Accord UE-Mercosur: le syndicat agricole Coordination rurale dénonce une “trahison programmée”

L’accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l’Union européenne, que la Commission européenne appelle à approuver, est une “trahison programmée”, a affirmé jeudi le secrétaire général de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français.”C’est une trahison, une trahison programmée”, a déclaré Christian Convers, sur les ondes de RMC/BFM. “On n’est pas dupes, on aperçoit bien que ces choses-là étaient programmées”, a-t-il dit, ajoutant: “ça ne va pas renforcer le lien de confiance que les agriculteurs ont avec leurs gouvernants”.”Dès aujourd’hui, on va s’adresser au Premier ministre pour qu’avant son vote de confiance (lundi), il demande un vote à l’Assemblée nationale”, appelant à “se prononcer contre le Mercosur. (…) Le président de la République devra suivre ou pas”, a-t-il indiqué.Selon lui, “il faut savoir aujourd’hui si la France a encore quelque chose à dire en Europe. Je pense qu’elle a encore les moyens de le dire”. “C’est une question de société. Il faut savoir demain ce que les consommateurs veulent dans leur assiette. Si vous ne voulez plus que des produits qui viennent d’Amérique du Sud, vous les aurez”, a-t-il lancé.La Commission européenne a appelé mercredi les 27 pays de l’UE à approuver rapidement l’accord commercial avec des pays latino-américains du Mercosur, après la validation du texte par les commissaires européens.Bruxelles, qui espère obtenir leur aval avant fin décembre, promet des garanties “robustes” aux agriculteurs, avec des clauses de sauvegarde renforcées.”Qui peut croire ça? (…) C’est un marché de dupes”, a dénoncé Christian Convers, ajoutant que “la Coordination rurale demande depuis longtemps de sortir l’agriculture de ces traités de libre échange”.La France, qui menait la fronde au sein des 27, s’est félicité des garanties avancées par Bruxelles, mais la porte-parole de son gouvernement Sophie Primas a précisé que Paris avait encore “besoin d’analyser cette clause de sauvegarde”.Cet accord UE-Mercosur doit notamment permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay.En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.Le Premier ministre français François Bayrou aborde une rentrée politique à haut risque, dans un contexte d’appels sur les réseaux sociaux à bloquer le pays le 10 septembre.Christian Convers s’est cependant montré sceptique sur ces appels au blocage en France pour le 10 septembre: “la journée du 10 septembre, plus on avance, moins on y voit clair dans cette journée là. Je crois qu’on n’est pas là forcément pour bloquer le pays, on est là pour faire avancer les dossiers”.

La SPA a recueilli 14% d’animaux de plus cet été que l’an dernier

Le nombre d’animaux recueillis par la SPA au cours de l’été a augmenté de 14% par rapport à l’an passé, au cours d’une saison qui a “cumulé des difficultés”, dont le contexte économique et social tendu ou les conditions climatiques extrêmes.”En juillet et août, 7.628 animaux ont été recueillis dans les 62 refuges et maisons SPA”, en grande majorité des chats, et “2.256 animaux – essentiellement des chatons – ont été pris en charge par les familles relais”, regrette la Société protectrice des animaux dans un communiqué diffusé jeudi.Soit “une augmentation de plus de 14% par rapport à l’année précédente”, est-il précisé.La SPA indique cependant être “parvenue à maintenir un niveau d’adoptions presque équivalent à celui de l’été dernier: 6.989 animaux ont trouvé une nouvelle famille en juillet et août”.Mais elle explique avoir dû faire face cette année à “des facteurs aggravants en série”, au cours d’un été qui a “cumulé des difficultés qui ont lourdement pesé sur les équipes et sur les capacités d’accueil des refuges”.A commencer par un “contexte économique et social tendu: inflation et incertitudes pesant sur les foyers, freinant les projets d’adoptions et rendant la prise en charge des animaux plus complexe”.Les réquisitions pour maltraitance ont également augmenté, de même que l’arrivée de portées de chatons, “souvent très jeunes et malades, ce qui prolonge leur séjour en familles relais”.Les canicules et des épisodes d’incendie ont en outre “bloqué des sites et diminué la fréquentation du public”, précise la SPA, qui a par ailleurs fait face à des “épidémies de typhus dans certains refuges, paralysant temporairement l’accueil de nouveaux chats”.”Chaque été, nous anticipons une période critique, mais cette année encore, nous avons dû faire face à des tensions majeures: davantage de réquisitions, des arrivées en urgence et des besoins logistiques considérables, notamment pour les chatons”, a commenté Jacques-Charles Fombonne, président bénévole de la SPA, cité dans le communiqué.

