Envoyé spécial américain au Groenland: le Danemark, “indigné”, convoque l’ambassadeur américain

Le Danemark, “indigné”, a annoncé lundi la convocation prochaine de l’ambassadeur des États-Unis à Copenhague après que le président américain Donald Trump a annoncé la nomination d’un envoyé spécial pour le Groenland, territoire autonome danois qu’il a menacé d’annexer.”Je suis profondément indigné par cette nomination et par cette déclaration, que je trouve totalement inacceptables”, a déclaré le ministre danois des Affaires étrangères Lars Lokke Rasmussen à la chaîne TV2 Danemark.Il a ajouté que son ministère allait convoquer l’ambassadeur américain dans les prochains jours “pour obtenir des explications”.”Tant que nous avons un royaume au Danemark qui se compose du Danemark, des îles Féroé et du Groenland, nous ne pouvons pas accepter que certains sapent notre souveraineté”, a-t-il prévenu.Le Premier ministre du Groenland, Jens-Frederik Nielsen, et la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, ont publié une déclaration conjointe rappelant que “les frontières nationales et la souveraineté des États sont fondées sur le droit international”.”On ne peut pas annexer un autre pays. Pas même en invoquant la sécurité internationale”, ont indiqué les deux chefs de gouvernement, ajoutant attendre “le respect de notre intégrité territoriale commune”.Dans un message sur Facebook adressé aux Groenlandais, M. Nielsen a indiqué que la nomination d’un envoyé spécial américain “ne change rien pour nous ici chez nous”. “Nous déterminerons notre avenir nous-mêmes. Le Groenland est notre pays”, a-t-il affirmé, soulignant que “le Groenland appartient aux Groenlandais”.La Commission européenne a exprimé de son côté son ferme soutien au Danemark. “Préserver l’intégrité territoriale du Royaume du Danemark, sa souveraineté et l’inviolabilité de ses frontières est essentiel pour l’Union européenne”, a indiqué Anouar El Anouni, un porte-parole de la diplomatie européenne.Donald Trump a annoncé dimanche la nomination du gouverneur de Louisiane (sud-est des États-Unis), le républicain Jeff Landry, au poste d’envoyé spécial des États-Unis au Groenland, vaste territoire autonome danois que convoite Washington.”Je suis heureux d’annoncer que je nomme le grand gouverneur de Louisiane, Jeff Landry, au poste d’envoyé spécial des États-Unis au Groenland”, a écrit M. Trump sur son réseau Truth Social. “Jeff comprend à quel point le Groenland est essentiel à notre sécurité nationale, et il défendra avec force les intérêts de notre pays pour la sûreté, la sécurité et la survie de nos alliés, et, en fait, du monde entier. Félicitations, Jeff!”Après son élection, le président américain avait expliqué avoir “besoin” du Groenland, notamment pour la sécurité des États-Unis, répétant à plusieurs reprises son souhait de s’en emparer.Le Groenland, 57.000 habitants, soutenu par sa puissance de tutelle, a rétorqué ne pas être à vendre et décider seul de son avenir.- “Formidable pour eux” -Dans un message publié dimanche sur son compte X, Jeff Landry a remercié M. Trump. “C’est un honneur de vous servir bénévolement pour faire du Groenland une partie des États-Unis”, a-t-il assuré, avant de préciser que sa nomination “n’affecte en rien” ses fonctions de gouverneur de la Louisiane.Jeff Landry avait salué en début d’année l’intention de Donald Trump d’annexer le Groenland. “Le président Donald Trump a tout à fait raison!”, avait-il écrit sur X le 10 janvier. “Nous devons faire en sorte que le Groenland rejoigne les États-Unis. Ce serait formidable pour eux, formidable pour nous! Faisons-le!”En janvier dernier, 85% des Groenlandais s’étaient dit opposés à une future appartenance aux États-Unis, d’après un sondage publié dans le quotidien groenlandais Sermitsiaq. Seuls 6% y étaient favorables.Pour Donald Trump, l’attrait du Groenland tient à sa richesse en minéraux et à sa position stratégique, à la croisée des océans Atlantique nord et Arctique. Fin mars, le vice-président américain, JD Vance, avait provoqué un tollé en prévoyant une visite dans l’immense île arctique sans y avoir été invité. Face à l’ire déclenchée au Groenland, au Danemark et à travers l’Europe, il avait limité son déplacement à la base aérienne américaine de Pituffik, la plus septentrionale des États-Unis. Il avait profité de son séjour pour critiquer l’inaction supposée du Danemark au Groenland.Fin août, la télévision danoise avait révélé qu’au moins trois Américains liés à Donald Trump avaient mené des opérations d’influence à travers l’île polaire.

