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Wall Street termine en forte baisse, s’inquiète des négociations budgétaires américaines

La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi, minée par le mégaprojet budgétaire de Donald Trump actuellement examiné par le Congrès, qui fait craindre à certains un creusement du déficit américain.Le Dow Jones a reculé de 1,91%, l’indice Nasdaq a lâché 1,41% et l’indice élargi S&P 500, 1,61%.”Les investisseurs commencent à s’inquiéter du fait que le projet de loi budgétaire de Trump (…) ne réduise pas la dette, mais au contraire, vienne l’alourdir”, résume auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Ce mégaprojet, voulu par le président américain, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.A lui seul, le volet fiscal pourrait creuser le déficit de près de 3,8 milliards de dollars, selon une agence non-partisane du Congrès.De nombreux analystes ne s’attendent en effet pas à ce que les réductions de dépenses prévues dans le texte soient suffisantes pour compenser les baisses d’impôts, d’où une hausse du déficit.”Le gouvernement va (…) tenir ses promesses électorales de réduire les impôts. Et cela ne fera qu’alourdir la dette des États-Unis”, avance M. Stovall. Dans ce contexte, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans a touché mercredi son plus haut niveau depuis le mois de février.Vers 20H15 GMT, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,59%, contre 4,48% la veille en clôture. En journée, il a touché 4,60%.Ce mouvement des obligations ravive le débat sur la vente et la perte des confiance des investisseurs dans les actifs américains.La hausse actuelle des rendements dépasse le niveau atteint en avril, lorsque les craintes concernant les droits de douane imposés par M. Trump avaient entraîné une chute du prix des actifs en provenance des Etats-Unis, dont les actions et le dollar.Ailleurs, au tableau des valeurs, la chaîne de supermarchés Target a nettement reculé (-5,22% à 93,00 dollars), minée par des résultats trimestriels bien en dessous des attentes du marché. Le groupe a également revu ses prévisions à la baisse tout en précisant qu’il cherchait des moyens d’atténuer de possibles hausses de prix causées par les droits de douane punitifs imposés par les Etats-Unis sur la Chine.Alphabet – maison mère de Google – a gagné de 2,79% à 168,56 dollars après avoir annoncé mardi lancer un nouveau mode de recherche en ligne avec de l’intelligence artificielle (IA) renforcée, contre-attaquant après les assauts de la concurrence des assistants IA dont ChatGPT.Le groupe a aussi annoncé qu’il allait ajouter des publicités à cette nouvelle fonctionnalité.L’assureur UnitedHealth, l’une des plus grandes pondérations du Down Jones, a encore une fois perdu du terrain (-5,78% à 302,98 dollars), plombé notamment par une réévaluation à la baisse de la part de la banque HSBC.Après une ouverture à l’équilibre, le constructeur automobile Tesla a finalement chuté (-2,68% à 334,62 dollars). Le patron du groupe, Elon Musk, a affirmé mardi que la situation commerciale du groupe a “déjà été rétablie” après une séquence de ralentissement des ventes.

OpenAI s’attaque aux appareils connectés, avec le designer historique d’Apple aux commandes

