Haydarpasa, l’adieu aux rails d’une gare mythique d’Istanbul

Pendant près de quarante ans, Senay Kartal a travaillé à Haydarpasa, l’une des plus anciennes gares de Turquie située sur la rive asiatique du Bosphore, dans le grondement des locomotives et l’agitation des passagers.Les voyageurs d’Anatolie arpentaient ses escaliers de marbre, valises en main, s’émerveillant devant ce monument grandiose immortalisé dans de nombreux films et d’où le Taurus Express, prolongement de l’Orient-Express, quittait autrefois Istanbul à destination de Damas et Bagdad.Mais depuis 2013, ses voies sont silencieuses et le ministère turc de la Culture l’a reprise pour la transformer en centre d’art. Pour Senay Kartal, désormais retraitée de 61 ans, le bâtiment néoclassique inauguré en 1908, posé au bord de l’eau, doit rester une gare. “Les gens venant d’Anatolie pouvaient passer la nuit dans les salles d’attente, pas besoin d’hôtel”, se souvient-elle. “C’était un lieu magnifique, plein de mouvement et d’énergie. Cette beauté a disparu”, regrette-t-elle en évoquant l’imposante bâtisse qui a survécu à l’effondrement de l’Empire ottoman, à la Première Guerre mondiale, à des coups d’État et à un incendie qui l’a dévastée en partie fin 2010.- Migrations d’Anatolie -La gare, d’où des Arméniens ont été déportés en 1915, a ensuite vu “affluer les migrants de la Turquie rurale vers Istanbul”, rappelle Ayça Yüksel, sociologue et spécialiste de l’histoire de Haydarpasa.”Elle occupe une place particulière dans la mémoire de ceux qui ont vécu cette migration. Nous les retrouvons dans la littérature, l’art et le cinéma”, souligne-t-elle.Toujours debout, sa façade presque intacte après de longues années de travaux, il ne lui manque que les trains pour lui redonner vie.En 2013, la gare a fermé, d’abord pour être restaurée; puis des fouilles, qui se poursuivent, ont révélé des éléments datant du Ve siècle avant JC.En 2024, la gare a été placée sous le contrôle du ministère de la Culture et la première phase d’un futur Centre culturel et artistique doit être achevée d’ici 2026.Le projet implique de vider le bâtiment, dont une partie du complexe abrite les logements du personnel ferroviaire, sommé de quitter le lieux.”Ce n’est pas seulement un bâtiment, c’est tout pour nous”, objecte Hasan Bektas, conducteur de train et membre de la Plateforme Haydarpasa, collectif d’universitaires, d’urbanistes et d’employés opposés au projet.Pour M. Bektas, l’emplacement, face au Bosphore, aiguise l’appétit des investisseurs.”Leur objectif est toujours le même: faire du profit sur chaque bel endroit. Le dévaloriser puis l’exploiter”, s’emporte-t-il, affirmant que “l’intérêt public n’a jamais été pris en compte”.- “Icône mondiale” -En octobre 2024, le ministre de la Culture Nuri Ersoy s’était pourtant engagé à maintenir la gare en activité. “Il y aura des trains à Haydarpasa et à Sirkeci (son pendant sur la rive européenne), un centre culturel et un jardin public. Mais ni centre commercial ni hôtel”, avait-il promis.Au début des années 2000, des projets audacieux avaient été évoqués: sept gratte-ciel, un “World Trade Center”, un stade olympique… “Personne ne s’est jamais battu pour la conserver dans sa forme originale”, peste Hasan Bektas, pour qui Haydarpasa est pourtant une “icône mondialement connue”.Tous les dimanches depuis 2012, des manifestants se rassemblent près du bâtiment en scandant “Haydarpasa est une gare et doit le rester”.Nehir Güner n’était qu’une enfant quand la gare a fermé mais l’étudiante de 22 ans, qui la contemple depuis le ferry qui l’amène à l’université, a fini par rejoindre les manifestants. “Il est évident que ce projet de centre d’art, c’est juste pour le spectacle, (…) sans objectif derrière”, accuse-t-elle.Pour l’architecte Gül Koksal, Haydarpasa était bien plus qu’une gare, avec ses logements, ses ateliers de réparation et son port. “C’est un joyau, mais il n’a de sens que s’il est préservé et maintenu en vie avec tout ce qui le compose”, appuie-t-elle.

