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Macron au Groenland pour exprimer la “solidarité européenne” face aux visées de Trump

Le président français Emmanuel Macron a critiqué dimanche la volonté de Donald Trump d’annexer le Groenland et exprimé la “solidarité européenne” pour ce territoire autonome danois lors de sa visite de l’île arctique.M. Macron est le premier chef d’Etat étranger à mettre le pied sur ce territoire, grand comme quatre fois la France et couvert à 80% de glace, depuis les menaces d’annexion de Donald Trump.Premier président français à se rendre dans le territoire arctique, M. Macron est arrivé vers 11H20 locales (12H20 GMT) à Nuuk où des dizaines de Groenlandais l’attendaient à sa descente d’avion en agitant des drapeaux du Groenland et déroulant un drapeau de l’Union européenne.”Je viens (..) dire la solidarité de la France et de l’Union européenne pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce territoire et pour relever les défis qui sont les siens qui sont ceux de la croissance économique, de l’urgence climatique, de l’éducation”, a dit M. Macron, en présence de la Première ministre danoise Mette Frederiksen et du chef du gouvernement groenlandais, Jens-Frederik Nielsen.Il a exprimé devant les journalistes son désaccord avec la volonté de Donald Trump de s’emparer du territoire autonome, estimant que “ce n’est pas ce qui se fait entre alliés”.Le président américain, invoquant des raisons de “sécurité internationale”, ambitionne de mettre la main sur cette île, la plus grande du monde, riche en métaux rares, par tous les moyens, y compris militaires s’il le faut.Emmanuel Macron s’est entretenu avec les dirigeants danois et groenlandais à bord d’une frégate danoise. Avant ce déplacement du président français, la Première ministre danoise s’était félicitée de ce “témoignage concret de l’unité européenne”.- “Pas du bon travail” -Un accueil qui tranche avec celui réservé au vice-président américain JD Vance le 28 mars. Ce dernier avait dû se cantonner à la base militaire américaine de Pituffik, sur la côte nord-ouest du Groenland, face au tollé suscité par sa venue.La population – 57.000 habitants -, majoritairement inuite, rejette toute perspective de devenir américaine. Le Danemark martèle aussi que le Groenland “n’est pas à vendre”.JD Vance avait accusé lors de sa visite le Danemark de n’avoir “pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland”, notamment en matière économique, et “pas bien assuré sa sécurité”.La base de Pituffik, qui se situe sur la trajectoire la plus courte des missiles entre la Russie et les Etats-Unis, constitue un maillon crucial de la défense antimissile américaine.L’Arctique devient aussi un enjeu de sécurité dans la course aux terres rares et aux nouvelles routes maritimes rendues possibles par le réchauffement climatique.Face aux visées de tous bords, le Danemark a annoncé qu’il allait consacrer deux milliards d’euros au renforcement de la sécurité dans l’Arctique.L’Otan va de son côté installer un Centre de commandement et de contrôle des opérations aériennes (Caoc) en Norvège, au-dessus du cercle polaire, alors que la Russie cherche à conforter sa puissance militaire dans la région.- Mont Nunatarsuaq -Quelques jours avant la visite présidentielle, deux bâtiments de la marine française ont longé le Groenland en direction du grand nord afin de se familiariser avec les opérations en zone arctique.Emmanuel Macron s’est rendu compte par lui-même de l’impact grandissant du réchauffement climatique sur un glacier du mont Nunatarsuaq, à une trentaine de kilomètres de Nuuk.Depuis l’hélicoptère, une mer de glace fissurée et fondant à perte de vue. Il a ensuite parcouru une étendue de roche dénudée et grise remplaçant la glace, une vision qui affecte les communautés locales, lui a expliqué le Premier ministre groenlandais.Avec une superficie de 9.000 kilomètres carrés, le système de fjords de Nuuk (sud-ouest) est l’un des plus grands au monde.La glace a fondu 17 fois plus vite que la moyenne historique entre le 15 et le 21 mai au Groenland, résultat d’une vague de chaleur record.La France entend “réinvestir massivement dans les connaissances de ces écosystèmes”, dans la tradition de l’explorateur Paul-Emile Victor, qui effectua de multiples expéditions sur l’île, souligne l’Elysée. Les autorités groenlandaises ont récemment classé son refuge, le “camp de base des Expéditions polaires françaises” construit en 1950 dans la baie de Quervain (nord), comme bâtiment historique.Contrairement au Danemark, le Groenland ne fait pas partie de l’Union européenne mais est inscrit sur la liste des territoires d’Outre-mer associés à l’UE. “Ce sera l’occasion d’évoquer la meilleure architecture possible, la meilleure place possible ou le meilleur schéma de coopération possible entre l’Union européenne et le Groenland”, relève la présidence française.

