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Wall Street hésitante face à des perspectives commerciales floues

La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi après un rebond de dernière minute, les inquiétudes commerciales continuant toutefois de peser sur le marché, alors même que Donald Trump a évoqué une éventuelle “flexibilité” des droits de douane.Le Dow Jones (+0,08%) et l’indice élargi S&P 500 (+0,08%) ont tous les deux terminé proche de l’équilibre, tandis que l’indice Nasdaq a gagné 0,52%.”Il y a assurément une certaine hésitation sur le marché, car il y a encore beaucoup d’incertitudes commerciales”, commente auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Les derniers commentaires de Donald Trump sur les droits de douane ont pris les marchés par surprise.Concernant les surtaxes douanières, “je ne change rien, mais le mot flexibilité est un mot important (…) il y aura de la flexibilité, mais en principe, c’est réciproque”, a déclaré le président américain vendredi devant des journalistes dans le Bureau ovale.La veille, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait annoncé lors d’un point-presse que les droits de douane dits “réciproques” seraient bien effectifs à compter du 2 avril.Les droits de douane “réciproques” consistent à appliquer aux produits entrant aux Etats-Unis depuis un pays le même niveau de taxation que celui appliqué par ledit pays sur les produits américains entrant sur son territoire.”Il est difficile de savoir” quelle direction prendre, “étant donné que les informations changent constamment”, estime M. Kourkafas.”Il semble que les détails du plan sont encore en cours d’élaboration, mais nous en saurons plus dans les jours et les semaines à venir”, ajoute l’analyste, tout en estimant que cela pourrait “maintenir un niveau de volatilité élevé” sur le marché.La séance de ce vendredi marquait aussi l’expiration trimestrielle pour plusieurs catégories d’options et contrats à terme, ce qui se traduit “par un volume [d’échanges] important”, que ce soit à la hausse ou à la baisse, selon Patrick O’Hare, de Briefing.com.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement tendu à 4,25% contre 4,24% la veille en clôture.Côté entreprise, une partie de la faiblesse du début de séance était liée à des résultats d’entreprises jugés décevants dont ceux de FedEx et de Nike.Le groupe américain de livraison de plis et colis FedEx (-6,46%) a pâti d’un abaissement de ses prévisions annuelles face à la “faiblesse de l’économie américaine” et aux “incertitudes”.De son côté, le fabricant américain de vêtements et d’équipements sportifs Nike (-5,46%) a publié des résultats en baisse sur un an.Son directeur financier, Matthew Friend, s’attend à un chiffre d’affaires en recul d’environ 15% au trimestre en cours. Il a souligné l'”incertitude” liée à l’environnement opérationnel, au niveau géopolitique, avec les nouveaux droits de douane, “des taux de change et des réglementations fiscales volatils” ainsi que d’autres facteurs macroéconomiques pesant sur la confiance des consommateurs.Boeing a été recherché (+3,06%) après que Donald Trump a annoncé vendredi la signature d’un contrat avec le groupe pour une nouvelle génération d’avions de combat furtifs, baptisée F-47.Ce contrat est une aubaine pour Boeing, qui traverse une crise profonde depuis plusieurs années en raison notamment de problèmes de qualité de sa production et d’une grève de plus de cinquante jours qui a paralysé ses deux principales usines en 2024.Le groupe de défense américain Lockheed Martin, en concurrence avec Boeing pour ce contrat, a quant à lui chuté de 5,79%.Dans les semiconducteurs, Micron Technology a plongé de 8,04% malgré la publication de résultats et prévisions supérieurs aux attentes des analystes, notamment un chiffre d’affaires de 8,8 milliards de dollars pour le trimestre en cours.

