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Emprunt national, livret d’épargne: les pistes du gouvernement pour financer le réarmement

Investir plus dans la défense sans altérer le modèle social français ni augmenter les impôts ou creuser le déficit public: le gouvernement réfléchit à différentes pistes de financement, dont celui d’un emprunt national. Le Premier ministre François Bayrou s’est donné “des semaines, peut-être jusqu’à deux mois” pour dire comment mobiliser des moyens supplémentaires tout en assurant une réorganisation de l’action publique. – Souscription nationaleFrançois Bayrou a affirmé vendredi qu’un emprunt national était une “possibilité”, mais que la décision n’était “pas du tout prise”. Une telle souscription, qui permet de lever l’épargne des Français, sur base volontaire ou forcée, ne serait pas une première en France, même si le dernier grand emprunt remonte à 1993 sous Edouard Balladur. En juin 2009, le président Nicolas Sarkozy avait souhaité lancer un nouvel emprunt auprès des Français, avant d’y renoncer parce que le coût aurait alors été beaucoup plus élevé que d’aller sur les marchés.- Rémunération attractiveLa France se finance habituellement auprès d’investisseurs institutionnels (banques, assurances, fonds, etc.).Avec un emprunt national, “l’avantage est qu’on ne s’adresse pas directement au marché”, où les taux d’intérêt ont nettement remontés, explique Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.Cela pourrait en outre être un moyen de rassurer les investisseurs, en montrant la capacité de l’Etat à “mobiliser assez facilement l’épargne nationale”, développe M. Dor. Et “cela peut même être un moyen de faire baisser les taux” sur les marchés, selon lui, comme ce fut le cas pour la Belgique en 2023.- Appétit suffisant?Les Français auraient-ils suffisamment d’appétit pour un emprunt national? Au-delà de la confiance qu’ils accordent au gouvernement, la question de sa rémunération est centrale.Pour être attractive, la souscription doit offrir un rendement supérieur aux produits d’épargne existants comme le Livret A et Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui rapportent 2,4%, ou les fonds d’assurance vie au capital garanti. Mais le taux d’intérêt devrait être inférieur à celui des emprunts à dix ans émis sur les marchés, l’Etat n’étant pas obligé de s’aligner en profitant du fait que les particuliers peuvent difficilement accéder directement au marché obligataire ou moyennant des frais importants. Peuvent s’y ajouter aussi des avantages fiscaux: les gains du Livret A, par exemple, échappent à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. “Il y a moyen d’attirer des dizaines de milliards si les conditions sont attractives”, estime Eric Dor. Il met toutefois en garde contre une concurrence trop forte envers les banques et les assurances “en suscitant des retraits qui les déstabiliseraient”. – Livret d’épargneL’épargne des Français constitue une manne importante: l’encours de l’assurance vie dépassait 2.000 milliards d’euros à fin janvier, et celui des Livrets A et des LDDS plus de 600 milliards. Le ministère de l’Economie et des Finances se veut toutefois rassurant: “hors de question de confisquer l’épargne de qui que ce soit”. Selon le Premier ministre, pour financer l’industrie de la défense, une forme de placement type livret d’épargne fait “partie des solutions” envisagées. Un livret d’épargne “défense souveraineté” adopté en 2023 avait été retoqué par le Conseil constitutionnel. Une autre piste serait de flécher vers la défense une partie de l’épargne réglementée existante vers la défense, comme le Sénat l’avait voté en 2024, avant la dissolution. Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a par ailleurs dit souhaiter davantage de “fonds spécialisés dans la défense”. – Investisseurs privés et fonds européensEric Lombard, avec le ministre des Armées Sébastien Lecornu, réunira le 20 mars des banques, assurances et fonds d’investissement “afin de les mobiliser” alors qu’actuellement, “trop souvent, les règles ne permettent pas d’investir dans le secteur de la défense”, a-t-il souligné. A Bercy, on indique par ailleurs attendre un plan de bataille stratégique avant de déterminer les efforts budgétaires qui permettront d’accroître la commande publique militaire.La France pourra compter aussi sur une partie des quelque 800 milliards d’euros de fonds européens annoncés mardi, dont 150 milliards sous forme de prêts.   Pour l’eurodéputé (Place Publique) Raphaël Glucksmann, interrogé sur France Inter, il faut “augmenter la part européenne de ces investissements”. Un “emprunt commun de 500 milliards” sera proposé au Parlement européen “la semaine prochaine”. 

