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Thaïlande: un tribunal accepte une action de groupe dans une affaire de poisson envahissant

Un tribunal thaïlandais a accepté mardi une action de groupe déposée par des centaines de pêcheurs réclamant 73 millions de dollars de dommages et intérêts à un géant de l’agroalimentaire concernant le tilapia noir, espèce invasive, a annoncé un représentant du conseil des avocats thaïlandais.Cette espèce étrangère, originaire d’Afrique de l’Ouest, a été trouvée dans 19 provinces de Thaïlande, endommageant les écosystèmes des rivières, des marécages et des canaux. En 2024, le gouvernement thaïlandais a déclaré que son éradication était une priorité nationale.Outre l’impact écologique, les autorités craignent la menace qu’elle représente pour l’industrie thaïlandaise de l’élevage de poissons, l’une des sources de revenus les plus importantes du pays.Un tribunal thaïlandais a accepté d’examiner l’affaire contre Charoen Pokphand (CP), un gros groupe agroalimentaire, mardi, selon un membre du Conseil des avocats de Thaïlande.”Aujourd’hui, un tribunal civil de Bangkok a accepté le dossier déposé par les professionnels de la pêche de Samut Songkhram qui ont été affectés par le tilapia”, a déclaré Somchai Armeen, un avocat spécialiste de l’écologie en charge de l’affaire, sur son compte Facebook.La plainte, déposée il y a six mois au nom de plus de 1.400 professionnels de la pêche, accuse CP d’avoir introduit le tilapia noir en Thaïlande en important l’espèce du Ghana en 2010, a indiqué un communiqué du conseil.Les pêcheurs ont demandé 2,48 milliards de bahts (73 millions de dollars) de compensation, a-t-il ajouté.Charoen Pokphand est l’un des plus grands conglomérats de Thaïlande. Ses fondateurs, les frères Chearavanont, sont la deuxième famille la plus riche de Thaïlande, selon Forbes en 2024. L’entreprise a fait l’objet d’un examen accru pour des pratiques monopolistiques, en particulier après sa fusion avec Tesco, autre géant du secteur, en 2020.

Frites surgelées: le nord de la France, nouvel Eldorado à l’accent belge

Un site de production tournant à plein régime, d’autres en chantier: depuis quelques années, les projets d’usines de frites surgelées fleurissent dans les Hauts-de-France, mais sont menés par des industriels belges, faute de savoir-faire français en la matière.A Bourbourg, près de Dunkerque (Nord), il faut 90 minutes à une pomme de terre pour finir en frites, après avoir été nettoyée, pelée à la vapeur, découpée, blanchie, précuite, pesée puis emballée.Grâce à ses deux lignes de production et un fonctionnement “sept jours sur sept, 24 heures sur 24″, cette usine du groupe belge Clarebout, numéro 3 mondial de la transformation de pommes de terre, peut traiter jusqu’à 2.500 tonnes par jour, assure David Caron, le directeur du site qui a ouvert en 2023.Pour Clarebout, c’est une première: ses deux autres usines sont situées à la frontière, à quelques dizaines de kilomètres, mais côté belge.”Le but était d’avoir une usine en France pour faire du +made in France+ et pouvoir travailler avec les producteurs français”, explique David Caron.Autre acteur belge du secteur, Ecofrost a fait un choix similaire en installant son usine, actuellement en travaux, à Péronne (Somme). Au coeur du Santerre, “une région très productrice en termes de pommes de terre”, souligne Matthieu Lenglet, cofondateur de cette usine et producteur de pommes de terre à une trentaine de kilomètres de là.- Doubler la production française -Enfin, Agristo, qui compte plusieurs usines dans les Flandres belges, a racheté le site du sucrier Tereos à Escaudoeuvres, près de Cambrai (Nord), et prévoit d’y démarrer en 2027 sa production.A elles seules, ces trois usines devraient permettre de quasiment doubler d’ici cinq ans la production française de pommes de terres transformées, qui s’élevait en 2023/2024 à 1,6 million de tonnes, selon le Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT).Pendant vingt ans, cette production transformée a stagné en France, tandis qu’elle a quadruplé en Belgique, selon Bertrand Ouillon, délégué général du GIPT. Une évolution qu’il explique par “des raisons financières, des systèmes d’aide et (…) des réglementations plus souples en Belgique qu’en France”.Mais les terres agricoles sont saturées en Belgique, et les industriels soulignent le besoin de se fournir auprès de producteurs plus proches de leurs usines.Autre problématique: dans les Flandres belges, “le bassin d’emploi est presque asséché, c’est très compliqué d’avoir accès à de la main-d’oeuvre”, relève Sylvain Bourdon, futur directeur de l’usine française d’Agristo.Pour autant, l’expertise belge était indispensable, assure David Caron de Clarebout: “On a clairement eu besoin de la maîtrise, du savoir-faire de nos collègues de Belgique (…). Faire une frite, ça paraît simple. Mais il y a toute une notion de connaissance du produit, connaissance des équipements, paramètres à maîtriser”.- Un déficit commercial à combler -Même logique chez Ecofrost à Péronne: “On va envoyer un petit groupe pilote de personnes en Belgique, qui vont devenir référents chacun d’une partie du process et vont revenir former” le reste des équipes, explique le directeur du site Grégoire Dechilly.Ces créations d’usines, ainsi que les 350 millions d’euros d’investissements annoncés l’an dernier par le géant canadien McCain pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites dans le Pas-de-Calais et la Marne, sont une aubaine pour la balance commerciale française.Car dans le secteur de la pomme de terre, le commerce extérieur tricolore souffre depuis des décennies d’un paradoxe: la France est le premier exportateur mondial de patates, notamment à destination de la Belgique… mais une bonne partie d’entre elles finissent par revenir dans l’Hexagone une fois transformées en frites, chips ou encore pommes noisettes.La France a encore enregistré sur 2023/2024 un déficit commercial de 473 millions d’euros sur les pommes de terre transformées, d’après le GIPT. Avec les nouvelles usines, “on va devenir exportateur net”, espère Bertrand Ouillon.Mais il va falloir considérablement doper la production française de pommes de terre pour répondre à la demande des industriels, notamment dans la région Hauts-de-France, qui concentre plus de 60% de la production nationale de patates.”On est en ordre de marche”, assure Joanny Dussurgey, président du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), selon lequel tout le secteur français est mobilisé pour relever ce défi.

