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Chili: des pêcheurs tentent de bloquer le principal port du pays

Des pêcheurs artisanaux ont tenté jeudi de perturber les opérations portuaires au Chili, au troisième jour d’une manifestation pour réclamer l’augmentation de leurs quotas de pêche, ont indiqué les autorités.Les manifestations, qui ont fait depuis mardi une vingtaine de blessés, pour la plupart des policiers, et autant d’arrestations, se sont poursuivies jeudi dans le port de San Antonio, où transite la plus grande partie du fret du pays.Des manifestations ont également eu lieu dans les ports de Valparaiso et de Quinteros, aussi situés sur la côte centrale du Chili, à environ 120 km de Santiago.Les pêcheurs artisanaux réclament l’approbation “immédiate” par le Parlement d’un projet de loi visant à augmenter leur quota de pêche et à réduire celui des pêcheurs industriels. La loi, présentée en septembre 2024 par le gouvernement du président Gabriel Boric, a été approuvée par la Chambre des députés et est en cours d’examen par la commission des finances du Sénat.”Les manifestants ont tenté d’empêcher le passage de navires (…) dans le but de bloquer les opérations portuaires”, a déclaré la marine chilienne dans un communiqué.La marine a utilisé l’un de ses navires pour asperger d’eau une embarcation avec trois pêcheurs portant le drapeau chilien, a constaté l’AFP sur place.En outre, des troupes ont été mobilisées sur des bateaux rapides pour repousser les manifestants. Quatre personnes ont été arrêtées, a indiqué la marine dans un communiqué.Aucune autorité n’a signalé de suspension des activités portuaires.Le président de la fédération de la région de Valparaiso, Miguel Angel Hernandez, a déclaré à l’AFP qu’un de ses collègues avait été blessé par des projectiles tirés par la marine.Il a également affirmé qu’une centaine d’embarcations avaient tenté de bloquer “le passage des navires industriels” à San Antonio. Mercredi, des affrontements avec la police dans plusieurs régions du pays ont fait quinze blessés parmi les policiers et un parmi les manifestants. Un véhicule des forces de l’ordre a été incendié dans la région de Maule (sud), lors de manifestations particulièrement violentes. 

Rejet des requêtes de Carlos Ghosn qui demandait à Paris la nullité de son mandat d’arrêt

La cour d’appel de Paris a déclaré irrecevables jeudi plusieurs requêtes de Carlos Ghosn qui demandait la nullité du mandat d’arrêt le visant pour corruption et trafic d’influence notamment, a appris l’AFP de source judiciaire.”Nous formons un pourvoi en cassation”, a indiqué jeudi soir à l’AFP l’une des avocates de M. Ghosn, Me Jacqueline Laffont-Haïk.Contactés plus tôt dans la journée, les avocats de Renault-Nissan, partie civile, n’avaient pas souhaité s’exprimer.Carlos Ghosn, l’ex-patron de Renault-Nissan aujourd’hui âgé de 71 ans, est visé depuis avril 2023 par un mandat d’arrêt international émis par une juge d’instruction parisienne. Dans cette information judiciaire, le parquet national financier (PNF) a requis en novembre que M. Ghosn soit jugé pour corruption et trafic d’influence notamment, aux côtés de la ministre de la Culture Rachida Dati. Cette dernière est soupçonnée par les enquêteurs d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019). M. Ghosn et Mme Dati contestent.Au cours de l’enquête, la juge d’instruction a convoqué M. Ghosn pour l’interroger. Celui-ci ne s’est pas présenté. La magistrate a ensuite émis un mandat d’arrêt.La défense argue qu’il était impossible à M. Ghosn de se rendre en France. Réfugié au Liban depuis fin 2019, après avoir fui le Japon et visé désormais par un mandat d’arrêt japonais, M. Ghosn fait l’objet d’une interdiction judiciaire de sortir du territoire libanais.Le 20 février, lors d’une audience à huis clos devant la chambre de l’instruction, ses avocats ont demandé la nullité du mandat d’arrêt de la magistrate parisienne et déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) dénonçant son usage “détourné”, selon des sources proches du dossier.A leurs yeux, le mandat n’aurait pas été émis pour réellement “permettre son audition” mais pour “continuer” les investigations et “empêcher toute défense”.M. Ghosn fait également l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2022 dans des investigations à Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment en bande organisée en lien avec le distributeur omanais Suhail Bahwan Automobiles.La loi française prévoit que le fait d’être à l’étranger peut justifier un mandat d’arrêt “sans même essayer de faire venir la personne”, a expliqué une source proche du dossier à l’AFP. Mais la défense de M. Ghosn estimait qu’un mandat n’est valable que si la personne s’est “volontairement” soustraite à la justice, selon cette source.En février, deux autres recours et QPC avaient été déposés, aussi déclarés irrecevables. Sa défense demandait un accès au dossier judiciaire malgré le mandat d’arrêt et estimait que les poursuites le visant étaient prescrites.

