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Au G7, Trump assure qu’un “accord” est proche sur l’Iran

Donald Trump a assuré lundi, en termes peu précis, qu’un “accord allait être signé” concernant le conflit entre l’Iran et Israël, tandis que les dirigeants du G7 tentent de s’entendre sur une déclaration commune à ce sujet.”Je pense que c’est idiot de la part de l’Iran de ne pas signer”, a déclaré le président américain depuis le Canada, ajoutant: “L’Iran est en fait déjà à la table des négociations, ils veulent conclure un accord, dès que je pars d’ici nous ferons quelque chose.”Il avait auparavant une nouvelle fois exhorté l’Iran à négocier “avant qu’il ne soit trop tard”, au quatrième jour de la campagne aérienne sans précédent lancée par Israël contre des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens.Rien ne dit pour l’heure que la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du “groupe des 7″ (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon) débouchera sur une déclaration commune sur le conflit.”Ce sera aux Américains de décider”, a reconnu un porte-parole du gouvernement allemand, alors que Donald Trump est connu pour faire volontiers cavalier seul en matière diplomatique.- Contenir Trump -Jusqu’ici l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, a réussi à éviter un étalage des divisions, mais les divergences persistent et elles sont profondes, en particulier sur le commerce.Sa volonté de contenir autant que possible Donald Trump est apparue pendant une rencontre bilatérale. Le dirigeant canadien s’est interposé pour mettre fin à une véritable conférence de presse dans laquelle s’était embarqué le toujours volubile président américain, disant vouloir “jouer (son) rôle de président du G7”.L’objectif de nombreux dirigeants présents dans les Rocheuses canadiennes (ouest) est de désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump, qui a imposé des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et qui menace d’augmenter encore le niveau des taxes.Selon des sources proches des discussions, pendant une réunion de travail, le président français Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont pressé le président américain de prononcer la fin des hostilités douanières, en faisant valoir que la Chine profitait de ces tensions.Rien ne dit si Donald Trump a été réceptif, lui qui est adepte d’une diplomatie transactionnelle, dans laquelle la dimension personnelle est extrêmement importante.- “Je les aime bien” -En annonçant avoir réalisé de nouveaux progrès avec le Royaume-Uni, avec lequel les grandes lignes d’une entente commerciale avaient déjà été trouvées récemment, le président américain a ainsi dit à propos des Britanniques: “Je les aime bien, c’est la meilleure des protections”.Keir Starmer, présent à ses côtés, a indiqué que les documents signés lundi – et que Donald Trump a voulu montrer à la presse, faisant tomber plusieurs feuilles par terre – permettaient de “mettre en Å“uvre” des accords sur les voitures et l’aéronautique en particulier.Récemment, c’est surtout sur l’Union européenne que le président américain a concentré ses attaques verbales.Il s’est entretenu au Canada avec la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, à la demande de cette dernière, a tenu à préciser la Maison Blanche.Ursula von der Leyen a indiqué ensuite, sur X, que les équipes du gouvernement américain et de l’exécutif européen allaient “accélérer le travail en vue d’un accord (commercial) juste et bon.”- Ukraine -Il semble par ailleurs difficile, si ce n’est impossible, pour les dirigeants du G7 de parler d’une seule voix sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe de février 2022.Les Européens appellent à durcir les sanctions contre la Russie et en particulier contre les ventes de pétrole russe.Donald Trump, qui compte au contraire sur son dialogue constant avec Vladimir Poutine pour mettre fin aux hostilités, n’a pas caché lundi son scepticisme face à cette option.”Les sanctions ce n’est pas si simple”, a-t-il lancé, soulignant que toute nouvelle mesure aurait un coût “colossal” également pour les Etats-Unis. 