Le designer historique d’Apple Jony Ive, qui a notamment dirigé la création de l’iPhone, va intégrer, avec son équipe, OpenAI, avec “la mission de concevoir une famille d’appareils” connectés facilitant l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative, a indiqué mercredi son patron Sam Altman.L’événement marque une nouvelle étape pour OpenAI, qui va désormais chasser sur les terres des équipementiers électroniques, en premier lieu Apple, dont le titre a chuté de plus de 2% en Bourse après cette communication.Techniquement, la jeune société io fondée par Jony Ive va être absorbée par le géniteur de ChatGPT, a précisé son directeur général dans une vidéo postée sur X (ex-Twitter).Selon plusieurs médias, l’opération valorise io environ 6,5 milliards de dollars. Sollicité par l’AFP, OpenAI n’a pas donné suite dans l’immédiat.”Les produits que nous utilisons pour nous connecter et utiliser cette technologie inimaginable remontent à plusieurs décennies”, explique Jony Ive dans la vidéo, qui prend la forme d’un dialogue avec Sam Altman dans un café de San Francisco.”Il y a probablement autre chose à faire”, souligne-t-il.Jony Ive et OpenAI collaborent déjà depuis deux ans, a rappelé Sam Altman, dans un partenariat qui a abouti à des “designs concrets”.”Si je voulais demander aujourd’hui quelque chose à ChatGPT (…) je prendrais mon ordinateur port²able, je l’allumerais, je lancerais un navigateur internet, je taperais pour expliquer ce dont il s’agit”, a décrit Sam Altman dans la vidéo.”Je pense que cette technologie mérite quelque chose de mieux”, a-t-il conclu.Le patron d’OpenAI a révélé que l’équipe de Jony Ive avait déjà mis au point un prototype d’appareil connecté, sans plus de précision. “J’ai pu le tester et c’est un des appareils technologiques les plus cools que le monde ait jamais vu.”La bataille de l’IA générative se joue en grande partie sur le terrain de son utilisation au quotidien, qui serait facilitée par des appareils de nouvelle génération.Les grands acteurs de l’IA générative ont rapidement décliné leurs assistants numériques sous forme d’applications accessibles sur un smartphone, mais n’ont pas encore proposé d’appareil imaginé avec l’intelligence artificielle en tête.Fin février, Amazon a présenté une version modernisée de son assistant vocal Alexa, baptisée Alexa+ et dopée à l’IA, destinée prioritairement aux appareils connectés, au domicile principalement, tels les enceintes ou les télévisions intelligentes.- Mauvaise nouvelle pour Apple -En avril 2024, la jeune société Humane a lancé son AI Pin, un gagdet carré de quelques centimètres de côté qui se porte comme un badge ou une broche sur un vêtement.Il contenait un mini-ordinateur capable, grâce à l’IA générative, de répondre à des questions posées à l’oral, prendre des photos, passer des appels téléphoniques ou traduire des propos dans une autre langue.Mais son prix (699 dollars), considéré comme trop élevé, ainsi que ses capacités jugées limitées, ont pénalisé cette invention, qui n’a jamais trouvé son public.Le groupe informatique HP a fini par racheter, en février, la majeure partie de la technologie et des brevets utilisés par Humane, pour 116 millions de dollars, signant l’acte de décès de l’AI Pin.De nombreuses entreprises technologiques ont aussi lancé des lunettes connectées et utilisant l’IA générative, le modèle le plus connu étant les Ray-Ban Meta.Le Britannique Jony Ive a été employé d’Apple de 1992 à 2019, période durant laquelle il a supervisé la mise au point de tous les grands produits de la marque de l’iMac aux AirPods, en passant par l’iPod, l’iPhone et l’Apple Watch.Ces équipements ont relancé la firme à la pomme, au point d’en faire la troisième capitalisation boursière mondiale et une référence en matière de design et d’esthétique.En moins de trois ans, OpenAI est passé du statut de start-up de recherche à géant des logiciels grand public, acteur majeur des infrastructures physiques d’IA avec le projet Stargate, en attendant de faire son entrée sur le marché des objets connectés.Même si l’entreprise californienne n’a encore livré aucun calendrier quant à la production d’un ou plusieurs appareils de nouvelle génération, cette annonce fait encore monter la pression pour Apple.Quasiment un an après avoir annoncé, lors de sa grande conférence des développeurs (WWDC), l’intégration d’une multitude de fonctionnalités d’IA générative à son nouvel iPhone 16, le groupe de Cupertino (Californie) tarde à les mettre en place.Apple a également repoussé la mise en ligne de la version actualisée de son assistant vocal Siri à l’an prochain, au mieux.

“Il est très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées”, estime Bernard Arnault

