La Floride a effectué la 30e exécution de l’année aux Etats-Unis

Un homme de 59 ans a été exécuté par injection létale jeudi en Floride pour le meurtre en 1992 de trois personnes. Curtis Windom a été condamné à mort pour avoir tué sa petite amie Valerie Davis, la mère de cette dernière, Mary Lubin, et Johnnie Lee, un homme qui, selon lui, lui devait de l’argent.L’exécution a eu lieu à 18H17 heure locale (22H17 GMT), ont indiqué les services pénitentiaires de Floride dans un communiqué.Des membres de la famille et amis des victimes avaient fait part de leur opposition à cette exécution, demandant au gouverneur républicain de Floride d’utiliser son droit de grâce, en vain.”Nous avons le coeur brisé que l’Etat de Floride n’ait pas entendu nos supplications”, ont déclaré ces proches de Valerie Davis, Mary Lubin, et Johnnie Lee, dans un communiqué relayé par l’association FADP, contre la peine de mort en Floride.Ils dénoncent en outre le fait que les autorités de Floride aient voulu faire de la mise à mort de Curtis Windom “un numéro de cirque” en les invitant à y assister.Il s’agit de la 30e exécution menée aux Etats-Unis en 2025, un record depuis 2014, année durant laquelle 35 détenus avaient été mis à mort.La Floride est l’Etat américain ayant exécuté le plus grand nombre de condamnés en 2025, avec 11.La très grande majorité des exécutions de cette année ont été menées par injection létale. Trois l’ont été par inhalation d’azote, une méthode utilisée pour la première fois au monde par l’Alabama en 2024 et comparée par des experts de l’ONU à une forme de “torture”. Deux autres ont été réalisées par peloton d’exécution, pour la première fois aux Etats-Unis depuis 2010.La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 Etats américains. Trois autres, la Californie, l’Oregon et la Pennsylvanie, observent un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur.Le président Donald Trump est un partisan de la peine capitale. A sa prise de fonctions en janvier, il a appelé à une expansion de son utilisation “pour les crimes les plus vils”. Le républicain a également déclaré plus tôt cette semaine vouloir requérir la peine de mort pour tout meurtre à Washington, où celle-ci est abolie depuis 1981, dans le cadre de sa campagne de reprise en main du maintien de l’ordre dans la capitale.

Salvador: l’angoisse des familles de prisonniers dont l’incarcération vient d’être prolongée

