Au procès Le Scouarnec, les “loupés” des instances médicales scrutés de près

D’anciens cadres d’institutions hospitalières témoignent lundi à Vannes devant la cour criminelle du Morbihan, qui s’interroge sur les dysfonctionnements ayant permis à Joël Le Scouarnec de poursuivre, pendant plus d’une décennie, sa carrière de chirurgien malgré une première condamnation pour pédocriminalité en 2005.Le 1er août 2006, Joël Le Scouarnec est titularisé à la tête du service de chirurgie de l’hôpital de Quimperlé (Finistère). Pourtant, dès le 14 juin de la même année, un de ses collègues avait averti le directeur de l’établissement de la condamnation en 2005 du médecin pour détention d’images pédopornographiques.De nombreux courriers établissent ensuite que le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Finistère, l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH, devenue depuis Agence régionale de santé) de Bretagne ainsi que la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) du Finistère sont avisés… sans que cela empêche Joël Le Scouarnec de poursuivre sa carrière jusqu’en 2017.Il est désormais jugé pour des viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, majoritairement des patients mineurs au moment des faits.Convoquée comme témoin, Valérie Astruc, chargée de mission en ressources humaines à l’ARH de Bretagne de 2001 à 2007, estime que plus qu’une “défaillance”, “la situation” de Joël Le Scouarnec est la “conséquence du mille-feuille administratif français” mais aussi d’une “difficulté” à recruter des médecins. “A Quimperlé, comme de nombreux petits hôpitaux à cette époque, la priorité était d’avoir un certain nombre de spécialités représentées, ce qui peut laisser penser qu’on pouvait dissocier l’exercice chirurgical de la détention d’images pédopornographiques”, lâche-t-elle.”Avec le recul, je trouve que c’est un loupé, mais ce n’est pas mon rôle de juger”, admet-elle finalement.- Le Scouarnec silencieux -A son tour, Yvon Guillerm, directeur-adjoint de l’ARH de Bretagne, s’avance à la barre. Il reconnaît avoir appris la première condamnation de Joël Le Scouarnec dès novembre 2006. Ce n’est qu’en mars 2007 qu’il envoie un rapport non signé à Bernard Chenevière, alors responsable au Centre national de gestion (CNG) des praticiens hospitaliers.”Les faits sont en contradiction avec les conditions de moralité nécessaires” à exercer les fonctions de chirurgien, souligne le rapport, repoussant néanmoins la “procédure disciplinaire” contre Joël Le Scouarnec.Le propos de Yvon Guillerm, obscurci par un charabia administratif et des allers-retours chronologiques difficiles à suivre, achève d’agacer la présidente de la cour, Aude Buresi.Elle finit par projeter un courrier où le directeur de l’hôpital de Quimperlé, décédé depuis, affirme ne pas connaître “la teneur exacte des faits qui lui sont reprochés” (au chirurgien), malgré des documents prouvant le contraire.”Comment recevez-vous ce courrier puisque vous savez que ce qu’il dit est inexact?”, demande Aude Buresi.Mais le témoin, à nouveau, ne répond pas à la question.”Savez-vous combien de victimes ont eu lieu” entre 2005 et 2007? l’interroge Me Céline Astolfe, avocate de parties civiles. “Avez-vous compris l’urgence?””J’ai conscience qu’il y a un décalage”, finit par avouer Yvon Guillerm, tandis que dans son box Joël Le Scouarnec suit attentivement les échanges.Interrogé par la cour après la déposition de Valérie Astruc, il n’a pas souhaité s’exprimer lors de cette audience qui semble, pour la première fois, sonder d’autres responsabilités que la sienne.- “Inaction” politique -Une vingtaine de victimes et leurs proches, soutenus par des associations et des syndicats, ont manifesté lundi matin pour “interpeller les politiques” devant le tribunal de Vannes.”Ce procès n’est pas seulement celui d’un homme, c’est le procès d’un système, celui de défaillances institutionnelles en série”, ont-ils lancé.”Nous ne pouvons plus accepter que cette affaire historique se termine comme elle a commencé: dans le silence”, ont-ils ajouté, incriminant “l’inaction” du gouvernement et des responsables politiques depuis l’ouverture du procès, le 24 février.Réunies en collectif, ces victimes ont demandé, dans des courriers aux ministres de la Santé et de la Justice, ainsi qu’à la Haut commissaire à l’Enfance, “une commission interministérielle pour que ce procès soit un point de bascule et non une occasion manquée.”Mais ces lettres sont restées sans réponse, regrettent-elles.Pour Sandrine Josso, députée MoDem ayant mené une mission parlementaire sur la soumission chimique et présente lundi pour “soutenir les victimes”, “ce silence politique provoque une victimisation secondaire” des parties civiles.Il s’agit d’une double peine pour les victimes qui, après avoir subi une première agression, sont confrontées à des préjugés, des questions déplacées et des remarques culpabilisantes par des acteurs d’un système judiciaire censé les protéger.

