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Polluants éternels: Eau de Paris veut faire payer les pollueurs

Faire appliquer le principe “pollueur-payeur”: la régie chargée de l’eau à Paris a porté plainte contre X pour pollution de son réseau d’eau potable aux polluants éternels (ou PFAS), afin que les fabricants de ces substances supportent le surcoût de la décontamination.”Le combat ne fait que commencer contre les responsables de ce scandale sanitaire. Ce n’est pas aux usagers de payer la facture”, a estimé la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, à l’origine de la plainte déposée vendredi par la régie municipale Eau de Paris au tribunal judiciaire.Celle-ci vise “les délits de pollution des eaux, de pollution des sols par abandon de déchets et de dégradation substantielle à l’environnement”, selon les motifs de la plainte contre X consultés par l’AFP.Le but est d’identifier les responsabilités des producteurs des substances chimiques “per- et polyfluoroalkylées”, dits PFAS ou polluants éternels, d’origine industrielle ou agricole, pour les faire contribuer au financement de la dépollution de l’eau du robinet des Parisiens.Ces coûts, évalués à “plusieurs dizaines de millions d’euros”, “ont largement augmenté ces dernières années et sont portés intégralement par les usagers à travers leurs factures d’eau”, a dénoncé auprès de l’AFP Dan Lert, le président d’Eau de Paris, chargée de l’approvisionnement et de la distribution de l’eau dans la capitale. L’eau potable distribuée à Paris est “100% conforme aux normes sanitaires, grâce aux traitements mis en place, et va le rester en 2026”, a tenu à rassurer le responsable, également adjoint écologiste à la maire en charge de la transition écologique, de l’eau et de l’énergie.La régie publique a cependant détecté la présence d’un PFAS non réglementé dans son réseau d’adduction, le TFA, “qui n’est pas intégré au contrôle sanitaire” selon l’élu.En outre, à partir d’avril, les 20 PFAS réglementés seront intégrés au contrôle de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, ce qui obligera Eau de Paris à “facturer la réalisation de 147 prélèvements supplémentaires sur ses ressources et son réseau en complément de son auto-surveillance”, détaille la plainte.”On ne peut pas aujourd’hui faire peser sur les distributeurs d’eau la responsabilité de cette pollution qui, jusqu’ici, n’était pas suivie, pas réglementée et est très complexe à traiter”, a réagi auprès de l’AFP Alexis Guilpart, chargé des questions d’eau à France Nature Environnement (FNE). Il a salué la démarche d’Eau de Paris, susceptible de mettre le producteur de la pollution “face à ses responsabilités”.- Origines multiples -Quasi indestructibles et présentes dans quantité d’objets et de produits (emballages, textiles, ustensiles de cuisine…), les substances chimiques “per- et polyfluoroalkylées”, dites PFAS, s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, l’eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus des reins ou du foie.Eau de Paris fait valoir “la multiplicité” des origines possibles de ces pollutions dans les périmètres de captage: les pesticides, mais aussi les industries polluantes classées pour la protection de l’environnement (ICPE, susceptible de créer des risques pour les tiers et riverains et/ou de provoquer des pollutions ou nuisances vis-à-vis de l’environnement).La contamination concerne “un périmètre très large”, a reconnu Dan Lert, puisque l’eau du robinet des Parisiens provient à 50% d’eaux de surface de la Seine et de la Marne et 50% de nappes souterraines situées en Bourgogne, en Seine-et-Marne et en Normandie.La plainte vise aussi à réparer une préjudice moral pour “atteinte à la réputation” du distributeur, étant donné “qu’à chaque révélation sur les pollutions de la ressource en eau, la confiance dans l’eau du robinet se dégrade”, fait valoir le président d’Eau de Paris. “C’est un moyen de mettre les autorités nationales face à leurs responsabilités dans la prévention des pollutions futures”, a-t-il poursuivi, jugeant que l’État n’était “pas à la hauteur”.Début mars, Anne Hidalgo avait adressé un courrier à la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher pour demander à l’État “d’interdire les PFAS afin de prévenir leur dissémination dans l’environnement”.Eau de Paris produit en moyenne 480.000 mètres cubes d’eau par jour afin d’approvisionner les plus de 2,1 millions habitants de la capitale, pour une consommation journalière moyenne de 120 litres par personne.

