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Le fabricant de batteries Northvolt se déclare en faillite en Suède

Le fabricant suédois de batteries de véhicules électriques Northvolt, qui ploie sous une forte dette depuis des mois, s’est déclaré en faillite mercredi en Suède, incapable de réunir les financements nécessaires pour survivre.”Après avoir avoir exploré de manière exhaustive toutes les options disponibles pour négocier et mettre en Å“uvre une restructuration financière, y compris une procédure de restructuration sous le chapitre 11 aux États-Unis (…) l’entreprise n’a pas réussi à réunir les conditions financières nécessaires pour poursuivre ses activités sous sa forme actuelle”, a-t-elle indiqué dans un communiqué.Northvolt avait annoncé la suppression de 1.600 emplois en septembre, soit un quart de ses effectifs, ramenés alors à moins de 5.000 personnes.Le fabricant suédois avait demandé le 21 novembre son placement sous la protection de la loi américaine sur les faillites pour faciliter sa réorganisation, qu’il prévoyait de terminer au premier trimestre de 2025. “Comme de nombreuses entreprises du secteur des batteries, Northvolt a été confronté ces derniers mois à une série de défis cumulés qui ont affaibli sa situation financière, notamment la hausse des coûts du capital, l’instabilité géopolitique, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et les évolutions de la demande du marché”, a-t-elle ajouté. En janvier les actionnaires avaient donné leur feu vert à la poursuite de l’activité et de la recherche de nouveaux actionnaires. Les deux principaux actionnaires du groupe suédois sont le constructeur automobile allemand Volkswagen, lui-même en difficulté financière, et la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.Tout au long “de cette procédure, l’entreprise a suscité un intérêt significatif de la part de partenaires potentiels et d’investisseurs (…)Toutefois, en raison du temps et des ressources financières limités, l’entreprise n’a pas été en mesure de conclure les accords nécessaires pour assurer son avenir”, a souligné Northvolt dans son communiqué.Fondé en 2016, le fabricant suédois était perçu comme la pierre angulaire des tentatives européennes visant à rattraper l’Asie et les États-Unis dans la production de cellules de batterie, composant crucial des voitures zéro émission.L’Europe ne représente que 3% de la production mondiale de cellules de batterie, mais vie 25% du marché d’ici la fin de la décennie. 

Guerre commerciale: L’acier taxé aux Etats-Unis, l’UE riposte

Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte immédiate de l’Union européenne et marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.Elles vont plus loin que celles du premier mandat de Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés. Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés. Le but affiché par le locataire de la Maison blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.En réponse, la Commission européenne a annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. – “Les prix vont augmenter” -“Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle estimé. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”, a-t-elle martelé, se disant prête au dialogue.Ces droits de douane américains sont “totalement injustifiés”, a aussi réagi mercredi le Premier ministre australien Anthony Albanese. “Ce n’est pas un geste amical”, a déclaré le chef du gouvernement australien aux journalistes, après avoir échoué à négocier une exemption de dernière minute.Londres s’est de son côté dit “déçu” mercredi, mais sans annoncer de contre-mesures immédiates.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.”Les deux industries les plus consommatrices d’acier aux Etats-Unis sont le secteur automobile et la construction, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels ou commerciaux”, a souligné Clarke Packard, chercheur au Cato Institute.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a tout d’abord visé le Canada, le Mexique, de 25%, et la Chine, de 10% avant de porter le taux à 20%, accusant les trois pays de ne pas agir suffisamment pour lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays.Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) ont finalement été exemptés jeudi, épargnant de fait une large part des importations.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus et ont poussé Pékin à annoncer des représailles, visant en particulier des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement vote en faveur de Donald Trump en novembre dernier.Le président américain a également menacé brièvement mardi le Canada de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant de reculer dans la même journée.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacés et M. Trump a régulièrement répété, depuis le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.Certains pays ont tenté de convaincre le président américain de les exempter, à l’image du Japon, dont le ministre de l’Economie, Yoji Muto, a fait le déplacement à Washington pour discuter du sujet avec ses homologues américains, mais sans grand succès de son propre aveu.Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés: Wall Street a ainsi effacé lors des dernières la quasi totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.