Wall Street en hausse malgré la poursuite du conflit armé Israël-Iran

La Bourse de New York a terminé dans le vert lundi, en dépit de la persistance des affrontements entre Israël et l’Iran, les investisseurs se montrant rassurés par l’absence d’élargissement du conflit au reste du Moyen-Orient.Le Dow Jones a gagné 0,75%, l’indice Nasdaq a pris 1,52% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,94%.”La force principale” qui a guidé les acteurs de marché “est simplement le sentiment que le conflit entre Israël et l’Iran est relativement contenu jusqu’à présent”, estime Patrick O’Hare, de Briefing.com.”Le marché est donc conscient que le conflit pourrait encore s’aggraver”, mais pour le moment, il a évolué “autour de l’idée que la situation n’a pas été pire que ce que l’on craignait”, ajoute l’analyste.Israël a bombardé lundi le bâtiment de la télévision d’Etat iranienne, qui a brièvement interrompu sa retransmission depuis Téhéran où des explosions ont retenti dans plusieurs secteurs, au 4e jour d’un conflit inédit entre les deux pays ennemis.L’Iran a pour sa part tiré lundi matin des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël.”Il y a eu un certain soulagement de voir qu’il n’y a pas eu d’attaques vraiment significatives contre les installations de production de pétrole de l’Iran”, souligne Patrick O’Hare.Les échanges commerciaux de pétrole n’ont pas non plus été perturbés et “les prix de l’énergie se sont donc repliés à la suite de cette prise de conscience” ce qui a aidé à pousser Wall Street dans une direction positive, relève l’analyste.Cette actualité géopolitique va être “juxtaposée à de nombreuses décisions des banques centrales cette semaine, y compris la décision du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) mercredi”, prévient Patrick O’Hare.Les acteurs de la finance sont presque unanimes: la banque centrale américaine va opter pour le statu quo pour la quatrième fois d’affilée, en maintenant ses taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Le marché “sera très attentif au résumé des projections économiques”, anticipe M. O’Hare.Ce document, qui sera publié aussi mercredi par la Fed, contient des prévisions économiques et une estimation du nombre de baisses de taux qui pourraient intervenir d’ici la fin de l’année.En attendant, les investisseurs scruteront mardi les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis pour le mois de mai, “un élément important qui permettra au marché de valider (ou non) son opinion selon laquelle le consommateur tient toujours raisonnablement bien le coup, malgré tout ce qui se passe autour de lui” au niveau économique, pour Patrick O’Hare.Sur le marché obligataire, vers 13H50 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se tendait à 4,45%, contre 4,40% à la clôture vendredi.Au tableau des valeurs, Meta a été recherché (+2,67% à 700,54 dollars) après avoir annoncé l’introduction prochaine de nouveaux espaces publicitaires sur WhatsApp, un tournant important pour la messagerie qui avait jusqu’ici largement échappé à la publicité.Le géant américain des casinos MGM a bondi (+8,10% à 34,30 dollars) après avoir amélioré les prévisions annuelles de BetMGM, co-entreprise de paris qu’il détient avec le groupe britannique Entain, grâce à “une forte croissance du chiffre d’affaires dans les jeux et sports en ligne”.Le géant de la sidérurgie U.S. Steel a grimpé de 5,10% à 54,85 dollars, après que le président américain Donald Trump a signé vendredi un décret portant sur son acquisition par Nippon Steel, la conditionnant au respect d’un “accord de sécurité nationale”.