Inde: des familles assistent aux obsèques des victimes du Boeing 787 d’Air India

Des familles ont assisté dimanche aux obsèques de leurs proches décédés dans l’accident du Boeing 787 d’Air India de jeudi à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, la pire catastrophe aérienne depuis 2014 avec au moins 279 morts.Dimanche soir, le  boîte noire qui enregistre les discussions dans le cockpit a été trouvée, a annoncé dans un communiqué Dr P. K. Mishra, le principal secrétaire du Premier ministre indien Narendra Modi. Une première boîte noire, l’enregistreur des données de vol avait été retrouvée vendredi, au lendemain de l’accident. Seul un passager a survécu parmi les 242 personnes à bord du Boeing 787 d’Air India lorsqu’il s’est écrasé jeudi au décollage d’Ahmedabad, selon les derniers chiffres publiés samedi.Trente-huit habitants de la ville ont par ailleurs péri au sol quand l’appareil a explosé dans une boule de feu orange sur un quartier de la ville.Au total 47 victimes avaient été formellement identifiées à partir de l’ADN de leurs proches. Des familles ont procédé dimanche aux obsèques de leurs proches à Ahmedabad. Quelque 20 à 30 membres de la famille et amis de Megha Mehta, une kinésithérapeute qui était à bord du vol d’Air India, se sont rassemblés dans un crématorium de la ville, récitant des prières lors d’un service funéraire hindouiste.Un proche a indiqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, qu’il a été demandé aux familles de ne pas ouvrir le cercueil.Des témoins ont rapporté avoir vu certains corps carbonisés ou des restes humains éparpillés.”Mon cÅ“ur est très lourd” à l’idée de les restituer aux familles, a témoigné auprès de l’AFP Tushar Leuva, qui travaille pour une ONG aidant à la restitution des corps. “Comment réagiront-elles lorsqu’elles ouvriront la porte?, s’est-il interrogé devant la morgue samedi soir. Beaucoup de familles attendaient encore désespérément dimanche que les corps de leurs proches leurs soient rendus.- Aucune nouvelle -Imtiaz Ali, qui a donné dès le jour du crash, jeudi, un échantillon ADN pour que le corps de son frère Javed soit identifié, n’avait toujours aucune nouvelle des autorités hospitalières.S’il comprend que l’identification des corps nécessite du temps, il déplore l’absence de soutien de la compagnie aérienne.Dimanche soir, Air India a affirmé sur X “avoir établi un contact avec les proches et les familles de tous les passagers et membres d’équipage”. Selon la compagnie plus de 400 membres de famille sont arrivés à Ahmedabad et sont assistés par nos équipes sur le terrain, précisant qu’un soignant a été affecté à chaque famille. Le frère de Rinal Christian, 23 ans,  Lawrence Christian, un trentenaire, faisait partie des passagers du Boeing 787 d’Air India devant reliant Ahmedabad à l’aéroport londonien de Gatwick. “Nous avons donné l’échantillon ADN, et même quand nous sommes allés là-bas (à l’hôpital), ils ont dit que cela prendrait 48 heures. Mais cela fait quatre jours et nous n’avons reçu aucune réponse”.Cette catastrophe aérienne est d’ores et déjà la plus meurtrière survenue dans le monde depuis celle du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, abattu en 2014 par un missile au-dessus de l’Ukraine alors qu’il effectuait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur (298 victimes, dont 193 Néerlandais).- Long processus -Le vol 171 d’Air India s’est écrasé jeudi à 13H39 (08H09 GMT), moins d’une minute après son décollage à destination de l’aéroport londonien de Gatwick, selon l’aviation civile indienne.Il avait émis un appel de détresse presque aussitôt après avoir quitté le sol, avant de percuter un quartier résidentiel d’Ahmedabad situé au-delà de l’aéroport.Selon l’aviation civile indienne, le Boeing 787 avait embarqué 230 passagers – 169 Indiens, 53 Britanniques, 7 Portugais et un Canadien – et douze membres d’équipage.Seul un des passagers assis à l’avant de l’appareil a miraculeusement survécu au crash et a pu s’extirper de ses débris, blessé.”Je n’arrive toujours pas à croire comment j’ai pu sortir vivant de tout ça”, a raconté à la télévision indienne Vishwash Kumar Ramesh, un Britannique d’origine indienne de 40 ans.Les bureaux d’enquête britannique et américain ont annoncé dépêcher des équipes pour aider leurs homologues indiens en charge des investigations.De nombreux experts ont estimé qu’il était encore trop tôt pour expliquer les causes de la catastrophe.Les vidéos de l’accident postées sur les réseaux sociaux montrent l’avion prendre son envol puis, incapable de prendre de l’altitude, retomber lourdement au sol.Les autorités de l’aviation civile ont ordonné vendredi “par mesure de précaution” une inspection des Boeing 787 en service à Air India, notamment de leurs moteurs, de leurs volets (sur les ailes) et du train d’atterrissage.