Scandale des eaux minérales: l’enquête sénatoriale déplore “une dissimulation” par l’Etat et des contrôles toujours défaillants

L’affaire des traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, révélée par la presse début 2024, a fait l’objet d’une “dissimulation par l’État” relevant “d’une stratégie délibérée”, estime la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille.”Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l’État (…). Cette dissimulation relève d’une stratégie délibérée, abordée dès la première réunion interministérielle sur les eaux minérales naturelles le 14 octobre 2021. Près de quatre ans après, la transparence n’est toujours pas faite”, souligne ce rapport rendu public lundi après six mois de travaux et plus de 70 auditions.Nestlé Waters, dont la direction assure avoir découvert fin 2020 sur ses sites Perrier (Gard), Hépar et Contrex (Vosges) l’usage de traitements interdits pour de l’eau minérale naturelle, avait sollicité à ce sujet mi-2021 le gouvernement, puis Élysée.Selon le minéralier, filiale du groupe agroalimentaire Nestlé déjà éclaboussé par le scandale des pizzas contaminées Buitoni, il s’agissait d'”assurer la sécurité sanitaire” des eaux, alors que plusieurs contaminations bactériologiques des forages avaient été relevées ces dernières années.En 2023, un plan de transformation de ses sites avait été approuvé par les pouvoirs publics, remplaçant les traitements interdits (UV, charbon actif) par une microfiltration fine, retoquée début mai 2025 par la préfecture du Gard, qui a sommé le groupe de la retirer.Le droit européen stipule qu’une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques.”Malgré la fraude aux consommateurs que représente la désinfection de l’eau, les autorités ne donnent pas de suites judiciaires à ces révélations” de 2021, souligne le rapport.Les sénateurs déplorent ensuite une “inversion de la relation entre l’État et les industriels en matière d’édiction de la norme”: “Nestlé Waters adopte une attitude transactionnelle, posant explicitement l’autorisation de la microfiltration à 0,2 micron comme condition à l’arrêt de traitements pourtant illégaux”. Le rapport parlementaire fait de nouvelles révélations sur la modification fin 2023 par les autorités d’un rapport de l’agence régionale de santé du Gard sur la qualité des eaux des sources Perrier: à la demande de Nestlé Waters, la liste des bactéries et des herbicides retrouvés dans les eaux a été retirée et au moins deux cabinets ministériels sont dans la boucle des échanges.- Laisser-faire -“On découvre un total laisser-faire. On comprend mieux pourquoi l’État français n’a pas informé la Commission européenne(…), il était manifestement trop occupé à couvrir une fraude massive (…) ce qui a permis à Nestlé d’écouler des produits frauduleux et de tromper les consommateurs”, a réagi Ingrid Kragl, directrice de l’information de l’ONG Foodwatch qui a porté plainte contre Nestlé Waters et Sources Alma pour “tromperie”. Une enquête a été lancée par un juge parisien.Le rapport note que l’industriel a pu continuer à commercialiser son eau sous l’appellation — lucrative — d’eau minérale naturelle. Dans le même temps, à ce jour, il n’y a pas “de vérifications exhaustives de l’absence de traitements interdits sur tous les sites de production d’eau conditionnée”.Parmi 28 recommandations, il préconise ainsi un suivi qualitatif des nappes, “un contrôle effectif du niveau de prélèvement réalisé par les minéraliers”, un meilleur étiquetage pour les consommateurs et une clarification de la réglementation sur la microfiltration.Les sénateurs veulent poursuivre la démarche transpartisane en rédigeant une proposition de loi reprenant ces recommandations, ont-ils indiqué lors d’une conférence de presse.La directrice générale de Nestlé Waters Muriel Liénau a déclaré dans un communiqué prendre acte du rapport qui “reconnaît l’importance des enjeux sectoriels nécessitant une clarification de la réglementation et un cadre stable, applicable à tous”.”Nestlé Waters n’a jamais contesté la légitimité de ses travaux”, ajoute le groupe, après que les sénateurs se sont agacés durant la conférence des nombreuses lettres d’avocats de l’entreprise reçues pour “demander l’arrêt des travaux de la commission” selon eux.Lors de son audition le 19 mars, Muriel Liénau avait déclaré que “toutes” les eaux du groupe étaient “pures à la source”. Lundi la sénatrice Antoinette Guhl a annoncé saisir la justice pour un “possible parjure”.La commission d’enquête a elle saisi la justice pour “faux témoignage” de Ronan Le Fanic, directeur industriel de Nestlé Waters, qui avait affirmé que l’activité récente du site de Perrier avait été “routinière” alors que des “contaminations bactériennes” avaient été rapportées les “10 et 21 mars 2025”.