Le géant TSMC augmente ses investissements aux Etats-Unis sous le patronage de Trump

Le géant taïwanais des semiconducteurs TSMC a annoncé lundi à la Maison Blanche qu’il allait investir 100 milliards de dollars aux Etats-Unis, amenant Taipei à exiger que “ses processus de fabrication les plus avancés” restent dans l’île pour ne pas affaiblir sa position face aux menaces d’invasion de la Chine.”Ils investiront au moins 100 milliards de dollars aux Etats-Unis à court terme pour construire des usines à la pointe en matière de production de semiconducteurs”, a déclaré le président américain Donald Trump, prenant la parole avant le PDG de TSMC, C.C. Wei.Cet investissement permettra “de créer des milliers d’emplois”, “très bien payés”, a-t-il salué.M. Wei a souligné que son entreprise était déjà en train d’investir 65 milliards de dollars pour la construction de trois usines en Arizona.L’investissement total, a-t-il expliqué, s’élèvera désormais à 165 milliards, pour trois autres usines de fabrication et deux sites de conditionnement, toujours en Arizona. Un centre de recherche et développement est également prévu.Donald Trump a placé la technologie au premier plan de son second mandat, en faisant figurer des magnats du secteur en bonne place lors de son investiture et en annonçant des investissements importants dans les infrastructures liées à l’intelligence artificielle (IA).Il a aussi appelé les entreprises étrangères à créer des emplois dans l’industrie aux Etats-Unis, soulignant que cela leur permettrait d’échapper aux droits de douane qu’il met en place. Depuis février, il fait notamment planer la menace de droits de douane de 25% sur les semiconducteurs.Les entreprises “viennent ici investir beaucoup d’argent parce qu’elles veulent être dans le plus grand marché du monde, et elles veulent éviter les droits de douane qu’elles subiraient si elles n’étaient pas installées ici”, a mis en avant le ministre américain du Commerce, Howard Lutnick, également présent lundi à la Maison Blanche.Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) subit depuis longtemps des pressions pour déplacer une plus grande partie de sa production hors de Taïwan, où se trouve la majeure partie de ses usines.- “Bouclier de silicone” -Un investissement de cette taille est soumis au feu vert des autorités taïwanaises.Le gouvernement veillera auprès de TSMC à ce que “ses processus de fabrication les plus avancés restent à Taïwan”, a averti la porte-parole de la présidence, Karen Kuo.TSMC produit des semiconducteurs utilisés dans tous les domaines technologiques, des iPhones d’Apple aux équipements d’intelligence artificielle de pointe de Nvidia.Le géant taïwanais est à l’avant-garde de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative, produisant les puces les plus avancées du monde, nécessaires pour alimenter les produits conçus par la Silicon Valley.Mais TSMC est aussi au coeur des tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Chine. Pékin revendique la souveraineté sur Taïwan, qui est soutenue par Washington, et menace de recourir à la force pour en reprendre le contrôle.Dans ce contexte, une délocalisation massive de la production de semiconducteurs de pointe pourrait affaiblir le “Bouclier de silicone” dont jouit Taïwan en raison des bouleversements qu’impliquerait une guerre pour le marché mondial de la tech, selon l’expert Yifan Chen.”Taïwan sans industrie des semiconducteurs et de la tech, c’est comme l’Ukraine sans armes nucléaires”, souligne cet enseignant à la Tamkang University de Taïwan.”Il est important que nous maintenions notre position clé dans la chaîne industrielle internationale et que nous soyons à la pointe des technologies-clés”, a déclaré pour sa part à la presse le Premier ministre Cho Jung-tai.Le ministre taïwanais de la Défense, Wellington Koo, s’est toutefois dit “convaincu que les Etats-Unis n’abandonneront pas” la région Asie-Pacifique.”Les Etats-Unis ne peuvent pas se retirer (de la région) car il en va de leur intérêt premier”, a-t-il déclaré dans des propos rapportés mardi et ce “que ce soit d’un point de vue économique, géopolitique ou de sécurité militaire”.Interrogé pour savoir si l’implantation de l’entreprise taïwanaise aux Etats-Unis permettrait de “minimiser” les conséquences pour les Etats-Unis d’une invasion de l’île par la Chine, Donald Trump a répondu qu’il “ne pouvait pas dire +minimiser+, ce serait évidemment un événement catastrophique”.Mais l’investissement de TSMC “nous placerait au moins dans une position où nous aurions, pour cette activité très, très importante, une très grosse partie de cette activité aux Etats-Unis”, a-t-il souligné.