Bernard Arnault, PDG de LVMH, a estimé mercredi qu'”il (était) très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées”, alors qu’il était interrogé sur l’appel au patriotisme économique d’Emmanuel Macron. “Je crois qu’il est très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées et en général, ça mène à la catastrophe”, a déclaré Bernard Arnault interrogé par la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises.”Je ne pense pas qu’il soit très opportun de tenir compte des conseils de ce genre, d’où qu’ils viennent”, a-t-il ajouté.”Je considère que le groupe LVMH est peut être le groupe le plus patriote qui existe en France dans le CAC 40″, a-t-il aussi déclaré. En janvier, le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Dior, Hennessy, Moët et Chandon, Givenchy…) avait créé la polémique en déclarant que les mesures fiscales françaises envisagées dans le budget 2025, notamment une surtaxe pour les grandes entreprises, étaient “une incitation à la délocalisation”. Il revenait des Etats-Unis où il avait assisté en bonne place à l’investiture de Donald Trump. Le groupe LVMH possède trois ateliers Louis Vuitton aux Etats-Unis, dont un au Texas.”Quand j’ai repris le groupe LVMH, et notamment Louis Vuitton en 1989, ils produisaient déjà aux Etats-Unis. Donc il n’y a rien de nouveau sous le soleil”, a-t-il dit mercredi.”Je dirais que, aujourd’hui, c’est un avantage parce qu’il y a cette menace des droits de douane américains dont on ne sait pas encore exactement où ils vont aller”, selon Bernard Arnault.”Lorsqu’un de mes concurrents dit qu’il n’a pas envie de fabriquer aux Etats-Unis, pays où ses ventes ont baissé fortement, ça ne me surprend pas. Mais nous, on n’est pas dans ce cas là. Nos ventes augmentent”, a-t-il ajouté.Le 13 mai, son concurrent François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering, propriétaire des marques Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Balenciaga, interrogé par la même commission et sur le même sujet avait déclaré que “ça n’aurait pas de sens d’avoir des sacs Gucci italiens fabriqués au Texas”.Bernard Arnault a appelé l’Europe à prendre exemple sur “les Anglais qui ont très bien négocié”. “L’Europe est un allié traditionnel des Etats-Unis et réciproquement. Et Monsieur Trump est très ouvert à ça”, a déclaré le PDG de LVMH qui a de nouveau été reçu début mai à la Maison Blanche par le président américain, qui les a qualifiés de “très bons amis”.”Si on le menace, si on lui dit +soit nous on arrive, on va prendre telle ou telle mesure, soit on ne veut plus que nos entreprises investissent aux Etats-Unis+, on aura le résultat inverse”, a expliqué M. Arnault.Il a notamment déclaré que “pour la France, le risque est majeur” pour le secteur du cognac qui emploie en Charente 80.000 personnes et dont 80% des ventes dans le monde se font en Chine et aux Etats-Unis. “On sous-estime le problème”, selon lui et si les tensions commerciales demeurent, “il sera trop tard et on va être dans les plans sociaux, ça va être une catastrophe”.

Bousculé par Trump, le G7 Finances au chevet de l’économie mondiale

Les ministres des Finances des pays du G7 ont commencé mercredi leurs discussions autour des perturbations économiques mondiales, l’un d’eux vantant “la qualité” des premiers échanges, malgré les turbulences autour des droits de douane américains.”Buon giorno! Guten Tag! Cher ami, bienvenue au Canada! Welcome my friend!” Le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne a accueilli les participants – Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie – avec enthousiasme mercredi. Après la traditionnelle photo de famille avec les montagnes Rocheuses pour décor, le Canada qui préside le G7 cette année a invité les ministres du club des économies avancées et les banquiers centraux à se mettre “au boulot!”.Mardi, juste avant l’arrivée de ses homologues, M. Champagne a affirmé dans un entretien à l’AFP que cette rencontre ferait date. Il s’est aussi dit “prudemment optimiste” quant à l’issue des négociations.Selon lui, il est nécessaire de “restaurer la stabilité et la croissance” même si cela est un “défi” à l’heure où l’exécutif américain a imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.Les économies mondiales se trouvent à un moment crucial “de l’histoire” et ce G7 aura “des conséquences” pour la suite, a estimé le ministre canadien. – “Alignement parfait” -Derrière les sourires, les motifs de division ont augmenté entre les alliés du G7 depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump qui a lancé une offensive protectionniste déstabilisatrice, sans épargner aucun de ses alliés.Cette réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales sera donc considérée comme un test de cohésion au moment où ces coups de canif dans la mondialisation perturbent les chaînes d’approvisionnement, risquent de peser sur la croissance et d’entraîner de nouvelles hausses de prix.Il s’agit aussi d’une répétition à un moins d’un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors que ce dernier ne cesse de répéter qu’il rêve d’annexer son voisin du nord.  Depuis des semaines, les membres du G7 cherchent à convaincre Donald Trump de revenir sur ses droits de douane et à amadouer son secrétaire au Trésor Scott Bessent, considéré comme une des figures les plus conciliantes de son gouvernement.Dans la journée, plusieurs sessions de travail communes sont organisées, entre lesquelles se glissent des échanges en aparté entre ministres.Le premier entretien bilatéral, mercredi matin, était entre M. Champagne et son homologue français Eric Lombard. Devant les caméras, les deux hommes ont affiché une harmonie inébranlable. “Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu’on doit faire”, a vanté M. Champagne.”On est optimistes sur ce qu’on peut faire ensemble et il y a une qualité de dialogue ce matin que je trouve très appréciable”, a ajouté M. Lombard.- L’Ukraine invitée -Deux ans et demi après le début de l’invasion russe dans le pays, l’hôte canadien du G7 a voulu envoyer un “message fort au monde” en conviant le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko.Les “perspectives économiques” pour le pays en guerre doivent aussi être abordées mercredi après-midi.Lors d’une conférence de presse avec son homologue canadien mardi, M. Marchenko a expliqué qu’il allait plaider pour que des “sanctions plus fortes” soient prises à l’encontre de la Russie, afin de pousser Moscou à faire taire les armes.Il s’agit principalement de convaincre l’exécutif américain qui a opéré un spectaculaire rapprochement avec Moscou au détriment de Kiev.De son côté, Washington pousse pour une condamnation commune des surcapacités de production en Chine, comme source de déstabilisation des industries des autres pays. Mercredi matin, au moment de la photo officielle, M. Bessent a échangé quelques mots avec le ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato, les deux parties devant se rencontrer notamment sur la question des devises.

