Incarner Oum Kalthoum, le défi d’un biopic sur la légendaire chanteuse égyptienne
Il a fallu plus d’un an à l’actrice Mona Zaki pour préparer le rôle le plus intimidant de sa carrière: camper la légendaire chanteuse égyptienne, Oum Kalthoum, dans “El Sett”, biopic signé par le réalisateur Marwan Hamed.”Au début, j’avais très peur. Je ne savais pas par où commencer”, se remémore l’Egyptienne dans un entretien à l’AFP, en marge de la projection du film en avant-première mondiale au festival international du film de Marrakech. Et pour cause: disparue en 1975, Oum Kalthoum, dite l'”astre d’Orient”, est une icône dans le monde arabe. Sa voix ample et majestueuse, reconnaissable entre toutes, et ses chansons-fleuves ont marqué des générations entières de Casablanca à Bagdad, et continuent d’être écoutées aujourd’hui avec ferveur.Appréhender la vie d'”El Sett” (La Dame), un autre de ses surnoms, a été “difficile”, reconnaît l’actrice célèbre et chevronnée qu’est Mona Zaki à 49 ans.Si ce n’est pas elle qui chante dans le film, elle a dû apprendre plusieurs timbres d’Oum Kalthoum, à différents âges.L’entraînement avec des coachs de voix, de chant, de posture ou d’art dramatique a duré “un an et trois mois”, explique-t-elle.- “Unique” -Le film retrace plusieurs étapes charnières de la carrière de la diva égyptienne, de son enfance jusqu’à la consécration.”Son parcours a quelque chose d’incroyable et possède tous les éléments nécessaires pour créer une histoire unique”, souligne Marwan Hamed. “Je pense que 50 ans après sa mort, elle est toujours bien vivante parmi nous, non seulement grâce à sa voix, mais aussi grâce à ce que sa voix portait pour les gens”, souligne ce cinéaste égyptien réputé, rappelant que la chanteuse était une “femme influente dans le monde arabe”.Le film s’ouvre sur un des moments phares de sa carrière: ses deux récitals à l’Olympia en novembre 1967 à Paris, quelques mois après la défaite des pays arabes contre Israël dans la Guerre des six jours. La chanteuse avait fait don de la recette des concerts à l’armée égyptienne.La légendaire cantatrice y entonne sa célèbre complainte “Enta Omri” (Tu es ma vie) face à un public fervent, avant qu’un spectateur, dans tous ses états, ne la bouscule en se jetant à ses pieds. Le biopic emporte ensuite les spectateurs dans le Delta du Nil, là où tout a commencé pour Oum Kalthoum, née en 1898 dans une famille modeste.- Force et vulnérabilité -C’est dans l’Egypte rurale du début du 20e siècle que “Souma”, comme la surnommaient ses proches puis son public, fait ses premiers pas sur scène. Toujours accompagnée de son père – un imam qui a très vite perçu son talent -, elle interprétait des chants religieux dans des cérémonies, déguisée en garçon bédouin en raison des moeurs conservatrices de l’époque. “Les difficultés et les obstacles qu’elle a dû surmonter, ainsi que son pouvoir et sa force, étaient vraiment phénoménaux”, commente le réalisateur. Elle est alors repérée et invitée à se rendre au Caire, où sa carrière décolle dès la fin des années 1920 avant de dépasser les frontières de l’Egypte et d’entrer dans la légende.”Elle est la voix du peuple arabe et incarne l’espoir, la force et la résistance”, résume Mme Zaki.C’est la vulnérabilité d’Oum Kalthoum qui a le plus marqué Mona Zaki et Marwan Hamed durant la réalisation du film. “Quand on la regarde sur scène, on ne voit aucune faiblesse, seulement beaucoup de puissance. Mais en réalité, derrière, il y avait beaucoup de vulnérabilité”, affirme M. Hamed. Il admire aussi le fait qu’elle ait “réussi à imposer ses choix au public”, et ne soit “jamais allée dans le sens du courant”.
