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Altice France poursuit sa restructuration avec une procédure de sauvegarde accélérée

Le groupe Altice France, maison mère de l’opérateur SFR, entrera dans les prochains jours en procédure de sauvegarde accélérée, nouvelle étape de restructuration de sa colossale dette, tandis que la presse se fait l’écho d’une possible cession de SFR.Le groupe de télécommunications, propriété du milliardaire Patrick Drahi, devrait achever le processus de réduction de sa dette en passant devant le tribunal de commerce, a indiqué mercredi une source proche du dossier à l’AFP, confirmant une information de BFM Business.”Comme nous l’avons annoncé fin février, pour entériner l’accord sur la dette, nous devons mettre en place un processus juridico-administratif, dont la sauvegarde accélérée devant le tribunal de commerce de Paris fait partie”, a précisé cette source. La procédure, classique dans le cadre d’un processus sur la restructuration de dette d’une entreprise, devrait permettre de finaliser l’accord conclu avec les créanciers d’ici fin septembre à début octobre. – Rumeur de cession -Après avoir annoncé en début d’année un accord avec ses principaux créanciers, le groupe est parvenu à rassembler plus de 90% des propriétaires de sa dette autour d’une importante réduction de celle-ci. Son montant, qui atteignait près de 24 milliards d’euros au troisième trimestre 2024, planait sur l’avenir du groupe.Mais après un long bras de fer avec ses créanciers, l’entreprise est parvenue fin février à un accord pour réduire sa dette de 8,6 milliards d’euros.En contrepartie, Altice France devrait céder 45% de son capital à ses créanciers, et prévoit notamment un versement de 1,6 milliard d’euros en cash.De quoi faire réduire le montant de sa dette à 15,5 milliards d’euros. Voire, à terme, à 13 milliards d’euros, grâce à la “vente d’actifs non stratégiques”, a indiqué Altice en début d’année. Si le groupe n’a pas donné davantage de détails sur les entités concernées, la presse se fait l’écho depuis plusieurs jours de l’ouverture de discussions en vue d’une potentielle cession de SFR. Selon Bloomberg, Altice France envisage une vente de l’opérateur valorisé à 30 milliards d’euros. Une potentielle cession inédite depuis l’entrée de Free sur le marché des télécoms en 2012, et qui aboutirait à la reconfiguration du marché français. Un tel processus devrait néanmoins se conformer aux règles de concurrence, si la cession hypothétique intervenait entre des groupes français. – “Relance commerciale” -En parallèle, le groupe dit rester “concentré sur l’implémentation de l’accord sur la dette”, ainsi que sur “la poursuite de la relance commerciale de SFR et de l’amélioration de la qualité de service, deux indicateurs déjà bien engagés comme en témoignent les résultats du premier trimestre.Après plusieurs trimestres consécutifs de perte d’abonnés, le groupe avait indiqué mi-avril, lors de la publication de ses résultats annuels, avoir enregistré un rebond du nombre de ses abonnés au premier trimestre, avec un nombre de clients particuliers abonnés mobile en progression de 17.000 sur cette période.Il dévoilera ses résultats financiers du 1er trimestre le 27 mai. Le groupe, qui n’est plus coté en Bourse depuis 2021, connaît depuis plusieurs années des difficultés, notamment liées au poids de sa dette et au scandale de corruption impliquant l’ancien dirigeant de sa filiale portugaise et co-fondateur du groupe.Altice France a déjà entamé une cure d’amaigrissement depuis un an pour alléger le fardeau de sa dette.Il a ainsi cédé son activité médias, qui incluait BFM et RMC, ses centres de données et ses parts de La Poste Mobile, tandis que les autres filiales du groupe Altice à l’étranger procédaient également à des cessions.

