Bank of Japan keeps interest rates unchanged

The Bank of Japan kept interest rates on hold Thursday at 0.5 percent, warning of lingering economic “high uncertainties” linked to US trade tariffs.The decision, expected by economists, came after the first monetary policy meeting since Sanae Takaichi became Japan’s new premier last week.She is widely seen as in favour of monetary easing and active fiscal spending to boost the economy. “High uncertainties still remain regarding the impact of trade and other policies on economic activity and prices at home and abroad,” the BoJ said in a statement following the decision.The announcement also came after US Treasury Secretary Scott Bessent told his Japanese counterpart about the importance of “anchoring inflation expectations”. Bessent visited Tokyo along with US President Donald Trump, who was meeting Takaichi face-to-face for the first time.BoJ governor Kazuo Ueda shrugged off any pressure from Bessent, telling reporters after the policy decision: “We will calmly implement appropriate monetary policies based on the economic and price outlook and the degree of certainty regarding that outlook.”Stephen Innes, managing partner of SPI Asset Management, said the “message was clear” from the rate decision.”Japan’s balance sheet can no longer afford the distortions of ultra-low rates, and the global system can no longer run on the assumption that the yen will always absorb excess liquidity,” he said.Marcel Thieliant, head of Asia-Pacific for Capital Economics, said in a note that “crucially, there are few signs that the Bank is becoming less concerned about the impact of higher tariffs”. “The Bank still sees a risk that lower profits could result in a slowdown in wage growth as firms put more effort on cost-cutting,” he said, predicting that the next rate hike will come in January.- Rate pause -Officials began hiking rates from below zero in March last year as figures signalled an end to the country’s “lost decades” of stagnation, with inflation surging.However, with worries about the global outlook and US tariffs growing, the bank paused its tightening measures at the start of 2025, with the last increase in January, taking rates to their highest level in 17 years.”The reason for maintaining the interest rate is the uncertainty surrounding the overseas economy, particularly the US economy, and global trade policy trends,” Ueda said.”We would like to observe more data” including annual union negotiations over pay starting early next year, as corporate revenues may be affected by US tariffs, he said.He declined to comment on the timing and the size of the next rate hike.The yen weakened against the dollar after the BoJ decision, which was carried by seven votes to two.Takaichi, 64, an acolyte of former premier Shinzo Abe, has advocated her mentor’s “Abenomics” policies, including massive monetary easing and active fiscal spending.Her ministers, however, said the BoJ has independence in its monetary decisions.

Shein et Temu vendent des chargeurs et des jouets dangereux, selon UFC-Que Choisir

Les plateformes asiatiques Shein et Temu vendent en ligne des chargeurs USB et des jouets parfois dangereux, selon une enquête de quatre associations de défense des consommateurs en Europe, dont UFC-Que Choisir, publiée jeudi.UFC-Que Choisir et trois autres associations danoise, belge et allemande ont acheté 27 chargeurs sur Temu, 27 sur Shein, et autant de jouets sur chacune des deux plateformes, “de manière complètement aléatoire”, mais à chaque fois vendus “par des vendeurs tiers plutôt que par les plateformes elles-mêmes”.UFC-Que Choisir a ensuite vérifié la présence des mentions obligatoires (du type marquage CE) et a soumis les produits achetés “à une série de tests chimiques, mécaniques ou électriques en laboratoire”.L’association rapporte que sur ces 54 chargeurs USB achetés entre 2 et 19 euros, 4 “avaient des circuits à haute et basse tension trop proches l’un de l’autre”, au risque de “provoquer des arcs électriques” (étincelles) et 14 ont chauffé “au-delà de la température maximale autorisée de 87 degrés”.”Beaucoup” de ces “produits d’entrée de gamme (…) faisaient courir de réels risques de brûlure, de choc électrique et d’incendie à leurs utilisateurs”, écrit l’UFC-Que Choisir.Un chargeur en particulier a par exemple chauffé jusqu’à 102 degrés.L’association dénonce également des jouets en vente avec une “qualité de fabrication” qui peut “s’avérer catastrophique”, arguant que la moitié des 54 jouets achetés sur les deux plateformes avaient des “petites pièces qui se détachent trop facilement”, au risque d’être ingérées.Un jouet présentait des taux de formaldéhyde, une substance cancérogène, jusqu’à plus de cinq fois au-dessus de la teneur autorisée dans les textiles des jouets.Les trois jouets