Argentine: le procès Maradona en péril pour l’indiscrétion présumée d’une juge

Péripétie de procédure, ou grave débâcle judiciaire ? Le procès sur la mort de Maradona est sur le fil du rasoir, après la mise en cause d’une des juges, soupçonnée d’avoir collaboré à l’insu de tous à un documentaire, et qui pourrait faire annuler l’ensemble des débats à ce jour.Après sept jours de suspension reprend mardi à San Isidro (nord de Buenos Aires) le procès de sept professionnels de santé – médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers –  accusés de négligences ayant potentiellement entraîné la mort de l’astre du football, en novembre 2020 sur un lit de convalescence à domicile, post-neurochirurgie.Reprise d’audience, mais pour combien de temps ? Dans la foulée de deux avocats (de la défense) mardi dernier, d’autres – dont Fernando Burlando, médiatique avocat des filles aînées de Maradona – sont résolus à demander mardi la récusation, voire la destitution, de la juge Julieta Makintach, l’une des trois magistrates du procès.Le doute initial est venu de la présence en audience, en mars aux premiers jours du procès, de personnes paraissant filmer les débats, où les caméras étaient strictement interdites. Plusieurs parties soupçonnaient alors la connivence d’une magistrate.Julieta Makintach, pénaliste de 47 ans, a démenti avoir participé à une production audiovisuelle sur le procès, ou avoir commis un quelconque délit, mais une série de perquisitions depuis une semaine – depuis les demandes de récusation-, puis la diffusion de vidéos dans la presse, sont venues affaiblir sa défense.L’une des productrices impliquées s’est défendue, dans une déposition à laquelle l’AFP a eu accès, de n’avoir fait que préparer un documentaire centré sur la juge Makintach, “son rôle de juge et femme”, sans “référence au procès proprement dit”.Les images de vidéosurveillance qui ont filtré montrent la magistrate parcourant, le dimanche juste avant le procès, les locaux du tribunal, filmée par une équipe, avec plusieurs prises, donnant des bouts d’interview, sur son métier, mais aussi sur le début du procès.- “Si ça peut arriver à Maradona…” -Si la semaine dernière, certaines parties spéculaient sur le fait que le procès pourrait se poursuivre, y compris avec la juge Makintach éventuellement dessaisie, l’option paraissait ces derniers jours moins probable aux yeux des avocats comme d’observateurs extérieurs.”C’est un scandale d’une ampleur telle que le monde entier parle de la justice argentine comme du pire des exemples”, a fulminé Me Burlando ce week-end, remonté contre la “négligence” du tribunal de San Isidro et le “narcissisme” de la magistrate. “Elle n’a pas agi comme une juge, mais comme une actrice”.”Le procès ne peut pas continuer, il doit être annulé, même si c’est une honte et un manque total de respect pour Maradona, ses sÅ“urs, ses filles et tous les Argentins qui veulent une justice équitable”, a estimé pour l’AFP Adrian Tenca, pénaliste et professeur de droit à l’Université de Buenos Aires.”Tout le monde a désormais la sensation que ceci est vicié (…) le plus sain est qu’on recommence tout à zéro”, a plaidé Mario Baudry, avocat de Veronica Ojeda, ex-compagne de Maradona, prédisant que si toutes les parties se mettent d’accord, un nouveau trio de juges pourrait être désigné en vue de reprendre le procès. Peut-être vers janvier 2026, a-t-il spéculé.Difficile de percevoir a priori à qui bénéficierait un report pour de longs mois, dans un procès qui déjà avançait péniblement, à raison de deux audiences par semaine. Et où les témoignages, à ce jour, avaient surtout convergé vers le piètre niveau de soins, d’équipement médical, sur le lieu de convalescence fatal de Maradona à Tigre (nord de Buenos Aires). Sans pour autant dessiner un clair niveau de responsabilité, ou d’intentionnalité.Les accusés, qui déclinent toute responsabilité dans le décès, encourent 8 à 25 ans de prison.  Fernando Burlando a souligné la “grande tristesse” de la famille, à l’idée de voir, le cas échéant, déposer une nouvelle fois les filles de Maradona. Le témoignage de Gianinna, en particulier, avait été particulièrement éprouvant mi-mai, maintes fois interrompu par les larmes.”Nous sommes la risée du monde, mais c’est ça notre justice en Argentine”, s’est désolé Me Baudry, s’interrogeant sur l’impact à l’extérieur, sur de potentiels investisseurs. “Si quelque chose comme ça arrive à quelqu’un comme Maradona, qu’est-ce qui peut arriver à des gens ordinaires ?”

