Petit pays aux grandes réserves de pétrole le Guyana veut échapper à la malédiction de l’or noir

Pays aux plus grandes réserves pétrolières par habitant du monde, le Guyana, petit pays du nord de l’Amérique du sud qui élit son président lundi, veut échapper à “la malédiction de l’or noir” et se développer en sortant de la pauvreté.Chateau Margot. Le nom du quartier est prometteur mais Shaun Ferrier, 52 ans, sa femme Naomi et ses 5 enfants vivent dans une petite baraque en bois qu’il a construite sur un bout de terrain ne lui appartenant pas et coincé entre un grand axe routier de Georgetown et un canal de régulation d’eau de la capitale guyanienne.Pas d’eau courante, pas d’électricité mais un panneau solaire pour avoir un peu de lumière. Les toilettes sont un trou derrière un panneau de bois à l’extérieur. A l’intérieur une petite cuisine, où se trouve un berceau, et dans l’autre pièce, un grand lit.”C’est dur. Regardez comment je vis. Tout le monde devrait vivre mieux que ça”, répond Shaun quand on lui demande s’il bénéficie de la manne pétrolière. “Ce sont les plus gros qui gagnent de l’argent. Pas les pauvres. Je dois travailler 12 heures toutes les nuits. Du dimanche au dimanche”, explique ce gardien qui gagne 110.000 dollars guyaniens (450 euros) par mois.Il concède qu’avec le pétrole les aides ont augmenté à 100.000 dollars guyaniens (410 euros) par an et par enfant. Pas de quoi changer le quotidien mais un apport important par rapport aux revenus de la famille. Pour l’avenir, Shaun et sa femme disent espérer que le pétrole offrira une vie meilleure que la leur à leurs enfants. Avec une estimation de plus de 11 milliards de barils de réserves pour une population de 850.000 habitants -plus par personne que le Koweit-, Irfaan Ali, le président sortant et candidat, promet un “Guyana prospère” avec une meilleure éducation, une diversification de l’économie et un développement durable. Ses rivaux font les mêmes promesses.- “Plus forte croissance” -Le pays, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030. Le président se targue de la “plus forte croissance d’Amérique latine et du monde” avec 43,6% en 2024. Partout dans le pays, du Nord au Sud, on voit des travaux routiers et des ouvrages en construction. “Il y a plus de 5.000 projets publics”, affirme à l’AFP le ministre des Travaux publics Juan Edghill, en assurant que le pays ne tombera pas dans la “malédiction des ressources”, aussi appelée en économie le “syndrome hollandais” pour évoquer le déclin industriel ou l’absence de développement provoqué – dans certains pays – par l’abondance de ressources naturelles.”Pourquoi souffririons nous du mal néerlandais? Nous ne sommes pas néerlandais”, plaisante le ministre dont le pays est voisin du Suriname, l’ancienne Guyane néerlandaise. Le budget de l’Etat a quadruplé en cinq ans pour atteindre 6,7 milliards de dollars en 2025. Avec cette manne, qui va théoriquement dans un fonds souverain, le gouvernement a augmenté les dépenses sociales, lancé des grands travaux tout en promettant des investissements dans l’éducation et la santé. – “Le ruisselement ne fonctionnera pas” -L’opposante Amanzia Walton-Desir, candidate outsider à la présidentielle, se montre très sceptique: “nous avons une richesse qui entre dans ce pays comme jamais auparavant: les gens sont toujours pauvres”.Pour elle, “la façon dont le gouvernement déploie les projets d’infrastructure et les subventions directes (aides aux personnes), contribuent directement à l’inflation” qui se situe autour de 4% selon les chiffres officiels alors que, selon de nombreux habitants, le prix des produits alimentaires a explosé.”Ils (gouvernement) refusent de l’accepter mais l’économie de ruissellement telle qu’il la pratique, ne fonctionnera pas”, assure-t-elle accusant aussi le pouvoir de “corruption”. “Pour chaque dollar dépensé sur les infrastructures, 41 centimes sont gaspillés”.L’avocat Cris Ram, militant et figure de la société civile, dénonce lui aussi un coût de la vie qui “est hors de portée pour beaucoup, beaucoup de gens”.”L’une des choses les plus faciles à faire est de dépenser de l’argent. C’est encore plus facile lorsque ce n’est pas votre argent”, poursuit-il en citant l’exemple de la construction d’un hôpital.”Il n’y a pas d’équipe médicale, pas d’infirmiers, pas d’équipements, pas de fournitures, pas d’électricité”.”Donc, nous avons ces bâtiments, ils ont l’air bien, ils sont fantastiques…”, ironise-t-il “…si vous aimez couper des rubans”.

