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Plusieurs milliers de taxis manifestent en France

Plusieurs milliers de taxis manifestaient lundi à travers la France, à Pau, Lorient, Paris ou Bastia pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC.A Paris, plusieurs centaines bloquaient, à grand renfort de klaxons et fumigènes, le boulevard Raspail près du ministère des Transports. “C’est ici que se prennent les plus grosses décisions, il faut qu’on se montre”, a déclaré Claude Voltzenlogel, 48 ans. Cet artisan taxi du Bas-Rhin est parti de Strasbourg vers minuit en convoi avec une vingtaine de collègues. “On restera plusieurs jours s’il le faut. On préfère perdre une semaine de chiffre d’affaires que perdre nos entreprises”, a-t-il souligné. Un projet de l’Assurance maladie, approuvé vendredi par le gouvernement dans un arrêté, entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés, pour remplacer l’actuelle “usine à gaz”, avait expliqué jeudi Marguerite Cazeneuve, la numéro 2 de la Cnam.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge de 13 euros et d’une tarification kilométrique.Après une série de manifestations, les chauffeurs sont appelés à se mobiliser de nouveau lundi par une intersyndicale.A Lorient (Morbihan), des taxis ont bloqué les entrées de la ville, selon Le Télégramme. Et des opérations escargot ont été menées sur le périphérique de Nantes (Loire-Atlantique), selon Presse Océan. A Bastia (Haute-Corse), la sortie du port de commerce a été bloquée, selon la police. “Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention”, a lancé lundi matin à Paris Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT).”Ça fait des semaines qu’on prévient Matignon (…). On demande à être reçus par les ministres de tutelle (Transports, Intérieur, Santé…) et pas par leurs porte-gobelets”, a-t-elle souligné. Aujourd’hui environ 85% des taxis font du transport conventionné de malades, selon la FNDT.- “Travailleurs pauvres” -“La nouvelle tarification sera favorable aux taxis conventionnés dans deux tiers des départements, notamment ruraux”, a assuré Marguerite Cazeneuve. Dans le tiers restant, la CNAM veut notamment éviter que les taxis fassent du transport à vide, coûteux, via une coordination avec les hôpitaux pour grouper des patients sur des trajets proches. A Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, environ 200 taxis ont mis en place un barrage filtrant près de la gare, a constaté une journaliste de l’AFP.Pour Tony Bordenave, 51 ans, président d’un syndicat de taxis départemental, la généralisation du transport simultané “n’est pas possible”, même s’il le pratique déjà quand il peut.Mélanie, 42 ans, est venue avec son taxi dès dimanche soir de Saintes (Charente-Maritime), à plus de trois heures au nord de Pau. “On comprend que le climat social est compliqué, nous on a fait beaucoup d’efforts mais l’État, pas du tout”, a-t-elle expliqué. “Les charges deviennent de plus en plus importantes et le tarif baisse de plus en plus”.”La convention qui nous a été imposée par la CNAM nous ferait perdre 25 à 30% de notre chiffre d’affaires (…) On va faire de nous des travailleurs pauvres”, a lancé Yves Rubicondo, 64 ans, taxi à Pithiviers (Loiret) avec trois salariés, qui dit réaliser 95% de son chiffre d’affaires avec le transport de malades. – Ubérisation -Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de “l’optimisation des coûts”. Mais il demande le gel du projet actuel, selon lui défini unilatéralement, ne prenant pas en compte par exemple les variations des temps de trajet.De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. “On demande l’application de la loi et des décisions de justice” limitant le travail des VTC, a expliqué à Paris Gehad Rejim, 36 ans, un des meneurs de la fronde en Savoie. “On demande une zone blanche immatérielle qui empêche les chauffeurs de se connecter”, aux abords des gares et des aéroports notamment, a-t-il ajouté.

