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L’augmentation des indemnités des élus locaux débattue à l’Assemblée lundi

Les députés s’emparent lundi d’un texte entendant encourager l’engagement des élus locaux, avec dès l’entame des discussions un débat qui s’annonce nourri sur l’augmentation des indemnités des maires et adjoints au maire, que le gouvernement veut contenir pour des raisons budgétaires.Le texte, très attendu à l’approche des élections municipales, et alors que de nombreux maires jettent l’éponge en cours de route, propose une panoplie de mesures parfois techniques pour accompagner les vocations, avant, pendant et à l’issue du mandat: maintien de la rémunération pendant un congé maternité, extension de la prise en charge des frais juridiques pour les élus non chargés de fonctions exécutives, définition plus restrictive de la prise illégale d’intérêts…Selon une étude du centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) en partenariat avec l’Association des maires de France (AMF) publiée en juin, 2.189 maires ont démissionné de leurs fonctions entre juillet 2020 et mars 2025, soit environ 6% des maires, un “phénomène sans précédent” selon l’institut.Adoptée en première lecture au Sénat en mars 2024, la proposition de loi “créant un statut de l’élu local”, dont l’examen avait été retardé par la dissolution, va occuper les débats de la dernière semaine de la session parlementaire extraordinaire, théoriquement jusqu’à vendredi.- Modulation -Elle propose en premier lieu une augmentation de 10% du plafond de l’indemnité des maires, qui varie de 1.048,2 euros brut mensuel pour les villes de moins de 500 habitants à 5.960,3 euros pour celles de plus de 100.000.Mais le gouvernement a déposé vendredi un amendement qui propose de limiter la hausse aux villes de moins de 20.000 habitants, avec un pourcentage de revalorisation décroissant (de 8 à 4%).”Il convient de limiter l’aggravation des charges pesant sur les budgets locaux”, souligne dans l’exposé des motifs le gouvernement, qui rappelle également que la loi “Engagement et Proximité” de 2019 a déjà permis d’augmenter les indemnités de fonction des maires et adjoints des trois premières strates (jusqu’à moins de 3.500 habitants).La hausse ainsi reformatée représenterait une charge de 41,3 millions d’euros pour les collectivités, contre 65 maximum dans la version actuelle.Dans un état d’esprit similaire, un autre amendement prévoit de limiter la hausse prévue pour les adjoints, avec un coût estimé à 61,5 millions, au lieu de 112 maximum.Au cours des débats en commission, plusieurs députés s’étaient exprimés en faveur d’une augmentation dégressive, dont la députée MoDem Blandine Brocard, soulignant que les maires des villes de plus de 100.000 habitants verraient leurs indemnités augmenter de plus de 600 euros brut, “quand les agents, eux, devront attendre une revalorisation du point d’indice”.- Congé électif -Le texte entend par ailleurs faciliter la conciliation entre l’exercice du mandat et celui d’une activité professionnelle. Ainsi, il propose de doubler la durée du “congé électif” pour les candidats têtes de liste aux élections locales, le portant à 20 jours.Il crée un statut de “l’élu étudiant” – alors que ces derniers représentent 0,69% des élus, contre 4,5% de la population -, avec des dispositions concernant le remboursement des frais engagés ou l’aménagement de la scolarité.La réinsertion professionnelle post-mandat fait aussi l’objet de nombreuses mesures, comme la création d’une “certification professionnelle” adaptée au parcours des élus locaux.Les plaintes de la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond’huy, qui avait dénoncé une perte de revenus lors d’un congé de maternité à venir, avaient influé sur les débats au Sénat. Les sénateurs, soutenus par le gouvernement, avaient approuvé le maintien du revenu des maires enceintes.Un article prévoit aussi une obligation de déclaration des dons de plus de 150 euros.

Trump raille le troisième parti annoncé par Musk, le duel des anciens alliés continue

