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La guerre commerciale de Trump prend une dimension mondiale

Nouvelle étape de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux, les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte de l’Union européenne et de Pékin, qui a promis de prendre “toutes les mesures nécessaires” pour protéger ses intérêts.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.Le but affiché par le locataire de la Maison blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.La Chine, premier producteur d’acier au monde, a réagi en promettant de prendre “toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes”.Dans les faits, le marché américain n’est toutefois pas le débouché principal pour les exportateurs chinois.”Les actions des Etats-Unis violent gravement les règles” de l’Organisation mondiale du commerce et “endommagent gravement le système d’échange multilatéral”, a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.”Il n’y a aucun gagnant dans les guerres commerciales”, a-t-elle ajouté.Ces nouvelles taxes vont plus loin que celles du premier mandat de M. Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés. Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés.- “Mauvaises” décisions” -La Commission européenne a de son annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. Le chancelier allemand Olaf Scholz, à la tête de la première économie européenne, a dénoncé en parallèle à Berlin les “mauvaises” décisions des Etats-Unis et mis en garde contre une poussée de l’inflation au détriment des consommateurs. Son pays, déjà en récession, est très dépendant des exportations.De son côté, le président du Conseil européen Antonio Costa a appelé à la “désescalade” et au “dialogue” avec les Etats-Unis.Ces droits de douane américains sont “totalement injustifiés”, a aussi déclaré mercredi le Premier ministre australien Anthony Albanese, après avoir échoué à négocier une exemption de dernière minute.Londres s’est de son côté dit “déçu” mercredi, mais sans annoncer de contre-mesures immédiates.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.”Les deux industries les plus consommatrices d’acier aux Etats-Unis sont le secteur automobile et la construction, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels ou commerciaux”, a souligné Clarke Packard, chercheur au Cato Institute.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a tout d’abord visé le Canada, le Mexique, de 25%, et la Chine, de 10% avant de porter le taux à 20%, accusant les trois pays de ne pas agir suffisamment contre le trafic de fentanyl, puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays.- Bras de fer avec le Canada -Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) ont finalement été exemptés jeudi, soit une large part des importations.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus poussant Pékin à annoncer des représailles, visant en particulier des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement voté pour Donald Trump.Le président américain a également menacé brièvement mardi le Canada de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant de reculer dans la même journée.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacés et M. Trump a régulièrement répété, depuis le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.Certains pays ont tenté de convaincre le président américain de les exempter, à l’image du Japon, dont le ministre de l’Economie, Yoji Muto, a fait le déplacement à Washington, sans grand succès de son propre aveu.Mercredi, le Japon a jugé “regrettable” de ne pas avoir été exempté sur l’acier, mettant en garde contre le risque d’un “impact considérable” des barrières douanières sur leurs liens économiques.Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés: Wall Street a ainsi effacé lors des dernières séances la quasi totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.

“Nous sommes désolés”: le fabricant suédois de batteries Northvolt en faillite, 5.000 emplois affectés