Petit pays aux grandes réserves de pétrole le Guyana veut échapper à la malédiction de l’or noir

Pays aux plus grandes réserves pétrolières par habitant du monde, le Guyana, petit pays du nord de l’Amérique du sud qui élit son président lundi, veut échapper à “la malédiction de l’or noir” et se développer en sortant de la pauvreté.Chateau Margot. Le nom du quartier est prometteur mais Shaun Ferrier, 52 ans, sa femme Naomi et ses 5 enfants vivent dans une petite baraque en bois qu’il a construite sur un bout de terrain ne lui appartenant pas et coincé entre un grand axe routier de Georgetown et un canal de régulation d’eau de la capitale guyanienne.Pas d’eau courante, pas d’électricité mais un panneau solaire pour avoir un peu de lumière. Les toilettes sont un trou derrière un panneau de bois à l’extérieur. A l’intérieur une petite cuisine, où se trouve un berceau, et dans l’autre pièce, un grand lit.”C’est dur. Regardez comment je vis. Tout le monde devrait vivre mieux que ça”, répond Shaun quand on lui demande s’il bénéficie de la manne pétrolière. “Ce sont les plus gros qui gagnent de l’argent. Pas les pauvres. Je dois travailler 12 heures toutes les nuits. Du dimanche au dimanche”, explique ce gardien qui gagne 110.000 dollars guyaniens (450 euros) par mois.Il concède qu’avec le pétrole les aides ont augmenté à 100.000 dollars guyaniens (410 euros) par an et par enfant. Pas de quoi changer le quotidien mais un apport important par rapport aux revenus de la famille. Pour l’avenir, Shaun et sa femme disent espérer que le pétrole offrira une vie meilleure que la leur à leurs enfants. Avec une estimation de plus de 11 milliards de barils de réserves pour une population de 850.000 habitants -plus par personne que le Koweit-, Irfaan Ali, le président sortant et candidat, promet un “Guyana prospère” avec une meilleure éducation, une diversification de l’économie et un développement durable. Ses rivaux font les mêmes promesses.- “Plus forte croissance” -Le pays, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030. Le président se targue de la “plus forte croissance d’Amérique latine et du monde” avec 43,6% en 2024. Partout dans le pays, du Nord au Sud, on voit des travaux routiers et des ouvrages en construction. “Il y a plus de 5.000 projets publics”, affirme à l’AFP le ministre des Travaux publics Juan Edghill, en assurant que le pays ne tombera pas dans la “malédiction des ressources”, aussi appelée en économie le “syndrome hollandais” pour évoquer le déclin industriel ou l’absence de développement provoqué – dans certains pays – par l’abondance de ressources naturelles.”Pourquoi souffririons nous du mal néerlandais? Nous ne sommes pas néerlandais”, plaisante le ministre dont le pays est voisin du Suriname, l’ancienne Guyane néerlandaise. Le budget de l’Etat a quadruplé en cinq ans pour atteindre 6,7 milliards de dollars en 2025. Avec cette manne, qui va théoriquement dans un fonds souverain, le gouvernement a augmenté les dépenses sociales, lancé des grands travaux tout en promettant des investissements dans l’éducation et la santé. – “Le ruisselement ne fonctionnera pas” -L’opposante Amanzia Walton-Desir, candidate outsider à la présidentielle, se montre très sceptique: “nous avons une richesse qui entre dans ce pays comme jamais auparavant: les gens sont toujours pauvres”.Pour elle, “la façon dont le gouvernement déploie les projets d’infrastructure et les subventions directes (aides aux personnes), contribuent directement à l’inflation” qui se situe