme “talahon” qu’on pourrait traduire par “racaille”.Dans les établissements scolaires, les cours d’arabe se sont multipliés. Du rap au théâtre, une culture orientale contemporaine a trouvé en Allemagne un terrain pour s’épanouir.Pour une performance de danse du ventre dans le quartier berlinois branché de Kreuzberg, l’artiste The Darvish a choisi une jupe à pompons dorés et un fez rouge.Arrivé lui aussi il y a une décennie, ce Syrien, qui s’identifie comme non-binaire, veut relier, “avec cette danse traditionnelle, la culture arabe” et “la culture queer”. Devenu une figure de la communauté LGBT berlinoise, il s’est notamment produit au musée de Pergame, un des plus visités de Berlin.Au sein des quelque 2.500 mosquées du pays, jusque-là essentiellement fréquentées par des Turcs, les communautés se sont diversifiées comme à Parchim, entre Berlin et Hambourg (nord-est), note l’imam syrien Anas Abou Laban, 30 ans.Dans la mosquée de cette petite ville, l’étude du Coran se fait maintenant soit en arabe soit en allemand car certains jeunes “comprennent mieux l’allemand” que la langue de leurs parents.- Indispensables à l’économie -Pour les adultes, l’intégration est passée par le travail. Pour la plupart des Syriens, cela consiste en un emploi peu rémunéré dans les secteurs en manque de main d’œuvre: transport, logistique, fabrication, alimentation et hôtellerie, santé, BTP…Dans la petite ville de Burladingen (Wurtemberg, sud-ouest), le fabricant de vêtements Trigema a embauché près de 70 migrants, leur proposant cours d’allemand, hébergement et accompagnement administratif.”Les Allemands ne postulent tout simplement plus pour ces postes”, explique la cheffe d’entreprise Bonita Grupp.Penché sur sa machine à coudre, Habash Mustafa, 29 ans, arrivé de Syrie en 2015 après avoir traversé la mer Egée et les Balkans, a obtenu sa citoyenneté allemande il y a quelques mois.La première économie d’Europe aura plus que jamais besoin d’immigrés dans les années à venir selon l’Institut allemand d’études économiques (DIW), qui prévoit un déficit d’environ 768.000 travailleurs en 2028.Les étrangers représentent déjà 15% des professionnels de santé, selon la fédération hospitalière DKG.Lorsque des figures de la droite allemande ont appelé au renvoi des réfugiés syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024, le secteur a défendu ses quelque 5.000 médecins syriens.A l’hôpital de Quedlinbourg, au pied des montagnes du Harz (centre), 37 des 100 médecins sont étrangers. Sans eux, “nous ne pourrions plus fonctionner”, dit le directeur Matthias Voth.- Prestations sociales -En 2022, près des deux tiers des réfugiés arrivés en 2015 avaient un emploi, selon l’Institut pour la recherche sur l’emploi (IAB). Mais avec 28% en 2024, leur taux de chômage reste quatre fois plus élevé que celui de la population totale. Environ 44% des réfugiés perçoivent des prestations sociales, selon l’Agence fédérale pour l’emploi, ce qui a alimenté les ressentiments.La plupart des droits sociaux sont à la charge des collectivités, qui se disent débordées.Depuis le début de la vague migratoire, la ville au passé sidérurgique de Salzgitter (Basse-Saxe, nord) a vu arriver environ 10.000 personnes, l’équivalent d’un dixième de sa population.Son maire Frank Klingebiel, du même bord politique qu’Angela Merkel, l’avait avertie que la pression sur les services publics “ne pouvait plus continuer ainsi”.Au plus fort de la crise, les arrivants syriens étaient surtout “des femmes avec des enfants ayant droit à des places en crèche”, à l’école ou à des cours de langue, retrace-t-il.Depuis, la ville a reçu des fonds qu’elle a utilisés notamment pour trois nouvelles crèches et deux écoles primaires. Mais aujourd’hui encore, avec “quatre écoles élémentaires dont la proportion d’élèves étrangers dépasse les 70%”, les enseignants de Salzgitter font face à des défis “exorbitants”, souligne le maire.- “Désir de réussite” -Le lycée Kurt-Körber de Hambourg (nord) a aussi été “mis à l’épreuve par la soudaineté” de la vague de réfugiés, se souvient son directeur Christian Lenz.Dans un quartier dont la population est à 85% d’origine étrangère, les jeunes réfugiés peuvent intégrer deux classes dites “internationales préparatoires” dans l’établissement, afin d’avoir une meilleure transition, explique-t-il.Ces enfants, dont les parents ont fui en Allemagne pour leur offrir un avenir, ont un “fort désir de réussite”, constate Simon Groscurth, directeur de l’école Refik-Veseli de Berlin. Arrivée sans parler un mot d’allemand, l’élève syrienne Hala, 16 ans, le parle maintenant même avec ses cousins et confie avoir  “commencé à oublier un peu l’arabe”.Si les migrants de 2015 ont quitté les centres d’hébergement d’urgence, de nombreux camps subsistent pour les arrivées plus récentes, notamment d’Ukraine.Environ 1.300 personnes vivent dans des hangars de l’ancien aéroport berlinois de Tempelhof, datant de l’époque nazie.Chaque préfabriqué contient quatre lits, des casiers, une table, pour une superficie totale de 12 mètres carrés. Vivre dans une telle promiscuité n’est “pas digne d’un être humain”, de l’aveu du directeur du centre, Robert Ziegler.Le visage en sueur faute de climatisation, Faruk Polat, 34 ans, Kurde de Turquie qui vit ici depuis deux ans et demi, dit chercher un logement “presque tous les jours en ligne”. En vain.Même lorsque leur demande d’asile est acceptée, ce qui les oblige théoriquement à partir, les réfugiés doivent “rester ici plus longtemps” à cause d’un marché du logement “très tendu”, explique Robert Ziegler.