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Licenciements de fonctionnaires: l’ex-patron de l’agence météo américaine tire la sonnette d’alarme

L’ancien chef de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), Rick Spinrad, a tiré la sonnette d’alarme dans un entretien avec l’AFP, à la suite des licenciements voulus par l’administration Trump.Depuis le retour au pouvoir en janvier du républicain, des employés de la NOAA, principale agence américaine chargée des prévisions météorologiques, de l’analyse du climat et de la conservation marine, ont été licenciés et d’autres ont acceptés un plan de départ volontaire. D’autres limogeages sont encore attendus pour aboutir à une réduction de près de 20% des effectifs initiaux.Question: Quel est l’impact de ces départs sur le travail de l’agence?Réponse: “Beaucoup de missions de soutien de la NOAA, dont celles concernant le déploiement de navires et d’avions (météorologiques), ont été supprimées. Cela a empêché l’agence de faire les évaluations nécessaires à l’établissement des quotas de poissons permettant une gestion efficace de l’industrie de la pêche.Les saisons de pêche commerciale doivent être définies bientôt, mais sans données provenant de l’évaluation des quotas, il sera impossible de le faire correctement. Il s’agit d’une industrie de 320 milliards de dollars et de deux millions d’emplois.- Saison des ouragans -Nous entrons dans la saison des tornades dans le centre et le sud-est des Etats-Unis. A mesure que nous perdons des techniciens, entretenir et faire fonctionner des satellites et des radars (permettant de prédire leur apparition) devient plus compliqué. Je suis très inquiet concernant la saison des ouragans. Si on ne peut pas déployer des avions +chasseurs+ d’ouragans ou maintenir les systèmes d’observation qui alimentent les modèles de prévision, les conséquences pourraient être graves.”Q: Avez-vous des informations concernant les plus de 1.000 suppressions supplémentaires de postes réclamées par le gouvernement de Donald Trump ? R: Il n’est pas inhabituel que les gouvernements cherchent à faire des économies et à réduire les coûts. Mais durant mes presque 40 ans d’expérience avec le gouvernement, toutes les autres manoeuvres de cette nature incluaient une déclaration de mission prioritaire, une stratégie ou même une idéologie. Rien de tel, même pas une priorité géographique, n’a été fournie cette fois.Quand je suis parti, la NOAA avait 12.000 employés fédéraux et presque autant de contractuels. Ce qui montre que l’agence a plutôt besoin d’une main-d’oeuvre plus nombreuse, et non pas du contraire, car, honnêtement, les contractuels coûtent cher.”Q: Le programme conservateur “Project 2025”, qui semble être la feuille de route utilisée par le gouvernement Trump, appelle à privatiser l’agence météorologique nationale (NWS). Qu’en pensez-vous?R: “Les coûts (des services) augmenteraient simplement à cause des dépenses d’investissement, des opérations et de la maintenance. Imaginez que le secteur privé doive gérer 122 radars météorologiques, 16 satellites, dix avions (…) sans parler des bateaux.En fin de compte, cela fait que les prévisions météorologiques deviendraient un peu comme la vidéo à la demande. Si vous le voulez et pouvez vous l’offrir, vous le payez. Mais en quoi cela correspond à l’idée que le gouvernement doit être là pour tout le monde, tout le temps?”- “Scientifiques démoralisés”-Q: En quoi réduire le travail de la NOAA sur le climat nuit-il aux intérêts des Etats-Unis?R: “Ce serait une perte terrible. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour collaborer avec nos partenaires au travers de l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU (OMM).La grande majorité des Américains comprennent la réalité des effets du changement climatique et le fait qu’ils se font sentir dès maintenant. Notre capacité à contribuer à la compréhension de ses impacts sur notre société sera compromise.Les scientifiques sont démoralisés. Ils sont très inquiets car le modèle sur lequel nous nous sommes basés depuis 60 ans est en train de voler en éclats, et nous ne savons pas à quoi va ressembler le nouveau.”