Ubisoft remis à flot par Tencent et le succès d’Assassin’s Creed

En difficulté ces derniers mois, le géant français des jeux vidéo Ubisoft retrouve un peu d’air vendredi avec un investissement du groupe chinois Tencent dans une nouvelle filiale regroupant ses marques phares et le succès d'”Assassin’s Creed Shadows”.Valorisée à plus de 4 milliards d’euros (plus de deux fois la valorisation actuelle d’Ubisoft), cette nouvelle entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais.Elle réunira les sagas Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six, qui comptent parmi les plus populaires et lucratives du groupe français.”C’est un énorme ouf de soulagement pour Ubisoft”, a commenté à l’AFP Charles-Louis Planade, analyste à Midcap Partners, alors que l’entreprise a connu une année 2024 émaillée de lancements de jeux décevants et d’une dégringolade boursière. “Ça donne un signal fort sur la sous-valorisation du groupe” sur les marchés, a souligné cet expert.A la Bourse de Paris, l’action d’Ubisoft a gagné plus de 10% vendredi en cours de séance, mais l’enthousiasme est vite retombé. Le titre a terminé en baisse de 1,82%, à 12,68 euros. Reste que la création de cette filiale est une “nouvelle rassurante, dans la mesure où elle aura l’avantage de réduire l’endettement du groupe, qui est problématique depuis un bout de temps”, a expliqué à l’AFP Lucas Excoffier, trader à 7775658Oddo BHF.La dette d’Ubisoft atteignait 1,4 milliard d’euros fin septembre 2024.”Il est un peu tôt pour dire qu’Ubisoft sort définitivement de l’ornière mais c’est rassurant, d’autant que les premiers chiffres du dernier Assassin’s Creed ont aussi été bien accueillis”, a estimé M. Excoffier.- Succès de “Shadows” -Après plusieurs lancements en demi-teinte, le géant français des jeux vidéo a retrouvé le chemin du succès avec “Assassin’s Creed Shadows”, dernier épisode en date de sa saga phare, qui a rassemblé plus de 3 millions de joueurs depuis sa sortie le 20 mars.Cela devrait assurer au groupe une solide rentrée d’argent jusqu’à la fin de l’année, période à laquelle la création de la filiale — dont la dénomination n’est pas encore connue — doit être finalisée.Cette nouvelle entité permettra aussi à Tencent, avec qui les frères Guillemot, fondateurs d’Ubisoft, ont scellé une union en 2022, d’affirmer encore un peu plus sa position au sein de l’entreprise française.Le géant chinois de la tech détient déjà près de 10% du capital d’Ubisoft — seuil qu’il n’a pas le droit de franchir avant 2030, selon un accord — et 49,9% de la holding familiale Guillemot Brothers. La famille Guillemot possède, elle, autour de 15% du groupe.La mise sur pied de cette filiale conclut le processus enclenché en janvier par Ubisoft, qui souhaitait étudier diverses options pour son avenir, sur fond de rumeurs de rachat.Le groupe a assuré jeudi avoir reçu plusieurs offres avant de se porter sur cette solution.- “Cure d’amaigrissement” -Cette filiale lui permettra “de garder le contrôle de ses actifs clés, en vue de créer de très grosses marques multimilliardaires dans les prochaines années”, a déclaré le directeur financier d’Ubisoft, Frédérick Duguet.Basée en France et consolidée dans les comptes d’Ubisoft, cette nouvelle structure aura sous sa responsabilité les équipes travaillant sur les trois principales sagas de l’éditeur, notamment dans les studios canadiens de Montréal qui comptent parmi les plus importants de l’entreprise.Davantage de détails sur le fonctionnement du groupe seront annoncés dans un second temps, a indiqué Ubisoft, alors que se pose la question de l’avenir de ses nombreuses autres marques comme “Prince of Persia”, “Just Dance” ou encore “Les Lapins Crétins”.”On peut imaginer une cure d’amaigrissement” au sein des autres studios de l’éditeur, a jugé M. Planade, et de “potentielles cessions”, car “Ubisoft a clairement montré qu’il veut se concentrer sur ces trois grosses franchises”.Le groupe compte près de 18.000 salariés dans le monde, dont environ 4.000 en France. Il a entamé début 2023 un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné des fermetures de studios à l’étranger et le départ de près de 2.000 salariés.