Crash du Boeing 787 d’Air India: des familles se plaignent d’un manque de soutien

Des familles des 279 personnes décédées dans l’accident du Boeing 787 d’Air India attendaient désespérément dimanche à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, que les corps de leurs proches leurs soient rendus. Imtiaz Ali, qui a donné dès le jour du crash, jeudi, un échantillon ADN pour que le corps de son frère Javed soit identifié, est sans nouvelle des autorités hospitalières.Dimanche soir, 47 personnes avaient été formellement identifiées à partir de l’ADN de leurs proches.   Seul un passager a survécu parmi les 242 personnes à bord du Boeing 787 d’Air India lorsqu’il s’est écrasé jeudi au décollage d’Ahmedabad, selon le dernier bilan publié samedi.Trente-huit habitants de la ville ont par ailleurs péri au sol quand l’appareil a explosé dans une boule de feu orange sur un quartier de la ville.”Air India m’a contacté seulement hier”, a expliqué dimanche après-midi M. Ali à l’AFP. Son frère est décédé dans l’accident aux côtés de son épouse et de leurs deux enfants.S’il comprend que l’identification des corps nécessite du temps, il déplore l’absence de soutien de la compagnie aérienne.Dimanche soir, Air India a affirmé sur X “avoir établi un contact avec les proches et les familles de tous les passagers et membres d’équipage”. Selon la compagnie, plus de 400 membres de famille sont arrivés à Ahmedabad et sont assistés par nos équipes sur le terrain, précisant qu’un soignant a été affecté à chaque famille. Campbell Wilson, PDG d’Air India, a publié samedi un message vidéo sur X, affirmant que “plus de 200 aidants formés sont désormais en place, chaque famille s’étant vue assignée une aide dédiée ainsi qu’un accès au soutien psychologique et à d’autres services”. Alors que des obsèques ont déjà eu lieu, la majorité des familles attendent que le corps de leurs proches leur soit rendu après avoir été formellement identifiées à partir de l’ADN de leurs proches. – “Que va-t-il se passer?” -Rinal Christian, 23 ans,  en larmes, tout comme sa mère et sa grand-mère, dans leur modeste maison, ne cache pas son amertume. Son frère Lawrence Christian, un trentenaire, faisait partie des passagers du Boeing787 d’Air India devant reliant Ahmedabad à l’aéroport londonien de Gatwick. “Nous avons donné l’échantillon ADN, et même quand nous sommes allés là-bas (à l’hôpital), ils ont dit que cela prendrait 48 heures. mais cela fait quatre jours et nous n’avons reçu aucune réponse”.La famille s’est rendue à l’hôpital 2 ou 3 fois, mais est revenue sans aucune réponse, explique-t-elle à l’AFP. “Ils continuent à nous dire qu’ils appelleront”, affirme cette étudiante pour qui son frère était, après le décès de leur père le 29 mai, désormais le seul à pouvoir subvenir aux besoins de la famille, sa mère ne travaillant pas. Le groupe Tata, propriétaire de la compagnie, a indiqué pour sa part qu’il débloquerait une aide financière de 110.000 euros pour les familles de chaque victime mais Rinal Christian n’a pas eu de nouvelles de la compagnie aérienne. Lawrence Christian vivait avec sa femme à Londres et travaillait chez Amazon. “Que va-t-il se passer maintenant?”, s’interroge-t-elle désespérée, sans pouvoir retenir ses larmes.Suresh Patni, chauffeur à Ahmedabad, attend également que le corps de son fils soit identifié. Au moment de l’accident, Suresh venait juste de déposer l’adolescent au stand de thé que tenait son épouse, qui grièvement blessée, est toujours hospitalisée. “Si ma femme découvre (la mort de notre fils), elle ne pourra pas le supporter. Elle a de graves problèmes nerveux à cause des brûlures, et si elle commence à pleurer, cela pourrait entraîner des complications”. “J’ai déjà perdu un enfant, je ne peux pas risquer de la perdre elle aussi”.