Donald Trump et son ancien allié Elon Musk ont repris leur duel de plus belle ce weekend, le président américain raillant le projet de création d’un troisième parti politique aux Etats-Unis annoncé par l’homme le plus riche du monde.”Je pense que c’est ridicule de lancer un troisième parti. Nous connaissons un formidable succès avec le Parti républicain”, a déclaré M. Trump à des journalistes depuis le New Jersey, avant d’embarquer dans son avion pour rentrer à Washington.”Les démocrates sont perdus, mais il y a toujours eu un système bipartite et je pense que lancer un troisième parti ajoute simplement de la confusion”, a poursuivi le chef de l’Etat. “Les troisièmes partis n’ont jamais fonctionné”, a-t-il asséné.”Il peut s’amuser autant qu’il veut avec ça, mais je pense que c’est ridicule”, a conclu M. Trump.Peu après, le président américain publiait sur son réseau Truth Social une logorrhée contre son ancien partenaire, se disant “peiné de voir Elon Musk +dérailler+ complètement” et “devenir tout simplement une CATASTROPHE ces cinq dernières semaines”.MM. Musk et Trump ont pourtant été très proches.Elon Musk – propriétaire de Tesla, SpaceX et du réseau social X, entre autres – a contribué à hauteur de plus de 270 millions de dollars à la campagne du républicain pour la Maison Blanche.Il a aussi piloté la Commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge) destinée à réduire drastiquement les dépenses fédérales. Il était un habitué du Bureau ovale.Il a quitté Doge en mai pour reprendre en main ses entreprises et, en particulier, Tesla dont l’image et les ventes ont souffert dans le monde du fait de cette collaboration.Peu après, les deux hommes ont durement et publiquement commencé à ferrailler au sujet du projet de loi budgétaire de Donald Trump.Fermement opposé à ce texte, dont il dénonce l’impact sur les finances publiques, Elon Musk avait promis de lancer son propre parti politique si le texte était adopté.- “Parti de l’Amérique” -Il a mis sa menace à exécution samedi, au lendemain de la promulgation en grande pompe de la “grande et belle loi” de Donald Trump, en annonçant la création de sa formation, le “Parti de l’Amérique” (America Party).Il a expliqué qu’il comptait concentrer ses efforts sur “deux ou trois sièges du Sénat et huit à dix” de la Chambre des Représentants pour les élections de mi-mandat en 2026.”Etant données les faibles marges aux législatives, cela serait suffisant pour faire pencher la balance pour les lois contestées”, a-t-il souligné.”Il veut lancer un troisième parti politique, alors même que ce type de parti n’a jamais prospéré aux Etats-Unis. Le système ne semble pas conçu” pour ça, a estimé le président sur Truth Social.”La seule chose à laquelle les Troisièmes Partis sont bons, c’est à créer une Perturbation Complète et Totale, et le Chaos, et cela suffit avec les Démocrates d’extrême gauche”, a-t-il lancé.Donald Trump a rappelé ensuite que sa loi budgétaire prévoyait la suppression des aides à l’achat des véhicules électriques.”En plongeant encore plus avant dans la politique (…) Musk part exactement dans la direction opposée de ce que les actionnaires/investisseurs de Tesla veulent qu’il fasse pendant cette période cruciale” pour l’entreprise, a estimé dimanche Dan Ives, analyste de Wedbush.”Si les plus fervents supporteurs de Musk le soutiendront coûte que coûte (…) il y a un sentiment général d’épuisement de la part de nombreux investisseurs de Tesla” concernant ses ambitions politiques, ajoute l’expert, pour qui le “soulagement initial” de son départ de Doge a été “de courte durée”.Pour le ministre américain des Finances, Scott Bessent, Elon Musk doit se consacrer à ses entreprises plutôt qu’à faire de la politique.”Je pense que les conseils d’administration de ses différentes entreprises voulaient qu’il revienne diriger ces entreprises, ce à quoi il est meilleur que quiconque”, a réagi M. Bessent, interrogé sur CNN pour savoir si l’annonce de M. Musk inquiétait l’administration Trump.Et de conclure: “les principes” défendus par la commission dirigée par M. Musk ont “été très populaires” mais, “lorsque l’on regarde les sondages, Elon ne l’était pas”.