Ana Mercedes Garcia n’a quasiment aucune nouvelle de son fils en prison au Salvador depuis trois ans, accusé d’être membre de gangs. Elle l’assure innocent et ne sait pas quand elle le reverra.La “guerre” lancée contre les gangs par le président Nayib Bukele s’appuie sur un régime d’exception permettant depuis 2022 des arrestations sans mandat.Depuis, quelque 88.000 personnes ont été emprisonnées et le Parlement, à majorité gouvernementale, a prolongé mi-août leur détention dans l’attente d’organiser leur procès.Si le taux d’homicides a drastiquement baissé dans le pays, des groupes de défense des droits humains dénoncent la détention de milliers d’innocents.C’est ce que pense Ana Mercedes Garcia de son fils, Ricardo Ernesto Martinez, 31 ans, ouvrier dans le bâtiment. Arrêté le 10 mai 2022, il est toujours derrière les barreaux alors que les accusations contre lui ont été rejetées par le parquet.Pendant longtemps, cette mère n’a eu aucune nouvelle de l’état de santé de son fils car les visites en prison ne sont pas autorisées et l’autorité pénitentiaire de délivre aucune information sur les détenus.En mai, raconte-elle, la prison de La Esperanza lui a demandé d’acheter un jean et un t-shirt jaune pour son fils, car il était envoyé effectuer des travaux avec d’autres détenus.”C’est injuste” qu’il reste en prison plus longtemps, déclare à l’AFP cette femme de 63 ans dans sa modeste maison de blocs argileux à Cuyultitan, près de San Salvador. Elle souligne qu’il n’a ni tatouages, ni antécédents judiciaires (la plupart des membres des groupes La Mara Salvatrucha ou Barrio 18 ont des tatouages scellant leur appartenance).Ana Mercedes Garcia explique qu’en 2023, deux missives du ministère public réclamaient sa remise en liberté. Mais les autorités pénitentiaires n’ont pas respecté cet ordre.Selon l’une de ces décisions lues par l’AFP, le parquet indique que Ricardo Ernesto Martínez doit être libéré faute de “preuves suffisantes pour engager des poursuites judiciaires”.- Libérer “les innocents” -L’ONG salvadorienne de défense des droits humains Cristosal affirme que la prolongation de la période de détention est “irrationnelle et injustifiable”, car incarcérer une personne pendant cinq ans sans procès “transforme la détention provisoire en une condamnation anticipée”.Le Salvador prévoit d’organiser environ 600 procès collectifs pour des dizaines de milliers de membres présumés de gangs, une justice expéditive qui angoisse les familles de détenus.”Ils disent qu’ils vont les regrouper par groupes d’au moins 800, 900 et jusqu’à 1.200 (détenus). C’est grave car il est presque certain que dans ce type de procédure, beaucoup d’innocents seront condamnés”, estime auprès de l’AFP l’avocat Félix Lopez.Selon ce juriste, dont le fils de 27 ans est également derrière les barreaux depuis février, ces procès collectifs violent le principe de “l’individualisation” de la responsabilité pénale.Juana Fuentes a vu son fils Nelson Antonio Fuentes, 23 ans, être arrêté en avril 2022 sur le chemin du travail pour la société étatique d’entretien de la voirie. Elle est restée sans nouvelle jusqu’en juillet 2025, lorsque Nelson est apparu dans une vidéo TikTok, travaillant à la reconstruction d’une école.Il doit être jugé avec des détenus qu’il “ne connaît même pas”, se lamente auprès de l’AFP cette femme de 54 ans, résidant dans un quartier périphérique modeste de la capitale.”Je voudrais qu’ils enquêtent correctement sur chaque cas et (…) que celui qui mérite de payer, paie” et que ceux qui sont “innocents soient libérés”. 

Argentine: Milei dénonce “un groupe violent” responsable des jets de projectiles et nie toute corruption

Le président argentin Javier Milei a attribué jeudi à un “petit groupe violent” la responsabilité des jets de pierres et de bouteilles dont il a été la cible mercredi près de Buenos Aires, et rejeté les accusations de corruption visant sa soeur, Karina Milei, secrétaire de la présidence. “Hier (mercredi), lors d’un rassemblement de campagne, nous avons vécu une situation aberrante. Un petit groupe violent a fait irruption par la force et a commencé à jeter des pierres dans notre direction”, a déclaré le président Milei dans un discours devant le Conseil interaméricain du commerce et de la production, dans un hôtel de Buenos Aires.Le porte-parole présidentiel, Manuel Adorni, a indiqué que deux personnes avaient été arrêtées. Selon M. Milei, ces événements “se sont produits dans un contexte d’opérations diffamatoires grossières”, référence aux accusations de corruption visant sa soeur qu’il a qualifiées “d’artifices de la caste” cherchant à “défendre leurs privilèges”. Karina Milei est soupçonnée d’avoir perçu 3% du montant payé par l’Agence nationale du handicap (Andis) pour l’achat de médicaments à l’entreprise pharmaceutique Suizo Argentina. Une enquête a été ouverte après la diffusion, à partir du 19 août, de plusieurs enregistrements audio où une voix attribuée à l’ancien directeur de l’Andis, Diego Spagnuolo, limogé depuis, dit que “Karina reçoit 3%, et 1% sert à l’opération”. “Il appartiendra à la justice de tirer cela au clair et nous sommes à sa disposition”, a dit Javier Milei, affirmant que “ce type d’actions reflète de manière fidèle le comportement de la caste”, terme désignant chez lui aussi bien l’establishment, l’Etat, que tout adversaire. Jeudi après-midi, de nouveaux incidents ont été signalés lors d’une réunion de campagne à laquelle participait Karina Milei dans la province de Corrientes (nord-est).La sœur du président a dû être évacuée lors d’échaufourrées entre des partisans du parti au pouvoir et ceux de l’opposition, selon les images de la chaîne LN+.Les élections provinciales du 7 septembre et nationales du 26 octobre serviront de test pour la popularité de M. Milei après ses succès en matière économique. Il est parvenu à maîtriser l’inflation au prix de coupes sévères dans les dépenses publiques, notamment dans l’aide sociale aux personnes handicapées. 