Après un incendie sur un site classé Seveso, baignade interdite dans l’étang de Berre

Après un incendie sur un site de traitement de déchets classé Seveso à Rognac, dans les Bouches-du-Rhône, la baignade est interdite au moins jusqu’à mercredi dans l’étang de Berre en raison d’une pollution des eaux.L’incendie s’était déclenché samedi à 19H30 dans les entrepôts de l’entreprise Spur spécialisée dans le traitement de déchets de Rognac, une commune en bordure de l’étang de Berre.Il s’agit d’un site classé Seveso en raison du traitement de déchets dangereux comme des pots de peinture, solvants ou aérosols, selon la préfecture.Dimanche à mi-journée, “les principaux foyers ont été éteints, il reste des foyers secondaires sous surveillance et toujours traités”, indique la préfecture dans un point de situation.Si à ce stade des analyses de l’atmosphère n’ont pas révélé de toxicité, “une pollution de l’étang de Berre est en revanche constatée, causée par les eaux d’extinction de l’incendie qui n’ont pu être contenues par le bassin de rétention de l’exploitant, ajoutent les autorités.Les pompiers procèdent donc “à la pose de barrages pour limiter la pollution” et une évaluation est “réalisée conjointement avec le CEDRE (Centre de Documentation de Recherche et d’Expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) et des analyses par laboratoire des eaux”.En conséquence, la baignade et les activités nautiques “sont interdites par arrêtés préfectoraux jusqu’au mercredi 18 juin sur l’ensemble du rivage de l’étang de Berre”.Dimanche, 80 pompiers et une dizaine de gendarmes restaient mobilisés sur place pour cet incendie qui a nécessité au plus fort du sinistre l’intervention de près de 140 pompiers et 90 engins.La ligne TER entre Miramas et Pas-des-Lanciers a rouvert et le plan particulier d’intervention (PPI) a été désactivé.

Entre G7 et Brics, l’Inde veut porter la voix du “Sud global”