Demande par Macron de la suppression du devoir de vigilance: des ONG et syndicats en colère

Plusieurs organisations syndicales et une douzaine d’ONG ont dénoncé le souhait d’Emmanuel Macron de supprimer, au nom de la simplification, la directive européenne sur le devoir de vigilance qui impose aux entreprises des règles en matière de respect de l’environnement et des droits humains.L’Union européenne, en plein virage pro-business, a déjà reporté d’un an l’entrée en vigueur de la loi, de 2027 à 2028, malgré les protestations des organisations environnementales.Lundi, lors d’un discours au sommet Choose France, Emmanuel Macron a déclaré “être tout à fait d’accord” avec le chancelier allemand Friedrich Merz “pour aller bien plus vite” en matière de simplification: “la CS3D (directive sur le devoir de vigilance, ndlr) et quelques autres régulations ne doivent pas être simplement repoussées d’un an mais écartées”, a-t-il affirmé.Les deux dirigeants donnent ainsi raison aux patronats des deux pays, qui réclamaient cette suppression plutôt qu’un simple report.Avec cette loi européenne, les grandes entreprises seraient tenues, sous peine de sanctions, de prévenir et de remédier aux violations de droits humains (travail des enfants, travail forcé, sécurité…) et dommages environnementaux (déforestation, pollution…) dans leurs chaînes de valeur partout dans le monde. Y compris chez leurs fournisseurs, sous-traitants et filiales.La directive “était née de la volonté de ne pas voir se réitérer le drame du Rana Plazza”, rappellent mercredi les syndicats français dans un communiqué, en faisant référence à l’effondrement d’un immeuble en 2013 à Dacca, au Bangladesh, dans lequel se trouvaient des ateliers de confection pour des marques internationales. Au total, 1.130 personnes étaient mortes.L’annonce française “va à l’encontre de (ses) précédents engagements pour la responsabilisation des chaînes de valeurs et pour assurer une diffusion et une défense plus large des droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs à travers le globe”, épinglent les organisations syndicales.”Supprimer un texte multilatéral qui régule la domination des multinationales est un contresens historique”, jugent-t-elles encore.Douze ONG, dont Amnesty International, Attac et Oxfam,  ont aussi exhorté mardi M. Macron “à respecter ses engagements et à préserver ce texte fondamental pour responsabiliser les multinationales et protéger les victimes”.”A l’heure où la crise climatique et les inégalités s’aggravent, cette annonce va à rebours des urgences sociales et écologiques”, dénoncent-elles.Selon elles, “ce revirement (de M. Macron) acte un alignement préoccupant de la France avec les politiques brutales du président américain Donald Trump”.WWF France estime, dans un communiqué distinct, qu'”en demandant la suppression d’un devoir de vigilance qu’il avait lui-même poussé, Emmanuel Macron achève de renier ce qui restait de son bilan environnemental”.