L’UE riposte aux droits de douane sur l’acier en taxant une série de produits américains

La Commission européenne a annoncé mercredi matin qu’elle appliquerait des droits de douane “forts mais proportionnés” sur une série de produits américains à partir du 1er avril, en réponse aux taxes américaines de 25% sur l’acier et l’aluminium.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans un communiqué. “Les droits de douane sont des taxes. Elles sont mauvaises pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle ajouté. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”.La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle a annoncé que la réplique de l’UE toucherait le même montant de marchandises américaines.Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par le nouveau locataire de la Maison blanche sont devenus effectifs mercredi à 00H01 (04H01 GMT), marquant une nouvelle étape dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés, alors que le but affiché de M. Trump est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais cette nouvelle taxe se veut “sans exception et sans exemption”, a-t-il assuré lors de leur annonce, début février.- Bateaux, motos, bourbon -La réplique européenne s’effectuera en deux temps. Au 1er avril, les contre-mesures de l’UE mises en place en 2018 et 2020 en réponse aux droits de douane américains du premier mandat de Donald Trump seront automatiquement rétablies, leur suspension arrivant à expiration au 31 mars. “Pour la première fois, ces mesures de rééquilibrage seront mises en Å“uvre dans leur intégralité. Des droits de douane seront appliqués sur des produits allant des bateaux au bourbon en passant par les motos”, a expliqué la Commission européenne.Mais les nouveaux droits de douane américains entrés en vigueur mercredi vont beaucoup plus loin que ceux du premier mandat de Trump. Par conséquent, la Commission européenne a lancé le 12 mars une procédure pour imposer des contre-mesures supplémentaires à l’encontre des États-Unis afin d’arriver au même impact que les mesures américaines. La première étape de cette procédure est une phase de “consultation de deux semaines avec les parties prenantes de l’UE” afin de garantir que “les bons produits” seront visés et “assurer une réponse efficace (…) réduisant au minimum les perturbations pour les entreprises et consommateurs européens”. Ces mesures additionnelles devraient entrer en vigueur mi-avri.

Défense: les entreprises françaises face au défi de la “montée en puissance”

Les industriels français de la défense affichent un volontarisme prudent face aux déclarations des responsables politiques français et européens, qui ont appelé ces dernières semaines les entreprises du secteur à “monter en cadence” pour renforcer l’autonomie stratégique européenne.”Il nous faut une augmentation très rapide des capacités de défense européennes. Et il nous la faut maintenant!” a lancé mardi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devant le Parlement européen à Strasbourg. Si elles ont bien entendu le message, les 4.000 entreprises françaises de la défense attendent que les déclarations se concrétisent sous forme de commandes, tout en se préparant à redimensionner leur appareil productif.”Nous avons déjà montré que nous sommes capables de monter en intensité en 2022″, juste après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, assure Guillem Monsonis, directeur de la communication de la branche française du fabricant des canons Caesar KNDS (ex-Nexter).A écouter la parole politique, les perspectives sont bonnes: la Commission a dévoilé début mars un plan permettant de mobiliser 800 milliards d’euros sur quatre ans, dont 150 milliards de prêts à disposition des 27 pays de l’Union, tandis que le chef de l’Etat français a plaidé pour une augmentation des dépenses militaires à 3%, voire 3,5% du PIB, contre 2% actuellement.”Pour pouvoir aller plus vite, il nous faut de la visibilité, et cette visibilité, on l’a”, assure Philippe Keryer, directeur stratégie, recherche et technologies de Thales, dont les bénéfices ont battu des records en 2024 et dont les carnets de commande sont “pleins”.”Vous pouvez augmenter votre production, mais à condition d’avoir les outils en main”, nuance Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), qui relève trois “essentiels” nécessaires à cette accélération: la disponibilité des équipements, des capitaux et des “compétences rares”. Certaines machines-outils ou composants peuvent mettre des mois, voire des années à être livrés, et il peut être nécessaire “d’ouvrir les portes de l’usine” en ouvrant de nouveaux sites de productions, rappelle Jean-Pierre Maulny, autant de facteurs qui nécessitent du temps et des investissements importants.- “Maillon faible” -“Une limite importante, c’est celle du personnel, ajoute-t-il: trouver des chaudronniers compétents pour les fabrications de base sur des matériaux aluminiums, par exemple, est “difficile”. Autre défi, “la souveraineté de l’approvisionnement”, pointe Guillem Monsonis, dont l’entreprise constitue depuis des années des stocks de poudre explosive pour nourrir sa production. La vigilance est particulièrement de mise sur les “goulets d’étranglement” potentiels si de nombreux industriels doivent répondre en même temps à l’explosion de leurs carnets de commande.Or, les géants du secteur s’appuient sur une constellation de sous-traitants spécialisés, souvent des PME qui n’ont pas les mêmes capacités à investir.Ces dernières peuvent être en concurrence avec des fournisseurs d’autres pays capables de produire des munitions ou du matériel d’infanterie à moindre coût.”Le délai de production dépend de votre maillon le plus faible, rappelle Jean-Pierre Maulny, et si votre maillon le plus faible est en retard, tout est en retard”.Au-delà des capacités, le secteur se pose surtout la question de l’objectif final de cette accélération.”On ne peut pas faire des montées en cadence pour redescendre ensuite, c’est impossible”, note Philippe Keryer, pour qui la “visibilité à long terme” est fondamentale. “Si on embauche, il faut qu’on puisse avoir du boulot à donner derrière”, abonde Guillem Monsonis, dont l’entreprise a engagé “500 personnes par an en moyenne” depuis le début de la guerre en Ukraine.”On peut se dire qu’on entre dans une période où il va y avoir une menace plus grande, qu’on part pour trente ans, car la menace russe ne va pas se résorber de sitôt”, conclut le directeur adjoint de l’Iris, “on doit fixer un certain objectif en termes de dépenses militaires, qui n’est pas du niveau d’une économie de guerre, mais qui est tenable”.Emmanuel Macron doit rencontrer les industriels français de défense vendredi, a annoncé son entourage.