- Essor de l’AfD -Ces tensions provoquées par l’afflux de migrants sur l’offre de logements et les services publics font le miel de l’AfD, qui a obtenu un score historique de 20,8% aux élections législatives nationales de février. Et appelle désormais ouvertement à leur “remigration”.Dès début 2016, son essor a été favorisé par les agressions sexuelles dont 1.200 femmes ont été victimes lors de la nuit du Nouvel An, dont la moitié à Cologne, selon le rapport final de la police criminelle cité par plusieurs médias. Les agresseurs avaient été pour la plupart décrits comme d’origine arabe ou nord-africaine.Un an plus tard, un Tunisien fonce avec un camion sur un marché de Noël à Berlin, tuant 13 personnes, en blessant des dizaines d’autres.Ces derniers mois, de nouvelles attaques au couteau ou à la voiture-bélier, impliquant des demandeurs d’asile, ont fait de l’immigration un sujet central de la dernière campagne législative.L’AfD est particulièrement forte dans l’ex-RDA communiste où elle a remporté sa première élection régionale l’année dernière en Thuringe, cœur historique de l’Allemagne mais dont le PIB est un des moins élevés du pays. Au marché d’Arnstadt, près de la capitale régionale Erfurt, Monika Wassermann estime que le pays a accueilli “trop d’immigrés”.”Beaucoup sont vraiment détestés parce qu’ils obtiennent tout ce dont ils ont besoin”, tandis que les Allemands “doivent travailler dur pour cela”, dit cette retraitée de 66 ans.Le boucher Ronny Hupf, 42 ans, juge aussi “négativement” la vague migratoire car “le nombre de crimes violents a augmenté à cause des migrants”, assure-t-il.Notamment sur le marché, où il dit avoir été témoin d’agressions. “Il y a 15 ans, cela n’existait pas”, affirme-t-il. – Insécurité croissante -Les actes de violence ont bien augmenté de 20% au cours de la dernière décennie, selon les statistiques de la police.En 2024, environ 35% des suspects étaient des ressortissants étrangers, Syriens en tête, selon la police criminelle.Cependant, l’idée que “nous faisons face à une situation d’urgence sans précédent et incomparable est une exagération”, estime Frank Neubacher, professeur de criminologie à l’université de Cologne.Les migrants sont surreprésentés parce qu’ils sont plus susceptibles d’être jeunes, de sexe masculin, habitant de grandes villes, autant de facteurs criminogènes, souligne-t-il. Ils ont aussi davantage de chances d’être arrêtés par la police.Cette population est également la cible d’agressions: les actes de discrimination et de violences xénophobes ont bondi de près d’un tiers en un an pour atteindre environ 19.500 cas en 2024, selon la police criminelle.Entrée de la mosquée de Parchim murée en 2016, Syrien qui retire sa candidature aux élections en raison des “menaces” en 2021… les exemples se sont multipliés depuis. Symbole concret du tour de vis opéré depuis les années Merkel, les contrôles aux frontières instaurés fin 2023 par son successeur social-démocrate Olaf Scholz, puis renforcés par Friedrich Merz, ont contribué à la chute du nombre d’arrivées.Au premier semestre 2025, elles ont encore reculé de près de 50%, selon l’Office fédéral des migrations et des réfugiés.- Désamour -Un durcissement de la politique migratoire anxiogène pour de nombreux immigrés.Lors d’une manifestation devant le Bundestag cet été, Saeed Saeed, 25 ans, a dit se sentir “indésiré dans ce pays”.Lorsqu’il est arrivé en 2015, ce Syrien était plein d’optimisme sur son avenir en Allemagne. Mais depuis, “les choses se compliquent”, regrette cet étudiant en informatique qui vit à Magdebourg, à l’ouest de Berlin.Un migrant sur quatre envisage de quitter l’Allemagne, les plus susceptibles de partir étant les plus qualifiés, selon une étude de l’Institut pour la recherche sur l’emploi publiée en janvier.Raisons du désamour: l’absence de la famille, la fiscalité élevée, la bureaucratie ou un sentiment d’exclusion lié à la politique ou la langue.Depuis décembre et la chute de Bachar al-Assad, environ 4.000 Syriens d’Allemagne ont décidé de retourner au pays, selon des recherches du groupe audiovisuel public ARD.La restauratrice Malakeh Jazmati s’est rendue à Damas dans la foulée mais exclut à ca stade tout retour définitif.”J’ai deux enfants” qui grandissent en allemand et “ne connaissent rien de la Syrie”, souligne-t-elle.Mme Jazmati espère obtenir la citoyenneté allemande dès que son niveau d’allemand sera suffisant pour l’examen, à l’image de son mari qui l’a décrochée en 2024.Et “même si je n’ai pas la citoyenneté allemande, je fais partie de ce pays”, dit-elle.