Au salon de l’électronique de Shanghai, des exposants aspirent à la coopération internationale

Les professionnels réunis au Semicon, le salon des puces électroniques de Shanghai, aspirent à une plus grande coopération entre le secteur chinois et le reste du monde, malgré les tensions commerciales croissantes avec Washington. Les visiteurs se pressaient dès l’ouverture mercredi, au milieu des haut-parleurs et des bannières lumineuses.Si les exposants chinois vantent leurs listes de clients étrangers, l’un d’eux proclamant même son désir d'”inviter sincèrement un agent étranger”, des signes de malaise transparaissent, plusieurs entreprises chinoises et une européenne confiant à l’AFP que la question des restrictions sur le commerce des semi-conducteurs en Chine était trop sensible pour être discutée.”Les limitations imposées par les Etats-Unis ont un certain impact sur nous”, reconnaît Zhou Dongdong, chef de produit de l’équipementier Wuxi Evergrand Electronic Scientific Technology. Il estime cependant que ces restrictions pourraient inciter la chaîne d’approvisionnement en puces de la Chine à effectuer “des percées”. En plein essor, celle-ci a subi ces dernières années la pression des Etats-Unis et de certains gouvernements européens, Washington mettant sur liste noire des dizaines d’entreprises cette semaine pour des raisons de sécurité nationale. le président américain Donald Trump souhaite intensifier les restrictions commerciales imposées aux fabricants chinoises de puces électroniques et presse ses alliés de restreindre eux aussi leurs activités avec Pékin, qui depuis quelques années veut devenir autosuffisante en semi-conducteurs, via des milliards de dollars abondés à un fonds d’investissements spécialisé.   – Innovations et difficultés -“Notre rêve est de nous développer au niveau mondial” et “à l’avenir, nous pourrions avoir besoin de coopération dans toute la chaîne industrielle mondiale”, déclare à l’AFP Xiao Jincheng, cofondateur de l’équipementier Suzhou Zunheng Semiconductor Technology.Son sentiment est partagé par Ram Trichur, spécialiste du secteur chez le groupe allemand Henkel: “L’innovation dans le domaine des semi-conducteurs ne peut se faire de manière isolée” et tout l’écosystème doit coopérer “pour être productif”, relève-t-il.Selon lui, les difficultés rencontrées par les entreprises chinoises pourraient avoir pour effet de “catalyser leur innovation afin de réaliser des gains importants dans les technologies de pointe”. Les puces électroniques ont envahi tous les domaines, des réfrigérateurs aux aspirateurs en passant par les smartphones et les véhicules électriques, occupant aujourd’hui une place cruciale dans l’économie mondiale. La montée en puissance chinoise dans l’intelligence artificielle (IA), grosse consommatrice de puces, a été illustrée par la start-up chinoise DeepSeek, dont l’interface R1, lancée en janvier, a démontré des performances similaires aux grands modèles malgré des moyens financiers et techniques nettement moindres. Ce succès a aussi suggéré que les restrictions américaines n’ont pas été entièrement couronnées de succès. Pourtant les fabricants de puces électroniques chinois font face à des difficultés. SMIC, leader du secteur dans le pays, a annoncé en février un bénéfice 2024 quasiment divisé par deux à 492,7 millions de dollars (457 millions d’euros), malgré un chiffre d’affaires de 8 milliards, en hausse d’un tiers.

