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L’offensive protectionniste de Trump foudroie les partenaires des Etats-Unis et affole les marchés

Les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont globalement temporisé jeudi face au coup de massue sur les droits de douane infligé par Donald Trump qui provoque un vent de panique sur les marchés.Le président américain a parlé mercredi d’une “déclaration d’indépendance économique” pour son pays, et a prédit jeudi sur sa plateforme Truth Social que les Etats-Unis en ressortiraient “plus forts” qu’avant. Mais dans l’immédiat, c’est la gueule de bois à Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne: vers 15H50 GMT, l’indice Nasdaq chutait de 5,00% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 3,96%.Parmi les entreprises fuies par les investisseurs, figurent celles de l’habillement comme Gap (-18,72%), dont le modèle économique repose largement sur la confection en Asie.Les nouveaux droits de douane annoncés par la présidence américaine sont particulièrement punitifs pour des pays incontournables pour l’industrie textile, comme la Chine (qui subira au total +54% de taxes sur ses produits), le Cambodge (+49%), le Vietman (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Symptôme des fortes inquiétudes sur un ralentissement économique à venir, le pétrole plongeait d’environ 7% et l’or, actif refuge, a connu de nouveaux sommets.Les marchés asiatiques et européens ont chuté lourdement pendant la journée (-2,77% à Tokyo, -3,31% à Paris). Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis une semaine +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.- “Maintenir la communication” -Pour l’heure, aucun pays n’a ajouté de l’huile sur le feu en matière de guerre commerciale.Pékin a dit jeudi “maintenir la communication” au sujet du commerce et de l’économie, tout en exhortant Washington à “annuler immédiatement” ses taxes douanières punitives et en promettant de riposter.Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, va parler avec ses homologues américains vendredi. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu’il n’est “pas trop tard” pour négocier, mais dit aussi que l’UE était “prête à réagir”.La veille, Donald Trump avait adopté un ton particulièrement vindicatif: “Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a-t-il asséné avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.Il s’insurge en particulier contre le déficit commercial américain, qui représentait encore un trou massif en février selon les chiffres les plus récents publiés jeudi.- “Masochistes” -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE prendront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Selon les analystes d’Oxford Economics, cette salve de Trump et ses conséquences pourraient ralentir nettement la croissance mondiale et la ramener sous les 2%.”Les droits de douane de Trump sont les plus coûteux et les plus masochistes que les États-Unis aient appliqués depuis des décennies”, a fustigé jeudi sur X Larry Summers, l’ancien ministre des Finances sous Bill Clinton.- Des usines à l’arrêt en Amérique du Nord -Malgré les appels au dialogue politique, la plupart des États critiquent vertement l’initiative américaine.L’Australie a dénoncé un “geste qui n’est pas celui d’un ami”.La France, qui réunit jeudi les représentants de ses filières les plus touchées, déplore une “immense difficulté” pour l’Europe, et se dit, comme Berlin, prête à cibler la tech américaine dans le cadre d’une réponse continentale.”Toute tentative d’imposer un protectionnisme (…) n’a plus sa place dans le monde”, a quant à lui affirmé le président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays récolte le taux minimal de 10%.La surtaxe sur l’automobile a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce jeudi par Stellantis de la fermeture de son usine Chrysler de Windsor (Canada) pendant deux semaines. Le groupe envisage aussi des “pauses” dans ses usines mexicaines. Le suédois Volvo Cars, propriété du groupe chinois Geely, a affirmé qu’il allait devoir augmenter sa production de véhicules aux Etats-Unis.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire, à rebours de la plupart des économistes qui anticipent de lourdes conséquences pour l’économie américaine.