Invitée du G7 qui débute dimanche mais aussi membre fondateur des Brics, l’Inde souhaite porter la voix du “Sud global”, se posant en “passerelle” entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l’AFP.L’Inde n’est pas membre du Groupe des Sept (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada) mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019. “Nous avons été (un pays invité) depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7”, déclare à l’AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, en se félicitant d’avoir “la capacité de travailler avec différents pays, sans qu’aucune relation ne soit exclusive”.Pays le plus peuplé du globe, en passe de devenir la quatrième économie mondiale devant le Japon, l’Inde est assise à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du “Quad” (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec Etats-Unis, Japon, Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l’Iran au sein des Brics et ou du Groupe de Coopération de Shangaï.”Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c’est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues”, fait valoir M. Jaishankar.Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l’Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du “Sud global”, qui réunit “des pays qui ont été victimes de l’ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles”.- “Inégalités” -“Il existe dans les pays du Sud un fort ressentiment face aux inégalités de l’ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie”, explique le ministre, en poste depuis 2019: “Aujourd’hui, pour des pays comme les nôtres – nous sommes la plus grande économie du Sud – il est important de nous exprimer, de mener, (..) de faire sentir notre présence”.Cette voix passe aussi par les Brics, devenue “l’une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non-occidentaux”, dont les chefs d’Etat se réuniront en juillet.Partisan de “négociations directes” pour résoudre la guerre entre Ukraine et Russie, qui a frappé durement les pays du “Sud” (prix de l’énergie, des céréales, des fertilisants…), M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales: “Ca n’a pas vraiment marché jusqu’à présent, non?”.Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l’Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions dites “secondaires” contre Moscou, souhaitées par les Européens et une partie du Sénat américain, et prévoyant des droits de douane accrus contre les pays importateurs d’hydrocarbures et matières premières russes.”L’économie mondiale est actuellement sous tension (…). Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes”.- “Equilibre” avec la Chine – Dans l’ordre mondial actuel, l’Inde doit composer avec la “discontinuité” posée par Donald Trump, dirigeant “très nationaliste qui place les intérêts de son pays au premier plan” et qui a notamment décrété une hausse de 26% des droits de douane contre elle.Des négociations en cours sur le sujet ont “bien avancé”, estime cet ancien ambassadeur aux Etats-Unis (2013-2015).L’Inde doit également chercher “un équilibre” avec la Chine, autre géant du continent avec qui elle nourrit un conflit frontalier dans l’Himalaya et rival dans la zone Indo-Pacifique, estime-t-il: “Là où nous devons être forts et fermes, nous le serons. Là où nous devons forger une relation stable, nous sommes prêts à le faire”.Pékin est un soutien de son voisin, le Pakistan, que New Delhi accuse de soutenir les activités de “terroristes” islamistes sur son sol.Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien ayant fait 26 morts, la plupart hindous, a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une “riposte ferme” à toute nouvelle attaque “terroriste”, renforçant le spectre d’une escalade entre les deux puissances nucléaires. “En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts, ndlr) et nous avons commis l’erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d’un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons”.Mais dans la confrontation du mois de mai, l’Inde n’a jamais envisagé de recourir à l’arme nucléaire, assure-t-il: “Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées et qui ne comprenaient pas ce qui se passait”.

Pratt & Whitney : un moteur clé au cœur des tensions aériennes

Plusieurs centaines d’avions cloués au sol et des coûts colossaux pour les compagnies: les moteurs de l’américain Pratt & Whitney qui équipent notamment des monocouloirs d’Airbus progressent vers une meilleure durabilité, mais restent une épine dans le pied de l’industrie aéronautique.Air Baltic, pionnier en 2016, avec le premier A220 équipé de ce moteur GTF, “a probablement subi le plus de problèmes”, confiait à l’AFP au printemps Martin Gauss, PDG de la compagnie exploitant 50 A220, qui a dû démissionner en avril.   L’une des raisons de son éviction évoquée par la presse: de mauvais résultats 2024 à cause des annulations massives de vols liées aux problèmes de Pratt. Pour cet été, 16 moteurs vont manquer à la compagnie au pic de l’activité, soit huit avions, avait-il alors précisé. Elle a dû prendre trois avions en location pour compenser cette pénurie, mais ne pourra “pas utiliser toute sa flotte”. Les premiers moteurs devaient être déposés pour maintenance au bout de 150-200 heures de vol, se souvient Martin Gauss. Aujourd’hui ils durent environ 4.000 heures, soit plus d’un an, avec comme prochain objectif 10.000 heures.La durabilité de son principal concurrent, le moteur Leap de CFM (coentreprise de Safran et GE), se situe entre 10.000 et 12 .000 heures en moyenne, et 18.000 pour les plus performants.- Solution en 2026 ? -Chez Air France, qui a commencé à exploiter ses A220 il y a moins de trois ans, six appareils ont été cloués au sol en 2024, a déclaré à l’AFP Gery Montreux, directeur général adjoint chargé de la maintenance. “On reçoit au fur et à mesure nos A220 tout neufs et Pratt nous indique que les problèmes qu’on rencontre devraient être réglés probablement avec une solution finale qui nous sera livrée en 2026”, ajoute-t-il. Interrogé par l’AFP, RTX (ex-Raytheon), maison mère de Pratt & Whitney, assure que “les moteurs livrés aujourd’hui sont considérablement améliorés” et leurs “intervalles d’utilisation sont plus de deux fois supérieurs à ceux des configurations antérieures”. “Nous continuons d’investir pour améliorer leur durabilité (…) dans le cadre de nos efforts pour résoudre les problèmes connus”, ajoute RTX.En attendant Air France “est en contact permanent” avec Pratt & Whitney pour obtenir des solutions aux problèmes de conception, mais aussi plus de moteurs de rechange. La compagnie française évoque deux problèmes majeurs : d’abord, dans la chambre de combustion, où les trous de refroidissement ne génèrent pas un flux suffisant, ce qui entraîne des microfissures. Le moteur doit alors être déposé pour permettre le remplacement complet de cette chambre.Autre talon d’Achille: le palier 4, une pièce cruciale enfouie au coeur du moteur. S’il fuit, cela peut provoquer une surchauffe et sa réparation impose un démontage complet du moteur. – Eficaces mais “sensibles” -“Les fabricants de moteurs ont été particulièrement mauvais”, a déclaré à l’AFP en décembre Willie Walsh, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata), selon qui “environ 700 avions sont cloués au sol” à cause des problèmes moteur, notamment du GTF de Pratt. “La robustesse de ces moteurs n’est pas à la hauteur des espérances”, ajoute le responsable interrogé par l’AFP. Selon une étude du cabinet de conseil international AlixPartners présentée avant le salon du Bourget qui s’ouvre lundi, le problème des moteurs Pratt a toujours des répercussions “majeures” sur l’écosystème aérien, faisant subir des coûts aux compagnies qui achètent ou louent beaucoup d’avions équipés de ces moteurs, qui ont l’avantage de consommer 15 à 20% moins de carburant.Le problème du Pratt a “certainement freiné un peu les ventes de A220”, explique à l’AFP un connaisseur du dossier. L’avionneur européen en a déjà vendu 400 et en a encore 500 à livrer. “Le problème fondamental, c’est qu’on a raccourci les temps de développement pour entrer dans les calendriers des avionneurs (…) et on se retrouve avec des moteurs plus sensibles”, même s’ils consomment moins de carburant, nuance Jérôme Bouchard, partenaire chez Oliver Wyman, interrogé par l’AFP. Ce qui change la donne pour les compagnies qui étaient habituées dans les années 2000-2010 “à des moteurs peut-être un peu moins performants, mais robustes”. 

