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Voitures électriques: la Chine n’est plus le seul moteur mondial, analyse l’Agence de l’énergie

La Chine n’est plus le seul moteur des ventes de voitures électriques et hybrides rechargeables: des pays émergents comme le Brésil, le Vietnam ou l’Indonésie s’électrifient rapidement aussi, selon le rapport annuel publié mercredi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Plus de 17 millions de ces véhicules ont été vendus dans le monde en 2024 (hybrides rechargeables compris), portant leur part de marché mondiale au-dessus de 20% pour la première fois. Au cours des trois premiers mois de 2025, les ventes de voitures électriques ont encore augmenté de 35% par rapport au premier trimestre 2024. “Les voitures électriques sont devenues une partie intégrante de l’industrie automobile à travers le monde”, a lancé le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, lors d’une conférence de presse. Et “malgré des incertitudes significatives, les voitures électriques restent sur une forte trajectoire de croissance, a-t-il souligné.Ces incertitudes sont surtout liées au risques de récession de l’économie mondiale et aux vicissitudes du commerce international, avec la mise en place de surtaxes douanières par les Etats-Unis. Une baisse durable du prix du pétrole pourrait aussi freiner la progression de l’électrique. L’AIE a noté cependant que le développement des véhicules électriques avait déjà freiné la croissance de la demande mondiale de pétrole, a souligné Fatih Birol, en plus de réduire les émissions de CO2 et de gaz toxiques.”Cette année, nous prévoyons que plus d’une voiture sur quatre vendue dans le monde sera électrique”, et cette proportion devrait grimper à “deux voitures sur cinq” d’ici la fin de la décennie, à mesure que “les voitures électriques deviennent de plus en plus abordables”, a ajouté Fatih Birol. La Chine continue de conduire la transition vers les véhicules électriques, avec près des deux tiers des ventes mondiales l’année dernière, notamment grâce à des tarifs très compétitifs. Les ventes de voitures électriques et hybrides rechargeables y ont augmenté de près de 40% en 2024, pour atteindre près d’un véhicule vendu sur deux, et peut-être 80% en 2030, selon l’AIE. En Europe, ces modèles ont stagné avec une baisse des bonus dans certains pays mais aussi à cause du manque de modèles abordables. Les objectifs des Etats européens restent ambitieux, à près de 60% de parts de marché en 2030, même si l’UE est en train de confirmer un allègement des objectifs à court terme dont les effets “restent à voir”, selon l’AIE.Aux Etats-Unis, la croissance de ces modèles a ralenti mais ils ont atteint environ 10% de parts de marché. La prévision de l’AIE pour 2030 a été divisée par deux avec l’arrivée de Donald Trump, à 20% du marché.Les ventes dans les économies émergentes en Asie, en Amérique Latine et en Afrique ont elles grimpé de 60% l’année dernière, renforcées par “des incitations politiques et la présence croissante de voitures électriques relativement abordables des constructeurs automobiles chinois”, note l’AIE.Les électriques représentaient 13% des ventes l’année dernière en Thaïlande, 17% au Vietnam, et ont doublé au Brésil, royaume de l’éthanol, pour atteindre 6% des ventes.