Droits de douane: un calcul simple à l’origine des chiffres

Pour déterminer les droits de douane annoncés mercredi par le président américain, Donald Trump, la Maison Blanche a fait un calcul relativement simple, appliqué de manière uniforme à tous les pays, soulevant interrogations et critiques d’économistes, dont le prix Nobel Paul Krugman.Donald Trump a dénoncé de supposés “tarifs douaniers” que les autres pays imposeraient aux États-Unis. Mais les chiffres présentés ne correspondent pas au niveau des droits de douane actuels.Ainsi, la Chine taxerait, selon la Maison Blanche, de 67% les produits américains. Mais elle appliquait en 2024 un tarif douanier moyen de 4,9%, d’après les statistiques de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).L’écart est tout aussi grand pour l’Union Européenne (1,7% selon l’OMC, 39% pour Donald Trump) ou encore l’Inde (6,2% contre 52%).La Maison Blanche affirme avoir pris en compte d’autres barrières commerciales que les simples droits de douane – citant notamment les normes environnementales ou la manipulation des taux de change.Le représentant américain au Commerce a publié une formule aux multiples variables exprimées en lettres grecques. Mais plusieurs d’entre-elles s’annulent et en font une simple division.Dans les faits, pour calculer les supposées taxes douanières, la Maison Blanche a divisé la balance commerciale (la différence entre importations et exportations) par la valeur des importations – et ce quel que soit le pays. Un calcul qui ne prend pas en compte les spécificités des liens commerciaux.”La formule se base sur la valeur relative du surplus commercial avec les Etats-Unis”, confirment les économistes de Deutsche Bank.”Cette approche est tellement pleine d’erreurs qu’il est difficile de savoir où commencer”, a estimé le prix Nobel d’économie Paul Krugman sur son blog. Il souligne notamment que les calculs prennent en compte uniquement les biens échangés, omettant les services.Au final, la méthode est “stupide”, tranche-t-il.En appliquant la formule publiée par l’administration aux données de 2024 publiées par le bureau américain du recensement (Census), l’AFP a obtenu les chiffres présentés par le président américain. Les nouveaux droits de douane annoncés pour chaque pays correspondent à ce résultat, divisé par deux. Si la formule donne moins de 10%, ou en cas d’excédent commercial, les Etats-Unis appliquent uniformément un taux plancher de 10%. C’est le cas pour plus d’une centaine de pays ou territoires, dont le Royaume-Uni et l’Australie.Seuls les droits de douane de 10% décidés pour l’Afghanistan ne s’expliquent pas par ces calculs.Par ailleurs, la formule se base sur des hypothèses simples pour estimer l’impact d’une hausse des prix des produits importés sur la demande domestique américaine. Appelée “élasticité”, cette variable est considérée comme étant la même pour chaque pays, peu importe le produit.Un des articles scientifiques cités par la Maison Blanche pour étayer sa formule souligne pourtant que l’élasticité “varie en fonction des produits et des importateurs”.