Wall Street ouvre en baisse, entre prises de bénéfices et budget américain

La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, les investisseurs prenant des bénéfices au cours d’une semaine pauvre en catalyseurs, alors que tous les regards sont tournés vers les négociations budgétaires à Washington.Vers 13H40 GMT, le Dow Jones reculait de 0,87%, l’indice Nasdaq perdait 0,55% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,59%.Après six clôtures consécutives dans le vert, le S&P 500 a finalement terminé en baisse mardi soir.La place américaine “a parcouru un tel chemin en si peu de temps, qu’il est compréhensible de voir un peu de prise de bénéfices”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.”Il se peut que nous commencions à ressentir un peu d’épuisement après un rebond important”, ajoute l’analyste.Les investisseurs sont par ailleurs toujours dans l’attente de nouvelles de la proposition de loi budgétaire examinée au Congrès américain dans un contexte tendu.Donald Trump a exhorté mardi au Congrès les élus républicains à soutenir sa “grande et belle loi”, un texte qui concrétiserait certaines de ses promesses phares, mais qui risque d’accroître fortement le déficit et de restreindre l’accès aux soins pour des millions d’Américains.Le président américain affirme que sans ce projet de loi, les Etats-Unis seraient confrontés à d’énormes augmentations d’impôts.En outre, le marché est aussi quelque peu échauffé par la remontée des taux obligataires, estime M. Sosnick.Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait encore, à 4,53% contre 4,47% mardi en clôture.Le taux d’intérêt à deux ans, plus sensible à la conjoncture, s’établissait à 4,00%, contre 3,97% la veille.”Ce sont des niveaux qui peuvent susciter des inquiétudes” sur le marché actions, explique M. Sosnick, Ailleurs, au tableau des valeurs, la chaîne de supermarchés Target plongeait (-7,20% à 91,05 dollars), minée par des résultats trimestriels bien en dessous des attentes du marché. Le groupe a également revu ses prévisions à la baisse tout en précisant qu’il cherchait des moyens d’atténuer de possibles hausses de prix causées par les droits de douane punitifs imposés par les Etats-Unis sur la Chine.Lundi, son concurrent Walmart avait glissé après que Donald Trump a publiquement appelé l’entreprise à “absorber” l’augmentation des coûts engendrée par ses droits de douane. Vers 13H40 GMT mardi, l’enseigne perdait 0,80% à 97,02 dollars.L’assureur UnitedHealth, l’une des plus grandes pondérations du Down Jones, était une nouvelle fois en berne (-5,08% à 305,29 dollars), plombée notamment par une réévaluation à la baisse de la part de la banque HSBC.Alphabet – maison mère de Google – progressait de 0,90% à 165,46 dollars après avoir annoncé mardi lancer un nouveau mode de recherche en ligne avec de l’intelligence artificielle (IA) renforcée, contre-attaquant après les assauts de la concurrence des assistants IA dont ChatGPT.Le constructeur automobile Tesla était quasiment stable (+0,06% à 344,03 dollars) suite aux propos du patron du groupe, Elon Musk, qui a affirmé mardi que la situation commerciale du groupe a “déjà été rétablie” après une séquence de ralentissement des ventes.M. Musk prévoit par ailleurs de dépenser “beaucoup moins” d’argent pour financer des campagnes électorales, après avoir consacré plus de 290 millions de dollars à soutenir des candidats républicains avant les scrutins présidentiel et législatif de 2024.

