La Chine est “inarrêtable”, dit le président Xi devant Poutine et Kim

Une image pour l’Histoire : le président chinois Xi Jinping, son homologue russe Vladimir Poutine et le leader nord-coréen Kim Jong Un ont assisté ensemble mercredi à Pékin à un gigantesque défilé aux allures de démonstration de force militaire et diplomatique de la part d’un pays “inarrêtable” selon son chef.Le président américain Donald Trump a répondu par le sarcasme tout en accusant Chine, Russie et Corée du Nord de “conspirer” contre les Etats-Unis. Et la cheffe de la diplomatie l’Union européenne Kaja Kallas a jugé que cette réunion était un “défi direct au système international basé sur des règles”.Les trois dirigeants, M. Xi au centre, ont suivi côte à côte assis au balcon de Tiananmen la parade grandiose célébrant la victoire contre le Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale il y a 80 ans. M. Xi les avait fait placer à ses côtés pour rejoindre la place Tiananmen sur le tapis rouge en tête du groupe des dirigeants.Ils ont vu la chorégraphie impeccable des soldats marchant au pas sous les drapeaux, et toute la gamme des armements air, sol, mer: drones sous-marins, chars, arme laser, avions et hélicoptères dessinant le chiffre 80 dans le ciel légèrement voilé.L’armée chinoise a aussi présenté pour la première fois de nouveaux missiles anti-navires et ce qui serait la dernière version de son colossal missile balistique intercontinental DF-5, le DF-5C, qui serait capable de transporter plusieurs têtes nucléaires en n’importe quel point de la Terre.Des milliers de participants ont entonné des chants patriotiques sur l’immense place pavoisée d’oriflammes rouges. M. Xi, debout dans sa voiture à toit ouvrant descendant l’avenue de la Paix éternelle, a passé les troupes en revue en répondant à leur salut martial.”La renaissance de la nation chinoise est inarrêtable et la noble cause de la paix et du développement de l’humanité triomphera assurément”, a-t-il proclamé dans un discours.Dans une période de tensions géopolitiques et de guerre commerciale, il a mis en garde: “L’humanité fait de nouveau face à un choix entre la paix ou la guerre, le dialogue ou la confrontation”. M. Xi a appelé à prévenir la réédition de “tragédies historiques” comme celle qui a vu mourir des millions de Chinois face aux troupes japonaises il y a plus de 80 ans.Il s’est gardé de toute référence explicite aux Etats-Unis ou aux sujets de discorde comme Taïwan ou les droits de douanes.- “Aucune considération négative” -Aucun dirigeant occidental de premier plan ne se trouvait dans l’assistance.La présence de Kim Jong Un en compagnie de ses deux puissants voisins était une première.Jamais depuis son accession au pouvoir fin 2011 le dirigeant nord-coréen, qui limite les sorties hors de son pays reclus et soumis à de lourdes sanctions occidentales, ne s’est montré dans une telle réunion de dirigeants étrangers.”Que le président Xi et le merveilleux peuple chinois passent une excellente journée de célébrations”, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.”Veuillez transmettre mes salutations les plus chaleureuses à Vladimir Poutine et Kim Jong Un pendant que vous conspirez contre les Etats-Unis d’Amérique”, a-t-il ajouté.”Le président américain ne manque pas de sens de l’humour. Nous nous connaissons bien. Nous entretenons une bonne relation et nous appelons par notre prénom (…). Au cours de ces quatre jours, personne n’a émis la moindre considération négative à l’égard de l’actuelle administration américaine”, a répondu Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse.La journée marquait le point d’orgue d’une séquence au cours de laquelle la Chine a également accueilli lundi un sommet régional réunissant les dirigeants d’une vingtaine de pays eurasiatiques.- “Traité avec respect” -Malgré les pressions américaines, la Chine montre qu’elle “possède la faculté de rassembler et l’influence politique pour réunir Poutine et Kim”, relève Lam Peng Er, chercheur à la National University de Singapour.La Chine a tenu tête aux droits de douane infligés à ses produits par les Etats-Unis après le retour de M. Trump à la Maison Blanche. En Chine depuis dimanche, Vladimir Poutine a affiché son entente avec M. Xi. Il n’a montré aucun signe de céder aux pressions de Donald Trump pour un arrêt des combats en Ukraine, malgré leur rencontre le 15 août en Alaska.”Tous les groupements des forces armées russes sont à l’offensive” dans tous les secteurs du front et Moscou atteindra ses objectifs en Ukraine par la voie militaire si les négociations avec Kiev échouent, a averti M. Poutine depuis Pékin. Quant à la Corée du Nord, les trois rencontres que M. Trump avait eues avec M. Kim en 2018 et 2019, au cours de son premier mandat, pour enrayer la menace nucléaire nord-coréenne, sont également restées sans lendemain.En venant à Pékin, M. Kim “démontre aux Nord-Coréens et au monde qu’il a de puissants amis russes et chinois qui le traitent avec respect”, dit l’expert Lam Peng Er.La Corée du Nord a envoyé des milliers de soldats combattre avec les Russes. M. Poutine a remercié M. Kim pour ce qu’il a appelé sa participation “à la lutte contre le néonazisme contemporain”, lors d’un entretien bilatéral à Pékin.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Accord UE-Mercosur: quel impact sur l’agriculture européenne ?