Trump vole au secours de Musk et fait la pub de Tesla à la Maison Blanche

La Maison Blanche s’est transformée en concession Tesla éphémère mardi à l’initiative de Donald Trump, qui a manifesté de manière très ostensible son soutien à son allié Elon Musk, patron du constructeur.”Il ne peut pas être puni pour être un patriote”, a affirmé le président américain, se tenant aux côtés du multimilliardaire et du fils de ce dernier, devant cinq voitures de la marque dont le très reconnaissable Cybertruck, à l’allure futuriste.”Je vais en acheter une” parce que c’est “un très bon produit” et parce qu’Elon Musk a été “traité de manière très injuste” a dit le républicain de 78 ans, au moment où l’action Tesla est malmenée en Bourse et alors que les ventes du constructeur souffrent.L’entrepreneur, dont la charge contre la bureaucratie fédérale n’en finit plus de secouer Washington, et le président américain sont ensuite montés dans la voiture sur laquelle ce dernier a jeté son dévolu, une Tesla rouge du modèle S.- Pas de réduction -Donald Trump, précisant qu’il paierait par chèque, a toutefois indiqué qu’il n’était “pas autorisé à rouler parce qu'(il n’avait) pas conduit de voiture depuis longtemps”, et a précisé que la voiture serait mise à la disposition de ses employés à la Maison Blanche.Le républicain a aussi assuré, sur le ton de la plaisanterie, qu’il ne demanderait pas de réduction à celui qui a été le plus généreux contributeur de sa campagne.Sur un ton plus menaçant, il a assuré, à propos des personnes qui vandaliseraient des voitures Tesla: “Nous vous attraperons et vous vivrez un enfer.”Elon Musk a de son côté déclaré qu'”en signe de confiance en l’Amérique, Tesla (allait) doubler sa production de véhicules aux Etats-Unis dans les deux années à venir”.Conseiller du président, l’hyperactif patron est un rouage essentiel de l’administration Trump et anime notamment le travail d’une Commission chargée de réduire drastiquement les dépenses de l’Etat fédéral (Doge), ce qu’il ne fait pas sans heurts.Le multimilliardaire, qui est également propriétaire du réseau social X, est devenu un épouvantail pour les opposants à Donald Trump qui l’accusent notamment d’avoir fait un salut nazi, d’outrepasser ses fonctions, de menacer les régimes sociaux, d’être l’incarnation du pouvoir derrière le trône. “Les fous de la gauche radicale, comme ils le font souvent, essaient de boycotter illégalement (…) Tesla, l’un des plus grands constructeurs automobiles du monde et le +bébé+ d’Elon”, avait déjà accusé Donald Trump sur son réseau Truth Social. – Boycott et vandalisme -Ce soutien intervient à un moment délicat pour le constructeur. Lundi, l’action du pionnier des véhicules électriques a chuté de plus de 15% à la Bourse de New York, le constructeur souffrant d’un plongeon de ses ventes et d’un net recul du secteur technologique à Wall Street. Sa valorisation boursière a été divisée par deux depuis décembre.Les prises de position d’Elon Musk ont refroidi certains acheteurs même s’il reste difficile d’évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l’extrême droite européenne ont pu effrayer de potentiels clients. Des appels au boycott ont été lancés ces dernières semaines. Mardi, le constructeur automobile sud-coréen Kia a indiqué qu’il n’avait pas validé une campagne publicitaire hostile à Elon Musk, diffusée en Norvège, mettant en scène une voiture Kia avec un autocollant “Je l’ai acheté après qu’Elon est devenu fou”.Aux Etats-Unis, les autorités enquêtent de leur côté sur les causes de l’incendie de quatre véhicules Tesla à Seattle (Ouest) dimanche soir, a rapporté lundi le New York Times, rappelant que plusieurs bornes de recharge avaient été auparavant incendiées près de Boston (Est).