Trump coupe encore dans l’aide internationale et accroît les risques de paralysie budgétaire

Donald Trump a exprimé au Congrès américain sa volonté d’éliminer 4,9 milliards de dollars supplémentaires d’aide internationale, a indiqué vendredi la Maison Blanche, une annonce qui augmente fortement les probabilités de paralysie de l’Etat fédéral fin septembre.La suppression “touche des programmes du département d’Etat ainsi que l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, et des programmes d’assistance internationale”, précise la lettre envoyée au président républicain de la Chambre des représentants et partagée par le bureau du budget de la Maison Blanche.Le président Trump “mettra toujours L’AMÉRIQUE D’ABORD”, a écrit le bureau sur X.Les démocrates avaient averti récemment que toute volonté de revenir sur des fonds déjà approuvés par le Congrès anéantirait les possibilités de négocier avec eux pour éviter la paralysie budgétaire, le fameux “shutdown”, avant l’échéance du 30 septembre.Le Congrès a jusqu’à cette date pour adopter un budget, même temporaire. Sans quoi, des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveraient au chômage technique, sans paie. Le trafic aérien serait perturbé, comme le versement de certaines aides alimentaires aux familles à bas revenus, entre autres conséquences.Une situation hautement risquée économiquement et politiquement, que Donald Trump avait évitée de justesse en mars avec l’appui à contrecoeur de dix sénateurs démocrates.- “Manoeuvre illégale” -Le recul de ces élus de l’opposition avait provoqué une vive polémique dans leurs rangs et chez leurs partisans, qui les ont accusés de ne pas résister avec suffisamment de fermeté au président républicain.La Constitution américaine dispose que le Congrès possède seul le pouvoir d’allouer les fonds publics fédéraux. Pour valider cette nouvelle suppression budgétaire, Donald Trump doit donc normalement obtenir l’approbation des deux chambres parlementaires, où les républicains sont majoritaires.Mais cette demande de coupes arrive si tard dans l’année fiscale que le Congrès pourrait ne pas avoir le temps de voter le texte avant l’expiration des fonds, le 30 septembre. Pour la Maison Blanche, cette absence d’approbation libérerait tout de même le gouvernement de son obligation légale de dépenser ces fonds.Une “manoeuvre illégale”, a estimé le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, qui dénonce la volonté de Donald Trump “de contourner le Congrès”.Sa collègue républicaine Susan Collins, considérée comme une élue de tendance modérée, a abondé dans le sens du démocrate.”Toute tentative de révoquer des fonds alloués sans l’approbation du Congrès est une violation claire de la loi”, a-t-elle averti.- USAID -La grande majorité des coupes — 3,2 milliards de dollars — concerneraient les fonds alloués à l’agence américaine pour le développement international (USAID), selon des documents judiciaires consultés par l’AFP, et confirmant les informations du tabloïd New York Post.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà gelé des milliards de dollars destinés à l’aide internationale et a formellement démantelé USAID, aujourd’hui absorbée dans le département d’Etat, chargé de la diplomatie américaine.Plus importante agence humanitaire au niveau mondial, USAID était impliquée dans des programmes de santé et d’aide d’urgence dans environ 120 pays.En juillet, une étude internationale avait révélé que l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants.Quelque 838 millions de dollars destinés à des missions de maintien de la paix sont également concernés par les coupes demandées par Donald Trump.Le milliardaire de 79 ans s’est engagé personnellement depuis plusieurs mois dans une campagne pour obtenir le prix Nobel de la paix, argumentant avoir mis fin à lui seul à plus de six conflits depuis le début de son second mandat.

