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Abandon d’un grand projet photovoltaïque en Guyane: l’autonomie énergétique reste l’objectif

L’abandon d’un projet photovoltaïque phare en Guyane marque une volonté dans le département amazonien de concentrer les investissements sur la sécurisation du réseau et son rééquilibrage territorial, plutôt que sur la production.TotalEnergies, porteur du projet depuis 2019, a justifié samedi son retrait par le contenu du projet révisé de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de la Guyane pour 2023-2028.La centrale photovoltaïque Maya, qui devait voir le jour près de Cayenne (est), combinait une centrale solaire et des batteries de stockage mais le groupe gazier et pétrolier a jeté l’éponge.D’après le document consulté par l’AFP, le projet révisé de PPE maintient cependant des ambitions en matière de développement de l’énergie solaire en Guyane, et d’autonomie énergétique du département, qui abrite le pas de tir aérospatial de Kourou.Pour l’instant en phase de consultation publique, ouverte du 10 février au 10 mai, le document qui a déjà pris du retard, devrait être validé par décret début 2026, selon la collectivité territoriale de Guyane.Son objectif principal est d’atteindre une production électrique 100% décarbonée d’ici 2027 pour les communes du littoral reliées au réseau de distribution. Après plusieurs mois de travaux en comité technique, les grandes orientations du texte ont été présentées aux porteurs de projet privés le 10 février. Lors de cette présentation, à laquelle l’AFP a assisté, les énergéticiens ont dénoncé un manque de concertation et déploré que le texte soit déjà largement ficelé à l’avance et modifiable seulement “à la marge”, a notamment pointé Arnaud Flament, directeur de Voltalia Guyane et président du syndicat des énergéticiens de Guyane. Déjà largement consacré dans la dernière programmation énergétique 2016-2023, le développement du photovoltaïque comme source de production d’électricité est à nouveau plébiscité dans la nouvelle feuille de route énergétique guyanaise 2023-2028, d’après le document. Actuellement, le solaire fournit 114 MW, soit un tiers de l’énergie produite en Guyane : la prochaine PPE vise 150 MW d’énergie solaire en 2028 et 175 MW en 2033. Cette source de production est celle qui est censée connaître la plus grande augmentation, aucun projet hydroélectrique n’étant prévu et les autres restant marginales, selon le projet de PPE révisée. En revanche, les autorités guyanaises, engagées dans un rattrapage infrastructurel de l’ouest du département, orientent les projets vers cette partie du territoire. Ainsi, aucun projet de production de puissance pilotable autour de Cayenne, situé à l’est, n’est inscrit dans la PPE 2023-2028. Ce qui justifie, selon TotalEnergies, l’abandon de Maya qui devait être implanté à 15km de la ville-capitale et fournir 20 MW. “Compte tenu de la structure du réseau de transport alimentant l’agglomération de Cayenne, (…), les 20 MW de garantie ne sont pas nécessaires”, justifie la collectivité territoriale de Guyane (CTG) dans la PPE. D’autant qu’une centrale électrique EDF d’une puissance de 120 MW, fonctionnant au biocarburant, est en cours de construction au Larivot, également près de Cayenne. Ce projet de 600 millions d’euros, un temps contesté en justice, doit entré en service en 2026, pour “sécuriser l’approvisionnement en énergie” et non “servir de base de production d’électricité pour la Guyane”, assure EDF.Mais, pour les énergéticiens, la centrale du Larivot vient concurrencer les projets de renouvelables privés du territoire. Par ailleurs, la planification énergétique envisagée concentre davantage les investissements sur la sécurisation du réseau, fragile en raison d’un faible maillage, que sur la production d’énergie, toujours selon le document. Des investissements très importants vont être engagés pour stabiliser la distribution, en doublant notamment l’unique ligne haute tension de 90 volts qui alimente l’Ouest du territoire et la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, régulièrement sujette aux coupures de courant.La mise en service de cette nouvelle ligne est prévue pour 2033. Deux postes sources seront également construits dans l’Ouest pour “sécuriser l’alimentation” dans cette partie de la Guyane.Au total, d’ici 2033, il est prévu en Guyane 5,716 milliards d’euros d’investissements et d’exploitation-maintenance, répartis entre les collectivités et les entreprises.Avec comme objectif pour ce département français en Amérique du Sud : être autonome en production d’énergie et faire en sorte que cette production soit à 100% assurée par des énergies renouvelables, contre 72% en 2023.