Forte inflation en avril au Royaume-Uni, au-delà des prévisions

Affectés par la hausse des factures des ménages, mais aussi des cotisations patronales, les prix ont fortement fortement augmenté en avril sur un an au Royaume-Uni, l’inflation atteignant 3,5%, au-delà des prévisions.Cette hausse, annoncée mercredi par l’Office national des statistiques (ONS), contraste avec le ralentissement observé en mars, lorsqu’elle était tombée à 2,6%, apportant alors une bouffée d’oxygène au gouvernement travailliste de Keir Starmer.Bien que largement anticipée, la hausse des prix en avril est supérieure aux prévisions des économistes, qui tablaient sur 3,3%.”Les factures de gaz et d’électricité ont augmenté ce mois-ci, alors qu’elles avaient fortement baissé l’année dernière à la même époque”, en raison d’une hausse significative des plafonds des prix de l’énergie par le régulateur britannique du secteur, l’Ofgem, souligne l’économiste en chef de l’ONS Grant Fitzner.”Les factures d’eau et d’assainissement ont également fortement progressé cette année”, tout comme les taxes sur les véhicules, ce qui a poussé l’inflation “à son plus haut niveau depuis le début de l’année dernière”, a-t-il ajouté.Selon Grant Fitzner, cette dynamique a cependant été “partiellement compensée par la baisse des prix des carburants et de l’habillement, due à une forte réduction du coût des vêtements pour enfants et des chaussures pour femmes”.- Aides au chauffage -La ministre britannique des Finances Rachel Reeves, qui s’était félicitée mi-mai d’une croissance de 0,7% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, s’est dite “déçue par ces chiffres”. Mais “nous sommes loin de l’inflation à deux chiffres que nous avons connue sous l’administration précédente”, a-t-elle ajouté.Les prix s’étaient envolés lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, avec le redémarrage de l’activité économique après l’épidémie du Covid-19 et la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine, l’inflation grimpant jusqu’à 11% l’an fin 2022 avant de redescendre.Keir Starmer a reconnu mercredi au Parlement que la crise du coût de la vie pesait encore sur les ménages, notamment les retraités, exprimant le souhait que davantage d’entre eux puissent bénéficier de l’aide au chauffage hivernal.Le caractère automatique de cette aide avait été supprimé à l’automne, une mesure très impopulaire, y compris chez les travaillistes.Mais, a-t-il précisé, “nous ne prendrons que les décisions que nous pouvons nous permettre”. Un éventuel changement pourrait intervenir lors de la présentation le 11 juin par la ministre des Finances Rachel Reeves de ses conclusions après un passage en revue des dépenses budgétaires.- “Extrêmement préoccupant” -Surnommé “Awful April” (Terrible avril) par la presse britannique, le mois d’avril a aussi “marqué le début de l’augmentation des cotisations patronales” ainsi que celle du salaire minimum, ce qui a probablement contribué à l’inflation, souligne Lindsay James, analyste chez Quilter.”Même en excluant la hausse attendue des prix de l’énergie, l’inflation sous-jacente a également atteint son plus haut niveau en un an en avril, ce qui n’est pas du tout encourageant”, remarque pour sa part Matthew Ryan, analyste chez Ebury.Il estime que ces données mettront un terme “à la possibilité d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt au Royaume-Uni pendant quelques mois”.La Banque d’Angleterre a réduit début mai son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage, à 4,25%, estimant que les droits de douane américains étaient susceptibles faire ralentir l’inflation britannique.Cette décision avait été prise avant l’annonce d’un accord du Royaume-Uni avec les Etats-Unis, qui doit permettre à Londres d’échapper à certaines de ces taxes.Ces droits de douane sont pour l’instant toujours en vigueur: 25% sur l’acier et les automobiles, 10% sur les autres produits -sauf rares exceptions.La banque centrale avait estimé dans son rapport que leur impact sur le Royaume-Uni était “davantage susceptible d’être désinflationniste”.”La question est de savoir si la hausse de l’inflation est un phénomène temporaire ou plus permanent”, s’interroge désormais Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.Elle estime que la forte hausse “du prix des services est extrêmement préoccupante, car ils ont tendance à être rigides”.

A69: le rapporteur pour la reprise du chantier d’une autoroute justifiée “par nature”