Wall Street termine en baisse, déboussolée face aux droits de douane

La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, crispée par l’annonce de surtaxes américaines sur les automobiles fabriquées à l’étranger, et dans le flou à l’approche du 2 avril, date à laquelle des droits de douane “réciproques” devraient être mis en place par les Etats-Unis.Le Dow Jones a abandonné 0,37%, l’indice Nasdaq a perdu 0,53% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,33%.La place américaine a été principalement plombée par l’annonce mercredi de 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles par Donald Trump, nouvelle escalade de la guerre commerciale qu’il mène tous azimuts depuis janvier.Ils s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis”, a assuré le président américain depuis la Maison Blanche, ajoutant qu’elles entreront en vigueur “le 2 avril et nous commencerons à les collecter le 3″. Le taux total de taxation sera de 27,5% de la valeur.Si les fabricants européens et asiatiques sont particulièrement touchés, les constructeurs américains sont aussi concernés, leur modèle économique intégrant largement le Mexique et le Canada où ils possèdent des usines.A la clôture de Wall Street, l’action de General Motors a perdu 7,36%, à 47,20 dollars. Ford a lâché de son côté 3,88%, tandis que Stellantis a reculé de 1,25%. Toyota et Honda ont respectivement abandonné 2,85% et 2,67%.D’après les analystes de JPMorgan, 82% des véhicules vendus par Ford sont produits aux Etats-Unis, devant Stellantis (71%), Honda (68%), Toyota (57%) et General Motors (53%).”Je ne pense pas que le marché s’y attendait”, commente auprès de l’AFP Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.La prochaine étape est prévue mercredi 2 avril que le président américain a surnommé le “Jour de la libération”. Il devrait alors annoncer la mise en place de droits de douane dits “réciproques”, qui concerneront tous les produits importés aux États-Unis.Donald Trump a “fait allusion à l’idée qu’ils pourraient ne pas être aussi lourds qu’il l’a suggéré au début en disant que certains pourraient être agréablement surpris”, relate M. Cahill. Mais “de manière générale, le marché est (…) très désorienté quant à la suite des événements”, résume l’analyste.Côté indicateurs, les investisseurs ont bien accueilli la révision de l’évolution du produit intérieur brut (PIB) américain, qui a progressé davantage que précédemment estimé au dernier trimestre 2024, à +2,4% en rythme annualisé.La croissance du PIB était jusqu’ici estimée à +2,3% pour les trois derniers mois de l’année.Toutefois, “le véritable test sera (…) le PIB du premier trimestre 2025” lorsque “les perturbations commerciales se répercuteront sur les chiffres”, a déclaré dans une note Jamie Cox, de Harris Financial Group.La place américaine attend désormais la publication vendredi de l’indice PCE, jauge d’inflation favorite de la banque centrale américaine (Fed).Le marché s’attend à ce que les résultats soient assez proches des attentes, mais “s’il y a une différence substantielle avec ce qui sera annoncé demain, ce sera une grosse surprise”, admet M. Cahill.Sur le marché obligataire jeudi, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement tendu à 4,36% contre 4,35% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, “la vente de (certaines) méga-capitalisations est toujours en cours”, a commenté dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com, à l’instar de Nvidia (-2,05%) ou de Alphabet (-1,83%).La chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop a plongé (-22,11%), sujette à des prises de bénéfice, après son bond de la veille provoqué par l’annonce de son intention d’acheter du bitcoin avec sa trésorerie.