Dans l’est de la RDC, le cacao au cÅ“ur des convoitises et des violences

Malgré les risques et la peur, Judith Kahindo marche tous les jours plusieurs kilomètres, seule, vers sa plantation isolée de cacao, ressource convoitée à Beni, région de l’est de la RDC infestée par des groupes armés et endeuillée par les massacres.La province du Nord-Kivu, où se trouve Beni, est principalement riche de ses minerais – cobalt, cuivre, coltan -, accusés d’alimenter les conflits qui ravagent l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis trois décennies.Mais dans le territoire de Beni, le cacao – dont les cours ont flambé sur le marché mondial ces deux dernières années – nourrit aussi des violences.Les massacres commis par les rebelles des ADF (Allied Democratic Forces), qui ont prêté allégeance à l’Etat islamique, ont fait des milliers de morts et empêché pendant plusieurs années les cultivateurs de cacao d’accéder à leurs plantations.Malgré une accalmie ces dernières années, “nous entretenons nos champs avec la peur d’être massacrés car le cacao est tellement convoité, que ce soit par les rebelles ou même nos soldats”, déplore Juliette Kahindo, veuve et mère de huit enfants, qui se fraye un chemin à coups de machette au milieu d’une forêt enchevêtrée.La production cacaoyère en RDC, répartie à travers le pays, reste marginale à l’échelle mondiale: en 2024, le pays devrait produire environ 50.000 tonnes de cacao, à peine plus de 1% de la production mondiale.- Contrebande -Dans cette région particulièrement fertile, les produits agricoles, dont le cacao, attirent les convoitises de divers groupes armés qui nourrissent des réseaux de contrebande vers l’Ouganda voisin, selon les acteurs de la filière.”S’il n’y avait pas de cacao en abondance à Beni, la guerre aurait déjà pris fin”, assure Judith Kahindo.Les ADF ne sont pas la seule menace. “Il y a des gens qui profitent de la terreur suscitée par les ADF pour voler”, assure le colonel Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans le secteur.Avant même l’émergence des ADF dans les années 2000, la région était déjà en proie aux attaques des “sangabalende”, groupes criminels spécialisés dans le vol et la contrebande de cacao, explique Richard Kirumba, président de la société civile du territoire de Beni.Selon lui, certains militaires déployés contre les ADF taxent aussi les commerçants ou pillent les champs. Le cacao volé est généralement écoulé à travers des réseaux de contrebande transfrontalière.”Les criminels vendent le cacao tel quel: ils le coupent, le décabossent (retirent la baie qui protège les fèves, ndlr) puis partent directement le vendre”, explique Frank Ndinyoka Kabeya, acheteur de cacao et représentant de l’Union des négociants des produits agricoles au Congo.Les contrôles sont peu scrupuleux dans un pays où, selon Transparency International, la corruption est endémique, et seuls des imprudents risquent des ennuis.Les rues de Beni sont jalonnées de fèves séchant au soleil sur des bâches. La marchandise de contrebande est surtout écoulée auprès “de petits acheteurs”, contournant les processus de certification, selon Karim Sibenda, ingénieur agronome dans une chocolaterie locale.- Label bio – A l’Office national des produits agricoles du Congo (Onapac), chargé de certifier la qualité et l’origine du cacao destiné à l’exportation, l’activité bourdonne en pleine période de récolte.Des tonnes de fèves à l’odeur vinaigrée s’entassent sous l’entrepôt de Beni, où des employés remplissent et tamponnent des sacs en toile destinés à l’étranger.”Les producteurs sont identifiés par un code qui est lié à la zone” afin d’assurer la traçabilité, explique Agee Mbughavinywa, employé d’une compagnie chargée d’acheter et certifier les produits agricoles.Les sacs sont essentiellement exportés vers l’Ouganda voisin, comme les autres produits agricoles de la région.Depuis fin 2021, la RDC a autorisé la présence dans la région de troupes ougandaises pour épauler son armée contre les ADF, groupe armé d’origine ougandaise.Cette présence militaire a permis de sécuriser des axes commerciaux vitaux et d’augmenter les exportations, selon l’Onapac.Mais ce rapprochement avec Kampala suscite également des craintes. “Les acheteurs ougandais déstabilisent le secteur: ils viennent monnaie en main et imposent leur prix aux producteurs”, déplore la directrice de l’Onacap à Beni. “Ils ne regardent pas la qualité, prennent le tout et exportent sous label ougandais, cela handicape l’économie du pays.”A Beni, les méthodes traditionnelles de culture et un sol particulièrement fertile permettent de produire un cacao bio.Mais les violences menacent aussi sa certification biologique: l’UE a récemment menacé de ne plus reconnaître le label attribué aux produits locaux, l’insécurité empêchant les organismes de certification de déployer leurs inspecteurs sur le terrain.Une mesure qui encouragerait l’exportation frauduleuse de cacao congolais sous label ougandais, estiment les acteurs de la filière.