Pneus mortels: deuxième mise en examen pour Goodyear

Au terme de deux journées d’auditions, une deuxième entité de Goodyear a été mise en examen mercredi des chefs de tromperies à Besançon, où une enquête vise le géant du pneu, soupçonné d’avoir dissimulé les défauts de certains modèles poids lourds, à l’origine d’accidents mortels.La SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques dans l’Hexagone, a été mise en examen pour “pratique commerciale trompeuse”, “tromperie sur la qualité substantielle de la marchandise”, et pour un fait d’homicide involontaire, a indiqué le parquet de Besançon dans un communiqué.Elle a en outre été placée sous le statut plus favorable de témoin assisté pour deux autres homicides involontaires et pour blessures involontaires.Les chefs de tromperie sont passibles d’une amende pouvant monter “jusqu’à 10% du chiffre d’affaires” de l’entreprise, selon une source judiciaire.”Goodyear France confirme avoir été informé de sa mise en examen pour certains chefs d’accusation ainsi que de son placement sous le statut de témoin assisté pour d’autres, dans le cadre d’une instruction en cours, en lien avec certains accidents de la circulation de véhicules poids lourds datant de 2014 et 2016″, a indiqué une porte-parole de la multinationale américaine à l’AFP. “Goodyear France apportera sa pleine coopération dans le cadre de cette instruction”, a précisé la firme.- Faits contestés -Mardi, le juge d’instruction avait déjà procédé à la mise en examen de la SAS Goodyear Operations, l’entité soupçonnée d’avoir produit les pneus, pour l’ensemble des mêmes chefs.”Les deux sociétés contestent les faits qui leur sont reprochés. L’information judiciaire se poursuit”, a écrit dans le communiqué Margaret Parietti, procureure de la République de Besançon par intérim. “L’issue de l’audition de Goodyear France n’est pas une surprise compte tenu des éléments présents dans un dossier d’instruction aussi volumineux”, a réagi auprès de l’AFP Philippe Courtois, l’avocat de Sophie Rollet, veuve d’un chauffeur routier qui avait révélé l’affaire à la justice en 2016. “Nul ne doit oublier que Goodyear était au courant de cette procédure depuis son ouverture” il y a neuf ans.”Quelques heures ont suffi après les auditions pour conforter le juge d’instruction dans la nécessité impérieuse de voir Goodyear s’expliquer sur des faits ayant eu des conséquences humaines”, a retenu l’avocat.Il s’est toutefois dit “réellement inquiet sur le fait de savoir que des pneumatiques concernés semblent toujours en vente aujourd’hui”.- Pas de rappel “impératif” -L’enquête porte sur trois dossiers de collisions mortelles impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear dans la Somme, le Doubs et les Yvelines, en 2014 et 2016, qui ont fait quatre morts au total. D’après les investigations, plusieurs accidents ont été provoqués par l’éclatement du pneu avant gauche des camions, des pneus Goodyear Marathon LHS II ou Marathon LHS II+, faisant perdre le contrôle du véhicule aux chauffeurs. Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance d’un défaut de fabrication de ces modèles, mais de ne pas en avoir averti ses clients.A partir de 2013, Goodyear a mis en place des “programmes volontaires d’échange”, ce qui lui a permis de récupérer environ 50% des équipements incriminés. Mais le groupe n’a pas procédé à une campagne de rappel “impératif” des pneus concernés, dont certains sont toujours disponibles sur des sites de ventes d’occasion en Europe de l’Est, avait indiqué en avril le procureur de Besançon Etienne Manteaux.Ces drames n’ont pas concerné que la France. “Je crois qu’il y a eu des accidents dans toute l’Europe”, avait estimé M. Manteaux, qui a depuis quitté la cité franc-comtoise. Les dossiers de quatre autres collisions similaires survenues entre 2011 et 2014 dans l’Hérault, l’Indre et l’Isère, dans lesquelles trois personnes sont mortes, ont par ailleurs été versés à l’instruction à titre d’information, les faits étant prescrits.

La banque HSBC va supprimer 348 postes en France

La banque britannique HSBC va supprimer 348 postes en France, soit 10% de ses effectifs dans le pays, a-t-elle indiqué mercredi, confirmant une information du quotidien Les Échos.HSBC vient “de présenter un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi, NDLR) d’envergure aux représentants du personnel, portant sur plus de 10% de ses effectifs en France”, écrit le journal, ce qu’a confirmé un porte-parole de la banque à l’AFP.Au total, 348 postes sont concernés par ce plan sur les “quelque 3.000 que compte la banque encore aujourd’hui. Des fonctions supports mais aussi commerciales sont concernées”, ajoute l’article.Devenu en septembre le directeur général de HSBC, Georges Elhedery, un ancien directeur financier, a engagé dès octobre une refonte de la structure internationale pour la “simplifier”, mais aussi séparer ses marchés “orientaux” et “occidentaux”, pour se concentrer sur les marchés “qui ont un avantage concurrentiel clair et les plus grandes opportunités de croissance”.Le géant bancaire avait ajouté en février que le plan de réorganisation engagé par son nouveau directeur général devait permettre d’économiser 1,5 milliard de dollars par an d’ici fin 2026.”HSBC reste pleinement engagé sur l’Europe”, a cependant assuré aux Échos une source au sein de la banque. “Nous souhaitons toujours être la banque internationale de nos clients.”La banque britannique a cédé sa banque de détail en France en 2024 à la société My Money Group (MMG), contrôlée par le fonds américain Cerberus, qui exploite maintenant le réseau sous le nom Crédit commercial de France (CCF). La direction a annoncé début décembre le départ de centaines de salariés et la fermeture de plus de 80 agences (sur un total de 234 agences aujourd’hui).HSBC va également vendre ses activités d’assurance vie en France à l’assureur mutualiste Matmut, après un accord conclu fin 2024.Le groupe bancaire a annoncé avoir réalisé en 2024 un bénéfice net de 22,9 milliards de dollars, en hausse de 2%.