L’accord de libre-échange avec des pays du Mercosur, dont l’UE a lancé mercredi le processus de ratification, promet d’ouvrir un peu plus le marché européen aux produits latino-américains, une perspective qui alarme les agriculteurs, en particulier en France, premier pays agricole du continent.Cet accord “n’a jamais été aussi dommageable pour les agriculteurs, les communautés rurales et les consommateurs européens”, a mis en garde mardi le Copa-Cogeca, principal lobby agricole européen.Quels volumes agricoles en jeu?La Commission européenne parle de “petits volumes” de produits du Mercosur aux droits de douane réduits: ce sera 99.000 tonnes maximum pour la viande bovine, soit 1,6% de la production de l’UE. Au-delà, des droits “largement prohibitifs”, de plus de 40% (au lieu de 7,5%), continueront à s’appliquer, ajoute-t-on.Pour les volailles ce sera 180.000 tonnes (1,4%), le sucre 190.000 tonnes (1,2%).Pour Bruxelles, l’accord présente des opportunités pour des produits aujourd’hui freinés en Amérique latine par les taxes: vin et spiritueux (actuellement taxés jusqu’à 35%), chocolats, malt, huile d’olive, lait en poudre ou fromages.Secteurs exposésMême si les volumes concernés sont limités, ils peuvent ébranler des filières, expliquent cependant celles-ci.Pour l’interprofession française de la viande bovine, le Mercosur fournit déjà le gros des importations d’aloyaux, des morceaux “nobles”. Si les 99.000 tonnes de viande bovine autorisées se concentrent sur l’aloyau, cela représenterait un quart de la production européenne.Selon l’Institut de l’élevage, les aloyaux du Mercosur arrivent à des coûts inférieurs de 18% à 32% par rapport aux européens.Les producteurs de poulet aussi redoutent que les Brésiliens se concentrent sur les morceaux les plus rentables, les filets.Les filières de l’éthanol, du miel, du porc… sont également exposées, analyse l’économiste Stefan Ambec, co-auteur d’un rapport sur cet accord au gouvernement français. Il évoquait le risque d’une baisse des prix payés aux agriculteurs européens: “les coûts de production diffèrent et le problème est que les normes sanitaires et environnementales ne sont pas les mêmes.”Quelles normes?La Commission l’assure: “Tout produit du Mercosur doit respecter les normes strictes de l’UE en matière de sécurité alimentaire.”L’accord de libre-échange Ceta avec le Canada par exemple ne remplit pas ses quotas d’exportation de viande depuis six ans faute de production aux normes, fait valoir un fonctionnaire européen.Les “conditions de production” dans le Mercosur, en matière sociale, environnementale, de bien-être animal… ne seront pas forcément les mêmes qu’en Europe, admet cependant Bruxelles.En matière sanitaire, l’importation de viande traitée aux hormones de croissance restera interdite. En revanche des viandes issues d’élevages usant de pratiques  prohibées dans l’UE — usage d’antibiotiques activateurs de croissance ou de certaines farines animales — pourront entrer, soulignent les opposants.Quels contrôles?”En théorie, la viande traitée par exemple aux hormones de croissance ne peut entrer, mais en pratique la traçabilité est imparfaite”, explique M. Ambec. “Il y a des audits d’abattoirs organisés avec la Commission, mais on ne suit pas facilement le bétail avant cette étape. Le traçage de la naissance à l’abattage, dans le Mercosur, cela n’existe qu’en Uruguay.”De fait, un audit de l’UE a révélé fin 2024 des failles dans les contrôles de la viande bovine au Brésil, incapables de garantir l’absence de l’hormone oestradiol, interdite en Europe.Mercredi, à Bruxelles, on évoquait “l’engagement sur la constitution d’un groupe de travail sur le renforcement des contrôles à l’import”.”Frein d’urgence”Pour répondre aux inquiétudes de Paris, Bruxelles a aussi introduit mercredi une “clause de sauvegarde” renforcée concernant les produits sensibles, sorte de “frein d’urgence” en cas d’augmentation soudaine des importations ou baisse des prix.”S’il existe “un préjudice sérieux ou un risque pour l’Union européenne, l’Union, à la suite d’une enquête, peut décider” de limiter ces importations, explique un haut fonctionnaire.S’y ajoute un “engagement politique” de suivi “très serré” de ces marchés, avec rapports semestriels. La Commission s’engage aussi à lancer ces enquêtes “sans délai” et à des mesures provisoires dans les 21 jours, et à le faire dès que sont constatés des mouvements de prix ou de volumes de plus de 10%, une mesure inédite, souligne-t-on à Bruxelles.Enfin, “si jamais dans la situation très improbable où les importations du Mercosur causerait des dommages aux systèmes agricoles, nous avons pris l’engagement d’augmenter les fonds disponibles pour une compensation des agriculteurs dans le cadre de la PAC”, ajoute-t-on.