Haydarpasa, l’adieu aux rails d’une gare mythique d’Istanbul

Pendant près de quarante ans, Senay Kartal a travaillé à Haydarpasa, l’une des plus anciennes gares de Turquie située sur la rive asiatique du Bosphore, dans le grondement des locomotives et l’agitation des passagers.Les voyageurs d’Anatolie arpentaient ses escaliers de marbre, valises en main, s’émerveillant devant ce monument grandiose immortalisé dans de nombreux films et d’où le Taurus Express, prolongement de l’Orient-Express, quittait autrefois Istanbul à destination de Damas et Bagdad.Mais depuis 2013, ses voies sont silencieuses et le ministère turc de la Culture l’a reprise pour la transformer en centre d’art. Pour Senay Kartal, désormais retraitée de 61 ans, le bâtiment néoclassique inauguré en 1908, posé au bord de l’eau, doit rester une gare. “Les gens venant d’Anatolie pouvaient passer la nuit dans les salles d’attente, pas besoin d’hôtel”, se souvient-elle. “C’était un lieu magnifique, plein de mouvement et d’énergie. Cette beauté a disparu”, regrette-t-elle en évoquant l’imposante bâtisse qui a survécu à l’effondrement de l’Empire ottoman, à la Première Guerre mondiale, à des coups d’État et à un incendie qui l’a dévastée en partie fin 2010.- Migrations d’Anatolie -La gare, d’où des Arméniens ont été déportés en 1915, a ensuite vu “affluer les migrants de la Turquie rurale vers Istanbul”, rappelle Ayça Yüksel, sociologue et spécialiste de l’histoire de Haydarpasa.”Elle occupe une place particulière dans la mémoire de ceux qui ont vécu cette migration. Nous les retrouvons dans la littérature, l’art et le cinéma”, souligne-t-elle.Toujours debout, sa façade presque intacte après de longues années de travaux, il ne lui manque que les trains pour lui redonner vie.En 2013, la gare a fermé, d’abord pour être restaurée; puis des fouilles, qui se poursuivent, ont révélé des éléments datant du Ve siècle avant JC.En 2024, la gare a été placée sous le contrôle du ministère de la Culture et la première phase d’un futur Centre culturel et artistique doit être achevée d’ici 2026.Le projet implique de vider le bâtiment, dont une partie du complexe abrite les logements du personnel ferroviaire, sommé de quitter le lieux.”Ce n’est pas seulement un bâtiment, c’est tout pour nous”, objecte Hasan Bektas, conducteur de train et membre de la Plateforme Haydarpasa, collectif d’universitaires, d’urbanistes et d’employés opposés au projet.Pour M. Bektas, l’emplacement, face au Bosphore, aiguise l’appétit des investisseurs.”Leur objectif est toujours le même: faire du profit sur chaque bel endroit. Le dévaloriser puis l’exploiter”, s’emporte-t-il, affirmant que “l’intérêt public n’a jamais été pris en compte”.- “Icône mondiale” -En octobre 2024, le ministre de la Culture Nuri Ersoy s’était pourtant engagé à maintenir la gare en activité. “Il y aura des trains à Haydarpasa et à Sirkeci (son pendant sur la rive européenne), un centre culturel et un jardin public. Mais ni centre commercial ni hôtel”, avait-il promis.Au début des années 2000, des projets audacieux avaient été évoqués: sept gratte-ciel, un “World Trade Center”, un stade olympique… “Personne ne s’est jamais battu pour la conserver dans sa forme originale”, peste Hasan Bektas, pour qui Haydarpasa est pourtant une “icône mondialement connue”.Tous les dimanches depuis 2012, des manifestants se rassemblent près du bâtiment en scandant “Haydarpasa est une gare et doit le rester”.Nehir Güner n’était qu’une enfant quand la gare a fermé mais l’étudiante de 22 ans, qui la contemple depuis le ferry qui l’amène à l’université, a fini par rejoindre les manifestants. “Il est évident que ce projet de centre d’art, c’est juste pour le spectacle, (…) sans objectif derrière”, accuse-t-elle.Pour l’architecte Gül Koksal, Haydarpasa était bien plus qu’une gare, avec ses logements, ses ateliers de réparation et son port. “C’est un joyau, mais il n’a de sens que s’il est préservé et maintenu en vie avec tout ce qui le compose”, appuie-t-elle.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Electricité: EDF signe un 1er gros contrat pour des centres de données en France