Le 8e sommet Choose France bat un record d’investissements et concrétise des projets dans l’IA

Le 8e sommet Choose France lundi, évènement destiné à attirer les investissements étrangers en France, va battre un nouveau record cette année avec 20 milliards d’euros de projets nouveaux annoncés et 20,8 milliards d’euros de concrétisations d’engagements sur l’intelligence artificielle (IA) pris en février.En tout, une cinquantaine de projets seront dévoilés ou confirmés. Plus de 200 patrons des cinq continents sont attendus au château de Versailles sur le thème “France, terre de créativité”, pour rencontrer les membres du gouvernement français et le président Emmanuel Macron, et discuter de futurs investissements en France ou en annoncer.Pour la 6e année consécutive, la France a été sacrée cette année premier pays européen en termes d’investissements étrangers par le baromètre EY, avec 1.025 projets, un nombre toutefois en baisse, comme pour les autres pays du podium.Après les 15 milliards d’euros de l’édition 2024, un record de 20 milliards d’euros d’investissements nouveaux sera dévoilé, a indiqué l’Elysée. “C’est un jour ensoleillé et je suis là pour de belles nouvelles”, s’est réjoui lundi Emmanuel Macron au cours d’une visite à l’usine d’autobus électriques de l’allemand Daimler à Ligny-en-Barrois dans la Meuse, au moment où le constructeur s’engage à investir plus de 92 millions d’euros notamment dans son agrandissement.Il est attendu au château de Versailles en début d’après-midi.Le sommet “participe du redéveloppement, du redéploiement d’une puissance industrielle française”, s’est félicité sur RTL le ministre de l’Economie Eric Lombard.”De la propagande”, a commenté sur X le député Insoumis Eric Coquerel, selon qui “le bilan macroniste c’est la désindustrialisation”.Parmi les projets d’ampleur annoncés lundi figurent un investissement de 6,4 milliards d’euros de l’américain Prologis, pour la construction de centres de données et d’entrepôts, et la confirmation par MSC Croisières d’une commande de deux navires aux chantiers de Saint-Nazaire pour 3,5 milliards d’euros.- Centres de données et IA à l’honneur -Des annonces bienvenues en pleines discussions sur les droits de douane américains, alors que les Etats-Unis eux-mêmes font tout pour attirer les investissements étrangers. Les patrons américains représenteront cette année 19% des dirigeants présents à Choose France et les patrons européens, 40%. Les fonds souverains du Golfe seront aussi très présents.L’autre volet des annonces attendues concerne les premières concrétisations des 109 milliards d’investissements en France dans le domaine de l’intelligence artificielle promis en février lors d’un vaste sommet sur l’IA.Ainsi, le canadien Brookfield confirmera investir 10 milliards d’euros pour un site à Cambrai (Nord). L’américain Digital Realty scellera ses engagements pour des centres de données à Marseille et Dugny (Seine-Saint-Denis), pour 2,3 milliards.Un autre projet autour de l’IA, avec le fonds d’investissement émirati MGX, sera aussi confirmé, pour l’établissement d’un campus IA en Ile-de-France, avec une première tranche de 8,5 milliards d’euros.La France, remarque l’Elysée, est grâce au nucléaire, énergie décarbonée, un “paradis énergétique” pour des structures d’IA voraces en électricité.Cette année, Choose France attirera aussi des capitaux pour l’économie circulaire, notamment le recyclage textile, la mobilité décarbonée, ou le cinéma et l’audiovisuel.Les géants mondiaux, comme Amazon, Mars, Ikéa ou Netflix, Ferrero ou GSK, lanceront tous de nouveaux investissements en France. Tandis que la fintech britannique Revolut a dévoilé lundi un milliard d’euros d’investissement avec la création son nouveau siège social pour l’Europe de l’ouest à Paris.Le judoka multimédaillé d’or Teddy Riner sera l’invité d’honneur de la séance plénière.- “Pognon de dingue” -Emmanuel Macron, pour sa part, tiendra une table ronde avec des chefs d’entreprise sud-coréens, deux autres sur l’intelligence artificielle et la transition énergétique.Il recevra le magnat mexicain Carlos Slim, Stella Li du constructeur de voitures électriques chinois BYD et le directeur général du saoudien Qiddiya, avant un “dîner de travail” sous les ors du château.Dimanche, Emmanuel Macron a posté sur X une vidéo montrant une succession de patrons de grandes entreprises étrangères – Coca Cola, Merck, Disney ou Procter & Gamble – annonçant leurs investissements à de précédentes éditions de Choose France.La vidéo est ponctuée de bruits de tiroir-caisse, et on entend Emmanuel Macron prononcer son expression “un pognon de dingue” – employée en 2018 pour parler des dépenses sociales, ce qui lui avait valu des critiques – pour qualifier ces annonces, qui ont représenté 47 milliards d’euros depuis 2017. “On continue?”, engage-t-il.