Nutri-Score: inquiétudes quant à l’avenir de l’étiquetage de qualité nutritionnelle

L’association de consommateurs Foodwatch et l’un des concepteurs du Nutri-Score ont fait part vendredi de leurs inquiétudes quant à la mise en place d’une nouvelle version de cet affichage d’information nutritionnelle, après des déclarations critiques de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.Cet étiquetage qui classe les produits alimentaires de A à E en fonction de leur composition et de leurs apports nutritionnels a été conçu par des spécialistes de la nutrition et mis en place en 2017 en France, sur la base du volontariat. Il s’est fait une place assez importante dans les rayons des grandes surfaces et une poignée de pays européens l’ont à leur tour adopté.Dans une étude qualitative réalisée par Santé publique France et Kantar Public auprès de 71 personnes et publiée en novembre 2024, les sondés jugeaient l’indicateur “facile et rapide à utiliser” et était notamment utile pour “les produits transformés” comme les plats préparés, car les consommateurs se sentaient “incapables d'(en) évaluer eux-mêmes la qualité”.Un nouveau mode de calcul, plus sévère avec les produits transformés par l’industrie agroalimentaire pour tenir compte de travaux scientifiques plus récents, nécessite un arrêté gouvernemental pour entrer en vigueur en France.Il avait été avalisé par de précédentes équipes gouvernementales mais la ministre actuelle de l’Agriculture, Annie Genevard, a assumé le fait de bloquer la publication de cet arrêt cette semaine. Interrogée au Sénat, elle a indiqué: “l’arrêté est à ma signature. Je n’ai pas encore signé. Je ne sais pas quelles sont mes marges de manoeuvre pour en corriger les effets négatifs, mais croyez bien que je m’y intéresse de très près”.- “Magnifiques salaisons françaises” -L’élue du Doubs, fief du fromage Comté et des saucisses de Montbéliard ou de Morteau, reproche à l’indicateur de donner une mauvaise note aux produits “remarquables” du terroir ou issus des “magnifiques salaisons françaises”, fromage et charcuterie notamment. Pourtant, “le Nutri-Score ne dit pas qu’il ne faut pas consommer les produits, il rappelle que certains produits qui sont très gras, très sucrés, très salés, doivent être consommés en petites quantités, pas trop fréquemment”, a expliqué à l’AFP Serge Hercberg, professeur de nutrition et concepteur de cet étiquetage largement plébiscité par les spécialistes.”L’interdiction des publicités pour des produits gras sucrés salés (PGSS), l’étiquetage nutritionnel et la taxation des boissons sucrées sont les politiques publiques les plus efficaces contre le surpoids et l’obésité”, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) de juillet 2024.L’association de défense des consommateurs Foodwatch a de son côté jugé “irresponsable” la déclaration de la ministre, qui “se fait la porte-voix des arguments des lobbies laitiers et bloque une mesure de santé publique attendue et prête depuis un an”, selon Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch.- Coût des maladies chroniques -L’association a adressé, avec la fédération d’associations de patients France Assos Santé et le Réseau Action Climat, une lettre ouverte au Premier ministre François Bayrou vendredi.”Il n’est plus possible de faire reposer la responsabilité des maladies chroniques liées à une mauvaise alimentation sur la seule responsabilité des consommateurs, alors même que ces derniers n’ont pas accès à une information claire et neutre sur ce qu’ils achètent et consomment”, écrivent-ils.Les “maladies liées à la nutrition”, comme l’obésité (multipliée par 4 depuis 1997 chez les 18-24 ans pour atteindre 9,2% en 2020), le cancer, les maladies cardio-vasculaires, le diabète ou l’hypertension ont “un coût humain et également un coût social et un coût économique extrêmement important”, déplore M. Hercberg. La ministre de l’Agriculture “ne sait peut-être pas qu’il y a une épidémie mondiale d’obésité”, et “son refus d’un indicateur basé sur la science est consternant”, a déploré la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier sur X. Interrogé vendredi, le ministère de la Santé français a indiqué que Catherine Vautrin avait “déjà exprimé sa position”, en l’occurrence qu’elle était “extrêmement vigilante sur les Nutri-Scores” et qu’il fallait “aller plus loin sur le sujet”.La Commission européenne, décisionnaire en matière d’information obligatoire aux consommateurs, a réitéré récemment “continuer à travailler” sur une solution consensuelle d’étiquetage nutritionnel qui ne soit pas le Nutri-Score, auquel sont opposés de grands industriels, certains secteurs agricoles et le gouvernement italien.bur-cda-ref-sb-sac-tg/abb/nth