EDF a annoncé jeudi la signature d’un contrat d’approvisionnement d’électricité nucléaire avec l’opérateur de centre de données français Data4, le premier du genre en France qui a fait de son électricité nucléaire, disponible et bas carbone, un atout clé pour attirer les entreprises de ce secteur.Ce contrat d’allocation de production nucléaire (CAPN) “consiste à allouer à Data4 une quote-part de la puissance du parc nucléaire en exploitation d’EDF de 40 MW, pour une durée de 12 ans” à partir de 2026, précise dans un communiqué EDF. Ce partenariat “assure à Data4 une stabilité et une prévisibilité de ses coûts énergétiques sur le long terme, éléments essentiels dans un marché de l’énergie en constante évolution”, souligne le groupe dont le parc de réacteurs totalise une puissance d’environ 60.000 MW.”Associé à des contrats d’achat d’électricité portant sur les énergies renouvelables, il nous garantit un accès fiable, résilient et continu à une énergie bas carbone pour un coût maîtrisé sur le long terme, un avantage considérable pour nos clients et pour le développement de nos infrastructures”, a commenté François Stérin, directeur des opérations de Data4.Dans le cadre d’une nouvelle politique commerciale, EDF s’active pour nouer des contrats avec les grands industriels les plus énergivores dits “électro-intensifs” mais aussi avec les opérateurs de centres de données, qui nécessitent des quantités colossales d’électricité, avec l’essor de l’intelligence artificielle.Cette politique commerciale doit succéder au système régulé dit Arenh, imposé par la Commission européenne à EDF. Très favorable aux industriels, il leur accordait un prix bradé de 42 euros le MWh d’électricité nucléaire pour une partie de leurs approvisionnements.Mais ce système arrivant à expiration fin 2025, EDF entend le remplacer par des partenariats de moyen et long terme qui offrent des prix stables, reflétant les coûts de production et non les fluctuations du marché, mais plus élevés en moyenne que l’ancien tarif “Arenh”. Parmi ces contrats, les CAPN, réservés aux plus grands clients.Ces contrats permettent à EDF de sécuriser ses recettes commerciales tout en répondant aux objectifs de l’Elysée de maintenir la compétitivité des industriels et d’attirer les centres de données en France, soucieux d’accéder à une électricité abondante, et, bas carbone, pour réduire leur émissions de gaz à effet de serre.A ce jour, sur les contrats de long terme, EDF a signé 15 lettres d’intention pour des CAPN, dont 4 contrats fermes incluant celui signé avec le cimentier Lafarge France mercredi et celui avec Data4.