Droits de douane: Wall Street s’enfonce face aux craintes économiques

La Bourse de New York chutait jeudi, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump, qui fait craindre un ralentissement de l’économie américaine et un rebond de l’inflation dans le pays.Vers 15H05 GMT, le Dow Jones reculait de 3,73%, l’indice Nasdaq plongeait de 5,60% et l’indice élargi S&P lâchait 4,37%, évoluant à des plus bas depuis septembre.”Après une longue attente, le pansement tarifaire a finalement été arraché hier. Malheureusement, ceux qui s’attendaient à ce que la nouvelle soit relativement indolore ont été déçus”, estime Adam Turnquist, de LPL Financial.”Il se peut que les marchés ne réagissent pas à la hauteur de la situation, surtout si ces tarifs s’avèrent définitifs compte tenu des répercussions potentielles sur la consommation et le commerce au niveau mondial”, prévient dans une note Sean Sun, de Thornburg Investment Management.L’indice VIX – dit “indice de la peur” – qui mesure la nervosité des investisseurs, évoluait en nette hausse.”Clairement, ce qui a été annoncé était proche du pire scénario et les marchés n’étaient pas préparés à cela”, estime auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.”Ils réagissent en conséquence aux implications négatives pour la croissance et positives pour l’inflation”, ajoute l’analyste.Dans ce contexte, le marché obligataire continuait de jouer son rôle de valeur refuge: le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,02% contre 4,13% à la clôture la veille.Dans un long discours mercredi soir, le locataire de la Maison Blanche a annoncé une salve de droits de douane: 20% de taxes pour l’Union européenne, 34% pour la Chine, 24% pour le Japon, ou encore 31% pour la Suisse.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, prévoit aussi un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations sur le territoire américain, ainsi que des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale par Donald Trump.Avec les annonces de la Maison Blanche, les investisseurs ont obtenu “une certaine clarté sur le cadre (des surtaxes, ndlr) mais le degré et l’agressivité des droits de douane impliquent qu’il y aura un ajustement significatif et important à faire pour le commerce mondial”, relève M. Kourkafas.Les valeurs du secteur de l’habillement dévissait alors qu’une partie des vêtements sont fabriqués en Chine ou au Vietnam (respectivement taxés à hauteur de 34% et à 46%, en plus des droits de douane déjà imposés). Gap lâchait 22,41%, Ralph Lauren 17,36%, Lululemon 13,22% ou encore le géant américain Nike 12,98%.Une partie des entreprises technologiques décrochaient également: Apple (-8,59%), Nvidia (-6,87%), Dell (-15,51%), Broadcom (-7,84%), HP (-15,75%).Une part des composants de ces entreprises sont produits à l’étranger, comme à Taïwan – ciblé à hauteur de 32% de surtaxes supplémentaires.”Le bon côté des choses est qu’il s’agit probablement de la limite supérieure de la fourchette tarifaire et qu’elle peut être négociée à la baisse à partir de là”, estime Angelo Kourkafas.Les valeurs liées au secteur du tourisme évoluaient aussi en terrain négatif, lestées par ces nouveaux droits de douane universels, à l’instar d’Airbnb (-8,55%), d’Expedia (-8,83%) ou encore de Booking (-6,05%) ainsi que les compagnies aériennes comme American Airlines (-9,39%), Delta (-9,76%) et United Airlines (-12,99%).De plus, à la suite de ces annonces, “la Fed reviendra probablement sur le devant de la scène et, si le chômage augmente et que la croissance économique s’affaiblit considérablement, elle procédera probablement à des réductions plus importantes” de ses taux que les deux baisses qu’elle prévoyait jusqu’à présent, ajoute l’analyste.Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine dernière (-6.000), en deçà des attentes.La balance commerciale américaine des biens et services s’est améliorée en février, après le record du mois précédent, tout en restant très déficitaire, à hauteur de 131,4 milliards de dollars, un chiffre quasiment multiplié par deux sur un an, selon les données publiées jeudi par le département du Commerce.

Droits de douane: Stellantis va fermer temporairement une usine au Canada, l’envisage pour le Mexique

Stellantis a annoncé jeudi la fermeture pour deux semaines de son usine Chrysler au Canada et envisage des “pauses” de la production dans dans ses usines mexicaines, notamment à cause de l’application de lourds droits de douanes sur les véhicules importés aux Etats-Unis. Le 5e constructeur mondial va fermer son usine canadienne de Windsor (Ontario), qui emploie environ 4.000 salariés, pendant les semaines du 7 et du 14 avril, a indiqué jeudi une porte-parole du groupe, confirmant une annonce du syndicat local Unifor.Cette usine bientôt centenaire de Chrysler fabrique des monospaces Chrysler Pacifica et de puissantes berlines électriques Dodge Charger, exportés en masse vers les Etats-Unis, juste de l’autre côté de la rivière Détroit.La fermeture de Windsor est “principalement liée” aux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les voitures importées vers les Etats-Unis, selon le syndicat.Le groupe Stellantis a indiqué continuer “d’évaluer les effets (des droits douanes américains) sur les véhicules importés et continuera de discuter avec l’administration américaine de ces changements de politique”. “Les mesures immédiates que nous devons prendre comprennent l’arrêt temporaire de la production dans certaines de nos usines d’assemblage canadiennes et mexicaines, ce qui aura une incidence sur plusieurs de nos installations américaines de production de moteurs et d’emboutissage qui soutiennent ces opérations”, a poursuivi le groupe.Donald Trump a lancé mercredi une colossale charge commerciale en annonçant des droits de douane très lourds en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, au risque d’asphyxier l’économie mondiale, mais aussi américaine.Le président de Stellantis John Elkann avait été reçu lundi par Donald Trump.En accord avec les deux autres géants américains, Ford et General Motors, Stellantis demande notamment des droits de douane allégés pour les automobiles importées depuis le Mexique et le Canada, où les constructeurs comptent de nombreuses usines.Les constructeurs craignent que les droits de douane, qui doivent les pousser à produire plus aux Etats-Unis, ne les oblige à hausser fortement le prix des véhicules, chassant les acheteurs des concessions.En visite fin mars à Windsor, le Premier ministre du Canada Mark Carney avait annoncé vouloir créer un réseau de construction automobile “entièrement canadien” pour faire face à la menace de Donald Trump de “mettre à l’arrêt définitivement” l’industrie automobile canadienne.”Il ne s’agit pas d’attendre que les Américains deviennent plus raisonnables. Il s’agit d’agir maintenant”, avait-il déclaré lors d’une conférence de presse dans ce cÅ“ur battant de l’industrie automobile canadienne. “Ce que nous devons faire, c’est construire plus de voitures ici-même, au Canada”, a ajouté le dirigeant, soulignant que les pièces automobiles pouvaient traverser la frontière canado-américaine jusqu’à “six fois avant qu’un véhicule ne soit assemblé”, ce qui rendait le secteur vulnérable lors d’une crise commerciale.Donald Trump accuse son voisin du Nord d’avoir “volé” le secteur automobile américain et a déclaré que les constructeurs automobiles qui voulaient éviter les taxes douanières devraient fabriquer leurs voitures aux États-Unis.