Le fabricant de batteries électriques Northvolt, incapable de réunir les financements nécessaires à sa survie, s’est déclaré mercredi en faillite en Suède, un échec pour l’industrie européenne des batteries très dépendante de l’Asie.Northvolt, qui s’était placé en novembre sous la protection de la loi américaine sur les faillites pour tenter de trouver de nouveaux investisseurs, a donc échoué dans son opération survie. Le groupe suédois employait encore quelque 5.000 salariés.”Tout au long de ces quatre derniers mois, depuis que nous sommes entrés dans la procédure de restructuration sous le chapitre 11 (aux Etats-Unis), nous avons mené des efforts considérables pour restructurer financièrement l’entreprise, notamment en sollicitant un large éventail d’investisseurs potentiels, dans l’objectif de garantir un avenir stable à l’entreprise”, a déclaré lors d’un point presse Tom Johnstone, le président par intérim du conseil d’administration de Northvolt.La faillite de l’entreprise est l’une des plus grosses de l’histoire contemporaine de la Suède. “Cette décision représente la seule issue réaliste”, a-t-il ajouté, disant avoir “le coeur lourd”. “Nous sommes désolés” que ce soit la fin, a-t-il encore dit à l’adresse des employés.  Un administrateur judiciaire va désormais superviser le processus, en particulier la vente de ses actifs et le règlement des obligations en cours.En janvier, les actionnaires avaient donné leur feu vert à la poursuite de l’activité et la recherche de nouveaux actionnaires. Les deux principaux actionnaires sont le constructeur automobile allemand Volkswagen, lui-même en difficulté financière, et la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.”Comme de nombreuses entreprises du secteur des batteries, Northvolt a été confronté ces derniers mois à une série de défis cumulés qui ont affaibli sa situation financière, notamment la hausse des coûts du capital, l’instabilité géopolitique, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et les évolutions de la demande du marché”, a expliqué la société. Le groupe avait entamé une sévère restructuration en septembre, supprimant un quart de ses effectifs et concentrant ses efforts sur son principal site de production dans le nord de la Suède, à SkellefteÃ¥.Il avait gelé ses projets d’implantation d’usines géantes de production au Canada, en Allemagne mais également son projet à Göteborg (sud-ouest de la Suède) en partenariat avec Volvo.Mais en novembre, au moment de se placer sous le chapitre 11, il ployait encore sous une dette de 5,84 milliards de dollars pour seulement 30 millions de dollars de liquidités disponibles.- “Marathon” -L’Etat suédois avait prévenu qu’il ne viendrait pas au secours du groupe. Mercredi, le Premier ministre Ulf Kristersson a assuré que “l’État jouera son rôle, de la meilleure manière possible”.Tout au long de la procédure, l’entreprise a suscité un intérêt significatif de la part de partenaires potentiels et d’investisseurs, selon Northvolt. “Au cours de l’année écoulée, nous avons travaillé très dur (…) Nous avons été proches de solutions à plusieurs reprises, mais malheureusement, nous n’avons pas réussi à aller jusqu’au bout”, a expliqué le directeur général Peter Carlsson devant les journalistes, admettant que des “larmes ont été versées” face à la prise d’une telle décision.Fondé en 2016, Northvolt était considéré comme l’un des grands espoirs européens en matière de batteries au moment où l’Europe cherche à rattraper son retard face aux géants asiatiques, chinois (CATL, BYD) et coréens (LG) en particulier.”Pour moi, il reste essentiel que l’Europe dispose d’une industrie des batteries, mais la construction d’une telle industrie est un marathon. Elle nécessite de la patience et un engagement à long terme de la part de toutes les parties prenantes”, a souligné dans la matinée Tom Johnstone. Le groupe indique qu’il était récemment parvenu à fournir son premier million de cellules de batteries à un client européen, non précisé.Cette faillite pourrait avoir un lourd impact social dans le nord de la Suède, où Northvolt avait concentré son activité.”L’annonce d’aujourd’hui est très triste, et nous savons qu’elle aura un impact négatif sur notre municipalité à court terme. En même temps, il est important de rappeler que le développement de SkellefteÃ¥ a commencé bien avant Northvolt et que de nombreux investissements et projets d’entreprises importants sont en cours ici. Grâce à ses atouts uniques, SkellefteÃ¥ joue un rôle clé dans la transition verte”, a réagi Kristina Sundin Jonsson, directrice municipale, dans un communiqué.L’Europe ne représente que 3% de la production mondiale de cellules de batterie, et visait 25% du marché d’ici la fin de la décennie. 