Accord UE-Mercosur: quel impact sur l’agriculture européenne ?

L’accord de libre-échange avec des pays du Mercosur, dont l’UE a lancé mercredi le processus de ratification, promet d’ouvrir un peu plus le marché européen aux produits latino-américains, une perspective qui alarme les agriculteurs, en particulier en France, premier pays agricole du continent.Cet accord “n’a jamais été aussi dommageable pour les agriculteurs, les communautés rurales et les consommateurs européens”, a mis en garde mardi le Copa-Cogeca, principal lobby agricole européen.Quels volumes agricoles en jeu?La Commission européenne parle de “petits volumes” de produits du Mercosur aux droits de douane réduits: ce sera 99.000 tonnes maximum pour la viande bovine, soit 1,6% de la production de l’UE. Au-delà, des droits “largement prohibitifs”, de plus de 40% (au lieu de 7,5%), continueront à s’appliquer, ajoute-t-on.Pour les volailles ce sera 180.000 tonnes (1,4%), le sucre 190.000 tonnes (1,2%).Pour Bruxelles, l’accord présente des opportunités pour des produits aujourd’hui freinés en Amérique latine par les taxes: vin et spiritueux (actuellement taxés jusqu’à 35%), chocolats, malt, huile d’olive, lait en poudre ou fromages.Secteurs exposésMême si les volumes concernés sont limités, ils peuvent ébranler des filières, expliquent cependant celles-ci.Pour l’interprofession française de la viande bovine, le Mercosur fournit déjà le gros des importations d’aloyaux, des morceaux “nobles”. Si les 99.000 tonnes de viande bovine autorisées se concentrent sur l’aloyau, cela représenterait un quart de la production européenne.Selon l’Institut de l’élevage, les aloyaux du Mercosur arrivent à des coûts inférieurs de 18% à 32% par rapport aux européens.Les producteurs de poulet aussi redoutent que les Brésiliens se concentrent sur les morceaux les plus rentables, les filets.Les filières de l’éthanol, du miel, du porc… sont également exposées, analyse l’économiste Stefan Ambec, co-auteur d’un rapport sur cet accord au gouvernement français. Il évoquait le risque d’une baisse des prix payés aux agriculteurs européens: “les coûts de production diffèrent et le problème est que les normes sanitaires et environnementales ne sont pas les mêmes.”Quelles normes?La Commission l’assure: “Tout produit du Mercosur doit respecter les normes strictes de l’UE en matière de sécurité alimentaire.”L’accord de libre-échange Ceta avec le Canada par exemple ne remplit pas ses quotas d’exportation de viande depuis six ans faute de production aux normes, fait valoir un fonctionnaire européen.Les “conditions de production” dans le Mercosur, en matière sociale, environnementale, de bien-être animal… ne seront pas forcément les mêmes qu’en Europe, admet cependant Bruxelles.En matière sanitaire, l’importation de viande traitée aux hormones de croissance restera interdite. En revanche des viandes issues d’élevages usant de pratiques  prohibées dans l’UE — usage d’antibiotiques activateurs de croissance ou de certaines farines animales — pourront entrer, soulignent les opposants.Quels contrôles?”En théorie, la viande traitée par exemple aux hormones de croissance ne peut entrer, mais en pratique la traçabilité est imparfaite”, explique M. Ambec. “Il y a des audits d’abattoirs organisés avec la Commission, mais on ne suit pas facilement le bétail avant cette étape. Le traçage de la naissance à l’abattage, dans le Mercosur, cela n’existe qu’en Uruguay.”De fait, un audit de l’UE a révélé fin 2024 des failles dans les contrôles de la viande bovine au Brésil, incapables de garantir l’absence de l’hormone oestradiol, interdite en Europe.Mercredi, à Bruxelles, on évoquait “l’engagement sur la constitution d’un groupe de travail sur le renforcement des contrôles à l’import”.”Frein d’urgence”Pour répondre aux inquiétudes de Paris, Bruxelles a aussi introduit mercredi une “clause de sauvegarde” renforcée concernant les produits sensibles, sorte de “frein d’urgence” en cas d’augmentation soudaine des importations ou baisse des prix.”S’il existe “un préjudice sérieux ou un risque pour l’Union européenne, l’Union, à la suite d’une enquête, peut décider” de limiter ces importations, explique un haut fonctionnaire.S’y ajoute un “engagement politique” de suivi “très serré” de ces marchés, avec rapports semestriels. La Commission s’engage aussi à lancer ces enquêtes “sans délai” et à des mesures provisoires dans les 21 jours, et à le faire dès que sont constatés des mouvements de prix ou de volumes de plus de 10%, une mesure inédite, souligne-t-on à Bruxelles.Enfin, “si jamais dans la situation très improbable où les importations du Mercosur causerait des dommages aux systèmes agricoles, nous avons pris l’engagement d’augmenter les fonds disponibles pour une compensation des agriculteurs dans le cadre de la PAC”, ajoute-t-on.

