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Au Soudan, la ruée vers l’or via les Emirats pour financer la guerre

L’industrie de l’or est en plein essor au Soudan, mais au lieu de profiter à la population de ce pays parmis les plus pauvres du monde, le métal jaune est devenu, via les Emirats, le nerf de la guerre entre l’armée les paramilitaires.Le conflit qui a débuté le 15 avril 2023 entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) menées par son ex-adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, a décimé l’économie de ce pays d’Afrique de l’Est.Mais le gouvernement soutenu par l’armée a annoncé en février des exportations d’or record en 2024.La demande pour les énormes réserves d’or du Soudan, longtemps convoitées par des investisseurs tels que le groupe mercenaire russe Wagner, est “un facteur clé de la prolongation de la guerre”, a déclaré à l’AFP l’économiste soudanais Abdelazim al-Amawy.”Pour comprendre la guerre au Soudan, il faut suivre la trace de l’or, et elle nous conduit aux Emirats arabes unis”, explique Marc Ummel, chercheur auprès de l’ONG Swissaid, chargée de suivre la contrebande d’or africain vers cet Etat du Golfe.Dans un courriel envoyé à l’AFP en réponse à cet article, un responsable des Emirats a déclaré que son pays “rejetait fermement toute allégation infondée concernant la contrebande et l’exploitation de l’or en provenance du Soudan pendant cette catastrophe”.”Les Émirats arabes unis prennent très au sérieux la réglementation de leur secteur aurifère et continueront de maintenir leur position de plaque tournante de l’or éthique, en empêchant activement l’entrée de flux illicites sur le marché”, a-t-il ajouté.Mais selon des sources gouvernementales soudanaises, du secteur aurifère et des documents de Swissaid, la quasi-totalité de l’or du Soudan finit aux Emirats, via des circuits commerciaux légaux ou clandestins.- “Contrebande” -En février, la Sudan Mineral Resources Company, une entreprise publique, a indiqué que 64 tonnes d’or ont été produites en 2024, contre 41,8 tonnes en 2022, avant la guerre.Si l’or a rapporté 1,57 milliard de dollars aux caisses de l’Etat, selon la Banque centrale, “près de la moitié de la production passe en contrebande à travers les frontières”, a déclaré à l’AFP Mohammed Taher, directeur de la SMRC, depuis Port Soudan.A près de 2.000 kilomètres de là, à la frontière entre le Soudan, le Soudan du Sud et le Centrafrique, des mines qui font partie de l’empire aurifère des FSR sont en pleine expansion.La grande majorité de l’or des deux camps est acheminée illégalement au Tchad, au Soudan du Sud et en Egypte, avant d’être exportée aux Emirats, selon des sources de l’industrie minière.En mars, le Soudan a déposé une plainte auprès de la Cour internationale de justice, accusant les Emirats de complicité dans le “génocide” commis par les FSR au Darfour. Abou Dhabi a dénoncé un “coup de pub” et accusé l’armée “d’atrocités”.Les Emirats contribuent aussi dans une large mesure à l’essor de la production d’or dont bénéficie le gouvernement soudanais, ce qui lui permet de financer son effort de guerre.Selon M. Taher, 90% de l’or soudanais est exporté vers les Emirats, mais d’autres marchés, comme le Qatar et la Turquie, sont envisagés.Au cœur du territoire contrôlé par les militaires, à mi-chemin entre Port-Soudan et Khartoum, la mine de Kush est le fleuron de l’industrie aurifère contrôlée par le gouvernement.Evacuée au début du conflit, elle produit de nouveau des centaines de kilos d’or chaque mois, selon un ingénieur de l’usine. Un porte-parole d’Emiral, propriétaire de la mine, a confirmé à l’AFP que “la production avait repris de manière limitée”.Sur son site Internet, Emiral, basée à Dubaï, mentionne Kush comme l’un de ses actifs via sa filiale Alliance for Mining, qui est selon elle “le plus grand producteur d’or au Soudan”.Une source du secteur affirme que cette société, à l’origine russe, a été “rachetée en 2020 par un investisseur émirati tout en conservant sa direction russe”.Les Emirats sont le deuxième plus grand centre aurifère du monde et la principale destination de l’or africain de contrebande.- Absence de contrôles -Mais selon M. Ummel, “les Emirats n’appliquent pas vraiment leur réglementation, ils ne réalisent pas tous les contrôles nécessaires et continuent donc ainsi à financer la guerre.””L’élément le plus fondamental”, souligne-t-il, est “de s’assurer que l’or a été déclaré dans le pays d’où il provient”.En 2023, des données de Swissaid ont révélé que les Emirats importaient du Tchad, à la frontière ouest du Soudan, deux fois plus d’or que la capacité maximale estimée du pays, suggérant qu’une large part provenait de la contrebande.Au Darfour, où ses troupes sont accusées de génocide, le chef des FSR contrôle des mines d’or très lucratives.Selon l’expert Alex de Waal, le général Daglo a bâti une “entreprise mercenaire transnationale”, principalement via la société familiale Al Junaid Multi Activities, sanctionnée” par les Etats-Unis et l’Union européenne.A la faveur d’un réseau alimenté par l’or comptant jusqu’à 50 entreprises, il a accumulé une énorme richesse qui lui a permis “d’acquérir des armes, de payer des salaires, de financer des campagnes médiatiques et de faire pression sur d’autres groupes pour acheter leur soutien”, ont indiqué des experts de l’ONU l’an dernier.Trois anciens ingénieurs d’Al-Junaid ont estimé que les revenus de la société en temps de guerre s’élevaient au minimum à un milliard de dollars par an.La seule région frontalière du sud du Darfour produit au moins 150 kilos d’or par mois, selon l’un des ingénieurs. L’or est acheminé vers un aéroport de Raga au Soudan du Sud, à 200 kilomètres de la frontière, “puis transporté par avion vers l’Ouganda et le Kenya, puis vers les Emirats arabes unis”, a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat.