Feu éteint sur un site classé Seveso dans les Bouches-du-Rhône

Le feu qui s’était déclaré sur un site de traitement de déchets classé Seveso à Rognac, dans les Bouches-du-Rhône, est désormais éteint, selon la préfecture qui n’a pas relevé de toxicité dans l’air mais une pollution dans l’étang de Berre.L’incendie s’était déclenché samedi à 19H30 dans les entrepôts de l’entreprise Spur spécialisée dans le traitement de déchets de Rognac, une commune en bordure de l’étang de Berre.”Le dernier foyer résiduel a été traité et est désormais éteint”, indique la préfecture dans un point dimanche matin qui précise que cinq personnes ont été légèrement blessées par le sinistre.”De nouvelles analyses de l’atmosphère ont été effectuées et ne révèlent aucune toxicité. En revanche, une pollution de l’étang de Berre est constatée, causée par les eaux d’extinction de l’incendie qui n’ont pu être contenues par le bassin de rétention de l’exploitant, ajoutent les autorités.Il s’agit d’un site classé Seveso en raison du traitement de déchets dangereux comme des pots de peinture, solvants ou aérosols, a précisé la préfecture à la presse.Dimanche matin, 80 pompiers et une dizaine de gendarmes restaient mobilisés sur place pour cet incendie qui a nécessité l’intervention de près de 140 pompiers et 90 engins.La ligne TER entre Miramas et Pas-des-Lanciers a rouvert et le plan particulier d’intervention (PPI) a été désactivé.