Reprise progressive des vols à Heathrow après une journée de chaos

Le trafic aérien a commencé à reprendre vendredi soir à l’aéroport londonien d’Heathrow, qui a été fermé une bonne partie de la journée en raison d’une panne d’électricité causée par un incendie, qui ne semble pas criminel selon les pompiers. Cet incendie qui a pris dans la nuit de jeudi à vendredi dans le poste de transformation électrique de Hayes, dans la banlieue ouest de Londres, qui dessert l’aéroport, “ne semble pas suspect”, ont déclaré vendredi soir les pompiers de Londres. L’enquête va se concentrer “sur l’équipement de distribution électrique”, a ajouté la London Fire Brigade.Des avions ont commencé à atterrir autour de 19H00 GMT, a constaté un journaliste de l’AFP. L’aéroport avait indiqué plus tôt qu’il s’agissait “de vols de rapatriement” pour “les passagers qui ont été déroutés vers d’autres aéroports européens”.British Airways a reçu l’autorisation de faire décoller huit vols long-courriers à partir de 19H00 GMT, à destination de Singapour et de l’Afrique du Sud notamment.Les restrictions sur les vols de nuit ont été temporairement levées afin de décongestionner l’aéroport d’Heathrow, a annoncé le ministère des Transports.”Demain, nous prévoyons de reprendre pleinement nos opérations”, a déclaré le directeur de l’aéroport, Thomas Woldbye, appelant les passagers à venir “normalement” à l’aéroport.Il a présenté ses excuses “aux nombreuses personnes dont les déplacements ont été perturbés”. “Nous sommes vraiment désolés pour tous les désagréments”, a-t-il dit, soulignant que cet incident “majeur” était “sans précédent”.Le directeur de British Airways, Sean Doyle, a prévenu qu’il y aurait un “impact énorme (…) dans les prochains jours” pour les passagers. Plus de 100.000 clients de British Airways ont été affectés par la fermeture de l’aéroport.- Stress et frustration -Heathrow est l’un des aéroports les plus fréquentés du monde et dessert 80 pays.Quelque 1.350 avions devaient initialement y atterrir ou en décoller vendredi, avec une capacité de quelque 290.000 passagers, et cette fermeture a entraîné des perturbations en chaîne dans le trafic aérien mondial, avec de nombreux vols supprimés ou reroutés. L’enquête a été confiée à l’unité antiterroriste de la police londonienne, étant donné l’impact de l’incident “sur une infrastructure nationale critique”. “Après une première évaluation, nous ne considérons pas cet incident comme suspect, mais l’enquête se poursuit”, a indiqué vendredi soir la police.Andreia Vieira devait s’envoler pour Hong Kong avec son mari. Muhammad Khalil pensait enfin retrouver sa femme au Pakistan. Jake Johnston était impatient de retourner à Los Angeles. Ils ont comme des milliers de voyageurs dû gérer stress et frustration.Andreia Vieira, Portugaise de 50 ans, avait prévu des vacances à Hong Kong avec son mari. “Un ami nous attend là-bas” dit-elle à l’AFP. Elle essaie de trouver un vol pour lundi prochain, tout étant complet avant, et un hôtel à Londres. “On perd beaucoup d’argent”, dit-elle.L’opérateur de l’aéroport, Heathrow Airport Holdings, avait signalé dans la nuit de jeudi à vendredi “une coupure d’électricité significative” et annoncé la fermeture de l’aéroport “jusqu’à 23H59 (GMT) le 21 mars”. – “Graves questions” -L’aéroport dispose de plusieurs sources d’électricité pour son alimentation, ainsi que de générateurs de secours. Mais ces systèmes ne sont pas conçus pour assurer une exploitation complète de l’infrastructure, selon son opérateur.”Nous devons comprendre ce qui a causé un incident d’une telle ampleur”, a déclaré la ministre des Transports Heidi Alexander, promettant que des “leçons seront tirées”.Cet incident montre que Heathrow est “très vulnérable”, a souligné le ministre de l’Energie, Ed Miliband.”Comment se fait-il qu’une infrastructure stratégique (…) soit totalement dépendante d’une seule source d’électricité, sans alternative? Si c’est le cas, comme cela semble l’être, c’est un manquement clair d’organisation de la part de l’aéroport”, a dénoncé sur X le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Willie Walsh.”Nous ne pouvons pas nous protéger à 100% contre des imprévus de certaine taille, et celui-ci en fait partie”, s’est défendu le directeur d’Heathrow.Le coût de la fermeture de Heathrow pour l’aéroport et les compagnies aériennes sera “certainement supérieur à 50 millions de livres (59 millions d’euros)”, a estimé pour l’AFP Philip Butterworth-Hayes, consultant dans l’aviation.  Construit en 1946, Heathrow est le plus important des cinq aéroports qui desservent la capitale britannique. Il a obtenu en janvier le feu vert du gouvernement pour la construction d’une troisième piste d’ici 2035.bur-mhc-bd-ctx/lpt

Scandale du Dieselgate: un procès requis en France pour tromperie contre Volkswagen