Thaïlande: verdict vendredi au procès en destitution de Paetongtarn Shinawatra

La Cour constitutionnelle de Thaïlande rend vendredi son verdict sur la destitution de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, suspendue depuis juillet et mise en cause pour sa gestion des tensions entre son pays et le Cambodge.Les neuf magistrats ont commencé à délibérer vers 10H00 (03H00 GMT) et rendront leur décision aux alentours de 15H00, une semaine après que le père de Paetongtarn, Thaksin, a été acquitté à l’issue de son procès pour crime de lèse-majesté.Le milliardaire et ex-Premier ministre de 76 ans encourait pour ces faits jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.Jiraporn Sindhuprai, une proche de Mme Paetongtarn, a déclaré vendredi que celle-ci était dans “un bon état d’esprit”.En cas de destitution, elle deviendrait la troisième membre de sa famille à quitter la tête du gouvernement après son père et sa tante Yingluck, tous deux renversés par des coups d’Etat militaires.La Cour constitutionnelle avait déjà destitué son prédécesseur Srettha Thavisin il y a un an.Paetongtarn Shinawatra est accusée d’avoir enfreint les normes d’éthique exigées d’une cheffe du gouvernement, lors d’un appel avec l’ex-Premier ministre cambodgien Hun Sen.Cet entretien, enregistré et diffusé à l’insu de la dirigeante thaïlandaise, avait eu lieu en juin alors que Bangkok et Phnom Penh étaient engagés dans un bras de fer depuis la mort d’un soldat cambodgien, fin mai, à la suite d’un échange de tirs avec l’armée thaïlandaise dans une zone disputée de la frontière.Les conservateurs du Bhumjaithai ont alors quitté la coalition formée avec son parti familial Pheu Thai, lui reprochant son ton trop révérencieux face à Hun Sen et d’avoir assimilé à un opposant un général thaïlandais chargé de surveiller une partie de la frontière.- Paralysie politique -L’affaire a provoqué une crise politique et de nouvelles tensions entre la Thaïlande et le Cambodge. Cinq jours d’affrontements armés entre les deux voisins ont entraîné en juillet la mort de 40 personnes et provoqué la fuite de plus de 300.000 autres.Paetongtarn Shinawatra a témoigné dans le cadre de son procès le 21 août, jour de son 39e anniversaire.Depuis une vingtaine d’années, la politique thaïlandaise est marquée par une lutte entre le clan Shinawatra et l’élite conservatrice, qui considère le premier comme une menace pour l’ordre social traditionnel du royaume.Si Paetongtarn Shinawatra est destituée, le royaume pourrait être confronté à une paralysie politique, aucun candidat naturel ou pressenti n’étant en mesure de prendre la relève au poste de Premier ministre.Son parti, le Pheu Thai, gouverne avec une coalition fragile et instable au Parlement.En vertu de la Constitution thaïlandaise, seuls ceux qui se sont officiellement présentés comme candidat au poste de Premier ministre lors des dernières élections générales de 2023 sont éligibles.Or sur les neuf personnes initialement proposées par les principaux partis en 2023, quatre sont déjà inéligibles tandis que les candidatures éventuelles des cinq autres sont également contrariées pour diverses raisons.L’organisation de nouvelles élections pourrait apparaître comme une solution, mais il n’est pas clair si l’actuel Premier ministre par intérim, Phumtham Wechayachai, qui jusqu’à présent a refusé de spéculer sur une éventuelle destitution de Paetongtarn Shinawatra, peut convoquer les électeurs, ou si seul un Premier ministre approuvé par le Parlement a le droit de le faire.