Trump malmène le Canada en pleine guerre commerciale

Donald Trump a une nouvelle fois déconcerté les marchés mardi à coups d’annonces contradictoires sur le Canada, sa cible commerciale et diplomatique privilégiée, à la veille de l’entrée en vigueur de droits de douane généralisés sur les importations d’acier et d’aluminium.Le président américain a souhaité, à sa manière, la bienvenue au futur Premier ministre canadien Mark Carney, sur le point de prendre les rênes du pays, en martelant son souhait de faire du voisin du nord un Etat américain.Mardi, il a soufflé le chaud et le froid en menaçant de doubler, à 50%, les droits de douane prévus sur l’acier et l’aluminium canadiens, puis en y renonçant quelques heures plus tard.Une volte-face due au retrait par la province canadienne de l’Ontario de sa surtaxe sur les exportations d’électricité vers trois Etats américains.Le Canada a continué de faire bloc contre le président américain, qui a estimé que la “seule chose sensée” à faire pour son voisin était de devenir le “51e Etat américain”, ce qui mettrait fin de facto à la guerre commerciale. Le républicain de 78 ans a qualifié d'”artificielle” la frontière séparant les deux pays.Le futur chef du gouvernement canadien Mark Carney a assuré que la riposte de son pays aurait “un impact maximal sur les Etats-Unis et un impact minimum sur le Canada”.”Nous maintiendrons nos droits de douane jusqu’à ce que les Américains nous montrent du respect”, a-t-il déclaré sur X.La température a finalement baissé dans l’après-midi, après un échange téléphonique entre Doug Ford, qui dirige l’Ontario, la province canadienne la plus peuplée, et le ministre américain du Commerce Howard Lutnick. Les deux hommes devraient se rencontrer jeudi à Washington.Mais le Canada, comme les autres pays, se verra bien appliquer à partir de mercredi 04H01 GMT des droits de douane de 25% sur son acier et son aluminium exportés aux Etats-Unis, qui les utilisent pour l’automobile, l’aviation ou des produits de base comme les conserves.Selon le cabinet EY-Parthenon, 50% de l’aluminium et 20% de l’acier importés aux Etats-Unis proviennent de son voisin du nord.- “Pas à vendre” -Selon M. Ford, qui a jugé que “le Canada n’était pas à vendre”, la seule solution est d’abandonner la guerre commerciale lancée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. “Cela renforcera nos deux pays. Nous sommes votre plus important client, nous achetons plus de produits américains que n’importe quel autre pays dans le monde”, a-t-il plaidé.Depuis son investiture le 20 janvier, Donald Trump a multiplié les annonces fracassantes et les revirements tout aussi spectaculaires en matière de droits de douane, ce qui fait tanguer la finance et l’économie mondiale.Le Canada est peu à peu apparu comme la cible privilégiée de la rhétorique commerciale agressive et des visées expansionnistes du président américain, qui convoite également le Groenland ainsi que le canal de Panama.L’ancien promoteur immobilier n’a de cesse de clamer son “amour” pour les droits de douane qui, selon lui, doivent permettre à la fois de rapatrier des usines aux Etats-Unis et de réduire le déficit, quitte à causer des “perturbations” financières passagères.Cet “âge d’or” protectionniste vanté par le milliardaire convainc de moins en moins les investisseurs, qui spéculent désormais sur une récession aux Etats-Unis, chose impensable il y a quelques semaines à peine.Un risque que Donald Trump a balayé mardi, assurant que l’économie américaine n’entrera pas en récession, ajoutant qu’il n’était “pas inquiet” face à la chute des indices boursiers depuis un peu plus d’une semaine.La Bourse de New York a terminé en baisse modérée mardi, au lendemain d’une forte chute, les investisseurs naviguant à vue au gré des déclarations changeantes, menaces et concessions, sur les droits de douane.Signe supplémentaire de la nervosité des marchés, le dollar était en fort recul mardi, perdant jusqu’à 1% par rapport à l’euro, signe de craintes autour de l’impact économique des décisions de Donald Trump, en particulier sa guerre commerciale.