Dix ans après le scandale du Dieselgate, un premier procès en France ? Le parquet de Paris a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel pour tromperie de Volkswagen, accusé d’avoir équipé près d’un million de véhicules d’un logiciel diminuant artificiellement leurs émissions polluantes.Le parquet a confirmé que son pôle santé publique a requis le 24 février le renvoi devant le tribunal correctionnel de Volkswagen pour tromperie, un délit faisant encourir une amende de 375.000 euros ou 10% du chiffre d’affaires.Sollicité par l’AFP, le constructeur n’a pas souhaité commenter.Les faits qui lui sont reprochés courent entre 2009 et 2016 et concernent près d’un million de véhicules Diesel de type EA189 TDI 1,2, 1,6 et 2 litres de marque Volkswagen, Volkswagen utilitaire, Seat, Audi, Skoda, d’après le parquet.Volkswagen est soupçonné, selon le ministère public, d’avoir “commercialisé des véhicules équipés d’un dispositif complexe permettant de détecter les phases du test d’homologation et d’améliorer systématiquement lors de ces procédures la performance du système de contrôle des émissions des véhicules de façon à respecter le plafond réglementaire en la matière et ainsi d’obtenir leur homologation”.D’après le parquet, “en situation de circulation réelle, le dispositif mis en place entraînait un fonctionnement fortement dégradé des organes de dépollution et avait pour conséquence le dépassement fréquent du seuil réglementaire d’émission d’oxydes d’azote” fixé au niveau européen.Ces faits “ont eu pour conséquence de rendre l’utilisation d’une marchandise dangereuse pour la santé de l’homme ou de l’animal” en “augmentant la production par les véhicules d’oxydes d’azote, polluants atmosphériques (oxydes d’azote) dangereux pour la santé humaine.”- 11 millions de véhicules Volkswagen dans le monde -Dans ce dossier pour lequel les investigations sont closes depuis août 2022, la décision finale sur un procès revient désormais au juge d’instruction.A la suite d’accusations de l’agence environnementale américaine, Volkswagen avait reconnu à l’automne 2015 avoir équipé 11 millions de ses véhicules diesel d’un logiciel capable de dissimuler des émissions dépassant parfois jusqu’à 40 fois les normes autorisées. En mars 2023, le constructeur avait pourtant indiqué “contester le bien-fondé de (ces) accusations de tromperie aggravée (…) en France” et estimait “que les consommateurs français n’ont subi aucun préjudice indemnisable en rapport avec l’achat d’un véhicule VW”.”La procédure contre Volkswagen AG s’est achevée en Allemagne en 2018 avec le paiement d’une amende d’un milliard d’euros pour des faits allégués identiques, ceux incluant les véhicules commercialisés en France. Le paiement de cette amende par Volkswagen n’implique néanmoins aucune reconnaissance des faits allégués ni de sa responsabilité”, avait indiqué Me Nicolas Huc-Morel, avocat français du groupe automobile, en 2022.Vu le nombre de véhicules concernés et de parties civiles constituées, qui se chiffre en milliers pour les personnes physiques et en centaines pour les sociétés, un éventuel procès pourrait être massif et poser des questions d’organisation.Outre le constructeur allemand, Renault, Peugeot, Citroën et Fiat-Chrysler ont aussi été mis en examen mi-2021 en France pour “tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme ou de l’animal”.La plupart de ces dossiers sont également en voie d’achèvement.”Les victimes de cette fraude massive attendaient depuis longtemps ce réquisitoire qui ouvre la voie à un procès. Nous demandons maintenant que les juges d’instruction renvoient l’affaire au plus vite devant le tribunal correctionnel”, a déclaré à l’AFP Me François Lafforgue, avocat des associations Écologie sans frontières, Respire et d’une centaine de propriétaires de véhicules de la marque.Volkswagen a aujourd’hui tiré un trait sur une grande partie du scandale mondial du Dieselgate qui a sérieusement entaché sa réputation et lui a valu une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont le plus gros a été payé aux Etats-Unis.Ses anciens dirigeants affrontent toutefois la justice. Ainsi, en Allemagne, l’ancien patron emblématique de la marque, Martin Winterkorn, devait être jugé à partir de février, mais sa défense a déposé une requête en récusation du président du tribunal.