ChatGPT désormais capable de créer des images inspirées du Studio Ghibli, sans accord de licence

La version actualisée de l’interface d’intelligence artificielle (IA) générative ChatGPT d’OpenAI permet désormais de produire une image inspirée du style du célèbre créateur japonais de films d’animation Studio Ghibli sans accord de licence, ce qui a relancé le débat sur l’utilisation de contenus pour développer ces logiciels.Il était déjà possible de générer des images grâce à ChatGPT, mais l’actualisation du modèle, ou programme (GPT-4o), sur lequel s’appuie l’interface permet d’obtenir des résultats sophistiqués grâce à des demandes très succinctes, ce qui n’était pas le cas auparavant.GPT-4o est différent des versions initiales de l’algorithme (GPT 3.5 pour la première mouture de ChatGPT par exemple) car il peut “raisonner”, c’est-à-dire décomposer la demande en étapes plutôt que de produire un résultat instantané.La dernière cuvée de ChatGPT, mise en ligne mercredi, propose aussi des évolutions plus pertinentes d’une image en fonction de la discussion avec l’utilisateur (itérations).OpenAI avait initialement indiqué que le nouveau modèle serait disponible pour tous les utilisateurs de ChatGPT, payants ou non, mais le patron d’OpenAI, Sam Altman, a annoncé un report pour la version gratuite.”Les images de ChatGPT sont beaucoup plus demandées que ce que nous imaginions (et nous avions des attentes élevées)”, a-t-il écrit mercredi sur X (ex-Twitter) pour justifier ce délai.Beaucoup d’internautes ont mis en ligne sur les réseaux sociaux des images générées par ChatGPT après avoir demandé un dessin dans le style, très reconnaissable, du Studio Ghibli, le créateur de films animés à succès comme “Mon voisin Totoro”, “Porco Rosso” ou “Princesse Mononoké”.”Je me réveille et je vois des centaines de messages: regarde, je t’ai transformé en minet façon Ghibli. haha”, a réagi Sam Altman sur X.Mais OpenAI n’a pas passé d’accord de licence avec le fameux studio, dont le co-fondateur et personnage emblématique, le Japonais Hayao Miyazaki, s’est montré, par le passé, très critique de l’utilisation de l’IA dans le dessin animé.”Je n’aurais jamais l’idée d’intégrer cette technologie dans mon travail”, avait-il déclaré dans un documentaire de la télévision publique japonaise NHK. “Je pense sincèrement que c’est une insulte à la vie même.”Sollicité par l’AFP, le Studio Ghibli n’a pas donné suite.L’épisode a relancé le débat, sur les réseaux sociaux, autour de l’utilisation par les géants de l’IA générative de données, texte, images, dessins, sons ou vidéos sans autorisation explicite pour développer leurs interfaces.Plusieurs d’entre eux ont été assignés en justice aux Etats-Unis, pour infraction au droit de propriété intellectuelle, mais aucun de ces dossiers n’a encore été tranché sur le fond.