Delphine Ernotte Cunci, femme de télé et de pouvoir

Novice dans l’audiovisuel il y a dix ans, Delphine Ernotte Cunci s’est imposée dans le monde impitoyable du petit écran, faisant avancer parfois à marche forcée le paquebot France Télévisions et marquant ses ambitions pour la suite.A 58 ans, elle vient d’être portée mercredi pour la troisième fois à la tête du groupe public, un record. En 2015, débarquant du secteur des télécoms, elle avait été la première femme à accéder à la présidence de France Télé.Elle a promis que son nouveau mandat de cinq ans, jusqu’en 2030, serait synonyme de “passage de témoin à une nouvelle génération”.Ses débuts n’avaient pas été évidents, avec sa nomination attaquée par plusieurs syndicats du groupe. Son franc-parler avait aussi froissé: “on a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans” et “il va falloir que ça change”. Plusieurs figures avaient pris la porte: David Pujadas, Julien Lepers, Patrick Sébastien, William Leymergie…”Il y avait seulement 25% de femmes sur nos antennes et nous sommes aujourd’hui à 50/50″, se félicite désormais celle pour qui “être féministe, ce n’est pas un gros mot”.Au début, “on m’a aussi fait un procès en illégitimité car je n’étais pas du sérail”, rembobinait récemment la quinqua fine et discrète, dans La Tribune Dimanche.Avant la télévision, cette ingénieure diplômée de Centrale avait passé l’essentiel de sa carrière chez Orange, jusqu’à devenir directrice exécutive d’Orange France et ses 80.000 salariés.”J’ai appris ce qu’est le journalisme, la fiction, le cinéma, le divertissement”, reconnaît cette fille de médecins, petite-fille d’un ancien maire de Bayonne.Mère de deux enfants, elle goûtait déjà au théâtre, avec son mari comédien Marc Ernotte.- “Air du temps” -Pragmatique, elle s’est fondue dans la culture France Télé, défendant “la représentation de tous les Français et tous les territoires”.En 2024, elle avait déclaré que sur les antennes, “on ne représente pas la France telle qu’elle est”, mais “on essaie de représenter la France telle qu’on voudrait qu’elle soit”.Dans un univers médiatique polarisé, ces propos lui avaient valu de vives critiques. Elle s’était ensuite défendue de vouloir “déformer la réalité”, assurant qu’il s’agissait d'”inciter à une plus grande mixité”.Elle reste honnie par les médias du milliardaire ultra-conservateur Vincent Bolloré.Ainsi pour Pascal Praud, tête d’affiche de CNews, “Mme Ernotte a wokisé France TV”, telle “l’Eva Peron du camp du Bien”, en référence à la pasionaria argentine.De son côté, l’ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost admet qu'”elle épouse parfois un peu trop l’air du temps”. Mais “elle est une des meilleures dirigeantes du service public qu’on ait connues”, salue-t-il auprès de l’AFP, évoquant “une femme de parole” qui a “du caractère”.”Un tank oui”, mais “c’est pas l’imagination au pouvoir”, tacle un autre dirigeant de média privé, pointant une gestion trop “administrative” et une reconduction “entre gens du public”.- La politique? “Pas mon truc” -A l’actif de Delphine Ernotte Cunci figurent le lancement en 2016 de la chaîne franceinfo (dont les audiences restent toutefois faibles), puis plus récemment le rapprochement de France 3 et France Bleu sous la marque “Ici”.Elle a également mis sur pied plusieurs plateformes: Okoo, Lumni, france.tv promue comme la “première plateforme gratuite” dans l’Hexagone. Mais France Télévisions “doit accélérer sa transformation numérique” pour s’adapter aux nouveaux usages et aux jeunes audiences, a pressé en 2024 l’Inspection générale des finances.Le cheval de bataille actuel de la patronne de France Télé est une holding commune pour l’audiovisuel public – sans cesse retardée. Elle devrait logiquement se positionner pour en prendre les rênes.Ce projet, poussé par la ministre de la Culture Rachida Dati, lui a valu une série de grèves internes, et des inimitiés à Radio France, où est crainte une suprématie de la télévision.Autre contentieux: avec les syndicats. “Le climat social s’est considérablement dégradé”, estime la CGT de France TV, qui relève “une réduction nette de près de 1.000 emplois sur 10.000 en dix ans”, sur fond d’austérité budgétaire. Femme de réseau, Delphine Ernotte Cunci sait manÅ“uvrer. La politique? “ce n’est pas mon truc”, assure cependant la présidente, dont la sÅ“ur Marie-Christine Lemardeley est adjointe de la maire de Paris.Elle avait déclaré l’année dernière au magazine Causeur: “Je suis une patronne d’entreprise et rien d’autre. Ce que j’aime, c’est manager et décider.”