Droits de douane: l’UE riposte vite et fort à Trump pour le pousser à négocier

L’UE a choisi de montrer les muscles dès l’entrée en vigueur des droits de douane américains de 25% sur l’acier et l’aluminium et de “frapper là où ça fait mal” pour forcer Donald Trump au dialogue.La Commission européenne a annoncé mercredi à l’aube qu’elle appliquerait des droits de douane “forts mais proportionnés” sur une série de produits importés des Etats-Unis comme les bateaux, les motos ou le bourbon à partir du 1er avril, en réponse aux nouvelles taxes américaines qu’elle a jugées “injustifiées” et “nuisibles”.La rapidité de la riposte de l’UE contraste avec la réponse d’autres grands pays, comme la Chine, le Japon ou le Royaume-Uni, qui n’ont pas immédiatement dévoilé de contre-mesures.L’UE “regrette profondément” les taxes décidées par le président Donald Trump, a dit la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, depuis le Parlement européen à Strasbourg. “Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle souligné, le visage fermé. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”, a-t-elle prévenu, tout en ouvrant la porte à un “dialogue constructif” avec l’administration américaine.- Un main toujours tendue -“L’Europe a toujours la main tendue mais elle sait aussi aller au bras de fer”, a renchéri le commissaire à l’Industrie, Stéphane Séjourné, depuis Bruxelles.”Nous cherchons à montrer notre force mais nous voulons négocier”, a expliqué un fonctionnaire européen. “La meilleure façon de procéder est de montrer une détermination claire”, a-t-il dit, en précisant que la Commission gardait toutes les options ouvertes pour la suite, y compris celle d’une plainte à l’OMC.Les produits taxés par les Européens visent des exportations américaines emblématiques comme les motos Harley-Davidson, des denrées agricoles comme le soja ou la viande, mais aussi des appareils ménagers comme les réfrigérateurs ou les tondeuses à gazon. “Nous essayons d’être intelligents et de frapper là où ça fait mal”, a précisé le fonctionnaire, reconnaissant cibler volontairement des produits provenant d’Etats républicains comme la Louisiane, la Géorgie, le Nebraska ou l’Arkansas.Bruxelles estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle affirme que la réplique de l’UE touchera le même montant de marchandises américaines.- “Scénario perdant-perdant” -Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par le nouveau locataire de la Maison blanche sont devenus effectifs mercredi à 00H01 (04H01 GMT).Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés, alors que le but affiché de Donald Trump est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.Les entreprises américaines qui font des affaires en Europe ont dit publiquement leur “opposition” aux décisions de la Maison Blanche. “Ces droits de douane, ainsi que les contre-mesures annoncées par l’UE, ne feront que nuire à l’emploi, à la prospérité et à la sécurité des deux côtés de l’Atlantique. Les deux parties doivent désamorcer l’escalade et trouver d’urgence une issue négociée”, a estimé Malte Lohan, président de la Chambre de commerce américaine dans l’UE (AmCham EU).Le patronat européen a également fustigé les mesures américaines, dénonçant “un scénario perdant-perdant” pour les deux rives de l’Atlantique. “L’Europe doit être unie dans sa réponse. La première priorité pour l’UE est de protéger ses intérêts, avec l’objectif ultime de trouver une solution négociée”, a estimé Markus Beyrer, directeur général de BusinessEurope, organisation qui regroupe les fédérations d’employeurs de 35 pays, dont le Medef en France et le BDA en Allemagne.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais les nouveaux droits de douane entrés en vigueur mercredi vont beaucoup plus loin.La réplique européenne s’effectuera en deux temps. Au 1er avril, les contre-mesures de l’UE mises en place en 2018 et 2020 en réponse aux droits de douane américains du premier mandat de Donald Trump seront automatiquement rétablies, leur suspension arrivant à expiration au 31 mars. Une deuxième salve de taxes entrera en application au 13 avril.

La BCE doit rassurer sur son engagement à maintenir la stabilité des prix, dit Lagarde