Wall Street sur la défensive face aux droits de douane sur l’automobile

La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, les investisseurs se montrant quelque peu échaudés face à l’annonce de surtaxes américaines sur les automobiles fabriquées à l’étranger, alors que Washington veut déjà imposer des droits de douane “réciproques” début avril.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,09%, l’indice Nasdaq de 0,13% et l’indice élargi S&P 500 de 0,06%.”Une fois de plus, un nuage tarifaire plane sur le marché”, a résumé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Donald Trump a annoncé mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles, nouvelle escalade de la guerre commerciale qu’il mène tous azimuts depuis janvier.”Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse”, a prévenu le président américain, nouvelle illustration de son maniement punitif des droits de douane depuis son investiture fin janvier.Les taxes sur l’automobile s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis” et entreront en vigueur “le 2 avril et nous commencerons à les collecter le 3”, selon lui.Si les fabricants européens et asiatiques sont particulièrement touchés, les constructeurs américains sont aussi concernés, leur modèle économique intégrant largement le Mexique et le Canada où ils possèdent des usines.Il est “crucial” que les droits de douane ne fassent pas “monter les prix pour les consommateurs”, ont prévenu jeudi Ford, GM et Stellantis via un communiqué de l’association professionnelle des constructeurs américains (AAPC), plaidant pour la “compétitivité” de la production automobile “nord-américaine”, intégrant donc Canada et Mexique.Au lendemain de cette annonce, le constructeur automobile américain General Motors chutait de plus de 6%, Ford et Stellantis reculaient chacun de plus de 2%.En évoluant en baisse, Wall Street montre “qu’elle n’aime pas les droits de douane”, estime auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA. Mais le recul modéré de la place américaine signifie que les investisseurs “ne pensent pas” que ces nouvelles surtaxes “resteront en place suffisamment longtemps pour provoquer une récession”, juge M. Stovall.Jeudi, Donald Trump a aussi dit que ses futurs droits de douane dits “réciproques”, qui concerneront potentiellement l’ensemble des produits importés aux Etats-Unis à partir du 2 avril, seront “très cléments”.”Les acteurs du marché ne savent pas comment tout cela se traduira pour l’économie mondiale et la croissance des bénéfices; par conséquent, ils manquent de conviction en matière d’investissement”, a dit Patrick O’Hare.Les acteurs du marché digèrent aussi la révision de l’évolution du produit intérieur brut (PIB) américain.Celui-ci a progressé davantage que précédemment estimé au dernier trimestre 2024, à +2,4% en rythme annualisé, a rapporté jeudi le ministère du Commerce.La croissance du PIB était jusqu’ici estimée à +2,3% pour les trois derniers mois de l’année.Autre indicateur publié en début de journée, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en légère hausse par rapport à la semaine dernière (+1.000), en deçà des attentes.Sur le marché obligataire jeudi, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu à 4,37% contre 4,35% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, la chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop plongeait (-13,31%), sujette à des prises de bénéfice, après son bond de la veille provoqué par l’annonce de son intention d’acheter du bitcoin avec sa trésorerie.La banque d’investissement Jefferies (-8,19%) était plombée par la publication de résultats au premier trimestre en recul sur un an et largement inférieurs aux attentes. La direction de la banque blâme des marchés “devenus de plus en plus difficiles en raison des incertitudes liées à la politique américaine et aux événements géopolitiques”.

TotalEnergies réduit encore ses émissions en 2024 et maintient le cap

Le groupe pétrogazier français et 4e major mondiale TotalEnergies a déclaré jeudi qu’il avait encore réduit son empreinte carbone en 2024 et qu’il maintenait “le cap” de ses objectifs climatiques, à deux mois d’une assemblée générale de ses actionnaires toujours très scrutée.Le maintien de sa trajectoire de réduction des gaz à effet de serre, annoncé jeudi dans son rapport annuel “climat”, se distingue des revirements sur la transition énergétique annoncés récemment par les majors européennes BP et Shell.TotalEnergies estime avoir réduit ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre en 2024, par rapport à 2023, pour un total de 461 millions de tonnes de CO2 équivalent ( MtCO2e, -2,9%) ou 449 MtCO2e (-2,6%), selon les deux méthodes de calcul retenues à partir de ses tableaux de comptabilité carbone. Ce total représente environ un quart de plus que l’ensemble des émissions de la France sur son territoire. L’empreinte carbone inclut le dioxyde de carbone (CO2) généré par la combustion de l’essence, du kérosène ou du gaz vendu par TotalEnergies, mais aussi les rejets de méthane (la molécule du gaz), un puissant gaz à effet de serre qui peut fuir des forages ou des gazoducs et s’échapper directement dans l’atmosphère.Les émissions dites directes, générées par ses opérations d’extraction et de production, que la major française en soit l’opérateur ou non, sont déclarées à 43 MtCO2e l’an dernier (-4,4% sur un an). Mais l’essentiel de l’empreinte carbone des groupes pétroliers comme TotalEnergies se trouve ailleurs, dans les émissions dites indirectes, et notamment de celles issues de la combustion des produits fossiles vendus à ses clients. Celles-ci ont été, selon le groupe, de 342 MtCO2e en 2024 (-2,6% par rapport à l’an précédent).  – Accélération pour réduire le méthane -Depuis dix ans, les émissions liées à la combustion du pétrole (deux tiers de ces émissions indirectes) ont baissé, mais celles de gaz, priorité stratégique du groupe dirigé par Patrick Pouyanné, qui a beaucoup investi dans le gaz naturel liquéfié (GNL), ont été multipliées par deux. Ses ventes de pétrole n’ont fait que diminuer au contraire de celles de gaz qui augmentent, une énergie qu’il vante comme une “alternative vertueuse” dans les pays dépendant du charbon pour produire de l’électricité. Le rôle du gaz dans la transition énergétique est cependant discuté par des scientifiques et experts du climat. L’empreinte carbone du GNL peut en effet rivaliser avec celle du charbon dans certains cas, à cause d’un processus industriel très lourd (extraction, liquéfaction, transport maritime qui engendre des fuites, regazéification).”Forte de ces résultats, TotalEnergies maintient le cap de sa stratégie et est devenue la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”, a souligné la compagnie dans un communiqué.La “neutralité carbone” visée par l’entreprise est soumise à la condition que “la société”, c’est-à-dire les pays où elle opère, impose de facto la sortie du pétrole. TotalEnergies n’a pas déclaré d’intention d’arrêter ses activités pétrolières et s’appuiera largement sur des compensations ou des absorptions de carbone, techniques non éprouvées à grande échelle.En attendant, les objectifs chiffrés de TotalEnergies concernent 2030. Pour ceux de 2025, le groupe a décidé de “renforcer ses objectifs de baisse des émissions”.Cela concerne ses émissions directes (incluant ses activités et l’énergie qu’elle consomme) et de méthane. TotalEnergies estime être allée plus vite que prévu en réduisant de 55% ses propres émissions de méthane en 2024 par rapport à 2020 (au lieu de -50%). Elle compte faire encore mieux avec une réduction de 60% en 2025, pour atteindre l’objectif d’une baisse de 80% qu’elle s’est fixée pour 2030.