Le Canada change de Premier ministre en pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis

Le parti au pouvoir au Canada s’apprête dimanche à choisir un ancien banquier central, novice en politique, pour remplacer Justin Trudeau au poste de Premier ministre chargé de faire face aux menaces de Donald Trump. Mark Carney, 59 ans, est donné largement favori du scrutin qui se termine dimanche pour remplacer Justin Trudeau à la tête du parti libéral (centre gauche). Après près de dix ans au pouvoir, ce dernier avait annoncé sa démission en janvier en plein chaos politique.Environ 400.000 membres du parti libéral sont inscrits pour le vote, qui se termine à 15H00 (20H00 GMT) avec un résultat attendu en fin d’après-midi.Le vainqueur sera ensuite appelé à devenir Premier ministre. Mais il faudra probablement attendre quelques jours pour qu’une passation de pouvoir ait lieu entre les deux hommes, une fois le gouvernement formé.L’ancien directeur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre a largement devancé ses adversaires en termes de soutien au sein du pays et de fonds levés. Ces dernières semaines, une seule question a dominé les débats: qui est la bonne personne pour affronter Donald Trump et ses attaques? “Nous sommes confrontés à la crise la plus grave de notre vie… tout, dans ma vie, m’a préparé à ce moment”, a déclaré Mark Carney pour son dernier meeting vendredi.C’est ce message d’homme d’expérience habitué à gérer des crises, martelé tout au long de sa campagne, qui semble avoir porté ses fruits au moment où le pays est bouleversé par une crise historique avec son puissant voisin. Le président américain a lancé une guerre commerciale en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le “51e Etat américain”. Des attaques qui exaspèrent les Canadiens dont beaucoup renoncent à leur voyage au sud de la frontière et boycottent les produits américains.- Élections en vue -Pour cette journée d’élection qui marque la fin de la décennie Trudeau, Luciana Bordignon, membre du parti libéral, a fait le déplacement à Ottawa depuis Vancouver, dans l’ouest. “J’espère que nous allons avoir un bon chef”, glisse-t-elle à l’AFP, parlant d’un choix “important”. Dans la salle où seront annoncés les résultats, de grands drapeaux canadiens et partout du rouge, la couleur des libéraux canadiens.Luzminda Longkines veut un parti fort face aux conservateurs qui affirment que le “pays est cassé”. “Mais c’est faux et Donald Trump vient d’unir le pays, nous avons maintenant un ennemi commun.”Mark Carney séduit grâce à “son expérience économique et son sérieux”, explique Stéphanie Chouinard, professeure de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada.”Il connaît très bien les systèmes financiers internationaux et les forces et les faiblesses de l’économie canadienne”, ajoute-t-elle.D’après les analystes, les chances sont donc très minces pour sa principale adversaire, Chrystia Freeland. L’ex-ministre des Finances de M. Trudeau a quitté le gouvernement avec fracas, affichant ses désaccords sur la façon de gérer Donald Trump.Mais quel que soit le vainqueur, tout en affrontant les assauts américains, il devra rapidement rassembler son parti en vue des prochaines élections.Celles-ci doivent se tenir au plus tard en octobre mais pourraient être déclenchées plus rapidement que cela et elles promettent d’être plus disputées qu’attendues.Très impopulaires et jugés responsables notamment de la forte inflation et de la crise du logement, les libéraux, qui affichaient plus de 20 points de retard en janvier dans les intentions de vote, sont aujourd’hui au coude-à-coude avec les conservateurs.Selon un sondage de l’institut Angus Reid publié mercredi, M. Carney est le choix préféré des Canadiens pour affronter M. Trump, avec 43% des personnes interrogées qui le plébiscitent contre 34% pour le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre.Ce dernier, qui avait le vent en poupe ces derniers mois, semble perdre du terrain dans ce nouveau contexte politique. “Sa rhétorique populiste”, qui rappelle celle de Donald Trump, dérange une partie des Canadiens, explique Daniel Béland, professeur de sciences politiques à l’Université McGill de Montréal.A l’inverse, l’expérience internationale de M. Carney et son côté calme, “presque ennuyeux”, est rassurant pour de nombreux Canadiens. 

Réduite à peau de chagrin, la construction navale américaine ragaillardie par Trump