Dans le Tarn, fin du quatrième week-end de mobilisation contre l’A69

“C’était important d’être là parce que l’A69 a été déclarée illégale”: la grande majorité des participants au quatrième grand week-end contre l’autoroute Toulouse-Castres a quitté dimanche le château de Scopont (Tarn) où leur mobilisation, interdite par la préfecture, s’est terminée dans le calme, ont constaté des journalistes de l’AFP.Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et doit être achevée au second semestre 2026.Samedi, le rassemblement, interdit par arrêté préfectoral pour “risques de troubles à l’ordre public”, s’était mué en manifestation aux abords directs du chantier, avec à la clé une confrontation avec les forces de l’ordre en fin d’après-midi.Dans un communiqué, la préfecture s’est félicitée dimanche soir d’avoir déployé un dispositif qui a permis “d’endiguer tout débordement majeur”.”La situation a été maîtrisée, les tentatives de violences ont été contenues et les infrastructures protégées”, a-t-elle estimé, évaluant à “1.000 participants” le nombre des anti-A69 au cours du week-end, et précisant qu’un “dispositif de sécurisation” resterait actif pendant la nuit de dimanche à lundi.Tout au long de la journée de dimanche, les militants ont pris la route, en voiture ou à pied le long de la route nationale 126, rouverte à la circulation après avoir été fermée par arrêté préfectoral la veille.”C’était important d’être là parce que l’A69 a été déclarée illégale et que derrière ils autorisent une reprise d’un chantier ce qui est délirant, et font une loi sur mesure, c’est clairement ces magouilles-là qui m’ont poussé à venir”, explique à l’AFP Mathieu, éditeur de sites web à Montpellier.A ses côtés, Lisa, elle-aussi venue pour la première fois à ce type d’événement, affirme avoir “été impressionnée par l’entraide et la solidarité” sur le camp. “Voir des gens venir des quatre coins de la France pour passer un bon moment ensemble dans une logique militante mais joyeuse, ça fait du bien”, dit-elle. – “Rassemblement populaire” -“Les pro-autoroute ont essayé comme d’habitude de criminaliser ce mouvement et ce rassemblement populaire”, a estimé de son côté la députée écologiste Christine Arrighi et ancienne rapporteure de la commission d’enquête sur le financement de l’A69, jugeant “cette contestation joyeuse” “très complémentaire” du combat mené devant la justice contre le projet.Le rassemblement s’est déroulé dans une ambiance bon enfant, à l’exception des quelques heures au cours desquelles les anti-A69 sont sortis du parc du château pour tenter d’accéder au chantier pour manifester, samedi.A l’occasion de moments de tension sporadiques entre 17H00 et 20H00, certains ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre et ont été repoussés par ces dernières qui ont fait usage de grenades lacrymogènes et d’un canon à eau.La préfecture avait déployé quelque 1.500 gendarmes samedi matin, maintenant sous haute sécurité cette mobilisation que les organisateurs, des collectifs écologistes, avaient baptisée “Turboteuf”.- “Soi-disant écologistes” -Le ministre des Transports Philippe Tabarot avait fustigé samedi des “activistes soi-disant écologistes” tandis que le président Emmanuel Macron avait apporté son soutien aux forces de l’ordre qui “font face à des manifestants violents”. Depuis plus de deux ans et le lancement du chantier, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cœur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est sur le terrain juridique que les opposants ont temporairement réussi à stopper les pelles mécaniques.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.Saluée comme une victoire par les opposants, cette décision a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.La “Turboteuf” était le quatrième grand week-end d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.

Brics: Lula défend le multilatéralisme menacé par les droits de douane de Trump

Le président brésilien Lula a dénoncé dimanche l'”effondrement sans précédent du multilatéralisme”, à l’ouverture d’un sommet des Brics à Rio de Janeiro, au moment où le monde est mis sous tension par les droits de douane voulus par Donald Trump.Sous haute sécurité, les dirigeants du groupe de 11 grands pays émergents (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud) se retrouvent pour deux jours au bord de la sublime baie de Guanabara.Mais plusieurs chefs d’État manquent à l’appel, en particulier — et pour la première fois — le président chinois Xi Jinping, dont le pays est pourtant la puissance dominante des Brics. Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, n’a pas non plus fait le déplacement.Alors que ce rendez-vous annuel est percuté par la guerre commerciale lancée par le président américain, le chef de l’État brésilien Luiz Inacio Lula da Silva n’y a pas fait référence explicitement mais a dressé un sombre tableau de la coopération internationale.”Nous assistons à un effondrement sans précédent du multilatéralisme”, a-t-il lancé.S’exprimant en visioconférence, Vladimir Poutine a estimé pour sa part que les Brics comptent désormais “parmi les centres clés de la gouvernance mondiale” et que “le système unipolaire dans les relations internationales (…) appartient désormais au passé”.- “Génocide” selon Lula -La situation au Moyen-Orient s’est aussi imposée à l’ouverture du sommet.Lula a évoqué la guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, accusant de nouveau Israël de “génocide”, ce qui a déjà valu par le passé une crise diplomatique entre Brasilia et Jérusalem.”Absolument rien ne justifie les actes terroristes perpétrés par le Hamas. Mais nous ne pouvons pas rester indifférents face au génocide perpétré par Israël à Gaza, le massacre de civils innocents et l’usage de la faim comme arme de guerre”, a lancé le leader de gauche.Des négociations indirectes entre Israël et le Hamas doivent commencer dimanche à Doha pour tenter de trouver un accord sur une trêve à Gaza et une libération d’otages.Le territoire palestinien est assiégé, affamé et dévasté par 21 mois de guerre. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, dont l’armée a riposté en lançant une offensive d’envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.- Un groupe qui s’agrandit -Les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète, n’ont cessé de gagner en poids sur la scène internationale.Créé dans le but de rééquilibrer l’ordre mondial au bénéfice du “Sud global” face à l’Occident, le groupe des Brics s’est élargi depuis 2023 avec l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, l’Iran puis l’Indonésie.Mais en grossissant, le groupe est devenu de plus en plus hétéroclite, compliquant l’élaboration de positions communes.Ces derniers jours, les négociateurs ont peiné pour arriver à un projet de déclaration conjointe.Les discussions ont notamment achoppé sur le Moyen-Orient, Téhéran réclamant que le ton du texte soit durci, au sortir d’une guerre de douze jours entre l’Iran et Israël, appuyée par les États-Unis.Mais le document devrait conserver “le même langage” qu’une déclaration publiée fin juin par le groupe, selon une source impliquée dans les négociations.Les pays émergents avaient alors condamné les “attaques militaires” contre l’Iran, mais sans citer Israël et les États-Unis, et jugé “urgent de rompre le cycle de la violence et de rétablir la paix”.- “Graves préoccupations” -Selon le projet de communiqué final auquel l’AFP a eu accès samedi, les Brics doivent exprimer leurs “graves préoccupations face à l’augmentation des mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce”.Mais ils se garderaient là aussi de nommer Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington sur le sujet.Le Brésil, qui accueillera en novembre la COP30, la conférence climat de l’ONU, dans la ville amazonienne de Belem, espère par ailleurs qu’un consensus sera trouvé sur la lutte contre le dérèglement climatique.En plus de la déclaration finale espérée, doivent en effet être publiés des textes sur le climat, mais aussi sur l’intelligence artificielle et la coopération sanitaire.