Les Bourses mondiales reculent après le tour de vis douanier des Etats-Unis sur l’automobile

Les Bourses mondiales évoluent dans le rouge jeudi après l’annonce de Donald Trump de droits de douane supplémentaires sur les voitures fabriquées hors des Etats-Unis, provoquant de nouvelles inquiétudes quant à l’économie mondiale.Après l’acier et l’aluminium, le président américain a poursuivi son offensive commerciale en annonçant mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles.Elles s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis” et entreront en vigueur “le 2 avril et nous commencerons à les collecter le 3″, selon lui. Le taux total de taxation sera de 27,5% de la valeur.”Cette nouvelle a eu un effet immédiat sur les prix des actions. Les Etats-Unis importent 8 millions de voitures par an et des pièces automobiles dans des quantités considérables, soit un commerce de 240 milliards de dollars”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.Vers 13H40 GMT, la Bourse de Paris perdait 0,70%, Francfort 1,26%, Londres 0,80% et Milan 0,56%.A Wall Street aussi, les investisseurs ont mal accueilli la nouvelle. Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,23%, l’indice Nasdaq de 0,49% et l’indice élargi S&P 500 de 0,38%.”Des droits de douane sur les automobiles et les pièces détachées pèseraient négativement sur l’économie américaine, notamment en perturbant les chaînes d’approvisionnement interconnectées en Amérique du Nord”, estime Lee Hardman, de MUFG. Sur le marché des changes, le dollar perdait 0,35% face à la monnaie unique européenne, à 1,0783 dollar pour un euro.”La rhétorique de Donald Trump jouera un rôle important: s’il adoucit son ton, les marchés pourraient s’en trouver soulagés” sinon, “le risque d’une volatilité prolongée se profile”, explique Fawad Razaqzada, analyste de marché pour City Index.La prochaine étape est prévue mercredi 2 avril, que Donald Trump appelle le “Jour de la libération” où il devrait annoncer la mise en place de droits de douane dits “réciproques”, qui concerneront tous les produits importés aux Etats-UnisCôté obligataire, le taux de l’emprunt à dix ans américain atteignait vers 13H30 GMT 4,37%, contre 4,35% la veille. L’automobile européenne en déroute”Les nouveaux droits de douane vont encore compliquer la situation des constructeurs automobiles allemands, dont les bénéfices ont déjà considérablement chuté”, note Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. “Les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial de l’Allemagne.A Francfort, vers 13H30 GMT, BMW (-2,77%), Mercedes (-4,24%), Volkswagen (-2,30%), Porsche (-4,58%) perdent du terrain.Ailleurs en Europe, Volvo lâchait 9,41% à Stockholm. A Paris, Stellantis perdait 6,30%.Côté équipementiers, Valeo chutait de 6,77% et Forvia de 3,04%. Continental perdait 3,28%.PRoSiebenSat.1 décrocheL’action du groupe télévisé ProSiebenSat.1 chute de plus de 10% à 5,84 euros vers 13H30 GMT, à Francfort, se rapprochant du prix moyen de 5,75 euros attendu par l’entreprise allemande après l’offre annoncée hier par l’italien MediaForEurope (MFE, ex-Mediaset) visant à augmenter sa participation, actuellement proche de 30 %.Next s’envoleLe groupe britannique d’habillement Next s’envolait de près de 9% à la Bourse de Londres après avoir amélioré sa prévision de résultat annuel grâce à des ventes meilleures que prévu, et malgré une baisse de 8% de son bénéfice net pour son exercice annuel décalé achevé fin janvier, à 736,1 millions de livres.L’or frôle son record historiqueL’once d’or atteignait 3.041,57 dollars jeudi vers 13H30 GMT, se rapprochant de son record historique de plus de 3.057 dollars, établi plus tôt en mars.”Les nouvelles inquiétudes concernant les conséquences économiques des politiques commerciales de l’administration américaine (renforcent) l’attrait de l’or en tant qu’actif refuge”, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.Côté pétrole, les cours du brut restaient quasi stables, le Brent de la mer du Nord perdant 0,16% à 73,67 dollars le baril et celui du WTI américain cédant 0,08% à 69,59 dollars.