Menaces et chantage: au Nigeria, les applications de prêts mobiles harcèlent les emprunteurs

La “peur” et la “honte”: c’est ce qu’a ressenti la Nigériane Mariam Ogundairo quand elle a appris qu’une grande partie de ses contacts téléphoniques avaient été informés qu’elle avait échoué à rembourser son prêt contracté via une application mobile peu scrupuleuse. Au Nigeria, la crise économique qui sévit depuis deux ans a favorisé la croissance d’applications mobiles de prêts ayant recours à des moyens douteux tels que menaces, chantage et diffusion de photographies privées pour forcer les particuliers à rembourser leurs emprunts.Souvent attirés par de fausses promesses de taux d’intérêt bas, des milliers de Nigérians se tournent vers ces applications pour obtenir rapidement des prêts à court terme, alors que la flambée des prix pèse sur leur pouvoir d’achat, l’inflation annuelle s’élevant à 21,8% à la fin du mois de juillet.Ces applications appartiennent à des organisations locales et étrangères.À court d’argent et ayant un besoin urgent de 30.000 nairas (16,70 euros), Mariam Ogundairo a téléchargé l’une de ces applications et a enregistré son numéro de téléphone.Le prêt lui a été rapidement accordé, mais à un taux d’intérêt de 21,6%, à rembourser sous deux semaines – un délai que Mme Ogundairo n’a pu respecter.À ce moment-là, le taux directeur était fixé à 27,5%, et les banques appliquaient des taux allant de 27% à 48%.Elle a alors été victime d’un déluge de harcèlement, tactique devenue la marque de fabrique de nombreuses applications de prêts dans la quatrième économie d’Afrique.”Ils ont commencé à appeler mes contacts téléphoniques lorsque je n’ai pas pu rembourser à temps, en disant que je leur devais de l’argent”, raconte-t-elle. Finalement, elle a réussi à rembourser sa dette quelques semaines plus tard.- “Solution rapide” -Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a mis en place des réformes, soutenues par les économistes, pour relancer l’économie moribonde du pays, mais qui ont fait monter en flèche l’inflation et chuter la valeur du naira.Près de 60% des Nigérians vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.”Un ami me l’a recommandée (une application de prêt) parce que j’avais besoin d’une solution rapide”, explique un homme de 24 ans qui a souhaité rester anonyme.Il y a deux ans, alors étudiant en médecine, il devait trouver de l’argent pour financer la fin de ses recherches pour sa thèse. Il a emprunté 70.000 nairas (environ 39 euros) en un clin d’œil, mais la somme à rembourser s’élevait à 110.000 nairas (61,40 euros), avec une échéance d’un mois.L’application de prêt a alors commencé à envoyer des messages à ses contacts téléphoniques, leur affirmant qu’il était un “tueur ritualiste”.En mars 2025, la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC) a approuvé 408 applications de prêt, contre 269 en septembre 2024.En 2024, la FCCPC avait obtenu le retrait de 47 applications de prêt du Google Play Store pour diverses infractions, dont le harcèlement, et 88 autres avaient été placées sous surveillance.En 2023, l’organisme de surveillance avait signalé la présence d’applications de prêt sur Google Play Store sans autorisation réglementaire.- “Piège” -La facilité d’accès et la rapidité de traitement de nombreuses applications de prêt constituent un “piège”, estime Funmi Oderinde, avocate chez Citizens’ Gavel, une organisation de la société civile qui a reçu jusqu’à présent 1.300 plaintes concernant des “applications de prêt numérique prédatrices”.”Les emprunteurs sont rapidement confrontés à des pratiques de recouvrement contraires à l’éthique, telles que la diffamation, le harcèlement, les menaces, les violations de la confidentialité des données”, dénonce Mme Oderinde.Certaines victimes ont formé des groupes de soutien sur Facebook. L’un d’eux compte plus de 21.000 membres.Selon Mme Oderinde, deux personnes ayant sollicité l’aide juridique de l’organisation “auraient pu mourir” en raison du harcèlement des agents des applications de prêt, tandis qu’une autre a déclaré à Citizens’ Gavel qu’une fausse nécrologie et une véritable photo nue ont été partagées à ses contacts par une application de prêt.Dans une note envoyée aux prêteurs en août, la FCCPC a déclaré qu’elle “surveillerait périodiquement les taux d’intérêt des services de crédit à la consommation et veillerait à ce que ces taux ne soient pas abusifs”.Mais malgré les mesures réglementaires, des dizaines d’applications continuent de fonctionner sous de nouveaux noms, et les emprunteurs désespérés ne vérifient souvent pas les listes d’agrément avant de faire une demande.Il en résulte que les usuriers “prospèrent”, déplore Mme Oderinde, “en raison de la faiblesse des sanctions et de la mauvaise application de la loi”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Le changement climatique a multiplié par 40 la probabilité de vagues de chaleur comme celle en Espagne et au Portugal