Wall Street chute après les nouvelles annonces de Trump sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en forte baisse lundi, minée par les dernières annonces de Donald Trump sur l’entrée en vigueur de surtaxes visant le Canada, le Mexique et la Chine.Le Dow Jones a reculé de 1,48%, l’indice Nasdaq a chuté de 2,64% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 1,76%, sa plus grosse perte depuis décembre.La place américaine était déjà orientée à la baisse en début de journée, après la publication d’un indice de production industrielle montrant des inquiétudes grandissantes vis-à-vis des prix et de la demande.Les industries américaines sont en train d’affronter “le premier choc opérationnel” résultant de la mise en place de nouvelles taxes sur les importations, selon cette enquête de la fédération professionnelle ISM.Mais les principaux indices boursiers américains ont surtout chuté en fin de séance, après une conférence de presse de Donald Trump.Le président américain a notamment prévenu que le Canada et le Mexique n’avaient “plus de marge de manœuvre” pour éviter l’entrée en vigueur dans la nuit de lundi à mardi des droits de douane sur l’ensemble de leurs produits aux Etats-Unis.Il a par ailleurs signé lundi le décret imposant désormais 20% de droits de douane sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, contre 10% jusqu’ici.Donald Trump reproche au Canada, au Mexique et à la Chine de ne pas lutter assez efficacement contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes dans ce pays.Afin de les forcer à agir, il avait imposé début février 25% de droits de douane sur l’ensemble des produits canadiens et mexicains, pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange signé durant son premier mandat, avant de les suspendre pour un mois, satisfait des premiers gestes consentis par Ottawa et Mexico.Dans le même temps, la Chine s’était vu imposer 10% de droits de douane supplémentaires, venant s’ajouter aux 10% déjà existants, une augmentation entrée en vigueur lundi.L’indice VIX – dit “indice de la peur” – qui mesure la nervosité des investisseurs, a évolué en nette hausse, à son plus haut niveau depuis décembre.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait nettement à 4,16% contre 4,21% à la clôture vendredi. Son équivalent à deux ans suivait la même dynamique, à 3,95% contre 3,99% à la clôture précédente.Au tableau des valeurs, le géant des semi-conducteurs Nvidia a chuté de 8,69% après que Singapour a annoncé enquêter sur un possible acheminement de ses puces sophistiquées vers des pays sous sanctions américaines par des intermédiaires. 