British Steel, pénalisé par les droits de douane, prépare la fermeture de ses hauts fourneaux

Le sidérurgiste British Steel, filiale du chinois Jingye, a dit jeudi préparer la fermeture de ses hauts fourneaux de Scunthorpe, dans l’est de l’Angleterre, ouvrant la voie à des milliers de licenciements dans un secteur plombé notamment par les droits de douane américains.Le groupe, qui avait indiqué fin 2023 qu’il comptait remplacer ses hauts fourneaux, les derniers du pays, par des équivalents électriques, lance une “consultation avec les salariés et les syndicats sur les licenciements”, a-t-il précisé dans un communiqué.Ces suppressions de postes concerneront 2.000 à 2.700 emplois, a précisé à l’AFP une source proche du dossier.British Steel, qui emploie 3.500 personnes au Royaume-Uni, compte fermer “ses deux hauts fourneaux, ses opérations de fabrication d’acier et réduire la capacité du laminoir à acier à Scunthorpe”, a-t-il précisé. L’entreprise évoque différents scénarios, dont une fermeture dès début juin 2025.”Les hauts fourneaux et les opérations de fabrication de l’acier ne sont plus financièrement viables en raison des conditions de marché très difficiles, de l’imposition de droits de douane et des coûts environnementaux plus élevés”, a détaillé l’entreprise, qui dit perdre 700.000 livres (840.000 euros) par jour.Le président américain Donald Trump a imposé des droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium, entrés en application à la mi-mars. Au contraire de l’UE, le Royaume-Uni n’a pas riposté, misant sur la signature d’un accord économique avec les Etats-Unis, en cours de négociation, qui lui permettrait notamment d’obtenir une exception en la matière.- Moins polluants -L’annonce de British Steel a lieu sur fond de tension avec le gouvernement sur une aide publique pour aider l’entreprise à passer aux fours à arc électrique, moins polluants que les hauts fourneaux gourmands en charbon, et qui nécessitent moins de main d’oeuvre.Concurrent de British Steel, Tata Steel, a éteint fin 2024 son dernier haut fourneau dans la plus grande aciérie du pays, à Port-Talbot, au Pays-de-Galles, avec là aussi près de 3.000 licenciements à la clé.Il prévoit lui aussi d’installer un four à arc électrique, dans le cadre d’un investissement de 1,25 milliard de livres, dont une subvention de 500 millions.Le troisième producteur du pays, Liberty Steel, est quant à lui déjà passé aux fours à arc électrique.British Steel a de son côté rejeté une proposition de subvention du gouvernement — selon une source proche du dossier, celle-ci s’élevait à 500 millions de livres, sur un budget total qui pourrait dépasser 2 milliards de livres.”C’est un jour sombre pour notre industrie sidérurgique et pour notre pays”, a réagi dans un communiqué Roy Rickhuss, secrétaire général du syndicat Community, disant “exhorter Jingye et le gouvernement britannique à revenir à la table des négociations avant qu’il ne soit trop tard”.- “Sécurité nationale” -Les fours à arc électrique sont principalement utilisés pour recycler la ferraille d’acier et “nous sommes désormais sur le point de devenir le seul pays du G7 sans capacité nationale de production d’acier primaire, il n’est pas exagéré de dire que notre sécurité nationale est gravement menacée”, a déploré le syndicaliste.”Il est regrettable” que l’entreprise n’ait pas accepté l’offre, a déclaré de son côté au Parlement, mercredi, la secrétaire d’Etat à l’Industrie Sarah Jones, disant appeler l’entreprise “à reconsidérer son projet”.Le gouvernement comme l’entreprise ont précisé que les discussions se poursuivaient. “Nous sommes en négociations continues”, a insisté le ministre du Commerce Jonathan Reynolds lors d’un discours à l’occasion d’une conférence à Londres.Le ministre rappelle que le gouvernement prévoit jusqu’à 2,5 milliards de livres (3 milliards d’euros) pour “reconstruire le secteur” et l’exécutif publiera bientôt un plan pour l’acier “afin de parvenir à un avenir durable pour la main-d’œuvre, l’industrie et les communautés locales”.Ancien fleuron britannique, en difficulté depuis des années, British Steel avait été sauvé de la faillite par le chinois Jingye en 2020. Le groupe dit avoir investi depuis “plus de 1,2 milliard de livres sterling pour faire tourner ses opérations”.