Le changement climatique causé par l’homme a multiplié par 40 le risque de vagues de chaleur comme celle qui a favorisé les incendies meurtriers en Espagne et au Portugal en août dernier, selon un rapport publié jeudi par le réseau international World Weather Attribution.La péninsule ibérique, à la pointe sud-ouest de l’Europe, a connu des températures inhabituellement élevées tout au long du mois d’août, dépassant les 40°C dans de nombreuses régions.Cette chaleur persistante a favorisé les feux de forêt, principalement dans le nord du Portugal ainsi que dans l’ouest et le nord-ouest de l’Espagne, où ils ont fait quatre morts dans chacun de ces pays, contraint des milliers de personnes à être évacuées et ravagé de vastes étendues de terres.Et le changement climatique, principalement causé par la combustion de carburants fossiles, a rendu les conditions météorologiques propices aux incendies environ 40 fois plus fréquentes et 30% plus intenses, ont affirmé les scientifiques européens ayant travaillé sur l’étude du World Weather Attribution.”Sans le réchauffement causé par l’homme, des conditions météorologiques aussi propices aux incendies ne se seraient produites qu’une fois tous les 500 ans, au lieu d’une fois tous les 15 ans comme c’est le cas aujourd’hui”, a déclaré à la presse Theo Keeping, chercheur à l’Imperial College London.Ces périodes de forte chaleur assèchent rapidement la végétation et sont susceptibles de déclencher des incendies intenses qui “peuvent générer leur propre vent, entraînant une augmentation de la longueur des flammes, des explosions et l’allumage de dizaines de feux à proximité à partir de braises volantes”, a-t-il ajouté.Autre facteur ayant aggravé l’impact du réchauffement climatique : l’exode rural, qui a laissé de vastes zones de terres moins bien exploitées qu’auparavant, selon Maja Vahlberg, conseillère au Centre pour le climat de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.”Le déclin de l’agriculture et du pâturage traditionnels réduit le contrôle naturel de la végétation. Les terres qui étaient autrefois habitées et exploitées sont donc devenues plus inflammables”, a-t-elle ajouté.En Espagne, plus de 380.000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année, un record selon le Système européen d’information sur les incendies de forêt (EFFIS), qui collecte ces données depuis 2006. Le Portugal a de son côté perdu plus de 280.000 hectares.La vague de chaleur qui a frappé l’Espagne pendant 16 jours en août 2025 a été “la plus intense jamais enregistrée”, avec des températures moyennes supérieures de 4,6 degrés à celles observées au moment des précédentes vagues, d’après l’agence météorologique nationale AEMET.Cet organisme espagnol a enregistré 77 vagues de chaleur dans ce pays depuis qu’il a commencé à tenir des registres en 1975, dont six dépassant de quatre degrés ou plus la moyenne. Cinq d’entre elles ont eu lieu depuis 2019.Selon une estimation rendue publique mardi par l’Institut de santé Carlos III, plus de 1.100 décès en Espagne peuvent être attribués à la vague de chaleur du mois d’août.

