Canada: après sa victoire, Mark Carney promet de triompher des Etats-Unis

Le Premier ministre libéral Mark Carney a remporté mardi les législatives au Canada, promettant de triompher des États-Unis dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump et de ne jamais oublier la “trahison” américaine.Alors que le dépouillement se poursuit dans certaines circonscriptions très disputées, les libéraux semblent en passe d’échouer de peu à obtenir la majorité absolue au Parlement. Ils devront donc compter sur le soutien d’un autre parti pour gouverner.Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens, emmenés par Pierre Poilievre, de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir des libéraux sous Justin Trudeau.Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada —  droits de douane et menaces d’annexion — ont changé la donne.Devant ses partisans, dans la nuit de lundi à mardi, Mark Carney a estimé que l'”ancienne relation avec les États-Unis était terminée”.Le “président Trump tente de nous briser pour nous posséder”, a-t-il ajouté, appelant le pays à l’unité pour les “difficiles mois à venir qui exigeront des sacrifices”.Son principal opposant, Pierre Poilievre, défait dans sa circonscription, a promis de travailler avec Mark Carney et de placer l’intérêt du pays avant les luttes partisanes face aux “menaces irresponsables” du président américain.L’UE et plusieurs capitales ont félicité mardi Mark Carney pour sa victoire. Les liens Europe-Canada “sont forts et se renforcent”, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a évoqué des “valeurs démocratiques communes”, promettant de devenir des “champions du commerce libre et équitable”.- Elections déterminantes -A Londres, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est réjoui d’un “renforcement des liens” avec le Canada, tandis que le président français, Emmanuel Macron, a usé du tutoiement sur X: “Hâte d’oeuvrer à tes côtés, de nous serrer les coudes”.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est dit “convaincu” que le partenariat entre les deux pays ne ferait que “se renforcer dans notre quête commune de paix, de justice et de sécurité”.Le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’est réjoui de “renforcer le partenariat” et d'”ouvrir de nouvelles opportunités” avec le Canada.Plus réservée, la Chine s’est dite “prête à développer les relations” avec le Canada, sans exprimer de félicitations alors que les liens bilatéraux sont tendus en raison de différends d’ordre commercial et politique.A Ottawa, les libéraux ont exulté après cette victoire inespérée il y a quelques mois. “Je suis si heureuse”, lâche Dorothy Goubault, originaire de l’Ontario. “Je suis contente car nous avons quelqu’un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d’affaires. M. Carney est un homme d’affaires, et je pense qu’ils peuvent tous les deux se comprendre”.Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l’importance de ce scrutin, parlant d’élections déterminantes pour l’avenir de ce pays de 41 millions d’habitants.À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l’avenir économique et la souveraineté du pays qu’il était la bonne personne pour piloter le Canada en ces temps troublés.- “Chaos” -“Le chaos est entré dans nos vies. C’est une tragédie, mais c’est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s’opposer au président Trump”, a expliqué pendant la campagne l’ex-gouverneur de la Banque centrale du Canada et de celle d’Angleterre.Il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seraient en place.Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.M. Poilievre, qui avait promis des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.Il aura aussi souffert jusqu’au bout de sa proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l’électorat, selon les analystes.Au siège des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois “surpris” des résultats. “Je pensais que ce serait plus serré que ça”.Près de 29 millions d’électeurs avaient été appelés aux urnes dans ce vaste pays qui s’étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.
Le Premier ministre libéral Mark Carney a remporté mardi les législatives au Canada, promettant de triompher des États-Unis dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump et de ne jamais oublier la “trahison” américaine.Alors que le dépouillement se poursuit dans certaines circonscriptions très disputées, les libéraux semblent en passe d’échouer de peu à obtenir la majorité absolue au Parlement. Ils devront donc compter sur le soutien d’un autre parti pour gouverner.Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens, emmenés par Pierre Poilievre, de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir des libéraux sous Justin Trudeau.Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada —  droits de douane et menaces d’annexion — ont changé la donne.Devant ses partisans, dans la nuit de lundi à mardi, Mark Carney a estimé que l'”ancienne relation avec les États-Unis était terminée”.Le “président Trump tente de nous briser pour nous posséder”, a-t-il ajouté, appelant le pays à l’unité pour les “difficiles mois à venir qui exigeront des sacrifices”.Son principal opposant, Pierre Poilievre, défait dans sa circonscription, a promis de travailler avec Mark Carney et de placer l’intérêt du pays avant les luttes partisanes face aux “menaces irresponsables” du président américain.L’UE et plusieurs capitales ont félicité mardi Mark Carney pour sa victoire. Les liens Europe-Canada “sont forts et se renforcent”, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a évoqué des “valeurs démocratiques communes”, promettant de devenir des “champions du commerce libre et équitable”.- Elections déterminantes -A Londres, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est réjoui d’un “renforcement des liens” avec le Canada, tandis que le président français, Emmanuel Macron, a usé du tutoiement sur X: “Hâte d’oeuvrer à tes côtés, de nous serrer les coudes”.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est dit “convaincu” que le partenariat entre les deux pays ne ferait que “se renforcer dans notre quête commune de paix, de justice et de sécurité”.Le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’est réjoui de “renforcer le partenariat” et d'”ouvrir de nouvelles opportunités” avec le Canada.Plus réservée, la Chine s’est dite “prête à développer les relations” avec le Canada, sans exprimer de félicitations alors que les liens bilatéraux sont tendus en raison de différends d’ordre commercial et politique.A Ottawa, les libéraux ont exulté après cette victoire inespérée il y a quelques mois. “Je suis si heureuse”, lâche Dorothy Goubault, originaire de l’Ontario. “Je suis contente car nous avons quelqu’un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d’affaires. M. Carney est un homme d’affaires, et je pense qu’ils peuvent tous les deux se comprendre”.Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l’importance de ce scrutin, parlant d’élections déterminantes pour l’avenir de ce pays de 41 millions d’habitants.À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l’avenir économique et la souveraineté du pays qu’il était la bonne personne pour piloter le Canada en ces temps troublés.- “Chaos” -“Le chaos est entré dans nos vies. C’est une tragédie, mais c’est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s’opposer au président Trump”, a expliqué pendant la campagne l’ex-gouverneur de la Banque centrale du Canada et de celle d’Angleterre.Il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seraient en place.Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.M. Poilievre, qui avait promis des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.Il aura aussi souffert jusqu’au bout de sa proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l’électorat, selon les analystes.Au siège des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois “surpris” des résultats. “Je pensais que ce serait plus serré que ça”.Près de 29 millions d’électeurs avaient été appelés aux urnes dans ce vaste pays qui s’étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.