Un texte pour éviter la paralysie budgétaire avance au Congrès américain

La Chambre américaine des représentants, à majorité républicaine, a adopté mardi un texte budgétaire provisoire afin d’éloigner à septembre la perspective d’une paralysie de l’Etat fédéral, le fameux “shutdown”, que Donald Trump souhaite fortement éviter.Le texte, approuvé à la chambre basse avec 217 voix pour et 213 voix contre, se dirige désormais vers le Sénat, où il devra être également adopté avant la date limite de vendredi soir minuit.Au vu de leur courte majorité, les républicains de la Chambre des représentants avançaient sur le fil du rasoir, mais leur chef, Mike Johnson, avait affiché son optimisme avant le vote. “On peut le faire de notre propre côté”, sans l’aide des voix démocrates, avait-t-il assuré, tout en appelant les démocrates à être “responsables” et à voter en faveur de la proposition des républicains.Un seul démocrate s’est joint finalement aux républicains, alors que le chef de la minorité démocrate à la chambre basse, Hakeem Jeffries, avait affirmé qu’aucun ne voterait en faveur du texte, qualifié d’attaque “sur les anciens combattants, les séniors, et les familles”, en raison de coupes prévues dans certaines dépenses publiques.Après le vote, Mike Johnson a dénoncé dans un communiqué le fait que selon lui les démocrates soient “prêts à jouer la montre sur le financement du gouvernement, dans une tentative vaine de bloquer le programme +l’Amérique d’abord+” de Donald Trump.- Vents contraires -Face au risque de voir quelques républicains voter contre et faire échouer le texte, Donald Trump s’était personnellement impliqué et avait appelé au téléphone de potentiels réfractaires. Samedi, il leur avait déjà lancé un avertissement: “PAS DE DISSIDENCE”.Avec des indices boursiers en chute et des craintes grandissantes de récession, Donald Trump fait face aux premiers vents contraires de son second mandat en matière économique. Et il sait qu’une paralysie de l’Etat fédéral n’arrangerait rien.Le Congrès a jusqu’à minuit dans la nuit de vendredi à samedi pour adopter un budget temporaire.Sans quoi, des centaines de milliers de fonctionnaires se trouveront au chômage technique, sans paie. Le trafic aérien sera perturbé, comme le versement de certaines aides alimentaires aux familles à bas revenus, entre autres conséquences.Une situation à risque que Donald Trump souhaite éviter un mois et demi seulement après son retour à la Maison Blanche.Le républicain se souvient sûrement que lors de son premier mandat, un litige avec les démocrates sur le financement de la construction de son mur à la frontière avec le Mexique avait provoqué une paralysie partielle de l’Etat fédéral pendant 35 jours.- “Chèque en blanc” à Musk -Face à la perspective d’un nouveau “shutdown”, républicains et démocrates se rejettent la faute.”Les démocrates détestent tellement ce que le président Trump soutient et ce que le peuple américain soutient, qu’ils sont prêts à paralyser notre gouvernement”, a déclaré l’élue républicaine Lisa McClain lors d’une conférence de presse avant le vote.La démocrate Rosa DeLauro a dénoncé de son côté un texte qui “fera mal aux Américains travaillant dur”, notamment sur la question du logement.”Ce chèque en blanc au milliardaire non élu Elon Musk échoue à faire baisser les coûts pour se loger, et à la place, coupe plus de 700 millions de dollars de subventions pour les loyers des Américains à bas revenus et travailleurs”, a déclaré l’élue dans un communiqué.Car le risque de paralysie budgétaire arrive sur fond de coupes claires dans les dépenses publiques américaines, menées sous l’égide d’Elon Musk.L’homme le plus riche du monde, patron notamment de Tesla et SpaceX, est devenu lors de la campagne de 2024 un allié et important soutien financier de Donald Trump.A la tête d’une commission à l’efficacité gouvernementale (Doge), Elon Musk s’est lancé dans le démantèlement de plusieurs agences gouvernementales, qu’il accuse de fraude et de gestion dispendieuse, et le limogeage de dizaines de milliers de fonctionnaires.