MSC Croisières commande deux navires au chantier naval français de Saint-Nazaire pour 3,5 mds d’euros

L’armateur suisse MSC Croisières a confirmé lundi la commande de deux nouveaux navires aux Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, dans l’ouest de la France, pour un investissement global d’environ 3,5 milliards d’euros.Le groupe a signé lundi matin cette commande à Paris, à Bercy, en marge du sommet Choose France, qui annonce un total de 37 milliards d’euros d’investissements étrangers en France, dont 20 milliards inédits.”C’est un modèle de partenariat industriel soutenu par l’Etat (…) un exemple de relation privilégiée fondée sur la confiance”, a déclaré le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.L’Etat français a fourni aux Chantiers des garanties à l’export, selon lesquelles la banque publique d’investissement Bpifrance couvre les risques liés à ce contrat.La livraison de ces deux navires, les cinquième et sixième de la série “World Class”, tranportant plus de 5.000 passagers, est prévue respectivement en 2029 et 2030. Ils rejoindront le MSC World Europa et le MSC World America, déjà en service, ainsi que le MSC World Asia et le MSC World Atlantic, actuellement en construction, dont les livraisons sont prévues respectivement en 2026 et 2027.L’industrie de la croisière se porte bien parce qu’elle offre “un bon rapport qualité/prix”, notamment en Amérique du Nord et en Europe, avec des taux de réservation plus élevés pour cet été qu’en 2024, a souligné Pierfrancesco Vago, président exécutif de la division croisières du groupe MSC.MSC Croisières souligne que ces nouveaux navires, dont la navigation au fioul est très polluante, sont “parmi les plus efficients en matière énergétique” et sont “compatibles avec différents carburants alternatifs, y compris le GNL biosourcé et synthétique ainsi que le diesel biologique”. Les navires seront également équipés de systèmes de connexion électriques à quai pour réduire les émissions durant les escales, notamment de CO2 ainsi que d’oxyde d’azote (NOx) et d’oxyde de soufre (SOx). Mais ces connexions restent encore rares dans les ports.”Il y a aujourd’hui l’ambition d’être l’industrie ou le constructeur de bateaux le plus exigeant sur ces critères-là et il y a encore certainement plein de progrès qui vont être effectués dans les prochaines années”, a relevé M. Ferraci.”On va continuer de se battre au niveau national pour notre industrie navale (…) mais aussi au niveau européen. Nos concurrents asiatiques notamment ne jouent pas toujours à armes égales avec nous”, a noté le ministre.Cette commande s’inscrit “dans une stratégie industrielle de long terme pour MSC Croisières, et s’appuie sur un partenariat solide avec Chantiers de l’Atlantique, qui a construit 19 des 23 navires de la compagnie à ce jour”, le reste ayant été construit en Italie, a précisé le croisiériste.Avec cette nouvelle commande, l’investissement direct total de MSC Croisières en France au cours des deux dernières décennies dépasse désormais les 18 milliards d’euros, selon la compagnie.Les discussions autour des prochains navires ont déjà commencé, a souligné Laurent Castaing, directeur général des Chantiers de l’Atlantique.