Après sa rencontre avec Trump, le patron de CMA-CGM se dit contre les “barrières” douanières

Le PDG de CMA-CGM Rodolphe Saadé a déclaré vendredi au quotidien Les Echos être contre les “barrières douanières” au lendemain de sa rencontre avec le président américain Donald Trump pour annoncer un investissement de 20 milliards de dollars sur 4 ans aux Etats-Unis par le troisième armateur mondial.”Je ne suis pas en faveur des barrières douanières, parce qu’il n’y a rien de pire pour le libre-échange que d’imposer des tarifs douaniers entre les différents pays. Une fois qu’on a dit ça, si les décisions sont prises, on s’adaptera”, affirme le PDG. Depuis son investiture en janvier, Donald Trump a commencé à relever tous azimuts les taxes américaines sur les importations – revenant parfois en arrière ensuite – et menace de continuer à le faire. Le département du commerce américain a aussi proposé de taxer tous les navires de commerce accostant dans les ports américains s’ils ont été construits en Chine ou s’ils battent pavillon chinois.”Ce serait pour nous un sujet majeur si cette réglementation se mettait en place. Une annonce a été faite, on ne sait pas si elle ira jusqu’au bout”, ajoute Rodolphe Saadé, précisant ne pas avoir eu d’échange à ce sujet avec Donald Trump mais qu’une telle mesure représenterait des “montants considérables” pour son groupe.Interrogé par Les Echos sur la possibilité que les échanges avec ses partenaires chinois, les armateurs Cosco et OOCL, soient limités par de nouvelles mesures américaines, Rodolphe Saadé affirme qu’il n’y a “aucune règle décidée par les Etats-Unis concernant l’arrêt des partenariats avec des compagnies chinoises”, “pour l’instant”.”Aujourd’hui, la règle dit que les opérateurs chinois pourraient être taxés. Que les compagnies internationales qui opèrent des navires chinois pourraient aussi être taxées. Et le troisième point dit qu’un ratio va être calculé sur les commandes de navires à venir. Si cette réglementation était actée, cela créerait de réelles difficultés pour l’ensemble des compagnies maritimes”, ajoute le dirigeant.CMA-CGM “étudie la possibilité de construire des navires de taille intermédiaire aux Etats-Unis”, confirme-t-il après l’avoir exprimé auprès du président américain qui souhaite selon lui “aider les compagnies maritimes qui veulent investir aux Etats-Unis”.Un investissement de 20 milliards de dollars sur 4 ans (développement de ports à conteneurs, nouveaux bateaux sous pavillon américain, R&D avec la tech américaine) dans le pays par CMA-CGM a été annoncé jeudi, un résultat “de l’élection” présidentielle, qui s’est notamment traduite par de “grandes protections”, selon Donald Trump.