Wall Street toujours freinée par les incertitudes sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en baisse modérée mardi, au lendemain d’une forte chute, les investisseurs naviguant à vue au gré des déclarations de Donald Trump sur les droits de douane, causant ainsi une certaine aversion au risque sur le marché.Le Dow Jones a perdu 1,14%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,18% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,76%.La place new-yorkaise a évolué en dents de scie mardi, peinant à trouver une direction claire durant la séance et au lendemain du lourd repli du Nasdaq (-4,00%) provoqué par les inquiétudes croissantes sur la possibilité d’une récession aux Etats-Unis.”La volatilité n’est pas un phénomène nouveau sur ces trois dernières semaines, et elle est en grande partie due à l’incertitude entourant des éléments tels que les tarifs douaniers”, observe auprès de l’AFP Art Hogan de B. Riley Wealth Management.Donald Trump a proféré mardi de nouvelles menaces commerciales contre le Canada, annonçant entre autres doubler à 50% le taux des droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens.Plus tard, après s’être livré à un va-et-vient avec Ottawa, le président à décidé de renoncer au doublement de ces taxes, a confirmé le conseiller de Donald Trump en charge des questions commerciales, Peter Navarro.”Pour la première fois en trois semaines, il semble que nous ayons quelques bonnes nouvelles et qu’une fenêtre soit ouverte dans les négociations avec le Canada”, souligne M. Hogan.Toutefois, Washington a effectué de nombreux revirements ces derniers jours, des mesures ayant été “annoncées puis modifiées, puis annoncées à nouveau et encore modifiées”, ajoute l’analyste.”Plus (l’administration) continuera à appliquer cette méthode politique, plus les consommateurs seront dans l’incertitude et réduiront leurs dépenses et moins les entreprises américaines (…) développeront leurs activités”, selon M. Hogan. Ainsi, “plus l’incertitude persiste, plus les investisseurs seront disposés à retirer de l’argent de la table”, résume-t-il.Côté indicateurs, Wall Street a peu réagi au rapport JOLTS du ministère américain du Travail qui a mis en évidence une hausse des offres d’emplois en janvier, légèrement supérieure aux prévisions des économistes.Les investisseurs attendent désormais la publication, mercredi avant l’ouverture, de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis pour le mois de février.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu à 4,28%, contre 4,21% lundi en clôture.Ailleurs à la cote, le Nasdaq a quelque peu rattrapé ses pertes de la veille grâce à certaines capitalisations géantes du secteur technologique, comme la star des semi-conducteurs Nvidia (+1,66%).Le pionnier des véhicules électriques Tesla reprenait aussi quelques couleurs (+3,79%) au lendemain de sa chute vertigineuse. Lundi, le titre avait dégringolé de plus de 15% lors de sa pire séance en Bourse depuis 2020, le constructeur souffrant notamment d’un plongeon de ses ventes.La compagnie aérienne à bas prix Southwest Airlines s’est envolée (+8,34%) après avoir annoncé la fin de sa politique de bagages en soute gratuits. Les passagers devront désormais payer un supplément dès la première valise, alors que deux bagages étaient auparavant inclus dans le prix du billet, à l’exception de certains voyageurs réguliers.Le titre de son homologue Delta Air Lines a décroché (-7,25%) après l’annonce de prévisions de résultats abaissées pour le premier trimestre, en raison notamment d’une “mollesse” de la demande aux États-Unis.Face à la baisse de la confiance des consommateurs, les actions liées au tourisme ont chuté, à l’instar de Airbnb (-5,08%), Expedia (-7,28%) ou encore Booking (-2,19%).