Trump coupe encore dans l’aide internationale et accroît les risques de paralysie budgétaire

Donald Trump a exprimé au Congrès américain sa volonté d’éliminer 4,9 milliards de dollars supplémentaires d’aide internationale, a indiqué vendredi la Maison Blanche, une annonce qui augmente fortement les probabilités de paralysie de l’Etat fédéral fin septembre.La suppression “touche des programmes du département d’Etat ainsi que l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, et des programmes d’assistance internationale”, précise la lettre envoyée au président républicain de la Chambre des représentants et partagée par le bureau du budget de la Maison Blanche.Le président Trump “mettra toujours L’AMÉRIQUE D’ABORD”, a écrit le bureau sur X.Les démocrates avaient averti récemment que toute volonté de revenir sur des fonds déjà approuvés par le Congrès anéantirait les possibilités de négocier avec eux pour éviter la paralysie budgétaire, le fameux “shutdown”, avant l’échéance du 30 septembre.Le Congrès a jusqu’à cette date pour adopter un budget, même temporaire. Sans quoi, des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveraient au chômage technique, sans paie. Le trafic aérien serait perturbé, comme le versement de certaines aides alimentaires aux familles à bas revenus, entre autres conséquences.Une situation hautement risquée économiquement et politiquement, que Donald Trump avait évitée de justesse en mars avec l’appui à contrecoeur de dix sénateurs démocrates.- “Manoeuvre illégale” -Le recul de ces élus de l’opposition avait provoqué une vive polémique dans leurs rangs et chez leurs partisans, qui les ont accusés de ne pas résister avec suffisamment de fermeté au président républicain.La Constitution américaine dispose que le Congrès possède seul le pouvoir d’allouer les fonds publics fédéraux. Pour valider cette nouvelle suppression budgétaire, Donald Trump doit donc normalement obtenir l’approbation des deux chambres parlementaires, où les républicains sont majoritaires.Mais cette demande de coupes arrive si tard dans l’année fiscale que le Congrès pourrait ne pas avoir le temps de voter le texte avant l’expiration des fonds, le 30 septembre. Pour la Maison Blanche, cette absence d’approbation libérerait tout de même le gouvernement de son obligation légale de dépenser ces fonds.Une “manoeuvre illégale”, a estimé le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, qui dénonce la volonté de Donald Trump “de contourner le Congrès”.Sa collègue républicaine Susan Collins, considérée comme une élue de tendance modérée, a abondé dans le sens du démocrate.”Toute tentative de révoquer des fonds alloués sans l’approbation du Congrès est une violation claire de la loi”, a-t-elle averti.- USAID -La grande majorité des coupes — 3,2 milliards de dollars — concerneraient les fonds alloués à l’agence américaine pour le développement international (USAID), selon des documents judiciaires consultés par l’AFP, et confirmant les informations du tabloïd New York Post.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà gelé des milliards de dollars destinés à l’aide internationale et a formellement démantelé USAID, aujourd’hui absorbée dans le département d’Etat, chargé de la diplomatie américaine.Plus importante agence humanitaire au niveau mondial, USAID était impliquée dans des programmes de santé et d’aide d’urgence dans environ 120 pays.En juillet, une étude internationale avait révélé que l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants.Quelque 838 millions de dollars destinés à des missions de maintien de la paix sont également concernés par les coupes demandées par Donald Trump.Le milliardaire de 79 ans s’est engagé personnellement depuis plusieurs mois dans une campagne pour obtenir le prix Nobel de la paix, argumentant avoir mis fin à lui seul à plus de six conflits depuis le début de son second mandat.

Trump coupe encore dans l’aide internationale et accroît les risques de paralysie budgétaire

Donald Trump a exprimé au Congrès américain sa volonté d’éliminer 4,9 milliards de dollars supplémentaires d’aide internationale, a indiqué vendredi la Maison Blanche, une annonce qui augmente fortement les probabilités de paralysie de l’Etat fédéral fin septembre.La suppression “touche des programmes du département d’Etat ainsi que l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, et des programmes d’assistance internationale”, précise la lettre envoyée au président républicain de la Chambre des représentants et partagée par le bureau du budget de la Maison Blanche.Le président Trump “mettra toujours L’AMÉRIQUE D’ABORD”, a écrit le bureau sur X.Les démocrates avaient averti récemment que toute volonté de revenir sur des fonds déjà approuvés par le Congrès anéantirait les possibilités de négocier avec eux pour éviter la paralysie budgétaire, le fameux “shutdown”, avant l’échéance du 30 septembre.Le Congrès a jusqu’à cette date pour adopter un budget, même temporaire. Sans quoi, des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveraient au chômage technique, sans paie. Le trafic aérien serait perturbé, comme le versement de certaines aides alimentaires aux familles à bas revenus, entre autres conséquences.Une situation hautement risquée économiquement et politiquement, que Donald Trump avait évitée de justesse en mars avec l’appui à contrecoeur de dix sénateurs démocrates.- “Manoeuvre illégale” -Le recul de ces élus de l’opposition avait provoqué une vive polémique dans leurs rangs et chez leurs partisans, qui les ont accusés de ne pas résister avec suffisamment de fermeté au président républicain.La Constitution américaine dispose que le Congrès possède seul le pouvoir d’allouer les fonds publics fédéraux. Pour valider cette nouvelle suppression budgétaire, Donald Trump doit donc normalement obtenir l’approbation des deux chambres parlementaires, où les républicains sont majoritaires.Mais cette demande de coupes arrive si tard dans l’année fiscale que le Congrès pourrait ne pas avoir le temps de voter le texte avant l’expiration des fonds, le 30 septembre. Pour la Maison Blanche, cette absence d’approbation libérerait tout de même le gouvernement de son obligation légale de dépenser ces fonds.Une “manoeuvre illégale”, a estimé le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, qui dénonce la volonté de Donald Trump “de contourner le Congrès”.Sa collègue républicaine Susan Collins, considérée comme une élue de tendance modérée, a abondé dans le sens du démocrate.”Toute tentative de révoquer des fonds alloués sans l’approbation du Congrès est une violation claire de la loi”, a-t-elle averti.- USAID -La grande majorité des coupes — 3,2 milliards de dollars — concerneraient les fonds alloués à l’agence américaine pour le développement international (USAID), selon des documents judiciaires consultés par l’AFP, et confirmant les informations du tabloïd New York Post.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà gelé des milliards de dollars destinés à l’aide internationale et a formellement démantelé USAID, aujourd’hui absorbée dans le département d’Etat, chargé de la diplomatie américaine.Plus importante agence humanitaire au niveau mondial, USAID était impliquée dans des programmes de santé et d’aide d’urgence dans environ 120 pays.En juillet, une étude internationale avait révélé que l’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants.Quelque 838 millions de dollars destinés à des missions de maintien de la paix sont également concernés par les coupes demandées par Donald Trump.Le milliardaire de 79 ans s’est engagé personnellement depuis plusieurs mois dans une campagne pour obtenir le prix Nobel de la paix, argumentant avoir mis fin à lui seul à plus de six conflits depuis le début de son second mandat.