Industriels et experts admettent que la construction navale a besoin d’un coup de fouet aux Etats-Unis, après des décennies d’attrition post-Guerre froide, et attendent désormais les détails du plan de Donald Trump pour “ressusciter” cette industrie.”C’est un moment historique”, s’est réjoui Matt Paxton, président du Shipbuilders Council of America (SCA), qui représente plus de 150 entreprises américaines de chantiers navals.L’annonce présidentielle mardi devant le Congrès s’inscrit dans un contexte favorable, avec le dépôt fin 2024 d’un projet de loi biparti pour revigorer l’industrie.”Nous construisions tellement de navires”, a déclaré Donald Trump, annonçant la création d’un Bureau de la construction navale rattaché à la Maison Blanche. “Mais nous allons en fabriquer très vite, très bientôt”, a-t-il poursuivi, promettant des “avantages fiscaux spéciaux”.Sans autre détail à ce stade.”Nous attendons d’en savoir davantage. La construction navale représente clairement une faiblesse industrielle des Etats-Unis”, relève à l’AFP Cynthia Cook, directrice au Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS). Mais, ajoute-t-elle, “on ne peut pas régler immédiatement le problème en déversant de l’argent”.Selon le cabinet McKinsey, la production américaine a diminué de 85% depuis les années 1950 et le nombre de chantiers navals pouvant construire de grands navires a chuté de plus de 80%.- Miettes -Dans les années 1970, 5% des navires commerciaux fabriqués dans le monde (en tonnage brut) l’étaient aux Etats-Unis.Leur part n’est plus que d’environ 1%, une gouttelette face à la Chine (50%), à la Corée du Sud (26%) et au Japon (14%).”Nous avons besoin d’une solution pour combler ces écarts”, souligne Mme Cook, relevant que Séoul et Tokyo sont néanmoins des “alliés” des Etats-Unis.”Je reconnais totalement que la capacité des chantiers navals américains n’est plus ce qu’elle était”, déclarait en février Matt Paxton devant une commission parlementaire.”Notre marché a radicalement changé depuis la Seconde Guerre mondiale, lorsque les priorités des administrations, républicaines comme démocrates, ont taillé les programmes” de défense, relevait-il, identifiant un tournant après la chute de l’Union soviétique.La flotte de l’US Navy est passée, selon lui, de 471 navires en 1992 à 295 actuellement.D’après son plan 2025, elle souhaite 390 navires en 2054, ce qui signifierait l’achat de 364 nouveaux vaisseaux en incluant le désarmement des unités vétustes, selon le Bureau du Congrès pour le budget (CBO), qui a chiffré le coût annuel autour de 40 milliards de dollars.Pour M. Paxton, l’administration Trump devrait concevoir une “stratégie industrielle complète (…) pour avoir une vision holistique” de la situation et optimiser les contrats, puis réduire le poids administratif et réglementaire pour accélérer le processus.”Quasiment chaque gros programme (…) est en retard, hors budget ou irrémédiablement hors des clous”, constatait le sénateur républicain Roger Wicker, à l’audition fin février de John Phelan, désigné ministre de la Marine américaine.- Pénurie -Pour les industriels, les nombreux changements exigés par la Navy pendant la construction génèrent retards et dépassements budgétaires.Autre volet crucial: la pénurie de main-d’oeuvre, estimée autour de 20% pour des effectifs de plus de 100.000 personnes.La pandémie a entraîné, comme dans la construction aéronautique, une vague de départs en retraite, un creux dans la formation et des bifurcations de carrières.Et, avec un chômage au plus bas, les salaires sont moins compétitifs face à d’autres emplois moins “exigeants physiquement”.Ces entreprises produisent et entretiennent les navires gouvernementaux – US Navy, Garde-Côtes, armée de Terre, Administration océanique et atmosphérique nationale (NOAA) – ainsi que les quelque 40.000 navires commerciaux américains.Les navires à propulsion nucléaire sont entretenus par quatre infrastructures gouvernementales.La construction navale contribue, directement et indirectement, à plus de 40 milliards de dollars au Produit intérieur brut (PIB) américain.Elle est “robuste” et fabrique “beaucoup de navires, très sophistiqués”, mais principalement pour le marché domestique, a relevé M. Paxton, avançant que Donald Trump souhaitait probablement que les Etats-Unis retrouvent une place sur le marché international.Mais la concurrence y est vive car ce secteur reçoit moult subventions et avantages fiscaux, surtout en Chine, relèvent plusieurs sources.”Nous travaillons en collaboration avec le gouvernement pour augmenter la capacité industrielle et accélérer la production de nos chantiers navals pour répondre à la hausse générationnelle de la demande”, a commenté un porte-parole de Huntington Ingalls Industries (HII), groupe figurant dans le trio de tête des industriels américains.

Restaurants: les plateformes tentent de contrer le fléau des réservations non honorées par les clients