autour de 4% selon les chiffres officiels alors que, selon de nombreux habitants, le prix des produits alimentaires a explosé.”Ils (gouvernement) refusent de l’accepter mais l’économie de ruissellement telle qu’il la pratique, ne fonctionnera pas”, assure-t-elle accusant aussi le pouvoir de “corruption”. “Pour chaque dollar dépensé sur les infrastructures, 41 centimes sont gaspillés”.L’avocat Cris Ram, militant et figure de la société civile, dénonce lui aussi un coût de la vie qui “est hors de portée pour beaucoup, beaucoup de gens”.”L’une des choses les plus faciles à faire est de dépenser de l’argent. C’est encore plus facile lorsque ce n’est pas votre argent”, poursuit-il en citant l’exemple de la construction d’un hôpital.”Il n’y a pas d’équipe médicale, pas d’infirmiers, pas d’équipements, pas de fournitures, pas d’électricité”.”Donc, nous avons ces bâtiments, ils ont l’air bien, ils sont fantastiques…”, ironise-t-il “…si vous aimez couper des rubans”.

Petit pays aux grandes réserves de pétrole le Guyana veut échapper à la malédiction de l’or noir

Pays aux plus grandes réserves pétrolières par habitant du monde, le Guyana, petit pays du nord de l’Amérique du sud qui élit son président lundi, veut échapper à “la malédiction de l’or noir” et se développer en sortant de la pauvreté.Chateau Margot. Le nom du quartier est prometteur mais Shaun Ferrier, 52 ans, sa femme Naomi et ses 5 enfants vivent dans une petite baraque en bois qu’il a construite sur un bout de terrain ne lui appartenant pas et coincé entre un grand axe routier de Georgetown et un canal de régulation d’eau de la capitale guyanienne.Pas d’eau courante, pas d’électricité mais un panneau solaire pour avoir un peu de lumière. Les toilettes sont un trou derrière un panneau de bois à l’extérieur. A l’intérieur une petite cuisine, où se trouve un berceau, et dans l’autre pièce, un grand lit.”C’est dur. Regardez comment je vis. Tout le monde devrait vivre mieux que ça”, répond Shaun quand on lui demande s’il bénéficie de la manne pétrolière. “Ce sont les plus gros qui gagnent de l’argent. Pas les pauvres. Je dois travailler 12 heures toutes les nuits. Du dimanche au dimanche”, explique ce gardien qui gagne 110.000 dollars guyaniens (450 euros) par mois.Il concède qu’avec le pétrole les aides ont augmenté à 100.000 dollars guyaniens (410 euros) par an et par enfant. Pas de quoi changer le quotidien mais un apport important par rapport aux revenus de la famille. Pour l’avenir, Shaun et sa femme disent espérer que le pétrole offrira une vie meilleure que la leur à leurs enfants. Avec une estimation de plus de 11 milliards de barils de réserves pour une population de 850.000 habitants -plus par personne que le Koweit-, Irfaan Ali, le président sortant et candidat, promet un “Guyana prospère” avec une meilleure éducation, une diversification de l’économie et un développement durable. Ses rivaux font les mêmes promesses.- “Plus forte croissance” -Le pays, qui a commencé l’exploitation pétrolière en 2019, espère faire passer sa production de 650.000 barils par jour à plus d’un million en 2030. Le président se targue de la “plus forte croissance d’Amérique latine et du monde” avec 43,6% en 2024. Partout dans le pays, du Nord au Sud, on voit des travaux routiers et des ouvrages en construction. “Il y a plus de 5.000 projets publics”, affirme à l’AFP le ministre des Travaux publics Juan Edghill, en assurant que le pays ne tombera pas dans la “malédiction des ressources”, aussi appelée en économie le “syndrome