Porté par un vent d’optimisme, le bitcoin bat un nouveau record

Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, a battu un nouveau record mercredi, poussé par un vent d’optimisme aux Etats-Unis autour de la réglementation du secteur qui s’ajoute au soulagement de voir s’atténuer la guerre commerciale lancée par le président Donald Trump.A plus de 109.856 dollars, il dépasse son précédent record atteint le 20 janvier, jour de l’investiture de M. Trump.Il était redescendu un temps, faute de mesures concrètes immédiates, attendues de pied ferme par le secteur, en faveur des cryptomonnaies et face aux remous sur les marchés provoqués par l’offensive douanière lancée par le président américain.La monnaie numérique profite désormais du “large soutien bipartisan” aux Etats-Unis sur la réglementation des stablecoins, des actifs numériques considérés comme plus sûrs que les jetons plus spéculatifs (tels que le bitcoin), explique John Plassard, de Mirabaud, interrogé par l’AFP.Les démocrates “se sont mis d’accord sur un cadre dicté par les républicains”, souligne l’analyste.Selon Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown, cet optimiste s’ajoute au “soulagement” qui “continue de traverser les marchés financiers que la guerre commerciale” menée par le président américain se soit “atténuée, pour l’instant”.Le bitcoin avait refranchi le 8 mai la barre des 100.000 dollars pour la première fois depuis février après l’annonce d’une trêve dans la guerre commerciale menée par Donald Trump, sous la forme d’un compromis “historique” avec le Royaume-Uni.La pause de 90 jours sur la majeure partie des droits de douane que s’imposaient mutuellement Chine et Etats-Unis a également contribué à améliorer les perspectives économiques.Depuis cet apaisement, “on a une reprise généralisée des actifs risqués et, finalement, les cryptos étaient peut-être légèrement en retard par rapport aux marchés actions, qui ont retrouvé leur niveau d’avant crise, voire même l’ont dépassé”, détaille à l’AFP Stéphane Ifrah, analyste chez Coinhouse, qui observe “un phénomène de rattrapage”.Le cours du bitcoin a également été dopé par les investissements dans les ETF, des produits de placements qui évoluent en fonction de la performance de la cryptomonnaie.- Montagnes russes -La devise numérique avait atteint son précédent record de 109.241,11 dollars le 20 janvier, quelques heures avant l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.Le républicain avait fait campagne en promettant un second mandat pro-crypto, et notamment la création d’une réserve stratégique nationale de bitcoins, depuis actée.Mais la vague de surtaxes douanières lancée par son administration a par la suite semé l’incertitude sur les marchés financiers.Si elles n’étaient pas directement concernées par ces droits de douane, les devises numériques ont subi leur réputation d’actif particulièrement volatil, et ont un temps été délaissées par les investisseurs au profit de valeurs plus sûres, comme l’or.Début avril, le bitcoin était même tombé sous la barre des 75.000 dollars.Le secteur a aussi connu son lot de controverses cette année, dont la mise en cause du président argentin Javier Milei, qui avait fait en février la promotion de la cryptomonnaie $Libra, dont l’effondrement a engendré selon l’opposition argentine des millions de dollars de pertes pour ses investisseurs.En février encore, des hackers nord-coréens ont dérobé 1,5 milliard de dollars à la plateforme Bybit, un vol historique.Précurseur parmi les devises numériques, né en 2008 du cerveau de son créateur anonyme Satoshi Nakamoto (un pseudonyme), le bitcoin vise depuis son origine à s’affranchir du contrôle des institutions financières.Il s’appuie pour cela sur une technologie (“blockchain”) qui permet d’enregistrer de manière décentralisée et infalsifiable les transactions grâce à un réseau d’ordinateurs dans le monde entier.Vers 17H10 GMT (19H10 à Paris), le bitcoin prenait 1,91% à 108.996,06 dollars.