Venezuela: Maduro profite du boycott de l’opposition pour s’offrir une majorité écrasante au Parlement et dans les régions

Vingt-trois Etats sur 24, 89% des sièges au Parlement: le président Nicolas Maduro, héritier d’Hugo Chavez, a recouvert de rouge –la couleur du chavisme– la carte du Venezuela lors des élections législatives et régionales de dimanche, consolidant son pouvoir alors que l’opposition se félicite de son boycott sans toutefois définir une stratégie claire.Le parti du président a conquis 23 des 24 gouvernorats et, selon une annonce non officielle mais issue d’un des hommes les plus puissants du pays, Jorge Rodriguez, sa coalition a remporté 256 des 285 sièges à l’Assemblée. Président de l’actuelle Assemblée, chef de campagne du pouvoir pour le scrutin, chef négociateur du Venezuela avec Washington, Jorge Rodriguez a souligné en soirée que “les oppositions” ont gagné les 29 sièges restants, sans donner le détail.M. Rodriguez faisait référence à la fois à l’opposition considérée comme étant aux ordres du pouvoir, couramment surnommée les “Scorpions”, et à la faction menée par l’ancien chef de l’opposition Henrique Capriles pour qui la politique de la chaise vide ne porte pas de fruits.La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et Edmundo Gonzalez, son candidat à la présidentielle de l’an dernier, avaient appelé au boycott du scrutin, estimant les règles du jeu faussées.  Avec cette victoire écrasante, M. Maduro renforce sa mainmise sur les institutions du pays, dix mois après sa réélection contestée, marquée par des troubles et des arrestations massives.Le rendez-vous de dimanche a d’ailleurs été marqué par l’arrestation en amont de quelque 70 personnes, dont Juan Pablo Guanipa, une figure de l’opposition, accusées de vouloir déstabiliser les élections. Plus de 400.000 membres des forces de l’ordre ont été déployés le jour du scrutin, avec des patrouilles de policiers encagoulés et armés.M. Maduro peut avancer tranquillement vers sa réforme de la Constitution sur laquelle il y a peu d’informations, mais qu’il évoque fréquemment depuis des mois.”Aujourd’hui, nous avons démontré le pouvoir du chavisme ! Cette victoire est la victoire de la paix et de la stabilité”, a exulté M. Maduro après l’annonce des résultats dimanche. Le président fête une victoire, mais l’opposition y voit une défaite. Mme Machado avait appelé à ne pas participer à la “farce”, assure que la faible affluence dans les bureaux de vote est une protestation silencieuse contre la réélection de M. Maduro en juillet. Le gros de l’opposition, qui revendique la victoire à la présidentielle de 2024 et crie à la fraude, estimait qu’il n’était pas possible de participer à un nouveau scrutin organisé par le pouvoir.Pour le groupe opposant rebelle qui a participé au scrutin, le résultat est maigre. Le pouvoir ne lui a laissé que des miettes: une poignée de députés et la gouvernance de l’État de Cojedes (centre-ouest).- “Pas insignifiant” -“Bien que prévisible, le résultat n’en a pas moins des implications importantes: un chavisme renforcé dans le contrôle institutionnel, une opposition divisée à la représentation limitée, et une majorité sociale (de la population) démobilisée”, estime l’analyste politique Luis Vicente Leon.Mme Machado, qui vit dans la clandestinité, a une nouvelle fois lundi appelé l’armée à “agir” contre un gouvernement jugé illégitime. Mais les forces armées, clef de voûte du pouvoir qui sait les choyer, ont juré loyauté à maintes reprises au président Maduro.Pour ce qui est de l’opposition, “l’abstention (…) ne fait qu’aggraver sa situation”, estime le politologue Pablo Quintero. “Elle génère un processus de désaffection politique, de désillusion, de résignation de la part des gens”. Henrique Capriles a été élu député et dirigera un groupe d’une quinzaine d’élus à l’Assemblée, selon les estimations de M. Leon. Peu mais “pas insignifiant”, selon l’analyste. “Ils ont partiellement atteint leur objectif de préserver une présence institutionnelle et d’éviter la disparition totale”, relève-t-il.Staline Gonzalez, l’un des opposants élu député, défend la participation et critique la position de Mme Machado: “Cette théorie de donner de l’espace au gouvernement, au +madurisme+, et de croire qu’il suffit de délégitimer le processus en n’y participant pas pour qu’il (Maduro) s’en aille… Qu’avec ça nous allons ramener la démocratie. Nous ne sommes pas convaincus par ce chemin”.M. Quintero estime toutefois que le coût est élevé et croit que “l’opposition a besoin de sang neuf”.