La Bourse de Paris a perdu près de 1% vendredi

La Bourse de Paris a perdu près de 1% vendredi, après un indicateur économique américain très scruté et dans un climat d’aversion pour le risque face aux incertitudes soulevées par la politique commerciale de Donald Trump et ses revirements.L’incide vedette, le CAC 40, a terminé en baisse de 0,93%, soit 74,03 points, à 7.916,08 points. Jeudi, il avait déjà lâché 40,57 points (-0,51%).”Plus que des prises de bénéfices, on assiste à de véritables +sell-off+ (des mouvements de ventes, ndlr) sur les marchés d’actions”, commente Grégoire Kounowski, conseiller en investissement chez Norman K.Le mouvement de vente sur les marchés mondiaux  s’est accéléré après l’indice d’inflation de février aux Etats-Unis (PCE) privilégié par la Réserve fédérale (Fed). S’il est ressorti conforme aux attentes (+2,5%), la mesure d’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation, est légèrement plus élevée qu’attendu (+2,8% contre +2,7% estimé).L’indice révèle également que la demande des ménages américains a été plus faible qu’escompté, illustrant un consommateur plus prudent face aux nombreuses incertitudes économiques.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump agite le spectre d’une guerre commerciale d’une rare intensité.Après l’acier et l’aluminium, et en attendant le bois de construction ou le cuivre, le président américain a annoncé mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles, s’attirant des menaces de représailles.Il a en parallèle menacé l’Union européenne et le Canada de droits de douanes supplémentaires s’ils se coordonnent au détriment des Etats-Unis pour riposter à la guerre commerciale lancée par Washington.Ces menaces surviennent à quelques jours de l’entrée en vigueur le 2 avril de droits de douane réciproques imposés par les Etats-Unis aux biens entrant sur son territoire.”Les marchés ont vécu la semaine dans l’attente du couperet du 2 avril”, souligne Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM. “Les futures annonces de la Maison Blanche mercredi prochain mettent les marchés dans tous leurs états.””Les valorisations de marché tentent de naviguer dans cet environnement éternellement changeant, oscillant entre montée d’aversion au risque et moments de détente” lors de revirements du président américain, poursuit-il.Ubisoft remis à flot, glisse en BourseEn difficulté ces derniers mois, le géant français des jeux vidéo Ubisoft retrouve un peu d’air vendredi avec un investissement du groupe chinois Tencent dans une nouvelle filiale regroupant ses marques phares et le succès d'”Assassin’s Creed Shadows”.Valorisée à plus de 4 milliards d’euros (plus de deux fois la valorisation actuelle d’Ubisoft), cette nouvelle entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais.A la Bourse de Paris, l’action d’Ubisoft a gagné plus de 10% vendredi en cours de séance mais l’enthousiasme est vite retombé. Le titre a terminé en baisse de 1,82%, à 12,68 euros. 

Le ministre français de la justice va lancer un appel d’offres pour la construction de prisons modulaires

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé vendredi à Londres le lancement dans les semaines à venir d’un appel d’offres visant à la construction de nouvelles places de prison via des structures modulaires.Cet appel d’offres interviendra dans “les prochaines semaines” et s’inscrit dans l’objectif d’une construction de 15.000 places supplémentaires d’ici 2029, a précisé le garde des Sceaux à la presse lors d’un déplacement outre-Manche.M. Darmanin est arrivé au Royaume-Uni jeudi, afin de visiter l’unité modulaire de la prison de Rochester (sud-est de l’Angleterre) où sont placés des détenus considérés comme les moins dangereux par la Justice britannique.Le ministre, qui a quitté Londres vendredi matin, s’est également entretenu avec son homologue britannique, Shabana Mahmood, ainsi qu’avec la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper.La France et le Royaume-Uni sont tous les deux confrontés à un problème de surpopulation carcérale. Selon les derniers chiffres du ministère de la Justice, la densité carcérale globale en France était de 129,3% au 1er janvier 2025 (80.669 détenus dans les prisons françaises au 1er janvier pour seulement 62.385 places), faisant de Paris l’un des plus mauvais élèves en Europe.Le Royaume-Uni, qui a du libérer de manière anticipée plus de 3.000 détenus durant le dernier trimestre 2024, s’est lancé depuis quelques années dans la construction d’unités modulaires en algeco, afin d’augmenter le nombre de places dans ses prisons.M. Darmanin, qui a répété vouloir “changer de modèle carcéral”, avec une catégorisation des détenus et des prisons, veut s’inspirer de ce modèle.Les prisons modulaires sont “plus rapides à construire et moins chères”, a-t-il dit à la presse.Il a toutefois indiqué que seuls certains détenus, les moins dangereux, pourront être mis dans ces prisons modulaires.Début mars, il a annoncé que deux nouvelles prisons de haute sécurité accueilleront dès 2025 les 200 narcotrafiquants les plus dangereux. 