Rêves d’amour brisés d’un migrant vénézuélien emprisonné au Salvador

Andry Hernandez a quitté son Venezuela natal pour rejoindre son compagnon aux Etats-Unis. Mais expulsé au nom des lois anti-migrants américaines, il s’est retrouvé dans une prison de haute sécurité du Salvador où il dit avoir subi de multiples sévices.Après quatre mois d’enfermement au Centre de confinement du terrorisme (Cecot), construit par le président Nayib Bukele pour enfermer les plus dangeureux membres de cartels, il a été libéré avec ses 251 concitoyens. Il est aujourd’hui revenu au point de départ, dans son village, seul.Il avait prévu de rejoindre Paul Diaz, psychologue américain d’origine portoricaine de 49 ans, rencontré en ligne il y a deux ans.Ils projetaient de fonder ensemble une association pour aider les enfants atteints du VIH et du cancer. Le maquilleur-coiffeur espérait une vie meilleure, et se libérer de l’homophobie au Venezuela. Il rêvait aussi de travailler à Hollywood ou dans des concours de beauté.Il assure ne pas avoir renoncé à ses rêves, ni à une vie avec Paul, même s’il n’est plus sûr de leur avenir. Ni du sien.En 2024, comme 300.000 autres Vénézuéliens, il s’était lancé à travers la dangereuse jungle du Darien, entre Colombie et le Darien.Il a traversé l’Amérique centrale, puis la frontière entre Mexique et Etats-Unis, avant d’être arrêté et expulsé vers le Mexique.Il prend alors la voie légale via l’application CPB One, qui permettait aux migrants illégaux –et notamment aux Vénézuéliens– de demander asile aux États-Unis. On lui assigne rendez-vous le 29 août 2024. “J’ai réussi”, se souvient-il avoir pensé en traversant à nouveau la frontière et voyant le drapeau américain.Mais les services de sécurité l’assimilent au gang vénézuélien du Tren de Aragua, classé organisation “terroriste” par Washington, en raison de deux couronnes tatouées sur ses poignets.Il a beau expliquer qu’il n’a jamais été condamné, ni même accusé, et que les couronnes représentent les Rois Mages, rien n’y fait. Il est envoyé dans un centre de détention à Otay Mesa, en Californie, accompagné d’une centaine d’autres personnes, toutes tatouées.”Ce jour-là, j’ai pensé à mes parents, à Paul, à tout ce que j’avais risqué pour ne rien obtenir”, dit-il. Dehors, Paul engage un avocat pour tenter de faire libérer Andry. “Par amour, il s’est sacrifié. Il me disait: +je veux être avec toi, travailler à tes côtés”.- “Petit morceau d’enfer” -Comparé au Cecot, Otay Mesa était “un hôtel de luxe” bien qu’il ne soit pas exempt d’épisodes d’homophobie et d’un cas de harcèlement, raconte-t-il. Mais arrivé au Cecot, suivent quatre mois de coups, d’insultes et de viols. “Je ne suis pas un criminel!”, se souvient-il avoir imploré en vain les gardiens. Ce n’est que le début d’un long calvaire dans ce “petit morceau d’enfer”.Il raconte qu’un jour, accablé par la chaleur, il s’est accroupi pour s’asperger d’eau. “Que fais-tu à te laver en cachette ? Ce n’est pas permis, tu es puni”, lui crie un des gardiens. On l’emmène à l’isolement, dans une cellule de 9 m2, sans lumière ni ventilation, baptisée +l’île+.”Ils m’ont dit +agenouille-toi !+”, se remémore Andry. “J’ai senti que j’avais quatre personnes autour de moi, ils me touchaient, l’un m’a forcé à lui faire une fellation, un autre avec une matraque frottait mes parties intimes”. Il pense que les violences ont duré environ deux heures “interminables”.Andry tente aujourd’hui de surmonter le traumatisme de l’enfer vécu au Cecot.S’il goûte avec bonheur la liberté retrouvée, il pense à son rêve de vie brisé avec Paul.Andry n’exclut pas de tenter de retourner aux États-Unis. “Si on me permet d’entrer, oui j’irai”, affirme-t-il, bien que pour l’instant, les amoureux entendent se retrouver en Colombie.