Rejets toxiques à Mourenx: Sanofi, mis en examen pour une partie des faits, conteste les infractions

Une victoire d’étape en demi-teinte pour les plaignants: Sanofi a été mis en examen fin 2024 pour plusieurs infractions qu’il conteste dans l’enquête sur les rejets toxiques de son usine à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) mais échappe à ce stade au principal grief, la mise en danger d’autrui.Le parquet de Paris a confirmé l’information obtenue par l’AFP de source proche du dossier selon laquelle Sanofi a été mise en examen le 28 novembre pour un délit, obstacle à un contrôle administratif environnemental, et pour deux infractions contraventionnelles, exploitation irrégulière d’une installation ainsi que non-déclaration d’accident ou d’incident industriel.Dans le détail, le groupe se voit ainsi reprocher, selon le parquet, de n’avoir, entre 2012 et 2018, pas respecté les limites d’émission du bromopropane, un composé organique volatil (COV) ou encore d’avoir tardé à informer les inspecteurs de l’environnement de ces rejets de bromopropane.Sollicité par l’AFP, Sanofi a indiqué “contester” les infractions qui lui valent sa mise en examen et avoir “mis en avant toute une série d’éléments démontrant qu’il n’y a pas eu de dépassement des seuils réglementaires”.Le groupe a en revanche été placé, à ce stade, sous le statut de témoin assisté pour l’infraction la plus lourde, mise en danger d’autrui. Sanofi a avancé mardi “plusieurs études indépendantes (qui) ont conclu à une absence d’impact sanitaire lié à de possibles émissions pour les salariés et les riverains.”L’association France Nature Environnement (FNE) avait révélé ces rejets toxiques hors normes en 2018 de bromopropane et de valproate de sodium, principe actif de la Dépakine, un médicament anti-épileptique accusé d’être à l’origine de troubles neuro-développementaux chez les enfants.”Sanofi ne contrôlait pas ses trois colonnes (de l’usine), mais une seule (…). Les deux autres ont envoyé ces quantités astronomiques de polluants dans l’air”, accusait l’association.L’usine avait été mise à l’arrêt immédiatement après les révélations de FNE, avant de reprendre sa production par étapes, sous contraintes environnementales et contrôles accrus. En juin 2020, la Fédération nationale des industries chimiques CGT, le Syndicat CGT des industries chimiques Sisteron et Mourenx et l’Union locale CGT de Mourenx, Bassin de Lacq-Orthez et environs avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile.L’information judiciaire au pôle santé publique de Paris avait été ouverte en août 2022.- “Troubles neurocomportementaux” -“On peut démontrer que certains des riverains ont été contaminés par la Dépakine”, soutient mardi Me Charles Joseph-Oudin, avocat d’une riveraine partie civile et de l’Association des victimes de la Dépakine (Apesac).Une quinzaine de riverains sont en train de se constituer partie civile dans ce dossier, selon le conseil.Me Oudin a déjà déposé plainte en novembre 2023 pour une mère de deux enfants “atteints de troubles neurocomportementaux” qui travaillait, lors de ses grossesses, “en face” de l’usine.”Je regrette que la mise en danger de la vie d’autrui n’ait pas été retenue car cela a engendré de graves dommages sur les personnes directement exposées ou leur descendance”, a réagi auprès de l’AFP Marine Martin, présidente de l’Apesac et figure emblématique des victimes de la Dépakine.En avril 2024, la justice administrative a contraint Sanofi à réaliser une étude des risques sanitaires autour de Mourenx.Dans une autre information judiciaire, ouverte en 2016 et portant sur le coeur du scandale de la Dépakine et de ses impacts éventuels sur la santé, le groupe est mis en examen pour tromperie aggravée et blessures involontaires depuis 2020. En juin 2023, la Cour de cassation avait validé la prescription d’un certain nombre de plaintes, un “fort affaiblissement” du dossier selon une source proche de celui-ci.Dans les procédures ouvertes à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), “120 millions d’euros d’argent public ont déjà été engagés en lieu et place de Sanofi” pour près de 2.000 victimes, selon Me Oudin.”Il n’y a pas de lien entre la procédure judiciaire sur les émissions de bromopropane du site de Mourenx et les autres procédures judiciaires liées à la prescription de valproate de sodium”, a souligné Sanofi dans sa réaction.Selon des estimations des autorités sanitaires françaises, la molécule serait responsable de malformations chez 2.150 à 4.100 enfants et de troubles neurodéveloppementaux chez 16.600 à 30.400 enfants.ngu-gd-jpa-pan/mat