Cheffes d’entreprises : pas de parité avant 2075, estime la Banque de France

La féminisation de la fonction de dirigeant d’entreprise progresse lentement, au point qu’au rythme actuel, il faudra cinquante ans pour atteindre la parité, soit 2075, selon une étude publiée vendredi par la Banque de France.En 2023, expliquent les experts de l’Observatoire des Entreprises de la banque centrale française, les femmes représentaient 52% de la population française, 49% de la population active, mais seulement 25% des dirigeants d’entreprise, et même 17% pour les plus grosses structures (entreprises de taille intermédiaire — ETI — et grandes entreprises).Il y a vingt ans, elles n’étaient que 5% à diriger de telles entreprises. “À ce rythme, il faudrait encore cinquante ans pour atteindre la parité dans les microentreprises, et encore davantage dans les plus grandes structures”, estiment Nicoletta Berardi et Benjamin Bureau, auteurs de l’étude.Le secteur d’activité joue beaucoup : seules 4% et 10% respectivement des entreprises de construction et de transport sont dirigées par des femmes, contre 35% pour les entreprises du secteur enseignement-santé-action sociale et 46% des entreprises de services liés à l’art, au spectacle et aux activités récréatives.La loi Rixain de 2021 prévoit qu’en mars 2026, 30% de femmes devront siéger dans les comités exécutifs.”On ne sera pas prêts”, estimait fin janvier le président du Medef Patrick Martin, observant qu’il y a en effet “des métiers genrés”.”Les femmes doivent franchir plus de barrières que les hommes pour devenir dirigeantes”, notamment des contraintes familiales plus pesantes, remarque l’étude.Une enquête de Bpifrance en 2022 montrait ainsi que 37% des conjoints de dirigeantes ne s’occupaient pas de la gestion quotidienne du ménage et des enfants, contre seulement 14% des conjointes de dirigeants.Partant du principe que “la distribution des talents est identique” entre hommes et femmes, les auteurs relèvent que ces “barrières” sont “de nature à priver l’économie française de dirigeantes talentueuses”, au profit de “certains dirigeants masculins moins compétents”.Ce problème, qui concerne plus généralement “l’accès des femmes et des minorités au marché du travail”, peut avoir “un impact macroéconomique potentiellement majeur”, selon eux.En 2019, rappellent-ils, une étude dirigée par l’économiste Chang-Tai Hsieh avait montré qu’entre 1960 et 2010, 30% de la croissance économique des États-Unis était venue de la baisse des discriminations à l’encontre des femmes et des minorités.

La Bourse de Paris finit dans le rouge, après une semaine en dents de scie

La Bourse de Paris a terminé en recul vendredi, à l’issue d’une semaine mouvementée, entre incertitudes liées aux revirements de politique douanière aux États-Unis et promesses d’investissements massifs pour la défense en Europe.Le CAC 40 a perdu 0,94%, à 8.120,80 points, en recul de 76,87 points. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice vedette français gagne 0,11%.La place parisienne a été “victime de prises de bénéfices de la part des investisseurs, après les performances remarquables et la volatilité des derniers jours”, explique à l’AFP Amélie Derambure, gérante multi-actifs chez Amundi.Après avoir frôlé son record lundi, l’indice parisien a nettement chuté, en raison des craintes liées à l’imposition de nouveaux droits de douane américains de 25% contre le Canada et le Mexique… finalement suspendus par Donald Trump.Le CAC a ensuite été porté, comme l’ensemble des places européennes, par l’annonce mardi soir de Friedrich Merz, futur chancelier de l’Allemagne, du déblocage de plusieurs centaines de milliards d’euros, afin de renforcer son armée et son économie face au désengagement militaire américain en Europe.Ces annonces – et les discours de la Commission européenne et de plusieurs autres États européens en faveur d’une plus grande autonomie stratégique du continent – ont fait flamber certaines valeurs françaises liés à la défense.Sur l’ensemble de la semaine, le groupe Thalès a connu un bond de 23,51% et Dassault Aviation de 16,31% tandis qu’ArcelorMittal a gagné 11,08% et Alstom 15,09%.”Les marchés sont saturés d’actualités” ce qui provoque “une volatilité qui devrait perdurer”, estime Andreas Lipkow analyste indépendant.Autre point d’attention des investisseurs ce vendredi: le rapport sur l’emploi en février aux États-Unis.Selon ces données publiées vendredi, la première économie mondiale a créé le mois dernier 151.000 emplois, soit davantage qu’en janvier (125.000, chiffre révisé en baisse). Mais moins que ce qu’attendaient les analystes (autour de 170.000), selon MarketWatch.Ces données étaient attendues, alors que les investisseurs guettent depuis plusieurs semaines les signes d’un ralentissement de la croissance aux États-Unis, après une série de données décevantes.L’emploi est en effet devenu, ces derniers mois, l’un des indices les plus surveillés par les marchés pour jauger la santé et la dynamique de l’économie américaine.”Ce rapport est cohérent avec (…) un ralentissement de la croissance économique aux États-Unis”, même si il “n’indique pas de récession à ce stade”, explique Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.Côté obligataire, les taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français, référence, est resté stable, à 3,55% contre 3,54% la veille. Sur l’ensemble de la semaine, il a flambé de 0,40 point, comme l’ensemble de ses équivalents européens, après les annonces budgétaires du gouvernement allemand.Eutelsat dans la stratosphèreL’annonce lundi par le président américain Donald Trump d’une “pause” dans l’assistance militaire cruciale fournie par Washington à l’Ukraine a soulevé des interrogations autour du réseau Starlink d’Elon Musk, proche du président, très utilisé dans le pays depuis le début du conflit.Le titre du groupe français de satellites Eutelsat, considéré comme une alternative européenne, a quasiment été multiplié par cinq entre lundi et vendredi, à 5,84 euros.