Scandale des eaux minérales: l’enquête sénatoriale déplore “une dissimulation” par l’Etat et des contrôles toujours défaillants

L’affaire des traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, révélée par la presse début 2024, a fait l’objet d’une “dissimulation par l’État” relevant “d’une stratégie délibérée”, estime la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille.”Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l’État (…). Cette dissimulation relève d’une stratégie délibérée, abordée dès la première réunion interministérielle sur les eaux minérales naturelles le 14 octobre 2021. Près de quatre ans après, la transparence n’est toujours pas faite”, souligne ce rapport rendu public lundi après six mois de travaux et plus de 70 auditions.Nestlé Waters, dont la direction assure avoir découvert fin 2020 sur ses sites Perrier (Gard), Hépar et Contrex (Vosges) l’usage de traitements interdits pour de l’eau minérale naturelle, avait sollicité à ce sujet mi-2021 le gouvernement, puis Élysée.Selon le minéralier, filiale du groupe agroalimentaire Nestlé déjà éclaboussé par le scandale des pizzas contaminées Buitoni, il s’agissait d'”assurer la sécurité sanitaire” des eaux, alors que plusieurs contaminations bactériologiques des forages avaient été relevées ces dernières années.En 2023, un plan de transformation de ses sites avait été approuvé par les pouvoirs publics, remplaçant les traitements interdits (UV, charbon actif) par une microfiltration fine, retoquée début mai 2025 par la préfecture du Gard, qui a sommé le groupe de la retirer.Le droit européen stipule qu’une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques.”Malgré la fraude aux consommateurs que représente la désinfection de l’eau, les autorités ne donnent pas de suites judiciaires à ces révélations” de 2021, souligne le rapport.Les sénateurs déplorent ensuite une “inversion de la relation entre l’État et les industriels en matière d’édiction de la norme”: “Nestlé Waters adopte une attitude transactionnelle, posant explicitement l’autorisation de la microfiltration à 0,2 micron comme condition à l’arrêt de traitements pourtant illégaux”. Le rapport parlementaire fait de nouvelles révélations sur la modification fin 2023 par les autorités d’un rapport de l’agence régionale de santé du Gard sur la qualité des eaux des sources Perrier: à la demande de Nestlé Waters, la liste des bactéries et des herbicides retrouvés dans les eaux a été retirée et au moins deux cabinets ministériels sont dans la boucle des échanges.- Laisser-faire -“On découvre un total laisser-faire. On comprend mieux pourquoi l’État français n’a pas informé la Commission européenne(…), il était manifestement trop occupé à couvrir une fraude massive (…) ce qui a permis à Nestlé d’écouler des produits frauduleux et de tromper les consommateurs”, a réagi Ingrid Kragl, directrice de l’information de l’ONG Foodwatch qui a porté plainte contre Nestlé Waters et Sources Alma pour “tromperie”. Une enquête a été lancée par un juge parisien.Le rapport note que l’industriel a pu continuer à commercialiser son eau sous l’appellation — lucrative — d’eau minérale naturelle. Dans le même temps, à ce jour, il n’y a pas “de vérifications exhaustives de l’absence de traitements interdits sur tous les sites de production d’eau conditionnée”.Parmi 28 recommandations, il préconise ainsi un suivi qualitatif des nappes, “un contrôle effectif du niveau de prélèvement réalisé par les minéraliers”, un meilleur étiquetage pour les consommateurs et une clarification de la réglementation sur la microfiltration.Les sénateurs veulent poursuivre la démarche transpartisane en rédigeant une proposition de loi reprenant ces recommandations, ont-ils indiqué lors d’une conférence de presse.La directrice générale de Nestlé Waters Muriel Liénau a déclaré dans un communiqué prendre acte du rapport qui “reconnaît l’importance des enjeux sectoriels nécessitant une clarification de la réglementation et un cadre stable, applicable à tous”.”Nestlé Waters n’a jamais contesté la légitimité de ses travaux”, ajoute le groupe, après que les sénateurs se sont agacés durant la conférence des nombreuses lettres d’avocats de l’entreprise reçues pour “demander l’arrêt des travaux de la commission” selon eux.Lors de son audition le 19 mars, Muriel Liénau avait déclaré que “toutes” les eaux du groupe étaient “pures à la source”. Lundi la sénatrice Antoinette Guhl a annoncé saisir la justice pour un “possible parjure”.La commission d’enquête a elle saisi la justice pour “faux témoignage” de Ronan Le Fanic, directeur industriel de Nestlé Waters, qui avait affirmé que l’activité récente du site de Perrier avait été “routinière” alors que des “contaminations bactériennes” avaient été rapportées les “10 et 21 mars 2025”.