Une baisse de 20 à 30% des réservations non honorées par les clients tant redoutées des restaurateurs, c’est la promesse des plateformes type TheFork qui ont déployé ces derniers mois une série d’outils, utilisant notamment de l’intelligence artificielle.Le site de réservation TheFork, qui revendique 55.000 restaurants clients dans 12 pays, a dégainé fin 2024 une solution radicale : la suppression des comptes des clients affichant quatre réservations non honorées.Résultat : “des centaines de profils ont été désactivés et le phénomène de +no-show+ (réservations non honorées, ndlr) a baissé de 10% depuis la mise en place de cette mesure”, selon Damien Rodière, le directeur général.”Avant on utilisait la carotte maintenant c’est le bâton! C’est un phénomène qui concerne tous les marchés même si on constate qu’il y a moins de +no-show+ en Europe du Nord”, estime auprès de l’AFP le dirigeant de cette plateforme qui appartient à TripAdvisor.Si le phénomène des réservations non honorées, ou “lapins”, a toujours existé, il s’est nettement accéléré depuis le Covid, au point qu’en 2022 une centaine de restaurateurs se sont fendus d’une tribune dans des médias spécialisés.”Produits gâchés, cuisine perturbée, service parasité, organisation ébranlée, chiffre d’affaires impacté… Un +no show+, une réservation pour deux, quatre, huit ou vingt qui n’est pas honorée, et c’est tout un resto qui paie”, déplorait le texte.”Je resignerai aujourd’hui car rien n’a changé”, estime Billy Pham, co-fondateur de Bao Family, un groupe de restaurants chinois tendance à Paris et Marseille.”On veut pouvoir continuer à proposer l’option de la réservation aux consommateurs, le problème, c’est que malheureusement, il y en a qui continuent à ne pas jouer le jeu”, déplore l’entrepreneur.”On estime que 70% des restaurateurs font face à des +no-shows+ et que 10% des réservations sont en moyenne non honorées, ce qui représente jusqu’à 15% du chiffre d’affaires. Sur un secteur où les marges sont faibles, c’est extrêmement problématique”, résume Thomas Jeanjean, patron de Zenchef, un logiciel de gestion qui équipe 25.000 restaurants en France et dans le nord de l’Europe.Les motifs: un oubli la plupart du temps, un imprévu et, de plus en plus souvent, la multi-réservation.-CB et Prédictions -Pour les tête-en-l’air, les plateformes ont mis en place des rappels par mail et SMS, avec des possibilités très simples d’annulation, qui selon TheFork font baisser de 30% les “lapins”.”L’autre solution, c’est la liste d’attente, qui permet de remplir les tables même s’il y a des annulations”, indique Thomas Jeanjean.”On a également mis en place un outil qui permet de prédire les +no-shows+, on va dire au restaurateur : attention, cette personne a déjà fait plusieurs +no-shows+ dans votre restaurant ou bien, il y a un fort risque de +no-show+ car elle a trois réservations en parallèle le même soir”, détaille-t-il.Cet outil utilise l’intelligence artificielle, comme chez le concurrent TheFork :”on a développé un score qui prédit le risque de +no-show+. Si le client est à risque, on peut activer le rappel automatique et combiner différentes solutions comme demander l’empreinte de carte bleue”, explique Damien Rodière.Pour les plateformes, prendre l’empreinte de carte bleue avec possibilité de débiter le client qui n’honore pas sa réservation reste l’outil le plus efficace, mais les Français sont réticents.”On a essayé de mettre en place l’empreinte de carte bancaire mais on a constaté que ça représentait une baisse des réservations, car ce n’est pas rentré dans les mÅ“urs, surtout dans des établissements comme les nôtres où le ticket moyen est assez bas”, déplore Billy Pham.Pascal Mousset, qui gère plusieurs restaurants à Paris et est dirigeant syndical au GHR, l’un des principaux organismes patronaux du secteur, confirme : “les établissements haut de gamme peuvent l’exiger parce qu’ils sont pleins à l’année et c’est difficile d’avoir une table chez eux, mais il y a une grande réticence des clients. Moi, je la demande à partir de cinq clients”.”C’est vrai que les plateformes sont performantes mais elles ne disent pas assez le coût de ces outils pour les restaurateurs”, déplore-t-il, pointant une importante augmentation de leurs tarifs en 2025.

Le Nigeria veut profiter du cours élevé du cacao pour redynamiser sa production locale