Bangladesh journalists rally after attack on media houses

Bangladeshi journalists protested on Monday against arson and vandalism at the offices of two leading newspapers, attacked last week as anger over a student leader’s death spilled into violence.Dozens of journalists and media workers formed a human chain in the capital Dhaka, holding placards condemning attacks on “freedom of the press” and on “democratic values”, as security personnel stood guard.On Thursday, angry mobs attacked the offices of Prothom Alo and the Daily Star, torching parts of the buildings and vandalising the premises of the two publications caught up in surging anti-India sentiment in the wake of popular student leader Sharif Osman Hadi’s death.A staunch India critic, 32-year-old Hadi was a key figure in last year’s pro-democracy uprising that ousted former prime minister Sheikh Hasina.He was shot by masked gunmen earlier this month as he was leaving a mosque in Dhaka and succumbed to his injuries on Thursday at a hospital in Singapore.Protesters, roused by his killing, set fire to several buildings including the offices of the two newspapers deemed to favour India, where Hasina, 78, has taken refuge since fleeing the uprising.Nurul Kabir, editor of New Age daily and president of the national Editors’ Council, said the attackers had tried to burn journalists alive.”They set the buildings on fire while journalists were working inside and prevented the fire service from launching rescue operations,” he said at Monday’s rally.”They made their stance clear — that they would burn dissenters alive.”Kabir, who tried to help journalists trapped on a rooftop, said he was assaulted during the rescue attempt.Dhaka Metropolitan Police said 17 people had been arrested in connection with the attacks on the dailies.- ‘Murder threats’ -Senior police officer S.N. Nazrul Islam defended the force’s response.”There was no loss of life, and I consider that a success,” he said.The violence has drawn sharp criticism from rights groups and media houses, who accused the government led by Nobel Peace Prize laureate Muhammad Yunus of failing to prevent the unrest.Anti-India sentiment has been fuelled in part by unconfirmed reports that Hadi’s killers were hiding there.Demonstrators last week also pelted the Indian High Commission in Chattogram with stones and vandalised cultural institutions.Mahfuz Anam, editor and publisher of the Daily Star, said press intimidation had escalated to dangerous levels.”On social media we have seen messages saying journalists of the Daily Star and Prothom Alo should be hunted down and killed in their homes,” he said. “This is no longer about opinions. These are murder threats.”Members of civil society groups and political parties joined the journalists’ protest.”This is not just a time to express solidarity and unity, we must stop and resist this destructive force,” Mirza Fakhrul Islam Alamgir, secretary-general of the Bangladesh Nationalist Party, told reporters.Bangladesh, a South Asian nation of 170 million people, has been in turmoil as it gears up for general elections in February, the country’s first since the fall of Hasina’s autocratic government.