Venezuela: Maduro profite du boycott de l’opposition pour s’offrir une majorité écrasante au Parlement et dans les régions

Vingt-trois Etats sur 24, 89% des sièges au Parlement: le président Nicolas Maduro, héritier d’Hugo Chavez, a recouvert de rouge –la couleur du chavisme– la carte du Venezuela lors des élections législatives et régionales de dimanche, consolidant son pouvoir alors que l’opposition se félicite de son boycott sans toutefois définir une stratégie claire.Le parti du président a conquis 23 des 24 gouvernorats et, selon une annonce non officielle mais issue d’un des hommes les plus puissants du pays, Jorge Rodriguez, sa coalition a remporté 256 des 285 sièges à l’Assemblée. Président de l’actuelle Assemblée, chef de campagne du pouvoir pour le scrutin, chef négociateur du Venezuela avec Washington, Jorge Rodriguez a souligné en soirée que “les oppositions” ont gagné les 29 sièges restants, sans donner le détail.M. Rodriguez faisait référence à la fois à l’opposition considérée comme étant aux ordres du pouvoir, couramment surnommée les “Scorpions”, et à la faction menée par l’ancien chef de l’opposition Henrique Capriles pour qui la politique de la chaise vide ne porte pas de fruits.La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado et Edmundo Gonzalez, son candidat à la présidentielle de l’an dernier, avaient appelé au boycott du scrutin, estimant les règles du jeu faussées.  Avec cette victoire écrasante, M. Maduro renforce sa mainmise sur les institutions du pays, dix mois après sa réélection contestée, marquée par des troubles et des arrestations massives.Le rendez-vous de dimanche a d’ailleurs été marqué par l’arrestation en amont de quelque 70 personnes, dont Juan Pablo Guanipa, une figure de l’opposition, accusées de vouloir déstabiliser les élections. Plus de 400.000 membres des forces de l’ordre ont été déployés le jour du scrutin, avec des patrouilles de policiers encagoulés et armés.M. Maduro peut avancer tranquillement vers sa réforme de la Constitution sur laquelle il y a peu d’informations, mais qu’il évoque fréquemment depuis des mois.”Aujourd’hui, nous avons démontré le pouvoir du chavisme ! Cette victoire est la victoire de la paix et de la stabilité”, a exulté M. Maduro après l’annonce des résultats dimanche. Le président fête une victoire, mais l’opposition y voit une défaite. Mme Machado avait appelé à ne pas participer à la “farce”, assure que la faible affluence dans les bureaux de vote est une protestation silencieuse contre la réélection de M. Maduro en juillet. Le gros de l’opposition, qui revendique la victoire à la présidentielle de 2024 et crie à la fraude, estimait qu’il n’était pas possible de participer à un nouveau scrutin organisé par le pouvoir.Pour le groupe opposant rebelle qui a participé au scrutin, le résultat est maigre. Le pouvoir ne lui a laissé que des miettes: une poignée de députés et la gouvernance de l’État de Cojedes (centre-ouest).- “Pas insignifiant” -“Bien que prévisible, le résultat n’en a pas moins des implications importantes: un chavisme renforcé dans le contrôle institutionnel, une opposition divisée à la représentation limitée, et une majorité sociale (de la population) démobilisée”, estime l’analyste politique Luis Vicente Leon.Mme Machado, qui vit dans la clandestinité, a une nouvelle fois lundi appelé l’armée à “agir” contre un gouvernement jugé illégitime. Mais les forces armées, clef de voûte du pouvoir qui sait les choyer, ont juré loyauté à maintes reprises au président Maduro.Pour ce qui est de l’opposition, “l’abstention (…) ne fait qu’aggraver sa situation”, estime le politologue Pablo Quintero. “Elle génère un processus de désaffection politique, de désillusion, de résignation de la part des gens”. Henrique Capriles a été élu député et dirigera un groupe d’une quinzaine d’élus à l’Assemblée, selon les estimations de M. Leon. Peu mais “pas insignifiant”, selon l’analyste. “Ils ont partiellement atteint leur objectif de préserver une présence institutionnelle et d’éviter la disparition totale”, relève-t-il.Staline Gonzalez, l’un des opposants élu député, défend la participation et critique la position de Mme Machado: “Cette théorie de donner de l’espace au gouvernement, au +madurisme+, et de croire qu’il suffit de délégitimer le processus en n’y participant pas pour qu’il (Maduro) s’en aille… Qu’avec ça nous allons ramener la démocratie. Nous ne sommes pas convaincus par ce chemin”.M. Quintero estime toutefois que le coût est élevé et croit que “l’opposition a besoin de sang neuf”.