Fuites de données: l’inquiétude croît chez les Français

Les consultations au sujet des fuites de données personnelles ont bondi sur la plateforme gouvernementale cybermalveillance.gouv.fr en 2024, révèle le rapport annuel de l’organisation, publié jeudi. Sur le site, dédié à l’assistance face aux menaces et actes malveillants en ligne, les demandes de particuliers liées à des fuites de données ont bondi de 82%, pour atteindre un total de 12.400. “Il y a eu beaucoup de fuites de données personnelles et bancaires”, explique Jérôme Notin, directeur général de la plateforme.Dans son rapport annuel, cybermalveillance.gouv.fr pointe également les potentielles conséquences importantes de ces fuites de données. Les éléments volés peuvent en effet être utilisés pour des actes de hameçonnage en ligne, de piratage ou de tentative d’escroquerie. En parallèle, le hameçonnage, qui consiste à piéger un utilisateur en ligne en l’incitant à cliquer sur un lien frauduleux ou à livrer des données personnelles, reste “la première menace pour tous les publics”. Ce type de menace a fait l’objet de 64.000 recherches d’assistance sur la plateforme, soit une hausse de 22%. Ces tentatives de hameçonnage très répandues prennent notamment la forme de faux mails de contravention, de SMS concernant la livraison de colis ou de messages d’une personne se faisant passer pour un enfant qui cherche à contacter ses parents. Le piratage de compte et l’arnaque au faux support technique font également partie des demandes d’assistance en ligne les plus fréquentes de la part des particuliers. S’agissant des entreprises et associations, le hameçonnage, le piratage de compte et les rançongiciels sont les trois motifs les plus fréquents de consultation de la plateforme. Il en va de même pour les collectivités et les administrations, pour qui les rançongiciels restent néanmoins plus élevés que les piratages de compte.Pour la première fois, “le cyber harcèlement, même s’il reste très bas, apparait pour les publics professionnels” dans les dix motifs les plus courants de demande d’assistance, souligne Jérôme Notin.Quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA), le directeur général de la plateforme a tenu à relativiser la menace actuelle. “Ca reste un outil qui peut augmenter la capacité des attaquants (…) par contre, sauf cas très particuliers, on n’a pas encore d’utilisation massive démontré de l’IA” dans des cas de cybermalveillance. Au total, la plateforme en ligne a vu le nombre de demandes d’assistance augmenter de près de 50% en un an, à plus de 423.000 en 2024.

Route maritime du Nord: record de cargaisons transportées en 2024, des défis logistiques à régler