Le budget 2026 tiendra plus compte de l’égalité femmes-hommes, selon le gouvernement

Le budget de la France pour 2026 tiendra davantage compte du principe de l’égalité entre les femmes et les hommes, en prévoyant une “étude d’impact” pour chaque article des textes budgétaires, a annoncé vendredi le gouvernement.”Jusqu’à présent, des choix budgétaires majeurs ont été effectués sans que leur incidence sur l’égalité entre les femmes et les hommes ne soit systématiquement interrogée”, ont indiqué dans un communiqué le ministère des Comptes publics et celui de l’Egalité entre les femmes et les hommes, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. Pour “éliminer ces biais”, le budget 2026 reposera sur “une nouvelle approche”, précise les deux ministères: “une budgétisation intégrant l’égalité entre les femmes et les hommes”. Ainsi, tous les articles des textes budgétaires feront l’objet d’une “étude d’impact” qui examinera l’effet des mesures en matière d’égalité femmes-hommes. Les dépenses de l’Etat seront aussi soumises à “une analyse qualitative” afin d'”identifier et corriger les biais de genre”. Cette démarche sera inaugurée dans le secteur de l’éducation, premier budget de l’Etat doté de près de 65 milliards d’euros. Enfin, le gouvernement prévoit aussi la mise en place d’un “outil de suivi des indicateurs”. “L’égalité femmes-hommes ne doit plus être une simple intention mais une réalité mesurable dans l’action publique. En intégrant cet objectif dès la conception de notre budget, nous faisons le choix d’une transformation structurelle et durable”, a déclaré la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, citée dans le communiqué.

Les Bourses européennes finissent dans le rouge

Les indices boursiers européens ont terminé en recul vendredi, à l’issue d’une semaine très mouvementée, entre des incertitudes liées aux revirements de politique douanière aux Etats-Unis et des promesses d’investissements massifs pour la défense en Europe.Francfort a perdu 1,75%, Paris 0,94% et Milan 0,48%. Londres est restée à l’équilibre (-0,03%).