hollandais” pour évoquer le déclin industriel ou l’absence de développement provoqué – dans certains pays – par l’abondance de ressources naturelles.”Pourquoi souffririons nous du mal néerlandais? Nous ne sommes pas néerlandais”, plaisante le ministre dont le pays est voisin du Suriname, l’ancienne Guyane néerlandaise. Le budget de l’Etat a quadruplé en cinq ans pour atteindre 6,7 milliards de dollars en 2025. Avec cette manne, qui va théoriquement dans un fonds souverain, le gouvernement a augmenté les dépenses sociales, lancé des grands travaux tout en promettant des investissements dans l’éducation et la santé. – “Le ruisselement ne fonctionnera pas” -L’opposante Amanzia Walton-Desir, candidate outsider à la présidentielle, se montre très sceptique: “nous avons une richesse qui entre dans ce pays comme jamais auparavant: les gens sont toujours pauvres”.Pour elle, “la façon dont le gouvernement déploie les projets d’infrastructure et les subventions directes (aides aux personnes), contribuent directement à l’inflation” qui se situe autour de 4% selon les chiffres officiels alors que, selon de nombreux habitants, le prix des produits alimentaires a explosé.”Ils (gouvernement) refusent de l’accepter mais l’économie de ruissellement telle qu’il la pratique, ne fonctionnera pas”, assure-t-elle accusant aussi le pouvoir de “corruption”. “Pour chaque dollar dépensé sur les infrastructures, 41 centimes sont gaspillés”.L’avocat Cris Ram, militant et figure de la société civile, dénonce lui aussi un coût de la vie qui “est hors de portée pour beaucoup, beaucoup de gens”.”L’une des choses les plus faciles à faire est de dépenser de l’argent. C’est encore plus facile lorsque ce n’est pas votre argent”, poursuit-il en citant l’exemple de la construction d’un hôpital.”Il n’y a pas d’équipe médicale, pas d’infirmiers, pas d’équipements, pas de fournitures, pas d’électricité”.”Donc, nous avons ces bâtiments, ils ont l’air bien, ils sont fantastiques…”, ironise-t-il “…si vous aimez couper des rubans”.

Indonésie: trois morts dans un incendie à Makassar, les manifestations s’étendent

Au moins trois personnes sont mortes dans l’incendie d’un bâtiment public provoqué dans les Célèbes du Sud par des manifestants au moment où un mouvement de protestation s’étend en Indonésie après la mort d’un taxi-moto écrasé par un véhicule de police.Le président Prabowo Subianto est confronté aux manifestations les plus violentes depuis son arrivée au pouvoir en octobre. Elles ont embrasé les grandes villes du pays, après la mort du chauffeur de 21 ans, dont la vidéo, devenue virale, a beaucoup choqué.Cet événement a mis le feu aux poudres alors que des affrontements venaient d’avoir lieu entre forces de l’ordre et la population, exaspérée par les difficultés économiques et la corruption. Vendredi soir, les manifestations à Makassar, principale ville des Célèbes du sud, ont dégénéré. Les manifestants ont incendié un bâtiment du conseil provincial et local de la ville, lancé des pierres et des cocktails Molotov et mis le feu à des véhicules.Trois personnes piégées par les flammes — deux employés du conseil local et un fonctionnaire — sont mortes, a annoncé à l’AFP Rahmat Mappatoba, secrétaire du conseil municipal de Makassar.Au moins quatre autres ont été hospitalisées, a-t-il ajouté, accusant les manifestants d’avoir pris d’assaut ces locaux pour y mettre le feu.Des images publiées par les médias locaux montraient des centaines de personnes applaudissant et criant alors que l’incendie faisait rage. Peu de membres des forces de sécurité étaient visibles à proximité.Sur une vidéo, l’on pouvait entendre un homme s’écrier: “Il y a des gens à l’étage!”