Trump annonce un contrat avec Boeing pour le futur avion de combat F-47

Donald Trump, le 47e président des Etats-Unis, a annoncé vendredi la signature d’un contrat avec Boeing pour une nouvelle génération d’avions de combat furtifs, baptisée F-47.”L’armée de l’air va attribuer le contrat (…) à Boeing”, a annoncé le président républicain devant des journalistes dans le Bureau ovale, précisant que le montant ne pouvait pas être dévoilé pour des raisons de sécurité.”Les généraux ont choisi ce nom, et c’est un joli nombre, F-47″, a souligné Donald Trump.Il a ajouté que “rien au monde ne pouvait rivaliser” avec cette nouvelle génération d’avions, qui doit remplacer la précédente génération de F-22, en service depuis une vingtaine d’années.Présent aux côtés du milliardaire, le ministre de la Défense Pete Hegseth a déclaré que le nouvel appareil envoyait “un message très direct et très clair à nos alliés pour dire que nous n’allons nulle part, et à nos ennemis, disant que nous serons en mesure de projeter notre puissance dans le monde entier, sans entraves, pour les générations à venir”.Ce contrat est une aubaine pour Boeing, qui traverse une crise profonde depuis plusieurs années en raison notamment de problèmes de qualité de sa production et d’une grève de plus de cinquante jours qui a paralysé ses deux principales usines en 2024.”Nous sommes prêts à fournir l’appareil le plus perfectionné et innovant”, a réagi l’avionneur américain dans un communiqué.Trois heures après l’annonce, son titre progressait de 4,28% à la Bourse de New York, à 180,22 dollars.Boeing, qui était en concurrence avec Lockheed Martin pour ce contrat avec l’armée de l’air, est également en lice auprès de la marine américaine pour produire sa prochaine génération d’avion de combat, cette fois contre Northrop Grumman.- “Quasiment invisible” -Le programme de remplacement du F-22, qui est appelé NGAD, avait été interrompu sous l’administration de Joe Biden en 2024 pour des raisons de coût.Le Congressional Budget Office, organe rattaché au Congrès, avait estimé en 2018 que les avions de nouvelle génération pourraient coûter jusqu’à 300 millions de dollars l’unité, soit beaucoup plus que plusieurs avions actuellement dans l’arsenal américain.Les dépenses de l’Etat fédéral sont une préoccupation majeure du gouvernement de Donald Trump, qui a chargé le milliardaire Elon Musk de les réduire drastiquement.Un responsable de l’armée de l’air avait déclaré plus tôt ce mois-ci qu’une étude menée après la suspension du NGAD avait insisté sur le fait que “la supériorité (militaire) dans les airs comptait, dans le passé, dans le présent mais aussi dans le futur”.”Ce que nous dit cette étude, c’est que nous avons essayé un tas d’options différentes et qu’il n’y en a pas de plus viable que le NGAD pour atteindre la supériorité aérienne dans cet environnement très contesté”, avait affirmé le général de division Joseph Kunkel lors d’un événement rassemblant les acteurs de la défense aérienne dans le Colorado.Introduite en 2005, la précédente génération — le F-22 — est équipée de technologies qui le rendent furtif et particulièrement maniable.Les performances du nouveau F-47 ne sont pas encore connues, mais Donald Trump a affirmé qu’il serait “quasiment invisible”, plus maniable et plus puissant qu’aucun autre appareil, et qu’il pourrait voler “avec de nombreux drones, autant que nous le voulons, ce qu’aucun autre avion ne peut faire”.