Matcha latte contre café crème: le boom des “coffee shops” en France

Avec leur déco soignée, japonisante, rétro ou minimaliste, et leur carte haut de gamme où le “latte” est roi, les “coffee shops” fleurissent partout en France, au point de faire de l’ombre aux traditionnels cafés.Un “coffee shop” ouvre chaque semaine en France, selon Collectif café, fédération française du café de spécialité, le pays comptant plus de 3.500 points de vente pour un chiffre d’affaires de 321 millions d’euros.Le cabinet Xerfi évalue de son côté le marché à 750 millions d’euros (incluant Starbucks) pour plus de 2000 points de vente.Selon la fédération, depuis 2010, ces enseignes – indépendantes pour 85% – ont augmenté de 74% et les ventes y ont bondi de 140%. Devanture noire épurée dans une rue commerçante du centre de Paris, le Café Madam a longtemps été seul sur ce créneau mais “depuis deux ans plusieurs se sont installés” non loin, explique sa fondatrice, Jennifer Naklé, 35 ans. Mais “il y a tellement de demande qu’on ne ressent pas de manque d’activité”, assure-t-elle.”Au départ, on faisait 10% de boissons à emporter, aujourd’hui c’est 80%” de l’activité et le chiffre d’affaires a “doublé” en 13 ans d’existence.Dans le sillage des géants américains Starbucks et McCafé, enseigne de McDonald’s, la chaîne française Columbus Café ouvre en moyenne 25 coffee shops chaque année, et va passer le cap des 250 points de vente.”Quand on voit la crise que connait le secteur de la restauration, on peut dire que le concept de coffee shop se défend mieux”, estime Frédéric Pastur, directeur général France de Colombus Café.”Les Français ont été habitués à consommer +coffee shop+, avec une consommation tout au long de la journée, à emporter dans des gobelets, une paille … Ce n’est plus seulement le café traditionnel du matin mais des boissons gourmandes, chaudes, froides, lactées, avec de moins en moins de café dedans”, explique-t-il à l’AFP.Ces enseignes “jouent à fond sur la profondeur de l’offre”, avec de nombreuses boissons à la carte, loin du “p’tit noir au comptoir”, abonde François Blouin, du cabinet Food Service Vision. “Le multiple entre le coût et le prix de vente du café est assez élevé”, ce qui les rend très rentables, à condition de créer suffisamment de volume, explique-t-il. – Avoine et collagène -Sur une étagère du Café Madam, une ribambelle de poudres colorées : rose pour le “pink latte betterave”, noire du “charcoal latte” (au charbon actif), jaune du “golden latte” au curcuma et la verte du “matcha latte”, poudre de thé incontournable des coffee shops, qui constitue la moitié des boissons commandées, énumère la gérante. Ces produits reviennent plus cher que le café –  30 centimes pour un shot d’expresso contre “facilement 90 centimes pour une dose de matcha”-  explique Jennifer Naklé, qui doit le répercuter sur le prix de vente. Mais les clients, principalement jeunes adultes, “sont prêts à payer si le contenu suit”, assure-t-elle, à l’image de la “boisson phare du moment”, le “latte glow”, à base de café, lait d’avoine et collagène (supposé améliorer élasticité de la peau) qu’elle facture 8 euros. Si la carte est variée, elle reste très standardisée, dictée par les tendances des réseaux sociaux, au point de faire craindre une pénurie de matcha, produit au Japon.”J’ai testé la nouvelle boisson qui fait fureur” et “c’était trop bon”, raconte à ses 1.800 abonnés sur Instagram Elise, 23 ans, un gobelet d'”ube latte” à la main (boisson violette à base d’un tubercule philippin mélangé à de la vanille et du lait végétal). “Avec le matcha ou l’ube, il y a un côté expérience, le moment va durer longtemps, pas comme un expresso”, explique-t-elle à l’AFP. Elle apprécie aussi “l’esthétique” de ces boissons, voir que “le barista y a mis du cÅ“ur”. Une esthétique qui fait que de plus en plus d’influenceurs, et surtout d’influenceuses, ouvrent leur coffee shop : Rosa Bonheur à Lille, Natoo ou Laura Hannoun à Paris.”Il y a une vague en ce moment, on fera les comptes dans quelques mois ou quelques années entre ceux qui ont réussi à comprendre ce métier (…) et les points de vente éphémères qui s’arrêteront”, souligne François Blouin.”Dans un environnement ultra-concurrentiel où plus de la moitié des entreprises sont en perte, une rationalisation du parc semble inéluctable à moyen terme”, prévoit pour sa part le cabinet Xerfi.