Guerre commerciale: le patronat craint pour l’économie européenne, réunion à l’Elysée

Emmanuel Macron réunit jeudi après-midi à l’Elysée les responsables des principales filières affectées par les droits de douane annoncés la veille par Donald Trump, que le Medef voit comme “des mesures d’une extrême gravité pour l’économie européenne.”Le président américain Donald Trump a signé un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l’UE.Dans une déclaration transmise à l’AFP, le président du Medef Patrick Martin a dénoncé des mesures “d’une extrême gravité pour l’économie européenne et probablement pour l’économie américaine elle-même.””La priorité reste une négociation ferme mais la France et l’Europe doivent en parallèle mettre en place des mesures de soutien aux secteurs impactés”, a ajouté M. Martin. “C’est ce que je rappellerai au président de la République cet après midi.”Emmanuel Macron reçoit à l’Elysée à 16H00 les représentants de filières exportatrices et du patronat. Le Premier ministre François Bayrou et plusieurs ministres ( économie, agriculture, industrie, commerce extérieur) seront aussi présents.Selon la liste des invités obtenue par l’AFP, sont notamment attendus les représentants des filières aéronautiques (dont Guillaume Faury, de Airbus), industrielles et, agricoles et viticoles.Le secteur automobile, qui sera touché par une surtaxe spécifique de 25% sur les voitures importées, devait être représenté par Luc Chatel, président la Plateforme automobile (PFA).Devaient être également présents les représentants de la chimie, de l’électronique, de la métallurgie, de la santé et des cosmétiques.Pour Emmanuel Guichard, de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA), “il y aura forcément un impact pour l’industrie cosmétique de passer de 0% à 20% de droits de douane. Il sera avalé soit par l’inflation, soit par la baisse des volumes vendus avec les Etats-Unis, notre premier marché à l’export”, a-t-il indiqué à l’AFP.”La première chose, c’est que nous fassions un bilan et prévisionnel de ce que seront les attaques et leurs effets sur l’ensemble des filières. Ensuite, nous regarderons comment nous pouvons soutenir nos industries de production”, a déclaré jeudi sur RTL la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas.”On voit bien que tous les marchés d’exportation, notamment des vins et spiritueux, sont en train de se fermer. Il va falloir donc supporter notre production européenne”, a-t-elle ajouté.- “Choc” -De son côté, François Bayrou a jugé que cette décision est une “immense difficulté” pour l’Europe et une “catastrophe” pour les Etats-Unis.A gauche, le socialiste Olivier Faure a également appelé l’UE à riposter. “Depuis le 20 janvier, Trump déroule. Parlons lui dans la seule langue qu’il connaisse, celle du rapport de force”, a-t-il réagi sur X. A la Bourse de Paris, le CAC 40 accusait le coup, chutant de plus de 3% vers 15H00.Les Etats-Unis étaient en 2023 le 4e marché à l’exportation de la France, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.Parmi les secteurs les plus exposés figurent l’aéronautique (avec 9 milliards d’euros en 2024, il représente un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis), le luxe (parfums, maroquinerie etc.), les vins et le cognac.- “Impact énorme” -“Nous évaluons les impacts potentiels”, a déclaré jeudi à l’AFP un porte-parole d’Airbus.”Nous vendons aux États-Unis, nous fabriquons, nous assemblons, nous développons aux États-Unis, comme peu d’autres entreprises”, avait expliqué en février le PDG de l’avionneur européen, Guillaume Faury.Côté vins et alcools distillés, la France, réputée pour ses vins de Bordeaux, de Bourgogne ou de Champagne, en exporte massivement aux Etats-Unis, qui est son premier marché à l’exportation.En 2024, quelque 2,4 milliards d’euros de “vins de raisin” ont traversé l’Atlantique pour les Etats-Unis, auxquels il faut ajouter 1,5 milliard d’euros de “boissons alcoolisés distillées”, notamment le cognac.La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) craint “un recul des exportations (aux Etats-Unis) d’environ 800 millions d’euros”, avec “un impact énorme sur l’emploi et l’économie du secteur”.D’après les annonces faites mercredi, Donald Trump semble avoir abandonné l’idée d’une taxation à 200% des alcools européens qu’il avait envisagée à la mi-mars.fff-od-fmp-max/jbo/rhl