Dans le Tarn, la quatrième mobilisation contre l’A69 se termine

“C’était important d’être là parce que l’A69 a été déclarée illégale”: les centaines de participants au quatrième grand week-end contre l’autoroute Toulouse-Castres quittent peu à peu dimanche le château de Scopont (Tarn) où leur mobilisation, interdite par la préfecture en raison des craintes de débordements, se termine dans une ambiance calme, ont constaté des journalistes de l’AFP. Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et doit être achevée au second semestre 2026.Samedi, le rassemblement, interdit par arrêté préfectoral pour “risques de troubles à l’ordre public”, s’était mué en manifestation aux abords directs du chantier, avec à la clé une confrontation avec les forces de l’ordre en fin d’après-midi.Dimanche, des militants prennent la route, en voiture ou à pied le long de la route nationale 126, rouverte dimanche à la circulation après avoir été fermée par arrêté préfectoral la veille.Dans le parc du château où chacun replie sa tente et range son sac, des opposants cherchent des covoiturages pour repartir chez eux, après une assemblée générale de clôture.”C’était important d’être là parce que l’A69 a été déclarée illégale et que derrière ils autorisent une reprise d’un chantier ce qui est délirant, et font une loi sur mesure, c’est clairement ces magouilles-là qui m’ont poussé à venir”, explique à l’AFP Mathieu, éditeur de sites web à Montpellier.A ses côtés, Lisa, elle-aussi venue pour la première fois à ce type d’événement, affirme avoir “été impressionnée par l’entraide et la solidarité” sur le camp. “Voir des gens venir des quatre coins de la France pour passer un bon moment ensemble dans une logique militante mais joyeuse, ça fait du bien”, dit-elle. – “Rassemblement populaire” -“Les pro-autoroute ont essayé comme d’habitude de criminaliser ce mouvement et ce rassemblement populaire”, estime de son côté la députée écologiste Christine Arrighi et ancienne rapporteure de la commission d’enquête sur le financement de l’A69, jugeant “cette contestation joyeuse” “très complémentaire” du combat mené devant la justice contre le projet.Le rassemblement, auquel ont participé plus d’un millier de militants, s’est déroulé dans une ambiance bon enfant mais à l’occasion de moments de tension sporadiques samedi, des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, essayant de pénétrer sur le chantier de l’A69, distant de seulement quelques mètres de l’enceinte du château, et ont été repoussés par les forces de l’ordre qui ont fait usage de grenades lacrymogènes et d’un canon à eau.”Le dispositif de sécurisation est resté actif toute la nuit, et le restera toute la journée, aucun incident n’a été constaté cette nuit”, a indiqué la préfecture du Tarn dans la matinée.La préfecture avait déployé quelque 1.500 gendarmes samedi matin, maintenant sous haute sécurité cette mobilisation que les organisateurs, des collectifs écologistes, avaient baptisée “Turboteuf”.- “Soi-disant écologistes” -Le ministre des Transports Philippe Tabarot avait fustigé samedi des “activistes soi-disant écologistes” tandis que le président Emmanuel Macron avait apporté son soutien aux forces de l’ordre qui “font face à des manifestants violents”. Depuis plus de deux ans, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cœur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est sur le terrain juridique que les opposants ont temporairement réussi à stopper les pelles mécaniques.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.Saluée comme une victoire par les opposants, cette décision a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.La “Turboteuf” était le quatrième grand week-end d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.