Après deux explosions, la mégafusée d’Elon Musk Starship prête à un nouveau vol test

L’entreprise SpaceX du multimilliardaire Elon Musk compte mener mardi un nouveau lancement test de sa mégafusée Starship, qu’elle développe pour partir à la conquête de Mars, après deux explosions spectaculaires survenues coup sur coup lors de ses derniers vols d’essai.Cette fusée, haute de 123 mètres, soit la taille d’un immeuble d’environ 40 étages, doit s’élancer dans le ciel du Texas à partir de 18H30 locales (23H30 GMT) pour un neuvième vol test.Ce dernier succède à deux précédents essais en janvier et mars s’étant soldés par de spectaculaires explosions en altitude et des pluies de débris au-dessus des Caraïbes.A chaque fois, le premier étage de la fusée, propulsant l’ensemble, avait réussi à revenir sur le pas de tir et à être rattrapé par des bras mécaniques – une manoeuvre spectaculaire que seule SpaceX maîtrise.Mais l’immense vaisseau avait lui explosé en vol les deux fois, contraignant les autorités à dévier les trajectoires de certains avions ou encore à retarder des décollages. Des suspensions de vol de Starship et des enquêtes sur ces incidents avaient également été ordonnées.- Objectif 25 vols annuels -Ces incidents spectaculaires sont toutefois loin d’être inédits, l’entreprise d’Elon Musk misant pour le développement de ses appareils sur le lancement de multiples prototypes afin de corriger rapidement les problèmes rencontrés en situation de vol.Une philosophie qui a fait son succès, mais n’est pas exempte de critiques, quatre des huit précédents vols d’essais de Starship s’étant ainsi soldés par des explosions, volontaires ou non.En 2023, des associations ont porté plainte contre les autorités américaines, les accusant d’en avoir mal évalué l’impact environnemental, alors que la base spatiale de l’entreprise au Texas est située à proximité de zones naturelles protégées.En dépit de ces critiques, le régulateur américain de l’aviation, la FAA, a accordé début mai son feu vert à l’augmentation de la cadence des lancements de 5 à 25 vols annuels, à l’issue d’une procédure de plusieurs années et d’évaluations sur l’impact environnemental.Une autorisation qui survient dans un contexte où la grande proximité d’Elon Musk avec le président Donald Trump fait craindre de possibles ingérences dans les actions des autorités de régulation.- Plongeon brutal dans le golfe -Lors de ce nouveau vol, SpaceX réutilisera pour la première fois un premier étage de fusée ayant déjà volé et été récupéré, signant ainsi une nouvelle étape vers son objectif de totale réutilisation de la fusée.Cette caractéristique permettrait de réduire considérablement les coûts et les ressources nécessaires mais est extrêmement difficile à réaliser techniquement.S’il réussit déjà à récupérer le propulseur de la fusée, Elon Musk compte bientôt tenter une récupération du vaisseau Starship, qui constitue le deuxième étage de la fusée et donne son nom à l’ensemble.”Je pense que nous parviendrons à une réutilisation rapide de l’ensemble de la structure – le vaisseau et le propulseur – l’année prochaine”, a déclaré le richissime entrepreneur, connu pour ses projections très optimistes, en début d’année dans un podcast.Lors de ce nouveau vol, SpaceX espère réaliser les tests qu’elle comptait mener lors des deux précédents vols sur le vaisseau – dont une tentative de déploiement de satellites – puis le laisser finir sa course dans l’océan Indien.Le premier étage ne reviendra quant à lui pas cette fois sur son pas de tir mais ira “s’écraser brutalement” dans les eaux du golfe du Mexique, unilatéralement rebaptisé “golfe d’Amérique” par Donald Trump, a prévenu SpaceX.Un changement de programme destiné à réaliser “plusieurs expériences en vol” afin d'”améliorer les performances et la fiabilité des futurs propulseurs”, a-t-elle expliqué.