Les prix élevés des matières premières suscitent un regain d’intérêt pour le secteur nigérian du cacao, en souffrance depuis longtemps, alors que les poids lourds traditionnels que sont le Ghana et la Côte d’Ivoire sont confrontés à des problèmes de production.Une récente injection de 40,5 millions de dollars dans l’entreprise agroalimentaire nigériane Johnvents par l’agence  de financement du développement du gouvernement britannique (BII) a fait les gros titres le mois dernier, tandis que plusieurs entreprises locales ont exprimé leur intention d’investir davantage ou augmenter leur production cette année, indique à l’AFP Patrick Adebola, directeur exécutif de l’Institut nigérian de recherche sur le cacao (Cocoa Research Institute of Nigeria).”Les gens qui veulent créer de nouvelles plantations et ceux qui veulent réhabiliter les anciennes” sont attentifs, relève M. Adebola, qui vit à Ibadan (sud-ouest) et estime que “les agriculteurs n’ont jamais eu autant de chance”.Le gouvernement a fixé un objectif de production ambitieux de 500.000 tonnes pour la saison 2024-2025, peu réaliste à si court terme selon M. Adebola, mais envisageable pour les années suivantes.Cela pourrait permettre au Nigeria, septième producteur mondial de cacao, de se rapprocher du Ghana, deuxième producteur actuel, qui lutte avec le premier producteur, la Côte d’Ivoire, contre des baisses de production liées aux intempéries et à des maladies affectant les cultures.Jusqu’à présent, le cacao nigérian a été largement épargné par les effets les plus néfastes du changement climatique.Selon les données les plus récentes de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Nigeria a produit 280.000 tonnes de cacao en 2023, loin derrière les 650.000 tonnes du Ghana.La Côte d’Ivoire est largement en tête avec plus de 2 millions de tonnes produites en 2023.La production de cacao au Nigeria a décliné depuis les années 1970 en raison des investissements dans le pétrole, qui se sont faits au détriment de l’agriculture. – Risques environnementauxLes cours mondiaux du cacao ont explosé l’année dernière, atteignant un pic de 12.500 dollars la tonne en décembre. En février dernier, les prix tournaient autour de 8.000 dollars, largement au-dessus des prix des années précédentes qui oscillaient entre 2.000 et 3.000 dollars.”Les individus se lancent dans la production de cacao à tous les niveaux… pour s’assurer de bénéficier des prix actuels”, a expliqué Adeola Adegoke, président de l’Association des producteurs de cacao du Nigeria, ajoutant que “le gouvernement tire parti de cette situation pour améliorer la qualité de l’agriculture”.La création en 2022 d’un Comité national de gestion du cacao est un signe de l’intérêt des autorités pour ce secteur longtemps non régulé, estime M. Adegoke.Mais l’expansion des cultures pourrait comporter des risques environnementaux.Les efforts de modernisation de l’agriculture ont favorisé les plantations de cacao en plein soleil et en monoculture plutôt que des méthodes agroforestières plus durables, a averti une étude récente publiée dans la revue Agroforestry Systems.Par ailleurs, une grande partie du cacao nigérian est cultivé par de petits exploitants qui n’ont pas les moyens d’investir pour augmenter leur production.Peter Okunde, agriculteur dans l’Etat d’Ogun (sud-ouest), a expliqué à l’AFP qu’il manquait à la fois de capitaux et de terres pour étendre sa plantation de cacao de quatre hectares.La terre “est le principal instrument dont les agriculteurs ont besoin… ainsi que l’argent pour la cultiver”, a souligné M. Okunde.Pour John Alamu, directeur général du groupe Johnvents, “le problème n’est pas la superficie des terres”.Notant que le Nigeria dispose de 1,4 million d’hectares consacrés à la production de cacao, soit plus que les 1,1 million d’hectares du Ghana, il a affirmé à la chaîne CNBC Africa qu’une approche plus globale était nécessaire.D’autres gouvernements ont soutenu les agriculteurs en “fournissant des plants, en formant aux bonnes pratiques agronomiques et en mettant l’accent sur l’agriculture durable”, a-t-il insisté.

Chine: les prix à la consommation chutent en février, une première en un an

Les prix à la consommation en Chine ont chuté en février, une première en un an, au moment où Pékin cherche à relancer la deuxième économie mondiale et est engagée dans un bras de fer commercial avec les Etats-Unis de Donald Trump.Les dépenses des consommateurs chinois témoignent d’une certaine morosité depuis la fin de la pandémie de Covid-19, agitant le spectre d’une spirale déflationniste.L’indice des prix à la consommation, un indicateur clé de l’inflation, a atteint -0,7% sur un an en février, selon des données diffusées dimanche par le Bureau national des statistiques (BNS).Il s’agit de la première chute des prix à la consommation depuis janvier 2024, lorsque ceux-ci avaient reculé de 0,8% sur un an, leur plus forte contraction en 14 ans.Ce baromètre de la vitalité de la consommation des ménages et de l’activité économique témoigne d’un recul plus important que celui anticipé par les économistes sondés par l’agence Bloomberg (-0,4%).En janvier, l’indice était resté positif et avait même atteint un niveau inédit en plusieurs mois, à 0,5%, sous l’effet des dépenses du Nouvel An lunaire.La deuxième économie mondiale fait face à une crise persistante du secteur immobilier qui entame la confiance des acteurs économiques, ce qui entrave les dépenses des ménages, plombe la consommation et les investissements, entretenant le spectre de la déflation.- “Pression déflationniste” -La Chine avait plongé en déflation durant quatre mois à partir de la fin 2023.La déflation est l’opposé de l’inflation. Elle correspond à la baisse des prix des biens et des services, synonyme d’une économie qui tourne au ralenti.Autre signe, parmi d’autres, de la morosité de la consommation intérieure: les importations ont chuté de 8,4% en janvier et février par rapport à l’an passé, ont annoncé les douanes chinoises vendredi.Dans ce contexte, mercredi, à l’occasion du grand événement politique annuel des “Deux Sessions”, Pékin s’est engagé à remédier “au plus vite à la faiblesse de la demande intérieure, en particulier celle de la consommation des ménages”.Objectif: “que cette demande intérieure devienne la force motrice et le point d’ancrage de la croissance”, d’après un rapport gouvernemental.Ces derniers mois, le gouvernement a déjà annoncé des baisses de taux d’intérêt, des assouplissements de restrictions sur l’achat de logements, ou encore un relèvement du plafond de la dette des gouvernements locaux.Le Premier ministre Li Qiang a aussi annoncé mercredi un objectif de croissance ambitieux “d’environ 5%” en 2025 et une hausse de son déficit budgétaire.Pour ajouter à la pression pesant sur l’économie chinoise, Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en janvier, a décidé d’imposer des droits de douane supplémentaires aux produits chinois entrant en territoire américain.Les dernières mesures de représailles décidées par Pékin, des droits de douane portant sur des produits agricoles américains comme le maïs et le poulet, doivent entrer en vigueur lundi.Les taxes décidées par Washington pourraient porter un coup sévère aux exportations chinoises, qui ont largement contribué à la croissance chinoise l’an dernier. Celles-ci ont déjà ralenti en janvier et février à un niveau plus marqué que prévu, à 2,3% sur un an, contre 10,7% en décembre.”L’économie chinoise fait encore face à une pression déflationniste”, observe Zhiwei Zhang, président et économiste en chef chez Pinpoint Asset Management.”Comme les exportations sont confrontées à un risque de diminution en raison de la guerre commerciale qui se dessine, la politique fiscale doit devenir plus proactive”, estime-t-il, ajoutant que la “demande intérieure reste faible”.