Au salon Computex, Nvidia promet le premier “superordinateur” de Taïwan

Le patron de Nvidia, Jensen Huang, a annoncé lundi projeter de construire le “premier superordinateur d’intelligence artificielle” de Taïwan, lors de sa présentation des dernières avancées de l’entreprise dans le domaine de l’intelligence artificielle au salon technologique Computex à Taipei.M. Huang a indiqué que Nvidia travaillerait avec les géants taïwanais de la technologie Foxconn et TSMC ainsi qu’avec le gouvernement local pour construire le “premier superordinateur d’IA de Taïwan […] pour l’infrastructure d’IA et l’écosystème d’IA”.”Il est très important d’avoir une infrastructure d’IA de classe mondiale à Taïwan”, a affirmé M. Huang lors d’une allocution prononcée à la veille du salon Computex.Les géants mondiaux des semi-conducteurs se réunissent cette semaine à Taïwan pour le salon technologique Computex, rendez-vous annuel d’un secteur au coeur de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) mais chahuté par les guerres commerciales de Donald Trump.Computex est la principale vitrine technologique annuelle de Taïwan, dont les usines de semi-conducteurs de pointe sont cruciales pour de nombreux produits, des iPhones aux serveurs qui font fonctionner ChatGPT. – Période charnière – “Dans 10 ans, vous regarderez en arrière et vous réaliserez que l’IA s’est maintenant intégrée dans tout et, en fait, nous avons besoin de l’IA partout”, a assuré, le patron de Nvidia, natif de Taïwan, vêtu de son emblématique veste de cuir noire.Le dirigeant du groupe de Santa Clara (Californie) a aussi annoncé une nouvelle version de la technologie NVLink, permettant aux clients de construire une infrastructure IA semi-personnalisée. Le PDG de Qualcomm, Cristiano Amon, a annoncé que le groupe projetait de s’étendre aux centres de données, sans donner plus de détails. Pour Paul Yu, du cabinet de conseil et groupe de réflexion basé à Taïwan Witology Markettrend, l’industrie traverse une “période charnière”.”Au cours des deux dernières années et demie, des progrès significatifs ont été réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle”, et “2025 à 2026 sera la période cruciale pour passer de l’entraînement des modèles d’IA à des applications rentables”, a-t-il estimé.Malgré ces avancées, le secteur doit actuellement faire face aux défis de l’impact potentiel des nouveaux droits de douane américains et à des chaînes d’approvisionnement perturbées.Washington a ouvert en avril une enquête visant à déterminer si la dépendance des Etats-Unis à ses importations de semi-conducteurs présente un risque pour la sécurité nationale.Or, c’est après ce type d’enquête qu’avaient été imposées en mars et avril des surtaxes sur l’acier, l’aluminium et l’automobile.- Au centre de l’écosystème -Le président américain Donald Trump a également accusé Taïwan de voler des puces à l’industrie américaine et menacé d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 100% sur les importations de semi-conducteurs en provenance de l’île.Certains craignent que Taïwan qui s’est imposé comme un maillon essentiel des chaînes d’approvisionnement de la planète, ne perde sa position dominante sur le marché.Cependant, cette place de leader agit pour Taïwan tel un “bouclier de silicium”, référence au matériau le plus utilisé dans l’industrie. Ce bouclier est censé protéger l’île d’une invasion ou d’un blocus de la Chine — qui la revendique comme une partie de son territoire — en incitant les Etats-Unis à la défendre pour son secteur des semi-conducteurs.Sous pression, le fleuron TSMC a annoncé en mars un investissement de 100 milliards de dollars aux Etats-Unis.Le fournisseur de TSMC GlobalWafers a également fait part la semaine dernière de son intention d’augmenter ses investissements américains de 4 milliards de dollars, et ouvert une usine de fabrication de plaquettes de silicium au Texas.La concurrence s’intensifie alors que les restrictions américaines sur l’exportation de certains puces IA vers la Chine poussent les acteurs locaux à développer leurs propres produits.Le géant technologique chinois Xiaomi a annoncé lundi un plan d’investissement de près de 7 milliards de dollars sur dix ans dans le développement de puces pour smartphones haut de gamme.Jensen Huang, interrogé vendredi, est apparu optimiste quant à l’avenir de Taïwan, affirmant que l’île “resterait au centre de l’écosystème technologique”. dirigeants de omiode l’écosystème technologique”.

Investissements: le 8e sommet Choose France bat un record et concrétise des projets dans l’IA