Trump dit “aider” ses voisins pour justifier son recul sur les droits de douane

Le président américain Donald Trump a justifié vendredi son recul sur les droits de douane contre le Canada et le Mexique par sa volonté d'”aider” les deux voisins des Etat-Unis, assurant cependant que les droits de douanes dits “réciproques” prendront le relais.”J’ai voulu aider le Canada et le Mexique. Dans une certaine mesure, nous sommes un très grand pays, ils commercent beaucoup avec nous alors que dans notre cas, c’est moins significatif, nous échangeons peu avec le Canada par comparaison”, a justifié le président américain dans une interview accordée à la chaîne Fox Business.Selon les données du département du Commerce, les Etats-Unis ont exporté 440 milliards de dollars vers le Canada et 393 milliards de dollars vers le Mexique de biens et services en 2024, ce qui en fait les deux premières destinations pour des produits américains, une large part se faisant dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM).”Mais le 2 avril, tout devient réciproque. Ce qu’ils nous font payer, nous le leur appliquons. C’est énorme. Mais à court terme, j’ai estimé que c’était bien pour les constructeurs américains”, a-t-il ajouté.Les droits de douane dits “réciproques” visent à taxer les produits provenant d’un pays lorsqu’ils entrent aux Etats-Unis au même niveau que le sont les produits américains arrivant dans ce pays.Les produits américains exportés vers le Canada et le Mexique et respectant les dispositions de l’ACEUM entrent cependant dans les deux pays sans être taxés.Donald Trump avait annoncé début février imposer 25% de droits de douane sur l’ensemble des produits provenant du Canada et du Mexique, à l’exception des hydrocarbures canadiens qu’il voulait taxer à 10%, accusant les deux pays de ne pas suffisamment lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde qui provoque une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Il avait finalement retardé leur application d’un mois, le temps de négociations avec Ottawa et Mexico, mais les droits de douane étaient devenus effectifs mardi, avant qu’une large part soit de nouveau retardé jeudi jusqu’au 2 avril.La date correspond à l’entrée en vigueur des droits de douane réciproques que le président américain souhaite mettre en place.Mais les aternoiements du président américains ont renforcé l’incertitude sur les marchés, Wall Street effaçant dans la semaine la plupart de ses gains depuis l’élection présidentielle, le 5 novembre, alors que la confiance des consommateurs et des entreprises piquent du nez.”Je rejette l’idée qu’il y ait de l’incertitude”, a cependant déclaré sur la chaîne CNBC le conseiller du président au Commerce, Peter Navarro, “les incertitudes sont créées par le fait que les gens ne prennent pas le président Trump au mot”.”Il s’agit de négociations et nous sommes en train de gagner”, a-t-il assuré par ailleurs.Donald Trump a également imposé, au total, 20 points de pourcentages de droits de douane supplémentaires sur les produits chinois, qui sont eux devenus effectifs en deux temps, la première phase début février.Pékin a répliqué en annonçant une série de taxes en représailles, qui visent particulièrement les produits agricoles issus des régions américaines ayant surtout voté pour le milliardaire américain, selon des analystes.Les Etats-Unis ont également annoncé la mise en place de droits de douane sur l’acier et l’aluminium à compter du 12 mars et que le président américain ne compte, pour l’heure, pas remettre en question.

Reprise du trafic dès 18H à la gare du Nord, paralysée par la découverte d’un vieil obus