Médias: conforté à la tête de Prisa, Oughourlian veut la fin des “guerres intestines”

L’homme d’affaires franco-libanais Joseph Oughourlian a appelé mercredi à mettre fin aux “guerres intestines” qui agitent le géant des médias Prisa, après avoir été conforté à une très large majorité à la tête du groupe espagnol, dont il est le principal actionnaire.Ces derniers mois, “nous avons subi des attaques médiatiques, financières et même personnelles”, a assuré M. Oughourlian à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires du groupe de médias, propriétaire du quotidien El Pais, du journal sportif AS et de la radio Cadena Ser.Disant s’adresser au “groupe d’actionnaires qui remet en question l’intégrité de l’entreprise”, l’homme d’affaires d’origine arménienne, qui possède 29,57% de Prisa via son fonds d’investissement Amber Capital, a assuré vouloir “tendre la main” à ses adversaires.”Nous sommes cotés en bourse, nous opérons dans 22 pays et nous employons plus de 7.000 personnes… Ce groupe n’est pas un jouet et nous ne pouvons pas nous laisser distraire par des batailles internes”, ni “tolérer que des intérêts particuliers cherchent à s’imposer à l’intérêt commun”, a-t-il insisté.Lors de cette assemblée générale, 99,5% des actionnaires ont apporté leur soutien à la gestion de l’homme d’affaires, président depuis 2021 de Prisa, également propriétaire de l’éditeur de livres scolaires Santillana.Le groupe de médias espagnol traverse une période agitée depuis la démission de son directeur général Carlos Núñez fin février après le rejet par son conseil d’administration d’un projet de chaîne de télévision source de divisions en interne.Il s’agissait d'”un projet impossible à défendre d’un point de vue financier et très douteux du point de vue du marché”, a insisté Joseph Oughourlian, qui s’était déjà opposé frontalement fin février à ce projet, soutenu selon des médias espagnols par le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.La démission de Carlos Núñez a mis en lumière la rivalité existant entre les actionnaires fidèles à l’homme d’affaires d’origine arménienne, également président du RC Lens, et ceux qui lui sont hostiles.Selon l’hebdomadaire Le Point, le ministre espagnol de la Transformation numérique Oscar Lopez et le patron du groupe Telefonica, tous deux proches de M. Sánchez, auraient ainsi tenté de faire pression sur Arnaud de Puyfontaine, le patron du groupe Vivendi, qui possède 11% de Prisa.L’objectif aurait été de pousser Vivendi à vendre ses parts, en le menaçant d’une suspension du budget publicitaire confié par Telefonica à Havas, filiale du groupe français, pour provoquer un changement à la tête de Prisa et s’assurer du maintien d’El Pais sur une ligne proche du Parti socialiste.Disant être “las des guerres intestines”, Joseph Oughourlian a assuré mercredi travailler “au bénéfice de tous les actionnaires”, et insisté sur les efforts du groupe pour réduire sa dette, qui a atteint 664 millions d’euros fin mars contre 781 millions deux ans plus tôt.L’homme d’affaires a toutefois démenti des rumeurs lui prêtant la volonté de vendre le groupe d’édition Santillana pour accélérer ce désendettement. “Santillana est une branche essentielle de Prisa, une branche à laquelle on ne peut pas renoncer”, a-t-il assuré.