Le 8e sommet Choose France lundi, évènement destiné à attirer les investissements étrangers en France, va battre un nouveau record cette année avec 20 milliards d’euros de projets nouveaux annoncés et 17 milliards d’euros de concrétisations d’engagements sur l’intelligence artificielle (IA) pris en février.En tout, une cinquantaine de projets seront dévoilés ou confirmés. Plus de 200 patrons des cinq continents sont attendus au château de Versailles sur le thème “France, terre de créativité”, pour rencontrer les membres du gouvernement français et le président Emmanuel Macron, et discuter de futurs investissements en France ou en annoncer.Pour la 6e année consécutive, la France a été sacrée cette année premier pays européen en termes d’investissements étrangers par le baromètre EY, avec 1.025 projets, un nombre toutefois en baisse (de 14%), comme pour les autres pays du podium.Après les 15 milliards d’euros de l’édition 2024, un record de 20 milliards d’euros d’investissements nouveaux sera dévoilé, a indiqué dimanche l’Elysée, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron dès vendredi à la presse quotidienne régionale. “Ça participe du redéveloppement, du redéploiement d’une puissance industrielle française”, s’est félicité lundi sur RTL le ministre de l’Economie Eric Lombard.Parmi ces projets nouveaux, un investissement de 6,4 milliards d’euros de l’américain Prologis, pour la construction de centres de données et d’entrepôts, et la confirmation par MSC Croisières d’une commande de deux navires aux chantiers de Saint-Nazaire pour 3,5 milliards d’euros.- Centres de données et IA à l’honneur -Des annonces bienvenues en pleines discussions sur les droits de douane américains, alors que les Etats-Unis eux-mêmes font tout pour attirer les investissements étrangers. Les patrons américains représenteront cette année 19% des dirigeants présents à Choose France et les patrons européens, 40%. Les fonds souverains du Golfe seront aussi très présents.L’autre volet des annonces attendues concerne les premières concrétisations des quelque 109 milliards d’investissements en France dans le domaine de l’intelligence artificielle promis en février lors d’un vaste sommet sur l’IA.Ainsi, le canadien Brookfield confirmera investir 10 milliards d’euros pour un site à Cambrai (Nord). L’américain Digital Realty scellera ses engagements pour des data centers à Marseille et Dugny (Seine-Saint-Denis), pour 2,3 milliards.Un autre projet autour de l’IA, avec le fonds d’investissement émirati MGX, devrait aussi être confirmé, pour l’établissement d’un campus IA en Ile-de-France.La France, remarque l’Elysée, est grâce au nucléaire, énergie décarbonée, un “paradis énergétique” pour des structures d’IA voraces en électricité.Cette année, Choose France attirera aussi des capitaux pour l’économie circulaire, notamment le recyclage textile, la mobilité décarbonée, ou le cinéma et l’audiovisuel.Les géants mondiaux, comme Amazon, Mars, Ikéa ou Netflix, Ferrero ou GSK, lanceront tous de nouveaux investissements en France. Tandis que la fintech britannique Revolut a déjà dévoilé lundi un milliard d’euros d’investissement avec la création son nouveau siège social pour l’Europe de l’ouest à Paris.Le judoka multi-médaillé d’or Teddy Riner sera l’invité d’honneur de la séance plénière.- “Pognon de dingue” -Emmanuel Macron, pour sa part, tiendra une table ronde avec des chefs d’entreprise sud-coréens, deux autres sur l’intelligence artificielle et la transition énergétique.Il recevra le magnat mexicain Carlos Slim, Stella Li du constructeur de voitures électriques chinois BYD et le directeur général du saoudien Qiddiya, avant un “dîner de travail” sous les ors du château.Il effectue quatre déplacements en amont et en aval du sommet. Avant de se rendre à Versailles, il est ainsi attendu lundi dans la Meuse (est) à l’usine de bus électriques Daimler de Ligny-en-Barrois, où l’entreprise allemande devrait annoncer un nouvel investissement en France.Dimanche, Emmanuel Macron a posté sur X une vidéo montrant une succession de patrons de grandes entreprises étrangères – Coca Cola, Merck, Disney ou Procter & Gamble – annonçant leurs investissements à de précédentes éditions de Choose France.La vidéo est ponctuée de bruits de tiroir-caisse, et on entend Emmanuel Macron prononcer son expression “un pognon de dingue” – employée en 2018 pour parler des dépenses sociales, ce qui lui avait valu des critiques – pour qualifier ces annonces, qui ont représenté 47 milliards d’euros depuis 2017. “On continue?”, engage-t-il.