achetés fonctionnant avec des piles présentaient un “compartiment des batteries” qui s’ouvrait “trop facilement”, créant là aussi un risque pour les jeunes enfants.L’enquête ne détaille pas pour chaque produit incriminé s’il a été acheté sur Temu ou sur Shein.Interrogé par l’AFP, Shein a affirmé avoir immédiatement “mis en œuvre son protocole standard afin de garantir que ces produits soient retirés de la vente à l’échelle mondiale et rappelés.”L’enseigne a déclaré “accorder une importance primordiale à la sécurité des produits” et recourir a des organismes de certification comme Bureau Veritas pour “maintenir les produits non conformes hors de ses plateformes.”Le site Temu a également indiqué à l’AFP avoir “rapidement retirés les produits en question et informé les vendeurs concernés”. Il se dit “déterminé à offrir à tous une expérience d’achat sûre et fiable”.Grâce à des prix particulièrement bas, Shein et Temu connaissent un succès retentissant en Europe ces dernières années, malgré des critiques contre leur modèle économique et leurs pratiques.La Commission européenne a proposé en mai d’imposer des frais de 2 euros sur chaque “petit” colis valant moins de 150 euros entrant en Europe, dont l’immense majorité provient de Chine, une mesure également présente dans le projet de budget du gouvernement français pour 2026 examiné à l’Assemblée nationale.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“Nulle part où dormir”: après l’ouragan Melissa, les Jamaïcains face aux destructions

Dans la paroisse de St. Ann, sur la côte nord de la Jamaïque, presque tous les habitants sont privés d’électricité et beaucoup se sont réveillés sans toit, après que l’ouragan Melissa a balayé le pays, abattant tout sur son passage. “Je n’ai nulle part où dormir… Je vais devoir contacter les autorités”, explique Kayan Davis, dans la communauté de Priory. Son toit s’est envolé dans la nuit, la laissant à la rue avec ses trois enfants. Son voisin George “Larry” Brown, pêcheur, a lui aussi perdu son toit, lorsque la pluie et les rafales de vent se sont intensifiées vers 17 heures (22H00 GMT) mardi.”J’ai juste entendu un bruit, et il a commencé à s’arracher”, se souvient M. Brown, 68 ans. Melissa est la pire tempête qu’il ait jamais connue, estime-t-il.L’ouragan s’est abattu sur la Jamaïque alors qu’il atteignait le niveau d’intensité maximal, déchaînant des vents qui ont atteint 295 km/h et déversant des pluies torrentielles. “Gilbert n’est rien à côté de ça”, affirme George “Larry” Brown, mentionnant l’ouragan de 1988 que de nombreux Jamaïcains considèrent comme la référence en matière de destructions. En réalité, Melissa a égalé le record de 1935 de la tempête la plus intense jamais enregistrée au moment de toucher terre, selon une analyse des données météorologiques réalisée par l’AFP. A l’époque, l’ouragan du Labor Day avait dévasté les keys de Floride. Marvin Thomas, un autre résident de Priory, s’est réfugié chez des amis lorsqu’un arbre est tombé sur sa maison. “L’arbre est tombé…Et le toit a commencé à se disloquer”.Cet agent d’entretien cherche désormais à rassembler de l’argent pour pouvoir reconstruire sa vie.- Dégager les routes -“Le niveau de l’eau a beaucoup monté, puis a commencé à emporter la membrane de mon toit et a aussi endommagé ma clôture”, décrit Sandra Scott, responsable de sécurité dans la paroisse voisine de Trelawny. “Nous avons dû utiliser des sacs de sable et des bâches pour empêcher l’eau d’entrer”, explique-t-elle. L’ouragan a également causé d’importants dégâts aux infrastructures, comme le lycée William Knibb à Trelawny, où a étudié le sprinter olympique Usain Bolt, selon la police locale. Des équipes de police ont dégagé des routes bloquées dans toute la paroisse, à l’aide de machettes et de tronçonneuses. “Nous avons remarqué que plusieurs arbres avaient été déplacés jusque sur la route principale et nous voulions nous assurer que celle-ci reste dégagée afin que l’aide et l’approvisionnement puissent arriver”, a déclaré la cheffe de police de la paroisse, Velonique Campbell. Au sud de St. Ann, dans la ville de Bog Walk, Maureen Samuels soupire de soulagement. Propriétaire d’un bar, elle constate qu’un grand arbre est tombé à quelques centimètres seulement de son établissement. “Je suis venue ici ce matin et j’ai vu ce qui s’était passé. Dieu merci, le bar n’a pas été endommagé”, estime-t-elle. D’autres n’ont pas eu cette chance, ajoute Mme Samuels, soulignant que la rivière de Rio Cobre, située à proximité, a débordé et endommagé certaines propriétés. La ferme porcine d’un de ses amis a été impactée. “Nous avons été gravement touchés”, conclut-elle.Une tempête aussi dévastatrice que Melissa a été rendue quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’activité humaine, selon une étude publiée mercredi.