Automobile: la promesse de taxes américaines punitives déroute partenaires commerciaux et constructeurs

La volonté du président Trump d’imposer dès la semaine prochaine des taxes punitives sur les voitures importées aux Etats-Unis suscite jeudi la stupeur de ses partenaires commerciaux et percute toute une industrie.Donald Trump a annoncé qu’il imposerait à partir du 3 avril (04H01 GMT) 25% de droits de douane additionnels non seulement sur les voitures fabriquées en dehors des Etats-Unis, mais aussi sur “certaines” pièces détachées qui composent les véhicules assemblés sur le sol américain.Signe du choc que l’annonce représente pour les partenaires commerciaux, le Premier ministre canadien, Mark Carney, n’a pas hésité à déclarer jeudi qu’à ses yeux, Washington n’était plus un “partenaire fiable”.”L’ancienne relation que nous avions avec les États-Unis, basée sur l’intégration approfondie de nos économies et une coopération étroite en matière de sécurité et de défense, est terminée”, a-t-il insisté lors d’une conférence de presse.Foudroyée, la fédération des constructeurs automobiles allemands, gros pourvoyeurs de luxueuses berlines pour le marché américain, a déploré “un signal fatal pour le libre-échange”.Berlin a appelé l’Union européenne à une réaction “ferme”. Et Paris, par la voix du président Emmanuel Macron, “espère (…) que le président Trump pourra revenir sur cette décision”.Pour Tokyo, “toutes les options sont sur la table” désormais.”Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse”, a justifié le président américain. – Constructeurs américains secoués -Donald Trump entend faire prospérer l’industrie nationale, tout en lui imposant de remodeler son modèle de production, très dépendant des importations pour les milliers de pièces entrant dans la fabrication d’un seul modèle.L’annonce a provoqué le recul des actions des constructeurs et équipementiers automobiles d’un bout à l’autre de la planète.Y compris américains: vers 16H15 GMT, General Motors lâchait 7,18%, Ford 2,62% et Stellantis 1,96%. Dans un communiqué commun, ces constructeurs ont affirmé qu’il était “crucial” que les droits de douane ne fassent pas “monter les prix pour les consommateurs”, et plaidé pour la “compétitivité” de la production automobile “nord-américaine” à cheval entre Etats-Unis, Canada et Mexique.Même Elon Musk, proche allié de Donald Trump et patron de Tesla, craint d’y laisser des plumes. Les nouveaux droits de douane auront un effet “non négligeable” sur le coût de production des Tesla, via les pièces détachées importées, selon lui.Pour les experts, une hausse du prix des véhicules neufs aux Etats-Unis ne fait aucun doute et va se répercuter, dans un second temps, sur un marché de l’occasion atrophié car les propriétaires vont garder leurs véhicules plus longtemps.Sur un segment très haut de gamme, l’italien Ferrari, qui l’an dernier a réalisé près d’un tiers de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, a annoncé jeudi qu’il y augmenterait ses prix de jusqu’à 10%.- UE et Canada menacés -Cette annonce marque une nouvelle étape dans l’escalade de la guerre commerciale enclenchée par Donald Trump contre les principaux partenaires des Etats-Unis, avec les droits de douane comme arme principale.Le président américain a déjà imposé 25% de taxes sur l’acier et l’aluminium importés. Il a aussi annoncé, en reportant largement leur application, des droits de douane de 25% sur tous les biens en provenance du Mexique et du Canada.Il a également singulièrement relevé les droits de douane sur les produits chinois (+ 20 points de pourcentage depuis son investiture). L’Europe, qu’il a accusée d’avoir été “conçue pour entuber les Etats-Unis”, est aussi dans le collimateur.La prochaine étape de cette offensive est prévue mercredi 2 avril, que Donald Trump appelle le “Jour de la libération”. Le président américain devrait alors détailler son plan concernant ce qu’il appelle les “droits de douane réciproques”, qui concerneront potentiellement l’ensemble des produits importés aux Etats-Unis.”Ils nous taxent, on les taxe” au même niveau, a déjà esquissé le chef de l’Etat. Donald Trump a aussi menacé Bruxelles et Ottawa de droits de douane encore alourdis s’il leur venait l’idée de coordonner leur riposte. 