Charles III à Ottawa pour un discours historique sur fond de tensions canado-américaines

Temps fort d’une visite hautement symbolique, le roi Charles III prononce mardi au Canada le discours du trône pour la réouverture du parlement, au moment où le pays dont il est le chef d’Etat vit une crise sans précédent en raison des menaces de Donald Trump.Le nouveau Premier ministre Mark Carney veut faire de cette visite, vue comme un “honneur historique, à la mesure des enjeux de notre temps”, une démonstration de souveraineté face au voisin du sud.C’est à son invitation que le souverain a fait exceptionnellement ce déplacement pour cette allocution qui est en principe prononcée par le représentant de la couronne britannique au Canada, le gouverneur général.Si le roi Charles III prononcera le discours comme s’il s’agit de ses propres mots, il a été, en réalité, rédigé par le cabinet du Premier ministre puisqu’il vise à détailler le programme du nouveau gouvernement de centre-gauche.Cette équipe dirigée par le libéral Mark Carney, un technocrate sans expérience politique, est en place depuis les élections législatives du 28 avril après une campagne entièrement centrée sur Donald Trump et comment faire face à ses menaces. Le discours du trône mardi devrait donc donner des pistes sur les grands projets de M. Carney, qui a juré de lancer la plus grande transformation de l’économie canadienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pour construire un pays “fort”.Dans un langage diplomatique prudent, il devrait également contenir une réaffirmation de la souveraineté du Canada.- “Le Canada n’est pas seul” -“En terme de symbolisme, c’est extraordinaire car c’est seulement la troisième fois que le souverain lis ce discours”, explique Félix Mathieu, politologue et professeur à l’Université du Québec en Outaouais.En effet, Elizabeth II, la mère du roi Charles, n’est venue prononcer que deux fois le discours du trône lors de son long règne, en 1957 et la dernière fois en 1977.”Ce qui va être intéressant c’est aussi tout ce qui va entourer le discours du trône” ajoute-t-il parlant d’un “message à Donald Trump” pour lui montrer que le “Canada n’est pas seul dans ce combat”.Pour de nombreux Canadiens, ce voyage royal revêt une symbolique forte en effet. Et ils étaient nombreux lundi à se presser dans la capitale pour saluer le monarque pour son premier jour de visite.Pour Shrikant Mogulala, c’est directement un “message aux États-Unis et à Donald Trump”. Et pour ce trentenaire, “le message est clair: nous ne sommes pas à vendre”.”C’est formidable pour le Canada qu’il soit ici, compte tenu des circonstances géopolitiques et de la situation actuelle de notre pays”, renchérit auprès de l’AFP Dave Shaw, retraité de 60 ans.Charles et Camilla se sont rendus lundi sur un marché de producteurs, ont assisté à un spectacle de danse autochtone et au début d’un match de hockey de rue.Mardi, le couple arrivera dans l’ancienne gare qui abrite la chambre temporaire du Sénat dans une voiture de cérémonie tirée par des chevaux de la Gendarmerie royale du Canada.Le couple sera accueilli par une garde d’honneur d’une centaine de personnes et par une fanfare militaire. Une salve de 21 coups de canon sera tirée au moment où le drapeau canadien sur le bâtiment sera remplacé par une bannière indiquant la présence du roi.