La Bourse de Paris termine en baisse, l’enthousiasme autour de la détente commerciale retombe

La Bourse de Paris a terminé en petite baisse mercredi, marquant le pas après que l’enthousiasme autour de la trêve commerciale entre les Etats-Unis et la Chine est légèrement retombé.L’indice vedette de la place parisienne a cédé 0,47% en clôture, soit une perte de 37,04 points, pour s’établir à 7.836,79 points. Mardi, le CAC 40 avait fini sur un gain de 0,30% pour s’établir à 7.873,83 points.La prudence s’est installée sur la place parisienne mercredi après l’enthousiasme du début de semaine.La désescalade de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, qui avait lourdement pesé sur le moral des investisseurs, semble désormais intégrée dans les cours, selon les analystes interrogés par l’AFP.Aux Etats-Unis, “les moteurs de la récente reprise du marché boursier américain sont les bonnes nouvelles sur les droits de douane, les accords commerciaux, et les accords technologiques avec l’Arabie Saoudite, riche en liquidités”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.Mais en Europe, “les investisseurs restent en retrait”, remarque Antoine Andreani, directeur de la recherche chez XTB France. “Ils sont suspendus à une annonce, un accord commercial effectif entre les Etats-Unis et l’Union européenne”.En attendant un “prochain catalyseur économique”, les indices européens marquent le pas, note Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.Le luxe flancheLe secteur du luxe a souffert mercredi “en l’absence d’un accord entre les Etats-Unis et l’Union européenne”, “le marché américain représentant une grosse proportion du chiffre d’affaires de ces entreprises.En queue de peloton du CAC 40 mercredi, le géant français des cosmétiques L’Oréal a terminé en baisse de 3,26% à 372,60 euros l’action, suivi de Kering (-3,09% à 185 euros) et du géant du luxe LVMH (-2,18% à 525,20 euros).Alstom dans la tourmenteLe français Alstom est revenu aux bénéfices après son achat de Bombardier en publiant mercredi des résultats meilleurs qu’attendu pour son exercice décalé 2024/2025, mais ses objectifs ont été en deçà des prévisions des analystes et le titre a dévissé en Bourse.Sur l’exercice 2025-2026, le groupe vise une croissance organique de son chiffre d’affaires entre 3% et 5%, avec une marge d’exploitation ajustée d’environ 7%. A partir de l’année 2026, Alstom vise entre 8 et 10% de marge opérationnelle “grâce à des prises de commandes de qualité” et des “initiatives d’excellence opérationnelle”. Ces objectifs ont été jugés timides par les investisseurs, et l’action a terminé sur une chute de 17,28%, à 18,76 euros.