Turquie: les autorités haussent le ton face aux appels au boycott

Onze personnes accusées d’avoir relayé des appels au boycott lancés par l’opposition turque après l’arrestation du maire d’Istanbul ont été interpellées en Turquie, où les autorités tentent par tous les moyens d’éteindre une contestation inédite depuis 2013.Parmi ces onze personnes figure un acteur turc ayant incarné le sultan Mehmet le Conquérant dans un docufiction diffusé sur Netflix, a annoncé jeudi un syndicat d’acteurs dont des cadres se rendaient en milieu de journée vers le palais de justice d’Istanbul où les prévenus devaient être déférés.Cinq autres personnes sont toujours recherchées, elles aussi poursuivies, entre autres, pour “incitation à la haine”, a rapporté l’agence officielle turque Anadolu qui n’a pas précisé les identités des mis en cause.Le parquet général d’Istanbul avait annoncé mardi l’ouverture d’une enquête contre les personnes ayant lancé ou partagé des appels au boycott, qui ont gagné en force ces derniers jours alors que les manifestations se tarissaient dans les rues d’Istanbul et d’Ankara en raison de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan.Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale force d’opposition, avait appelé les Turcs à une journée sans achat mercredi, en soutien aux centaines d’étudiants placés en détention depuis le début, le 19 mars, de la contestation déclenchée par l’arrestation du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu. Principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, l’édile a été incarcéré depuis pour “corruption”.À Istanbul et Ankara, la capitale, des cafés, bars et restaurants avaient choisi de rester fermés mercredi, ont constaté des journalistes de l’AFP.Le patron du CHP, Özgür Özel, appelle en outre depuis la semaine passée à boycotter des dizaines d’entreprises et de groupes turcs réputés proches du pouvoir.- “Irresponsables” – Mercredi, une actrice dans une série diffusée par la chaîne publique turque TRT avait déjà fait les frais d’un message relayant un appel au boycott.La chaîne a annoncé le retrait de l’actrice, Aybüke Pusat, du casting de la série toujours en cours: les scènes déjà réalisées seront tournées de nouveau, sans elle. En parallèle, le groupe britannique Muse a choisi d’ajourner un concert prévu en juin à Istanbul, en réponse à des appels au boycott visant l’organisateur de l’évènement accusé de soutenir le gouvernement face aux manifestants.La semaine passée, le président Erdogan avait fustigé les “appels irresponsables au boycott” émanant de l’opposition et de groupes d’étudiants, affirmant qu’aucune entreprise turque ne serait “laissée à leur merci”.Les autorités, qui ont annoncé le 27 mars avoir arrêté en neuf jours près de 1.900 personnes, accusées d’avoir pris part à des manifestations illégales, ont bloqué plusieurs sites internet listant des entreprises à boycotter.Mercredi, le ministre turc du Commerce Ömer Bolat s’est précipité, sous l’oeil des caméras, dans un supermarché d’Ankara pour y remplir un chariot de provisions, affirmant vouloir “donner une bonne leçon” aux boycotteurs.Le président du Haut conseil turc de l’audiovisuel (RTÜK), Ebubekir Sahin, a mis en garde les médias soutenant les appels au boycott, avertissant que “les mesures nécessaires seront prises” à leur encontre.Tentant néanmoins de minimiser l’ampleur du boycott de mercredi, le gouvernement a affirmé que le volume des achats avait doublé dans le pays entre mardi et mercredi. Sans préciser que mardi était un jour férié, pendant lequel de très nombreux Turcs regagnaient leur domicile au terme des fêtes de l’Aïd.