Washington appelle l’étranger à la rescousse pour pallier le manque d’oeufs

Les États-Unis ont commencé à solliciter d’autres pays, dont la Corée du Sud et la Turquie, pour pallier le manque d’Å“ufs lié à la grippe aviaire, a annoncé vendredi la ministre américaine de l’Agriculture.La multiplication des foyers de grippe aviaire dans les élevages aux États-Unis a réduit l’offre et transformé les Å“ufs en symbole d’une inflation qui ne laisse pas de répit aux Américains. Pour éviter que le virus ne se disperse davantage, plus de 30 millions de poules pondeuses ont été euthanasiées depuis début 2025.La perte de leur production se traduit par des étals déserts et des prix élevés, sachant que reconstituer une population de poules pondeuses prend du temps.Il faut attendre environ 18 semaines après l’éclosion pour qu’une femelle soit capable de pondre son premier Å“uf.Le gouvernement américain s’emploie à accroître l’offre disponible alors que les congés autour de Pâques coïncident généralement avec une forte demande.”Pour l’instant, nous allons importer des Å“ufs de Turquie et de Corée du Sud”, a expliqué à la presse la ministre de l’Agriculture Brooke Rollins. “Hier encore [jeudi], j’ai parlé à une autre poignée d’autres pays dont nous pourrons bientôt importer la production. Nous n’avons pas encore signé d’accord, donc je ne souhaite pas préciser leur nom”, a-t-elle ajouté.”Nous parlons de centaines de millions d’Å“ufs à court terme… C’est assez pour que cela aide à faire baisser davantage les prix en attendant que notre population de poules soit reconstituée”, a-t-elle estimé.La ministre a espéré que la production nationale puisse couvrir l’essentiel des besoins “d’ici quelques mois”. Contacté par l’AFP, le ministère de l’Agriculture n’a pas précisé les volumes concernés par rapport aux importations réalisées habituellement.L’an dernier, le premier fournisseur extérieur d’œufs des États-Unis était de loin le Canada, suivi du Royaume-Uni, de la Chine puis de la Turquie.La Corée du Sud arrivait en 23e position.De leurs côtés, plusieurs associations européennes de producteurs d’œufs, notamment en Lituanie et en Pologne, ont rapporté vendredi avoir été approchées par les États-Unis pour y exporter des oeufs.Cette recherche par Washington de nouveaux approvisionnements coïncide avec une période de grande tension sur le plan commercial, alors que le président Donald Trump a déjà mis en place de nouveaux droits de douane et en promet d’autres.Le gouvernement a mis en avant récemment une baisse des prix de gros, sur fond de demande atone et d’accalmie de la grippe aviaire, mais elle ne s’est pas encore matérialisée dans les rayons.

La Bourse de Paris termine la semaine dans le rouge

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge, rattrapée par les inquiétudes croissantes des marchés face à l’impact à venir de la politique commerciale de Donald Trump.Le CAC 40 a cédé 0,63%, à 8.042,95 points, soit un recul de 51,25 points. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice vedette parisien est toutefois en légère hausse de 0,18%.Les hausses de taxes à l’importation imposées ou attendues dans les prochaines semaines aux États-Unis inquiètent de plus en plus les marchés.La date du 2 avril est dans tous les esprits: c’est à cette échéance que les droits de douane dits “réciproques” voulus par Donald Trump doivent être mis en place.”Cette politique commence à faire peur. On craint que cela ne provoque une stagflation aux États-Unis, soit un ralentissement économique cumulé à une hausse de l’inflation”, explique à l’AFP Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.Cette semaine, trois banques centrales – celles de Suisse, d’Angleterre et de Suède – ont mis l’accent sur l’incertitude que faisait peser la politique commerciale de Donald Trump sur leurs prévisions de croissance et d’inflation dans leurs zones respectives.”Trois banques, trois décisions, mais une même ligne directrice: prudence et gestion du risque face à une économie sous tension”, résume John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud.La séance de ce vendredi marquait aussi l’expiration trimestrielle pour plusieurs catégories d’options et contrats à terme, ce qui se traduit “par un volume (d’échanges) important”, que ce soit à la hausse ou à la baisse, selon Patrick O’Hare, de Briefing.com.Autre point d’attention des marchés: le plan géant d’investissements du futur chancelier Friedrich Merz visant à réarmer et moderniser le pays, que le Parlement allemand a définitivement adopté vendredi.Ces annonces d’afflux de capitaux ont ravi les marchés ces dernières semaines. Mais l’entrain semble ralentir: “on attend désormais de voir ce qui va réellement être investi, que les annonces deviennent réalité”, explique Guillaume Chaloin.”De nombreux investisseurs considèrent aujourd’hui que la plupart des dépenses européennes à venir en matière d’infrastructures et de défense ont déjà été prises en compte” sur les cours, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,46%, contre 3,48% la veille.Ubisoft repart à la baisseLe géant français du jeu vidéo Ubisoft a perdu à Paris 7,15% à 12,15 euros, les investisseurs réévaluant leur optimisme après action une hausse de 3,85% jeudi, jour de sortie du très attendu nouvel opus de la série Assassin’s Creed, qui a reçu un accueil plutôt favorable de la critique. Sur la semaine, l’action d’Ubisoft est en baisse de 7,36%.Beneteau prend l’eauLe constructeur français de bateaux Beneteau a présenté jeudi soir un bénéfice net en chute de 37% en 2024 par rapport à 2023 à 92,9 millions d’euros en raison d’un recul des ventes sur quasiment tous les segments de bateaux.Son action a perdu 11,66% à 8,94 euros.