Google va intégrer de la publicité à son moteur de recherche renforcé à l’IA

Google va ajouter des publicités à ses modes de recherche en ligne renforcés à l’intelligence artificielle (IA), alors que son moteur longtemps dominant est menacé par la concurrence des services d’IA générative comme ChatGPT.”Aujourd’hui, nous étendons les publicités dans +AI Overviews+ aux ordinateurs de bureau, et nous introduisons les publicités dans AI Mode afin de créer de nouvelles opportunités pour nos clients”, a indiqué mercredi Vidhya Srinivasan, vice-président chargé de la publicité et du commerce sur Google, lors de l’événement marketing annuel de l’entreprise.Le géant américain des technologies propose depuis un an les “AI Overviews”, des réponses rédigées aux requêtes des utilisateurs, qui apparaissent dans un cartouche au-dessus des traditionnels liens vers les sites web.Mardi, il a annoncé le lancement aux Etats-Unis (dans un premier temps) de “AI Mode”, qui va encore plus loin : l’outil fournira des rapports détaillés et des graphiques, et va bientôt tester des réponses personnalisées en fonction des utilisateurs, s’ils ont donné accès à leur historique de recherche ou leur boîte mail.D’après Vidhya Srinivasan, la fonction AI Overviews apporte “plus de satisfaction” aux utilisateurs, et les encourage à faire des recherches “plus souvent”, y compris des requêtes commerciales, ce qui crée “davantage d’opportunités pour les annonceurs”.Sur AI Mode, ses équipes vont tester des réponses longues et détaillées intégrant des “publicités utiles”, comme par exemple un tutoriel complet rédigé, avec une annonce en rapport avec la question posée.L’objectif est de proposer des “publicités qui n’interrompent pas les clients, mais les aident à découvrir un produit ou un service”, a-t-il assuré.- Nouveaux rivaux -A l’origine limités à un corpus (immense) de données, les assistants IA marchent désormais sur les plates-bandes de Google, grâce à leur accès à internet.Perplexity AI, une start-up de San Francisco, ambitionne de devenir le principal rival du moteur de recherche dominant.ChatGPT surfe aussi sur le web pour apporter des réponses directes à ses utilisateurs, et a même ajouté, fin avril aux Etats-Unis, un service de shopping, qui va être progressivement accessible à l’ensemble de ses marchés.La plateforme star d’OpenAI propose ainsi des idées de produits avec une brève description, un résumé des avis de consommateurs et des liens vers les sites marchands pour procéder à l’achat final.Ces options “sont sélectionnées de manière indépendante et ne sont pas des publicités”, a précise la société, marquant sa différence avec Google, qui offre la possibilité aux marques de payer pour améliorer leur position dans les résultats de recherche.Aucun des grands assistants d’IA générative n’avait encore intégré de la publicité, comme va le faire Google, même si OpenAI étudie cette possibilité depuis plusieurs mois, selon plusieurs médias américains.Vidhya Srinivasan a aussi présenté de nouveaux outils pour les annonceurs, notamment pour générer plus facilement des illustrations et des vidéos grâce à ses modèles d’IA générative spécialisés, Veo et Imagen.Outre la pression de ses rivaux, Google affronte aussi le gouvernement américain dans deux affaires judiciaires majeures liées à sa position dominante sur internet.La firme de Mountain View a été jugée coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne ainsi que sur le marché de la publicité numérique. Le parquet réclame des cessions d’activités, comme le navigateur Chrome.

Les taxis toujours “en colère”, les VTC visés

Des centaines de taxis “en colère” continuaient de manifester à Paris, Marseille et Pau mercredi contre les nouvelles conditions du transport sanitaire et la concurrence des VTC, ces derniers étant parfois pris pour cible.Dans la capitale, entre concerts de klaxons et feux d’artifice sous la pluie, plusieurs centaines de taxis venus de toute la France bloquaient toujours le boulevard Raspail, près du ministère des Transports.  A l’aéroport d’Orly, des taxis ont bloqué des accès secondaires à la plateforme durant une quinzaine de minutes, les axes principaux étant contrôlés par les forces de l’ordre, a indiqué la police.L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés.Plusieurs milliers de taxis des villes et des champs ont déjà manifesté lundi et mardi à travers toute la France.Le climat s’est tendu à plusieurs reprises avec les forces de l’ordre et quatre manifestants parisiens ont été poursuivis.- Marseille, Pau -A Pau, les taxis indiquent avoir reconduit leur préavis de grève “de façon illimitée”, selon Baptiste Ondarts, vice-président d’un syndicat local de taxis. Après être allés devant la maison du Premier ministre François Bayrou, ils envisagent “de s’inviter dans des évènements et des rendez-vous institutionnels à Pau”, a-t-il indiqué à l’AFP.Mardi, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques avait “condamné fermement” les dégradations de biens publics et les atteintes aux forces de l’ordre, aux environs de la gare. Un TGV circulant en direction de Tarbes a heurté des pneus déposés sur la voie, sans faire de blessé.A Marseille mercredi, des files ininterrompues de dizaines de taxis bloquaient dans le calme un des principaux axes du centre-ville, l’avenue du Prado, engendrant de grosses difficultés de circulation mais dans le calme. A l’aéroport de Marseille-Provence cependant, le conducteur d’une voiture a tenté de forcer un blocage des taxis mercredi matin, renversant une personne qui n’a pas été blessée mais a porté plainte, selon la police.La veille à Marseille, un chauffeur VTC avait été la cible de jets d’œufs, avant de foncer sur des chauffeurs de taxis, en blessant deux d’entre eux.”Viens, viens, on va s’expliquer”, lançaient aussi mardi des manifestants à des chauffeurs VTC se retrouvant dans des rues donnant sur la manifestation parisienne.La plateforme de VTC Uber a appelé au calme mercredi en regrettant l’agression physique de quatre chauffeurs lundi, à Paris, Grenoble et Marseille, “incluant des menaces avec une arme à feu, un taser et même avec utilisation d’une bombe lacrymogène”.”Les réglementations VTC et taxi sont claires, et chacun doit pouvoir exercer son activité sereinement dans le respect de la loi sans être la cible d’intimidations”, a souligné dans un communiqué Laureline Serieys, directrice d’Uber en France. “Nous appelons à une désescalade des tensions et au respect de la liberté de chacun”.- Contrôles renforcés -Les taxis sont en colère contre une mesure de l’Assurance maladie qui entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades.Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent une part essentielle du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, et 6,3 milliards dans le budget de la santé en 2023 selon le ministère de la Santé.Les taxis sont encouragés à regrouper les patients qui ont des trajets proches, et à se géolocaliser pour éviter les fraudes.Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de “l’optimisation des coûts”. Mais il demande le gel du projet actuel.De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt.Le ministère des Transports a proposé mercredi un contrôle renforcé des VTC. Il va notamment demander aux préfets un “renforcement des contrôles contre la fraude visant notamment l’exercice illégal d’activité, les maraudes et les racolages illégaux”, a précisé le ministère dans un communiqué.  “On n’est pas contre” ces mesures, a répliqué auprès de l’AFP Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). “Mais c’est de l’administratif, ça ne répond pas aux besoins du terrain”.