Wall Street chute après les nouvelles annonces de Trump sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en forte baisse lundi, minée par les dernières annonces de Donald Trump sur l’entrée en vigueur de surtaxes visant le Canada, le Mexique et la Chine.Le Dow Jones a reculé de 1,48%, l’indice Nasdaq a chuté de 2,64% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 1,76%, sa plus grosse perte depuis décembre.La place américaine était déjà orientée à la baisse en début de journée, après la publication d’un indice de production industrielle montrant des inquiétudes grandissantes vis-à-vis des prix et de la demande.Les industries américaines sont en train d’affronter “le premier choc opérationnel” résultant de la mise en place de nouvelles taxes sur les importations, selon cette enquête de la fédération professionnelle ISM.”Les hausses de prix se sont accélérées en raison des droits de douane, ce qui a entraîné des retards dans la passation de nouvelles commandes, des arrêts de livraison de la part des fournisseurs et des répercussions sur les inventaires”, a décrit le responsable de l’enquête, Timothy Fiore.Mais les principaux indices boursiers américains ont surtout chuté en fin de séance, après une conférence de presse de Donald Trump.Le président américain a notamment prévenu que le Canada et le Mexique n’avaient “plus de marge de manœuvre” pour éviter l’entrée en vigueur dans la nuit de lundi à mardi des droits de douane sur l’ensemble de leurs produits aux Etats-Unis.Il a par ailleurs signé lundi le décret imposant désormais 20% de droits de douane sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, contre 10% jusqu’ici.Washington, Ottawa et Mexico négocient toujours afin d’interrompre durablement le flux vers les Etats-Unis de fentanyl, un puissant opioïde responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes dans ce pays.Donald Trump reproche au Canada, au Mexique et à la Chine de ne pas lutter assez efficacement contre ce trafic.Afin de les forcer à agir, il avait imposé début février 25% de droits de douane sur l’ensemble des produits canadiens et mexicains, pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange signé durant son premier mandat, avant de les suspendre pour un mois, satisfait des premiers gestes consentis par Ottawa et Mexico.Dans le même temps, la Chine s’était vu imposer 10% de droits de douane supplémentaires, venant s’ajouter aux 10% déjà existants, une augmentation entrée en vigueur lundi.L’indice VIX – dit “indice de la peur” – qui mesure la nervosité des investisseurs, a évolué en nette hausse, à son plus haut niveau depuis décembre.Toutefois, pour Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, “la toile de fond reste favorable”, la place américaine restant relativement proche de ses records.”Nous allons d’abord obtenir les effets négatifs de la politique de la nouvelle administration avant de passer aux conséquences positives sur la croissance” aux Etats-Unis, estime l’analyste.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait nettement à 4,16% contre 4,21% à la clôture vendredi. Son équivalent à deux ans suivait la même dynamique, à 3,95% contre 3,99% à la clôture précédente.Au tableau des valeurs, le géant des semi-conducteurs Nvidia a chuté de 8,69% après que Singapour a annoncé enquêter sur un possible acheminement de ses puces sophistiquées vers des pays sous sanctions américaines par des intermédiaires. Selon des informations de presse, des serveurs de Dell (-7,01%) et Super Micro Computer (-13,00%) contenant ces puces auraient été envoyées en Malaisie depuis Singapour, et les enquêteurs cherchent désormais à savoir si elles ont ensuite été acheminées vers d’autres pays, comme la Chine.