Luc Rémont, patron d’EDF dur en affaires qui n’a pas convaincu l’Etat-actionnaire

Luc Rémont, profil public-privé arrivé à la tête d’EDF en novembre 2022 pour redresser l’énergéticien et relancer sa production nucléaire, n’a pas réussi à convaincre l’Etat-actionnaire de le renouveler dans ses fonctions.La nomination de cet ingénieur polytechnicien, successeur de Jean-Bernard Lévy rattrapé à 67 ans par la limite d’âge, avait coïncidé avec l’annonce du retour d’Electricité de France dans le giron des entreprises détenues à 100% par l’Etat.Marin aguerri, amateur de régates, Luc Rémont – aujourd’hui âgé de 55 ans – a dû naviguer dans une voie étroite, en tâchant de défendre la “soutenabilité” d’EDF, tout en ménageant l’Etat-actionnaire.”C’est peut-être la mission d’une vie”, avait commenté lors de sa nomination M. Rémont, dont le parcours professionnel lui a permis de cumuler l’expérience des cabinets ministériels et du secteur privé.Fort d’un début de carrière comme ingénieur à la délégation générale pour l’armement (DGA), il a ensuite intégré en 1996 le ministère des Finances où il a notamment été le directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Economie et des Finances Thierry Breton, au moment de la privatisation partielle d’EDF.Il a également oeuvré plus de huit ans chez l’équipementier électrique Schneider Electric après un passage à la Bank of America Merrill Lynch comme expert en fusions-acquisitions.Dès son arrivée à la tête de l’énergéticien, Luc Rémont s’était retrouvé face à des chantiers titanesques, à commencer par la remise en ordre de marche du parc nucléaire français, dont près de la moitié des 56 réacteurs étaient alors à l’arrêt, pour des maintenances programmées ou des problèmes de corrosion avérés ou soupçonnés.”Le principe qui est qu’on ne s’ennuie jamais à EDF s’est tout à fait vérifié”, déclarait-il un an après sa nomination, en novembre 2023.”On doit reconnaître qu’il agit auprès du gouvernement pour défendre les intérêts d’EDF, pour lui permettre de réussir les enjeux essentiels qui l’attendent et ainsi redonner à la France sa souveraineté et son indépendance énergétiques”, avait relevé à l’époque une source syndicale à l’AFP.- militaire de réserve -Luc Rémont a en effet été sous pression constante de l’Etat – redevenu actionnaire unique du groupe en juin 2023 – pour faire monter en puissance la production nucléaire en construisant de nouveaux réacteurs et se conformer ainsi à la volonté élyséenne de relancer l’atome pour permettre la décarbonation de l’industrie par son électrification.Dans cette optique, EDF devait doper ses investissements à un niveau “sans commune mesure” dans son histoire, avait prévenu Luc Rémont.Pour y arriver, cet habitué des arcanes du pouvoir à l’air bonhomme n’a parfois pas hésité à monter au créneau face à l’Etat. Un conseil d’administration en septembre 2023 avait par exemple été le théâtre, selon une source interne d’EDF, d’une passe d’armes entre M. Rémont et une représentante de l’Etat.Depuis plus d’un an, ses relations avec ses plus gros clients, les industriels français, s’étaient très fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l’électricité jugés trop élevés, il s’était aussi attiré les foudres de l’Etat soucieux d’éviter une désindustrialisation.Luc Rémont avait cependant réussi à faire engranger à EDF un bénéfice record pour l’année 2024, dopé par la hausse de sa production nucléaire, permettant à l’État de toucher un dividende pour la première fois depuis plus de 10 ans, d’un montant de 2 milliards d’euros.Fin 2023, plutôt que de “tensions” entre Luc Rémont et l’Etat, Gwenaël Plagne, secrétaire (CGT) du CSEC (comité social et économique central) de l’énergéticien avait préféré parler de “lobbying”, soulignant la volonté du PDG “d’avoir plus les mains libres pour pouvoir vendre son électricité”, face à un Etat qui se pose en garant du pouvoir d’achat des ménages et de la compétitivité des industriels.Plusieurs sources syndicales louaient à cette époque la volonté de ce militaire de réserve de défendre les intérêts d’EDF, l’une d’elles pointant néanmoins du doigt un manque de partage d’information par M. Rémont au sein du groupe.M. Plagne dépeignait cependant, comme d’autres représentants syndicaux, un dirigeant “plus ouvert” que son prédécesseur Jean-Bernard Lévy, au moins sur le plan du dialogue social.