La Russie s’est félicitée jeudi d’un record de cargaisons transportées en 2024 via la Route maritime du Nord, avec laquelle elle ambitionne de concurrencer le Canal de Suez en profitant de l’impact du changement climatique, tout en reconnaissant à ce stade des limites logistiques à son développement.Les sanctions occidentales visant Moscou en réponse à son assaut contre l’Ukraine depuis trois années ont poussé le Kremlin à accélérer ce projet commercial et logistique pour épouser la réorientation de ses échanges commerciaux, de l’Europe vers l’Asie.L’Arctique attise les convoitises de nombreuses puissances, le président américain Donald Trump ayant ravivé ces dernières semaines les tensions dans la zone en disant publiquement convoiter le Groenland.”L’année dernière s’est soldée en effet par un record, environ 38 millions de tonnes” de cargaisons transportées, s’est réjoui le patron du groupe russe Rosatom, Alexeï Likhatchev, lors d’un point-presse en marge du Forum arctique à Mourmansk (nord-ouest). “Dans les années à venir, cela passera sûrement des dizaines de millions à des centaines de millions de tonnes” acheminées par cette voie commerciale reliant l’Europe à l’Asie par l’Arctique, a-t-il assuré, sans donner de calendrier précis.Selon lui, ce projet se développe “malgré les sanctions” occidentales, car “il y a une demande en Asie du Sud-Est, en Chine, dans les pays amicaux” pour les ressources naturelles transportées par cette voie, avant tout des hydrocarbures (gaz, pétrole…).Mercredi, Vladimir Panov, représentant spécial pour le développement de l’Arctique de Rosatom, avait précisé que le transit des cargaisons via cette voie commerciale avait augmenté de 44% en 2024, en dépassant “pour la première fois” trois millions de tonnes.”Il s’agit de cargaisons qui étaient historiquement transportées (…) via le Canal de Suez, mais maintenant les expéditeurs les redirigent vers la Route maritime du nord en été et en automne”, saison navigable sur la plupart du trajet du fait de la fonte des glaces accélérée par le réchauffement climatique, a-t-il affirmé.Si en 2024 le canal de Suez a perdu deux tiers de son trafic en raison des attaques des rebelles houthis du Yémen contre des cargos, 457 millions de tonnes de cargaisons ont toujours été transportées via le Canal de Suez, selon des statistiques officielles, soit douze fois plus que via la voie arctique, qui économise pourtant plusieurs jours de trajet (autour de deux semaines, selon les saisons).- Défis et concurrence -Or, ce trajet via la Route maritime du Nord reste toujours très coûteux et il nécessite le recours à des brise-glaces à propulsion nucléaire.Pour “passer à un niveau supérieur” et envisager, à terme, le transport de 100-150 millions de tonnes de cargaisons par an, “il faut avoir entre 15 et 17 brise-glaces”, contre seulement onze actuellement, avait noté mercredi Alexeï Likhatchev.En Arctique, d’autres puissances, dont les Etats-Unis et certains pays européens, sont présentes et fortement intéressées par l’exploitation des ressources présentes dans les sols.”Sous couvert de protection de l’environnement et de lutte contre le changement climatique, nous assistons à des tentatives permanentes de concurrence déloyale”, a dénoncé, lors du Forum arctique, Vladislav Maslennikov, du ministère russe des Affaires étrangères.Dans la zone, Moscou voudrait s’appuyer sur son allié chinois face aux puissances occidentales, Pékin se disant prêt à coopérer avec la Russie dans ce projet, tout comme l’Inde, d’après Rosatom.Ke Jin, directeur général de la société chinoise China Freight Forwarding Company, a, quant à lui, relevé que le manque d’infrastructures portuaires capables d’accueillir de gros navires demeurait “un des problèmes principaux” au développement de la Route maritime du Nord.En juin 2024, Rosatom et le groupe chinois NewNew Shipping Line ont ainsi annoncé leur accord sur la mise en place d’une entreprise commune pour construire des navires porte-conteneurs adaptés aux conditions de navigation arctiques.”Il y a des projets concrets qui se réalisent avec la Turquie, des discussions profondes avec le Vietnam, les pays du Proche-Orient”, assure M. Likhatchev.

L’Espagne a ramené son déficit public sous la barre symbolique des 3% du PIB en 2024