Crise USA-Venezuela: le pétrole, au cœur du bras de fer entre Trump et Maduro

La multiplication des interventions des Etats-Unis contre des navires chargés de pétrole vénézuélien menace d’asphyxier l’économie vénézuélienne, tout en alimentant la ritournelle du pouvoir: Donald Trump cherche à renverser Nicolas Maduro pour contrôler les richesses du pays. Les Etats-Unis ont déployé une gigantesque flotte militaire dans les Caraïbes pour une opération antidrogue mais qui comprend aujourd’hui des saisies manu-militari de pétrole. Le président Trump a déclaré que les jours de Maduro étaient “comptés” et a même dit récemment qu’il n’excluait pas une guerre. Maduro “sait exactement ce que je veux.  Il le sait mieux que quiconque”, a affirmé le président sur la chaîne NBC. Mais que veut-il vraiment ?- Ancien fournisseur -Des années 1920 jusqu’à la nationalisation en 1976, les Etats-Unis ont exploité le pétrole du Venezuela. De nombreuses raffineries américaines ont été conçues pour traiter le brut tiré du sous-sol vénézuélien. Chevron est aujourd’hui la seule entreprise autorisée à acheminer du pétrole vénézuélien vers les Etats-Unis, dans le cadre de l’embargo imposé par Trump lui-même en 2019. Il s’agit d’un peu plus de 200.000 barils par jour, a expliqué une source du secteur à l’AFP, qui sont transportés sur des navires non sanctionnés, à l’abri des opérations militaires. Le premier navire intercepté le 10 septembre, le M/T Skipper, a été conduit aux Etats-Unis et sa cargaison confisquée. Il transportait 1,9 million de barils, selon Maduro, qui a qualifié l’opération de “piraterie”. Le sort du deuxième bateau n’est pas claire et dimanche, un troisième bateau a fait l’objet d’une “poursuite” des gardes-côtes américaines. M. Trump a ordonné de bloquer les navires “sanctionnés” (par le Trésor américain dans le cadre de la politique de sanctions et d’embargo) mais des analystes avertissent que la mesure est vague et peut affecter tout navire transportant du brut vénézuélien, à l’exception de celui de Chevron. Le deuxième navire saisi ne figurait pas sur la liste noire des Etats-Unis, selon des spécialistes. Le navire poursuivi dimanche a été identifié par des médias américains comme le pétrolier Bella 1, sous sanctions américaines depuis 2024 pour ses liens avec l’Iran et le Hezbollah. La politique n’est pas rigoureuse: certains navires sont passés sans encombre, mais le risque pourrait faire grimper les prix du fret ou éloigner des compagnies maritimes, a indiqué Juan Szabo, consultant et ex-vice-président de la société géante publique Petroleos de Venezuela PDVSA. Sur une production de quelque 1 million de barils par jour, le Venezuela exporte environ 500.000 barils sur le marché noir, principalement vers l’Asie. PDVSA assure que les exportations se poursuivent normalement. “S’il y a un véritable blocus, la production s’arrêtera très rapidement comme lors de la grande grève de 2002”, a expliqué une source du secteur en référence au mouvement de protestation contre le président d’alors, Hugo Chavez.- Géopolitique -Le Conseil de sécurité des Nations unies a prévu une réunion sur le sujet pour mardi. La pression des Etats-Unis sur Maduro a commencé en septembre avec des frappes aériennes sur des bateaux de narco-trafiquants présumés, Washington accusant Maduro de participer au trafic de drogue et de faire partie d’un cartel.Plus de 100 personnes ont été tuées dans les frappes américaines. Carlos Mendoza Potella, professeur d’économie pétrolière, estime que la “Doctrine Trump” veut que les Etats-Unis “se réservent l’Amérique”. “Ce n’est pas seulement du pétrole, c’est le partage du monde” avec la Chine et la Russie, a-t-il ajouté.   – Crise économique en vue? -Le blocus met encore plus la pression sur une économie vénézuélienne déjà très malmenée, qui bouclera l’année en hyperinflation. Les Vénézuéliens ne cessent de parler du déploiement militaire de Trump, mais à voix basse, craignant de finir en prison. Certains espèrent une intervention qui mettra fin à 26 ans de chavisme, d’autres redoutent que l’isolement du pays ne le ramène aux heures sombres de la crise de 2017-2018.M. Szabo estime que les exportations chuteront de 45% au cours des quatre prochains mois. “Le revenu net mensuel du Venezuela en mars et avril pourrait atteindre 150.000, 170.000 milliards, ce qui est très, très faible”. “Les recettes en devises seront le tiers de ce qu’elles étaient”, ajoute-t-il. “Il y aura des effets sur l’importation de biens non pétroliers, la vitesse d’accélération de la dévaluation du bolivar et (…) et un énorme renchérissement” de la vie. afc-mbj-jt-pgf/vgu