Plusieurs centaines de taxis manifestent au coeur de Paris

Plusieurs centaines de taxis bloquaient le boulevard Raspail lundi à Paris, près du ministère des Transports, pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC, a constaté un journaliste de l’AFP.”C’est ici que se prennent les plus grosses décisions, il faut qu’on se montre”, a déclaré Claude Voltzenlogel, 48 ans. Cet artisan taxi du Bas-Rhin est parti de Strasbourg vers minuit en convoi avec une vingtaine de collègues. “On restera plusieurs jours s’il le faut. On préfère perdre une semaine de chiffre d’affaires que perdre nos entreprises”, a-t-il souligné. Il craint de perdre jusqu’à 18% de son chiffre d’affaires avec la nouvelle tarification de l’Assurance maladie.Les taxis sont appelés à manifester de nouveau lundi par une intersyndicale à travers toute la France, notamment à Paris et Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, pour protester contre un projet de nouvelle tarification imposée par l’Assurance maladie sur les transports de malades aux chauffeurs conventionnés.De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. Ils demandent l’application des lois limitant l’activité des VTC.”Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention”, a lancé lundi matin Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT).”Ça fait des semaines qu’on prévient Matignon (…). On demande à être reçus par les ministres de tutelle (Transports, Intérieur, Santé…) et pas par leurs porte-gobelets”, a-t-elle souligné. La nouvelle tarification, qui doit encore être approuvée par le gouvernement, doit entrer en vigueur le 1er octobre, selon l’Assurance maladie.L’objectif est de contrôler la croissance de la dépense de transports sanitaires, qui s’est élevée à 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (+45% depuis 2019).Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge et d’une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département.Aujourd’hui environ 85% des taxis font du transport conventionné de malades, certains pouvant réaliser 90% de leurs revenus par ce moyen, notamment en milieu rural, selon M. Buisson.Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de “l’optimisation des coûts”. Mais il demande le gel du projet actuel, selon lui défini unilatéralement, ne prenant pas en compte par exemple les variations des temps de trajet.

La Bourse de Paris freinée par le triple A perdu de la dette américaine

La Bourse de Paris évolue dans le rouge lundi, freinée par l’abaissement de la note de la qualité de la dette américaine par l’agence Moody’s, le marché en évaluant les implications.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,53% vers 10H05 GMT, soit de 42,08 points, pour s’établir à 7.844,61 points. Vendredi, le CAC 40 a pris 0,42% à la clôture. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien vedette a pris 1,85%.”Le contrecoup de l’abaissement de la note de crédit des Etats-Unis par Moody’s pèse sur les marchés en ce début de semaine”, commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.Pour la toute première fois, Moody’s a retiré vendredi à la dette américaine sa note maximale de Aaa et l’a rétrogradée à Aa1, “citant le déficit budgétaire américain croissant et les coûts d’emprunt plus élevés que l’administration sera obligée de payer”, résume l’analyste.Or, “étant donné que Donald Trump s’est engagé à baisser les impôts, il est à craindre que la situation ne se détériore encore davantage”, si le gouvernement n’arrive pas à le compenser avec de nouvelles rentrées fiscales, poursuit Susannah Streeter.Sur le marché obligataire, le rendement des obligations à échéance 10 ans des Etats-Unis évoluait à 4,52% vers 10H05 (08h05 GMT), contre 4,48% à la clôture vendredi. Le dollar reculait quant à lui fortement de 0,72% à 1,1243 dollar pour un euro.Les annonces des Etats-Unis autour des droits de douane restent ainsi une des préoccupations premières sur les marchés financiers. “Les implications de la politique erratique de M. Trump incitent à la prudence, ce qui atténue l’enthousiasme de ces dernières semaines”, conclu l’analyste d’Hargreaves Lansdown.Moody’s était la dernière des trois grandes agences de notation à ne pas avoir abaissé la dette américaine et à lui conserver la plus haute note. Sa concurrente Fitch l’avait dégradé d’un cran, à AA+, en 2023, et l’agence Standard and Poor’s Global Ratings avait été la première grande agence de notation à priver les Etats-Unis du “triple A” en 2011.Ailleurs à l’agenda, “les données chinoises de la nuit ont été mitigées”, commente Neil Wilson, analyste de Saxo Markets.La production industrielle en Chine a progressé à un rythme plus soutenu que prévu en avril, selon des données officielles publiées lundi, signe d’une certaine résilience face aux tensions commerciales avec Washington malgré des difficultés persistantes.Autre indicateur, “les ventes au détail” au sein de la deuxième puissance économique du globe “ont augmenté de 5,1%, en dessous des prévisions de +5,5% et des +5,9% du mois dernier”, détaille Neil Wilson.