‘Pink and green’ protests call for a reset in Indonesia

“RESET SYSTEM” reads graffiti above an intersection in the Javanese city of Yogyakarta, painted hastily in vibrant green and pink after deadly protests swept Indonesia last week.Pink and green have quickly come to symbolise a solidarity movement after violent protests, sparked by discontent over economic inequality and lavish perks for lawmakers, rocked Southeast Asia’s biggest economy.In the capital Jakarta, office worker Dila paused at her desk to apply a bright green and pink filter to her Instagram and WhatsApp profile pictures.”What we need now is solidarity among each other… because there’s still a long way to go,” said 28-year-old Dila, who declined to give her full name.Pink represents the colour of the hijab worn by a woman who stood outside the House of Representatives to protest, waving the national flag in defiance of police guarding the building.Green has come to symbolise 21-year-old delivery driver Affan Kurniawan, who was run over by an armoured paramilitary police vehicle and whose death stoked anger among workers who face big pay deductions and longer working hours.Affan was on a food delivery order and was wearing a bright green jacket, common among ride-hailing drivers across Indonesia, when he was killed last Thursday.”There must be reform in our police force, impunity cannot be allowed to continue,” Dila said.”This  is not only about the current demonstration, but the accumulation of cases from the past.”The protests marked the worst unrest since President Prabowo Subianto, an ex-general and once a son-in-law of the military dictator Suharto, took power less than a year ago.- ‘Brave Pink, Hero Green’ -The “Brave Pink, Hero Green” movement that sprang from the protests has forced Prabowo and parliament to make U-turns on the perks that angered Indonesians across the sprawling archipelago.Those perks included overseas travel and housing allowances for MPs that were nearly 10 times the minimum wage in Jakarta.Indonesia recorded a surge in growth in the second quarter of the year on the back of manufacturing and export demand.Yet that is not being felt in the wallets of everyday Indonesians, who see a corrupt political class enriching itself while economic disparity widens.”It’s the whole corrupt system, there is too big a distance between people in the government, the parliament, and us as the people they have to serve,” office worker Dila told AFP.She, like many others, has adopted the “brave pink hero green movement” as a way to spread the word online among those who may not have been aware or who did not join the protests.Some design and draw their own images, while others have created a free website image generator so that people can modify their own pictures.”Perhaps this is one of the ways to remind people that this issue deserves our attention,” Dila said.- ‘We are not the problem’ -A state-affiliated rights group said on Wednesday that at least 10 people were killed and hundreds injured during the protests, while another NGO has said at least 20 people were missing.The protests have eased and Prabowo, who had called for calm, left late on Tuesday to attend a massive military parade in Beijing after earlier delaying the trip.Prabowo had stayed behind to deal with the demonstrations after saying that some of the protesters’ actions were “leaning towards treason and terrorism”.Mutiara Ika Pratiwi, from the women’s rights group Perempuan Mahardhika, said she was “devastated” that Prabowo had described the protests in such a way.”The people are not the problem. We have the right to protest because our voice has never been heard,” she told AFP.”This is beyond resentment, this is compassion that evolves and becomes the symbol of resistance,” Pratiwi said of the pink-and-green movement.- ‘Crucial pillar’ -Muhammad Dwiki Mahendra, 27, joined the movement from Germany, where he is undertaking a Master’s degree in peace and conflict studies.”I believe this is a crucial pillar in countering the narrative often used by the government, which views community movements as being manipulated by foreign forces,” he told AFP.He said the government’s public communications had been poor and had “not answered or addressed the existing issues at all”.Only then would change be possible, say adherents of the pink-and-green movement.”I can feel that we are not alone, when I see others use the same filter I feel joyful,” said Sphatika Winursita, a 25-year-old from Banten province west of Jakarta who changed her Instagram profile on Monday.”I’m proud that we have each other to fight for our dream.”