Les partenaires des États-Unis appellent au dialogue après l’offensive protectionniste de Trump

Les principaux partenaires des États-Unis appellent jeudi au dialogue, au lendemain de l’offensive protectionniste massive lancée par Donald Trump qui fait plonger les marchés mondiaux et craindre des conséquences lourdes pour l’économie mondiale.Les indices boursiers à Wall Street étaient orientés fortement à la baisse à environ une heure de l’ouverture, entraînant dans leur sillage les bourses européennes: Francfort chutait de 2,27%, Paris de 2,69% et Londres de 1,54%.Symptôme des inquiétudes sur un ralentissement économique à venir, le pétrole plongeait de quelque 5% et l’or, actif refuge, a connu de nouveaux sommets.Pékin a dit jeudi “maintenir la communication” avec Washington au sujet du commerce et de l’économie, tout en exhortant Washington à “annuler immédiatement” ses taxes douanières punitives et en promettant de riposter.Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, va parler avec ses homologues américains vendredi. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu’il n’est “pas trop tard” pour négocier, mais assuré aussi que l’UE était “prête à réagir”. Berlin pour sa part soutient l’Union européenne dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington.- “Pillé, saccagé, violé” -De quoi trancher avec le ton très offensif de Trump la veille: “notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné le président américain, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.L’offensive protectionniste de la Maison-Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé de 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet de nouvelles taxes à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits additionnels déjà en place.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.Selon les analystes d’Oxford Economics, cette salve de Trump et ses conséquences pourraient ralentir nettement la croissance mondiale et la ramener sous les 2%.”Les droits de douane de Trump sont les plus coûteux et les plus masochistes que les États-Unis aient appliqués depuis des décennies”, a fustigé jeudi sur X Larry Summers, l’ancien secrétaire au Trésor sous Bill Clinton, évaluant à 30.000 milliards de dollars la perte, en raison du plongeon de Wall Street en amont et au lendemain des annonces de Trump.Malgré les appels au dialogue, la plupart des États critiquent vertement Trump.L’allié américain pourrait avoir enfreint les règles de l’OMC et leur accord bilatéral, a jugé le Japon. L’Australie a dénoncé un “geste qui n’est pas celui d’un ami”, et le Bangladesh, deuxième fabricant de vêtements au monde, le “coup de massue” à son industrie.La France, qui va réunir jeudi les représentants ses filières les plus touchées, déplore une “immense difficulté” pour l’Europe, et se dit, comme Berlin, prête à cibler la tech américaine dans le cadre d’une réponse continentale.En Espagne, le Premier ministre Pedro Sanchez a critiqué un “protectionnisme du XIXe siècle (…) ce qui, à [son] avis, n’est pas une manière intelligente de relever les défis duXXIe siècle”.- Ni Russie ni Corée -Les surtaxes américaines sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires”, par exemple des normes sanitaires ou environnementales.La Maison-Blanche a fait savoir mercredi soir que certaines catégories n’étaient pas concernées: lingots d’or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américain.Pas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord dans la liste des pays sanctionnés au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la nouvelle liste. Signataires d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, ils relèvent d’un autre régime.Ils vont toutefois encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger qui sont entrées en vigueur jeudi matin.Cette surtaxe a déjà fait ses premières victimes jeudi avec l’annonce par Stellantis de la fermeture de son usine Chrysler de Windsor (Canada) pendant deux semaines.Les nouveaux droits de douane “ne feront que des perdants”, a critiqué l’industrie automobile allemande.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%, mais ces sanctions américaines auront “un impact” sur l’économie britannique, a reconnu jeudi le Premier ministre Keir Starmer.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.