Guerre commerciale: la Chine et les Etats-Unis concrétisent leur pause

La Chine et les États-Unis ont levé mercredi pour 90 jours l’essentiel des lourdes surtaxes douanières qu’ils s’imposent, une trêve dans leur éprouvante guerre commerciale, qui a bouleversé les chaînes d’approvisionnement et les marchés mondiaux.Quelques heures avant cette levée partielle des droits de douane, le président américain Donald Trump a déclaré à la presse entrevoir un accord “très solide” avec le géant asiatique.Cette baisse des surtaxes a été formellement mise en oeuvre mercredi à 04H01 GMT.Lundi, après des négociations durant le weekend à Genève en Suisse, Chinois et Américains avaient annoncé une suspension de l’essentiel de leurs droits de douane punitifs. Un résultat bien supérieur aux attentes, qui a déclenché un optimisme prudent sur les marchés boursiers.Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30%, tandis que la Chine réduira les siennes à 10% sur les biens américains.”Nous avons le cadre d’un accord très, très solide avec la Chine”, a affirmé Donald Trump dans une interview diffusée par la chaîne de télévision américaine Fox News mardi heure américaine.”Il est temps pour la Chine de s’ouvrir – et ça fait partie de notre accord”, a également déclaré M. Trump, sans plus de précisions. Il effectue actuellement une tournée au Moyen-Orient et était interviewé à bord de l’avion présidentiel Air Force One.- “Comme une arme” -Après l’accord de lundi, la Chine a levé l’interdiction qu’elle avait faite à ses compagnies aériennes d’accepter les avions du constructeur américain Boeing, a affirmé l’agence de presse Bloomberg.Pékin a également annonce suspendre pour 90 jours certaines contre-mesures non douanières, notamment certaines restrictions prises à l’encontre de dizaines d’entités américaines. Sont concernés 17 entités qui étaient interdites d’importer, d’exporter ou de faire de nouveaux investissements en Chine, et 28 entités sur une liste de contrôle des exportations afin de les empêcher de recevoir des produits pouvant être utilisés à des fins civiles et militaires.De son côté, l’administration américaine a annulé mardi de nouvelles restrictions à l’exportation de semi-conducteurs utilisés pour le développement de l’intelligence artificielle (IA), qui auraient particulièrement pénalisé la Chine.Malgré cette accalmie, Pékin cherche depuis plusieurs semaines à fédérer les autres nations face à la campagne mondiale de droits de douane lancée par Donald Trump.Devant un parterre de dirigeants et ministres des Affaires étrangères de pays latino-américains réunis mardi pour un grand rendez-vous diplomatique, le président chinois Xi Jinping a ainsi de nouveau dénoncé les pratiques des États-Unis – sans les nommer.”Personne ne peut gagner une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale”, a-t-il affirmé.”Le harcèlement et l’hégémonisme ne mènent qu’à l’isolement”, a souligné M. Xi.De son côté, son chef de la diplomatie, Wang Yi, a exhorté les nations d’Amérique latine à “agir main dans la main” avec Pékin pour défendre leurs droits face à une puissance qui “utilise les droits de douane comme une arme pour intimider les autres pays”.- L’incertitude persiste -Malgré la détente Pékin-Washington, le dossier du fentanyl, cette drogue qui fait des ravages aux États-Unis, reste un important point de friction bilatéral.Sur les 30% de surtaxes douanières punitives que Washington continue d’imposer sur les produits chinois, les deux tiers, soit 20%, le sont pour faire pression sur Pékin dans le cadre de la lutte contre le trafic de cet opioïde.Certains précurseurs chimiques de fentanyl, drogue qui fait des dizaines de milliers de morts chaque année aux États-Unis, sont fabriqués en partie en Chine. Les autorités chinoises sont accusées par Donald Trump de laisser-faire.Le ministère chinois des Affaires étrangères a encore exhorté mardi Washington à cesser de “rejeter la faute” sur Pékin et fustigé des surtaxes douanières “déraisonnables”, eu égard à la “bonne volonté” chinoise en matière de coopération sur la lutte contre les stupéfiants.Des analystes avertissent ainsi que la possibilité d’un rétablissement des droits de douane après 90 jours subsiste.”Des réductions supplémentaires de droits de douane seront difficiles à obtenir et le risque d’une nouvelle escalade demeure”, déclare à l’AFP Yue Su, économiste chez Economist Intelligence Unit.Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a de son côté estimé mercredi devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale que cet accord, ainsi que celui signé entre Washington et Londres, ne sont “pas de bons accords”, appelant l’Europe à “nouer des alliances commerciales avec un maximum d’autres partenaires”.Ces derniers comportent en effet “encore trop de tarifs pénalisants – dont le +socle+ sans précédent de 10%, on n’en a peut-être pas assez souligné, dans l’accord anglais, le caractère quand même très élevé – et surtout toujours autant de flou et d’imprévisibilité qui provoquent l’attentisme”, a-t-il détaillé.