Rose et vert : les couleurs de la révolte en Indonésie

Le rose du hijab d’une manifestante et le vert du blouson d’un conducteur de moto-taxi tué par la police sont devenus les symboles du vaste mouvement de protestation qui a embrasé l’Indonésie la semaine dernière.Graffitis sur les murs, t-shirts des manifestants et filtres pour colorer leurs messages et photos sur les réseaux sociaux : le rose et le vert sont partout.Après une vague de manifestations qui a débuté le 25 août et fait dix morts, selon des ONG, le calme est revenu à travers l’archipel d’Asie du Sud-Est, au prix d’un large déploiement de la police et de l’armée.A Jakarta, Dila, 28 ans, prend le temps d’appliquer un filtre vert vif et rose à ses profils Instagram et WhatsApp.”Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est de solidarité entre nous (…) parce qu’il y a encore un long chemin à parcourir”, confie la jeune femme depuis son bureau, refusant de donner son nom complet.Dans les rues de Yogyakarta, ville du centre de Java, un immense graffiti vert sur fond rose s’affiche: “Reset system”. Un appel à “Réinitialiser le système” politique.Le rose est la couleur du hijab porté par une manifestante affrontant un barrage de police gardant le Parlement à Jakarta : une image immortalisée par plusieurs photographes et devenue iconique du mouvement.Le vert vient de la couleur du blouson porté par les conducteurs de moto-taxi indonésiens, employés notamment par la société Gojek. La mort de l’un d’entre eux, Affan Kurniawan, 21 ans, écrasé par un fourgon de police jeudi dernier a attisé la violence des manifestants mobilisés initialement pour une indemnité de logement jugée excessive des députés et les inégalités économiques.La colère a alors été dirigée contre la police et les institutions avec des pillages, incendies et des confrontations avec les forces de l’ordre.La Commission nationale des droits de l’homme (Komnas HAM) a fait état mercredi de 10 morts et 900 blessés en lien avec ces manifestations, tandis que l’ONU a réclamé des enquêtes sur “toutes les violations présumées des droits de l’homme”.Pour Dila, “il faut réformer notre police, l’impunité ne peut pas continuer. Il ne s’agit pas seulement des manifestations actuelles, mais de l’accumulation de cas dans le passé”.Mercredi, l’un des policiers présents dans le fourgon qui a écrasé le moto-taxi a été limogé pour manquements à l’éthique.- “Système corrompu” -Les manifestations ont forcé le président Prabowo Subianto à reculer en annonçant une suppression de la hausse de l’indemnité promise aux députés, qui représentait dix fois le salaire minimum à Jakarta.Les Indonésiens, qui espéraient toucher les dividendes de la croissance économique, ont vu au contraire de nombreuses coupes budgétaires pour financer notamment un coûteux programme de repas gratuits pour les scolaires et les inégalités se creuser. “Tout le système est corrompu, il y a une trop grande distance entre les gens du gouvernement, du Parlement, et nous, les gens qu’ils doivent servir”, dénonce encore Dila.- “Nous ne sommes pas le problème” -Tout en répondant en partie aux revendications, le président Prabowo, en fonctions depuis octobre dernier, a affiché une grande fermeté et a dénoncé une partie du mouvement comme une “trahison et de terrorisme”.”Le peuple n’est pas le problème. Nous avons le droit de manifester car notre voix n’a jamais été entendue”, déplore Mutiara Ika Pratiwi, du groupe de défense des droits des femmes Perempuan Mahardhika.Muhammad Dwiki Mahendra, 27 ans, a lui aussi rejoint le mouvement “rose et vert” depuis l’Allemagne, où il prépare un Master sur la paix et les conflits.”Je crois que c’est un pilier crucial pour contrer le discours souvent utilisé par le gouvernement, qui considère les mouvements populaires comme manipulés par des forces étrangères”, explique-t-il.”Je sens que nous ne sommes pas seuls, quand je vois d’autres personnes utiliser le même filtre” sur les réseaux sociaux, se rassure Sphatika Winursita, jeune femme de 25 ans originaire de la province de Banten (Java). 