Venezuela: une frappe américaine tue 11 “narcoterroristes” sur un bateau, affirme Trump

L’armée américaine a frappé un “bateau transportant de la drogue”, tuant 11 “narcoterroristes”, a affirmé mardi le président Donald Trump dont le pays a effectué un déploiement militaire en mer des Caraïbes dénoncé par le Venezuela.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a précisé sur X que l’opération avait été effectuée “dans le sud des Caraïbes” et visé un navire “qui avait quitté le Venezuela”.Washington a déployé sept bâtiments de guerre dans les Caraïbes alors que Donald Trump accuse son homologue vénézuélien Nicolas Maduro de diriger un réseau de trafic de drogue.”Sur mes ordres, les forces militaires américaines ont mené un bombardement cinétique contre des narcoterroristes clairement identifiés du Tren de Aragua”, a affirmé Donald Trump sur son réseau Truth Social, en référence à un important cartel originaire du Venezuela.La frappe a eu lieu alors que le bateau se trouvait “dans les eaux internationales, transportant des stupéfiants, à destination des Etats-Unis”, a-t-il ajouté. “La frappe a tué 11 terroristes.”- “Beaucoup de drogue” -Le président américain a accompagné son message d’une vidéo montrant une petite embarcation touchée par une forte explosion. L’AFP n’était pas en mesure dans l’immédiat de vérifier l’identité des personnes à bord du bateau.Le Tren de Aragua est une organisation criminelle vénézuélienne implantée dans plusieurs pays et classée comme organisation terroriste par Donald Trump.Sept bâtiments américains, dont trois navires amphibies d’assaut, sont présents dans les Caraïbes, et un autre dans le Pacifique, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, a précisé une responsable militaire américaine.Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a estimé mardi soir que ce déploiement américain était en réalité destiné “à intimider les gens et à tenter de renverser des gouvernements”. La dirigeante de l’opposition vénézuélienne María Corina Machado, qui vit dans la clandestinité, a estimé pour sa part qu’il “ne rest(ait) peu de temps avant que le Venezuela soit libre”, sans toutefois faire explicitement référence à la frappe américaine.”Chaque jour qui passe renforce l’étau que les démocrates occidentaux ont imposé au cartel narco-terroriste qui continue d’occuper” le siège du gouvernement vénézuélien, a-t-elle averti dans une vidéo, retransmise dans un meeting d’opposition au Panama.- “Lutte armée” -A Miami, Marco Rubio a fait part à des journalistes de la détermination de Donald Trump à utiliser “toute la puissance” des Etats-Unis pour “éradiquer” les cartels de la drogue.”Le temps où l’on pouvait agir en toute impunité et se contenter de détruire un appareil ou de saisir un peu de drogue sur un bateau est révolu”, a insisté ce fervent détracteur de Nicolas Maduro, et plus généralement des dirigeants de gauche d’Amérique latine.Le secrétaire d’Etat s’est toutefois abstenu de menacer le président vénézuélien, dont Washington a mis la tête à prix, de nouvelles mesures le visant directement. Interrogé par les journalistes sur une éventuelle opération contre Nicolas Maduro sur le sol vénézuélien, Marco Rubio s’est contenté de répondre: “Il s’agit d’une opération de lutte contre le trafic de drogue”.Côté vénézuélien, le ministre de la Communication et de l’Information s’en est pris à la vidéo diffusée par Donald Trump, créée selon lui de toutes pièces.”Rubio continue de mentir à son président (…) il lui donne maintenant comme +preuve+ une vidéo générée par l’IA (intelligence artificielle, ndlr)”, a lancé Freddy Ñañez sur son compte Telegram.Lundi, Nicolas Maduro a dénoncé la “menace” de “huit navires” et d’un sous-marin américains qui “visent le Venezuela” et invoqué le risque d’un débarquement américain et d’un “changement de régime”. Le Venezuela est prêt à la “lutte armée pour la défense du territoire national”, a-t-il assuré, bien que les Etats-Unis n’aient jamais menacé ouvertement d’envahir son pays.De son côté, la République dominicaine a déclaré mardi “organisation terroriste” le cartel de los Soles, le réseau de narcotrafic dirigé, selon les États-Unis, par le président vénézuélien Nicolás Maduro.Le gouvernement Trump présente la lutte contre le trafic de drogue comme l’un de ses grands chevaux de bataille, accusant le pouvoir vénézuélien de diriger un grand réseau. Récemment, les autorités américaines ont même porté à 50 millions de dollars la prime pour tout élément permettant d’aboutir à l’arrestation de Nicolas Maduro.