Nouvel affrontement entre l’Afghanistan et le Pakistan: cinq morts, dont quatre civils
Quatre civils et un soldat ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi en Afghanistan lors d’échanges de tirs avec le Pakistan dans une région frontalière, nouvel épisode de l’affrontement entre les deux pays depuis début octobre.Le bilan est de quatre civils tués, a annoncé à l’AFP le gouverneur de la région afghane …
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A Arica, dans le nord du Chili, insécurité et migration dominent avant le second tour
A Arica, grande ville frontalière du nord du Chili, des habitants racontent un quotidien marqué par l’insécurité et l’arrivée de migrants en situation irrégulière, deux thèmes qui dominent le second tour de la présidentielle du 14 décembre.Le scrutin oppose la candidate de gauche Jeannette Jara à José Antonio Kast, figure de l’extrême droite qui promet …
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“Une terre sans lois”: en Cisjordanie, des Bédouins fuient le harcèlement de colons
Ahmed Kaabneh s’était juré de rester sur ses terres, envers et contre tout. Mais lorsque de jeunes colons israéliens se sont installés à 100 mètres de chez lui, ce Bédouin n’a pas eu le choix.Dans le centre de la Cisjordanie occupée, de nombreux membres de la communauté bédouine d’al-Hathrura sont déjà partis, poussés à la …
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Egyptian actor faces challenge in iconic role of singer Umm Kulthum
It took Egyptian actor Mona Zaki more than a year’s preparation to take on the hardest role of her career — the iconic singer Umm Kulthum, a legend in the Arab world.Marwan Hamed’s “El Sett” (“The Lady”) premiered this week at the Marrakech International Film Festival, where Zaki told AFP about the daunting task she faced.”I was very scared at the beginning,” she said. “I didn’t know where to start.”Zaki is one of Egypt’s more recognisable actors but her fears were not unfounded.Half a century after her death, Umm Kulthum remains a towering cultural figure across the region, distinguished by her unmistakable voice, marathon-length performances, and signature scarf and sunglasses.So telling the story of a woman in a small Nile Delta village in 1898 who grew up to enrapture millions of listeners proved difficult for Zaki.The 49-year-old actor said she spent 15 months studying the singer’s physicality, posture and vocal timbre, even though she does not sing in her own voice in the film.- ‘Alive among us’ -The film does not open in Egypt but in Paris, where Umm Kulthum took to the stage in 1967 before a sold-out, frenzied Olympia.She begins “Enta Omri”, her most celebrated ballad, as a euphoric fan rushes towards her and collapses before her feet.The singer donated profits from that show to the Egyptian army for its war against Israel, which was then occupying the Sinai Peninsula.The movie then rewinds to her childhood in the Nile Delta, where her imam father would disguise her as a boy to perform religious chants in public.Her father recognised her talent early on, but still feared the ire of an early 20th-century conservative society.”There’s something unbelievable about her journey,” said director Hamed, who like many Arabs grew up mesmerised by Umm Kulthum’s singing.”She has all the elements of a unique story.”Hamed told AFP the singer remains “quite alive among us” half a century after her death.”Not only because of her voice, but also because of what her voice carried for the people,” he said.- Power, vulnerability -Listeners beyond the Arab world have also been mesmerised by Umm Kulthum, with Bob Dylan once calling her “one of my favourite singers of all time”.Her music revolutionised Arabic music, blending classical poetry with grand orchestral arrangements.But her hours-long live performances further set her apart from her peers.”When you watch her on stage, you see a lot of power, but actually behind that was a lot of vulnerability,” Hamed said.”The struggles and the obstacles that she had to go through, her power and her strength were really phenomenal.”After her covert performances in her Egyptian village, Umm Kulthum moved to Cairo in the 1920s and within a decade she rose to fame beyond Egypt.”She is the voice of the Arab people and embodies hope, strength, and resistance,” said Zaki.Hamed lauded Umm Kulthum for forcing “her choices on the audience, whether in Egypt, the Arab world, or beyond”.He said the film would be a celebration of “her legacy and how she created that legacy” for decades beyond her life.”Her journey of transformation is not a simple journey,” he said.