Rêves d’amour brisés d’un migrant vénézuélien emprisonné au Salvador

Andry Hernandez a quitté son Venezuela natal pour rejoindre son compagnon aux Etats-Unis. Mais expulsé au nom des lois anti-migrants américaines, il s’est retrouvé dans une prison de haute sécurité du Salvador où il dit avoir subi de multiples sévices.Après quatre mois d’enfermement au Centre de confinement du terrorisme (Cecot), construit par le président Nayib Bukele pour enfermer les plus dangeureux membres de cartels, il a été libéré avec ses 251 concitoyens. Il est aujourd’hui revenu au point de départ, dans son village, seul.Il avait prévu de rejoindre Paul Diaz, psychologue américain d’origine portoricaine de 49 ans, rencontré en ligne il y a deux ans.Ils projetaient de fonder ensemble une association pour aider les enfants atteints du VIH et du cancer. Le maquilleur-coiffeur espérait une vie meilleure, et se libérer de l’homophobie au Venezuela. Il rêvait aussi de travailler à Hollywood ou dans des concours de beauté.Il assure ne pas avoir renoncé à ses rêves, ni à une vie avec Paul, même s’il n’est plus sûr de leur avenir. Ni du sien.En 2024, comme 300.000 autres Vénézuéliens, il s’était lancé à travers la dangereuse jungle du Darien, entre Colombie et le Darien.Il a traversé l’Amérique centrale, puis la frontière entre Mexique et Etats-Unis, avant d’être arrêté et expulsé vers le Mexique.Il prend alors la voie légale via l’application CPB One, qui permettait aux migrants illégaux –et notamment aux Vénézuéliens– de demander asile aux États-Unis. On lui assigne rendez-vous le 29 août 2024. “J’ai réussi”, se souvient-il avoir pensé en traversant à nouveau la frontière et voyant le drapeau américain.Mais les services de sécurité l’assimilent au gang vénézuélien du Tren de Aragua, classé organisation “terroriste” par Washington, en raison de deux couronnes tatouées sur ses poignets.Il a beau expliquer qu’il n’a jamais été condamné, ni même accusé, et que les couronnes représentent les Rois Mages, rien n’y fait. Il est envoyé dans un centre de détention à Otay Mesa, en Californie, accompagné d’une centaine d’autres personnes, toutes tatouées.”Ce jour-là, j’ai pensé à mes parents, à Paul, à tout ce que j’avais risqué pour ne rien obtenir”, dit-il. Dehors, Paul engage un avocat pour tenter de faire libérer Andry. “Par amour, il s’est sacrifié. Il me disait: +je veux être avec toi, travailler à tes côtés”.- “Petit morceau d’enfer” -Comparé au Cecot, Otay Mesa était “un hôtel de luxe” bien qu’il ne soit pas exempt d’épisodes d’homophobie et d’un cas de harcèlement, raconte-t-il. Mais arrivé au Cecot, suivent quatre mois de coups, d’insultes et de viols. “Je ne suis pas un criminel!”, se souvient-il avoir imploré en vain les gardiens. Ce n’est que le début d’un long calvaire dans ce “petit morceau d’enfer”.Il raconte qu’un jour, accablé par la chaleur, il s’est accroupi pour s’asperger d’eau. “Que fais-tu à te laver en cachette ? Ce n’est pas permis, tu es puni”, lui crie un des gardiens. On l’emmène à l’isolement, dans une cellule de 9 m2, sans lumière ni ventilation, baptisée +l’île+.”Ils m’ont dit +agenouille-toi !+”, se remémore Andry. “J’ai senti que j’avais quatre personnes autour de moi, ils me touchaient, l’un m’a forcé à lui faire une fellation, un autre avec une matraque frottait mes parties intimes”. Il pense que les violences ont duré environ deux heures “interminables”.Andry tente aujourd’hui de surmonter le traumatisme de l’enfer vécu au Cecot.S’il goûte avec bonheur la liberté retrouvée, il pense à son rêve de vie brisé avec Paul.Andry n’exclut pas de tenter de retourner aux États-Unis. “Si on me permet d’entrer, oui j’irai”, affirme-t-il, bien que pour l’instant, les amoureux entendent se retrouver en Colombie.