Cognac: Paris et Pékin temporisent sur leur différend commercial

La Chine a consenti à repousser de trois mois une éventuelle application définitive de droits de douane supplémentaires sur la filière Cognac française, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie française qui achevait une visite en Chine.”Le risque auquel était confrontée la filière, jusqu’à hier, c’était l’application définitive à l’issue de la période de l’enquête, qui devait se terminer le 5 avril prochain”, a expliqué Jean-Noël Barrot.”À l’issue de cette visite, m’est confirmé que l’enquête est repoussée de trois mois. Ce qui écarte le scénario d’une application brutale de droit définitif sur cette filière”, s’est-il félicité.Le ministre français a souligné qu’il s’agissait d’un “sursis”. Mais il y voit aussi “une première étape qui devra être suivie d’autres étapes pour (…) mettre définitivement ce différend derrière nous”.Cette annonce a été accueillie avec prudence par l’interprofession du cognac, qui attend de pouvoir l'”étudier plus dans le détail”.”L’annonce faite semble repousser à juillet la fin de l’enquête et donc l’application de droits définitifs. Mais des droits temporaires nous sont déjà appliqués depuis octobre sous forme de caution”, a réagi le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) dans un communiqué transmis à l’AFP.Ces cautionnements “ont déjà provoqué un effondrement de nos exportations vers la Chine avec par exemple une baisse de 72% sur février 2025”, souligne-t-il.Jeudi, Jean-Noël Barrot avait déjà souligné que Paris et Pékin avaient pour “objectif commun” de trouver “une solution rapide à cette question”, afin de concentrer leurs “efforts sur la réalisation de partenariats et d’investissements pour l’avenir”.- Issue incertaine -Interrogé sur ce qui pourrait se produire au bout de ces trois mois de sursis, il a reconnu que l’issue était encore incertaine.”En fonction des résultats de l’enquête, les autorités chinoises prendront ou non des décisions et nous allons évidemment continuer à nous mobiliser à Paris comme à Pékin grâce au travail de notre ambassadeur et avec l’ensemble des parties prenantes”, a-t-il assuré. “C’est la dernière fois que la prolongation de trois mois peut avoir lieu. On le savait. Donc l’objectif reste toujours le même, s’éloigner définitivement de ces sanctions”, a déclaré à l’AFP Anthony Brun, président de l’Union générale des viticulteurs pour l’AOC Cognac (UGVC) et membre du comité permanent du BNIC.Évoquant un “sentiment partagé”, ce responsable veut tout de même voir dans cette annonce un “signal positif” mais espère surtout un “abandon définitif” des sanctions chinoises.La filière cognac (72.500 emplois en France) est ultra dépendante des exportations, qui représentent 98% de ses ventes, pour un montant de 3,35 milliards d’euros, avec comme premier client les États-Unis (38% des expéditions), devant la Chine (25%).Les taxes provisoires ont fait chuter de 60% les expéditions de l’alcool charentais vers la Chine depuis quatre mois.À l’automne, la Chine avait annoncé l’imposition de “mesures antidumping temporaires” sur les brandys importés de l’Union européenne (UE), dont le cognac, vues comme une riposte à une procédure similaire de Bruxelles sur les subventions aux voitures électriques produites en Chine.La semaine dernière, la filière du cognac avait exhorté l’État français et l’Union européenne à agir pour la “sauver” de la “catastrophe”.