Droits de douane: Wall Street se dirige vers une ouverture en forte baisse

Wall Street s’acheminait vers une ouverture en forte baisse jeudi, au lendemain des annonces de Donald Trump d’imposer des droits de douanes massifs, amorçant un virage protectionniste de la première puissance économique du globe inédit depuis près d’un siècle.Les contrats à terme des trois principaux indices boursiers américains, qui reflètent les échanges avant l’ouverture, plongeaient: le S&P 500 chutait de 3,50% vers 11H45 GMT, le Nasdaq, indice à dominante technologique, dévissait de 4,01% et le Dow Jones abandonnait 2,87%. 

La hausse des droits de douane aux Etats-Unis fragilise encore l’armagnac

La menace de droits de douane à 200% sur les alcools européens brandie par Donald Trump semble écartée, mais les producteurs d’armagnac, le “petit frère” du cognac, déjà fragilisés par des restrictions à l’importation de la Chine, auront aussi plus de mal à accéder au marché américain.”La situation reste très compliquée. Nous ne sommes pas encore sortis du conflit des taxes antidumping chinoises et nous allons rentrer dans un conflit avec notre autre grand marché, les États-Unis”, résume Olivier Goujon, directeur du Bureau national interprofessionnel de l’armagnac (BNIA), devant des dizaines de barriques remplies de cette eau-de-vie de vin, dans une propriété du Gers.A quelques kilomètres de là, dans un hangar situé sur la commune de Lannepax et appartenant au producteur Armagnac Delord, un de ses deux propriétaires, Jérôme Delord, déballe un gros fût de chêne flambant neuf, devant d’imposants alambics qui servent à la distillation.- Philosophe -Il se montre nettement plus philosophe: “Forcément, on est inquiet. Après, ce n’est pas la première fois qu’il se passe des choses un peu contraignantes”.Arrière-petits-fils d’un distillateur ambulant qui parcourait les villages avec son alambic vers la fin du XIXe siècle, Jérôme et son frère Sylvain possédaient 11 hectares de vignobles en 2001 quand ils ont repris l’entreprise familiale, dirigée jusque-là par leur père. Elle comptait alors six salariés.Presque un quart de siècle plus tard, le nombre d’hectares dépasse la soixantaine pour 17 salariés permanents et l’équivalent de deux autres postes à temps plein, occupés notamment par des travailleurs saisonniers.Le chiffre d’affaires est d’environ 6,5 millions d’euros, dont 20% de ventes en France et 10% aux Etats-Unis, sur “un marché à l’exportation qui a progressé”, indique M. Delord, dans un autre hangar où la chaîne d’embouteillage déplace cette fois-ci des bocaux avec des pruneaux d’Agen à l’armagnac.Mi-mars, Donald Trump avait brandi la menace d’imposer des droits de douane de 200% sur les alcools européens si l’UE ne renonçait pas à taxer le bourbon américain, comme elle le prévoit en rétorsion aux surtaxes sur l’acier et l’aluminium fixées par le président des Etats-Unis.Mercredi, le président américain a notamment annoncé une mise en place de droits de douane additionnels de 20% pour l’ensemble des produits de l’UE, touchant donc aussi les alcools, comme l’armagnac, dont le chiffre d’affaires global a atteint près de 44 millions d’euros en 2024.”Lorsqu’une taxe de 20% va être appliquée sur nos armagnacs, un produit qui partira à 100 dollars de l’Armagnac, arrivera à 120 dollars sur le marché”, précise M. Goujon, avant d’ajouter en guise de conclusion: “Ca déstabilise les produits qui sont sur le marché”.- “Continuer à produire” -Selon les chiffres du BNIA, la Russie est aujourd’hui le principal pays importateur, avec 24% de la valeur totale des exportations, suivie des Etats-Unis (14%) et de la Chine (8%), dont les importations ont baissé de 38% en un an.Depuis octobre, les exportations européennes de brandy, dont l’armagnac et le cognac, qui représente l’immense majorité, sont soumises à une caution bancaire par les douanes chinoises. En outre, souligne M. Goujon, le ralentissement de la croissance chinoise affecte aussi les importations.Malgré ce contexte, Jérôme Delord “croit à l’armagnac”: “Il y a des marchés qui vont tomber, il y a des marchés qui vont monter, mais nous, on a besoin de continuer à produire”.Ce digestif ambré d’au moins 40 degrés doit vieillir pendant plusieurs années. Un processus de fabrication qui remonte au moins à 1310, date d’un écrit qui vante ses 40 vertus, tient-il à rappeler.”On aime dire que c’est la plus vieille eau-de-vie de vin de France. Et personne ne dit l’inverse”, ajoute-t-il souriant.