Désindustrialisation: la CGT dénombre 444 plans sociaux depuis juin 2024

La CGT a recensé 444 plans sociaux en France depuis les élections européennes de juin 2024, dont 325 fermetures de sites industriels, a indiqué jeudi la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet.”On est aujourd’hui à 444, mais c’est un recensement très partiel. Il nous en manque énormément, c’est juste le petit bout de l’iceberg”, a-t-elle déclaré sur RTL.”On a été les premiers à dire que nous sommes dans un moment de désindustrialisation massive. Et maintenant, tout le monde nous donne raison puisque les chiffres officiels montrent qu’il y a maintenant plus de fermeture d’usines que d’ouverture”, a ajouté Sophie Binet, qui a précisé que les plans sociaux recensés menaçaient “plus de 300.000″ emplois.”La politique de l’offre de Macron, elle est non seulement très coûteuse, mais c’est une catastrophe sociale, un fiasco économique” puisque “notre industrie plie bagages”, juge la syndicaliste, qui doit rencontrer jeudi le ministre de l’Industrie Sébastien Martin.”La première demande que je vais lui faire, c’est de changer de politique économique et industrielle. Ce n’est plus possible d’avoir une politique du carnet de chèques où on se contente de distribuer 211 milliards d’aides publiques aux entreprises sans conditions ni contreparties”, a souligné Sophie Binet. Pour elle, “quand on est aidé, on n’a pas le droit de licencier”.

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Quatre habitants de la Terre racontent leur déclic climatique

Quel climatoscepticisme? Malgré un affaissement de la mobilisation politique, une grande majorité de personnes continuent de considérer le réchauffement comme une menace importante et réclament davantage de mesures gouvernementales. Beaucoup passent eux-mêmes à l’action.L’AFP a interrogé quatre personnes sur quatre continents pour comprendre leur propre moment déclencheur, ce qui les a fait basculer et agir. Leurs étincelles personnelles n’ont parfois rien à voir avec le réchauffement – la pollution de l’air, la maltraitance animale -, mais leurs initiatives finissent par bénéficier aussi au climat. Elles illustrent l’intersection des combats environnementaux.Ces témoignages sont publiés en coordination avec une initiative de la collaboration de médias internationaux Covering Climate Now baptisée “le projet 89%”, en référence aux 80-89% de gens favorables à davantage d’action climatique, selon plusieurs études mondiales réalisées ces dernières années.- Les problèmes respiratoires Saviour Iwezue situe son basculement environnemental à l’âge de neuf ans. Son déclencheur: des problèmes respiratoires à cause des fumées de déchets brûlés chaque jour dans son quartier de Festac, à Lagos, au Nigeria. Tous les polluants de l’air ne sont pas des gaz à effet de serre, mais les mesures pour les diminuer vont souvent de pair avec celles pour lutter contre le changement climatique.Aujourd’hui étudiante en sciences politiques, Saviour, 21 ans, dirige Team Illuminate, un collectif de 200 bénévoles qu’elle a fondé en 2021 pour sensibiliser les jeunes Nigérians et leurs enseignants à l’écologie avec des conférences, des ateliers…”On parle par exemple du recyclage, mais aussi des inondations au Nigeria, leurs dangers et les actions à mener, parfois avec l’appui d’ONG”, détaille-t-elle. Fille de pasteurs, Saviour raconte avoir grandi dans un environnement porté sur l’entraide. C’est à 15 ans qu’elle a organisé sa première collecte de déchets. Elle espère étendre progressivement le réseau de Team Illuminate à l’échelle régionale, puis internationale, en nouant des partenariats avec d’autres organisations engagées pour le climat.