Le cabinet d’un avocat fiscaliste perquisitionné dans une enquête sur un milliardaire russe

Le cabinet d’un avocat fiscaliste parisien a été perquisitionné en décembre 2024 dans le cadre de l’enquête sur un dispositif fiscal accordé à un milliardaire russe, Souleïman Kerimov, a indiqué vendredi le parquet à l’AFP confirmant une information de Mediapart.Dans le cadre de cette information judiciaire ouverte en 2014 à Nice initialement sur des soupçons de blanchiment immobilier visant Souleïman Kerimov, le ministère de l’Economie et des Finances a été perquisitionné jeudi. Ces “perquisitions devraient permettre de comprendre le dispositif fiscal” ayant concerné des villas de luxe sur la Côte d’Azur, “pour un enjeu estimé à plus de 38 millions d’euros”, avait précisé le parquet. Ces villas étaient “déclarées sous des prête-noms afin de dissimuler le véritable propriétaire de nationalité russe”.Selon le Monde, les enquêteurs s’intéressent à un accord conclu entre le milliardaire et l’administration fiscale française en 2019.Avec un patrimoine estimé à plus de 16 milliards de dollars par le classement Forbes 2020, M. Kerimov, originaire du Daguestan, est l’un des hommes les plus riches de Russie. Il figure sur la liste des personnes sous sanctions de l’Union européenne dont les avoirs doivent être gelés depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine le 24 février 2022.L’avocat fiscaliste, perquisitionné le 16 décembre 2024, représente la société suisse Swiru Holding, soupçonné d’être l’une des sociétés écran utilisées pour l’achat de villas.La société Swiru Holding, créée en 1996, a payé 1,4 million d’euros d’amende dans le cadre d’une convention judiciaire d’intérêt public (Cjip) à Nice en mai 2020 pour que cessent les poursuites de complicité de fraude fiscale.La procédure portait sur l’acquisition de la villa “Hier” en 2008: Swiru Holding avait versé aux vendeurs 35 millions d’euros alors que le prix du bien immobilier était fixé à 127 millions d’euros.Un montage financier avait ainsi permis de dissimuler 92 millions d’euros et donc de se soustraire au paiement de taxes et des impôts.La société avait été mise en examen en novembre 2019. Elle a régularisé sa situation auprès de l’administration fiscale en payant 10,3 millions d’euros en décembre 2019.M. Kerimov avait, lui, obtenu l’annulation de sa mise en examen pour complicité de fraude fiscale aggravée en novembre 2019.

Wall Street glisse, minée par l’inflation américaine

La Bourse de New York évolue en baisse vendredi, accusant le coup face à une inflation aux Etats-Unis encore très élevée en février, et toujours fébrile à l’approche du 2 avril, date à laquelle une vague de nouveaux droits de douane doit entrer en vigueur.Vers 10H05 GMT, le Dow Jones reculait de 0,65%, l’indice Nasdaq perdait 0,76% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,57%.”Les données macroéconomiques publiées (ce matin) ont révélé la dure réalité: on ne peut pas s’attendre à ce que la Réserve fédérale (Fed) réduise bientôt” ses taux, a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le rythme de l’inflation ne s’est pas infléchi aux Etats-Unis en février, à +2,5% sur un an, dans la lignée des attentes des analystes, selon l’indice officiel PCE publié vendredi.L’inflation sous-jacente, hors prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, a même légèrement accéléré, à +2,8% (contre +2,7% en janvier), d’après cet indice publié par le ministère du Commerce. Les analystes attendaient l’indice PCE dans cet ordre de grandeur, selon le consensus publié par MarketWatch, à l’exception de l’inflation sous-jacente, plus élevée qu’anticipée.”Par ailleurs, les dépenses de consommation n’ont augmenté que de 0,1 (point, ndlr), ajusté à l’inflation, ce qui est assez faible, étant donné que la consommation en janvier a été en déclin à cause des incendies à Los Angeles et la grosse tempête de neige qui a frappé le Grand Sud”, souligne auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial. “Tout d’un coup, l’économie du premier trimestre semble extraordinairement faible”, ajoute l’analyste.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, les rendements d’Etat américains se sont nettement détendus après la publication de cet indice d’inflation. Vers 14H00 GMT, le rendement à dix ans était de 4,30% contre 4,36% à la clôture la veille, celui à deux ans évoluait autour de 3,96% contre 3,99% jeudi.Autre nouvelle digérée par les investisseurs, un sondage sur la confiance des consommateurs de l’université du Michigan, mis à jour vendredi, confirme un fort déclin de cette dernière, de 28% sur un an. “Les consommateurs continuent de s’inquiéter de la possibilité de souffrir de l’évolution actuelle de la politique économique”, souligne la directrice de l’enquête, Joanne Hsu, citée dans le communiqué.Les acteurs du marché gardent également en ligne de mire le 2 avril, date que le président Trump appelle le “jour de la libération”.Le président américain devrait alors détailler son plan concernant ce qu’il appelle les “droits de douane réciproques”, qui concerneront potentiellement l’ensemble des produits importés dans la première puissance économique mondiale.Cela viendra s’ajouter à d’autres droits de douane, annoncés ou déjà en application, comme sur l’acier et l’aluminium ainsi que sur les automobiles fabriquées en-dehors des Etats-Unis.Au tableau des valeurs, la chaîne de magasins de vêtements de sport Lululemon, connue pour ses pantalons de yoga, dévissait (-14,11%) après avoir annoncé des prévisions inférieures aux attentes des analystes, tant au niveau du chiffre d’affaires que du bénéfice net, pour le premier trimestre de l’exercice en cours.L’aciériste US Steel était recherché (+3,13%) après des informations de presse indiquant qu’il pourrait bénéficier d’un investissement allant jusqu’à 7 milliards de dollars de la part de son rival japonais Nippon Steel, en cas de rapprochement entre les deux entreprises.Cet engagement, rapporté par le site d’information Semafor, est nettement supérieur à la promesse de 2,7 milliards de dollars que Nippon Steel avait précédemment faite avant que son projet d’acquisition de US Steel ne soit retoqué par Washington.Les investisseurs attendent pour un peu plus tard dans la journée les nouveaux cours de la start-up américaine CoreWeave, qui fait vendredi son entrée en Bourse avec une valorisation de près de 19 milliards de dollars.L’entreprise d’informatique à distance (+cloud computing+) a largement revu ses ambitions à la baisse, fixant le prix initial de son action à 40 dollars, alors que la fourchette initialement retenue était 47 à 55 dollars et diminué le nombre d’actions offertes, 37,5 millions contre 49 millions annoncés au départ.