LVMH: Bernard Arnault pourrait rester à la tête du groupe jusque 85 ans

LVMH va proposer lors de son assemblée générale de repousser l’âge limite du PDG de 80 ans à 85 ans, permettant à Bernard Arnault, âgé de 76 ans, de rester plus longtemps à la tête du numéro un mondial du luxe.Lors de l’assemblée générale du 17 avril, les actionnaires devront se prononcer sur cette modification des statuts “afin d’harmoniser les limites d’âge du président du conseil d’administration et du directeur général pour les porter à quatre-vingt-cinq ans”, selon le bulletin des annonces légales obligatoires.Le seuil de directeur général avait déjà été relevé à 80 ans en 2022.Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur. Ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration.Delphine Arnault, 49 ans, aînée de la fratrie, est PDG de Dior et membre du comité exécutif de LVMH. Antoine Arnault, 47 ans, est président de Berluti et de Loro Piana et chargé de l’image et de la politique environnementale de LVMH.  Il est également directeur général et vice-président du conseil d’administration de la holding Christian Dior SE qui contrôle LVMH.Alexandre Arnault, 33 ans, est directeur général délégué de Moët Hennessy, qui rassemble les marques de champagne, de vins et de spiritueux du groupe.Frédéric Arnault, 30 ans, a été nommé mercredi directeur général de Loro Piana. Il prendra ses fonctions le 10 juin. Il est actuellement PDG de la division montres de LVMH.Jean Arnault, 27 ans, est directeur du marketing et du développement des montres pour Louis Vuitton. Il est le seul à ne pas être au conseil d’administration. “Il a le temps, il est jeune”, avait déclaré son père en janvier 2024.En juillet 2022, Bernard Arnault avait pérennisé le contrôle familial de luxe LVMH avec la réorganisation de la holding Agache en société en commandite.La famille Arnault possède 49% du capital de LVMH et 64,81% des droits de votes.En 2024, LVMH a réalisé un bénéfice net de 12,55 milliards d’euros et un chffre d’affaires de 84,7 milliards d’euros.

La Bourse de Paris avance, le regard fixé sur les Etats-Unis

La Bourse de Paris gagne du terrain vendredi, portée par la perspective qu’un shutdown soit évité aux Etats-Unis, malgré un contexte de forte incertitude quant aux relations commerciales avec la première puissance économique du globe.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,64%, soit 50,64 points à 7.989,05 points vers 10H00. Jeudi, il a terminé en repli de 0,64% à 7.938,21 points. A ce stade de la séance, le CAC 40 affiche un bilan hebdomadaire négatif d’environ 1,60%.Les actions sont “soutenues par l’espoir que le gouvernement américain réussisse à éviter un shutdown, soit la fermeture de ses services non-essentiels”, commente Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, qui avait affirmé mercredi que son camp était uni contre le texte, a finalement annoncé jeudi qu’il voterait pour à titre personnel, en raison de son inquiétude au sujet des conséquences d’une telle situation.Une paralysie budgétaire “donnerait à Donald Trump et Elon Musk carte blanche pour détruire des services essentiels de l’Etat à un rythme bien plus élevé qu’actuellement”, a-t-il déclaré depuis l’hémicycle. Car dans ces situations de “shutdown”, la Maison Blanche “aurait l’entière autorité de considérer des agences entières, des programmes, et du personnel, comme non-essentiels, mettant des effectifs au chômage technique sans aucune promesse d’être réembauchés”, a estimé Chuck Schumer.Outre la politique budgétaire américaine, “le grand flou demeure” quant à sa politique commerciale, or “le pire en Bourse est l’incertitude, commente Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM.Sur le marché obligataire, le taux auquel la France emprunte sur 10 ans s’établissait à 3,57% vers 10H00, sous pression mais encore loin du “seuil problématique” que Christopher Dembik a estimé à “4%”.L’agence de notation Fitch rendra vendredi soir son verdict sur l’état de la dette de la France, après avoir placé sa note sous perspective négative en octobre.Kering dévisseL’action du groupe de luxe Kering chutait de 13,24% à 217,20 euros après que le groupe a annoncé la nomination d’un nouveau créateur artistique à la tête de Gucci, la marque-phare de Kering, en difficulté.Le créateur géorgien Demna, à la tête de la maison Balenciaga depuis 2015, remplacera Sabato de Sarno, qui a quitté la direction artistique de Gucci en février après seulement deux ans.