A Notre-Dame de Paris, 11 millions de visiteurs un an après la réouverture
Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli environ 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l’édifice victime d’un incendie géant en 2019.Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État et personnalités dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d’une cérémonie retransmise en mondovision.Un an plus tard, Notre Dame a accueilli “11 millions à peu près de visiteurs”, explique Sybille Bellamy-Brown, responsable de l’accueil des publics de la cathédrale.Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n’envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. “C’est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l’Eglise”, explique la jeune femme qui s’émerveille d’une restauration “très précise”: “La beauté et la simplicité sont frappantes.”Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: “C’est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente”, assure-t-elle.La fréquentation est en hausse de “30% à peu près” par rapport à avant l’incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d’œuvre de l’art gothique du XIIe siècle, ajoute Mme Bellamy-Brown.Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d’euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.Les files s’étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais avec moins d’attente: “chacun peut très spontanément rentrer dans Notre-Dame”, indique encore la responsable.Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l’idée d’une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion fermement rejetée par le diocèse de Paris.- Dons -Face à l’afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de “réguler” les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. “Nous souhaitons accueillir le mieux possible l’ensemble des visiteurs” qu’il s’agisse de fidèles ou de touristes, précise Mme Bellamy-Brown.”Quand vous êtes à l’intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n’entendez pas les gens autour”, assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue “la solennité” de l’endroit.Car la cathédrale se veut aussi “pleinement lieu de prière” avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.Il s’agit là d’un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d’autres pour la couronne d’épines (une relique acquise par Saint Louis en 1238)… Et “chacun a envie de méditer aussi sur ce chantier qui est long”, affirme la responsable.La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.Jusqu’au 2 février, une crèche provençale d’une cinquantaine de santons est installée.La couronne d’épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 – alors qu’elle n’était jusqu’ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.Les vitraux contemporains de l’artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.Et s’il reste 140 millions d’euros sur les dons collectés, “il manque encore au moins l’équivalent” pour terminer la restauration d’un édifice qui n’était pas en bon état avant l’incendie, souligne l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d’ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.Des travaux sur des parties extérieures ont été engagés en 2025 et ‘devront être programmés jusqu’au-delà de 2030″, ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère…La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d’euros.
Laitages, prières, échanges avec l’aumônier: Sarkozy lève le voile sur sa détention
A quelques jours de la parution de son livre “Le journal d’un prisonnier”, Nicolas Sarkozy, condamné au procès libyen, lève samedi le voile sur ses trois semaines de détention, faites de prière, discussions avec l’aumônier et consommation de laitages.”Je fus frappé par l’absence de toute couleur. Le gris dominait tout, dévorait tout, recouvrait toutes les surfaces”, écrit l’ancien président de la République dans le livre, publié le 10 décembre et édité par Fayard, contrôlé par Vincent Bolloré.Europe 1, également contrôlé par le milliardaire breton, en publie des extraits samedi, tout comme le quotidien Le Figaro.Au premier jour de son incarcération, selon Europe 1, l’ancien président s’agenouille pour prier. “C’est venu comme une évidence”, raconte-t-il dans son livre. “Je suis resté ainsi de longues minutes. Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice”, poursuit-il, décrivant également ses discussions dominicales avec l’aumônier de la prison.Le 25 septembre, l’ancien chef de l’État, aujourd’hui âgé de 70 ans, a été condamné en première instance à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour association de malfaiteurs, et à une amende de 100.000 euros.Il a aussitôt fait appel et sera jugé à nouveau du 16 mars au 3 juin par la cour d’appel de Paris.Au Figaro, M. Sarkozy confie avoir “écrit au bic sur une petite table en contreplaqué, tous les jours”. “Je donnais les feuilles à mes avocats, qui les donnaient à ma secrétaire pour les mettre au propre. J’ai écrit d’un seul jet et après ma libération, un lundi, j’ai terminé le livre dans les jours suivants”, décrit M. Sarkozy. “Il fallait que je réponde à cette simple question: +Mais comment en suis-je arrivé là?+. Que je m’interroge sur cette vie si étrange que la mienne, qui m’a fait passer par tant de situations extrêmes”, explique-t-il.Condamné définitivement dans deux autres affaires, celle dite des écoutes et Bygmalion, il réserve aussi dans ce livre quelques pics au personnel politique, dont Emmanuel Macron qui, selon Le Figaro, aurait “détourné le regard” de la condamnation et de l’emprisonnement de son prédécesseur. M. Sarkozy, numéro d’écrou 320535 selon Le Figaro, décrit aussi sa détention et son alimentation à la prison parisienne de la Santé, faite de “laitage, barre de céréales, eau minérale, jus de pomme et quelques douceurs sucrées”.L’ancien président, protégé en prison par deux officiers de sécurité, est resté enfermé dans sa cellule 23 heures sur 24, sauf à l’occasion des visites. “J’aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre, prendre le plaisir de voir passer les voitures”, assure-t-il.