Les Casques bleus quitteront le Liban en 2027

Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé jeudi de prolonger une dernière fois le mandat de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) et, sous pression des Etats-Unis et d’Israël, de programmer en 2027 son retrait que certains estiment prématuré.Israël et les Etats-Unis ont immédiatement salué une décision “historique”.”Pour une fois, nous avons une bonne nouvelle de l’ONU”, a déclaré l’ambassadeur israélien Danny Danon, accusant la mission d’avoir échoué à empêcher le Hezbollah de “prendre le contrôle de la région”. “Nous appelons la communauté internationale à utiliser l’année qui vient pour renforcer les forces armées libanaises”, a commenté l’ambassadrice américaine par interim Dorothy Shea, notant que le “i” dans Finul signifiait “intérimaire”.Quelque 10.800 Casques bleus font tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978, mais le renouvellement habituel de leur mandat, qui expire dimanche, se heurtait cette année à l’hostilité d’Israël et de son allié américain qui souhaitent leur départ.Soutenue par Beyrouth, la France, chargée de ce dossier au Conseil de sécurité, avait dans un premier temps envisagé une extension d’un an, évoquant simplement l'”intention” de travailler à un retrait de la Finul.Mais face au risque d’un veto américain, après plusieurs versions et un report du vote, la résolution adoptée jeudi à l’unanimité programme sans équivoque la fin de la mission dans 16 mois.Le Conseil “décide de prolonger pour une dernière fois le mandat de la Finul (…) jusqu’au 31 décembre 2026 et de commencer une réduction et un retrait ordonnés et sûrs à partir du 31 décembre 2026 et dans un délai d’un an”.A l’issue de cette période, l’armée libanaise devra être la seule à assurer la sécurité dans le sud du pays, précise le texte.- “Retrait complet des forces israéliennes”  -Le président français Emmanuel Macron a salué l’extension de 16 mois, en insistant sur l’importance d’un “retrait complet des forces israéliennes du Sud-Liban et la fin de toute violation de la souveraineté libanaise (qui) sont des conditions essentielles à la mise en œuvre de ce plan”.”J’ai salué les décisions courageuses de l’exécutif libanais vers le rétablissement du monopole de la force. J’encourage le gouvernement libanais à adopter le plan qui sera présenté au cabinet à cette fin”, a également indiqué M. Macron après s’être entretenu avec le Président du Liban, Joseph Aoun, et son Premier ministre, Nawaf Salam.Plusieurs Etats membres ont plus clairement regretté le départ anticipé des Casques bleus.”Le Royaume-Uni estime qu’un retrait prématuré de la Finul risque de nourrir un environnement sécuritaire que le Hezbollah pourrait exploiter”, a noté l’ambassadeur britannique adjoint James Kariuki, se disant “déçu” que la décision n’ait pas été prise “sur la base d’une évaluation basée sur les faits”. Tandis que son homologue chinois Geng Shuang a dénoncé “l’insistance obstinée” d’un membre du Conseil ayant fait preuve d’un “mépris total” pour la situation sur le terrain.Alors que certains diplomates craignaient qu’un veto américain ne mette un terme immédiat à la mission, le Premier ministre libanais a salué la prolongation jusqu’à fin 2026.Le président Aoun a lui espéré que ces 16 mois supplémentaires donneraient à la Finul “la chance d’améliorer la situation du Liban et de renforcer la stabilité le long de la frontière sud”.Cette décision a été prise au moment où Beyrouth s’est engagé à désarmer et à démanteler le mouvement chiite pro-iranien Hezbollah d’ici la fin de l’année, sous pression de Washington et dans le cadre de l’application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre avec Israël en 2024.Cet accord prévoit le retrait du Hezbollah de la zone située au sud du fleuve Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires, en contrepartie du renforcement du déploiement de l’armée libanaise et des Casques bleus de l’ONU.L’accord de cessez-le-feu prévoit un retrait israélien de la zone, mais Israël maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin du nord.La résolution appelle d’ailleurs Israël “à retirer ses forces du nord de la Ligne bleue”, y compris “les cinq positions sur le territoire libanais”.