L’Europe doit se réarmer, “le temps des illusions est révolu”

“Le temps des illusions est révolu” et l’Union européenne doit augmenter significativement ses dépenses d’armement, a affirmé mardi à Strasbourg la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Il nous faut une augmentation très rapide des capacités de défense européennes. Et il nous la faut maintenant!”, a-t-elle lancé devant le Parlement européen.”Le moment est venu pour créer une défense commune”, a ajouté la responsable allemande en présentant les résultats du dernier sommet européen des 27 consacré à la défense du continent.Sur ce point, Mme von der Leyen a salué le consensus des pays de l’UE sur la nécessité de renforcer les capacités de défense de l’Union: c’était “absolument impensable il y a encore quelques semaines”.Les remises en cause de l’engagement américain en Europe et particulièrement en Ukraine qui ont suivi le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ont agi comme un électrochoc.”L’ordre de sécurité européen est ébranlé et nombre de nos illusions sont brisées”, a ainsi déclaré la présidente de la Commission européenne. Dans ce contexte, l’Europe est appelée à “assumer davantage sa propre défense” a-t-elle souligné.La Commission européenne a présenté un plan pour “réarmer l’Europe” qui vise à mobiliser quelque 800 milliards d’euros sur quatre ans dont 150 milliards de prêts mis à disposition des 27 par l’UE.”Ces prêts devraient financer des achats auprès de producteurs européens, afin de contribuer à stimuler notre propre industrie de la défense”, a insisté Mme von der Leyen, semblant reprendre à son compte une demande exprimée de longue date par certains Etats membres, dont la France,  pour “acheter européen”.Elle n’a donné aucune indication sur le fait  de savoir si cela inclurait – ou non – des sociétés de pays non-membres de l’UE tels que le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse, ou la Turquie.- Vers un grand emprunt? – Elle a également insisté sur la nécessité de regrouper les commandes d’armement entre Etats membres afin de faire des économies d’échelle et de favoriser l’interopérabilité de ces armements.”On épargnerait beaucoup l’argent du contribuable en agissant ensemble de manière coordonnée : on a 17 modèles de tanks dans l’Union européenne, aux Etats Unis il n’y a qu’un seul modèle”, a ainsi affirmé lors du débat le chef de file des chrétiens démocrates (PPE) au Parlement européen, l’eurodéputé allemand Manfred Weber.”Les contrats devraient être pluriannuels, afin de donner à l’industrie la prévisibilité dont elle a besoin”, a également affirmé Mme von der Leyen.Les dirigeants des 27 ont donné leur feu vert à ce plan et la Commission va maintenant présenter des propositions concrètes avant un prochain sommet de l’UE prévu la semaine prochaine à Bruxelles. A cette occasion, les dirigeants européens “vont continuer à travailler en vue de construire notre dissuasion pour renforcer la sécurité de notre continent”, a promis de son côté Antonio Costa, le président du Conseil européen qui rassemble les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE.Dans le débat qui a suivi, des députés ont réclamé d’aller plus loin en termes financiers en lançant un grand emprunt européen, un outil déjà utilisé lors de la pandémie de Covid, a souligné l’eurodéputée française Valérie Hayer, cheffe de file des centristes (Renew) à Strasbourg.Mais la présidente de la Commission européenne s’est jusqu’à présent montrée réticente à une telle initiative.