Soulagement pour Ubisoft, remis à flot par Tencent et le succès d’Assassin’s Creed

Porté par un investissement du groupe chinois Tencent dans une nouvelle filiale regroupant ses marques phares et le succès d'”Assassin’s Creed Shadows”, le géant français des jeux vidéo Ubisoft retrouve des couleurs en Bourse vendredi.Valorisée à plus de 4 milliards d’euros (plus de deux fois la valorisation actuelle d’Ubisoft), cette nouvelle entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais.Elle réunira les sagas Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six, qui comptent parmi les plus populaires et lucratives du groupe français.”C’est un énorme ouf de soulagement pour Ubisoft”, a affirmé à l’AFP Charles-Louis Planade, analyste à Midcap Partners, alors que l’entreprise a connu une année 2024 difficile, émaillée de lancements de jeux décevants et d’une dégringolade boursière. “Ça donne un signal fort sur la sous-valorisation du groupe” sur les marchés, a souligné cet expert.Vers 09H30 GMT vendredi à la Bourse de Paris, l’action d’Ubisoft prenait 8,82%, à 14,03 euros. La création de cette filiale est une “nouvelle rassurante, dans la mesure où elle aura l’avantage de réduire l’endettement du groupe, qui est problématique depuis un bout de temps”, a expliqué à l’AFP Lucas Excoffier, trader chez Oddo BHF.La dette d’Ubisoft atteignait 1,4 milliard d’euros fin septembre 2024.”Il est un peu tôt pour dire qu’Ubisoft sort définitivement de l’ornière mais c’est rassurant, d’autant que les premiers chiffres du dernier Assassin’s Creed ont aussi été bien accueillis”, a estimé M. Excoffier.- Succès de “Shadows” -Après plusieurs lancements en demi-teinte, le géant français des jeux vidéo a en effet retrouvé le chemin du succès avec “Assassin’s Creed Shadows”, dernier épisode en date de sa saga phare, qui a rassemblé plus de 3 millions de joueurs depuis sa sortie le 20 mars.Cela devrait assurer au groupe une solide rentrée d’argent jusqu’à la fin de l’année, période à laquelle la création de la filiale – dont la dénomination n’est pas encore connue – doit être finalisée.Cette nouvelle entité permettra aussi à Tencent, avec qui les frères Guillemot, fondateurs d’Ubisoft, ont scellé une union en 2022, d’affirmer encore un peu plus sa position au sein de l’entreprise française.Le géant chinois de la tech détient déjà près de 10% du capital d’Ubisoft – seuil qu’il n’a pas le droit de franchir avant 2030, selon un accord – et 49,9% de la holding familiale Guillemot Brothers. La famille Guillemot, elle, possède autour de 15% du groupe.La mise sur pied de cette filiale conclut le processus enclenché en janvier par Ubisoft, qui souhaitait étudier diverses options pour son avenir, sur fond de rumeurs de rachat.Le groupe a assuré jeudi avoir reçu plusieurs offres avant de se porter sur cette solution.- “Cure d’amaigrissement” -Cette filiale lui permettra “de garder le contrôle de ses actifs clés, en vue de créer de très grosses marques multimilliardaires dans les prochaines années”, a déclaré le directeur financier d’Ubisoft, Frédérick Duguet.Basée en France et consolidée dans les comptes d’Ubisoft, cette nouvelle structure aura sous sa responsabilité les équipes travaillant sur les trois principales sagas de l’éditeur, notamment dans les studios canadiens de Montréal qui comptent parmi les plus importants de l’entreprise.Davantage de détails sur le fonctionnement du groupe seront annoncés dans un second temps, a indiqué Ubisoft, alors que se pose la question de l’avenir de ses nombreuses autres marques comme “Prince of Persia”, “Just Dance” ou encore “Les Lapins Crétins”.”On peut imaginer une cure d’amaigrissement” au sein des autres studios de l’éditeur, a jugé M. Planade, et de “potentielles cessions”, car “Ubisoft a clairement montré qu’il veut se concentrer sur ces trois grosses franchises”.Le groupe compte près de 18.000 salariés dans le monde, dont environ 4.000 en France. Il a entamé début 2023 un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné des fermetures de studios à l’étranger et le départ de près de 2.000 salariés.