.À l’intérieur du bâtiment, des manifestants ont allumé plusieurs feux alors que des parties de l’immeuble s’effondraient. D’autres manifestants brisaient des vitres et scandaient “révolution”.Windiyatno, chef militaire de la région des Célèbes du Sud, a assuré samedi dans un communiqué que la situation à Makassar était “de nouveau normale”.Auparavant, de violents affrontements avaient éclaté vendredi après-midi dans plusieurs villes d’Indonésie entre policiers et manifestants qui exigent des comptes après la mort du chauffeur de taxi-moto Affan Kurniawan.Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour repousser des centaines de protestataires réunis dans la capitale Jakarta. Des milliers de chauffeurs se sont également rassemblés près du quartier général de la brigade mobile de la police à Jakarta, dispersés à coups de gaz lacrymogène.Samedi, les manifestations se sont poursuivies dans différentes villes. Des centaines d’étudiants et conducteurs de moto-taxi ont manifesté devant le siège de la police sur l’île de Bali.”Bali est le centre du tourisme en Indonésie, et nous voulons protester ici pour attirer l’attention internationale sur l’injustice légale, la corruption et l’impunité des crimes policiers”, a déclaré à l’AFP Narendra Wicaksono, l’un des manifestants.Dans l’île voisine de Lombok, des manifestants ont pris d’assaut et incendié le bâtiment du conseil local du chef-lieu Mataram, en dépit des gaz lacrymogènes lancés par la police.Une manifestation a également eu lieu à Surabaya devant le siège de la police, selon un journaliste de l’AFP.- Prabowo appelle au calme -Le président Prabowo Subianto s’est rendu au domicile du moto-taxi décédé pour présenter ses condoléances vendredi, sans faire de déclaration à la presse.Un peu plus tôt, le président avait ordonné que les circonstances de la mort du jeune chauffeur soient éclaircies de façon “transparente”, exprimant “ses plus sincères condoléances” au nom du gouvernement et appelant au calme.Sept agents ont été arrêtés après la mort du chauffeur.Le chef de la police nationale, Listyo Sigit Prabowo, a déclaré samedi que les officiers feraient face à un procès sur l’éthique de leur profession qui pourrait durer une semaine. “S’ils sont coupables, il y a une possibilité pour nous de traiter l’affaire comme un crime”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.Des affrontements entre manifestants et policiers avaient déjà éclaté jeudi à propos de revendications salariales et des avantages considérés comme excessifs dont bénéficient les députés, notamment leur allocation mensuelle de logement. Cette dernière s’élève à 50 millions de roupies (3.034 dollars américains), près de 10 fois le salaire minimum à Jakarta.Les manifestations se sont étendues à d’autres grandes villes d’Indonésie, dont Surabaya, dans l’est de Java, et Medan, dans la province de Sumatra (ouest), alors que le mécontentement de la population grandit face à la gestion de l’économie par le gouvernement.Certaines des décisions du président, notamment les coupes budgétaires généralisées annoncées cette année pour financer notamment son programme phare de repas gratuits pour les écoliers et un nouveau fonds souverain, ont été particulièrement mal perçues.Le président a l’ambition de transformer la plus grande économie d’Asie du Sud-Est en une puissance mondiale majeure.