Au G7, Trump maintient la pression sur l’Iran

Donald Trump a une nouvelle fois exhorté lundi l’Iran à négocier “avant qu’il ne soit trop tard”, pendant le sommet du G7 au Canada où les dirigeants s’efforceront de parler d’une seule voix pour une “désescalade” dans la guerre avec Israël.Le président américain a affirmé que les Iraniens “voudraient parler”, tout en jugeant que l’Iran n’était “pas en train de gagner cette guerre” et qu’au contraire cela “se passait très bien pour Israël”, au quatrième jour d’un conflit qui ne cesse de s’intensifier.Les autres dirigeants du G7 tâcheront de trouver un terrain d’entente avec Donald Trump, grand adepte du cavalier seul diplomatique, sur deux autres sujets minés: la guerre en Ukraine et le commerce.L’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, veut éviter un étalage au grand jour des divisions entre les représentants de sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.Sa volonté de contenir autant que possible Donald Trump est apparue pendant une rencontre bilatérale. Le dirigeant canadien s’est interposé pour mettre fin à une véritable conférence de presse dans laquelle s’était embarqué le toujours volubile président américain, disant vouloir “jouer (son) rôle de président du G7”.- “Consensus” -Même si Mark Carney a affirmé que le commerce était le “premier sujet” du sommet, le conflit entre Israël et Iran plane sur l’agenda alors que Téhéran a promis lundi de continuer à frapper Israël après des attaques qui ont visées la télévision d’Etat.”Je pense qu’il existe un consensus en faveur d’une désescalade” parmi les dirigeants rassemblés dans les Rocheuses canadiennes (ouest), a espéré le Premier ministre britannique Keir Starmer.”Nous ferons une proposition visant à rédiger un communiqué final sur ce sujet”, a pour sa part annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz.Le conflit sera discuté en soirée pendant une réunion de travail sur la sécurité internationale, a fait savoir une source diplomatique canadienne, en tempérant quelque peu les attentes.Il est faux de dire qu’il existe à ce stade une déclaration commune (sur Israël et l’Iran) qui obtiendrait un oui ou un non définitif de la part des dirigeants, selon cette dernière.Rédiger une prise de position commune sera une tâche délicate, avec un Donald Trump notoirement impatient face aux longues tractations multilatérales.Ce dernier oscille entre laisser-faire face à l’offensive israélienne et appels à une reprise des négociations diplomatiques avec Téhéran. Il n’a pas non plus fermé la porte à une implication américaine directe.- Ukraine -Il sera tout aussi difficile pour les dirigeants du G7 de s’accorder sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe de février 2022.Les Européens appellent à durcir les sanctions contre la Russie et en particulier contre les ventes de pétrole russe, quand Donald Trump continue au contraire à vanter sa proximité avec Vladimir Poutine.Lundi, le président américain a par exemple dit une nouvelle fois que cela avait été une “erreur” d’expulser la Russie de ce qui était alors le G8 suite à l’annexion de la Crimée.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également attendu au Canada, a dit vouloir parler avec Donald Trump de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington.- Commerce -La guerre commerciale lancée par le président américain est un autre sujet de tensions. Les dirigeants de nombreux autres pays bousculés par l’agenda “L’Amérique d’abord” du milliardaire de 79 ans ont été invités, notamment ceux d’Inde, du Mexique, d’Afrique du Sud et d’Australie.En imposant des taxes d’au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, le président américain a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d’un ralentissement économique général.Le sujet est éminemment sensible pour le Canada, confronté en plus aux déclarations répétées de Donald Trump sur une annexion du pays.Le président américain a souligné lundi, pendant sa rencontre avec Mark Carney, que tous deux avaient une “approche différente” sur un possible accord commercial.Il a redit son attachement aux taxes douanières, un outil “simple”, “précis” et qui “va vite”, ajoutant que Mark Carney avait pour sa part une idée “plus complexe mais également très bonne”.

Piratage massif chez Adecco et cyberfraudes en série: un procès hors norme à Lyon