- Un documentaire choc Un documentaire sur le lien entre l’élevage intensif de porcs et les algues vertes en Bretagne, dans l’ouest de la France, et, au même moment, les vidéos choc de l’association L214 sur l’intérieur d’abattoirs, ont été pour Anne Chassaignon “un électrochoc, une prise de conscience globale sur ce que pouvait impliquer de changer d’alimentation, sur l’élevage intensif, sur la déforestation”.Là encore, les deux causes du bien-être animal et du climat convergent: Anne, qui avait commencé à manger moins de viande, devient végane du jour au lendemain. “Ça s’est fait d’un coup, je ne suis jamais revenue en arrière sur mon alimentation.”Arrêter de manger de la viande, en particulier de boeuf, est l’une des grandes sources possibles de réduction de l’empreinte carbone, l’élevage représentant à lui seul 12% des émissions mondiales, selon la FAO, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies.”A cette époque-là, en 2016, il y avait déjà des véganes, mais il y en avait beaucoup moins. Il y avait beaucoup moins de facilité, évidemment, à trouver certains produits”, se souvient cette jeune retraitée de 63 ans.”Le côté bien-être et santé est important”, souligne-t-elle, mais “ça permet de lutter contre l’éco-anxiété”, et de “réagir face à des problèmes environnementaux, sur lesquels tu n’as pas directement prise”.Elle ne cuisine certes plus les recettes de sa mère – lapin à la moutarde, côtes de porc – à ses petits-enfants, mais désormais, “je suis en accord avec ce que j’ai envie de transmettre”.- Une crue millénaire Eva Lighthiser, 19 ans, se souvient parfaitement des deux inondations catastrophiques qui l’ont fait basculer.En 2018, la rivière locale, dans le Montana (nord-ouest des Etats-Unis), gonfle tant qu’elle emporte le pont séparant la maison familiale de la ville voisine de Livingston. La famille déménage ensuite.En 2022, une autre catastrophe: la rivière Yellowstone déborde dans des proportions telles que la crue est qualifiée de “millénaire”. Eva se souviendra toujours des sept ou huit heures passées ce jour-là à remplir des sacs de sable pour protéger des maisons de voisins.Ainsi grandit l’adolescente, dans le paysage spectaculaire du Montana ravagé par un climat méconnaissable. “Il y avait de plus en plus de feux, les fumées estivales sont devenues une saison à part entière, de plus en plus d’inondations, de météo extrême… Alors que les hivers sont plus doux, et que la neige se fait rare”, raconte Eva Lighthiser.Comment réagit-elle? Elle est recrutée en 2023 par l’association Our Children’s Trust pour une action judiciaire contre l’Etat du Montana, victorieuse; puis pour une plainte devant la justice fédérale contre Donald Trump, arguant que ses décrets violaient ses droits constitutionnels à un climat sain. Ils ont été déboutés mais leurs avocats ont fait appel.La crise climatique “me déprime, me stresse”, dit l’étudiante. Mais l’action la motive: “Je retrouve de l’espoir en voyant les initiatives individuelles au niveau local, en voyant les gens se mobiliser et agir.”- Retour à la campagneC’est la pandémie de Covid-19 qui a poussé Khomchalat Thongting à retourner à la campagne en Thaïlande, et à ouvrir les yeux sur le climat. Après une carrière dans la tech, il commence à discuter avec des cultivateurs de bambou sur des terres familiales; ils lui expliquent ne plus pouvoir s’appuyer sur le rythme des saisons.”Je n’avais aucune idée des enjeux climatiques”, se souvient le quinquagénaire. “Je regardais les infos, mais je pensais que le problème était loin de moi.”Il mène des recherches et découvre le biochar – une technique qui transforme les déchets organiques en une forme de charbon végétal capable de stocker du carbone.Khomchalat fonde Wongphai, une entreprise qui accompagne les agriculteurs dans toute la Thaïlande pour transformer les résidus de culture en biochar.”Ce travail m’aide à gérer mon anxiété climatique”, confie-t-il. “La qualité de vie ne se résume pas à l’argent dans ma poche, c’est aussi la nourriture qu’on mange, l’eau qu’on boit et l’air qu’on respire.””Construire un système qui régénère l’environnement me donne de l’espoir.”jum-ks-jul-ia-sah/ico/abl