Le rapporteur public, magistrat dont l’avis est souvent suivi par les juridictions administratives, a confirmé mercredi être favorable à une reprise des travaux de l’autoroute contestée Castres-Toulouse, justifiée selon lui “par nature”, du fait de l’importance des villes reliées.L’audience d’examen de la requête de l’État, une demande de “sursis à exécution” visant à suspendre les effets du jugement du tribunal administratif de Toulouse ayant arrêté le chantier de l’autoroute A69 le 27 février, est examinée depuis mercredi matin par la cour et se poursuivait en début d’après-midi.Mercredi matin, dans une salle comble, Frédéric Diard, rapporteur public, c’est-à-dire le magistrat ayant vocation à éclairer la juridiction, a confirmé être en faveur d’une reprise de ce chantier, estimant, comme il l’avait souligné lundi dans une communication aux différentes parties, que les conditions pour accorder le sursis à exécution “semblent réunies au regard des textes et de la jurisprudence”.Selon lui, l’importance des villes de Castres, de Mazamet et de Toulouse, justifie “par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides”, comme le sont d’autres villes occitanes d’importance, telles Albi, Foix, Carcassonne ou Cahors, toutes reliées à Toulouse par l’autoroute, a-t-il notamment souligné.Du côté des opposants, Me Alice Terrasse s’est élevée contre la position du rapporteur public, en martelant qu'”il n’y a pas de projet qui +par nature+ disposerait d’une raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM), nécessaire pour autoriser ce type de chantier.Cette RIIPM doit justement être évaluée en fonction de critères spécifiques (sécurité, intérêt économique et social, etc.), a-t-elle plaidé, estimant à l’adresse des magistrats de la cour: “on vous demande de commettre une erreur de droit”.”L’urgence c’est de laisser la juridiction de fond faire son travail”, a-t-elle insisté, alors que la cour doit se prononcer dans quelques mois sur l’appel au fond contre le jugement du 27 février, déplorant que les pro-autoroute privilégient l’équité territoriale qui ne constitue par une RIIPM, “au détriment de l’environnement”.

Allemagne : les “Sages” recommandent à Merz un ciblage précis du stimulus budgétaire

Le Comité des Sages économiques allemands a averti mercredi que le coup de fouet pour l’économie du paquet financier exceptionnel adopté par le nouveau gouvernement dépendra surtout du ciblage des dépenses, au risque d’être gaspillé.”Dans les simulations que nous avons réalisées, une utilisation (des fonds) orientée vers l’investissement conduit à une croissance économique” supérieure d’environ 5 points de pourcentage à la fin de la législature en 2029, a expliqué Achim Truger, membre du comité des sages, lors d’une conférence de presse.”En revanche, si les fonds sont détournés pour financer des dépenses de consommation, les effets de croissance s’estompent rapidement et la production économique ne progresse pas au fil des années”, a-t-il prévenu. Le groupe de cinq experts, chargés de conseiller le gouvernement pour sa politique économique, a remis à la mi-journée son rapport au chancelier conservateur Friedrich Merz, qui a affirmé la semaine dernière que l’Allemagne “peut redevenir une locomotive économique que le monde admire”, lors de son premier discours de politique générale au Parlement.L’enveloppe de plusieurs centaines de milliards d’euros décidée par l’Union conservatrice CDU/CSU et les sociaux-démocrates (SPD), qui ont formé une coalition, vise à augmenter les dépenses de défense et à moderniser les infrastructures vétustes en assouplissant considérablement les règles d’endettement jusqu’ici très strictes du pays.Les Verts ont aussi voté de dispositif, bien que dans l’opposition, en exigeant que cette dette serve uniquement à financer des investissements supplémentaires, pour éviter des marges budgétaires utilisées à des fins de cadeaux électoraux, comme la retraite des mères (“Mütterrente”) ou les subventions au diesel agricole.Les cinq experts craignent cependant que ces garde-fous soient insuffisants : “les mesures prises jusqu’ici ne suffisent pas à empêcher que des investissements prévus soient simplement reportés hors du budget principal, les fonds ainsi libérés étant utilisés pour la consommation”, à l’impact économique bien plus faible, a prévenu Ulrike Malmendier, du comité des Sages.Pour soutenir le potentiel de croissance, ils appellent par ailleurs à engager des réformes structurelles – éducation, intelligence artificielle, immigration de travail, marchés de capitaux – tout en simplifiant le fardeau administratif, l’économie allemande souffrant d’une stagnation prolongée et de faibles perspectives démographiques.A cause de la politique douanière de Donald Trump qui accroît l’incertitude et menace la croissance économique mondiale, l’Allemagne devrait connaître une croissance nulle en 2025, estiment les Sages, comme d’autres organisations économiques auparavant.Le paquet financier voté cet hiver laisse toutefois entrevoir un retour de la croissance en 2026 à hauteur d’1,0%, selon les Sages.