Plus de 72.000 victimes et des millions d’euros envolés: un procès hors norme s’est ouvert lundi à Lyon, où de jeunes hackeurs et de petits escrocs sont jugés pour un piratage massif des données du géant de l’intérim Adecco et de multiples arnaques en ligne.Quatorze prévenus, du simple stagiaire au petit génie de l’informatique, doivent notamment répondre d'”escroquerie en bande organisée” et encourent jusqu’à dix ans de prison. Timothée Lhomond, 22 ans, considéré comme le cerveau du groupe, est le seul en détention provisoire, depuis deux ans et demi. “J’ai envie de tourner la page, j’étais immature quand j’ai commis ces faits”, déclare depuis le box le jeune homme à l’air timide, vêtu d’un simple T-shirt blanc et d’un jean.”Je suis en train de grandir au milieu de criminels”, poursuit-il, en demandant sa remise en liberté. Refusée par le tribunal: il s’est créé des identités multiples avec le vol des données et le “risque de fuite” est grand. Depuis la prison, il a menacé des co-prévenus grâce à des smartphones et continué certaines arnaques. Les débats, qui vont durer deux semaines, sont retransmis en direct sur une webradio et dans deux amphithéâtres d’université pour les 362 avocats, qui défendent les 5.538 parties civiles de ce dossier tentaculaire.  Il s’agit de particuliers victimes de prélèvements indus et autres arnaques sur le net mais aussi des banques, compagnies d’assurance et jusqu’à des organismes publics comme l’Agence nationale pour l’Habitat (ANAH) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). – “A vie” -“C’est une escroquerie hors normes commise (…) par des escrocs très organisés”, souligne Xavier Vahramian, avocat de la branche française du géant suisse de l’emploi par intérim Adecco.Adecco France, basée à Villeurbanne, près de Lyon, a déposé plainte en novembre 2022 après avoir réalisé que sa base de données avait été siphonnée quand plusieurs de ses intérimaires ont signalé de petits prélèvements anormaux sur leurs comptes.L’enquête a montré qu’un stagiaire puis CDD d’une agence de Besançon, avait livré à 58 reprises et trois mois durant ses codes d’accès à Lhomond qui l’avait contacté sous un avatar sur les réseaux sociaux, en échange d’une promesse de 15.000 euros jamais concrétisée. Des millions de données d’intérimaires, stagiaires ou candidats à l’intérim ont ensuite été vendues sur le darknet ou utilisées pour des escroqueries grâce à de faux document fabriqués par Timothée Lhomond et à des comptes ouverts sous de fausses identités.   Au-delà du préjudice financier pour des milliers de particuliers (chiffré à ce stade à 1,6 million d’euros), le préjudice moral est immense et “à vie”, soulignent certains de leurs avocats. “Une fois vendue sur le net, on ne peut plus rien faire”, admet à la barre le directeur d’enquête. “Vous pouvez fermer un compte en banque mais vous ne pouvez pas changer de nom et de numéro de sécurité sociale, c’est pour la vie, et ces données pourront être utilisées n’importe quand”, lâche-t-il.- “Nos Russes à nous” -L’enquête montre aussi que les pirates n’en sont pas à leur coup d’essai. Fausses demandes de subventions dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov, Chèques vacances, Pass Culture, assurance-vie… ils ont multiplié les arnaques bien avant de s’en prendre à Adecco. Même la Caisse des dépôts a payé plus de 1,9 million d’euros à de fausses sociétés de formation professionnelle montées par ce réseau.Autour de lui, Timothée Lhomond, qui a débuté ses méfaits dès ses 17 ans, a constitué une bande hétéroclite, avec cinq ou six très jeunes hackeurs jamais condamnés, et des délinquants au casier judiciaire chargé.Selon des documents judiciaires, il dispose de “capacités intellectuelles élevées”, mais est mû par “une escalade addictive” à “la recherches de failles” informatiques. “Cette bande, ce sont nos Russes à nous”, analyse pour l’AFP Me Mouna Taoufik, avocate d’un couple de victimes, dont une employée d’Adecco, qui a perdu plus de 20.000 euros, “les économies d’une vie”.”C’est une des premières fois que des données sont volées à cette échelle en France et revendues sur le darknet, poursuit-elle. D’habitude, les escrocs sur internet en France les achètent sur le darknet à des étrangers, et les Russes sont les maîtres absolus dans ce domaine”.

Au Bourget, polémique sur des stands israéliens, Airbus profite de l’effacement de Boeing