Indonésie: trois morts dans un incendie à Makassar, les manifestations s’étendent

Au moins trois personnes sont mortes dans l’incendie d’un bâtiment public provoqué dans les Célèbes du Sud par des manifestants au moment où un mouvement de protestation s’étend en Indonésie après la mort d’un taxi-moto écrasé par un véhicule de police.Le président Prabowo Subianto est confronté aux manifestations les plus violentes depuis son arrivée au pouvoir en octobre. Elles ont embrasé les grandes villes du pays, après la mort du chauffeur de 21 ans, dont la vidéo, devenue virale, a beaucoup choqué.Cet événement a mis le feu aux poudres alors que des affrontements venaient d’avoir lieu entre forces de l’ordre et la population, exaspérée par les difficultés économiques et la corruption. Vendredi soir, les manifestations à Makassar, principale ville des Célèbes du sud, ont dégénéré. Les manifestants ont incendié un bâtiment du conseil provincial et local de la ville, lancé des pierres et des cocktails Molotov et mis le feu à des véhicules.Trois personnes piégées par les flammes — deux employés du conseil local et un fonctionnaire — sont mortes, a annoncé à l’AFP Rahmat Mappatoba, secrétaire du conseil municipal de Makassar.Au moins quatre autres ont été hospitalisées, a-t-il ajouté, accusant les manifestants d’avoir pris d’assaut ces locaux pour y mettre le feu.Des images publiées par les médias locaux montraient des centaines de personnes applaudissant et criant alors que l’incendie faisait rage. Peu de membres des forces de sécurité étaient visibles à proximité.Sur une vidéo, l’on pouvait entendre un homme s’écrier: “Il y a des gens à l’étage!”.À l’intérieur du bâtiment, des manifestants ont allumé plusieurs feux alors que des parties de l’immeuble s’effondraient. D’autres manifestants brisaient des vitres et scandaient “révolution”.Windiyatno, chef militaire de la région des Célèbes du Sud, a assuré samedi dans un communiqué que la situation à Makassar était “de nouveau normale”.Auparavant, de violents affrontements avaient éclaté vendredi après-midi dans plusieurs villes d’Indonésie entre policiers et manifestants qui exigent des comptes après la mort du chauffeur de taxi-moto Affan Kurniawan.Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour repousser des centaines de protestataires réunis dans la capitale Jakarta. Des milliers de chauffeurs se sont également rassemblés près du quartier général de la brigade mobile de la police à Jakarta, dispersés à coups de gaz lacrymogène.Samedi, les manifestations se sont poursuivies dans différentes villes. Des centaines d’étudiants et conducteurs de moto-taxi ont manifesté devant le siège de la police sur l’île de Bali.”Bali est le centre du tourisme en Indonésie, et nous voulons protester ici pour attirer l’attention internationale sur l’injustice légale, la corruption et l’impunité des crimes policiers”, a déclaré à l’AFP Narendra Wicaksono, l’un des manifestants.Dans l’île voisine de Lombok, des manifestants ont pris d’assaut et incendié le bâtiment du conseil local du chef-lieu Mataram, en dépit des gaz lacrymogènes lancés par la police.Une manifestation a également eu lieu à Surabaya devant le siège de la police, selon un journaliste de l’AFP.- Prabowo appelle au calme -Le président Prabowo Subianto s’est rendu au domicile du moto-taxi décédé pour présenter ses condoléances vendredi, sans faire de déclaration à la presse.Un peu plus tôt, le président avait ordonné que les circonstances de la mort du jeune chauffeur soient éclaircies de façon “transparente”, exprimant “ses plus sincères condoléances” au nom du gouvernement et appelant au calme.Sept agents ont été arrêtés après la mort du chauffeur.Le chef de la police nationale, Listyo Sigit Prabowo, a déclaré samedi que les officiers feraient face à un procès sur l’éthique de leur profession qui pourrait durer une semaine. “S’ils sont coupables, il y a une possibilité pour nous de traiter l’affaire comme un crime”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.Des affrontements entre manifestants et policiers avaient déjà éclaté jeudi à propos de revendications salariales et des avantages considérés comme excessifs dont bénéficient les députés, notamment leur allocation mensuelle de logement. Cette dernière s’élève à 50 millions de roupies (3.034 dollars américains), près de 10 fois le salaire minimum à Jakarta.Les manifestations se sont étendues à d’autres grandes villes d’Indonésie, dont Surabaya, dans l’est de Java, et Medan, dans la province de Sumatra (ouest), alors que le mécontentement de la population grandit face à la gestion de l’économie par le gouvernement.Certaines des décisions du président, notamment les coupes budgétaires généralisées annoncées cette année pour financer notamment son programme phare de repas gratuits pour les écoliers et un nouveau fonds souverain, ont été particulièrement mal perçues.Le président a l’ambition de transformer la plus grande économie d’Asie du Sud-Est en une puissance mondiale majeure.