Le Salon du mobile de Barcelone entre course à l’IA et tensions géopolitiques

La course à l’innovation va-t-elle effacer les tensions géopolitiques dans le secteur de la tech? Séduite par les promesses de l’intelligence artificielle (IA), l’industrie des télécoms a affiché son optimisme lundi au Salon du mobile (MWC) de Barcelone, malgré quelques signes de crispation.La grand-messe annuelle de l’industrie des smartphones et des services connectés, qui devrait accueillir quelque 100.000 professionnels jusqu’à jeudi, a une nouvelle fois déroulé le tapis rouge à l’IA, ce qui n’a pas empêché quelques frictions géopolitiques de s’inviter dans les débats.”J’ai une certaine inquiétude à l’égard de l’approche que l’Europe adopte”, a ainsi déclaré Brendan Carr, patron de la puissante agence fédérale américaine des communications (FCC), en attaquant le règlement européen sur les services numériques (DSA) lors d’une table rondeEntrée en vigueur l’an dernier, cette réglementation vise à faire respecter au sein de l’UE les limites à la liberté d’expression, généralement définies par le droit national, comme l’interdiction des insultes racistes. Elle fait l’objet de vives critiques de la part de l’administration américaine et des géants de la tech. “Il y a un risque que ce régime réglementaire impose des règles excessives en matière de liberté d’expression”, a martelé M. Carr. Ces propos, qui font écho à ceux tenus par le vice-président américain JD Vance mi-février lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich, surviennent dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes liées notamment aux droits de douane américains sur les produits chinois.Déjà relevées de 10% depuis l’entrée en fonction de Donald Trump, ces taxes à l’importation doivent être à nouveau augmentées de 10% mardi. Ces mesures tarifaires, que le président américain menace d’étendre à d’autres partenaires, dont l’UE, pourraient avoir des conséquences sur l’ensemble du marché de la tech et des smartphones.”Nous vivons dans un contexte géopolitique assez difficile”, a reconnu la directrice générale adjointe des réseaux de communication au sein de la Commission européenne, Renate Nikolay. “Dans ce contexte, il est crucial d’assurer notre souveraineté technologique et notre autonomie stratégique”, a-t-elle insisté.- “L”IA va tout transformer” -Dans les allées du salon, où une foule dense s’est pressée toute la journée pour découvrir les gadgets et les innovations présentés au public, la question des droits de douane est cependant passée au second plan.”Nos clients s’interrogent sur l’impact des évolutions des politiques internationales, y compris américaines”, mais “il n’y a pas de mouvement de panique (…) à ce stade”, a estimé auprès de l’AFP Clotilde Bégon-Lours, du cabinet de conseil BCG. “Malgré les tensions géopolitiques en cours, l’état d’esprit reste positif”, a abondé Cédric Foray, responsable du secteur des télécoms au sein de EY. Un optimisme lié, selon lui, à l’essor de l’IA et à ses applications “concrètes” pour la filière télécoms.Le géant coréen Samsung a ainsi vanté lundi les capacités de l’outil intégré à son dernier modèle de smartphone sorti en début d’année, qui permet de réaliser des tâches simples dictées par l’utilisateur en “langage naturel”. Le fabriquant chinois Honor a quant à lui présenté un outil de détection des “deepfakes”, des images générées avec l’IA, destiné à protéger les utilisateurs contre les mauvais usages de cette technologie.”Si vous vous baladez sur les stands des opérateurs télécoms et des vendeurs de tech, on est vraiment dans la démonstration d’application concrète de l’IA”, a souligné Clotilde Bégon-Lours.Depuis l’arrivée de ChatGPT en 2022 et le développement de l’intelligence artificielle générative, cette technologie s’est largement invitée chez les fabricants, qui ont développé des outils directement intégrés aux smartphones.”L’IA va tout transformer, partout”, a assuré l’ex-ingénieur de Google et futurologue Ray Kurzweil, qui s’est exprimé en visioconférence sur la scène principale.Dans ce contexte d’euphorie, susceptible de rebattre les cartes du marché, les principaux opérateurs européens ont de nouveau appelé Bruxelles à lever les freins réglementaires qui empêchent, selon eux, l’émergence de poids lourds au sein de l’UE.”Il est temps que les grandes entreprises de télécommunications européennes soient autorisées à se consolider et à se développer”, a lancé le PDG du géant des télécoms espagnols Telefonica, Marc Murtra.