Macron veut apporter un message de soutien au Groenland face aux visées de Trump

Le président français Emmanuel Macron se rend dimanche au Groenland porteur d’un message de “solidarité” pour ce territoire autonome du Danemark convoité par Donald Trump et en proie à une fonte des glaces accélérée.Il est le premier chef d’Etat étranger à mettre le pied sur ce territoire, grand comme quatre fois la France et couvert à 80% de glace, depuis les menaces d’annexion de Donald Trump.Le président américain, invoquant des raisons de “sécurité internationale”, ambitionne de mettre la main sur cette île, la plus grande du monde, riche en métaux rares, par tous les moyens, y compris militaires s’il le faut.”Le Groenland n’est pas à prendre”, non à la “prédation”, a d’ores et déjà répliqué Emmanuel Macron, même si l’Elysée réfute toute “dimension personnelle” dans ce déplacement.Attendu à 11H30 locales (12H30 GMT) à Nuuk, la capitale groenlandaise, il se rendra successivement sur un glacier, dans une centrale hydroélectrique et à bord d’une frégate danoise.Trois séquences pour trois messages: le soutien européen à “la souveraineté et l’intégrité territoriale” du Groenland, à son développement économique et la mobilisation contre la “fonte alarmante des glaciers”, indique l’Elysée.Le chef de l’Etat sera accompagné par la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qui se félicite de ce “témoignage concret de l’unité européenne”, et par le chef du gouvernement groenlandais, Jens-Frederik Nielsen.Il s’y rend à “leur invitation” et sa venue constitue “un signal en soi”, “à leur demande”, insiste l’Elysée.- “Pas du bon travail” -Un accueil qui tranche avec celui réservé au vice-président américain JD Vance le 28 mars. Ce dernier avait dû se cantonner à la base militaire américaine de Pituffik, sur la côte nord-ouest du Groenland, face au tollé suscité par sa venue.La population – 57.000 habitants -, majoritairement inuite, rejette toute perspective de devenir américaine. Le Danemark martèle aussi que le Groenland “n’est pas à vendre”.JD Vance avait accusé lors de sa visite le Danemark de n’avoir “pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland”, notamment en matière économique, et “pas bien assuré sa sécurité”.La base de Pituffik, qui se situe sur la trajectoire la plus courte des missiles entre la Russie et les États-Unis, constitue un maillon crucial de la défense antimissile américaine.L’Arctique devient aussi un enjeu de sécurité dans la course aux terre rares et aux nouvelles routes maritimes rendues possibles par le réchauffement climatique.Face aux visées de tous bords, le Danemark a annoncé qu’il allait consacrer deux milliards d’euros au renforcement de la sécurité dans l’Arctique.L’Otan va de son côté installer un Centre de commandement et de contrôle des opérations aériennes (Caoc) en Norvège, au-dessus du cercle polaire, alors que la Russie cherche à conforter sa puissance militaire dans la région.- Mont Nunatarsuaq -Quelques jours avant la visite présidentielle, deux bâtiments de la marine française ont longé le Groenland en direction du grand nord afin de se familiariser avec les opérations en zone arctique.Emmanuel Macron va également se rendre compte par lui-même de l’impact grandissant du réchauffement climatique sur un glacier du mont Nunatarsuaq, à une trentaine de kilomètres de Nuuk.La glace a fondu 17 fois plus vite que la moyenne historique entre le 15 et le 21 mai au Groenland, résultat d’une vague de chaleur record.La France entend “réinvestir massivement dans les connaissances de ces écosystèmes”, dans la tradition de l’explorateur Paul-Emile Victor, qui effectua de multiples expéditions sur l’île, souligne l’Elysée. Les autorités groenlandaises ont récemment classé son refuge, le “camp de base des Expéditions polaires françaises” construit en 1950 dans la baie de Quervain (nord), comme bâtiment historique.A la centrale hydrolélectrique de Buksefjorden, située 600 mètres à l’intérieur d’une montagne et financée par l’Union européenne, les trois dirigeants aborderont les enjeux de décarbonation et de fourniture d’énergie pour le développement de l’île.Contrairement au Danemark, le Groenland ne fait pas partie de l’Union européenne mais est inscrit sur la liste des territoires d’Outre-mer associés à l’UE. “Ce sera l’occasion d’évoquer la meilleure architecture possible, la meilleure place possible ou le meilleur schéma de coopération possible entre l’Union européenne et le Groenland”, relève l’Elysée.