En Allemagne, le destin radieux d’un réfugié devenu patron dans l’énergie

Il a grandi sans savoir lire et écrire et sans électricité. Jeune adulte, l’Afghan Rostam Nazari a rédigé deux livres en allemand et monté une entreprise de panneaux solaires en Allemagne où il a construit sa vie.Lohra, une petite ville près de Marbourg, dans le centre de l’Allemagne.Monté sur un échafaudage, Rostam Nazari, petite barbe et lunettes rondes en métal, observe trois de ses salariés installer des panneaux photovoltaïques sur le toit d’une école. Sa réussite, dix ans après être arrivé avec la grande vague migratoire de 2015.”J’ai vécu sans électricité pendant sept ans” en Afghanistan, “je voulais comprendre pourquoi tout le monde en Allemagne avait de l’électricité et pas là-bas.”A 25 ans, le directeur technique de SolarBau24, l’entreprise d’installation de panneaux solaires qu’il a cofondée en 2023, a déjà parcouru un chemin prodigieux.En 2015, l’adolescent, qui s’était entre-temps réfugié en Iran avec sa famille, fuit avec son frère Sohrab pour l’Allemagne qui accueillera au total environ un million de migrants.Comme tant d’autres, il traverse la mer Egée en canot pneumatique puis les Balkans à pied. Ses parents sont restés en Turquie. “Ce que j’ai dû endurer est indescriptible”, dit-il sans rentrer dans les détails.Pris en charge dans un foyer pour mineurs non accompagnés à son arrivée à Marbourg, l’adolescent analphabète voit à 15 ans “un miracle” se produire sous la forme d’une classe intensive d’allemand.Trois ans après, il publie dans la langue de Goethe “le voyage de Rostam”, suivi plus tard d’un livre de recettes de cuisine afghanes.-  Bonnes fées -Avec “tout ce que j’ai vécu, je me suis dit: (…) Je n’ai qu’une seule chance, je dois la saisir. Et puis je suis resté motivé et discipliné”, explique le réfugié, conscient d’avoir aussi réussi grâce aux “nombreux soutiens” rencontrés à Marbourg.Sans eux, on aurait “été perdus comme beaucoup d’autres” face à la bureaucratie allemande, un obstacle “difficile, fastidieux, insupportable”.Une femme, éducatrice dans son foyer, compte parmi ces bonnes fées, en l’aidant à trouver un éditeur.Puis un homme, un parrain d’adoption qui lui donne un nouveau coup de pouce quand il décide d’entamer des études d’électricité en l’accompagnant “pendant trois ans et demi, deux fois par semaine, deux heures à chaque fois. Et gratuitement”, se rappelle Rostam Nazari.Et un ami, David Szielenski, 33 ans, le fils de son éducatrice, qui lui propose de s’associer dans le photovoltaïque, cette énergie peu polluante qui peut aussi “générer de l’argent”.Iraniens, Russes, Turcs, Somaliens… Leur entreprise compte aujourd’hui 32 salariés.Congés pour les fêtes religieuses musulmanes, horaires flexibles, repas partagés et souplesse vis-à-vis des diplômes, chose rare dans un pays connu pour sa lourdeur administrative: l’entreprise se distingue par son approche multiculturelle, volontairement attractive auprès des immigrés récents.”En général, les gens ne nous envoient pas de CV ni de lettre de motivation”, résume David Szielenski, pour qui “la motivation et l’attitude des candidats” prévalent sur “les qualifications”, qui “peuvent s’apprendre”.Leur employé iranien Hadi Gazerani, 40 ans, a “choisi” cette entreprise” parce que, dit-il en farsi, “elle offre plus d’opportunités aux immigrants comme moi pour faire leurs preuves”. “D’autres entreprises ne donnent pas cette chance.”Le nouveau chancelier allemand, le conservateur Friedrich Merz, a fait du durcissement de la politique migratoire une priorité pour enrayer la progression de l’extrême droite.Le pays, en pénurie de travailleurs dans de nombreux secteurs, a pourtant “besoin des migrants” et devrait plutôt “simplifier les choses afin que les gens (…) se sentent chez eux ici. C’est bon pour les impôts, la société, l’économie”, objecte Rostam Nazari.