Une nouvelle polémique sur la présence d’industriels de l’armement israéliens a marqué lundi le premier jour du salon du Bourget, où Airbus occupe le terrain commercial avec de multiples commandes, Boeing restant discret après un crash meurtrier.Aux premières heures du plus grand salon de l’aéronautique et de la défense au monde, organisé au nord de Paris, plusieurs stands israéliens de l’armement exposant des “armes offensives” ont vu leur accès condamné sur décision du gouvernement français, provoquant la colère d’Israël.La situation à Gaza “moralement inacceptable” impose de marquer “réprobation” et “distance”, a fait valoir le Premier ministre français François Bayrou, après avoir inauguré le salon.”La France considère qu’il y a là une situation terrible pour les Gazaouis, une situation humainement et du point de vue humanitaire, du point de vue sécuritaire, extrêmement lourde. La France a tenu à manifester que les armements offensifs ne devaient pas être présents dans ce salon”, a-t-il ajouté.Pour le ministère israélien de la Défense, qui a dénoncé une “ségrégation”, cette mesure “rompt avec les pratiques habituelles des expositions de défense dans le monde”. Le président israélien Isaac Herzog s’est dit “choqué”.- “Discrimination inacceptable” -Cette décision française “est une discrimination inacceptable, particulièrement dans le contexte géopolitique actuel”, a réagi Marine Le Pen dans un message publié sur X, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale estimant qu’elle “abîme, une nouvelle fois, l’image de notre pays à l’international”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté le 10 juin la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.Lundi après-midi, une quinzaine de militants se sont rassemblés pour une conférence de presse à 500 m du salon. “C’est scandaleux et indécent qu’aux portes de Paris se réunissent des marchands de guerre et de mort pour faire du business”, a déclaré Selma (prénom d’emprunt), militante du collectif Guerre à la guerre qui tient de vendredi à dimanche un “contre-salon” à Bobigny.Cette affaire a presque éclipsé les annonces commerciales que les constructeurs réservent au Bourget. Airbus a ainsi engrangé 105 commandes fermes, dont 25 gros porteurs A350 de la compagnie saoudienne Riyadh Air, en plein lancement, et 40 monocouloirs A220 de la polonaise LOT, jusqu’alors acquise à la concurrence. En outre, le géant industriel européen a signé pour 30 monocouloirs A320neo et 10 avions-cargo A350F avec un loueur saoudien.Son rival Boeing a laissé le champ libre, l’avionneur américain ayant décidé de réduire ses activités au Bourget après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing. Son patron Kelly Ortberg avait déjà indiqué avoir annulé sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, François Bayrou a appelé à “relever les défis (…) ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Autre dominante outre la défense: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation est aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans. Le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, sera consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. bur-neo-mra-alb/jum/pta

Au Mali, la mine d’or du géant canadien Barrick placée sous administration provisoire

Le tribunal de commerce de Bamako a décidé lundi de placer “sous administration provisoire” pour six mois la plus grande mine d’or du Mali, majoritairement détenue par le géant canadien Barrick Mining, dernier épisode en date d’un bras de fer que se livrent l’industriel et l’Etat malien.La junte au pouvoir avait réclamé cette mesure pour relancer les activités d’extractions à l’arrêt depuis janvier sur le site de Loulo-Gounkoto, dans l’ouest du pays, un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali.Zoumana Makadji, nommé administrateur provisoire, aura la tâche “d’ouvrir la mine dans les plus brefs délais”, a dit à l’AFP un magistrat du tribunal de commerce.- Arbitrage international -Dans un communiqué, Barrick a confirmé avoir perdu le “contrôle opérationnel” de la mine et rappelle que l’entreprise a entamé une procédure d’arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une organisation de la Banque mondiale basée à Washington.Une source représentant les intérêts de l’Etat malien au procès a indiqué à l’AFP que cette mesure permet de “protéger les intérêts économiques nationaux” et évite “la fermeture brutale de la mine en l’absence d’un accord révisé”.”Au bout de six mois, le juge constatera l’évolution des négociations et ou d’un accord et avisera”, a expliqué à l’AFP le magistrat du tribunal du commerce.Barrick s’était dite “contrainte” de devoir arrêter ses opérations à Loulo-Gounkoto après la saisie le 11 janvier de trois tonnes d’or sur le site par des soldats venus en hélicoptère.La junte empêchait déjà Barrick d’exporter l’or du site et quatre employés maliens de la compagnie sont en détention depuis novembre. Ces actions “injustifiées (…) ont menées à la suspension temporaire des opérations”, a rappelé lundi Barrick dans son communiqué, qui affirme toutefois vouloir trouver “une solution constructive et mutuellement acceptable”.- Souveraineté économique -Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali a réformé son code minier en 2024 et réclame des centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts à Barrick.Les militaires arrivés au pouvoir par la force en 2020 cherchent à obtenir une part plus importante des revenus générés par les activités extractives, y compris celles du complexe souterrain et à ciel ouvert de Loulo-Gounkoto.Invoquant le “non paiement d’impôts”, les services fiscaux maliens ont fermé les bureaux du groupe minier à Bamako en avril dernier.Selon Barrick, 85 millions de dollars ont déjà été versés à l’Etat malien en octobre “dans le cadre des négociations”.Le 8 mai, le gouvernement malien avait introduit devant le tribunal du commerce de Bamako une requête en vue d’imposer une administration provisoire sur le site de Loulo-Gounkoto.”Depuis 2024, l’Etat est dans un bras de fer avec les majors qui produisent l’or au Mali. Barrick, comme les autres, sont accusés d’avoir ouvert des comptes offshores, ce que la législation permet”, avait expliqué à l’AFP une source proche de Barrick.L’or contribue à un quart du budget national de ce pays d’Afrique de l’Ouest.Le Mali, l’un des pays les plus pauvres au monde, est dirigé par des militaires depuis deux coups d’Etat en 2020 et 2021.La junte a fait de la lutte contre la corruption et de la restauration de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles ses mantras. Ils accordent une attention toute particulière aux revenus juteux de l’industrie minière.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, en dépit des affrontements qui durent depuis quatre jours entre l’Iran et Israël, les investisseurs estimant que le conflit est restreint aux deux belligérants.La Bourse de Paris a avancé de 0,75%, Londres a pris 0,28% et Francfort 0,78%.