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré mercredi que l’institution devait rassurer le public sur son engagement à garantir la stabilité des prix, malgré un contexte toujours plus incertain.”Dans un environnement d’incertitude, un engagement fort à maintenir la stabilité des prix à moyen terme est plus important que jamais”, a déclaré Mme Lagarde lors d’un discours prononcé à Francfort.L’institut définit la stabilité des prix comme le fait de maintenir l’inflation à 2% à terme, un niveau qui renforce la confiance des ménages et entreprises pour consommer et investir.Cet engagement à maintenir l’inflation à un niveau adéquat “nécessitera de l’agilité pour répondre aux nouveaux chocs, tout en restant dans un cadre bien défini qui limite les réactions à court terme et la discrétion excessive” qui signifierait que la BCE ajuste ses politiques en s’en remettant à son seul jugement, a-t-elle ajouté. Cela signifie que “nous devrons continuer à guider les attentes du public”, souligne la première gardienne de l’euro. “Les gens attendent de nous, ainsi que des autres décideurs, qu’ils comprennent comment nous allons naviguer dans cette ère plus volatile et aider à réduire, plutôt qu’amplifier, l’incertitude”, a-t-elle expliqué.Jeudi dernier, après une cinquième baisse d’affilée de ses taux directeurs par la Banque centrale européenne, Mme Lagarde avait décrit l’économie européenne confrontée à “l’incertitude partout”, en raison des tensions avec les États-Unis et des investissements massifs annnoncés en Europe.Pour ajuster la réponse monétaire aux circonstances changeantes, les banquiers centraux en zone euro “devront avoir une curiosité intellectuelle pour remettre en question les principes établis et la sagesse conventionnelle”, a-t-elle souligné mercredi.

La Bourse de Paris animée par les droits de douane américains avant un indice d’inflation

La Bourse de Paris tente un rebond mercredi après trois séances consécutives de pertes, pliant face à la crainte d’une possible récession aux Etats-Unis en raison des droits de douane élevés imposés par la Maison Blanche.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,93% vers 09h55, soit 74,14 points et s’établissait 8.016,05 points. Depuis le début de la semaine, l’indice affiche à ce stade un repli d’environ 1,30%. Mardi, il a terminé en forte baisse de 1,31%, l’entraînant sous la barre des 8.000 points à la clôture pour la première fois depuis plus d’un mois, à 7.941,91 points. “La prudence reste de mise sur les marchés avec l’entrée en vigueur des droits de douane très élevés sur les importations d’acier et d’aluminium”, commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.Mardi, Donald Trump a soufflé le chaud et le froid en menaçant de doubler, à 50%, les droits de douane prévus sur l’acier et l’aluminium canadiens, puis en y renonçant quelques heures plus tard.Mercredi, l’Union européenne a déclaré riposter aux droits de douane. La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle a annoncé que la réplique de l’UE, à compter du 1er avril, toucherait le même montant, sur une série de produits américains.”Les investisseurs continuent de jauger les conséquences des droits de douane sur la croissance mondiale et les perspectives des multinationales”, a poursuivi Susannah Streeter.Enfin, “les inquiétudes concernant le futur de l’économie américaine pourraient prendre un nouveau tournant cet après-midi après la publication des chiffres de l’inflation américaine”, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les investisseurs scruteront deux indicateurs d’inflation américains: l’indice des prix à la consommation (CPI) pour février, à 13H30, puis jeudi, l’indice des prix à la production (PPI) sur la même période.L’un mesure l’inflation du côté des consommateurs et l’autre, du côté des producteurs.Airbus recherchéAirbus a présenté mardi l’hélicoptère H140, un bimoteur léger destiné aux transports sanitaires et de passagers. Mercredi, l’opérateur médical américain Metro Aviation a annoncé avoir commandé 12 de ces nouveaux hélicoptères civils H140 à Airbus, avec une option portant sur 24 appareils additionnels.L’industriel n’a pas communiqué le tarif de son nouvel appareil.A la cote, le titre avançait de 1,61% à 165,62 euros.

Guerre commerciale: L’acier taxé aux Etats-Unis, l’UE riposte, Pékin promet des mesures