“Plusieurs appels par jour, c’était infernal”: le Parlement entérine l’interdiction du démarchage téléphonique non consenti

Bientôt la fin des appels intempestifs pour “profiter des aides de l’Etat” ou “changer d’opérateur”: la Parlement a définitivement entériné mercredi l’interdiction du démarchage téléphonique sans consentement du consommateur.Un ultime vote du Sénat sur une proposition de loi contre les “fraudes aux aides publiques” a permis à cette initiative d’aboutir, après de longs aller-retours dans les deux chambres du Parlement.L’idée est simple: interdire aux entreprises de démarcher par téléphone “directement ou par l’intermédiaire d’un tiers agissant pour son compte” une personne “qui n’a pas exprimé préalablement son consentement” de manière “libre, spécifique, éclairée, univoque et révocable”. Ce sera à l’entreprise de prouver que le consommateur a exprimé clairement son accord pour être démarché par téléphone. Seule exception prévue: lorsque la sollicitation intervient “dans le cadre de l’exécution d’un contrat en cours”. Selon un sondage effectué par l’UFC-Que Choisir en octobre 2024, 97% des Français se déclarent agacés par le démarchage commercial.Comme Lucie Kapfer, 43 ans: “les premiers appels ont d’abord concerné le Compte personnel de formation (CPF). Puis les démarchages ont perduré, plusieurs fois par semaine”, explique celle qui a supprimé son téléphone fixe pour tenter de limiter ces appels. “Mais ils ont continué sur mon téléphone portable. Plusieurs appels par jour, c’était infernal”, déplore-t-elle, car les démarcheurs “appellent avec des 03, des 02 et même des 06. Il est bien plus difficile de les reconnaître”.- Protéger “les plus vulnérables” -La mesure avait été adoptée au Sénat dès novembre à l’initiative du sénateur Horizons Pierre-Jean Verzelen, puis dans un texte dédié repris à l’Assemblée nationale en mars. Elle arrive finalement au bout de son parcours législatif via son introduction, par un amendement de la députée écologiste Delphine Batho, dans ce texte plus vaste, soutenu par le gouvernement.”Nous en avons assez de nous faire vendre des pompes à chaleur ou des fenêtres incessamment”, a lancé Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, saluant une mesure qui protégera “les plus vulnérables, les plus âgés, ceux qui parfois ne se rendent pas compte que ce harcèlement téléphonique n’est rien d’autre que la vitrine d’énormes mécanismes de fraude et de vol”.Si les parlementaire ont souhaité réagir, c’est car l’actuel dispositif, Bloctel, qui impose aux consommateurs de s’inscrire sur une liste s’ils veulent être épargnés du démarchage, n’a pas fait ses preuves.Denis Grugeon, 46 ans, était inscrit sur Bloctel mais recevait régulièrement des appels de démarcheurs. Aussi a-t-il “pris une décision radicale: refuser tous les appels des numéros non enregistrés dans mon carnet d’adresses”, dit-il.Le texte interdit par ailleurs la prospection commerciale par voie électronique – mail, SMS, réseaux sociaux… – dans les secteurs de la rénovation énergétique et de l’adaptation des logements.Ce texte correspond “à une demande de longue date des consommateurs” et met fin “à un mode de prospection commerciale qui n’a plus lieu d’être”, se félicite Benjamin Recher, chargé des relations institutionnelles de l’UFC-Que choisir.Le texte prévoit que ce dispositif entre en vigueur en août 2026.Un délai regretté par certains parlementaires, quand d’autres auraient aimé qu’une exception votée par l’Assemblée soit conservée pour les entreprises de denrées alimentaires, livrant par exemple des surgelés aux particuliers.L’accord trouvé par députés et sénateurs en commission mixte paritaire “a été de dire que les acteurs auront un an pour s’organiser, mais qu’on ne mettrait aucune exception” pour un secteur, a expliqué à l’AFP Pierre-Jean Verzelen. – “Arsenal” -Le texte comporte également un “arsenal” pour “lutter efficacement contre la fraude aux aides publiques”, qui représente environ 1,6 milliard d’euros chaque année, selon le député macroniste Thomas Cazenave, porteur du texte à l’Assemblée.Parmi ces mesures: les gestionnaires des réseaux de distribution d’électricité ou de gaz pourront “directement sanctionner quand ils constatent qu’un consommateur a détourné un compteur”, précise le député.  Par ailleurs, l’administration pourra suspendre l’octroi ou le versement d’une aide publique pour une durée de trois mois renouvelable, en cas “d’indices sérieux” de fraude. Deux mesures décriées par La France insoumise qui, au nom du “respect de la présomption d’innocence” et de la “séparation des pouvoirs”, a d’ores et déjà annoncé déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel. 