Venezuela: une frappe américaine tue 11 “narcoterroristes” sur un bateau, affirme Trump

L’armée américaine a frappé un “bateau transportant de la drogue”, tuant 11 “narcoterroristes”, a affirmé mardi le président Donald Trump dont le pays a effectué un déploiement militaire en mer des Caraïbes dénoncé par le Venezuela.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a précisé sur X que l’opération avait été effectuée “dans le sud des Caraïbes” et visé un navire “qui avait quitté le Venezuela”.Washington a déployé sept bâtiments de guerre dans les Caraïbes alors que Donald Trump accuse son homologue vénézuélien Nicolas Maduro de diriger un réseau de trafic de drogue.”Sur mes ordres, les forces militaires américaines ont mené un bombardement cinétique contre des narcoterroristes clairement identifiés du Tren de Aragua”, a affirmé Donald Trump sur son réseau Truth Social, en référence à un important cartel originaire du Venezuela.La frappe a eu lieu alors que le bateau se trouvait “dans les eaux internationales, transportant des stupéfiants, à destination des Etats-Unis”, a-t-il ajouté. “La frappe a tué 11 terroristes.”- “Beaucoup de drogue” -Le président américain a accompagné son message d’une vidéo montrant une petite embarcation touchée par une forte explosion. L’AFP n’était pas en mesure dans l’immédiat de vérifier l’identité des personnes à bord du bateau.Le Tren de Aragua est une organisation criminelle vénézuélienne implantée dans plusieurs pays et classée comme organisation terroriste par Donald Trump.Sept bâtiments américains, dont trois navires amphibies d’assaut, sont présents dans les Caraïbes, et un autre dans le Pacifique, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, a précisé une responsable militaire américaine.Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a estimé mardi soir que ce déploiement américain était en réalité destiné “à intimider les gens et à tenter de renverser des gouvernements”. La dirigeante de l’opposition vénézuélienne María Corina Machado, qui vit dans la clandestinité, a estimé pour sa part qu’il “ne rest(ait) peu de temps avant que le Venezuela soit libre”, sans toutefois faire explicitement référence à la frappe américaine.”Chaque jour qui passe renforce l’étau que les démocrates occidentaux ont imposé au cartel narco-terroriste qui continue d’occuper” le siège du gouvernement vénézuélien, a-t-elle averti dans une vidéo, retransmise dans un meeting d’opposition au Panama.- “Lutte armée” -A Miami, Marco Rubio a fait part à des journalistes de la détermination de Donald Trump à utiliser “toute la puissance” des Etats-Unis pour “éradiquer” les cartels de la drogue.”Le temps où l’on pouvait agir en toute impunité et se contenter de détruire un appareil ou de saisir un peu de drogue sur un bateau est révolu”, a insisté ce fervent détracteur de Nicolas Maduro, et plus généralement des dirigeants de gauche d’Amérique latine.Le secrétaire d’Etat s’est toutefois abstenu de menacer le président vénézuélien, dont Washington a mis la tête à prix, de nouvelles mesures le visant directement. Interrogé par les journalistes sur une éventuelle opération contre Nicolas Maduro sur le sol vénézuélien, Marco Rubio s’est contenté de répondre: “Il s’agit d’une opération de lutte contre le trafic de drogue”.Côté vénézuélien, le ministre de la Communication et de l’Information s’en est pris à la vidéo diffusée par Donald Trump, créée selon lui de toutes pièces.”Rubio continue de mentir à son président (…) il lui donne maintenant comme +preuve+ une vidéo générée par l’IA (intelligence artificielle, ndlr)”, a lancé Freddy Ñañez sur son compte Telegram.Lundi, Nicolas Maduro a dénoncé la “menace” de “huit navires” et d’un sous-marin américains qui “visent le Venezuela” et invoqué le risque d’un débarquement américain et d’un “changement de régime”. Le Venezuela est prêt à la “lutte armée pour la défense du territoire national”, a-t-il assuré, bien que les Etats-Unis n’aient jamais menacé ouvertement d’envahir son pays.De son côté, la République dominicaine a déclaré mardi “organisation terroriste” le cartel de los Soles, le réseau de narcotrafic dirigé, selon les États-Unis, par le président vénézuélien Nicolás Maduro.Le gouvernement Trump présente la lutte contre le trafic de drogue comme l’un de ses grands chevaux de bataille, accusant le pouvoir vénézuélien de diriger un grand réseau. Récemment, les autorités américaines ont même porté à 50 millions de dollars la prime pour tout élément permettant d’aboutir à l’arrestation de Nicolas Maduro.