L’année blanche, “une très mauvaise solution” pour Coquerel (LFI)

L’année blanche, consistant en un gel des dépenses publiques à leur niveau de cette année pour réduire le déficit budgétaire en 2026, serait une “très mauvaise solution”, a affirmé dimanche le président de la commission des Finances, Éric Coquerel (LFI), sur LCI.Citant une étude de l’Institut des politiques publiques, M. Coquerel a souligné qu’une telle mesure rapporterait “un peu moins de six milliards”, avec des “effets récessifs (…) surtout pour les plus défavorisés”.”Pour la consommation, ça va être très mauvais (…) Je pense que c’est une très mauvaise solution”, a dit le député de Seine-Saint-Denis, qui prône pour sa part un “gros nettoyage” dans les niches fiscales, et d’augmenter les impôts des plus riches et des grandes entreprises (taxe “Zucman” sur le patrimoine, “taxe Zucman” sur les multinationales, ISF climatique…).Le gouvernement veut faire un effort total de 40 milliards d’euros pour le budget 2026, réparti entre l’État, la Sécurité sociale et les collectivités locales, afin de respecter l’objectif de diminution du déficit public.Une “année blanche”, qui consisterait à geler retraites, prestations sociales et barème de l’impôt sur le revenu, engendrerait un gain budgétaire de 5,7 milliards d’euros, a estimé fin juin l’Institut des politiques publiques (IPP) à propos de cette piste d’économies régulièrement évoquée.Invité d’Europe 1, le vice-président délégué de LR, François-Xavier Bellamy a lui aussi estimé dimanche que ce serait “l’inverse de la bonne stratégie”, invitant à “s’attaquer de très près à la dépense sociale dans notre pays, qui est devenu (…) un problème majeur”, citant le RSA et les allocations chômage.Même son de cloche du côté du vice-président du RN, Sébastien Chenu, qui a fustigé dans le JDD “une logique de coups de rabot, d’ajustements à la marge”, quand il faudrait “changer de logique” et “ouvrir enfin les vrais dossiers: agences d’État, immigration, contribution à l’UE”.

Voiture chinoise et vacances au Venezuela: la nouvelle vie de la classe moyenne russe