Quatre habitants de la Terre racontent leur déclic climatique

Quel climatoscepticisme? Malgré un affaissement de la mobilisation politique, une grande majorité de personnes continuent de considérer le réchauffement comme une menace importante et réclament davantage de mesures gouvernementales. Beaucoup passent eux-mêmes à l’action.L’AFP a interrogé quatre personnes sur quatre continents pour comprendre leur propre moment déclencheur, ce qui les a fait basculer et agir. Leurs étincelles personnelles n’ont parfois rien à voir avec le réchauffement – la pollution de l’air, la maltraitance animale -, mais leurs initiatives finissent par bénéficier aussi au climat. Elles illustrent l’intersection des combats environnementaux.Ces témoignages sont publiés en coordination avec une initiative de la collaboration de médias internationaux Covering Climate Now baptisée “le projet 89%”, en référence aux 80-89% de gens favorables à davantage d’action climatique, selon plusieurs études mondiales réalisées ces dernières années.- Les problèmes respiratoires Saviour Iwezue situe son basculement environnemental à l’âge de neuf ans. Son déclencheur: des problèmes respiratoires à cause des fumées de déchets brûlés chaque jour dans son quartier de Festac, à Lagos, au Nigeria. Tous les polluants de l’air ne sont pas des gaz à effet de serre, mais les mesures pour les diminuer vont souvent de pair avec celles pour lutter contre le changement climatique.Aujourd’hui étudiante en sciences politiques, Saviour, 21 ans, dirige Team Illuminate, un collectif de 200 bénévoles qu’elle a fondé en 2021 pour sensibiliser les jeunes Nigérians et leurs enseignants à l’écologie avec des conférences, des ateliers…”On parle par exemple du recyclage, mais aussi des inondations au Nigeria, leurs dangers et les actions à mener, parfois avec l’appui d’ONG”, détaille-t-elle. Fille de pasteurs, Saviour raconte avoir grandi dans un environnement porté sur l’entraide. C’est à 15 ans qu’elle a organisé sa première collecte de déchets. Elle espère étendre progressivement le réseau de Team Illuminate à l’échelle régionale, puis internationale, en nouant des partenariats avec d’autres organisations engagées pour le climat.- Un documentaire choc Un documentaire sur le lien entre l’élevage intensif de porcs et les algues vertes en Bretagne, dans l’ouest de la France, et, au même moment, les vidéos choc de l’association L214 sur l’intérieur d’abattoirs, ont été pour Anne Chassaignon “un électrochoc, une prise de conscience globale sur ce que pouvait impliquer de changer d’alimentation, sur l’élevage intensif, sur la déforestation”.Là encore, les deux causes du bien-être animal et du climat convergent: Anne, qui avait commencé à manger moins de viande, devient végane du jour au lendemain. “Ça s’est fait d’un coup, je ne suis jamais revenue en arrière sur mon alimentation.”Arrêter de manger de la viande, en particulier de boeuf, est l’une des grandes sources possibles de réduction de l’empreinte carbone, l’élevage représentant à lui seul 12% des émissions mondiales, selon la FAO, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies.”A cette époque-là, en 2016, il y avait déjà des véganes, mais il y en avait beaucoup moins. Il y avait beaucoup moins de facilité, évidemment, à trouver certains produits”, se souvient cette jeune retraitée de 63 ans.”Le côté bien-être et santé est important”, souligne-t-elle, mais “ça permet de lutter contre l’éco-anxiété”, et de “réagir face à des problèmes environnementaux, sur lesquels tu n’as pas directement prise”.Elle ne cuisine certes plus les recettes de sa mère – lapin à la moutarde, côtes de porc – à ses petits-enfants, mais désormais, “je suis en accord avec ce que j’ai envie de transmettre”.