Ruée en Chine sur de nouvelles Labubu, ces poupées virales

Mini-poupées Labubu de toutes les couleurs accrochées autour du cou, Maki Li, un jeune trentenaire chinois, pose fièrement vendredi devant une boutique de Pékin, au lancement d’un nouveau modèle de ces jouets stars.Vendues par la chaîne chinoise de magasins Pop Mart, ces petites peluches poilues aux sourires malicieux ont déferlé sur la planète cette année, des rues branchées de New York aux sacs de stars comme Rihanna et Dua Lipa.Jeudi soir, de nouveaux modèles, miniatures, de la taille de la paume d’une main, ont été mis en vente en ligne en Chine pour 78 yuans pièce (9 euros). Elles ont trouvé preneur pratiquement instantanément.Maki Li fait partie des heureux acheteurs qui ont réussi à mettre la main sur un coffret de 14 figurines.”Je suis super heureux”, confie à l’AFP l’homme de 32 ans après avoir récupéré et déballé la précieuse boîte dans un magasin Pop Mart d’un centre commercial pékinois.”Je vais les accrocher partout où je peux”, affirme-t-il.- “Trop mignon!” -Produites en quantités limitées, les Labubu (prononcer “La-bou-bou”) ont provoqué des ruées dans certains magasins Pop Mart dans le monde.Elles sont généralement vendues dans des “boîtes mystères” où l’acheteur ignore quel modèle est à l’intérieur.A l’extérieur de la boutique bondée de Pékin, Li Jianuo, 43 ans, filme ses deux enfants en train de déballer leurs mini-peluches, qu’elle leur a offertes à l’occasion de la rentrée scolaire.”Il est trop mignon!”, s’exclame sa fille de 12 ans en découvrant les oreilles blanches du jouet dans sa boîte.”Je voulais réaliser le souhait de mes enfants. Ils adorent vraiment” ces poupées, explique-t-elle.Cette maman a dépensé plus de 1.000 yuans (120 euros) pour leur acheter plusieurs de ces nouvelles Labubu. Elle assure qu’elle ne les revendra pas, même si ses enfants s’en désintéressent un jour.”Quand ils seront grands, ils pourront se souvenir de tout le mal qu’on s’est donné pour les avoir. C’est important de garder ce souvenir, je pense”, ajoute-t-elle.- “C’est apaisant” -Les Labubu connaissent un tel succès en Chine qu’elles ont même fait leur apparition… dans certains discours des responsables du Parti communiste au pouvoir.Le mois dernier, le ministre du Commerce, Wang Wentao, avait cité ces poupées comme des exemples “de nouvelles tendances, modes et styles” susceptibles de stimuler l’économie chinoise, qui tourne au ralenti depuis la pandémie.Agée de 27 ans, Zhang Jiaru a acheté vendredi une boîte de mini-peluches car elle dit adorer leur côté “laid mais mignon”.”Au final, je paie, mais pour quelque chose qui m’intéresse. Ces poupées, c’est un truc qui me rend heureuse”, explique-t-elle.Dans le contexte économique actuel, les gens “ne peuvent pas s’offrir du Balenciaga, alors ils achètent du Pop Mart”, explique en souriant Maki Li, en référence à la marque de luxe.Porter ces Labubu sur soi, “c’est apaisant”, explique le trentenaire.”Elles vont m’accompagner pendant longtemps”.