Les rumeurs sur la santé de Trump persistent malgré les démentis

Images manipulées, photos sorties de leur contexte… Des rumeurs selon lesquelles Donald Trump serait gravement malade, voire mort, ont circulé ces derniers jours sur les réseaux en ligne, malgré un démenti public mardi du président américain lui même.Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, Donald Trump, 79 ans, a qualifié de “fake news” les rumeurs sur sa santé apparues après une inhabituelle semaine de diète médiatique.Depuis vendredi, environ 104.000 mentions du hashtag “Trump dead” (Trump est mort) ont été relevées sur la plateforme X, générant un total de 35,3 millions de vues, selon une analyse effectuée par NewsGuard, un organisme de lutte contre la désinformation.Certains internautes ont publié des cartes censées montrer des routes fermées près du Centre médical militaire national Walter Reed, près de Washington, comme preuve que Trump était traité pour une maladie grave dans l’établissement.Mais aucune information crédible sur des fermetures de routes autour du centre médical n’a été signalée.D’autres internautes ont partagé une image d’une ambulance garée devant la Maison Blanche, affirmant qu’elle avait été prise le mois dernier et citée comme preuve. En réalité, il s’agissait d’une vieille photo publiée par un journaliste sur X en avril 2023, alors que le prédécesseur de Trump, Joe Biden, était encore en fonction, selon NewsGuard.Certains, affirmant que Trump était mort, ont partagé une image du drapeau de la Maison Blanche en berne, un geste traditionnel utilisé pour honorer la mort d’un responsable de premier plan. En vérité, Trump avait ordonné la semaine dernière la mise en berne des drapeaux à la Maison Blanche, dans les postes militaires et les stations navales du pays, pour honorer les victimes d’une fusillade dans une école à Minneapolis.D’autres ont également posté une image agrandie du visage de Trump, affirmant qu’elle montrait une ligne profonde au-dessus de son oeil suggérant un AVC récent. Mais NewsGuard a découvert que l’image originale était floue et ne montrait aucun signe de ligne au-dessus de l’oeil de Trump. L’image avait été numériquement retouchée avec un outil d’intelligence artificielle.La désinformation – qui semble provenir de comptes anti-Trump sur X, Bluesky et Instagram – a persisté même après que Trump a déclaré sur sur son réseau Truth Social ce week-end : “JE NE ME SUIS JAMAIS SENTI AUSSI BIEN DE MA VIE”. Ces fausses informations ont continué à se propager après la conférence de presse de Trump mardi, où il a publiquement rejeté les rumeurs sur sa santé.La santé des présidents américains a toujours été surveillée de près. Durant la dernière campagne présidentielle, Donald Trump, le plus âgé des hommes jamais élus président des Etats-Unis, a allégué que les démocrates avaient dissimulé le déclin mental et physique de Biden, qui avait 82 ans lorsqu’il a quitté ses fonctions en janvier.

Le secteur technologique américain porte Wall Street à l’ouverture

La Bourse de New York évoluait globalement en hausse mercredi, entraînée par Google et Apple, deux poids lourds du secteur technologique américain, qui profitaient d’une décision de justice, reléguant au second plan les inquiétudes commerciales.Vers 13H50 GMT, l’indice Nasdaq – à forte coloration technologique – prenait 0,91% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,35%. Le Dow Jones évoluait pour sa part dans le rouge (-0,26%).”Le marché se défend bien aujourd’hui” après avoir été “mis à l’épreuve la veille”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.En cause, selon l’analyste: “de bonnes nouvelles concernant Alphabet”, maison mère de Google.L’entreprise a échappé mardi à l’obligation de se séparer de son navigateur Chrome, réclamée par le gouvernement américain mais rejetée par un juge de Washington.C’est une victoire judiciaire pour Google qui avait été reconnu coupable un an plus tôt d’avoir maintenu illégalement son monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords avec les constructeurs de smartphones comme Apple ou Samsung.Vers 13H45, le cours d’Alphabet bondissait de 8,14% à 228,54 dollars.Apple prenait, lui, 2,22% à 234,82 dollars, profitant du jugement du tribunal, qui a estimé qu’une interdiction des accords entre Google et les fabricants de téléphone n’était pas souhaitable.”Ces gains, ainsi que ceux enregistrés par d’autres actions à très forte capitalisation, sont à l’origine de la hausse” générale du marché mercredi, observe Patrick O’Hare, de Briefing.com, dans une note.”La question est de savoir s’il s’agira d’un mouvement isolé qui favorisera uniquement les actions à très forte capitalisation, ou si l’ensemble du marché suivra le mouvement”, se questionne l’analyste.En parallèle, les investisseurs sont “confrontés à davantage d’incertitudes concernant les droits de douane (…), mais le marché ne s’effondre pas pour autant”, note M. Sarhan.Vendredi, une cour d’appel fédérale américaine avait estimé qu’une grande partie des droits de douane imposés par Donald Trump étaient illégaux, une information que Wall Street a peiné à digérer la veille. Le président américain a fait savoir qu’il allait saisir la Cour suprême des Etats-Unis pour trancher le litige en dernière instance.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans s’établissait à 4,26% vers 13H45 GMT, stable par rapport à la clôture mardi.La veille, il avait dépassé 4,30% avant de redescendre, mû par les inquiétudes sur le plan commercial. Côté indicateurs, le marché patiente avant la publication du rapport JOLTS du ministère américain du Travail à 14H00 GMT et celle du “Livre beige” de la banque centrale américaine (Fed) à 18H00 GMT, une enquête régulièrement menée en consultant des acteurs économiques et experts.Les investisseurs attendent d’autres rapports sur l’emploi au cours de la semaine, dont le plus important sera publié vendredi – avec notamment, le taux de chômage aux Etats-Unis pour le mois d’août.”Le rapport sur l’emploi aura certainement une incidence sur les décisions futures de la Fed” concernant ses taux, avance M Sarhan.”Si les chiffres de l’emploi s’avèrent vraiment solides, cela pourrait remettre en question” la trajectoire monétaire de l’institution, ajoute-t-il.Au tableau des valeurs, la chaîne américaine de grands magasins Macy’s était catapultée (+21,20% à 16,35 dollars) après des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu. Le groupe a également relevé ses prévisions annuelles.Autre chaîne de magasins, Dollar Tree, spécialisée dans les articles à bas prix chutait (-7,81% à 102,65 dollars), plombée par des prévisions pour le troisième trimestre jugées décevantes par la place américaine.