Première Ligue: OL Féminin devient OL Lyonnes et s’installe à plein temps au Groupama Stadium

OL Lyonnes plutôt que OL Féminin: le club champion de France change de nom pour mieux développer son identité par rapport à l’équipe masculine de Lyon, et jouera désormais tous ses matches au Groupama Stadium, a annoncé lundi sa propriétaire, l’Américaine Michele Kang.”L’OL est la meilleure équipe de l’histoire du football féminin. Elle mérite des ressources dédiées. Mais pour cela, le club féminin a besoin de sa propre identité sans qu’elle soit secondaire par rapport à l’équipe masculine ou comme la sÅ“ur cadette de quelqu’un”, a confié Mme Kang à l’AFP, qui a présenté un nouveau logo à cette occasion. “Nous construisons cette propre identité pour notre équipe féminine dans le contexte de l’héritage et de la famille de l’Olympique lyonnais dont nous ferons toujours partie”, a poursuivi la dirigeante. L’OL féminin a pris son indépendance vis-à-vis de l’OL après que Michele Kang, femme d’affaires américaine, a racheté la section féminine à Eagle Football Group (ex OL Group) le 8 février 2024. Elle est à la tête d’une structure multi-clubs qui regroupe aussi le Washington Spirit et les London City Lionesses.- “Faire stade comble” -Autre annonce en parallèle: OL Lyonnes disputera tous ses matches de Première ligue, Coupe de France ou Ligue des champions au Groupama Stadium de Décines-Charpieu (périphérie de Lyon). Les Lyonnaises ont déjà l’habitude de jouer leurs rencontres européennes dans l’enceinte de 59.000 places, même si elles peinent à y trouver leur public.”L’équipe doit bénéficier d’un environnement très professionnel. Le stade du centre d’entraînement (1.500 places) n’est pas approprié pour une équipe comme l’OL. Nous avons examiné toutes les alternatives pour tenter d’avoir une enceinte de 20.000 à 25.000 places, et nous avons conclu que, conformément à l’idée d’appartenir à une famille, et pour continuer à développer une base de fans pour l’équipe féminine, nous voulions avoir une maison”, a expliqué Michele Kang. “Nous avons donc dû trouver un foyer permanent, et en ce moment, c’est le Groupama Stadium. C’est certainement très grand, mais nous avons déjà atteint 30.000 à 40.000 spectateurs, ce n’est donc pas si inaccessible. Nous pouvons absolument y arriver, et nous y arriverons”, a-t-elle assuré admettant “que cela prendrait un certain temps”.”Mais pour nos grands matches européens ou de championnat, notre ambition sera de faire stade comble”, a dit la dirigeante. – Un campus dédié aux femmes -Enfin, OL Lyonnes aura son campus dédié à Meyzieu, non loin de Décines-Charpieu, où depuis 2016 l’académie était mixte, et où seront réunis désormais les professionnelles et le centre de formation féminin. “Nous avons voulu nous inscrire dans le même thème, celui d’avoir des ressources dédiées. Notre centre d’entraînement actuel, beaucoup trop petit, ne convient pas. Il manque absolument d’espace, d’équipement et de capacité et a besoin de meilleurs et de nouveaux équipements”, a estimé Michelle Kang évoquant “une installation ultramoderne intentionnellement conçue pour les femmes”. L’ouverture de ce “premier campus de performance entièrement dédié au football féminin” est prévue en 2026.De son côté, l’académie masculine, l’équipe réserve et les professionnels seront réunis au centre d’entraînement à Décines-Charpieu, “un accord gagnant-gagnant” selon Mme Kang.