Ruée en Chine sur de nouvelles Labubu, ces poupées virales

Mini-poupées Labubu de toutes les couleurs accrochées autour du cou, Maki Li, un jeune trentenaire chinois, pose fièrement vendredi devant une boutique de Pékin, au lancement d’un nouveau modèle de ces jouets stars.Vendues par la chaîne chinoise de magasins Pop Mart, ces petites peluches poilues aux sourires malicieux ont déferlé sur la planète cette année, des rues branchées de New York aux sacs de stars comme Rihanna et Dua Lipa.Jeudi soir, de nouveaux modèles, miniatures, de la taille de la paume d’une main, ont été mis en vente en ligne en Chine pour 78 yuans pièce (9 euros). Elles ont trouvé preneur pratiquement instantanément.Maki Li fait partie des heureux acheteurs qui ont réussi à mettre la main sur un coffret de 14 figurines.”Je suis super heureux”, confie à l’AFP l’homme de 32 ans après avoir récupéré et déballé la précieuse boîte dans un magasin Pop Mart d’un centre commercial pékinois.”Je vais les accrocher partout où je peux”, affirme-t-il.- “Trop mignon!” -Produites en quantités limitées, les Labubu (prononcer “La-bou-bou”) ont provoqué des ruées dans certains magasins Pop Mart dans le monde.Elles sont généralement vendues dans des “boîtes mystères” où l’acheteur ignore quel modèle est à l’intérieur.A l’extérieur de la boutique bondée de Pékin, Li Jianuo, 43 ans, filme ses deux enfants en train de déballer leurs mini-peluches, qu’elle leur a offertes à l’occasion de la rentrée scolaire.”Il est trop mignon!”, s’exclame sa fille de 12 ans en découvrant les oreilles blanches du jouet dans sa boîte.”Je voulais réaliser le souhait de mes enfants. Ils adorent vraiment” ces poupées, explique-t-elle.Cette maman a dépensé plus de 1.000 yuans (120 euros) pour leur acheter plusieurs de ces nouvelles Labubu. Elle assure qu’elle ne les revendra pas, même si ses enfants s’en désintéressent un jour.”Quand ils seront grands, ils pourront se souvenir de tout le mal qu’on s’est donné pour les avoir. C’est important de garder ce souvenir, je pense”, ajoute-t-elle.- “C’est apaisant” -Les Labubu connaissent un tel succès en Chine qu’elles ont même fait leur apparition… dans certains discours des responsables du Parti communiste au pouvoir.Le mois dernier, le ministre du Commerce, Wang Wentao, avait cité ces poupées comme des exemples “de nouvelles tendances, modes et styles” susceptibles de stimuler l’économie chinoise, qui tourne au ralenti depuis la pandémie.Agée de 27 ans, Zhang Jiaru a acheté vendredi une boîte de mini-peluches car elle dit adorer leur côté “laid mais mignon”.”Au final, je paie, mais pour quelque chose qui m’intéresse. Ces poupées, c’est un truc qui me rend heureuse”, explique-t-elle.Dans le contexte économique actuel, les gens “ne peuvent pas s’offrir du Balenciaga, alors ils achètent du Pop Mart”, explique en souriant Maki Li, en référence à la marque de luxe.Porter ces Labubu sur soi, “c’est apaisant”, explique le trentenaire.”Elles vont m’accompagner pendant longtemps”.

Hope and hate: how migrant influx has changed Germany

Men sit outside shisha bars and women in hijabs push strollers past Middle Eastern restaurants and pastry shops in Berlin’s Sonnenallee, a wide avenue which has become a symbol of how much Germany has changed in the last decade.Many came during the huge migrant influx of 2015, when a million people arrived in a matter of months — mostly from Syria, Afghanistan and Iraq.For barber Moustafa Mohmmad, 26, who fled the ruins of Syria’s Aleppo, it is a home from home, “a kind of Arab street” where he can find sweets from Damascus and Aleppo-style barbecue.To others it is a byword for integration gone wrong and disorienting change that has divided the country and helped make the far-right Alternative for Germany (AfD) the second biggest party.”We can do this,” Angela Merkel famously declared on August 31, 2015 as columns of desperate people walked through the Balkans towards Germany.Civil wars were raging in Syria and Afghanistan, driving the largest wave of refugees since World War II, with the Mediterranean Sea becoming a mass grave.Four days later the then chancellor took the fateful decision to keep the Austria border open, eventually letting in more than one million asylum seekers.German volunteers greeted trainloads of new arrivals with water and teddy bears, an outpouring of compassion that was too good to last. Merkel later wrote that “no phrase has been thrown back at me with quite such virulence” as “wir schaffen das” (We can do this). “No phrase has been so polarising.”- Immigration crackdown -Ten years on, many bitterly complain that services, from childcare to housing, have been stretched to breaking point.Others point to the many migrant success stories, the joys of a more cosmopolitan country, and newcomers plugging gaps in the ageing labour market.But the country’s current leader, Friedrich Merz, is not convinced, a view shared by a large majority of Germans, according to a Welt TV poll Friday that found 71 percent felt Merkel was too optimistic.Merz has lost little time undoing Merkel’s legacy since coming to power in May. His coalition government has cracked down hard with stricter border controls, tougher residency and citizenship rules and even deported migrants to Taliban-ruled Afghanistan.He insists that strong measures are needed to halt the rise of the AfD and soothe fears inflamed by stabbings and car-ramming attacks blamed on migrants.In one especially horrific incident this year in the southern city of Aschaffenburg, a mentally ill Afghan is accused of attacking nursery school children with a knife, killing a two-year-old boy and a German man who tried to protect the toddlers. Asked recently about Merkel’s declaration, Merz said Germany had “clearly not” managed “to do it”. “We must control immigration. And we must ensure that those who come to us are well integrated.”