Société Générale: Alexis Kohler va aider à mener la transformation du groupe

Le directeur général de la Société Générale Slawomir Krupa va nommer Alexis Kohler, collaborateur historique d’Emmanuel Macron, pour l’aider à mener la transformation du groupe bancaire.La banque a annoncé vendredi qu’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée depuis huit ans, rejoindra le groupe “en juin” comme directeur général adjoint.M. Kohler sera membre du comité exécutif aux côtés notamment du directeur général délégué Pierre Palmieri, et au même niveau que la directrice générale adjointe Lubomira Rochet, chargée des activités de la banque de détail en France, de la banque privée et des assurances.Le nouveau dirigeant aura pour fonction d’assister M. Krupa “dans la mise en Å“uvre des programmes de transformation de l’entreprise”, engagée dans un vaste programme de restructurations et d’économies. Slawomir Krupa mène, depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, plusieurs chantiers, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts pour laquelle “rien n’est sacré”, comme il l’a déclaré début mars au Financial Times.Alexis Kohler sera notamment président de la banque d’investissement de la Société Générale. A ce titre, “il coordonnera de façon globale les activités de fusions et acquisitions, de marché des capitaux actions et de financements d’acquisition ainsi que les équipes chargées des relations clients”, selon le communiqué du groupe bancaire.Il supervisera aussi le secrétariat général, la direction des ressources humaines et la direction de la communication du groupe.M. Kohler “apportera au groupe son talent, sa grande expérience et son engagement exceptionnel”, a commenté Slawomir Krupa, cité dans le communiqué.- “Vice-président” -Il arrive dans un établissement au climat social troublé, l’ensemble des syndicats de la Société Générale ayant appelé à une journée de grève mardi, pour la première fois depuis l’arrivée de Slawomir Krupa, après l’échec en fin d’année dernière des négociations annuelles obligatoires sur la rémunération.Le départ d’Alexis Kohler de l’Elysée, où il était arrivé en même temps qu’Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat en 2017, avait été officialisé jeudi.”Alexis Kohler a mis toute son énergie, son talent et sa force de travail hors pair au service de notre projet politique et des Français”, lui avait rendu hommage Emmanuel Macron jeudi, dans une déclaration au Figaro.Le départ de celui qui portait également le surnom de “vice-président” solde une série de spéculations sur son avenir qui s’étaient amplifiées depuis la fin février.Il marque un tournant majeur dans la présidence Macron, tant la longévité et le pouvoir qu’on a prêtés à Alexis Kohler apparaissent hors du commun: dans la prestigieuse liste de ses prédécesseurs, seul Jean-Louis Bianco – neuf ans auprès de François Mitterrand – est resté plus longtemps à ce poste stratégique. Celui qui fêtera ses 53 ans en novembre avait secondé Emmanuel Macron depuis son entrée en politique, en tant que directeur de cabinet au ministère de l’Economie (2014-2016), après avoir été celui de Pierre Moscovici.- Dossiers judiciaires -Emmanuel Moulin, ancien directeur du Trésor puis directeur de cabinet de Gabriel Attal lorsqu’il était Premier ministre, lui succédera le 14 avril, a annoncé l’Elysée, confirmant une information initialement dévoilée par Le Figaro.Alexis Kohler arrive cependant dans le privé avec plusieurs dossiers judiciaires en suspens. Il a été mis en examen en 2022 pour prise illégale d’intérêts, soupçonné d’avoir participé comme haut fonctionnaire de 2009 à 2016 à plusieurs décisions relatives à l’armateur italo-suisse MSC, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.La cour d’appel de Paris a estimé fin novembre que les faits n’étaient pas prescrits, faisant valoir qu'”un pacte de silence” avait permis au secrétaire général de l’Élysée de dissimuler ce lien familial. Lui assure n’avoir “jamais considéré être en situation de conflit d’intérêts”.M. Kohler est également visé par une enquête du parquet national financier pour des soupçons de “trafic d’influence” autour de la fusion Veolia-Suez.Il a en outre refusé de se rendre début février devant une commission d’enquête parlementaire sur le dérapage budgétaire, invoquant successivement des problèmes d’agenda, puis “le principe de séparation des pouvoirs”.Le député Eric Coquerel (LFI) a saisi le procureur de la République début mars pour demander des poursuites contre M. Kohler, à la suite de ce refus.