Deux rares oeuvres de Magritte vendues aux enchères à Caen

Un tableau objet et un dessin réalisés avant 1944 par l’artiste surréaliste belge René Magritte (1898-1967) ont été vendus aux enchères à Caen respectivement 255.000 euros et 100.000 euros samedi.Inédites jusqu’à aujourd’hui sur le marché de l’art, ces oeuvres avaient été conservées au sein de la famille du poète, avocat et cinéaste surréaliste belge Ernst Moerman (1897-1944) qui en était devenu propriétaire avant sa mort.”Trouver ainsi deux oeuvres inconnues au catalogue raisonné et certifiées par le comité Magritte est exceptionnel”, a expliqué à l’AFP Solène Lainé, commissaire-priseur à Caen, “et la provenance est idéale puisqu’elles ont été acquises par un ami de Magritte référencé en tant que collectionneur de l’artiste”.Le comité Magritte est composé de trois personnes de la fondation Magritte et quatre experts internationaux qui ont toutes les archives leur permettant de remettre les certificats d’authenticité, de préserver et promouvoir l’Å“uvre de René Magritte, selon Me Lainé.Le tableau objet, estimé entre 150.000 et 200.000 euros, a été acheté par téléphone à l’hôtel des ventes de Caen pour un montant de 255.000 euros (316.000 euros avec frais).C’est une huile sur toile et galet de 25×21 cm, une palette de bois sur laquelle Magritte a peint un ciel bleu parsemé de nuages et transpercée par un véritable galet.Une oeuvre jumelle intitulée “Le Fait Primitif” et datant de 1936 était déjà répertoriée et conservée au sein d’une collection privée new-yorkaise. Le dessin aux crayons de couleurs (27×24 cm), sans titre mais appelé “Nu de face” pour la vente, représente une femme nue debout avec de longues boucles multicolores et n’a obtenu qu’une seule enchère, au prix plancher de son estimation (entre 100.000 et 150.000 euros), soit un total de 124.000 euros avec frais.”C’est la bonne période de Magritte, ces années 30-40, les plus recherchées, c’est la période surréaliste, celle qui a le plus marqué”, a relevé Irénée Brun, du cabinet d’expertise Perazzone-Brun chargé d’authentifier et d’estimer les Å“uvres.”C’est vraiment son style, ce que l’on recherche chez lui: ce n’est pas les débuts où il peut y avoir un tâtonnement, ce n’est pas non plus la fin où il peut y avoir une espèce de redite, mais vraiment l’élan créateur”, a-t-il ajouté, “c’est rare d’avoir des Å“uvres de cette importance”.”Quand on nous les a apportés, moi je n’ai pas eu l’ombre d’un doute”, s’est rappelé son collègue Roberto Perazzone, “la dextérité qui donne ce mouvement incroyable, on retrouve cette façon de traiter les nuages qui donne ce volume extraordinaire, ce sont les Å“uvres de Magritte, c’est une part de rêve”.

“A69, on finit!”, plusieurs milliers de pro-autoroute se font entendre après l’arrêt du chantier