- ‘I feel part of community’ -Even to virulent critics of immigration, Syrian restaurateur Malakeh Jazmati, 38, ticks most integration boxes.She came to Berlin in 2015 and quickly started a catering business with her husband. Two years later she was serving food to Merkel.In 2018 she opened the Malakeh restaurant, among the most beloved of Berlin’s new Syrian eateries.”The German people are open to trying something new,” she said, preparing batata harra, a potato appetiser scattered with pomegranate seeds.Jazmati said her life in Germany is “full of challenges… but also full of happiness.”It’s not easy to live outside your homeland.”While her two German-born sons, aged two and nine, speak German and Arabic, her own attempts to learn the language have been thwarted by her workload and the fact that English is so widely spoken in Berlin.But Jazmati believes integration also means feeling “part of the community. I have German friends. I pay my taxes. I try to speak German. And I also try a lot of German food,” she said with a smile.- Finding work -Germany is now home to more than 25 million people with a “migration background”, meaning either they or their parents were born abroad — some 30 percent of the population. That includes more than a million with Syrian roots.Arabic words like “yalla” (hurry up) and “habibi” (my love) have entered the vocabulary, particularly among the young.”Talahon” too, though it is less flattering, a term for thuggish young men sporting designer tracksuits and gold chains. Middle East culture from rap to theatre is also thriving, with some artists relishing the liberties of cosmopolitan Berlin.Syrian belly dancer The Darvish whipped up the crowd in a gold-tasselled skirt and a red fez at a recent show in the Kreuzberg area.The dancer — a figure in the capital’s LGBTQ community — came in the 2015 wave, identifies as non-binary, and wants to connect “Arab and queer culture”. For most Syrians work is more humdrum, with the majority working low-paid jobs in the service, construction and health sectors.Bonita Grupp has hired almost 70 migrants in her Trigema textile factory in the southern town of Burladingen, offering them housing, German lessons and training. “Germans simply don’t apply for these positions anymore,” she said.Hard at work on his sewing machine, Habash Mustafa, 29, learned to tailor in Aleppo. He arrived in 2015 after crossing the Aegean Sea by boat and the Balkans on foot. He got his German citizenship a few months ago. – Resentment over benefits -Europe’s biggest economy will need migrants more than ever in the years to come, with the German Economic Institute predicting a shortfall of around 768,000 skilled workers in the next two years.Foreigners already account for 15 percent of healthcare professionals, according to the DKG hospital federation, with the largest number coming from Syria. When right-wing politicians called for Syrians to go home when Bashar al-Assad’s regime fell in December, the alarmed healthcare sector warned it couldn’t do without its 5,000 or so Syrian doctors.At one hospital in Quedlinburg in the central Harz mountains, 37 of the 100 doctors are migrants. “Without our foreign colleagues, we would no longer be able to function,” said Matthias Voth, director of the Harzklinikum Dorothea Christiane Erxleben. Nearly two thirds of refugees who came in the 2015 wave had jobs by 2022, according to the latest data from the Institute for Employment Research (IAB).But many migrants have yet to find work. They are four times more likely to be jobless than the rest of the population, with an unemployment rate of 28 percent last year.Around 44 percent receive social benefits, according to the Federal Employment Agency — a key vector fuelling resentment.Much of the load falls on local councils that are already stretched. Salzgitter, a steel town south of Hanover that has seen better days, has taken in 10,000 migrants in a decade — a tenth of its population. Its mayor Frank Klingebiel complained to Merkel, his party leader, that the pressure on public services “could not go on like this”.Most migrants were “women with children entitled to places in nurseries, schools and language courses”, he told AFP.In 2019, Salzgitter got 50 million euros that it used for two schools and three new nurseries, but Klingebiel said this was a “drop in the ocean”.The town now has four primary schools where more than 70 percent of pupils are migrants. Many do not speak German, which poses “exorbitant challenges”, the mayor said.- Desire to succeed -Hamburg’s Kurt Koerber Gymnasium was also “caught off guard by the suddenness” of the refugee wave, said headteacher Christian Lenz.The secondary school serves an area where 85 percent of the population are from immigrant backgrounds, and has two “international preparation” classes for new arrivals which Lenz argues ensures a smoother transition. Simon Groscurth, headteacher of Berlin’s Refik Veseli School, said many migrant children have a “strong desire to perform well”, keen to please parents who have sacrificed so much to be there. Having arrived with no German at all, Syrian student Hala, 16, now even speaks it with her cousins and has “started to forget Arabic a little”. The country’s 2,500 mosques — long dominated Turks — have also become more diverse, said Syrian imam Anas Abu Laban. In his little mosque in the northeastern town of Parchim, koranic classes are in both German and Arabic as young people born there tend to “understand German better”.   – Overcrowded shelters -Most 2015 arrivals have long moved out of emergency accommodation, but many camps remain, filled by later migrants, including from Ukraine.Some 1,300 people live inside hangars in Berlin’s disused Nazi-era Tempelhof airport. Each prefabricated unit contains four beds, tables and lockers, all packed into 12 square metres (130 square feet). Tempers can flare in the crowded space.Faruk Polat, 34, a Kurd from Turkey, who has been there since early 2023, said many residents “do not understand each other” because they speak different languages. He is desperate to leave. “I spend almost every day on the internet looking for a flat or a room,” he told AFP, his face sweaty from the poor ventilation.Even when their asylum application is granted there is often nowhere to go, said centre director Robert Ziegler.”Everyone knows that the housing market is very tight which means these people have to stay here longer,” he said. – AfD backlash -To the AfD — and the fifth of voters who supported it in February’s elections — Berlin’s streets, crowded migrant shelters and multiethnic classrooms are proof the country is doomed. The party now calls for the “remigration” of millions of foreigners. 