Jeux vidéo: Ubisoft s’offre “un nouveau chapitre” avec une filiale centrée sur ses marques phares

Empêtré dans des difficultés financières, le géant français des jeux vidéo Ubisoft accélère sa transformation en annonçant jeudi une nouvelle filiale, lancée en partenariat avec le groupe chinois Tencent et qui réunira ses marques les plus fortes, dont sa série à succès Assassin’s Creed.Valorisée 4 milliards d’euros, cette entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais, et réunira également les sagas Far Cry et Rainbow Six, qui comptent parmi les plus populaires et lucratives du groupe tricolore.Cette annonce, qui intervient une semaine après le lancement réussi du jeu “Assassin’s Creed Shadows” dont dépendait une partie de l’avenir d’Ubisoft, est assortie de plusieurs conditions: l’entreprise française ne pourra pas perdre sa majorité dans la nouvelle entité créée pendant deux ans et Tencent ne pourra pas augmenter sa participation pendant cinq ans, à moins que son partenaire ne perde sa majorité.”Ubisoft ouvre un nouveau chapitre de son histoire”, a affirmé dans un communiqué son PDG, Yves Guillemot, alors que le groupe a connu une année 2024 difficile, émaillée de lancements décevants et d’une dégringolade boursière.Avec cette filiale, qui doit être finalisée avant la fin de l’année et dont la dénomination n’est pas encore connue, “nous renforçons notre bilan et créons les meilleures conditions pour la croissance et le succès à long terme de ces franchises”, a-t-il ajouté.Cette transaction permet aussi au géant chinois de la tech, avec qui les frères Guillemot ont scellé une union en 2022, d’affirmer encore un peu plus sa position au sein de l’entreprise.Tencent détient en effet près de 10% du capital d’Ubisoft – seuil qu’il n’a pas le droit de franchir avant 2030, selon l’accord -, tandis que la famille Guillemot en possède autour de 15%.- “Marques multimilliardaires”La mise sur pied de cette filiale conclut le processus enclenché en janvier par Ubisoft, qui souhaitait étudier diverses options pour son avenir, sur fond de rumeurs de rachat.”On a reçu de multiples expressions d’intérêt qui se sont traduites par plusieurs offres non engageantes sur différentes options”, a indiqué jeudi Frédérick Duguet, son directeur financier, lors d’une conférence téléphonique.Le choix des dirigeants d’Ubisoft s’est porté sur la création de cette filiale car “elle permettait à Ubisoft de garder le contrôle de ses actifs clés, en vue de créer de très grosses marques multimilliardaires dans les prochaines années”, a-t-il poursuivi, alors que davantage de détails sur le fonctionnement du groupe seront annoncés dans un second temps.A la clôture de la Bourse de Paris jeudi soir, l’actuel Ubisoft était valorisé à hauteur de 1,7 milliard d’euros, soit plus de deux fois moins que la nouvelle filiale à elle seule.Basée en France et consolidée dans les comptes d’Ubisoft, cette nouvelle structure aura sous sa responsabilité les équipes travaillant sur les trois principales sagas de l’éditeur, notamment dans les locaux de Montréal qui comptent parmi les plus importants de l’entreprise.L’éditeur compte près de 18.000 salariés dans le monde, dont environ 4.000 en France.Après plusieurs lancements en demi-teinte, Ubisoft a retrouvé cette semaine le chemin du succès avec “Assassin’s Creed Shadows”, dernier épisode en date de sa saga phare, qui a rassemblé plus de 3 millions de joueurs depuis sa sortie le 20 mars.Malgré cela, il compte poursuivre son plan de réduction des coûts entamé début 2023 et qui a déjà entraîné des fermetures de studios à l’étranger et le départ de près de 2.000 salariés.Il s’inscrit dans une crise de croissance plus large que traverse le secteur du jeu vidéo dans le monde depuis deux ans.