Facturation des bagages à main: sept compagnies aériennes dans le viseur d’associations

Une quinzaine d’associations européennes, dont l’UFC-Que choisir et CLCV pour la France, ont demandé à la Commission européenne de lancer une enquête à l’échelle de l’UE sur la politique de facturation des bagages à main de sept compagnies aériennes à bas coût.EasyJet, Norwegian, Ryanair, Transavia, Volotea, Vueling et Wizzair “facturent des frais indus aux consommateurs”, accuse mercredi dans un communiqué la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV), partie prenante de cette initiative aux côtés de 15 autres ONG membres du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC). En effet, “la Cour de justice de l’UE a (…) jugé en 2014 que +le transport de bagages à main ne peut pas être soumis à un supplément de prix, à condition qu’il réponde à des exigences raisonnables en termes de poids et de dimensions et qu’il soit conforme aux exigences de sécurité applicables+”, souligne l’association.Pourtant, selon le collectif d’associations, ces sept compagnies imposent des frais pour des bagages à main de taille raisonnable mais qu’elles considèrent comme “de grande taille”: 36 euros pour Ryanair, près de 43 euros pour EasyJet, voire jusqu’à 280 euros pour Vueling s’il s’avère que les dimensions définies par la compagnie ne sont pas respectées. Autre point litigieux: les dimensions permettant de définir le format (petit ou grand) d’un bagage admis à bord “sont particulièrement hétérogènes d’une compagnie à l’autre”. Ce collectif d’associations européennes a donc décidé de saisir la Commission européenne et les institutions nationales de protection des consommateurs des Vingt-Sept (dont la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en France) “pour qu’une enquête soit diligentée à l’échelle de l’UE et que les pratiques commerciales illégales des compagnies aériennes soient sanctionnées”.Parmi les compagnies aériennes pointées du doigt, l’irlandaise Ryanair précise dans un communiqué accueillir favorablement cette initiative, jugeant que l’enquête démontrera que sa “politique de tarification des bagages se conforme totalement à la réglementation européenne, (…) qui garantit à l’ensemble des compagnies aériennes européennes la liberté de déterminer les prix, y compris ceux des services optionnels”. De son côté Norwegian estime dans une déclaration transmise à l’AFP que son modèle de tarification “respecte la réglementation européenne” et précise que ses clients l'”apprécient”. Egalement sollicitées pour un commentaire, EasyJet, Transavia, Volotea, Vueling et Wizzair n’ont pas réagi dans l’immédiat.  Cette initiative intervient alors que des débats sont en cours au niveau des institutions européennes sur la réforme du règlement encadrant les droits des passagers aériens.Pour l’UFC-Que choisir, ces discussions offrent à l’UE une “occasion idéale” pour “clarifier les services qui devraient être inclus dans le prix de base du billet” et pour harmoniser les règles relatives aux bagages à main.

Victime d’une cyberattaque, Marks & Spencer chiffre l’impact à 300 millions de livres