Faute de fonds, l’ONU doit fortement réduire son aide humanitaire

Les Nations unies ont annoncé lundi une réduction drastique de l’aide humanitaire face “aux pires coupes financières” des pays donateurs et surtout des Etats-Unis. Une décision qui va aggraver le sort déjà précaire de dizaines de millions de personnes cette année. Le nouveau plan de 29 milliards de dollars, là où l’ONU en réclamait 44 milliards pour 2025 aux pays donateurs, doit “hyper-prioriser” l’aide pour 114 millions de personnes, selon le communiqué diffusé par l’agence de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA). Le plan initial devait permettre d’aider “180 millions de personnes vulnérables”.Le même jour, l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé la suppression d’environ 3.500 postes, faute d’argent.- Coupes brutales -Selon OCHA, l’ONU n’a réussi à récolter que 5,6 milliards de dollars, sur les 44 milliards initialement réclamés, soit 13% du total alors que l’on est déjà à la moitié de l’année et que les crises humanitaires se sont multipliées : Soudan, Gaza, République démocratique du Congo, Birmanie, Ukraine notamment.Tout le secteur humanitaire mondial a été jeté dans la tourmente par la décision du président américain Donald Trump de mettre fin ou de revoir à la baisse l’aide financière à l’étranger des Etats-Unis. Washington était jusque-là le principal donateur en termes d’aide au développement sous toutes ses formes et les coupes brutales du financement ont des conséquences dramatiques pour l’aide d’urgence, la vaccination ou encore la distribution de médicaments pour lutter contre le sida.  Les fonds américains représentaient parfois une part importante des budgets des agences de l’ONU ou de diverses ONG, et ces pertes sont impossibles à compenser suffisamment rapidement.  Dès la fin avril, Tom Fletcher le patron d’OCHA, avait prévenu. Réduire le financement “n’est pas quelque chose dont il faut se vanter… le résultat de ces coupes dans l’aide c’est que des millions de personnes meurent”, avait-il lancé depuis un hôpital bondé en Afghanistan.Au moment même où OCHA annonçait les coupes, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) publiaient une nouvelle liste sur la faim dans le monde. Cinq des endroits cités sont confrontés à la famine ou à un risque immédiat de famine : Soudan, Gaza, le Soudan du Sud, Haïti et le Mali. “Mais sans financements ni accès, nous ne pouvons sauver des vies”, dénonce la directrice du PAM, Cindy McCain.Au Bangladesh, c’est la lutte contre la tuberculose et son éradication qui ont été remises en cause faute de moyens. En Afrique australe, ce sont les progrès de la lutte contre le sida qui sont menacés.Mais les Etats-Unis ne sont pas seuls en cause, nombre de pays donateurs ayant revu à la baisse leur aide pour se consacrer à d’autres priorités.- “Tri de survie humaine” -“Nous avons été forcés de faire un tri de la survie humaine”, a dénoncé Tom Fletcher lundi. “Les comptes sont cruels, et les conséquences sont déchirantes. Trop de personnes ne recevront pas l’aide dont elles ont besoin, mais nous sauverons autant de vies que possible avec les ressources qui nous sont données”, a-t-il promis.Il faudra donc faire autant que possible avec beaucoup moins. L’ONU va se fonder sur une échelle qui classe la gravité des besoins humanitaires. Les zones classées niveau 4 ou 5 – “indiquant des conditions extrêmes ou catastrophiques” – auront la priorité.”Des coupes budgétaires brutales nous laissent avec des choix brutaux”, reconnaît Tom Fletcher. “Tout ce que nous demandons, c’est 1 pour cent de ce que vous avez choisi de dépenser l’année dernière pour la guerre. Mais ce n’est pas juste un appel à l’argent – c’est un appel à la responsabilité globale, à la solidarité humaine, à un engagement pour mettre fin à la souffrance”, enjoint-il.Lundi, le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a annoncé une réduction mondiale de ses coûts de personnel d'”environ 30%” faute d’argent. Soit la suppression d’environ 3.500 postes et de centaines de contrats temporaires.La contribution américaine représentait ces dernières années environ 40% du budget du HCR, à hauteur d’environ deux milliards de dollars par an, avait indiqué fin avril le chef du HCR, Filippo Grandi, devant le Conseil de sécurité.