Sergueï et Maria, habitants de la banlieue de Moscou, roulent dans une voiture chinoise, achètent du fromage produit en Russie et passent leur vacances au Venezuela. Pour eux, les sanctions adoptées contre Moscou en représailles à son assaut en Ukraine “ne sont pas une tragédie”.Leur modeste deux-pièces à Mytichtchi, une ville de 300.000 habitants au nord-est de la capitale, où ils vivent avec leurs trois enfants, deux chats et un chien, a récemment été remis à neuf. Leur frigo chinois est plein de produits russes.Les premières sanctions économiques occidentales contre la Russie ont été imposées en 2014, après l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou. Elles ont été largement durcies après le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine le 24 février 2022, qui a fait au moins des dizaines de milliers de morts. Pour les Russes, elles ont entraîné la disparition de nombreux produits occidentaux et rendu plus chers et compliqués les voyages vers l’Union européenne et d’autres pays soutenant Kiev.Mais une partie de la population assure s’en accommoder. Maria Tiabout, 43 ans, employée d’une compagnie cosmétique, assure peu s’intéresser à la politique et ne pas se rappeler quand ces restrictions ont commencé: “Peut-être pendant le Covid ?””Ce n’est pas une tragédie que les marques européennes et occidentales soient parties”, abonde son époux, Sergueï Dioujikov, 31 ans, agent funéraire. Selon lui, les Russes se “débrouillent parfaitement” sans elles.Il y a deux ans, après un accident de voiture, il raconte avoir attendu “pendant trois mois” les pièces détachées pour réparer sa Kia, à cause des sanctions. “J’ai alors compris qu’il fallait remplacer ma voiture coréenne par une chinoise”, clame-t-il.Les revenus communs de Sergueï et Maria s’élèvent à quelque 300.000 roubles (près de 3.300 euros), au-dessus de la moyenne nationale. Pour acheter une nouvelle voiture, ils ont toutefois dû faire un emprunt.- Camembert russe -“Regardez +McDonald’s+ qui a claqué la porte. +Vkousno i totchka+ (“C’est bon, un point c’est tout”) fonctionne tout aussi bien. Les enfants adorent”, relève Sergueï.Cette chaîne a repris sous sa marque, dès 2022, des centaines de restaurants de l’américain McDonald’s qui, comme de nombreuses entreprises occidentales, avait quitté la Russie dans la foulée de l’attaque russe en Ukraine. “Du point de vue de mon quotidien, de ma famille, de mon travail ou de mes loisirs, je ne ressens pas les sanctions”, assure Maria.Certains produits ont disparu, notamment des médicaments, concède-t-elle, mais elle dit espérer que l’industrie russe les produira désormais. Pour les soins essentiels, il y a déjà “des analogues russes”.Exemple typique, Maria avoue avoir un faible pour le camembert… produit en Russie. “C’est très bon. Je n’ai pas goûté le vrai camembert français, je ne peux pas comparer. Mais celui-là est tout à fait à mon goût”, dit-elle.Elle met également dans son panier des yaourts d’une nouvelle marque qui a remplacé celle du français Danone, dont la filiale de production locale a été saisie par l’Etat russe en 2023 puis revendue à un neveu du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov. – Adieu l’Europe -Et malgré les sanctions, certaines marchandises occidentales populaires sont importées via des pays tiers. Un parcours qui se répercute directement dans les prix à la vente.En parallèle, la Russie conserve des relations commerciales avec des pays comme le Bélarus ou les Etats du Caucase, qui la fournissent en fruits, légumes et laitages.De même pour les voyages touristiques.L’Europe, jadis destination prisée des touristes russes, est devenue peu accessible en raison de la disparition des vols directs et des difficultés à obtenir des visas.Alors, Maria et Sergueï optent pour du tourisme en Russie et des voyages en Amérique latine. Ils sont allés au Venezuela, Etat sous sanctions américaines, qu’ils qualifient de pays “avec un peuple très cordial, où l’on aime les Russes”.A les écouter, l’inflation de près de 10% en Russie, alimentée par les immenses dépenses militaires et les conséquences des sanctions, ne les inquiète pas, car l’Etat a obligé les employeurs à indexer les salaires.”L’inflation existe partout dans le monde. Ma tante vit en Allemagne, il y a aussi de l’inflation là-bas”, veut tempérer Maria.

Aux Etats-Unis, les jeunes diplômés face à la crise de l’emploi

En deux ans, Rebecca Atkins, 25 ans, a candidaté à plus de 250 postes. Des démarches qui n’ont pas abouti, alors que les jeunes diplômés américains sont confrontés au taux de chômage le plus élevé depuis plus de dix ans. “C’était extrêmement décourageant”, explique la jeune femme, diplômée en droit en 2022. “J’ai été convaincue (par ces candidatures infructueuses) que j’étais une mauvaise personne et que je ne savais pas travailler”, déplore-t-elle.À 5,8 %, le taux de chômage des jeunes diplômés américains est le plus élevé depuis novembre 2013, si l’on exclut la pandémie de Covid-19, selon les données officielles.Il reste supérieur au taux de chômage global aux États-Unis, qui s’est stabilisé entre 3,5 et 4 % après la pandémie, une situation extrêmement inhabituelle, disent les experts. Et il ne fait qu’augmenter.Selon les analystes, cette tendance est probablement le résultat d’un ralentissement cyclique de l’embauche post Covid-19, en particulier dans les secteurs où les nouveaux diplômés sont nombreux, tels que la tech, la finance et le commerce, ainsi que de l’incertitude économique générale née des premiers mois tumultueux de l’administration Trump.”Tous les emplois que je voulais, je n’avais pas les qualifications requises – souvent, les emplois de junior exigent quatre ou cinq ans d’expérience”, regrette Rebecca Atkins, qui a oscillé entre des emplois à temps partiel et des jobs dans la restauration pendant des années.Aux Etats-Unis, où les frais de scolarité sont très onéreux, le coût moyen d’une formation universitaire de premier cycle est de 27.673 dollars par an, selon les données officielles. Les jeunes gens en recherche d’un premier emploi sont ainsi, le plus souvent, criblés de dettes.- “Cols blancs” -Par ailleurs, les offres d’emploi dans le domaine du service aux entreprises ont diminué de plus de 40 % depuis 2021, selon une étude rédigée par Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics, les emplois du secteur de la tech étant touchés de manière disproportionnée.”On pourrait s’attendre à ce que les postes de cols blancs ne soient pas aussi exposés aux ralentissements cycliques” que les autres emplois, dit-il à l’AFP.”Il s’agit en partie d’un ralentissement du rythme des embauches, car les entreprises redimensionnent leurs effectifs après avoir embauché à des taux très élevés en 2022, mais l’on assiste également à l’effet de l’intelligence artificielle (IA)”, poursuit-il, signalant la possibilité que l’IA élimine certains postes de début de carrière.Selon Gregory Daco, économiste pour le cabinet de conseil EY-Parthenon, le ralentissement des embauches dans le secteur de la tech, alors que les entreprises s’efforcent de conserver leurs talents, affecte de manière “disproportionnée” les jeunes diplômés.C’est, selon lui, le résultat des changements profonds liés à la politique menée par le président Donald Trump depuis sa prise de pouvoir en janvier: “L’expérience d’une incertitude extrêmement élevée en ce qui concerne les politiques commerciales, fiscales ou autres de l’administration a poussé de nombreuses entreprises à potentiellement ralentir ou geler leurs embauches”, dit-il.Il a toutefois mis en garde contre une conclusion hâtive selon laquelle l’IA avait déjà commencé à éliminer les postes de juniors, soulignant que son déploiement reste pour l’instant limité dans la plupart des secteurs. “La réalité est que beaucoup d’entreprises en sont encore aux premières étapes de l’adoption de ces nouvelles technologies, et je pense qu’il serait un peu prématuré de supposer que nous avons atteint un niveau d’utilisation (…) qui aurait un impact visible”, nuance-t-il.- Deux emplois -Katie Bremer, 25 ans, a obtenu un double diplôme en science de l’environnement et en santé publique à l’American University de Washington en 2021.Il lui a fallu plus d’un an pour trouver un emploi à temps plein – qui n’est pas dans son domaine – et même là, elle a dû compléter ses revenus en faisant du baby-sitting.”J’avais l’impression de travailler en permanence”, explique-t-elle à l’AFP.”Face aux coûts de la vie, il semble impossible d’essayer de faire en sorte que son salaire suffise à payer toutes les étapes que l’on est censé franchir dans la vie d’un jeune adulte”, témoigne-t-elle.”Il y a eu des moments où je me suis demandée comment ma génération allait faire pour que cela fonctionne”, déplore la jeune femme.