TotalEnergies réduit encore ses émissions en 2024 et assure maintenir le cap

Le groupe pétrogazier français et 4e major mondiale TotalEnergies a déclaré jeudi qu’il avait encore réduit son empreinte carbone en 2024 et qu’il maintenait “le cap” de ses objectifs climatiques, à deux mois d’une assemblée générale de ses actionnaires toujours très scrutée.En présentant son rapport “climat”, la compagnie s’est employée à montrer qu’elle fait figure de bonne élève au milieu des revirements sur la transition énergétique récemment annoncés par les Majors européennes Shell et BP. “Forte de ces résultats, TotalEnergies maintient le cap de sa stratégie et est devenue la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”, a affirmé l’entreprise.TotalEnergies déclare avoir réduit ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre en 2024, par rapport à 2023, pour un total de 461 millions de tonnes de CO2 équivalent (MtCO2e, -2,9%) ou de 449 MtCO2e (-2,6%), selon les deux méthodes de calcul retenues à partir de ses tableaux de comptabilité carbone. Cela représente environ un quart de plus que toutes les émissions de la France sur son territoire. L’empreinte carbone inclut le dioxyde de carbone (CO2) généré par la combustion de l’essence, du kérosène ou du gaz vendu par TotalEnergies, mais aussi les rejets de méthane (molécule du gaz), un puissant gaz à effet de serre qui peut fuir des forages ou des gazoducs et s’échapper dans l’atmosphère.Les émissions dites directes, générées par ses activités d’extraction et de production, que la major en soit l’opérateur ou non, sont déclarées à 43 MtCO2e en 2024 (-4,4% sur un an).Mais l’essentiel de l’empreinte carbone des groupes pétroliers comme TotalEnergies est ailleurs, dans les émissions dites indirectes, notamment celles issues de la combustion des produits vendus à ses clients. Celles-ci ont été de 342 MtCO2e en 2024, soit une baisse de 2,6% par rapport à 2023 qui n’est pas parvenue à convaincre les défenseurs du climat.”La réalité, c’est que TotalEnergies cherche à forer davantage de pétrole et de gaz”, a réagi auprès de l’AFP Kelly Trout, de Oil Change International, en évoquant des projets “dangereusement déphasés par rapport aux objectifs climatiques”.- Virage dans l’électricité -Les militants ont déjà été refroidis en février par l’annonce du groupe d’alléger ses investissements “bas carbone” de 500 millions de dollars, les abaissant de 5 à 4,5 milliards. Ils seront de 4 à 5 milliards, a dit jeudi le groupe, en assurant garder le cap de la transition, grâce à son virage dans l’électricité.A côté du pétrole et du gaz (87% de ses ventes), l’électricité a arraché pour la première fois une part de 11% dans la production du groupe, de l’électricité éolienne et solaire surtout mais aussi produite dans des centrales alimentées au gaz, fossile donc.”Fondamentalement, cette partie de la stratégie ne changera pas, nous continuerons à développer cette activité dans le domaine de l’électricité”, a déclaré le PDG Patrick Pouyanné devant les investisseurs.Mais l’ONG Reclaim finance a dénoncé une “hypocrisie” du groupe dans le fait notamment qu’il veut augmenter sa production pétrogazière d’environ 3% par an jusqu’en 2030, surtout du gaz, une priorité du groupe qui investit en masse dans le gaz naturel liquéfié (GNL).Le groupe vante en effet le rôle de cette énergie comme une “alternative vertueuse” dans les pays carburant au charbon pour leur électricité, une affirmation contestée par des scientifiques et experts du climat. L’empreinte carbone du GNL peut en effet rivaliser avec celle du charbon dans certains cas, à cause de son processus industriel (extraction, liquéfaction, transport maritime qui engendre des fuites).La “neutralité carbone” en 2050 visée par l’entreprise est soumise à la condition que “la société”, c’est-à-dire les pays où elle opère, impose de facto la sortie du pétrole. Or TotalEnergies n’a pas déclaré d’intention d’arrêter ses activités pétrolières et s’appuiera largement sur des compensations ou des absorptions de carbone, techniques non éprouvées à grande échelle.En attendant, le groupe a décidé pour 2025 de “renforcer ses objectifs de baisse” de ses émissions directes (incluant ses activités et l’énergie qu’elle consomme) et de méthane. TotalEnergies estime être allée plus vite que prévu en réduisant de 55% ses propres émissions de méthane en 2024 par rapport à 2020 et compte faire encore mieux avec une réduction de 60% en 2025, avant -80% en 2030.