La chaîne de distribution britannique Marks & Spencer estime à 300 millions de livres l’impact de la cyberattaque dont elle est victime depuis plusieurs semaines, qui a profondément affecté son fonctionnement et dont les conséquences pourraient durer jusqu’en juillet.”Notre estimation actuelle (…) prévoit un impact d’environ 300 millions de livres (355 millions d’euros, ndlr) sur le résultat opérationnel du groupe pour l’exercice 2025/26, qui sera réduit grâce à une gestion rigoureuse des coûts, aux assurances et à d’autres actions commerciales”, écrit l’entreprise dans un communiqué.M&S pourrait être victime d’un rançongiciel, qui exploite les failles de sécurité d’une organisation pour chiffrer et bloquer ses systèmes informatiques, exigeant une rançon pour les débloquer. Mais l’entreprise ne l’a pas confirmé.Outre M&S, l’enseigne Co-op a également été victime d’une attaque du même genre, tout comme le prestigieux grand magasin londonien Harrods, contraint de restreindre l’accès à Internet depuis ses locaux au début du mois.”Le groupe connu publiquement sous le nom de Scattered Spider” est suspecté, “mais nous avons toute une série d’hypothèses différentes”, a déclaré à la BBC Paul Foster, chef de l’unité nationale de lutte contre la cybercriminalité de l’agence britannique NCA.”Nous savons que Scattered Spider est largement anglophone, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’ils sont au Royaume-Uni. Nous savons qu’ils communiquent en ligne entre eux sur un éventail de plateformes et de canaux différents, ce qui est, je suppose, essentiel pour leur permettre d’opérer en tant que collectif”, a-t-il ajouté.- Vol de données personnelles -Les perturbations liées à l’attaque, qui ont notamment contraint l’entreprise à suspendre ses ventes en ligne ou le paiement sans contact, se poursuivront jusqu’en juillet, anticipe M&S.”Les ventes alimentaires ont été affectées par une disponibilité réduite des produits”, avec parfois des rayons vides, “bien que la situation s’améliore” et dans les secteurs de l’habillement, de la maison et de la beauté “les ventes en ligne et le résultat opérationnel ont été fortement touchés” par la suspension temporaire des achats sur internet, ajoute l’entreprise.”Nous nous concentrons désormais sur la reprise, visant à restaurer nos systèmes, nos opérations et notre offre client au cours du premier semestre”, ajoute-t-elle.L’enseigne avait révélé mi-mai que certaines données personnelles de ses clients avaient été dérobées dans le cadre de cette cyberattaque, qui a débuté mi-avril, mais pas les détails de paiement ou les mots de passe des comptes.Les 300 millions évoqués par M&S “montrent la gravité de la situation” et suggèrent “que les pirates informatiques ont causé des dommages considérables”, selon Dan Coatsworth, analyste d’investissement chez AJ Bell.- Possible amende -Il souligne que l’entreprise pourrait être touchée par une amende du régulateur britannique de la protection des données (ICO) “pour ne pas avoir pris les mesures appropriées pour prévenir les violations de données” comme l’ont montré plusieurs exemples dans le passé; tels que British Airways ou Tesco Bank.”M&S aurait souscrit une assurance qui couvrirait jusqu’à 100 millions de livres sterling de ces coûts”, relaye pour sa part Aarin Chiekrie, analyste d’Hargreaves Lansdown. “La cyberattaque est probablement un événement ponctuel, et les activités sous-jacentes se portent bien.”Il remarque que “Marks & Spencer a pulvérisé ses prévisions de bénéfices annuels, grâce à la forte croissance de sa division alimentaire”.L’entreprise a présenté sur l’année un résultat net en baisse de près d’un tiers, à 295,7 millions de livres, contre 431,2 millions l’an passé. Celui-ci ne tient pas compte de l’impact du piratage.Le chiffre d’affaires a lui augmenté de 6%, à 13,82 milliards de livres et le bénéfice opérationnel a atteint 624,3 millions de livres.”Cet incident n’est qu’un accident de parcours, dont nous sortirons en meilleure forme”, veut croire Stuart Machin, directeur général de M&S, qui compte maintenir sa stratégie et ses plans à long terme.L’action du groupe était en hausse d’environ 0,85% mercredi vers 10H30 GMT à la Bouse de Londres.

Transition énergétique: embauche électriciens de haut vol pour recâbler le Royaume-Uni