Bourse de Paris: le CAC 40 termine en forte hausse après avoir frôlé son record

La Bourse de Paris a terminé en nette hausse lundi, poussée par l’envol des valeurs de défense, les investisseurs anticipant une hausse des dépenses liées au secteur avec l’effervescence diplomatique autour de l’Ukraine.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, a terminé en nette hausse de 1,09%, soit un gain de 88,08 points, à 8.199,71 points. Depuis le 1er janvier, le CAC 40 affiche un gain de 11,10%.Le CAC 40 a d’ailleurs frôlé son record en séance (8.259,19 points, le 10 mai 2024), poussant jusqu’à 8.257,88 points.L’indice a été galvanisé par “une nouvelle frénésie pour les valeurs de la défense”, commente Eymane Cherfa, analyste de Myria AM interrogé par l’AFP.Elle fait suite à un sommet à Londres dimanche, où les dirigeants européens ont serré les rangs pour soutenir Kiev. Ils se sont engagés à dépenser davantage pour la sécurité et à constituer une coalition pour défendre toute trêve en Ukraine. Plusieurs dirigeants ont plaidé pour que l’Europe se réarme, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avertissant que le continent devait de toute urgence “se préparer au pire”. “Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense”, a assuré à l’issue de la réunion le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, saluant une “très bonne nouvelle”.Ce sommet précède un sommet européen extraordinaire sur l’Ukraine prévu le 6 mars à Bruxelles.Les valeurs de la défense ont ainsi caracolé en tête, Dassault Aviation terminant en forte hausse de 14,77% à 282,80 euros et Thales de 16,04% à 222,40 euros.Tout roule pour l’automobileLa présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé lundi un mécanisme de flexibilité pour éviter aux constructeurs automobiles en retard sur les objectifs de réductions des émissions de CO2 de payer des amendes en 2025.Ce mécanisme consistera à prendre en compte les émissions sur trois ans, de 2025 à 2027, au lieu d’une seule année, ce qui donnera un délai aux retardataires pour se rattraper, sans pénaliser les bons élèves qui disposeront de leur côté d’un crédit d’émissions. “On vient desserrer les contraintes et c’est assez bien pris par le marché”, note Eymane Cherfa.”Renault est la valeur la plus exposée donc elle en bénéficie le plus”, poursuit-il. Le titre de Renault a gagné 1,40% à 50,54 euros.Eutelsat en orbiteL’opérateur européen de satellites Eutelsat a flambé à la Bourse de Paris, le titre du groupe terminant en hausse faramineuse de 68,14% à 2,02 euros.Les discussions autour de l’Europe de la défense alimentent les attentes des investisseurs pour une forte demande de satellites OneWeb pour contourner son concurrent en Europe, le mastodonte Starlink dirigé par Elon Musk.

À La Réunion, des hectares couchés par les vents du cyclone Garance

À perte de vue, la Réunion offrait lundi les mêmes paysages de chaos, d’hectares de champs de bananes ou d’ananas dévastés après le cyclone Garance qui a fait quatre morts et provoqué des dégâts considérables pour l’agriculture vivrière.”Les vergers sont détruits, il va falloir attendre des années pour relancer” la production, commente Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de ce département ultra-marin.”Et donc pas de production, pas de revenus, c’est une très grosse catastrophe” pour cette île de l’océan Indien de près de 900.000 habitants, balayée vendredi par des vents à plus de 200 km/h et de très fortes pluies orageuses.Quatre personnes ont trouvé la mort, selon le dernier bilan officiel, établi samedi.Le ministre des Outre-mer Manuel Valls se rendra sur l’île jeudi et vendredi “pour être aux côtés des Réunionnais et pour définir, en concertation avec le préfet et les élus du territoire, les aides nécessaires pour faire face à l’ampleur des dégâts causés”, ont annoncé ses services lundi.Au niveau matériel, les dommages sont conséquents, et un millier de policiers et gendarmes sont engagés pour sécuriser les lieux, dont 100 gendarmes mobiles arrivés lundi matin pour “participer à cet effort”, indique la préfecture de La Réunion.Dans un état des lieux actualisé lundi, la préfecture précise que 90.000 clients (21% des abonnés) restaient privés d’électricité, même si quatre lignes haute tension ont été rétablies dans l’Est et le Nord, et la réalimentation de la ville de Saint-Benoît, sur la côte est, est en cours.Outre la téléphonie mobile et internet, l’accès à l’eau courante restait aussi perturbé lundi, avec 65.000 personnes qui en étaient encore privées, et plus d’un tiers de la population confrontée à des coupures des perturbations.Ont aussi été dévastés des pans entiers de l’agriculture, un secteur qui, selon l’Insee, employait fin 2023 plus de 10.000 personnes sur l’île. – “Il n’y a plus rien” -Tout juste revenus du Salon de l’agriculture à Paris, Sébastien Winsdor, président des chambres d’agriculture de France, et Olivier Fontaine, se sont se rendus lundi matin à Saint-Benoît, l’une des communes les plus touchées par le passage du cyclone.Éric Boyer, producteur de fruits, les reçoit à l’entrée de son exploitation, l’air hagard. Samedi matin, quelques heures après le passage du cyclone, il n’a pu que constater l’étendue des pertes: “15 hectares de bananes, 14 hectares de letchis et de 100% des ananas”.”Il va falloir attendre au moins trois ans pour avoir une nouvelle production de letchis”, déplore-t-il. “En 47 ans, je n’ai jamais vu une chose pareille”.”Les letchis, il n’y a plus rien”, tout comme la canne à sucre, “couchée”, se désole en écho une autre productrice, qui exploite avec sa famille des terres à Saint-Benoît et Sainte-Marie. Elle dit avoir “tout perdu” et se retrouve “sans revenus pour la prochaine campagne sucrière”.”Nous avons eu le cyclone Belal l’année dernière, la sécheresse cette année et là c’est le chaos. Les cannes, les letchis, les bananes, le maraîchage… Il n’y a plus rien”, énumère Olivier Fontaine. En janvier 2024, Belal avait déjà lourdement frappé le secteur agricole, occasionnant 33 millions d’euros de dégâts selon les chiffres de la chambre d’agriculture.”Il va falloir des aides pour ces agriculteurs dans la durée, jusqu’à ce que la situation revienne à la normale”, estime Sébastien Windsor.À Paris, en marge du Salon de l’agriculture après le passage de Garance, Olivier Fontaine a été reçu par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. “Nous lui avons demandé une mesure d’urgence et le placement de La Réunion en état de catastrophe naturelle et de calamité agricole”, a indiqué le président de la chambre d’agriculture.Pour le groupe GDR à l’Assemblée nationale, qui regroupe les députés communistes et certains ultra-marins, “ce cyclone de haute intensité vient nous rappeler que le changement climatique est à l’œuvre et impose de renforcer les politiques permettant de protéger nos populations” des phénomènes météorologiques violents, “qui vont se multiplier”.