Le Guyana, petit pays pétrolier pris en étau entre Venezuela et Etats-Unis

Le Guyana, qui attend jeudi les résultats de ses élections présidentielle et législatives, est un récent allié des Etats-Unis face au Venezuela, qui convoite les deux tiers de son territoire et ses riches réserves pétrolières.Le Guyana a confié à la compagnie américaine Exxon l’essentiel de l’exploitation de ses ressources pétrolières, notamment dans l’Essequibo, région revendiquée par Caracas.Essequibo et pétrole ont été omniprésents dans la campagne des élections générales qui se sont tenues lundi.- Le différend de l’Essequibo”Essequibo is Guyana’s” ou “Essequibo ah we own” (L’Essequibo appartient au Guyana, en Anglais ou en Créole) s’affiche un peu partout dans le pays sur des panneaux depuis plus d’un an. Les candidats à la présidentielle ont presque tous embrassé le sujet, à commencer par le président sortant Irfaan Ali qui en a fait un axe majeur de campagne, adoptant une position ferme face à Caracas.Le Venezuela a relancé ses prétentions sur le territoire en 2019, faisant notamment élire un gouverneur pour la région sur laquelle Caracas n’a pas de pouvoir, ou organisant un référendum au Venezuela sur le sujet.    Le Guyana estime que le tracé de sa frontière, datant de l’époque coloniale anglaise, a été entériné en 1899 et demande à la Cour internationale de justice (CIJ) de le ratifier. Le Venezuela, qui ne reconnait pas la compétence de la CIJ, assure que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de la colonisation espagnole.Nouveau gage du rapprochement avec Washington, M. Ali soutient le récent déploiement de navires américains dans les Caraïbes. Un tir sur un bateau parti du Venezuela a tué 11 “narcoterroristes”, a affirmé mardi Donald Trump, qui accuse Caracas de diriger un vaste réseau de trafic de drogue.- Alliance Washington-Georgetown: realpolitikDimanche, le Guyana a déclaré avoir essuyé des “coups de feu provenant de la rive vénézuélienne”. Un “fake” selon Caracas. Ce genre d’annonces sont récurrentes mais entretiennent une tension permanente entre les deux pays qui ont promis de ne pas recourir à la force lors d’une rencontre exceptionnelle entre M. Ali et le président Nicolas Maduro à Saint-Vincent-et-les-Grenadines en décembre 2023.Si le président Ali a assuré lundi que les forces guyaniennes étaient “en alerte et prêtes”, le Guyana et ses quelque 850.000 habitants ne pèse pas lourd face à l’armée de son voisin de 30 millions d’habitants.Les Etats-Unis, qui tentent d’évincer Maduro du pouvoir depuis des années, ont réaffirmé à maintes reprises leur soutien au Guyana. Le secrétaire d’Etat Américain Marco Rubio a affirmé en mars à Georgetown : “S’ils (les Vénézuéliens) devaient attaquer le Guyana ou attaquer (le groupe pétrolier américain) ExxonMobil (…) Pour eux, cela se terminerait mal”.Un rapprochement récent pour le Guyana, longtemps orienté à gauche.- Le pétrole, nerf de la guerreL’Essequibo “a toujours fait partie du Guyana. Le Venezuela (le réclame) à cause du pétrole”, affirme à Georgetown Ocendy Knights, 33 ans, persuadée que Caracas a relancé ses prétentions après la découverte de pétrole offshore dans la région.Le pétrole est au cœur du problème. Non seulement l’or noir pèse lourd dans les relations américaines avec le Venezuela (embargo pétrolier avec des licences d’exploitation pour Chevron), mais beaucoup estiment que Washington profite de la peur guyanienne du Venezuela pour dicter ses conditions. Chris Ram, militant de la société civile, estime que l’Etat guyanien a donné des contrats pétroliers trop favorables à ExxonMobil, parce qu’il “il y a des enjeux plus larges. Le gouvernement traite Exxon avec des gants de velours”. “D’une certaine manière, le Guyana est pragmatique. Nous ne pouvons pas égaler le Venezuela, Maduro et son armée. Nous avons besoin des Américains”, souligne-t-il. Elias Ferrer, spécialiste du pétrole fondateur de Orinoco Research, soupçonne lui aussi Georgetown d’avoir accepté des revenus moindres de l’exploitation en pensant à une éventuelle aide américaine. Il souligne aussi que si les réserves par habitant “sont les plus grandes du monde”, elles “restent” moindres que “celles des grands producteurs”: le pays “ne pèse pas beaucoup” sur le marché.Le président Maduro accuse d’ailleurs régulièrement Irfaan Ali d’être une “marionnette dans les mains d’ExxonMobil”.