Luc Rémont pas reconduit à la tête d’EDF, le patron de Framatome proposé pour lui succéder (Elysée)

Le patron d’EDF Luc Rémont, dont le mandat d’administrateur arrivait à l’échéance à l’été, ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana, a annoncé vendredi l’Elysée dans un communiqué.”Le Président de la République envisage, sur proposition du Premier ministre, de nommer M. Bernard Fontana en qualité de président-directeur général d’Electricité de France”, a indiqué la présidence. Cette nomination doit encore être approuvée par les commissions intéressées à l’Assemblée et au Sénat.Elle pourrait intervenir sans attendre le terme du mandat d’administrateur de Luc Rémont.Luc Rémont avait été nommé en novembre 2022 pour redresser la production nucléaire du groupe, très lourdement endetté, tout en conduisant la relance du programme de construction de réacteurs nucléaires, annoncé par l’Elysée en février 2022, synonyme de très gros investissements. Le non-renouvellement du mandat de Luc Rémont intervient quelques jours après un conseil de politique nucléaire, réuni lundi par Emmanuel Macron qui avait donné lieu à un coup de pression sur EDF sur le sujet de la “maîtrise des coûts et du calendrier” du programme nucléaire, un chantier pharaonique sur des dizaines d’années. Le conseil de politique nucléaire a notamment demandé à EDF “de présenter d’ici la fin de l’année un chiffrage engageant, en coûts et en délais”, et ce, afin d’éviter la répétition d’un scenario à la Flamanville, le chantier de l’EPR normand émaillé de dérapages de coûts et de calendrier.Dès son arrivée à la tête de l’électricien, Luc Rémont s’est employé avec force à défendre les intérêts de l’entreprise repassée à 100% sous le giron de l’Etat, pour qu’elle redevienne rentable afin de dégager les ressources nécessaires à la relance du nucléaire.Depuis plus d’un an, ses relations avec ses plus gros clients, les industriels français se sont très fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l’électricité jugés trop élevés, il s’est aussi attiré les foudres de l’Etat soucieux d’éviter une désindustrialisation.

Les producteurs d’oeufs polonais et lituaniens interrogés par les Etats-Unis sur la possibilité d’exportations

Les associations polonaises et lituaniennes de volaille ont déclaré vendredi avoir été approchées par les États-Unis pour y exporter des oeufs face à la pénurie, tout en mentionnant des obstacles potentiels, de nature commerciale et vétérinaire.La multiplication des foyers de grippe aviaire dans les élevages aux Etats-Unis a transformé les oeufs en denrée chère – et rare dans ce pays. Selon le ministère américain de l’Agriculture, la maladie a jusqu’ici entraîné l’euthanasie de plus de 30 millions de poules pondeuses.”Dès le mois de février, l’ambassade américaine à Varsovie a demandé à notre organisation si la Pologne serait intéressée par l’envoi d’Å“ufs sur le marché américain”, a indiqué à l’AFP Katarzyna Gawronska, la directrice de la Chambre polonaise de producteurs de volaille et de d’aliments pour animaux.Le président de l’Association lituanienne Gytis Kauzonas a également indiqué à l’AFP avoir obtenu une demande similaire.”Notre association a été contactée par l’ambassade américaine il y a plusieurs semaines pour savoir s’il était possible d’exporter des oeufs de Lituanie vers les Etats-Unis”, a-t-il déclaré.Les deux responsables ont cependant signalé des obstacles aux exportations potentielles vers le marché américain aussi bien de nature commerciale que vétérinaire.”Il est difficile pour nous de faire des déclarations fermes sur les volumes, car la situation sur les marchés polonais et européen est très tendue”, a déclaré Mme Gawronska. “Il y a une pénurie d’oeufs dans de nombreux pays”, a-t-elle dit, ajoutant que “la question clé serait de savoir quelles conditions financières seraient offertes par les Américains”.L’Association lituanienne de la volaille a déclaré que les marchés des pays baltes et de l’UE seraient une priorité pour les producteurs d’oeufs locaux.”Les exploitations ont des accords et des contrats à long terme et il sera assez difficile de trouver une production supplémentaire pour l’exportation”, a déclaré M. Kauzonas, “d’autant plus que la demande d’Å“ufs est actuellement forte en Europe également.Il a également souligné que les exportations de produits tels que les oeufs aux Etats-Unis demandent des autorisations vétérinaires américaines spéciales.”Habituellement, il faut des années pour obtenir un tel permis, mais compte tenu de la situation, tout est possible, je pense”, a-t-il dit.