Diffusion d’images pornographiques de mineurs: l’auteur de BD Bastien Vivès face à la justice

Dessins potaches ou pédopornographiques ? L’auteur de bande dessinée Bastien Vivès est jugé à partir de mardi par le tribunal de Nanterre, accusé par plusieurs associations d’avoir réalisé et diffusé des dessins à caractère pornographique de mineurs dans deux de ses albums. Le dessinateur de 41 ans comparaît jusqu’à mercredi pour “fixation et transmission en vue de la diffusion d’images à caractère pédopornographique”, un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.Les éditions Les Requins Marteaux et Glénat, qui ont publié les deux albums incriminés, comparaissent elles pour diffusion de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique. Sollicité par l’AFP, Bastien Vivès, qui sera présent à l’audience, n’a pas souhaité s’exprimer avant le début de son procès.En janvier 2023, une enquête avait été ouverte à la suite d’une plainte de plusieurs associations de protection de l’enfance. Elle visait trois ouvrages du dessinateur: “Les Melons de la colère” (paru en 2011), “La Décharge mentale” (2018) et “Petit Paul” (2018). Ce sont ces deux derniers albums qui seront au cÅ“ur des débats. “Petit Paul”, qui avait déjà fait l’objet de deux signalements en 2018 et 2020, classés sans suite par le parquet de Nanterre, met en scène un enfant au pénis démesuré ayant des relations sexuelles avec des femmes majeures.”La Décharge mentale” évoque un homme ayant des relations sexuelles avec de jeunes filles mineures. Dans sa plainte, l’association Fondation pour l’enfance dénonçait des “représentations de mineurs dans des situations sexuellement explicites, présentant indubitablement un caractère pornographique”, ce que la défense dément.”Il n’y a jamais eu aucune incitation et aucune apologie de la pédophilie par Bastien Vivès dans ses Å“uvres”, a assuré à l’AFP Me Richard Malka, avocat du dessinateur. – “Stricte application de la loi” -Pour Me Cécile Astolfe, qui défend la Fondation pour l’enfance, ce procès est pourtant la résultante d’une “stricte application de la loi”. “La représentation d’un mineur de moins de 15 ans présentant un caractère pornographique est interdite”, a-t-elle insisté. Trois autres associations, L’enfant bleu, Innocence en danger et Face à l’inceste, sont également parties civiles dans l’affaire.  Une dizaine de témoins sont également attendus parmi lesquels, côté défense, l’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen (2017-2018) et le directeur de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, Riss.  En 2018, après la parution de “Petit Paul”, les éditions Glénat avaient affirmé que cet album n’avait “jamais” eu “pour vocation de dédramatiser, favoriser ou légitimer l’abus de mineur de quelque manière que ce soit”.Dans un entretien avec l’AFP, la directrice de la maison d’édition, Marion Glénat-Corveler, a assuré qu’elle défendrait la liberté d’expression à l’audience, “une des valeurs fondamentales de (son) métier d’éditeur”.Plusieurs autres Å“uvres du dessinateur, à l’instar des “Melons de la colère”, vague parodie des “Raisins de la colère” où plusieurs hommes violent une adolescente paysanne, avaient suscité l’indignation d’associations et de militants.Le Festival international de la BD d’Angoulême avait d’ailleurs déprogrammé une exposition consacrée à Bastien Vivès prévue lors de son édition 2023, en raison de “menaces physiques” proférées contre lui.En juin 2024, cinq personnes ont été condamnées à Paris à des peines de prison avec sursis pour menaces de mort ou violence sur l’auteur.