Le Guyana, petit pays pétrolier pris en étau entre Venezuela et Etats-Unis

Le Guyana, qui attend jeudi les résultats de ses élections présidentielle et législatives, est un récent allié des Etats-Unis face au Venezuela, qui convoite les deux tiers de son territoire et ses riches réserves pétrolières.Le Guyana a confié à la compagnie américaine Exxon l’essentiel de l’exploitation de ses ressources pétrolières, notamment dans l’Essequibo, région revendiquée par Caracas.Essequibo et pétrole ont été omniprésents dans la campagne des élections générales qui se sont tenues lundi.- Le différend de l’Essequibo”Essequibo is Guyana’s” ou “Essequibo ah we own” (L’Essequibo appartient au Guyana, en Anglais ou en Créole) s’affiche un peu partout dans le pays sur des panneaux depuis plus d’un an. Les candidats à la présidentielle ont presque tous embrassé le sujet, à commencer par le président sortant Irfaan Ali qui en a fait un axe majeur de campagne, adoptant une position ferme face à Caracas.Le Venezuela a relancé ses prétentions sur le territoire en 2019, faisant notamment élire un gouverneur pour la région sur laquelle Caracas n’a pas de pouvoir, ou organisant un référendum au Venezuela sur le sujet.    Le Guyana estime que le tracé de sa frontière, datant de l’époque coloniale anglaise, a été entériné en 1899 et demande à la Cour internationale de justice (CIJ) de le ratifier. Le Venezuela, qui ne reconnait pas la compétence de la CIJ, assure que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de la colonisation espagnole.Nouveau gage du rapprochement avec Washington, M. Ali soutient le récent déploiement de navires américains dans les Caraïbes. Un tir sur un bateau parti du Venezuela a tué 11 “narcoterroristes”, a affirmé mardi Donald Trump, qui accuse Caracas de diriger un vaste réseau de trafic de drogue.- Alliance Washington-Georgetown: realpolitikDimanche, le Guyana a déclaré avoir essuyé des “coups de feu provenant de la rive vénézuélienne”. Un “fake” selon Caracas. Ce genre d’annonces sont récurrentes mais entretiennent une tension permanente entre les deux pays qui ont promis de ne pas recourir à la force lors d’une rencontre exceptionnelle entre M. Ali et le président Nicolas Maduro à Saint-Vincent-et-les-Grenadines en décembre 2023.Si le président Ali a assuré lundi que les forces guyaniennes étaient “en alerte et prêtes”, le Guyana et ses quelque 850.000 habitants ne pèse pas lourd face à l’armée de son voisin de 30 millions d’habitants.Les Etats-Unis, qui tentent d’évincer Maduro du pouvoir depuis des années, ont réaffirmé à maintes reprises leur soutien au Guyana. Le secrétaire d’Etat Américain Marco Rubio a affirmé en mars à Georgetown : “S’ils (les Vénézuéliens) devaient attaquer le Guyana ou attaquer (le groupe pétrolier américain) ExxonMobil (…) Pour eux, cela se terminerait mal”.Un rapprochement récent pour le Guyana, longtemps orienté à gauche.- Le pétrole, nerf de la guerreL’Essequibo “a toujours fait partie du Guyana. Le Venezuela (le réclame) à cause du pétrole”, affirme à Georgetown Ocendy Knights, 33 ans, persuadée que Caracas a relancé ses prétentions après la découverte de pétrole offshore dans la région.Le pétrole est au cœur du problème. Non seulement l’or noir pèse lourd dans les relations américaines avec le Venezuela (embargo pétrolier avec des licences d’exploitation pour Chevron), mais beaucoup estiment que Washington profite de la peur guyanienne du Venezuela pour dicter ses conditions. Chris Ram, militant de la société civile, estime que l’Etat guyanien a donné des contrats pétroliers trop favorables à ExxonMobil, parce qu’il “il y a des enjeux plus larges. Le gouvernement traite Exxon avec des gants de velours”. “D’une certaine manière, le Guyana est pragmatique. Nous ne pouvons pas égaler le Venezuela, Maduro et son armée. Nous avons besoin des Américains”, souligne-t-il. Elias Ferrer, spécialiste du pétrole fondateur de Orinoco Research, soupçonne lui aussi Georgetown d’avoir accepté des revenus moindres de l’exploitation en pensant à une éventuelle aide américaine. Il souligne aussi que si les réserves par habitant “sont les plus grandes du monde”, elles “restent” moindres que “celles des grands producteurs”: le pays “ne pèse pas beaucoup” sur le marché.Le président Maduro accuse d’ailleurs régulièrement Irfaan Ali d’être une “marionnette dans les mains d’ExxonMobil”.