Rigueur budgétaire: l’Italie se montre plus vertueuse que prévu en 2024

L’Italie a fait preuve de rigueur budgétaire en 2024: le déficit public a diminué davantage que prévu, à 3,4% du produit intérieur brut (PIB), une aubaine pour le gouvernement Meloni qui est sous forte pression pour réduire l’énorme dette du pays.Ce ratio est inférieur aux prévisions de la coalition de droite et d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni, qui tablait sur 3,8% du PIB, après un déficit de 7,2% en 2023.”Les finances publiques se portent mieux que prévu”, s’est félicité le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti. Cependant, “le défi sera désormais la croissance dans un contexte très problématique qui n’est pas seulement italien mais qui concerne toute l’Europe”, a-t-il nuancé.Autre bonne nouvelle pour Rome, la croissance économique a été revue à la hausse par l’Institut national des statistiques (Istat): l’Italie a vu son PIB augmenter de 0,7% en 2024, soit le même taux qu’en 2023.Fin janvier, l’Istat avait fait état d’une progression du PIB de 0,5%. La croissance est cependant restée inférieure aux prévisions du gouvernement qui tablait sur 1%.Rome s’est engagé à ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du PIB, en dessous du plafond de 3% fixé par le pacte de stabilité européen, ce qui laisse peu de marge pour une politique économique expansionniste.Visée par une procédure européenne pour déficit public excessif, l’Italie a dû s’engager à redresser ses comptes et réduire sa dette publique qui frôle les 3.000 milliards d’euros.Un budget 2024 sobre et sans excès: c’est la promesse faite par Giorgia Meloni en septembre 2023, décidée a serrer la vis afin de donner des gages sur la rigueur des comptes à Bruxelles, quitte à mettre entre parenthèses des promesses électorales.- Dépenses en baisse -Pari tenu: les recettes fiscales ont augmenté de 3,7% en 2024 et les dépenses, qui s’étaient accrues de 4,8% en 2023, ont diminué de 3,6%, selon l’Istat.Seul bémol, le ratio de la dette publique a augmenté à 135,3% du PIB en 2024, mais moins que prévu par le gouvernement, après 134,6% en 2023.Quant à la croissance, la première estimation de l’Istat de 0,5% était corrigée des jours ouvrables, contrairement au taux de 0,7% annoncé lundi, conformément aux normes de Bruxelles.L’activité de l’agriculture, la sylviculture et la pêche a connu en 2024 une hausse de 2%. Celle de la construction s’est accrue de 1,2% et celle des services de 0,6%.Gros point noir, la production industrielle a chuté de 3,5% l’an dernier, dans un contexte de crise du secteur manufacturier.Quant au commerce extérieur, les importations ont reculé de 0,7% et les exportations ont progressé de 0,4%.- Spectre d’une guerre commerciale -Face à la menace d’une hausse des droits de douane américains et la récession qui frappe l’Allemagne, son principal partenaire commercial, le gouvernement Meloni se montre prudent pour l’avenir.D’autant que l’Italie a enchaîné une croissance nulle aux troisième et quatrième trimestres de 2024.”Pour 2025 et 2026, nous devrons certainement mettre à jour les prévisions macroéconomiques, nous le faisons chaque année, nous devons le faire d’autant plus maintenant”, avait prévenu vendredi M. Giorgetti.Pour 2025, le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit à présent une croissance de 1,2% et pour 2026 une hausse du PIB de 1,1%. Interrogé sur la réponse à donner à la politique protectionniste de l’administration Trump, M. Giorgetti a indiqué qu’elle “peut être bilatérale”, prenant le contrepied de Bruxelles qui prône une action unie de ses 27 États membres.”La Commission exerce son rôle et doit le faire. Ce que je remarque, c’est que chaque pays de l’UE agit également pour son propre compte. C’est un fait”, a-t-il fait valoir.Quatrième exportateur mondial, l’Italie serait l’un des pays européens les plus touchés en cas de guerre commerciale. Son excédent commercial vis-à-vis des Etats-Unis a atteint 38,9 milliards d’euros en 2024.