Le gouvernement espagnol demande à Airbnb de retirer 65.000 annonces illégales

Le gouvernement espagnol a demandé à Airbnb de retirer plus de 65.000 annonces d’hébergements touristiques de sa plateforme, estimant qu’elles violaient la loi sur la publicité de ce type de logement, a annoncé lundi le ministère de la Consommation.Le ministère enjoint à “la filiale de cette multinationale en Irlande d’éliminer un total de 65.935 annonces considérées comme illégales”, a indiqué la Direction générale de la Consommation (DGC) dans un communiqué.Airbnb “continuera à faire appel des décisions sur le sujet”, a répondu le groupe dans un communiqué, estimant que le ministère de la Consommation “n’était pas compétent pour faire respecter des régulations en matière d’hébergements touristiques”.Il y a en Espagne 368.000 hébergements touristiques, selon les derniers chiffres de l’Institut national des Statistiques.Ces derniers mois, la DGC a envoyé trois signalements à Airbnb lui indiquant qu’elle devait désactiver ces quelque 65.000 annonces qui concernent des logements entiers dans plusieurs régions espagnoles.Ces annonces, selon le ministère de la Consommation, relèvent de l’illégalité dans la mesure où elles ne mentionnent pas le numéro de licence du logement, ou ne précisent pas la nature juridique des bailleurs (propriétaire public ou privé), comme l’exige la loi.L’entreprise a décidé de faire un recours devant la justice, mais une décision récente du Tribunal supérieur de Justice de Madrid a tranché en faveur du ministère, réclamant à son tour à Airbnb de “retirer immédiatement 5.800 annonces d’hébergement touristique”, soit “une première série” de logements concernés selon le ministère.Après cette première décision favorable, le ministère a accentué la pression pour tenter d’en “finir avec la pagaille et l’illégalité généralisée des hébergements touristiques, afin de favoriser l’accès au logement et protéger les droits des consommateurs”, poursuit le communiqué de la DGC.Comme elle ne respectait pas ces différentes demandes de mise en conformité, le gouvernement espagnol a ouvert en décembre une procédure administrative visant Airbnb.D’autres organismes de mise en location de logements touristiques font également l’objet de procédures similaires.Les critiques visant les organismes de gestion des hébergements touristiques se sont multipliées ces derniers mois en Espagne, deuxième destination touristique mondiale après la France. Ils sont accusés de nourrir l’escalade des prix des loyers dans les grandes villes et de réduire la quantité de logements disponibles pour les habitants.Pour tenter d’apaiser la colère des Barcelonais, la mairie de la ville du nord-est du pays a annoncé l’an passé son intention de mettre fin aux licences de près de 10.000 appartements touristiques dans la ville d’ici fin 2028. A Malaga, dans le sud de l’Espagne, la municipalité a interdit les nouvelles locations saisonnières de vacances dans 43 quartiers de la ville.Â