Les marchés mondiaux chutent après les droits de douane massifs imposés par les Etats-Unis

Les actions et le dollar chutent jeudi au lendemain des annonces de Donald Trump d’imposer des droits de douanes massifs, amorçant un virage protectionniste de la première puissance économique du globe inédit depuis près d’un siècle.Les contrats à terme des trois principaux indices boursiers américains, qui reflètent les échanges avant l’ouverture, plongeaient: le S&P 500 chutait de 3,50% vers 11H55 GMT, le Nasdaq, indice à dominante technologique, dévissait de 4,01% et le Dow Jones abandonnait 2,87%. Eu Europe, la Bourse de Paris baissait fortement de 2,69%, Francfort de 2,27%, Milan de 2,35%, Zurich de 2,24 et Londres de 1,54%.Les regards sont aussi braqués sur le dollar: le billet vert dévissait de 2,13%, à 1,1089 dollar pour un euro. Une variation de cette ampleur sur la paire euro-dollar est rarement observée.”Les marchés anticipent un ralentissement marqué de la croissance américaine, ce qui fait baisser le dollar par rapport aux autres principales devises. En parallèle, les attentes de croissance en Europe se sont améliorées”, explique à l’AFP Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Sur le marché du pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord chutait de 4,78% à 71,37 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, dévissait de 5,10% à 68,05 dollars.Dans un long discours mercredi soir, le locataire de la Maison Blanche a annoncé une salve de droits de douane: 20% de taxes pour l’Union européenne, 34% pour la Chine 24% pour le Japon ou encore 31% pour la Suisse.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, prévoit aussi un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations sur le territoire américain ainsi que des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale par Donald Trump.”Nous devrons observer l’impact de ces tarifs sur les marges, la consommation, les taux et l’inflation pour juger de la profondeur de l’impact sur l’inflation et la croissance. Pour l’instant, une partie de l’incertitude demeure”, commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM. “Les estimations historiques indiquent une hausse de l’inflation de 3% à court terme mais aussi un impact négatif de -1,5% sur la croissance mondiale dans les 18 prochains mois”, écrit l’économiste dans une note. Textile et électronique larguésLe principal indice de la Bourse vietnamienne a dévissé de 6,68%, plombé par la dégringolade des sous-traitants du textile ou de l’électronique, entraînant les entreprises de ces secteurs.A Wall Street, dans les échanges avant Bourse vers 11H55 GMT, les actions du géant de l’équipementier sportif Nike reculait de près de 10%, ce qui équivaudrait à une perte de 9 milliards de dollars de capitalisation boursière. La chaîne de magasins de vêtements de sport Lululemon chutait quant à elle de 12,36%.Parmi les entreprises concernées en Europe, Adidas abandonnait 9,59%, Puma de 11,42%, JD Sports cédait 4,76%.”Les composants des systèmes électriques commercialisés par les groupes sont essentiellement produits en Asie et ensuite exportés vers les Etats-Unis. Donc ils devront soit les faire repasser vers l’Europe, ce qui coute plus cher, soit subir les mêmes droits de douane que les pays asiatiques”, explique Philippe Cohen, gérant actions chez Kiplink.A la cote européenne, Schneider Electric abandonnait 5,30%, Legrand 6,87%, Siemens Energy 5,60% et ABB 5,31% par exemple.Le fret maritime en perte de vitesseFace à la perspective de ralentissement des échanges commerciaux mondiaux, le Freightos Baltic Index, un indice qui mesure le prix hebdomadaire du transport par conteneurs, a atteint cette semaine son plus bas prix depuis janvier 2024.A la cote, les valeurs du secteur du transport maritime chutaient également. L’armateur allemand Hapag-Lloyd abandonnait 7,31% à Francfort, A.P. Moller-Maersk 7,38% à Copenhague et Kuehne + Nagel 7,75% à Zurich.L’acheminement de marchandises par fret aérien suit aussi le mouvement. Les entreprises présentes sur ce segment sont en baisse: Air France perdait 4,81% et Lufthansa 3,33%.