Google condamné à verser 425 millions de dollars pour collecte frauduleuse de données

Google a été condamné mercredi aux Etats-Unis à verser 425,7 millions de dollars de dommages à près de 100 millions d’utilisateurs pour atteinte à leur vie privée, selon la décision d’un jury d’une cour fédérale de San Francisco confirmée par le géant américain.Le géant du web, qui a annoncé vouloir faire appel, a été reconnu coupable d’atteinte à la vie privée selon la loi californienne, pour avoir continué à collecter les données privées de ces utilisateurs alors même qu’ils avaient désactivé ce paramètre, a conclu le jury au terme d’un procès entamé mi-août.L’affaire découle d’un recours collectif déposé en juillet 2020.Les plaignants, dont environ 98 millions ont été reconnus par le tribunal, avaient désactivé le paramètre “Activité sur le Web et les applications” et un autre sous-paramètre de suivi. Ils refusaient ainsi la collecte des données issues de leur utilisation de services répandues du géant du web, comme le navigateur Chrome, Google Maps ou Google Actualités.”Les promesses et garanties de Google en matière de confidentialité sont des mensonges éhontés”, ont déclaré les avocats des plaignants lors du procès. “Cette décision méconnaît le fonctionnement de nos produits, et nous allons faire appel”, a déclaré José Castaneda, porte-parole de Google joint par l’AFP.”Nos outils de confidentialité permettent aux utilisateurs de contrôler leurs données, et lorsqu’ils désactivent la personnalisation, nous respectons leur choix”, a-t-il ajouté.Le groupe fait valoir que les données collectées après la désactivation du paramètre de suivi ne permettent pas d’identifier les utilisateurs.La filiale d’Alphabet est de longue date sous pression pour trouver un équilibre entre sa diffusion de publicités lucratives, au coeur de son succès financier, et la protection de la vie privée des utilisateurs.Le géant de la Silicon Valley s’efforce ainsi de remplacer les cookies, ces petits fichiers qui permettent de suivre l’activité en ligne et de mieux cibler les publicités, par un mécanisme moins intrusif mais tout aussi efficace.En France, Google a écopé mercredi d’une amende record de 325 millions d’euros pour des manquements sur les cookies ainsi que sur la publicité.Cette sanction lui a été infligée par l’autorité française de contrôle du respect de la vie privée (Cnil), qui lui reproche d’avoir afficher des publicités au milieu des courriels d’utilisateurs français de Gmail sans leur consentement, et pour un défaut d’information sur l’usage des cookies, des traceurs de navigation.C’est la troisième fois, en matière de cookies, que l’autorité française sanctionne la “négligence” du groupe, frappé en 2020 par une amende de 100 millions d’euros, puis en 2021 par une nouvelle contravention de 150 millions.La décision rendue à San Francisco intervient au lendemain de celle d’un juge fédéral à Washington qui a donné gain de cause à Google en rejetant la demande du gouvernement américain de voir le groupe contraint de vendre son navigateur web Chrome dans une affaire antimonopole.