Droits de douane: Eric Lombard déplore une “guerre idiote”

Le ministre de l’Economie Eric Lombard a regretté vendredi une “guerre idiote” avec les Etats-Unis, après les menaces de Donald Trump la veille d’imposer à la France et à l’Union européenne des droits de douanes de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools.”Les Etats-Unis en faisant ça, se font mal”, a estimé Eric Lombard dans l’émission les 4 vérités sur France 2.”On va être dans une phase d’escalade, ils ont taxé à 25% l’acier et l’aluminium européen, nous avons répondu, ils répondent à nouveau, ça s’est passé comme ça il y a huit ans”, a-t-il poursuivi, déplorant une “guerre idiote”.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a lancé une série d’offensives commerciales contre ses alliés comme ses concurrents, affirmant que les Etats-Unis étaient injustement traités dans les échanges internationaux.L’UE avait annoncé mercredi des droits de douane sur plusieurs produits américains dont le bourbon, les motos ou les bateaux, en représailles aux surtaxes américaines de 25% entrées en vigueur le même jour sur l’acier et l’aluminium.”On sait que Trump est un négociateur et que sa façon de négocier, c’est d’abord d’augmenter les droits de douane”, a estimé Eric Lombard. Et “si on veut pouvoir négocier avec lui, il faut qu’on se mette à armes égales”, a-t-il justifié. Interrogée vendredi sur Sud Radio, la ministre du Commerce Véronique Louwagie a indiqué de son côté qu’il y avait “une autre liste de 90 pages qui est prête au niveau européen pour taxer d’autres produits venant des Etats-Unis”, mais sans détailler lesquels.Le Canada a annoncé jeudi avoir déposé plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), estimant que cette taxe allait “à l’encontre des obligations des Etats-Unis” en matière de commerce international.”Il faut qu’on discute avec les Américains pour refaire baisser la tension”, a encore déclaré Eric Lombard précisant qu’il se rendrait aux États-Unis pour rencontrer ses homologues “dans les jours qui viennent”.

Les Bourses européennes ouvrent avec prudence

Les Bourses européennes ont ouvert prudemment vendredi, attendant de voir si les Etats-Unis arrivent à éviter un “shutdown”, une paralysie partielle de l’administration du pays, dans un marché toujours secoué par les multiples déclarations de Donald Trump sur sa politique commerciale.Dans les premiers échanges, la Bourse de Londres grappillait 0,10%, Paris faisait du surplace (-0,06%) et Francfort rendait 0,16%.

La BCE donne son feu vert à la montée d’UniCredit au capital de Commerzbank

La Banque centrale européenne (BCE) a donné son feu vert à la montée d’UniCredit jusqu’à 29,9% dans le capital de sa rivale allemande Commerzbank, a annoncé vendredi la banque italienne.Cette autorisation ouvre ainsi la porte à une fusion entre UniCredit et Commerzbank, à laquelle s’opposent cependant vivement les dirigeants de la banque allemande et les milieux politiques à Berlin.UniCredit, deuxième groupe bancaire italien, avait annoncé en décembre détenir 28% du capital de Commerzbank, dont 9,5% de participation directe et 18,5% à travers des instruments dérivés.Cette annonce avait relancé les spéculations sur une reprise totale de Commerzbank par UniCredit, qui serait l’une des fusions les plus ambitieuses en Europe depuis la crise financière.”Bien que l’approbation mette en évidence la solidité financière et la conformité réglementaire d’UniCredit, il existe encore plusieurs facteurs qui détermineront tout développement ultérieur et son calendrier”, a précisé vendredi la banque italienne dans son communiqué.Face à l’opposition en Allemagne, “UniCredit se réjouit de pouvoir entamer un dialogue constructif avec le nouveau gouvernement” qui devrait être prochainement formé, assure le groupe italien.Le chancelier désigné Friedrich Merz avait jugé en février “hostile” une éventuelle offre d’UniCredit, dans un entretien au magazine britannique The Economist, défendant ainsi la même position que son prédécesseur Olaf Scholz.Commerzbank préfère rester autonome et privilégie la poursuite de la croissance rentable des années passées, plutôt que l’option d’une combinaison avec UniCredit.Conscient des problèmes existants, UniCredit précise: “notre calendrier initial pour décider de procéder ou non à une fusion potentielle s’étendra probablement bien au-delà de la fin de l’année 2025”. 