Une voiture percute un groupe devant un bar d’Evreux: un mort, 5 blessés

Un mort, cinq blessés dont deux en urgence absolue: une voiture a foncé sans doute “délibérément” dans la foule dans la nuit de vendredi à samedi à Evreux après une altercation dans un bar à vin du centre-ville, “défavorablement connu” selon le maire. Trois personnes, dont deux se trouvaient à bord du véhicule, ont été placées en garde à vue.Dans le bar à vin La Winery dans le centre-ville de la ville normande, vers 04H00, “il y aurait eu une altercation (…) entre plusieurs personnes, notamment entre une jeune femme et plusieurs hommes”, a indiqué le procureur de la République d’Evreux Rémi Coutin à un correspondant de l’AFP.Les videurs ont alors décidé de faire sortir l’ensemble des clients qui se trouvaient dans l’établissement, soit une centaine de personnes, d’après la même source.”C’est à ce moment-là que, suite sans doute à l’altercation qu’il y a eu à l’intérieur de la boîte de nuit, une personne serait allée chercher un véhicule (…) et aurait reculé délibérément à grande vitesse en marche arrière dans la foule qui était à l’extérieur de l’établissement”, a ajouté le magistrat. “On a malheureusement un bilan très lourd, puisqu’on a eu une personne décédée sur place et cinq blessés, dont deux personnes qui sont en urgence absolue à l’heure où l’on parle”, a précisé M. Coutin. Les cinq personnes ont été hospitalisées au CH d’Evreux. La personne décédée est un homme, a également précisé le procureur.”Au moins deux personnes qui se trouvaient à bord du véhicule et une troisième qui se trouvait à l’extérieur”, deux hommes et une femme, ont été placées en garde à vue au commissariat d’Evreux, a indiqué M. Coutin, précisant que d’autres interpellations étaient “possibles”.- “Mouvement de foule” -Une enquête de flagrance a été ouverte pour homicide et tentative d’homicide, selon le magistrat, qui exclut tout motif “terroriste, de caractère raciste ou autre”.”A priori, on part sur l’idée d’une altercation entre clients de ce bar qui, du coup, dégénère complètement et aboutit à un drame terrible”, a-t-il résumé.Selon une source policière, les forces de l’ordre à leur arrivée ont vu une foule paniquée, avec de nombreuses personnes alcoolisées. Le véhicule aurait percuté à plusieurs reprises des personnes qui étaient sorties du bar La Winery et aurait ensuite pris la fuite. Dans un message sur son compte Facebook, le maire d’Evreux Guy Lefrand a tenu à exprimer son “émotion” et sa “profonde solidarité envers les victimes, leurs familles et leurs proches”, précisant que les faits avaient eu lieu avenue Winston Churchill.”Je salue la réactivité des forces de l’ordre et des secours, immédiatement mobilisés pour sécuriser la zone et prendre en charge les blessés. La situation est désormais revenue au calme”, a également souligné le maire de cette ville de près de 50.000 habitants.Interviewé sur BFMTV, le maire a également pointé du doigt l’établissement qui “aurait dû être fermé dès 01H00 du matin s’il respectait les consignes qui lui ont été données”.Le bar “ne respecte jamais les horaires de fermeture. C’est un établissement défavorablement connu”, a fustigé M. Lefrand.