Retraites complémentaires: excédent de 1,6 milliard en 2024 pour l’Agirc-Arrco

L’Agirc-Arrco, qui gère de façon paritaire les retraites complémentaires des salariés du secteur privé, a enregistré en 2024 un excédent de 1,6 milliard d’euros, après 4,3 milliards en 2023, des résultats “solides” et “conformes” aux attendus, a annoncé le régime jeudi.Les ressources, c’est-à-dire les cotisations encaissées, ont progressé, mais moins fortement qu’en 2023, sous l’effet d’un ralentissement de l’économie (inflation moins importante, décélération des hausses de salaires et des créations d’emploi…). Elles ont ainsi atteint 101,4 milliards d’euros (+2,6 milliards par rapport à 2023).Parallèlement, le total des pensions versées a augmenté en raison d’une importante revalorisation des retraites – décidée par les partenaires sociaux gestionnaires du régime – et d’une augmentation “très nette” du nombre de retraités, en lien notamment avec le départ en retraite des générations issues du baby-boom, a expliqué lors d’une conférence de presse Brigitte Pisa, la vice-présidente de l’Agirc-Arrco. Le régime a donc versé 98,1 milliards d’euros à ses 14 millions de pensionnés (+5,7 milliards par rapport à 2023).Les réserves du régime s’élevaient au 31 décembre à 85,6 milliards d’euros. Elles respectent la “règle d’or”, qui impose de conserver assez pour faire face à tout moment à un minimum de six mois de versement des retraites complémentaires.Placées sur les marchés “avec des règles extrêmement strictes”, ces réserves ont permis d’engranger 3 milliards d’euros supplémentaires en 2024, contre 1,7 milliard l’an dernier, a indiqué Mme Pisa.Les résultats 2024 sont “solides”, “conformes” à ce qui avait été prévu par les partenaires sociaux et “rassurants”. Ils démontrent “la stabilité de l’Agirc-Arrco” dans un “environnement instable”, s’est réjoui le président du régime, Didier Weckner.L’objectif de l’Agirc-Arrco “n’est pas de faire du bénéfice” mais d’assurer “l’équilibre sur le long terme”, a-t-il ajouté.Le régime s’engage à verser à tous ses assurés des pensions complémentaires à l’avenir. Cet “engagement” sur environ “50 ans”, représente 3.500 milliards d’euros de “droits futurs”, a souligné M. Weckner.Les réserves actuelles sont donc “nécessaires” pour “amortir les aléas démographiques” ou d’éventuels “chocs économiques”, a-t-il assuré.L’impact de la réforme des retraites de 2023 sur le résultat du régime est encore faible, puisqu’elle entre en vigueur progressivement. La part complémentaire Agirc-Arrco représente entre 30% (pour les plus faibles revenus) et 60% (pour les cadres) de la pension totale des ex-salariés du privé.Dans un communiqué distinct, l’Agirc-Arrco a annoncé pus tard dans l’après-midi la démission de M. Weckner après “douze années passées au sein de la présidence paritaire” (la présidence alterne tous les deux ans entre représentants des employeurs et des syndicats représentatifs des salariés). Représentant du Medef, Didier Weckner “quittera ses fonctions début avril, pour prendre sa retraite. Son successeur sera élu par le prochain conseil d’administration”, précise le communiqué. 