Sans Xi ni Poutine, les Brics à Rio pour rejeter le protectionnisme de Trump

Sans Xi Jinping ni Vladimir Poutine, les Brics vont chercher, en sommet à partir de dimanche à Rio de Janeiro, à faire front commun contre le protectionnisme de Donald Trump, même s’ils devraient éviter de le cibler nommément.En se réunissant pour deux jours sous haute sécurité au bord de la sublime baie de Guanabara, les dirigeants du groupe de 11 grands pays émergents (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud) voient leur rendez-vous annuel percuté par la guerre commerciale lancée par le président américain.Selon le projet de communiqué final auquel l’AFP a eu accès samedi, ils doivent exprimer leurs “graves préoccupations face à l’augmentation des mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce”.Selon le document, qui pourra encore être amendé durant le sommet, de telles mesures menacent d'”affecter les perspectives de développement économique dans le monde”.Les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète, visent ainsi clairement le président américain et sa rafale de droits de douane punitifs.Mais ils se gardent de nommer Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, puissance dominante du groupe des émergents, sont engagés dans des négociations avec Washington sur le sujet.Dernier épisode d’une longue saga, le républicain a annoncé vendredi avoir signé des lettres adressées aux partenaires commerciaux des Etats-Unis concernant l’application des surtaxes douanières.Prenant le contre-pied, l’hôte du sommet de Rio, le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, s’est fait samedi le chantre du multilatéralisme: “Face à la résurgence du protectionnisme, il appartient aux nations émergentes de défendre le régime commercial multilatéral et de réformer l’architecture financière internationale”.- “Cycle de la violence” – Le président chinois Xi Jinping sera pour la première fois absent du sommet des Brics, dont son pays est pourtant la puissance dominante. Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, sera lui aussi absent. Mais il s’exprimera par visioconférence, selon le Kremlin.La récente guerre de 12 jours entre Iran et Israël plane également sur le rendez-vous. Les négociateurs sont parvenus samedi à un consensus sur la façon de l’évoquer dans le communiqué final, d’après une source impliquée dans les discussions.Téhéran souhaitait que les Brics durcissent le ton, mais le document doit conserver “le même langage” qu’une déclaration publiée fin juin par le groupe, selon cette source.Les pays émergents avaient alors condamné les “attaques militaires” contre l’Iran, mais sans citer Israël et les Etats-Unis, et jugé “urgent de rompre le cycle de la violence et de rétablir la paix”.Le président iranien Massoud Pezeshkian est représenté à Rio par son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.- Alternative au dollar -Créé dans le but de rééquilibrer l’ordre mondial au bénéfice du “Sud global” face à l’Occident, le groupe des Brics s’est élargi depuis 2023 avec l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie, l’Iran puis l’Indonésie.Au-delà des questions géopolitiques, le bloc cherche à affirmer son poids économique. Depuis quelques années, l’idée d’une alternative au dollar pour le commerce au sein du groupe est avancée.Mais l’ex-présidente brésilienne Dilma Rousseff, à la tête de la banque des Brics, a dit samedi qu’elle ne voyait “aucune possibilité que cela se produise”: “Aujourd’hui, il n’y a personne qui veut assumer la place des Etats-Unis”.Le scénario paraît d’autant plus improbable que Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 100% aux pays qui défieraient la domination internationale du billet vert.Le Brésil, qui accueillera en novembre la COP30, la conférence climat de l’ONU, dans la ville amazonienne de Belem, espère par ailleurs qu’un consensus sera trouvé sur la lutte contre le changement climatique.En plus de la déclaration finale espérée, doivent en effet être publiés des textes sur le climat, mais aussi sur l’intelligence artificielle et la coopération sanitaire.