Ukraine: Zelensky appelle a renforcer la pression sur Poutine après les frappes mortelles

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à renforcer la pression sur son homologue russe Vladimir Poutine, après l’attaque sur Kiev qui a fait au moins 23 morts tôt jeudi.Malgré sa rencontre avec Donald Trump le 15 août en Alaska, “Poutine n’a pas fait ce qu’il a dit. Il est temps d’agir et d’envoyer un signal fort”, a déclaré M. Zelensky lors d’une discussion en visioconférence avec des dirigeants européens.”Nous devons maintenir la pression” en vue d’une rencontre au sommet entre l’Ukraine et la Russie, dont M. Poutine avait accepté le principe à la suite de sa visite à Anchorage, a-t-il insisté lors de cet entretien avec les dirigeants polonais, letton, estonien, lituanien et danois. M. Zelensky a souligné que les frappes de grande ampleur sur la capitale ukrainienne dans la nuit de mercredi à jeudi rappelaient l’urgence d’agir.Celles-ci ont coûté la vie à 23 personnes, dont quatre enfants, et une cinquantaine de personnes ont été blessées, selon un nouveau bilan de l’administration militaire de Kiev tôt vendredi.Cette attaque a suscité une vague d’indignation en Europe et au-delà. Le président américain Donald Trump s’est dit “pas content” mais “pas surpris” par ces bombardements, selon sa porte-parole, Karoline Leavitt.Son émissaire spécial pour l’Ukraine, Keith Kellogg avait dénoncé plus tôt jeudi de “terribles attaques” menaçant “la paix que le président des Etats-Unis cherche à obtenir”.Cette attaque est intervenue alors que des membres de l’équipe de M. Zelensky doivent rencontrer vendredi à New York des représentants du gouvernement américain.Washington a annoncé jeudi avoir approuvé la vente à l’Ukraine de 3.350 missiles à longue portée et d’équipements connexes pour un montant total de 825 millions de dollars, le gouvernement américain soulignant que cela devrait aider Kiev à mieux se défendre.Des représentations de l’Union européenne et du Royaume-Uni ont été endommagés à Kiev par ces frappes. Conséquence: l’UE et les autorités britanniques ont respectivement convoqué les ambassadeurs russes à Bruxelles et à Londres.- “J’aurais été enseveli” -M. Zelensky a accusé Moscou de préférer “continuer à tuer” plutôt que de négocier la paix.Il a dit espérer de nouvelles sanctions contre Moscou et appelé les partenaires du Kremlin, tels que la Chine et la Hongrie (membre de l’Union européenne), à adopter une positions ferme vis-à-vis de la Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien.Dans un quartier de l’est de Kiev, les secouristes ont dégagé plusieurs corps d’un bâtiment résidentiel totalement détruit, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.”Si j’étais allé à l’abri une minute plus tard, je ne serais pas là aujourd’hui, j’aurais été enseveli”, a raconté Andriï, blessé à l’oeil et dont l’appartement a été soufflé. Pendant cette attaque nocturne, les forces russes ont tiré 598 drones et 31 missiles sur l’Ukraine, selon l’armée de l’air ukrainienne.La Russie “ne recule devant rien” pour “terroriser” l’Ukraine, a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui au cours d’un échange téléphonique avec Donald Trump a appelé Vladimir Poutine à “venir à la table des négociations”.Celui-ci “tue des enfants et des civils et sabote les espoirs de paix”, s’est emporté le Premier ministre Britannique Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron fustigeant des “attaques insensées d’une grande cruauté”.Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a pour sa part assuré jeudi que la Russie restait “intéressée” par des négociations de paix avec l’Ukraine mais qu’elle poursuivrait ses bombardements tant que ses “objectifs” ne seraient pas atteints.- “Rien accompli” -Fin juillet, des bombardements russes avaient fait plus de 30 morts à Kiev, l’une des attaques les plus meurtrières qu’ait subies cette ville. Ces frappes avaient poussé Donald Trump à accroître la pression sur Moscou, sans pour autant parvenir à lui faire accepter une trêve, et conduit à sa rencontre avec son homologue russe en Alaska.Après ce sommet,le président américain avait dit vouloir préparer une réunion en face-à-face entre les chefs d’Etat russe et ukrainien, mais cette perspective semble s’éloigner.Avant la conclusion d’un hypothétique accord de paix, l’Ukraine veut obtenir des garanties de sécurité des Occidentaux pour dissuader le Kremlin de toute nouvelle attaque.Pour mettre fin à son assaut, la Russie réclame pour sa part que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à intégrer l’Alliance atlantique. Ce que Kiev juge inacceptable.