La Bourse de Paris recule face aux annonces douanières de Trump sur l’automobile

La Bourse de Paris a reculé jeudi après les dernières annonces de taxes douanières de Donald Trump sur l’automobile, qui ont fait dévisser les actions du secteur.Le CAC 40 a perdu 0,51% à 7.990,11 points, en baisse de 40,57 points. La veille, l’indice vedette parisien avait déjà terminé en baisse de 0,96%.”L’incertitude de la guerre commerciale pèse sur les marchés”, résume Fawad Razaqzada, analyste pour City Index. Après l’acier et l’aluminium, le président américain a poursuivi son offensive commerciale en annonçant mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles.Elles s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis” et entreront en vigueur “le 2 avril”. Le taux total de taxation sera de 27,5% de la valeur.”Les chaines d’approvisionnement étant globalisées, cela va peser sur toutes les économies”, estime Lionel Melka, gérant de Swann Capital, interrogé par l’AFP.”Les acteurs du marché sont très critiques de la politique commerciale actuelle des États-Unis, qu’ils estiment peu efficaces”, selon Andreas Lipkow, analyste indépendant.Pour la suite, “la rhétorique de Donald Trump jouera un rôle important: s’il adoucit son ton, les marchés pourraient s’en trouver soulagés” sinon, “le risque d’une volatilité prolongée se profile”, explique Fawad Razaqzada, analyste de marché pour City Index.”Ces mesures pourraient suivre des schémas bien connus: menacer d’abord, négocier ensuite et finalement faire des compromis dont le président américain pourrait se parer”, veut croire Jochen Stanzl de CMC Markets.La prochaine étape est prévue le 2 avril, que le président américain appelle le “Jour de la libération” où il devrait annoncer la mise en place de droits de douane dits “réciproques”, qui concerneraient tous les produits importés aux États-Unis.”Tout le monde se demande qui sera le prochain concerné, cela crée énormément de déstabilisation”, selon Lionel Melka.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,47%, contre 3,49% la veille.L’automobile en déroute, sauf RenaultSans surprise, les valeurs automobiles ont flanché.Le géant Stellantis, très présent Outre-Atlantique, a cédé 4,25% à 10,91 euros l’action.Côté équipementiers, Valeo a cédé 7,76% à 9,21 euros et Forvia de 1,47% à 8,43 euros. OPMobility a perdu 4,55% à 9,44 euros.Seule exception: le titre de Renault, le constructeur automobile européen le moins exposé aux États-Unis, qui a pris 0,55% à 49,27 euros. L’annonce pourrait toutefois freiner le développement annoncé de sa marque Alpine outre-Atlantique.

La fonctionnalité d’achat TikTok Shop arrive lundi en France, en Allemagne et en Italie

Le réseau social TikTok prend d’assaut le e-commerce et lance lundi en France, en Allemagne et en Italie sa nouvelle fonctionnalité, baptisée TikTok Shop, qui permet de faire des achats directement dans l’application, a annoncé jeudi l’entreprise. TikTok Shop est déjà présent en Espagne et en Irlande depuis décembre 2024.Concrètement, cela permettra aux utilisateurs d’acheter des produits grâce à des liens d’achats présents dans des vidéos et des contenus en direct mais aussi à travers une boutique en ligne, sans jamais quitter l’application.Sur l’onglet boutique, les clients pourront chercher “des produits spécifiques, découvrir les promotions en cours et gérer leurs commandes, tout en accédant à des recommandations personnalisées sous forme de listes et de contenu interactif avec fonctionnalité d’achat intégrée”, a précisé TikTok. Au-delà de l’Union européenne, TikTok Shop est déjà présent dans une dizaine de pays, du Royaume-Uni à la Thaïlande en passant par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis. En France, plusieurs marques accompagnent le lancement de TikTok Shop comme le fabricant de sacs Cabaïa ou le lunetier Izipizi. Les personnes de moins de 18 ans n’auront pas accès “au contenu comportant des liens vers des produits TikTok Shop”, a détaillé la plateforme à l’AFP, ajoutant que la boutique TikTok bénéficierait d’une “modération proactive”.Pour rappel, une commission d’enquête a été créée par des députés français sur les effets psychologiques de TikTok sur les enfants et adolescents, le réseau social étant particulièrement populaire chez les jeunes.L’arrivée de TikTok, dont la maison-mère est chinoise, dans le e-commerce inquiète par ailleurs de nombreux commerçants français.Les grandes fédérations du commerce ont demandé la semaine dernière au gouvernement que “des mesures immédiates” soient prises pour protéger les entreprises françaises face aux plateformes Temu, Shein, et TikTok Shop, accusées d’exercer “une concurrence déloyale” dans le contexte de pression douanière exercée par les Etats-Unis.