Perchés à 45 mètres de haut, de jeunes apprentis installent une nouvelle connexion au sommet d’un pylône. Ils font partie des recrues de National Grid, opérateur du réseau électrique britannique, qui embauche à tour de bras pour adapter ses infrastructures aux nouvelles énergies.Avec la multiplication des lieux de production, notamment pour l’éolien et le solaire, l’entreprise qui possède les pylônes et câbles à haute tension en Angleterre et au Pays de Galles dit mettre en oeuvre “la plus grande refonte du réseau électrique depuis des générations”.”C’est assez amusant et excitant de savoir que j’aurai un rôle à jouer pour relier au reste du Royaume-Uni” ces nouvelles sources d’énergie, lance dans un sourire Becky Hodgson, une apprentie de 25 ans, vêtue d’un chasuble orange fluo, un casque de chantier bleu vissé sur la tête.Au pied du grand pylône, dans le centre de formation de National Grid à Eakring, village du centre de l’Angleterre, elle fait défiler entre ses main la corde d’un treuil à l’avant d’une voiturette.Dans un bruit de moteur et de poulies, une passerelle suspendue se hisse vers ses camarades.- “Passionnée d’escalade” -La jeune fille vient du nord-est de l’Angleterre, non loin de Newcastle, et se réjouit de marcher dans les traces de son grand-père mineur de charbon, source d’énergie ancestrale du Royaume-Uni, abandonnée l’an passé pour la production d’électricité.Ce qui lui a plu, surtout, en voyant l’offre d’emploi de National Grid, c’est la perspective de grimper et de travailler en extérieur: “je suis passionnée d’escalade et d’aventure” et le poste de monteuse de lignes “cochait toutes les cases”, raconte-t-elle.National Grid prévoit d’investir 35 milliards de livres (42 milliards d’euros) d’ici 2031 pour transformer le réseau électrique du Royaume-Uni, l’un des pays les plus en avance sur les énergies renouvelables en Europe.L’installation de nouveaux pylônes, souvent privilégiés pour leurs coûts plus faibles par rapport aux câbles souterrains ou sous-marins fait grincer des dents parmi les riverains dans tout le pays.Mais face à une demande d’électricité en hausse et à la nécessité d’aller chercher l’énergie là où elle est produite, tout particulièrement dans les champs d’éoliennes offshore, “nous avons besoin de plus de câbles”, insiste Zac Richardson, ingénieur en chef chez National Grid.L’entreprise a vu le nombre de jours de formation s’envoler de 75% sur trois ans, tirés en grande partie par la croissance des effectifs.”Serons-nous capables de former suffisamment de personnel ? C’est un défi de taille”, reconnaît M. Richardson, mais “la main-d’oeuvre sera prête”.L’entreprise estime que 55.000 embauches seront nécessaires dans les années qui viennent, dans différents corps de métier, aussi bien dans ses rangs que chez ses partenaires et sous-traitants.- Explosion soudaine -Une sirène retentit soudain dans un poste de transformation, près de gros engins hérissés de parafoudres. Puis une explosion: c’est un essai de disjoncteur pyrotechnique, un dispositif qui permet de couper très rapidement un circuit haute tension.”Il faut se boucher les oreilles. C’est quelque chose qu’on sait quand on travaille dans un poste électrique”, s’amuse Lara Eken, 23 ans, venue se former aux fonctionnement de ces “systèmes techniques très complexes” qui eux aussi se multiplient au gré de l’expansion du réseau.Les câbles qui partent du grand pylône se perdent dans le lointain. Ils ne mènent nulle part: pour des raisons de sécurité, les installations d’entraînement sont déconnectées du réseau.L’apprentissage des monteurs de lignes dure trois ans. Tom Norris, leur formateur, est repérable à son casque rouge.”C’est la sécurité avant tout, donc on y va petit à petit. On les envoie d’abord juste grimper”, avant d’attaquer les choses plus compliquées, comme hisser du matériel dans les hauteurs, raconte-t-il.”Nous embauchons plus d’apprentis que jamais”, mais trouver de bonnes recrues n’est pas un problème: “nous avons toujours beaucoup de succès lors des journées de recrutement, nous pouvons choisir parmi un très grand nombre de bons candidats”.