Une voiture fonce sur la foule à Liverpool, 27 personnes hospitalisées

Vingt-sept personnes ont été hospitalisées, dont deux dans un état grave, après qu’une voiture a foncé lundi soir à Liverpool sur la foule qui célébrait la victoire du club de foot Liverpool FC en Premier League, un incident “isolé” qui n’est pas traité comme terroriste selon la police.Parmi les blessés hospitalisés, quatre sont des enfants, ont indiqué lors d’une conférence de presse les services de secours Northwest ambulance service. Un enfant est dans un état grave.Une vingtaine d’autres blessés ont été soignés sur place.Avant que tout bascule, vers 18H00 (17H00 GMT), “ce fut une journée joyeuse à Liverpool, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues pour célébrer la parade de la victoire du Liverpool Football Club”, a souligné Jenny Sims, de la Merseyside police.Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent une voiture sombre foncer sur une foule compacte et percuter plusieurs personnes. On y voit des gens projetés sur les côtés et sur le capot du véhicule, puis des dizaines de personnes s’en prendre à la voiture, probablement pour la stopper ou arrêter le conducteur.La police a indiqué avoir interpellé le conducteur du véhicule, “un homme blanc britannique de 53 ans de la région de Liverpool”. “Nous pensons qu’il s’agit d’un incident isolé, et nous ne cherchons actuellement personne d’autre. L’incident n’est pas traité comme un acte de terrorisme”, a déclaré lors de la conférence de presse Jenny Sims, la cheffe de la police du Merseyside. Elle a appelé le public à “ne pas faire de spéculation ou répandre de la désinformation sur les réseaux sociaux”. Plus tôt dans la soirée, le Premier ministre Keir Starmer a évoqué des scènes “épouvantables” à Liverpool. “Mes pensées vont à tous ceux qui sont blessés ou affectés”, a-t-il ajouté, en parlant d’un événement “choquant”.- “Gens inconscients” -Malgré une pluie battante, des centaines de milliers de personnes, beaucoup en famille, étaient rassemblées dans les rues de la ville pour célébrer le triomphe de Liverpool FC en Premier League, la première division anglaise. Des supporters étaient présents en masse, joyeux et festifs, le long du parcours de la parade, s’étendant sur 16 kilomètres. Un témoin cité par l’agence britannique PA a dit avoir “vu des gens allongés par terre, des gens inconscients”. “C’était horrible. Tellement horrible”, a dit ce témoin, Harry Rashid, 48 ans, qui assistait à la parade avec ses deux filles et son épouse.Il a vu la voiture percuter la foule. Elle était “extrêmement rapide”. Il a indiqué avoir entendu le bruit de personnes heurtées par le capot d’une voiture.Matt Cole, un journaliste de la BBC qui était présent avec sa famille, a raconté avoir vu “une voiture bleu foncé foncer dans la foule”. “Elle ne s’arrêtait tout simplement pas. J’ai réussi à attraper ma fille qui était avec moi et à me jeter sur le côté”, a-t-il expliqué. Des hommes ont poursuivi la voiture pour essayer de l’arrêter, a raconté ce journaliste.Le club de Liverpool a indiqué dans un communiqué être en contact avec la police. “Nos pensées et nos prières accompagnent ceux qui ont été affectés par cet événement grave”, a-t-il écrit.La voiture a foncé dans la foule alors que la parade allait se terminer. Les joueurs du club, dont les stars Mohamed Salah et Virgil van Dijk, ont défilé dans un bus à impériale pendant environ quatre heures, ralenti par la foule festive.Il n’y avait pas eu de parade lors de la dernière victoire du club, en 2020, en raison du Covid-19. C’était la première fois en 35 ans que les fans pouvaient célébrer ensemble un titre de Premier League.Les supporters de foot à Liverpool ont déjà connu un drame, qui continue de marquer la ville portuaire. En 1989, 97 supporters du club étaient morts dans une bousculade lors d’un match dans le stade de Hillsborough à Sheffield. Plus de 760 personnes ont également été blessées dans cette catastrophe, la plus meurtrière de l’histoire du sport britannique.