Les Bourses européennes terminent en petite baisse

Les Bourses européennes ont terminé majoritairement dans le rouge mercredi, marquant une pause, l’enthousiasme provoqué par la trêve commerciale entre la Chine et les Etats-Unis retombant quelque peu.Les Bourses de Paris et Francfort ont terminé en petite baisse de 0,47%, Londres a cédé 0,21%. Seule la place de Milan s’est démarquée, gagnant 0,70%.

Trump demande à la Syrie une normalisation avec Israël après l’annonce d’une levée des sanctions

Donald Trump a rencontré mercredi à Doha le président syrien islamiste Ahmad al-Chareh, lui réclamant de normaliser ses relations avec Israël, après avoir annoncé une levée des sanctions contre son pays, dans un changement de cap majeur.Sitôt arrivé au Qatar après une visite en Arabie saoudite, le président américain a par ailleurs annoncé que la compagnie aérienne Qatar Airways avait passé une commande de 160 avions pour une valeur de 200 milliards de dollars à Boeing.Il doit se rendre jeudi aux Emirats arabes unis, étape finale de sa tournée dans le Golfe, sauf s’il décide à la dernière minute d’aller en Turquie pour des pourparlers russo-ukrainiens, une “possibilité” qu’il a évoquée.La rencontre avec le président par intérim syrien s’est “très bien passée”, a confié Donald Trump aux journalistes dans l’avion, parlant d’un “homme jeune et séduisant. Un gars costaud”.Le portrait élogieux est frappant, pour un homme qui a figuré un temps sur une liste des jihadistes recherchés par les Etats-Unis, devenu président par intérim après avoir renversé en décembre Bachar al-Assad à la tête d’une coalition de forces islamistes.Donald Trump a assuré que le dirigeant syrien était prêt à accéder à sa demande d’une normalisation des relations avec Israël, avec qui la Syrie est officiellement en guerre depuis 1948.Interrogé à ce sujet, le président américain a dit: “Je lui ai dit, j’espère que vous rejoindrez (les accords d’Abraham, ndlr) une fois que vous aurez réglé votre situation et il m’a dit +oui+. Mais ils ont beaucoup de travail à faire”, en référence aux accords par lesquels plusieurs pays arabes ont reconnu Israël en 2020.En Syrie, la perspective d’une levée des sanctions qui étranglent le pays a suscité des manifestations spontanées de joie. “Cela stimulera l’économie et encouragera les gens à revenir”, s’est réjouie Zain al-Jabali, 54 ans, propriétaire d’une fabrique de savon à Alep (nord).- “Une chance de grandeur” -L’entrevue, la première du genre en 25 ans, a duré près d’une trentaine de minutes, en présence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’y est joint virtuellement.Le président américain a aussi demandé à Damas d’expulser les membres de groupes armés palestiniens et de prendre “la responsabilité” des prisons détenant des membres du groupe jihadiste Etat islamique en Syrie, actuellement prises en charge par les forces kurdes. La diplomatie syrienne a évoqué une “rencontre historique”, sans mentionner les relations avec Israël. Donald Trump avait créé la surprise mardi en annonçant qu’il allait “ordonner l’arrêt des sanctions” pour donner “une chance de grandeur” à la Syrie.Le pays fait l’objet de sanctions internationales depuis 1979, renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011. La rencontre Trump-Chareh a eu lieu malgré les réticences d’Israël, allié indéfectible des Etats-Unis. Israël mène régulièrement des frappes en Syrie, pour empêcher selon lui que les armes du pouvoir déchu ne tombent entre les mains des nouvelles autorités, considérées comme hostiles. Concernant les discussions indirectes sur le nucléaire iranien entre Téhéran et Washington, Donald Trump a dit avoir “le sentiment que ça va bien tourner”. Il avait appelé mercredi à une application stricte des sanctions américaines visant l’Iran.- “Homme de paix” -A Doha, Donald Trump a reçu un accueil tout aussi rutilant qu’à Ryad.L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s’est déplacé à l’aéroport pour l’accueillir, et l’avion présidentiel américain a eu droit à une escorte d’avions de combat qataris.Le convoi de Donald Trump a été ensuite précédé de Cybertrucks du constructeur Tesla aux couleurs des forces de sécurité qataries, un clin d’oeil au propriétaire de la marque et grand allié du président, Elon Musk.Dans un premier échange avec le dirigeant qatari, le président républicain a vanté le “marbre parfait” du palais où il était reçu, et loué “l’amitié” avec son hôte.Ce dernier l’a qualifié d'”homme de paix”.Mais ce passage à Doha a pour arrière-plan un scandale politique.L’opposition démocrate aux Etats-Unis reproche au milliardaire d’avoir accepté “le plus gros pot-de-vin étranger de l’histoire récente”.En cause: un Boeing 747-8 offert à Donald Trump par la famille royale qatarie pour remplacer au moins provisoirement son avion officiel, et pour l’utiliser après son mandat.