La Bourse de Paris mise sous pression par la politique commerciale américaine

Les hausses de droits de douane américains voulues par Donald Trump continuent d’alimenter les inquiétudes sur les marchés vendredi, entraînant la Bourse de Paris en terrain négatif.Vers 10H00, l’indice vedette CAC 40 lâchait 0,26% (-20,88 points) pour s’établir à 7.969,23 points. Jeudi, il a lâché 40,57 points (-0,51%) et s’est établi à 7.990,11 points à la clôture, à l’issue d’une séance marquée par l’annonce du président américain d’imposer 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles “qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis”.Ces droits de douane additionnels s’appliqueront “sur les voitures et les pièces détachées, à compter du 3 avril pour les voitures et au plus tard le 3 mai pour les pièces détachées”, ont noté les économistes d’UBS.”L’industrie automobile européenne, qui emploie directement et indirectement 13 millions de personnes et contribue pour près de 10% au PIB de l’Union européenne, est au centre des préoccupations de l’Europe depuis des mois” en raison d’une forte perte de vitesse du secteur, ont-ils ajouté. Dans ce contexte, les droits de douane américains supplémentaires sur les voitures européennes s’ajoutent aux nombreux défis d’un secteur déjà sous pression. “Trump a promis que ce sera difficile à court terme” après son retour à la Maison-Blanche et “il tient parole”, a commenté Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.”Il n’y a pas une journée où la volatilité ne bondit pas soudainement à cause d’une nouvelle déclaration de la Maison-Blanche, parfois infirmée quelques heures ou quelques jours plus tard. Résultat, un vent de panique souffle sur les actions des deux côtés de l’Atlantique”, a-t-il poursuivi. A l’agenda de la séance vendredi, les investisseurs se concentreront, entre autres, sur l’évolution de l’inflation (PCE) aux États-Unis en février.En France, les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% en mars sur un an, une évolution identique à celle de février, selon une estimation provisoire de l’Insee publiée vendredi. En Espagne, l’inflation a fortement ralenti en mars pour atteindre 2,3% sur un an, en raison notamment de la baisse des prix de l’électricité, selon une estimation provisoire par l’Institut national des statistiques (INE).Ubisoft abreuvé par TencentEmpêtré dans des difficultés financières, le géant français des jeux vidéo Ubisoft a annoncé jeudi la création à venir d’une nouvelle filiale en partenariat avec le groupe chinois Tencent. Elle réunira les marques les plus fortes d’Ubisoft, dont sa série à succès Assassin’s Creed.Valorisée 4 milliards d’euros, cette entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais, et réunira également les sagas Far Cry et Rainbow Six, qui comptent parmi les plus populaires et lucratives du groupe tricolore.Le titre d’Ubisoft s’envolait de 9,71% à Paris, portant la capitalisation boursière du groupe à environ 1,7 milliard d’euros.