Passage du cyclone Garance sur La Réunion: une facture d’au moins 248 millions d’euros

Le passage du cyclone Garance sur La Réunion a généré près de 250 millions d’euros de dégâts, dont 151,6 millions d’euros pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans dressés par les collectivités locales et les chambres consulaires.”C’est le chaos, nous sommes partagés entre la démoralisation et la colère”, ne cache pas Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture.Déjà frappées par une sécheresse parfois qualifiée d'”historique” par des exploitants, toutes les filières agricoles de l’île française de l’océan Indien ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a frappé La Réunion le 28 février, faisant cinq morts.Représentant 52,9% de la surface agricole, la canne à sucre, culture emblématique de La Réunion, enregistre des pertes estimées à 80 millions d’euros, selon la chambre d’agriculture.Le secteur de l’élevage a aussi payé un lourd tribut au cyclone avec des pertes évaluées à 12,2 millions d’euros, dont “près de 129.000 volailles perdues, ainsi que des centaines de bovins, porcs et ruches”, détaille la chambre d’agriculture, qui évalue le total des dégâts à 151,6 millions d’euros.Près d’un mois après le cyclone, “nous avons besoin d’un vrai soutien et d’une très grande réactivité (des pouvoirs publics) pour nous relancer”, martèle Olivier Fontaine.À la même époque, l’an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l’île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l’augmentation et de l’intensification de ces phénomènes météorologiques.C’est aussi de l’aide que demandent plus de 220 artisans ayant déjà monté des dossiers de demandes d’indemnisation auprès de la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA).”Pour les artisans, les sinistres sont divers: il y a la perte de l’outil de travail, des pertes de matières premières, l’arrêt de l’activité en raison d’un manque d’eau, d’électricité ou d’internet. C’est dramatique”, explique Bernard Picardo, le président de la CMA.”Les premières estimations portent sur environ trois millions d’euros de dégâts, mais ce chiffre pourrait être plus élevé”, dit-il.- Impact massif -La chambre de commerce et de l’industrie de La Réunion (CCIR) a interrogé ses adhérents. Il en ressort que plus des trois quart des établissements touristiques, les quatre cinquièmes des entreprises du BTP et 71% des entreprises de services ont déclaré des pertes.”Au 17 mars, nous en étions déjà à 14,7 millions d’euros de dégâts et de pertes d’exploitation”, souligne la chambre consulaire.Le passage du cyclone Garance a aussi entraîné d’importants dégâts sur les habitations, notamment les locataires du parc social.”Sur les 84.000 logements sociaux du territoire, une centaine a subi des dégâts nécessitant un relogement urgent”, a annoncé l’Association régionale des maîtres d’ouvrage sociaux et aménageurs de l’océan Indien, qui regroupe les sept promoteurs sociaux de La Réunion.La majorité se trouvent à Saint-Benoît, commune de la côte est de l’île qui a le plus souffert du passage du cyclone.Quant au réseau routier, une estimation provisoire chiffre à 72,5 millions d’euros les dépenses nécessaires “pour une remise en état du réseau routier national et un retour à une situation équivalente à celle qui existait avant cet évènement météorologique”, note la Région Réunion.Des établissements scolaires de l’île ont aussi été frappés par les vents violents et les inondations, notamment dans l’est de l’île. Sur les 45 lycées de La Réunion, 21 ont été dégradés, selon le conseil régional qui a consacré 2,5 millions d’euros aux réparations.Du côté des collèges, cinq millions d’euros ont été dégagés par le conseil département pour des travaux de réparation.Contacté par l’AFP, le Comité des assureurs de La Réunion précise que le bilan financier consolidé des dégâts causés par Garance n’est pas encore disponible.L’état de catastrophe naturelle a été reconnu dans les 24 communes de La Réunion, principalement pour des inondations. Jeudi, le ministère des Outre-mer a annoncé que 10 communes supplémentaires – contre deux initialement – verraient aussi la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle au titre des vents cycloniques.