Zone euro: l’inflation reflue en février après quatre mois de hausse

L’inflation a légèrement reculé en février dans la zone euro, après quatre mois consécutifs de hausse, ouvrant la voie à une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) qui se réunit jeudi.La hausse des prix à la consommation s’est ralentie à 2,4% sur un an dans les 20 pays partageant la monnaie unique, grâce à un reflux des tarifs de l’énergie, a annoncé Eurostat lundi.En janvier, la hausse des prix à la consommation avait atteint 2,5%. Les analystes de Factset s’attendaient en moyenne à un recul un peu plus marqué en février à 2,3%.L’inflation était tombée en septembre à son niveau le plus bas en trois ans et demi, à 1,7% en glissement annuel. Mais elle est repassée depuis octobre au-dessus de la cible de 2% visée par la BCE.Bonne nouvelle: en février, l’inflation sous-jacente – corrigée des prix volatils de l’énergie et de l’alimentation -, qui fait référence pour les experts et la BCE, a légèrement reculé à 2,6% sur un an, conformément aux anticipations de Factset. Entre septembre et janvier, cet indicateur était resté inchangé à 2,7%.Globalement, la hausse des prix s’est très nettement calmée dans la zone euro depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, dans le contexte d’une flambée des tarifs de l’énergie liée à la guerre en Ukraine.Cette tendance a permis à la BCE de baisser ses taux d’intérêt à cinq reprises depuis juin, alors que ce n’est plus tant l’inflation, mais plutôt la croissance qui inquiète en Europe. L’institution monétaire s’attend d’ailleurs à ce que l’inflation revienne durablement à 2% dès cette année.Le continent s’est enlisé depuis deux ans dans la stagnation économique et les perspectives sont moroses pour 2025, avec une panne de l’Allemagne et de la France, les deux principales économies de l’Union européenne.- Risques pour l’activité -Les menaces de droits de douane contre l’Europe du président américain Donald Trump ainsi que les incertitudes sur le sort de l’Ukraine augmentent encore les risques pour l’activité.La BCE devrait décider jeudi d’une sixième baisse. Le taux de dépôt, faisant référence, serait ramené de 2,75% à 2,50%, après une nouvelle baisse de 0,25 point. Cela porterait le cumul des baisses à 1,5 point depuis le pic de taux historique à 4,0% de septembre 2023, pour juguler une envolée record des prix.En abaissant progressivement le loyer de l’argent, la BCE cherche à soutenir le crédit et ainsi la reprise économique.Le recul de l’inflation en février résulte principalement de l’accalmie des prix de l’énergie: ils ont progressé de seulement 0,2% sur un an, après 1,9% en janvier. L’inflation sectorielle dans les services s’est aussi légèrement ralentie à 3,7% (-0,2 point). A l’inverse, les prix alimentaires (y compris alcool et tabac) ont progressé plus vite en février à 2,7%, contre 2,3% le mois précédent, tandis que la hausse des tarifs des biens industriels s’est légèrement accélérée à 0,6% (+0,1 point).”L’inflation restera proche de son niveau actuel pour les prochains trimestres”, prévoit Jack Allen-Reynolds de Capital Economics. Mais il estime que “la baisse de l’inflation des services en février marque le début d’une tendance qui fera chuter considérablement le taux sous-jacent cette année”. Il anticipe de ce fait “une réduction des taux d’intérêt par la BCE plus importante que prévu par la plupart des analystes”.Par pays, la France a affiché de loin l’inflation la plus faible en février à 0,9% sur un an, suivie par l’Irlande (1,3%) et la Finlande (1,5%). A l’inverse, l’Estonie (5%), la Croatie (4,7%) et la Belgique (4,4%) ont subi les hausses de prix les plus fortes.Parmi les grands pays, l’Italie (1,7%) a fait mieux que l’Allemagne (2,8%) et l’Espagne (2,9%).