Dans le Tarn, une mobilisation anti-A69 émaillée d’incidents près du chantier

Le rassemblement des opposants à l’A69, interdit par la préfecture du Tarn, s’est mué samedi en fin d’après-midi en manifestation aux abords directs du chantier, avec à la clé une confrontation avec les forces de l’ordre qui s’est achevée peu après 20h00.Sortis vers 17H00 des bois du château de Scopont où est organisée depuis vendredi cette mobilisation, plusieurs centaines de manifestants – 600 selon la préfecture – se sont approchés du chantier, certains lançant des pierres, auxquelles les forces de l’ordre ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.Une première confrontation a ainsi duré une quarantaine de minutes, les gendarmes en tenue anti-émeute se plaçant le long du tracé pour en empêcher les accès, tandis que les manifestants, parmi lesquels une cinquantaine habillés de noir et masqués, étaient repoussés par le gaz vers la route nationale 126, séparant le chantier du terrain privé du château.Sous la surveillance d’un hélicoptère de la gendarmerie, forces de l’ordre et manifestants sont restés ensuite à se faire face sans incident, les anti-A69 dansant la farandole sur la route en chantant “A bas l’Etat, les flics et les fachos”.Peu après 19h00, alors qu’un groupe tentait de nouveau de s’approcher, un canon à eau, positionné sur le chantier, est entré en action, soutenu par de nouveaux tirs massifs de grenades lacrymogènes, ces derniers incidents poussant le cortège à reculer vers l’entrée du château. Peu après 20h00, tous les manifestants étaient de retour sur le campement privé. Dans la soirée, des animations festives, avec concerts, étaient prévues face au château, a indiqué à l’AFP un des organisateurs. – “Justice hallucinante” -Dans l’après-midi, des centaines de militants assis dans l’herbe du parc, desséchée par la canicule – quelque 1.500 repas ont été servis à la mi-journée, selon l’organisation et 1.000 manifestants étaient présents sur le site selon la préfecture – ont écouté plusieurs prises de parole sur l’historique de la mobilisation, les modalités d’action, un des organisateurs proclamant “Plus jamais d’A69 ni ici, ni ailleurs !” sous les applaudissements.”On a une justice qui devient hallucinante et qui dit qu’on peut reprendre le chantier d’une autoroute déclarée illégale par le tribunal”, a affirmé Jean Olivier, coprésident des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, faisant référence aux différentes décisions juridiques sur ce dossier devenu emblématique des luttes écologistes contre les grands projets d’infrastructure.Faute de déclaration par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn avait interdit cette mobilisation baptisée “Turboteuf”, relevant la “présence importante” de personnes encagoulées ou masquées, et a déployé quelque 1.500 gendarmes.”Non ce n’est pas une manifestation festive”, a affirmé le ministre des Transports Philippe Tabarot sur X, fustigeant des “activistes soi-disant écologistes”. “Nous ne laisserons rien passer”, a aussi martelé sur le même réseau le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dénonçant des manifestants d’ultra-gauche qui “ne veulent que détruire ou casser du flic”.Le président de la République, Emmanuel Macron, a de son côté apporté son soutien, toujours sur X, aux forces de l’ordre qui “font face à des manifestants violents” tandis que Marine Le Pen appelait à prendre “toutes les mesures qui s’imposent contre ces milices de l’écoterrorisme”. Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et qui doit être achevée au second semestre 2026.- Contestation multiforme -Depuis plus de deux ans, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cœur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est donc sur le terrain juridique que les opposants ont temporairement réussi à stopper les pelles mécaniques.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.La Turboteuf est le quatrième grand week-end d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.