Le mégaprojet de loi budgétaire de Trump franchit une étape clé au Congrès

Le colossal projet de loi budgétaire vivement souhaité par Donald Trump a franchi une étape clé au Congrès dimanche soir, après que plusieurs élus républicains ont cessé de s’y opposer.Le président américain pousse les parlementaires à faire vite pour adopter cette “grande et belle loi”, comme il la décrit, surtout afin de concrétiser l’extension des crédits d’impôt de son premier mandat, qui arrivent à expiration à la fin de l’année.Mais dans le camp républicain, pourtant majoritaire dans les deux chambres du Congrès, le conflit ouvert entre différentes factions menaçait de retarder le processus.Du côté de l’aile modérée, on craint que d’importantes coupes dans Medicaid fassent peser un risque électoral trop élevé avant les élections législatives de mi-mandat, en novembre 2026.Pour une partie de l’aile ultraconservatrice, qui prône une réduction du déficit, ces coupes au contraire ne vont pas assez loin.Quatre élus conservateurs, qui avaient réussi à faire dérailler temporairement le processus vendredi en votant contre le texte lors de l’examen devant la commission du budget, ont modifié leur vote en “présent” dimanche, ne s’y opposant plus mais sans le soutenir pour autant, ce qui permet de justesse au texte de poursuivre son parcours législatif.”Ce soir, la commission budgétaire de la Chambre a franchi une étape cruciale vers l’adoption de la +grande et belle loi+”, a écrit sur X le président républicain de la commission, Jodey Arrington. Le plan est de voir le texte arriver dans l’hémicycle “d’ici la fin de la semaine”, avait affirmé plus tôt dimanche le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, à l’émission Fox News Sunday.La bataille est loin d’être terminée puisque les sénateurs républicains ont déjà fait part de leur volonté d’effectuer des changements majeurs quand le projet atteindra la chambre haute.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’Etat fédéral au cours de la prochaine décennie.Pour la compenser en partie, les républicains comptent effectuer des coupes claires dans certaines dépenses, en particulier Medicaid, l’assurance santé dont plus de 70 millions d’Américains aux revenus modestes dépendent.

Les Bourses européennes ouvrent en baisse

Les Bourses européennes ont ouvert orientées à la baisse lundi, dans un marché prudent après l’abaissement vendredi de la note de la qualité de la dette américaine par l’agence Moody’s.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris reculait de 0,41%, Londres de 0,28% et Francfort de 0,10%.