Après cinq ans de dérapage budgétaire, l’Espagne a ramené l’an dernier son déficit public sous la barre des 3% fixée par les traités européens, à la faveur d’une forte croissance économique qui a dopé les rentrées fiscales de l’Etat.Selon des données publiées jeudi par le ministère espagnol du Budget, le déficit espagnol a atteint 2,8% du produit intérieur brut (PIB), soit 0,7 point de moins qu’en 2023 (3,5%) et 1,8 point de moins qu’en 2022 (4,6%).Cette réduction est supérieure à l’objectif fixé par le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui s’était engagé auprès de la Commission européenne à ramener le déficit espagnol à 3% du PIB.Elle tranche avec les difficultés budgétaires auxquelles est confrontée la France, où le déficit a rebondi l’an dernier à 5,8% du PIB (+0,4 point) et ne devrait pas revenir sous la barre des 3% avant 2029.Ces bons résultats “reflètent l’assainissement des comptes publics mis en oeuvre par notre pays”, dans “un contexte international incertain”, a salué lors d’une conférence de presse la ministre du Budget, Maria Jesus Montero.La réduction du déficit espagnol a permis au pays de revenir dans les clous budgétaires européens – qui exigent d’avoir un déficit public inférieur à 3% du PIB – pour la première fois depuis 2018.Elle a été favorisée par une forte croissance économique, qui a atteint 3,2% du PIB, largement au-dessus de la moyenne de la zone euro (0,7%), grâce au rebond du tourisme international et aux fonds du plan de relance européen.Cela a dopé les recettes de l’Etat, avec des conséquences positives pour la dette publique: cette dernière s’est établie fin décembre à 101,8% du PIB, contre 105,1% fin 2023, selon la Banque d’Espagne.- Objectif: 2,5% en 2025 -Lors de sa conférence de presse, Maria Jesus Montero a précisé que les 2,8% de déficit de 2024 ne prenaient pas en compte les dépenses engagées face aux inondations meurtrières qui ont touché fin octobre le sud-est du pays.En intégrant ces dépenses, le déficit public aurait été de “3,15% du PIB”, soit une décrue plus faible, mais les règles européennes “excluent l’impact des catastrophes naturelles” sur le budget, a-t-elle rappelé.Les chiffres espagnols, annoncés au lendemain de ceux du Portugal, qui a dégagé un excédent budgétaire de 0,7% en 2024, confirment que les deux pays engrangent les bénéfices de leurs efforts des dernières années pour assainir leurs comptes publics.La dette publique espagnole, qui figure parmi les plus élevées de la zone euro, avait en effet atteint un pic de 124,2% en mars 2021, en raison des dépenses engagées pour soutenir l’économie face à la crise du Covid-19.Elle a depuis fortement reflué et se situe bien en-deçà de celles de la Grèce (158,2%), de l’Italie (135,3%) et de la France, où la dette publique a atteint 3.305 milliards d’euros fin 2024, soit 113% du PIB.L’amélioration des comptes publics espagnols a été obtenue alors que Pedro Sánchez gouverne depuis plus d’un an sur la base du budget 2023 faute d’avoir trouvé une majorité au Parlement pour un nouveau texte budgétaire.Elle survient, en outre, alors que le pays fait l’objet de fortes pressions de la part de ses partenaires pour accroître ses dépenses militaires, actuellement de 1,28% du PIB, soit le plus faible ratio des pays de l’Otan.Mercredi, M. Sánchez a assuré que l’Espagne allait augmenter ses investissements dans ce secteur, pour atteindre 2% de dépenses militaires au plus tard d’ici 2029.Selon Maria Jesus Montero, cette hausse n’empêchera cependant pas l’Espagne d’atteindre ses objectifs budgétaires, le pays continuant à profiter d’une dynamique économique positive – avec 2,6% de croissance attendue en 2025.D’après l’exécutif, le déficit public sera ainsi ramené à 2,5% du PIB cette année. La dette publique devrait elle atteindre 101,4%, l’objectif étant de la ramener sous la barre des 100% d’ici la fin de la législature en 2027.

Carburants non-fossiles: doutes de compagnies aériennes sur les objectifs européens

Les principales compagnies aériennes européennes ont mis en doute jeudi la faisabilité des objectifs d’incorporation de carburants renouvelables dans les réservoirs de leurs avions à l’horizon 2030, estimant que leur production risquait de ne pas être suffisante.L’Union européenne, dans le cadre de ses efforts de décarbonation, impose qu’une partie croissante des carburants d’aviation soit issue de sources non-fossiles (“sustainable aviation fuels”, SAF en anglais).Fixée à 2% depuis le début de l’année, cette proportion doit monter à 6% en 2030 et progressivement jusqu’à 70% en 2050.Mais d’ores et déjà, “nous ne disposons pas d’assez de SAF, et le SAF que nous avons est très cher”, trois à cinq fois plus que le kérosène issu du pétrole, a affirmé Luis Gallego, patron du groupe aérien IAG (British Airways, Iberia…) au nom de l’association Airlines for Europe (A4E). A4E, qui représente 17 groupes européens, de Lufthansa à Ryanair en passant par Air France-KLM et easyJet, organisait jeudi une conférence de presse à Bruxelles pour réclamer à Commission européenne qu’elle défende leur “compétitivité” à l’échelle mondiale.M. Gallego a cité une étude affirmant que la production de SAF serait inférieure de 30% en 2030 aux niveaux nécessaires.”Il est désormais évident que l’offre de SAF ne sera pas au rendez-vous pour atteindre les objectifs de 6% d’ici à 2030″, a renchéri le patron de Ryanair, Michael O’Leary.”A moins que des mesures soient prises immédiatement” pour faire augmenter la production, “la seule solution est de décaler l’objectif 2030”, a ajouté M. Gallego.Au niveau mondial, le secteur aérien, qui contribue actuellement à quelque 3% des émissions de CO2, s’est engagé à “zéro émission nette” à l’horizon 2050 et compte à 65% sur les SAF pour atteindre ces objectifs.”Je pense que nous sommes tous alignés sur notre engagement à zéro émission nette d’ici à 2050″, a affirmé jeudi le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith.Mais le patron du groupe Lufthansa, Carsten Spohr, a estimé que le retard d’Airbus dans son programme d’avion à hydrogène, et la priorité désormais donnée par certains groupes pétroliers à la production d’énergies fossiles “auront des conséquences sur l’objectif” 2050.”Faisons en sorte de créer un débat plus honnête sur ce sujet”, a-t-il plaidé.