Le G7 veut une “désescalade” entre Iran et Israël

La guerre entre Israël et l’Iran promet de dominer lundi la réunion du G7, au défi de trouver un positionnement commun autour de l’imprévisible Donald Trump.”Je pense qu’il existe un consensus en faveur d’une désescalade” parmi les dirigeants rassemblés dans les Rocheuses canadiennes, a dit le Premier ministre britannique Keir Starmer.”Nous ferons une proposition visant à rédiger un communiqué final sur ce sujet, dans lequel nous soulignerons une nouvelle fois que l’Iran ne doit en aucun cas entrer en possession de matériel pouvant servir à la fabrication d’armes nucléaires”, a pour sa part annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz, signalant que le texte affirmerait aussi “le droit légitime de l’État d’Israël à se défendre”.Tout l’enjeu sera de convaincre le président américain, qui oscille entre laisser-faire face à l’offensive israélienne, entrée dans son quatrième jour, et appels à une reprise des négociations diplomatiques avec Téhéran.Donald Trump, qui n’a guère de patience pour les longues tractations diplomatiques, s’est dit ouvert à une offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, allié de l’Iran, une perspective que le président français Emmanuel Macron a sèchement rejetée.Les Européens voudraient plutôt convaincre le président américain de faire pression sur son homologue russe via de nouvelles sanctions, dans l’espoir de mettre fin aux hostilités en Ukraine, attaquée par la Russie en février 2022.- Ukraine -Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également attendu au Canada, a dit vouloir parler avec son homologue américain de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington, une perspective à laquelle l’ancien promoteur immobilier, adepte de la diplomatie transactionnelle, pourrait être sensible.Sur l’Iran comme sur l’Ukraine, l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, aura pour mission d’éviter un étalage des divisions entre les membres de ce club réunissant sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.Un premier test aura lieu lundi matin lorsque Mark Carney et Donald Trump, qui menace d’assommer le Canada de droits de douane quand il n’évoque pas ouvertement une annexion du pays, se retrouveront en face-à-face.Les dirigeants s’abstiendront de publier une longue déclaration finale – qui fait traditionnellement l’objet d’âpres négociations – et chercheront à privilégier des engagements “courts et concrets” sur divers sujets, selon une source gouvernementale canadienne.La guerre commerciale lancée par le président américain est un autre sujet de tensions. Les dirigeants de nombreux autres pays bousculés par l’agenda “L’Amérique d’abord” du milliardaire de 79 ans ont été invités, notamment ceux d’Inde, du Mexique, d’Afrique du Sud et d’Australie.- Escalade -Avant son arrivée au Canada dimanche soir, Donald Trump avait appelé Israël et l’Iran à “trouver un accord”, mais il a aussi évoqué un scénario dans lequel les deux pays “se battraient” d’abord. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle indiqué avoir dit par téléphone au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution “à long terme” avec l’Iran. Quant au conflit ukrainien, le président américain, qui s’est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un échange téléphonique samedi avec Vladimir Poutine. Le président russe lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.De leur côté, les Européens veulent convaincre Donald Trump d’annoncer de nouvelles sanctions contre Moscou, visant plus précisément les ventes de pétrole russe.- “Evitons le protectionnisme” -Tous les dirigeants veulent aussi aborder la question des droits de douane avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d’au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, ce dernier a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d’un ralentissement économique général.”Gardons les échanges entre nous équitables, prévisibles et ouverts. Nous devons tous éviter le protectionnisme”, a lancé Mme von der Leyen.Ce sommet est également un moment important pour le Canada. La dernière fois que le pays avait accueilli le G7, en 2018, la réunion avait été le théâtre d’un accrochage entre M. Trump et le Premier ministre de l’époque, Justin Trudeau.