2015 turbo-charged its rise, particularly after the shock at 1,200 women who reported being sexually assaulted that New Year’s Eve in Cologne and other cities by men described as being mostly of Arab or North African origin, according to a final criminal police report cited in German media.Even worse was to come. At the height of the Islamic State group, a Tunisian man drove a truck through a Berlin Christmas market the following year, killing 13 people and wounding dozens more.This February’s election was dominated by a bitter debate on migration amid a spate of knife and car-ramming attacks in which all the arrested suspects were asylum seekers.The AfD is especially strong in the ex-communist east, where it won its first regional election last year in Thuringia, which has the second lowest GDP per capita of any German state.On a recent market day in Arnstadt near the state capital Erfurt, pensioner Monika Wassermann, 66, said she felt there were “too many foreigners”.”Many are hated because they get everything they need, while the Germans have to work hard for it,” she said.Ronny Hupf, 42, working a meat and sausage stall, said he was against migration because of the “violent crimes committed by migrants”.”I’ve seen other traders being attacked at the market,” he said. – ‘Crime wave’ -German police data shows that violent crime has risen by a fifth over the past decade, but experts argue about the causes.Last year 35.4 percent of criminal suspects were foreign nationals, according to the BKA criminal police office, rising to nearly 42 percent when you count crimes such as illegally entering the country.Syrians top the list by nationality.However, the idea “we are facing an unprecedented, incomparable, emergency-like situation is an exaggeration”, said Frank Neubacher, a professor of criminology at Cologne University.Migrants are overrepresented because they are more likely to be young, male, living in big cities and to be stopped by the police, he said.Yet they are also the victims of hate crimes, which jumped by almost a third to around 19,500 last year, the BKA said.Tareq Alaows, a Syrian refugee who came to Germany in 2015, pulled out of being the Green party’s Bundestag candidate in Oberhausen in the industrial Ruhr in 2021 because of the “high threat level”.- Return to Syria? -Migrant numbers have also been dropping sharply as the debate has hardened.Even before the latest restrictions, arrivals fell by 49.5 percent in the first half of this year, according to the Federal Office for Migration and Refugees.The crackdown has stoked fears and protests. Saeed Saeed, 25, a computer science student from Syria who now lives in Magdeburg, said he felt “unwanted in this country” at a protest in front of the Reichstag this summer.When he arrived in 2015, he was filled with optimism about building a new life in Germany. But now he said he felt that “things have changed for the worse”.Indeed as many as one in four migrants are considering leaving Germany, according to a January study by the Institute for Employment Research, many reportedly highly skilled.They cited the political situation, high taxes and bureaucracy among the reasons for their disillusion.In Berlin’s Malakeh restaurant, owner Jazmati returned to Damascus just three weeks after Assad fell.”Inside me something said I need to come back to Syria,” she said, but for now a permanent return was off the cards. Only around 4,000 Syrians have decided to move back, according to research by public broadcaster ARD.”I have two children” growing up speaking German, Jazmati said. “They don’t know anything about Syria… I cannot be selfish and only think about myself.”Her husband got German citizenship last year, and she will apply too when her language skills are good enough. But she already feels that “even if I don’t have German citizenship, I am part of this country”. 

US banana giant Chiquita returns to Panama

US banana giant Chiquita Brands will resume operations in Panama and rehire thousands of workers fired after a crippling strike, the government of the Central American country said Friday.Chiquita closed its Changuinola plant in the Caribbean province of Bocas del Toro at the end of May and laid off 6,000 workers after a strike over pension reforms that crippled production for weeks.The strike, declared illegal by a labor court, caused more than $75 million in losses as well as road closures and product shortages in the province.The Panamanian government has been negotiating with the company for its return to Bocas del Toro, which relies heavily on tourism and banana production.On Friday, President Jose Raul Mulino announced “a positive agreement for Bocas del Toro and the thousands of workers who were left unemployed” by the closure.”We are going to resume operations in the country under a new operational model that is more sustainable, modern, and efficient, creating decent jobs and contributing to the economic and social development of the country and the province of Bocas del Toro,” Chiquita President Carlos Lopez added in a statement. According to the agreement, Chiquita will hire about 3,000 workers in a first phase and another 2,000 later.”The goal is to be operational no later than February 2026,” said the government, adding Chiquita will invest some $30 million to resume production on 5,000 hectares of banana-growing land.Bananas accounted for more than 17 percent of Panamanian exports in the first quarter of 2025, according to official data.