Le trafic doit reprendre “progressivement” vendredi à partir de 18H à la gare du Nord de Paris, paralysée après la découverte dans la nuit à Saint-Denis d’une bombe de 500 kg de la Seconde guerre mondiale, a annoncé le ministre des Transports Philippe Tabarot.”Les opérations” de déminage “sont enfin terminées, elles se sont passées dans de bonnes conditions”, a déclaré le ministre à la presse depuis le centre national des opérations ferroviaires peu après 16H.”Elles ont demandé la mobilisation de beaucoup de moyens: près de 300 policiers étaient mobilisés pour pouvoir sécuriser le périmètre, des écoles ont été évacuées, des personnes ont été confinées. […] Nous ne pouvions pas faire autrement”, a-t-il ajouté.Il a souligné que “ce n’était pas une opération anodine”. “Une bombe de 500 kilos avec 200 kilos d’explosifs à l’intérieur, c’est assez rare. On est ravis et soulagés que tout ceci soit terminé”.”L’autoroute A1 été rouverte immédiatement. A partir de 18H, progressivement le plan de transport va reprendre, toute la partie nord de notre pays a été paralysée. L’objectif est de pouvoir être le plus près possible à partir de 18H, et plus sûrement à partir de 20H, du plan de transport habituel qui aurait dû se tenir sans cet événement exceptionnel”, a mis en avant M. Tabarot.”Demain matin, l’objectif c’est qu’on soit sur un plan de transport tout à fait normal”, a précisé à ses côtés le PDG de SNCF Réseau Matthieu Chabanel.”Pour les TER, RER et Transiliens, il n’y aura pas le même nombre de trains que d’habitude”, a-t-il prévenu, estimant “qu’une matinée en gare du Nord, c’est habituellement de l’ordre de 300.000 voyageurs sur TER et RER, et 15.000 sur trains longue distance”.Aucun TGV, Eurostar, RER ni TER ne circule depuis vendredi matin à la gare du Nord, l’une des premières d’Europe.Tous les trains Eurostar en provenance et à destination de Paris sont annulés, a indiqué l’entreprise ferroviaire franco-britannique, qui prévoit, en revanche, un trafic normal samedi.Dans le hall de la gare du Nord, du côté du RER, les voyageurs sont désabusés, a constaté un journaliste de l’AFP. “C’est pas de chance si cela vous arrive, mais je ne veux pas monter dans un train qui passe sur une bombe de la Seconde Guerre mondiale qui n’a pas explosé”, a jugé auprès de l’AFP Owen Pritchard, touriste qui tente de rentrer au Royaume-Uni, mais dont l’Eurostar a été annulé.C’est au cours de travaux réalisés dans la nuit de jeudi à vendredi que l’engin explosif de 500 kg a été découvert, à 2,5 km de la gare du Nord. La bombe était située à environ 200 m au nord du boulevard périphérique parisien. Deux cents riverains ont été évacués par la police, a indiqué le préfet de Seine-Saint-Denis, qui avait demandé aux habitants de Saint-Denis et Saint-Ouen qui habitent à moins de 500 m du lieu de la bombe de se confiner.Une partie du boulevard périphérique et de l’autoroute A1 avait également été fermée pendant l’opération de déminage, selon la préfecture de police de Paris.La ville de Paris, en lien avec la préfecture de police, a d’ailleurs décidé de ne pas activer pendant l’après-midi la voie réservée au covoiturage sur le périphérique. – Les cars “pris d’assaut” -Marion, 43 ans, qui devait se rendre à Londres pour rendre visite à des amis, raconte avoir essayé de se rabattre sur un vol. “Mais c’est hors de prix, et puis de toute manière, on ne peut même pas aller à l’aéroport Charles-de-Gaulle” du fait de l’arrêt de la circulation du RER B vers le Nord, se désole-t-elle.La SNCF invitait les usagers à “reporter leur voyage”. Le RER B est reporté à la Plaine-Stade de France et à Aulnay-sous-Bois, tandis que les lignes K et H sont respectivement reportées à Mitry et à Saint-Denis.Des trains à destination de Lille, Dunkerque et Valenciennes sont reportés gare de Lyon à Paris, précipitant de nombreux voyageurs dans les bouches du métro.Certains voyageurs se sont également redirigés vers les cars longue distance : l’opérateur Flixbus s’est dit “pris d’assaut” depuis l’interruption du trafic, affichant complet sur ses lignes de car entre Paris et Bruxelles, Londres et Amsterdam.Ce n’est pas la première fois que la découverte d’une bombe de la Seconde guerre mondiale vient paralyser le réseau ferroviaire à Paris. En 2019, un obus retrouvé dans les Hauts-de-Seine avait interrompu le trafic entre la gare de Saint-Lazare et la proche banlieue ouest de Paris.La gare du Nord est l’une des plus fréquentées d’Europe, avec plus de 226 millions de voyageurs en 2023, selon les chiffres de la SNCF.hrc-amb-max-tq/uh/ab