En Irak, la prospection pétrolière menace les mythiques marais mésopotamiens

Sous les roseaux tressés d’une hutte traditionnelle, la colère gronde au sein d’une assemblée citoyenne. Dans le sud de l’Irak, militants et villageois fustigent un projet d’exploration pétrolière qui risque de porter atteinte aux mythiques marais mésopotamiens, déjà ravagés par la sécheresse.”Nous n’accepterons jamais”, martèle le militant Murtada al-Janoubi, militant trentenaire et moustachu au teint mat, cherchant à galvaniser les habitants d’un village de la province de Missane, à l’orée des marais de Hawizeh classés au patrimoine mondial de l’Unesco.Les marais sont en effet synonymes d’une civilisation millénaire de chasseurs-pêcheurs ayant préservé du mieux qu’ils pouvaient leur mode de vie traditionnel en tirant profit des richesses naturelles du secteur.En 2023, quand les autorités ont convenu avec une entreprise chinoise de lancer la prospection pétrolière dans la zone de Hawizeh, les villageois d’Abou Khsaf n’ont pas immédiatement réalisé le danger.C’est cette année qu’ils ont pris la mesure de ce qui se tramait, en voyant débarquer les machineries utilisées pour des études sismiques et pour déblayer une nouvelle route.Si Hawizeh était menacé, “c’est un patrimoine historique, l’identité du Sud (irakien) qui disparaîtraient”, confie M. Janoubi à l’AFP, lors d’une visite des marais chevauchant la frontière Irak-Iran.Installer ici un champ pétrolier détruirait des marais millénaires, ayant abrité selon la légende le jardin d’Eden biblique.Le gouvernement assure que les ministères du Pétrole et de l’Environnement coopèrent sur le dossier pour préserver les marais: toute exploration aura lieu à proximité, et non à l’intérieur de la zone.Des images satellitaires capturées en mars par Planet Labs pour l’AFP montrent les traces laissées au sol par le passage de véhicules.Ces images, explique Wim Zwijnenburg de l’ONG PAX, révèlent la “rapide” construction “d’une route de terre de 1,3 kilomètre dans la végétation des marais”.- “Laissez nos marais tranquilles” -La province de Missane abrite plusieurs champs pétroliers – dont un administré par une compagnie étatique chinoise à quelques kilomètres des marais.Les flammes des torchères sont même visibles depuis les embarcations de pêche sur les ruisseaux qui serpentent les zones humides de Hawizeh, souffrant déjà d’une baisse du débit des eaux, de précipitations en berne et de l’évaporation provoquée par des températures en hausse.”Notre région est envahie par des champs pétroliers: n’est-ce pas suffisant?”, fustige M. Janoubi. “Laissez nos marais tranquilles.”Le pêcheur Kazem Ali, 80 ans, comprend qu’un nouveau projet pétrolier serait synonyme de création d’emplois.”Mais nous, les gens ordinaires, nous n’en bénéficieront pas”, estime-t-il. “Tout ce que nous voulons c’est de l’eau.”Pour expliquer la sécheresse et la chute du niveau des fleuves Tigre et Euphrate – inondant jadis les luxuriants marais – Bagdad pointe du doigt le changement climatique et la construction en amont de dizaines de barrages chez les voisins turc et iranien, accusés de retenir l’eau.A Hawizeh, l’eau subsistant ici et là dépasse rarement un mètre de profondeur. L’immense lac d’Oum al-Naaj a souffert: par endroit à peine trois mètres de profondeur, contre six mètres autrefois, selon M. Janoubi.Si quelques milliers de familles vivent encore dans les grands marais du Sud, le rude quotidien a poussé de plus en plus d’habitants à rallier les villes.Rassoul al-Ghurabi, 28 ans et éleveur de buffles, voit ses bêtes souffrir de la sécheresse. “Mais je ne quitterai jamais les marais et la liberté qu’ils m’offrent”.Un matin de mars en menant son cheptel à la pâture dans les marais, il est surpris par des ouvriers posant des câbles et forant des trous. Un buffle s’est même pris la patte dans un câble, raconte-t-il.- Préserver la biodiversité -Interrogée par l’AFP, la compagnie publique pétrolière de Missane dément: ces véhicules sont repartis de la zone après des travaux en lien avec un autre champ pétrolier attenant aux marais.La nappe pétrolière souterraine de Hawizeh que les autorités espèrent, à terme, exploiter, recouvre 300 kilomètres carrés sous les marais, mais pas sous l’épicentre.Si un projet pétrolier devait voir le jour, il respecterait les directives d’une étude d’impact environnemental et toute prospection serait menée “sans nuire à l’habitat naturel”, rappelle la compagnie publique.Les marais sont constitués d’un épicentre abritant des espèces animales protégées et servant de site d’escale pour 200 espèces d’oiseaux migrateurs.Mais il y a aussi une zone tampon séparant ce secteur des régions attenantes, où se développe l’Irak moderne avec ses villes et ses champs pétroliers.Des militants locaux ont accusé les autorités d’avoir mené des études sismiques dans l’épicentre.Jassem Falahi, haut responsable au ministère de l’Environnement, indique que le statut protégé des marais n’y empêche pas des projets de développement.Mais “ces investissements sont sujets à des conditions et des normes spécifiques: ils ne doivent pas perturber l’épicentre, ni affecter le site et sa biodiversité”.- Pétrole ou patrimoine? -La nappe pétrolière souterraine de Hawizeh est déjà exploitée de l’autre côté de la frontière depuis près de deux décennies en Iran, où les médias locaux ont régulièrement tiré la sonnette d’alarme sur l’impact environnemental.Là-bas, les marais appelés Hoor al-Azim – et souffrant de la sécheresse – accueillent plusieurs plateformes de forage.Cette année, l’agence de presse iranienne Tasnim expliquait que des compagnies énergétiques ont obstrué des cours d’eau et asséché des zones pour construire leurs infrastructures.En Irak, l’UNESCO a réitéré ces dernières années “sa profonde préoccupation” concernant “la vulnérabilité” des marais “face aux développements pétroliers et gaziers”, rappelle à l’AFP un porte-parole de l’institution.L’organisation attend de l’Irak “un engagement continu pour garantir que les activités pétrolières” hors des marais “ne nuisent pas au site et n’empiètent pas sur ses délimitations.”Dans un pays tirant 90% de ses revenus de ses colossales richesses en hydrocarbures, le militant environnementaliste Ahmed Saleh Neema appelle à trouver “l’équilibre entre deux grandes ressources: le pétrole et les marais.””Les marais c’est une biodiversité, une économie, un patrimoine, un folklore”, poursuit l’environnementaliste. “c’est la réputation de l’Irak”.