- Une crue millénaire Eva Lighthiser, 19 ans, se souvient parfaitement des deux inondations catastrophiques qui l’ont fait basculer.En 2018, la rivière locale, dans le Montana (nord-ouest des Etats-Unis), gonfle tant qu’elle emporte le pont séparant la maison familiale de la ville voisine de Livingston. La famille déménage ensuite.En 2022, une autre catastrophe: la rivière Yellowstone déborde dans des proportions telles que la crue est qualifiée de “millénaire”. Eva se souviendra toujours des sept ou huit heures passées ce jour-là à remplir des sacs de sable pour protéger des maisons de voisins.Ainsi grandit l’adolescente, dans le paysage spectaculaire du Montana ravagé par un climat méconnaissable. “Il y avait de plus en plus de feux, les fumées estivales sont devenues une saison à part entière, de plus en plus d’inondations, de météo extrême… Alors que les hivers sont plus doux, et que la neige se fait rare”, raconte Eva Lighthiser.Comment réagit-elle? Elle est recrutée en 2023 par l’association Our Children’s Trust pour une action judiciaire contre l’Etat du Montana, victorieuse; puis pour une plainte devant la justice fédérale contre Donald Trump, arguant que ses décrets violaient ses droits constitutionnels à un climat sain. Ils ont été déboutés mais leurs avocats ont fait appel.La crise climatique “me déprime, me stresse”, dit l’étudiante. Mais l’action la motive: “Je retrouve de l’espoir en voyant les initiatives individuelles au niveau local, en voyant les gens se mobiliser et agir.”- Retour à la campagneC’est la pandémie de Covid-19 qui a poussé Khomchalat Thongting à retourner à la campagne en Thaïlande, et à ouvrir les yeux sur le climat. Après une carrière dans la tech, il commence à discuter avec des cultivateurs de bambou sur des terres familiales; ils lui expliquent ne plus pouvoir s’appuyer sur le rythme des saisons.”Je n’avais aucune idée des enjeux climatiques”, se souvient le quinquagénaire. “Je regardais les infos, mais je pensais que le problème était loin de moi.”Il mène des recherches et découvre le biochar – une technique qui transforme les déchets organiques en une forme de charbon végétal capable de stocker du carbone.Khomchalat fonde Wongphai, une entreprise qui accompagne les agriculteurs dans toute la Thaïlande pour transformer les résidus de culture en biochar.”Ce travail m’aide à gérer mon anxiété climatique”, confie-t-il. “La qualité de vie ne se résume pas à l’argent dans ma poche, c’est aussi la nourriture qu’on mange, l’eau qu’on boit et l’air qu’on respire.””Construire un système qui régénère l’environnement me donne de l’espoir.”jum-ks-jul-ia-sah/ico/abl

France: la croissance accélère durant l’été malgré l’instabilité politique

La croissance économique française a accéléré à 0,5% au troisième trimestre, meilleure qu’anticipé grâce à des exportations dynamiques, Bercy y voyant “une performance remarquable” malgré l’incertitude politique en France et les tensions commerciales avec les Etats-Unis.  Cette première estimation de l’Institut national de la statistique (Insee) est supérieure à sa prévision initiale d’une croissance de 0,3% entre juillet et septembre par rapport aux trois mois précédents, comme au deuxième trimestre, après +0,1% au premier trimestre.Cette surperformance laisse augurer que la deuxième économie de la zone euro dépassera la croissance de 0,7% attendue par le gouvernement en 2025. L’acquis de croissance, c’est-à-dire ce que serait la croissance annuelle si le PIB n’évoluait plus du tout en fin d’année, est de 0,8% à la fin septembre, selon l’Insee.C’est mieux que l’Allemagne (0,2%) dont les chiffres trimestriels sont également attendus jeudi avec ceux de l’Italie. L’Espagne a, elle, fait état mercredi d’une croissance de 0,6% au troisième trimestre, visant 2,7% sur l’année.Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a salué “une performance remarquable”: “malgré les soubresauts politiques et les incertitudes internationales, nos entreprises investissent, exportent et font progresser le pays”. “L’adoption rapide d’un budget qui préserve la confiance des entreprises et des ménages sera capitale pour maintenir cet élan”, a-t-il ajouté.- “Solide” -Le budget pour 2026 est âprement débattu dans une Assemblée nationale sans majorité, où plane toujours la menace d’une censure du gouvernement. Les échanges se cristallisent notamment sur la taxation des plus riches, réclamée par le PS comme prix de son soutien après avoir obtenu la suspension de la réforme des retraites.  “Globalement, la croissance est solide”, note Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP.Avant le début de débats budgétaires houleux, l’économie a bénéficié durant l’été d’une accélération des exportations, surtout dans l’aéronautique qui avait été pénalisé depuis le Covid par des problèmes d’approvisionnement.Les exportations de produits agroalimentaires ont en revanche baissé, “en particulier celles de boissons, dans un contexte de tensions commerciales avec la Chine et les États-Unis”, souligne l’Insee.Par ailleurs, la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) face au reflux de l’inflation se traduit par une amélioration des investissements (0,4% après 0,0%). Ils sont tirés par ceux des entreprises (+0,9%), tandis que les investissements des ménages, surtout dans le logement neuf, sont en berne (-0,4%).- “Maillon faible” -Dans sa dernière note de conjoncture publiée en septembre, l’Insee jugeait toutefois les moteurs de l’économie française fragiles dans un contexte marqué par un regain d’instabilité politique affectant la confiance des ménages et la consommation, un pilier traditionnel de la croissance. Cette dernière a progressé modérément de 0,1% au troisième trimestre, comme au deuxième. “La consommation reste le maillon faible de cette économie. Elle ne redémarre pas et rien n’augure d’un rebond avec un manque de confiance demeurant élevé”, analyse Maxime Darmet. Alors que les salaires réels progressent et que les taux d’épargne culminent, “il manque cet ingrédient-là pour que la croissance s’établisse sur des bases solides”.Le quatrième trimestre s’annonce moins flamboyant, selon l’économiste, qui prévoit un ralentissement avec le retour de l’instabilité politique. Il note que la bonne performance économique aux deuxième et troisième trimestres “correspondait à un apaisement du climat politique”. Le gouvernement de François Bayrou a chuté début septembre, quelques semaines seulement après la présentation des orientations budgétaires de son gouvernement mi-juillet.Sébastien Lecornu lui a succédé le 9 septembre, désormais en première ligne pour défendre un budget qui ambitionnait initialement un effort global d’une trentaine de milliards d’euros pour 2026.Le gouvernement souhaite ramener le déficit public à 4,7% du PIB en 2026, après 5,4% en 2025, mais accepterait d’assouplir l’objectif jusqu’à un niveau se situant “sous 5%” pour permettre des compromis.Au troisième trimestre, les dépenses des administrations publiques sont restées dynamiques, Maxime Darmet ne voyant “aucun signe d’austérité budgétaire à ce stade”. L’incertitude politique et la situation dégradée de ses finances publiques a déjà valu à la France de voir sa note souveraine abaissée par les agences de notation S&P et Fitch, tandis que Moody’s l’a placée sous perspective négative. 