En visite en Autriche, Zelensky évoque l’achat d’armes américaines

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite lundi à Vienne, a dit vouloir parler avec son homologue américain Donald Trump de l’achat par Kiev de matériel militaire à Washington.”L’un des sujets dont je discuterai avec le président Trump, au cours d’une rencontre, concernera un lot de défense que l’Ukraine est prête à acheter”, a-t-il déclaré, espérant rencontrer le locataire de la Maison Blanche en marge du sommet du G7 au Canada.”Nous devons tous oeuvrer pour que l’alliance entre l’Amérique et l’Europe ne se désagrège pas. C’est dans l’intérêt de tous”, a-t-il insisté, disant “ne pouvoir imaginer, même aujourd’hui, comment vivre et lutter sans l’aide des Etats-Unis”.Il s’exprimait pendant une conférence de presse aux côtés du chef de l’Etat autrichien Alexander Van der Bellen, rencontré dans le cadre de ses efforts visant à assurer la poursuite du soutien occidental face à l’invasion russe.- “Poursuite du soutien à l’Ukraine” -Volodymyr Zelensky ne reste que quelques heures en Autriche, l’un des derniers pays de l’Union européenne (UE) à ne l’avoir pas encore reçu depuis l’invasion de son pays en février 2022. Dans un communiqué, la présidence ukrainienne a souligné que les deux présidents avaient évoqué en “tête-à-tête” puis au sein d’un “format élargi” la “poursuite du soutien à l’Ukraine”. Au programme également, la participation du secteur économique autrichien à la reconstruction de l’Ukraine, où l’Autriche était avant la guerre l’un des plus gros investisseurs.Les dirigeants se concentrent sur le “déminage humanitaire, la récupération d’énergie, la sécurité alimentaire et la construction d’abris”. Le ministère autrichien des Affaires étrangères a ajouté que la coopération sur la reconstruction et la santé allait entre autres être renforcée, le “savoir-faire” de Vienne pouvant être utile.Le gouvernement a dit avoir versé 320 millions d’euros d’aide humanitaire à l’Ukraine et aux Etats voisins. L’Autriche, qui n’est pas membre de l’Otan, “est certes neutre militairement mais elle ne l’est en aucun cas sur le plan politique”, a rappelé M. Van der Bellen.Ses relations auparavant bonnes avec la Russie se sont notablement dégradées depuis le début du conflit en Ukraine. Mais elle conserve des liens économiques avec Moscou : l’une des principales banques autrichiennes, la Raiffeisen, est la plus grande banque occidentale toujours présente sur le sol russe. Volodymyr Zelensky avait dénoncé son maintien en 2022.Le parti d’extrême droite FPÖ, qui arrive en tête dans les sondages mais qui siège dans l’opposition, a vivement critiqué sa visite. “Notre population a le droit de savoir pourquoi l’Autriche compromet sa crédibilité en matière de politique étrangère, enterre sa neutralité et met ainsi en péril sa propre sécurité”, a déclaré son chef Herbert Kickl.