Après des dissensions gouvernementales, le nouveau Nutri-Score finalement validé

La nouvelle version de l’affichage nutritionnel Nutri-Score, critiquée la semaine dernière par la ministre de l’Agriculture, va bien pouvoir entrer en vigueur avec la signature par les ministères concernés de l’arrêté qui organise sa mise en place, a indiqué le gouvernement vendredi. “Compte tenu des enjeux impératifs de santé publique, les ministres ont décidé de signer l’arrêté modifiant les règles de calcul du Nutri-Score”, peut-on lire dans un communiqué des ministres en charge de l’Economie, de la Santé, de l’Agriculture et du Commerce.Il s’agit avant tout de “lutter contre le surpoids, l’obésité” qui génère “des sujets aussi lourds que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers”, a commenté vendredi matin la ministre de la Santé Catherine Vautrin sur TF1. Les ministres préviennent toutefois dans leur communiqué qu’ils resteront “vigilants aux effets de bord” que cette nouvelle méthode de calcul “engendre pour les produits issus du savoir-faire français”.Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont “deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score”, selon leur communiqué. Les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités), Yannick Neuder (Santé, Accès aux soins), Eric Lombard (Economie), Véronique Louwagie (Commerce) et Annie Genevard (Agriculture) ont apposé leur signature sur le document.Cette dernière avait assumé publiquement la semaine dernière bloquer la publication de l’arrêté qui devait permettre l’entrée en vigueur du nouveau Nutri-Score, lui reprochant de donner une mauvaise note aux produits “remarquables” du terroir, fromages et charcuterie notamment. Les ministres en charge de la Santé avaient eux indiqué l’avoir signé. Cette nouvelle mouture est plus sévère à l’égard de certains produits transformés par l’industrie agroalimentaire pour tenir compte de récents travaux scientifiques. Elle permet notamment “d’améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucres”, décrit le communiqué du gouvernement.”Il sera demandé aux ministères concernés d’étudier” ces “effets de bord” potentiels et “d’initier au niveau européen des échanges pour voir comment mieux les prendre en compte”.Conçu par des spécialistes de la nutrition, le Nutri-Score a été mis en place en 2017 en France, sur la base du volontariat, et dans six autres pays européens. Cet étiquetage classe les produits alimentaires de A à E en fonction de leur composition et de leurs apports nutritionnels.L’étiquetage nutritionnel, l’interdiction des publicités pour des produits gras sucrés salés et la taxation des boissons sucrées sont “les politiques publiques les plus efficaces contre le surpoids et l’obésité”, selon une étude du service statistique des ministères sociaux de juillet 2024.

Après les vins, les fromages français “vigilants” face à la menace de taxes américaines