Plusieurs milliers de partisans de l’autoroute A69 se sont rassemblés samedi sur son tracé aux abords de Castres pour donner de la voix et défendre un projet “essentiel” pour la région, un peu plus d’une semaine après l’arrêt du chantier décidé par la justice.La sono crache un rap qui scande “On déroule l’autoroute!”, un organisateur confie en souriant: “on a fourni les paroles et l’IA a fait le reste”.Le morceau s’entend de loin, malgré le violent vent d’autan qui fait voler le sable du chantier où se sont rassemblés les partisans de l’autoroute contestée – entre 7 et 8.000 personnes selon les organisateurs, 3.700 selon la préfecture – derrière une banderole de tête proclamant: “Le bon sens, on finit!.”On a été un peu assommé par cette décision mais cette manifestation est là pour montrer que notre territoire ne va pas se résigner”, explique Guy Bousquet, chef d’entreprise et président de l’association pro-autoroute Via81.Les petits drapeaux avec le slogan “A69, on finit!” s’agitent derrière lui, leur couleur bleu horizon rappelle les maillots du Castres Olympique arborés par trois joueurs du l’équipe locale de rugby venus à la manifestation.Pierre-Yves Revol, le patron du club et par ailleurs président du groupe pharmaceutique Pierre-Fabre, influent acteur économique de la région et ardent défenseur du projet autoroutier, est là également mais ne souhaite pas s’exprimer.Dans le cortège, Kevin Rodriguez, conducteur d’engin sur le chantier de l’autoroute, est venu “écouter ce que les élus disent, savoir s’il va y avoir des avancées” et espérant “que les travaux vont reprendre”.”Jeudi midi (27 février, date de la décision du tribunal sur le fond), ils nous ont dit machine à l’arrêt, fin de chantier, ça fout un coup au moral”, raconte-t-il, affirmant ne pas comprendre: “c’était avant qu’il fallait se réveiller, le chantier, il est là maintenant”. La justice estime que les apports du projet sont insuffisants au regard des atteintes portées à l’environnement.”On peut pas laisser comme ça, faut finir”, abonde à ses côtés un collègue, conducteur de niveleuse qui souhaite rester anonyme et pour qui cette interruption de chantier, “ça été comme un +carjacking+ (vol de voiture, NDLR), on conduit et on vous sort du véhicule”. Désormais au chômage technique, il veut croire que l’Etat “peut passer au-dessus (de la décision du tribunal) et que le chantier peut continuer”.- “Souci d’attractivité” -Blouse blanche parmi les chasubles bleues des pro-A69, Marie-Noël Cufi est médecin à l’hôpital de Castres-Mazamet. Elle est venue défendre un projet “essentiel”.   “Pour nous, un enjeu important c’est de rapprocher la métropole (toulousaine) pour des questions de qualité, notamment des transferts pour les patients, et puis il y a le souci de l’attractivité, on vit dans un territoire rural, enclavé et attirer des professionnels de santé est un challenge important au quotidien”, explique-t-elle, estimant que l’autoroute constituait un atout sur ces deux plans.”C’est une nécessité cette autoroute, des entreprises en ont besoin, on va pas rester figé, il faut avancer”, clame encore Burno Santamaria, de Castres, salarié d’un atelier de découpe de viande à Puylaurens (Tarn), sur le tracé de l’autoroute. Les manifestants veulent croire qu’une voie est encore possible pour une reprise rapide des travaux.”L’Etat fait le travail pour soutenir le chantier A69 et qu’on poursuive les travaux”, s’est félicité le député du Tarn (Renaissance) Jean Terlier, faisant référence à l’appel que prévoit de former le gouvernement à la décision du 27 février, ainsi qu’à un outil procédural qu’il entend utiliser: “un sursis à exécution”. Cette procédure permettrait de suspendre la décision de première instance.”Nous ne pouvons plus être soumis à l’aléa judiciaire”, a-t-il par ailleurs ajouté, annonçant “prendre l’initiative d’une proposition de loi de validation” de l’autorisation environnementale du chantier, qui pourrait être débattue “dans les semaines qui viennent”. L’autoroute devait être mise en service fin 2025.Le constructeur Atosca, concessionnaire désigné de l’A69 qui assurait le pilotage des travaux, était également représenté au rassemblement.”Le moment le plus difficile dans cette opération pour moi, ça a été d’annoncer aux 1.000 personnes (travaillant sur le chantier) (…) que l’on arrêtait totalement”, a dit à l’AFP Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca.”On entend les opposants mais la majorité silencieuse, nous on a toujours considéré qu’elle était présente”, a-t-il estimé.

Gare du Nord: le trafic a repris normalement samedi matin

Le trafic a repris normalement samedi matin au départ et à l’arrivée de la gare du Nord à Paris, l’une des plus fréquentées d’Europe, qui est restée paralysée vendredi toute la journée après la découverte d’une bombe de 500 kg datant de la Seconde guerre mondiale, a indiqué la SNCF.”Le trafic a repris normalement, tout est ouvert, tout circule normalement”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la SNCF samedi peu après 08H00 (07H00 GMT).Les trains à grande vitesse à destination de Londres ou de Bruxelles ont repris “comme un samedi normal”, a précisé Eurostar. Deux TGV ont été ajoutés au plan de transport de samedi, l’un au départ de Paris et l’autre au départ de Londres, pour prendre en charge les passagers qui n’ont pu embarquer vendredi, a ajouté l’entreprise ferroviaire franco-britannique qui fait rouler les trains entre Paris, Londres et le Benelux.Une opération de déminage exceptionnelle a eu lieu dans la journée de vendredi. “Une bombe de 500 kilos avec 200 kilos d’explosifs à l’intérieur, c’est assez rare” a souligné le ministre délégué aux Transports français Philippe Tabarot.Les écoles et des riverains ont été évacuées. Une partie du boulevard périphérique et de l’autoroute A1 ont été fermées pendant l’opération, et 300 policiers mobilisés pour sécuriser le périmètre.C’est au cours de travaux réalisés dans la nuit de jeudi à vendredi que l’engin explosif a été découvert, à 2,5 km de la gare du Nord. La bombe était située à environ 200 m au nord du boulevard périphérique parisien. La gare du Nord est l’une des plus fréquentées d’Europe, avec plus de 226 millions de voyageurs en 2023, selon les chiffres de la SNCF.