Wall Street tente un rebond après des données sur l’emploi aux Etats-Unis

La Bourse de New York évolue en hausse vendredi, après la publication d’un taux de chômage américain légèrement supérieur aux attentes, au terme d’une semaine marquée par les incertitudes sur les droits de douane et l’état de l’économie des Etat-Unis.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones gagnait 0,16%, l’indice Nasdaq prenait 0,56% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,27%.Les dernières données sur l’emploi montrent que “l’économie fait toujours preuve de résistance, du moins pour l’instant, et que les fondations de base de l’économie sont toujours solides”, a jugé auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities. “Il est évident que les suppressions d’emplois dans l’administration vont peser”, mais elles ne se sont pas encore complétement matérialisées dans les données officielles, a-t-il ajouté.Les Etats-Unis ont créé moins d’emplois qu’attendu par les analystes en février et le taux de chômage a légèrement progressé, atteignant 4,1%, a annoncé le ministère du Travail.Le mois dernier, 151.000 emplois ont été créés, soit davantage qu’en janvier (125.000, chiffre révisé en baisse), mais moins que ce qu’attendaient globalement les analystes (autour de 170.000), selon le consensus publié par MarketWatch.Il y a un an en février, la première puissance économique mondiale avait créé 222.000 emplois. Le taux de chômage était de 4% en janvier dernier.Si ce rapport n’est pas “complètement mauvais, il ne dépeint pas non plus une image de force incontestable”, a estimé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Les chiffres pour février sont publiés alors que plusieurs indicateurs récents ont été interprétés comme des signes que l’économie américaine, globalement florissante encore en fin d’année 2024, commençait à vaciller depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.En quelques semaines, le président Trump, épaulé par le multimilliardaire Elon Musk, a relevé les taxes sur les importations et lancé une cure d’amaigrissement à marche forcée de l’appareil fédéral.Jeudi, le président républicain a cependant reculé une nouvelle fois sur les droits de douane de 25% qu’il avait imposés au Canada et au Mexique, amenant Ottawa à suspendre certaines mesures de représailles.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,25% contre 4,28% la veille en clôture.Ailleurs à la cote, les valeurs associées aux cryptomonnaies ont accueilli avec optimisme la création, par Donald Trump, d’une “réserve stratégique de bitcoins”, une importante marque de soutien à l’industrie des cryptomonnaies, qui a généreusement contribué au financement de sa dernière campagne présidentielle.Les Etats-Unis possèdent déjà quelque 200.000 bitcoins, selon David Sacks, conseiller à l’intelligence artificielle (IA) et aux cryptomonnaies de la Maison Blanche, ce qui représente une valeur d’environ 17,5 milliards de dollars au cours actuel.Ces avoirs, issus de saisies judiciaires, vont être transférés dans cette réserve stratégique, où ils seront stockés pour une durée illimitée. Aucune politique d’achats publics de cryptomonnaies n’est prévue par le dispositif.La plateforme d’échanges Coinbase gagnait 2,70%, son concurrent Robinhood grappillait 0,03% quand le “mineur” (créateurs de monnaie numérique) Riot Platforms prenait 2,83%.Le géant américain de la pharmacie Walgreens Boots Alliance était recherché (+7,46%) après la signature d’un accord de retrait de cote, la société d’investissement Sycamore Partners s’apprêtant à débourser environ 10 milliards de dollars pour racheter les actions de l’entreprise.La société informatique américaine Hewlett Packard Enterprise (HPE) dévissait (-15,12%) après avoir annoncé jeudi un plan social conséquent visant environ 2.500 emplois, et des prévisions de revenus en dessous des attentes.L’entreprise américaine Intuitive Machines était aussi à la peine (-20,25%) après avoir annoncé que sa sonde s’étant posée un peu plus tôt sur la Lune n’avait probablement pas aluni à la verticale comme espéré, une déconvenue qu’elle avait déjà connue l’an passé.Le groupe de prêt-à-porter Gap décollait lui de 13,09% après avoir publié, jeudi après Bourse, des résultats supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre de son exercice décalé.