La Bourse de Paris sans élan, entre politique française et emploi américain

La Bourse de Paris évolue prudemment jeudi, l’œil rivé sur l’incertitude politique en France, avant la publication de chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis, qui permettront de donner un indice de la future politique de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 cédait 0,13%, à 7.709,44 points, en baisse de 11,27 points. Mercredi, il avait pris 0,84%.Les investisseurs observent la situation politique en France, avant le vote de confiance sollicité par le Premier ministre François Bayrou.L’avenir de ce dernier ne semble tenir qu’à un fil alors que l’ensemble des oppositions, Parti socialiste compris, ont déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance qu’il a sollicitée pour le 8 septembre sur l’urgence à résorber la dette publique du pays. Ces incertitudes ont fait grimper les taux d’intérêt de la dette française à long terme en début de semaine. Ces derniers se détendent toutefois depuis mercredi, atteignant vers 09H40 (heure de Paris) 4,42%, après avoir touché 4,50% en clôture mardi, au plus haut depuis 2009.Mais “des risques pèsent toujours sur le marché obligataire” en raison de “ce vote”, estime Kathleen Brooks, de XTB. “Si le gouvernement venait à tomber, les obligations françaises seraient au cœur des préoccupations”, a-t-elle ajouté.Autre point d’attention: la publication des chiffres de l’emploi américain vendredi, à même de donner de “premiers éléments de réponse” sur la santé de “l’économie américaine”, relève John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Ils donneront également une indication de la future trajectoire de taux de la banque centrale américaine (Fed). Des chiffres de l’emploi faibles pourraient conforter le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre, après que son président Jerome Powell a ouvert récemment la porte à une baisse des taux réclamée de longue date par le président américain Donald Trump. Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manœuvre de l’institution monétaire, car cela voudrait dire que l’économie américaine est en bonne santé et n’a pas besoin d’une politique monétaire plus accommodante.Sanofi chute après une étude sur un traitement contre la dermatite atopiqueLe géant pharmaceutique français Sanofi chutait nettement jeudi, après les résultats d’une étude clinique sur son traitement amlitelimab contre la dermatite atopique qui a déçu les investisseurs. Vers 09H40 (heure de Paris), son titre reculait de 8,63% à 78,63 euros.Il s’agissait d’un essai de phase 3, de grande ampleur, qui visait à évaluer l’intérêt de ce médicament dans la dermatite atopique, une forme d’eczéma. Selon Sanofi, les résultats de l’étude remplissaient “tous les critères d’évaluation”.Mais pour les analystes de Jefferies, “la phase 3 de l’essai de l’amitelimab n’a pas reproduit l’efficacité constatée lors de la phase 2 et semble faible par rapport à d’autres médicaments”, ont-ils écrit dans une note.

LR ne censurera “ni un gouvernement PS, ni un gouvernement RN”, assure Wauquiez

Les Républicains ne censureront “ni un gouvernement PS, ni un gouvernement RN” pour éviter “une instabilité catastrophique”, a assuré jeudi le patron des députés LR Laurent Wauquiez qui a cependant précisé qu’un “grand nombre” de ses troupes ne votera pas la confiance lundi à François Bayrou.”On ne censurera pas un gouvernement socialiste, on ne censurera pas un gouvernement RN”, a affirmé le député de Haute-Loire sur BFMTV. “Nous ne faisons pas partie de ceux qui font tomber des gouvernements dans ce pays, tout simplement (…) parce que je pense que l’instabilité est catastrophique pour le pays”.Selon son entourage, le patron des députés LR a défini cette ligne “dès l’été 2024” après la dissolution, lorsqu’il s’était engagé à “ne censurer d’office aucun gouvernement, sauf s’il y a des ministres LFI”.”Mais évidemment, on ne s’interdit rien ensuite en fonction de la politique qui est menée”, a ajouté cette source.Comme Nicolas Sarkozy dans Le Figaro mardi, Laurent Wauquiez a estimé que le Rassemblement national “fait partie de l’arc républicain”, tout en reprochant au parti d’extrême droite de ne pas vouloir “réguler l’assistanat”.”Un parti qui se présente à des élections, qui a des élus et qui n’est pas interdit et qui est légal, bien sûr qu’il est dans l’arc républicain”, a affirmé celui qui a plaidé ce printemps pour une alliance des droites allant de Gérald Darmanin à Sarah Knafo (Reconquête).Avant le vote de confiance de lundi à l’Assemblée, qui devrait acter la chute du gouvernement, il s’est déclaré “déçu” par François Bayrou, qui ne s’est pas engagé publiquement à revenir sur la suppression de deux jours fériés, alors qu’il “m’avait donné son accord” lors d’une réunion avec la direction de LR mardi à Matignon. “J’espère qu’aujourd’hui ou demain ce sera clarifié de façon beaucoup plus nette”, a ajouté le député de Haute-Loire, laissant entendre que tous les députés LR ne suivront pas dans ces conditions les mots d’ordre du parti pour soutenir le chef du gouvernement. “A l’intérieur aujourd’hui des Républicains, si jamais la voix de la France qui travaille n’est pas entendue, il y a un grand nombre de députés qui ne voteront” pas la confiance, a-t-il assuré, précisant que lui-même la votera “sans enthousiasme, mais par esprit de responsabilité”.