La Bourse de Paris termine en légère baisse une séance creuse

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse mercredi, dans une séance creuse en l’absence de catalyseurs économiques et de nouvelles sur le front de la guerre commerciale.Le CAC 40 a perdu 0,40%, soit 31,93 points, pour s’établir à 7.913,63 points. La veille, l’indice français vedette avait pris 0,75%, à 7.942,42 points.”Aujourd’hui, c’est l’attentisme” qui règne, commente Vincent Juvyns, stratégiste chez ING.”Les investisseurs sont en position d’attente et guettent de nouveaux signaux de marché. Le creux estival à venir pourrait être particulièrement marqué cette année”, note Andreas Lipkow, analyste indépendant.”Les marchés ont bien rebondi” depuis l’annonce des droits de douane réciproques de Donald Trump, grâce à “une administration américaine qui temporise avec la Chine et laisse un délai supplémentaire à ses partenaires commerciaux pour négocier un accord”, rappelle M. Juvyns.Depuis le début de l’année, le CAC 40 s’inscrit même en hausse de plus de 7%.Les investisseurs “attendent de voir comment les négociations commerciales vont évoluer et surtout quelles seront les conséquences des accords engrangés sur les résultats des entreprises”, poursuit-il.Le luxe souffre”Le luxe est à la peine sur le CAC 40″ mercredi, remarque  Vincent Juvyns.LVMH, leader mondial du secteur, a terminé en baisse de 2,23% à 493,65 euros. Kering a perdu 2,54% à 177,96 euros. Hermès, récemment passée première valorisation boursière du secteur du luxe dans le monde, a cédé 2,12% à 2.496 euros l’action à la clôture.La défense dans le vertFace à l’absence, pour l’heure, de perspectives de paix crédible entre l’Ukraine et la Russie qui mène une guerre d’invasion, plusieurs États de la zone euro envisagent d’augmenter leurs budgets militaires comme jamais depuis la fin de la Guerre froide. De quoi soutenir les valeurs françaises de la défense. Le groupe Thales a terminé en hausse de 0,31% à 255,30 euros l’action, Dassault Aviation a gagné 1,30% à 311,40 euros le titre et Dassault Systemes a pris 0,53% à 34,16 euros.La Banque centrale européenne (BCE) a toutefois averti mercredi que les hausses prévues des dépenses de défense pourraient raviver les inquiétudes sur la dette de certains Etats, si elles ne s’accompagnent pas d’une croissance suffisante.