Brie, emmental et autres produits laitiers français craignent d’être les prochaines victimes agroalimentaires des droits de douane supplémentaires annoncés par le président américain Donald Trump, après ses menaces sur les vins et les champagnes, symboles de “l’art de vivre” à la française.En 2024, la France a exporté pour 342 millions d’euros de produits laitiers vers les Etats-Unis, selon les chiffres des douanes. Les fromages en représentent deux tiers, soit environ 25.000 tonnes par an, surtout du brie (pour 48 millions d’euros), de l’emmental et des produits “à haute valeur ajoutée comme les AOP hors lait cru”, puisque ce dernier est quasiment banni d’importation dans le pays, selon François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil).Le total, en valeur, représente à peine un dixième des 3,8 milliards d’exportations de vins et spiritueux français, menacés jeudi de voir leurs droits de douane américains monter à 200%. Mais les produits laitiers n’en restent pas moins la deuxième catégorie de produits agroalimentaires exportée vers les Etats-Unis.”C’est un marché stratégique, en croissance puisqu’il a doublé en dix ans”, explique à l’AFP François-Xavier Huard. Actuellement, les fromages et autres produits laitiers sont taxés à hauteur de 10% pour entrer aux Etats-Unis.- French “art de vivre” -“On aimerait parfois être moins symboliques de l’art de vivre à la française. On se retrouve assez vite dans les méandres des guerres commerciales” qui se jouent surtout sur l’acier ou les voitures électriques, ajoute-t-il.Au cours du premier mandat de Donald Trump, les exportations de produits laitiers avaient subi un “coup d’arrêt, surtout en 2019, avec des pertes d’environ 14 millions d’euros sur les fromages” cette année-là quand des droits de douane de 25% leur avaient été imposés par l’administration américaine.”On s’attend à peu près à 25%, en plus des 10% existants”, ajoute M. Huard, Donald Trump ayant annoncé début mars qu’il comptait imposer des droits de douane sur les produits agricoles entrant aux Etats-Unis à compter du 2 avril.Le secteur pointe toutefois un manque de visibilité, les annonces se limitant pour le moment à “deux posts sur le réseau social du président”. Et tous les produits ne seront pas logés à la même enseigne.”Quand il achète du Brie ou de la Mimolette d’Isigny, le consommateur américain, un peu comme celui qui achète son vin et son champagne, sera en capacité de payer quelques dollars de plus”, affirme François-Xavier Huard. Pour des produits moins haut de gamme, quand il existe des marchés de substitution, comme le beurre (30 millions d’euros exportés), avec par exemple le beurre néozélandais, la situation sera plus compliquée, ajoute le PDG de la Fnil.- Sujet européen -Les géants du secteur comme Savencia, Bel ou Lactalis, qui disposent de sites de production aux Etats-Unis, pourront compenser avec la production locale mais celle-ci ne pourra pas remplacer les produits liés à des territoires (AOP) et les plus petits producteurs risquent de trinquer.Une réciprocité des droits de douane sur les fromages américains n’aurait quasiment aucun impact vu les très faibles volumes exportés par les Etats-Unis vers l’Europe.François-Xavier Huard évoque la possibilité de “baisser les prix de certains produits pour garder un pied dans le marché” américain ou de reporter une partie de la production vers d’autres zones géographiques. “La difficulté, c’est qu’on a d’autres marchés qui se tendent ou qui sont en train de se fermer: la Chine qui représente 600 millions d’euros par an, l’Algérie pour quasiment 150-200 millions. Les trois ajoutés représentent environ un milliard d’euros en valeur sur les neuf milliards exportés par an”, souligne-t-il.Il se dit vigilant: “aujourd’hui, on arrive à valoriser les 23 milliards de litres de lait français collectés parce qu’on exporte, il faut qu’on arrive à maintenir cette visibilité pour les producteurs de lait”.Une réunion de l’European Dairy Association, qui représente les transformateurs de lait européens, doit avoir lieu en mars à Bruxelles, avec des représentants de la Commission européenne. Car l’inquiétude n’est pas que française: l’Italie devance la France en matière d’exportations fromagères vers les Etats-Unis. Les Pays-Bas et l’Espagne sont aussi concernés.

Etats-Unis: un avion prend feu à l’atterrissage, aucune victime

Un avion de la compagnie aérienne American Airlines a pris feu jeudi après avoir atterri sur une piste de l’aéroport international de Denver dans le Colorado (centre), selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.Ces images ont montré l’appareil enveloppé de fumée et des passagers debout sur une aile de l’avion, dans l’attente des secours.American Airlines et le régulateur américain de l’aviation, qui gère le trafic aérien, ont déclaré dans deux communiqués séparés et relayés par des médias locaux, que l’avion avait été détourné vers Denver après avoir subi des problèmes au niveau du moteur.”Les 172 passagers et les six membres d’équipage ont débarqué et sont en train d’être transférés vers le terminal”, a indiqué la compagnie aérienne dans un communiqué, cité par la chaîne de télévision Denver KDVR.L’avion devait rallier Colorado Springs à Dallas-Fort Worth dans le Texas, selon la chaîne locale.Ni le régulateur américain ni American Airlines n’ont dans l’immédiat donné suite aux sollicitations de l’AFP.Cet incident survient dans un contexte d’inquiétudes dans le secteur américain de l’aviation après plusieurs accidents aériens et la volonté affichée du président américain Donald Trump de réduire les coûts des agences gouvernementales liées à ce secteur.