France: la croissance accélère durant l’été malgré l’instabilité politique

La croissance économique française a accéléré à 0,5% au troisième trimestre, meilleure qu’anticipé grâce à des exportations dynamiques, Bercy y voyant “une performance remarquable” malgré l’incertitude politique en France et les tensions commerciales avec les Etats-Unis.  Cette première estimation de l’Institut national de la statistique (Insee) est supérieure à sa prévision initiale d’une croissance de 0,3% entre juillet et septembre par rapport aux trois mois précédents, comme au deuxième trimestre, après +0,1% au premier trimestre.Cette surperformance laisse augurer que la deuxième économie de la zone euro dépassera la croissance de 0,7% attendue par le gouvernement en 2025. L’acquis de croissance, c’est-à-dire ce que serait la croissance annuelle si le PIB n’évoluait plus du tout en fin d’année, est de 0,8% à la fin septembre, selon l’Insee.C’est mieux que l’Allemagne (0,2%) dont les chiffres trimestriels sont également attendus jeudi avec ceux de l’Italie. L’Espagne a, elle, fait état mercredi d’une croissance de 0,6% au troisième trimestre, visant 2,7% sur l’année.Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a salué “une performance remarquable”: “malgré les soubresauts politiques et les incertitudes internationales, nos entreprises investissent, exportent et font progresser le pays”. “L’adoption rapide d’un budget qui préserve la confiance des entreprises et des ménages sera capitale pour maintenir cet élan”, a-t-il ajouté.- “Solide” -Le budget pour 2026 est âprement débattu dans une Assemblée nationale sans majorité, où plane toujours la menace d’une censure du gouvernement. Les échanges se cristallisent notamment sur la taxation des plus riches, réclamée par le PS comme prix de son soutien après avoir obtenu la suspension de la réforme des retraites.  “Globalement, la croissance est solide”, note Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP.Avant le début de débats budgétaires houleux, l’économie a bénéficié durant l’été d’une accélération des exportations, surtout dans l’aéronautique qui avait été pénalisé depuis le Covid par des problèmes d’approvisionnement.Les exportations de produits agroalimentaires ont en revanche baissé, “en particulier celles de boissons, dans un contexte de tensions commerciales avec la Chine et les États-Unis”, souligne l’Insee.Par ailleurs, la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) face au reflux de l’inflation se traduit par une amélioration des investissements (0,4% après 0,0%). Ils sont tirés par ceux des entreprises (+0,9%), tandis que les investissements des ménages, surtout dans le logement neuf, sont en berne (-0,4%).- “Maillon faible” -Dans sa dernière note de conjoncture publiée en septembre, l’Insee jugeait toutefois les moteurs de l’économie française fragiles dans un contexte marqué par un regain d’instabilité politique affectant la confiance des ménages et la consommation, un pilier traditionnel de la croissance. Cette dernière a progressé modérément de 0,1% au troisième trimestre, comme au deuxième. “La consommation reste le maillon faible de cette économie. Elle ne redémarre pas et rien n’augure d’un rebond avec un manque de confiance demeurant élevé”, analyse Maxime Darmet. Alors que les salaires réels progressent et que les taux d’épargne culminent, “il manque cet ingrédient-là pour que la croissance s’établisse sur des bases solides”.Le quatrième trimestre s’annonce moins flamboyant, selon l’économiste, qui prévoit un ralentissement avec le retour de l’instabilité politique. Il note que la bonne performance économique aux deuxième et troisième trimestres “correspondait à un apaisement du climat politique”. Le gouvernement de François Bayrou a chuté début septembre, quelques semaines seulement après la présentation des orientations budgétaires de son gouvernement mi-juillet.Sébastien Lecornu lui a succédé le 9 septembre, désormais en première ligne pour défendre un budget qui ambitionnait initialement un effort global d’une trentaine de milliards d’euros pour 2026.Le gouvernement souhaite ramener le déficit public à 4,7% du PIB en 2026, après 5,4% en 2025, mais accepterait d’assouplir l’objectif jusqu’à un niveau se situant “sous 5%” pour permettre des compromis.Au troisième trimestre, les dépenses des administrations publiques sont restées dynamiques, Maxime Darmet ne voyant “aucun signe d’austérité budgétaire à ce stade”. L’incertitude politique et la situation dégradée de ses finances publiques a déjà valu à la France de voir sa note souveraine abaissée par les agences de notation S&P et Fitch, tandis que Moody’s l’a placée sous perspective négative.