La Bourse de Paris en légère baisse

La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, gagnée par l’attentisme face aux incertitudes sur le vote du budget aux Etats-Unis et aux tensions géopolitiques et commerciales mondiales.Le CAC 40 perdait 0,36% vers 10H00 (heure française), à 7.913,63 points, en recul de 27,31 points. La veille, l’indice français vedette a pris 0,75%.”Tous les regards sont tournés vers la loi fiscale que l’administration Trump cherche à faire adopter, car l’accord final déterminera en grande partie l’ampleur du déficit américain dans les années à venir”, résument les analystes de Deutsche Bank.Le projet de loi budgétaire du président américain fait l’objet de vifs débats au Congrès, après la dégradation de la note des Etats-Unis par l’agence Moody’s vendredi, qui a bousculé les marchés en début de semaine.Donald Trump a exhorté mardi au Congrès les élus républicains à soutenir sa “grande et belle loi”, qui concrétiserait certaines de ses promesses phares mais risque d’accroître fortement le déficit.Côté géopolitique, le regard des marchés est tourné vers le Moyen-Orient: “des informations de CNN selon lesquelles Israël préparerait des frappes à l’encontre de l’Iran alimentent la volatilité”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Selon la chaîne américaine, Israël réfléchirait à frapper des installations nucléaires iraniennes.Ces informations interviennent alors que des négociations sont en cours sous la médiation d’Oman entre l’Iran et les Etats-Unis depuis le 12 avril, visant à conclure un nouvel accord pour encadrer le programme nucléaire de Téhéran.Les investisseurs portent enfin leur attention sur les dernières avancées des négociations commerciales entre Washington et ses partenaires, alors que les ministres des Finances du G7 sont réunis depuis mardi soir à Banff, au Canada.Ces derniers cherchent à convaincre l’administration Trump de revenir complètement sur les droits de douane annoncés lors de son offensive protectionniste début avril, et dont une large partie est pour le moment suspendue.Côté obligataire, les taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français de référence atteignaient 3,29% vers 10H00 (heure française), contre 3,26% la veille en clôture.Kering annonce un nouvel empruntLe groupe de luxe Kering (-2,18% à 178,62 euros) a annoncé mardi soir l’émission d’un nouvel emprunt obligataire pour “un montant total de 750 millions d’euros”, afin d’accroître sa “flexibilité financière”.

Royaume-Uni: forte progression de l’inflation en avril à 3,5% sur un an

Les prix ont progressé de 3,5% sur un an en avril au Royaume-Uni, contre 2,6% en mars, à cause de la hausse des factures des ménages qui a pris effet au début du mois, a annoncé mercredi l’Office national des statistiques (ONS).”Les factures de gaz et d’électricité ont augmenté ce mois-ci, alors qu’elles avaient fortement baissé l’année dernière à la même époque, en raison des modifications apportées au plafond des prix de l’énergie” fixé par le régulateur britannique du secteur, l’Ofgem, souligne l’économiste en chef de l’ONS Grant Fitzner.”Les factures d’eau et d’assainissement ont également fortement augmenté cette année”, tout comme les taxes sur les véhicules, “ce qui a poussé le taux global à son plus haut niveau depuis le début de l’année dernière”, a-t-il ajouté.Bien que largement anticipée, cette hausse est supérieure aux prévisions des économistes, qui tablaient sur 3,3%.Selon Grant Fitzner, elle a été “partiellement compensée par la baisse des prix des carburants et de l’habillement, due à une forte réduction des prix des vêtements pour enfants et des chaussures pour femmes”.La ministre britannique des Finances Rachel Reeves s’est dite “déçue par ces chiffres”. Mais “nous sommes loin de l’inflation à deux chiffres que nous avons connue sous l’administration précédente”, a-t-elle ajouté.Les prix s’étaient envolés lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, avec la réouverture de l’économie post-pandémie et la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine, l’inflation grimpant jusqu’à 11% fin 2022 avant de redescendre.Surnommé “Awful April” (Terrible avril) par la presse britannique, ce mois a aussi “marqué le début de l’augmentation des cotisations patronales” ainsi que celle du salaire minimum, “ce qui a probablement entraîné des hausses de prix”, souligne aussi Lindsay James, analyste chez Quilter.Les factures d’énergie devraient baisser à partir de juillet, selon les analystes, à la suite de la forte chute récente des prix du pétrole provoquée par la salve de tarifs douaniers lancée par le président américain Donald Trump.