Wall Street continue de profiter de la détente commerciale

La Bourse de New York évolue dans le vert mercredi, cherchant à profiter de l’accalmie sur le plan des droits de douane, les différents accords commerciaux laissant présager un impact moindre de la guerre commerciale sur l’économie américaine qu’initialement anticipé par les investisseurs.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones grappillait 0,05%, l’indice Nasdaq prenait 0,27% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,03%. Ce dernier a effacé toutes ses pertes de l’année 2025.”Nous avons assisté à un changement de paradigme massif ce week-end” sur la place américaine, assure auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Le fort recul de Wall Street observé en début d’année jusque fin avril “était basé sur le fait que nous aurions des droits de douane plus élevés pendant une longue période et sur la possibilité que la guerre commerciale pourrait complètement déstabiliser l’ensemble de l’économie mondiale”, souligne l’analyste.Face à l’annonce d’accords avec le Royaume-Uni, et surtout la Chine, cible principale de Donald Trump, “la peur s’estompe considérablement car le scénario catastrophe qui avait fait chuter les marchés n’est plus d’actualité”, selon M. Sarhan.La Chine et les États-Unis ont levé mercredi pour 90 jours l’essentiel des lourdes surtaxes douanières qu’ils s’imposent, une trêve dans leur éprouvante guerre commerciale, qui a bouleversé les chaînes d’approvisionnement et les marchés mondiaux.Quelques heures avant cette levée partielle des droits de douane, le président américain Donald Trump a déclaré à la presse entrevoir un accord “très solide” avec le géant asiatique.Cette baisse des surtaxes a été formellement mise en Å“uvre mercredi à 04H01 GMT.Les investisseurs “s’adaptent à un nouvel environnement (avec) un chemin vers la croissance qui pourrait comporter quelques droits de douane, mais pas beaucoup”, estime Adam Sarhan.Dans le cadre du compromis entre Washington et Pékin, les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30%, tandis que la Chine a réduit les siennes à 10% sur les biens américains.La Chine a également levé l’interdiction qu’elle avait faite à ses compagnies aériennes d’accepter les avions du constructeur américain Boeing, a affirmé l’agence de presse Bloomberg.”La hausse des marchés boursiers retient toute l’attention, mais soyez assurés que le marché des bons du Trésor aura son mot à dire sur la poursuite de cette hausse”, écrit Patrick O’Hare, de Briefing.com.Sur le marché obligataire, vers 13H50 GMT, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans était quasi stable par rapport à la veille, à 4,48%.Au tableau des valeurs, les géants du secteur des semiconducteurs Nvidia et Advanced Micro Devices (AMD) avançaient respectivement de 2,14% et 7,73% après avoir décroché d’importants contrats auprès de l’Arabie saoudite.Donald Trump s’est rapproché de Ryad mardi, signant un “partenariat économique stratégique”, avec un montant des investissements saoudiens aux États-Unis qui s’élèverait à 600 milliards de dollars selon l’exécutif américain. AMD profitait également de l’annonce d’un programme de rachats d’actions à hauteur de 6 milliards de dollars.La marque d’habillement American Eagle Outfitters plongeait (-5,35%) après avoir suspendu ses prévisions 2025 en raison de “l’incertitude macroéconomique”. Microsoft progressait de 0,58% après avoir annoncé mardi à l’AFP procéder à une nouvelle vague de licenciements, dans le but notamment de simplifier sa structure hiérarchique.Le groupe n’a pas précisé le nombre d’employés affectés. Une source proche du dossier a indiqué que ce plan social portait sur “moins de 3%” des effectifs du groupe, soit environ 6.000 personnes.