Nouvelle étape de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux, les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte de l’Union européenne et de Pékin, qui a promis de prendre “toutes les mesures nécessaires” pour protéger ses intérêts.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.Le but affiché par le locataire de la Maison blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.La Chine, premier producteur d’acier au monde, a réagi en promettant de prendre “toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes”.Dans les faits, le marché américain n’est toutefois pas le débouché principal pour les exportateurs chinois.”Les actions des Etats-Unis violent gravement les règles” de l’Organisation mondiale du commerce et “endommagent gravement le système d’échange multilatéral”, a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.”Il n’y a aucun gagnant dans les guerres commerciales”, a-t-elle ajouté.Ces nouvelles taxes vont plus loin que celles du premier mandat de M. Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés. Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés.- “Les prix vont augmenter” -La Commission européenne a de son annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. “Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle estimé. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”, a-t-elle martelé, se disant prête au dialogue.Ces droits de douane américains sont “totalement injustifiés”, a aussi déclaré mercredi le Premier ministre australien Anthony Albanese, après avoir échoué à négocier une exemption de dernière minute.Londres s’est de son côté dit “déçu” mercredi, mais sans annoncer de contre-mesures immédiates.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.”Les deux industries les plus consommatrices d’acier aux Etats-Unis sont le secteur automobile et la construction, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels ou commerciaux”, a souligné Clarke Packard, chercheur au Cato Institute.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a tout d’abord visé le Canada, le Mexique, de 25%, et la Chine, de 10% avant de porter le taux à 20%, accusant les trois pays de ne pas agir suffisamment contre le trafic de fentanyl, puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays.Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) ont finalement été exemptés jeudi, soit une large part des importations.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus poussant Pékin à annoncer des représailles, visant en particulier des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement voté pour Donald Trump.Le président américain a également menacé brièvement mardi le Canada de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant de reculer dans la même journée.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacés et M. Trump a régulièrement répété, depuis le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.Certains pays ont tenté de convaincre le président américain de les exempter, à l’image du Japon, dont le ministre de l’Economie, Yoji Muto, a fait le déplacement à Washington, sans grand succès de son propre aveu.Mercredi, le Japon a jugé “regrettable” de ne pas avoir été exempté sur l’acier, mettant en garde contre le risque d’un “impact considérable” des barrières douanières sur leurs liens économiques.Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés: Wall Street a ainsi effacé lors des dernières la quasi totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.

Les Bourses européennes tentent un rebond à l’ouverture

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse mercredi, tentant un rebond après avoir vacillé sous le poids de craintes grandissantes d’une récession aux Etats-Unis, première économie mondiale, et attendent la publication d’indices d’inflation américains.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,86%, Francfort 0,87%, Londres 0,20% et Milan 1,00%.

Le fabricant de batteries Northvolt se déclare en faillite en Suède

Le fabricant suédois de batteries de véhicules électriques Northvolt, qui ploie sous une forte dette depuis des mois, s’est déclaré en faillite mercredi en Suède, incapable de réunir les financements nécessaires pour survivre.”Après avoir avoir exploré de manière exhaustive toutes les options disponibles pour négocier et mettre en Å“uvre une restructuration financière, y compris une procédure de restructuration sous le chapitre 11 aux États-Unis (…) l’entreprise n’a pas réussi à réunir les conditions financières nécessaires pour poursuivre ses activités sous sa forme actuelle”, a-t-elle indiqué dans un communiqué.Northvolt avait annoncé la suppression de 1.600 emplois en septembre, soit un quart de ses effectifs, ramenés alors à moins de 5.000 personnes.Le fabricant suédois avait demandé le 21 novembre son placement sous la protection de la loi américaine sur les faillites pour faciliter sa réorganisation, qu’il prévoyait de terminer au premier trimestre de 2025. “Comme de nombreuses entreprises du secteur des batteries, Northvolt a été confronté ces derniers mois à une série de défis cumulés qui ont affaibli sa situation financière, notamment la hausse des coûts du capital, l’instabilité géopolitique, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et les évolutions de la demande du marché”, a-t-elle ajouté. En janvier les actionnaires avaient donné leur feu vert à la poursuite de l’activité et de la recherche de nouveaux actionnaires. Les deux principaux actionnaires du groupe suédois sont le constructeur automobile allemand Volkswagen, lui-même en difficulté financière, et la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.Tout au long “de cette procédure, l’entreprise a suscité un intérêt significatif de la part de partenaires potentiels et d’investisseurs (…)Toutefois, en raison du temps et des ressources financières limités, l’entreprise n’a pas été en mesure de conclure les accords nécessaires pour assurer son avenir”, a souligné Northvolt dans son communiqué.Fondé en 2016, le fabricant suédois était perçu comme la pierre angulaire des tentatives européennes visant à rattraper l’Asie et les États-Unis dans la production de cellules de batterie, composant crucial des voitures zéro émission.L’Europe ne représente que 3% de la production mondiale de cellules de batterie, mais vie 25% du marché d’ici la fin de la décennie. 