Taxes ou non? Une semaine d’atermoiements de Trump tend les acteurs économiques

Deux pas en avant, un pas en arrière. Donald Trump a soufflé le chaud et le froid durant une semaine où les retournements ont été nombreux sur les droits de douane visant le Canada et le Mexique, pour finalement en suspendre une part importante.En trois jours, les droits de douane de 25%, imposés début février et retardés un mois dans la foulée, sont devenus effectifs, avant d’être largement abandonnés, a priori jusqu’au 2 avril, date d’entrée en vigueur des droits de douane dits “réciproques”.Ces derniers visent à taxer les produits provenant d’un pays lorsqu’ils entrent aux Etats-Unis au même niveau que le sont les produits américains arrivant dans cet autre pays.Les droits de douane devaient mettre la pression sur le Canada et le Mexique, auxquels Donald Trump reproche de n’en faire pas assez contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Une politique “surprenante” car “incroyablement autodestructrice”, estime cependant le directeur des programmes économiques du CSIS, Philip Luck.”Imposer 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Canada et du Mexique, c’est comme de la kryptonite pour l’économie”, a-t-il ajouté.Et pour cause: les flux commerciaux entre les trois pays nord-américains sont essentiels pour les Etats-Unis.Les importations comme les exportations de biens et services depuis et vers le Canada et le Mexique représentent près de 25% du total, selon les données du département américain du Commerce.- La Chine pas épargnée -Pour justifier son recul, le président américain a expliqué vendredi vouloir “aider” ses voisins qui “commercent beaucoup avec nous”, alors que “dans notre cas, c’est moins significatif”.Il a relancé dans la foulée les tensions avec le Canada, se disant prêt à imposer “dès aujourd’hui (vendredi, NDLR), ou attendre jusque lundi ou mardi”, des taxes sur les produits laitiers et le bois d’oeuvre.”Le Canada nous escroque depuis des années avec des taxes de 250% sur les produits laitiers et le bois d’Å“uvre, cela ne se reproduira plus. Nous allons leur imposer exactement le même tarif, à moins qu’ils ne l’abandonnent. C’est ce que la réciprocité”, a-t-il ajouté.Une constante se dégage malgré tout: alors que la situation relative aux pays nord-américains ne cesse de fluctuer, elle est restée particulièrement stable concernant la Chine.Pékin a en effet subi deux hausses de dix points de pourcentage (pp) de droits de douane qui sont appliqués à ses produits entrant aux Etats-Unis, sans qu’aucune pause ni exemption n’ait été annoncée.Cette politique représente “un taux effectif moyen de 30% sur les produits chinois”, selon le président de l’Alliance industrielle américaine, Scott Paul.La Maison Blanche a également mis fin à l’exemption de taxes profitant aux petits envois, dont ont largement profité ces dernières années les groupes chinois Shein et Temu.- Tensions sur l’économie -Pékin a aussitôt répondu, imposant des droits de douane sur une série de produits américains, ciblant particulièrement les produits agricoles provenant d’Etats ayant largement voté en faveur de Donald Trump.La semaine à venir devrait ouvrir un nouveau front, avec l’entrée en vigueur mercredi de droits de douane de 25% sur toutes les importations américaines d’acier et d’aluminium, dont celles venant du Canada et du Mexique, deux importants fournisseurs.A l’heure actuelle, les Etats-Unis appliquent des droits de douane sur “un peu moins de la moitié de leurs importations d’acier et d’aluminium”, estime Scott Paul.Sachant que des produits d’aciérie ou à base d’aluminium ne sont plus fabriqués aux Etats-Unis, l’inquiétude grandit du côté des entreprises et des industriels américains.”Certains industriels reporteront leurs commandes” alors que d’autres “ont déjà commencé à augmenter leurs stocks”, comme l’a mis en lumière la forte hausse du déficit commercial au mois de janvier.Le déficit commercial au mois de janvier a en effet atteint son plus haut niveau depuis 1992, sous l’effet combiné d’importants achats d’or et d’anticipation des droits de douane.Les atermoiements du président américain ont renforcé l’incertitude sur les marchés boursiers, Wall Street effaçant dans la semaine la plupart de ses gains depuis l’élection présidentielle, le 5 novembre, alors que la confiance des consommateurs et des entreprises pique du nez.