Guerre commerciale: L’acier taxé aux Etats-Unis, l’UE riposte

Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte immédiate de l’Union européenne et marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.Elles vont plus loin que celles du premier mandat de Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés. Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés. Le but affiché par le locataire de la Maison blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.En réponse, la Commission européenne a annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. – “Les prix vont augmenter” -“Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle estimé. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”, a-t-elle martelé, se disant prête au dialogue.Ces droits de douane américains sont “totalement injustifiés”, a aussi réagi mercredi le Premier ministre australien Anthony Albanese. “Ce n’est pas un geste amical”, a déclaré le chef du gouvernement australien aux journalistes, après avoir échoué à négocier une exemption de dernière minute.Londres s’est de son côté dit “déçu” mercredi, mais sans annoncer de contre-mesures immédiates.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.”Les deux industries les plus consommatrices d’acier aux Etats-Unis sont le secteur automobile et la construction, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels ou commerciaux”, a souligné Clarke Packard, chercheur au Cato Institute.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a tout d’abord visé le Canada, le Mexique, de 25%, et la Chine, de 10% avant de porter le taux à 20%, accusant les trois pays de ne pas agir suffisamment pour lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays.Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) ont finalement été exemptés jeudi, épargnant de fait une large part des importations.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus et ont poussé Pékin à annoncer des représailles, visant en particulier des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement vote en faveur de Donald Trump en novembre dernier.Le président américain a également menacé brièvement mardi le Canada de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant de reculer dans la même journée.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacés et M. Trump a régulièrement répété, depuis le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.Certains pays ont tenté de convaincre le président américain de les exempter, à l’image du Japon, dont le ministre de l’Economie, Yoji Muto, a fait le déplacement à Washington pour discuter du sujet avec ses homologues américains, mais sans grand succès de son propre aveu.Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés: Wall Street a ainsi effacé lors des dernières la quasi totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.

L’UE riposte aux droits de douane sur l’acier en taxant une série de produits américains

La Commission européenne a annoncé mercredi matin qu’elle appliquerait des droits de douane “forts mais proportionnés” sur une série de produits américains à partir du 1er avril, en réponse aux taxes américaines de 25% sur l’acier et l’aluminium.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans un communiqué. “Les droits de douane sont des taxes. Elles sont mauvaises pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle ajouté. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”.La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle a annoncé que la réplique de l’UE toucherait le même montant de marchandises américaines.Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par le nouveau locataire de la Maison blanche sont devenus effectifs mercredi à 00H01 (04H01 GMT), marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés, alors que le but affiché de M. Trump est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais cette nouvelle taxe se veut “sans exception et sans exemption”, a-t-il assuré lors de leur annonce, début février.- Bateaux, motos, bourbon -La réplique européenne s’effectuera en deux temps. Au 1er avril, les contre-mesures de l’UE mises en place en 2018 et 2020 en réponse aux droits de douane américains du premier mandat de Donald Trump seront automatiquement rétablies, leur suspension arrivant à expiration au 31 mars. “Pour la première fois, ces mesures de rééquilibrage seront mises en Å“uvre dans leur intégralité. Des droits de douane seront appliqués sur des produits allant des bateaux au bourbon en passant par les motos”, a expliqué la Commission européenne.Mais les nouveaux droits de douane américains entrés en vigueur mercredi vont beaucoup plus loin que ceux du premier mandat de Trump. Par conséquent, la Commission européenne a lancé le 12 mars une procédure pour imposer des contre-mesures supplémentaires à l’encontre des États-Unis afin d’arriver au même impact que les mesures américaines. La première étape de cette procédure est une phase de “consultation de deux semaines avec les parties prenantes de l’UE” afin de garantir que “les bons produits” seront visés et “assurer une réponse efficace (…) réduisant au minimum les perturbations pour les entreprises et consommateurs européens”. Ces mesures additionnelles devraient entrer en vigueur mi-avri.