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Retraites: Bayrou cherche un chemin, le PS dépose une motion de censure

Le Premier ministre François Bayrou qui a rencontré mardi les partenaires sociaux pour tenter de surmonter l’échec du conclave sur les retraites est désormais visé par une motion de censure des députés PS.”Vous avez pris des engagements” qui “n’ont pas été tenus”, a lancé le président du groupe PS à l’Assemblée, Boris Vallaud, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.Les socialistes reprochent à M. Bayrou de ne pas s’engager à présenter un texte qui permettrait de débattre de l’âge de départ à 64 ans.”Le but du travail que je me suis fixé c’est qu'(…) on trouve ce chemin” vers “un texte qui pourrait être examiné par la représentation nationale”, a répondu François Bayrou.Juste avant ce face-à-face dans l’hémicycle, il a reçu à Matignon les trois syndicats participant au conclave (CDFT, CFTC et CFE-CGC), puis le président du Medef, Patrick Martin, et enfin le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi.Le Premier ministre a décidé de lancer ces rendez-vous après l’échec lundi soir du conclave, qui est aussi un revers pour la méthode de dialogue social qu’il prônait.”Je ne peux pas accepter sans réagir qu’on se satisfasse d’échouer si près du but”, a-t-il expliqué mardi matin. – Liste de désaccords -Il a reçu le soutien du président Emmanuel Macron, qui depuis Oslo a “encouragé ardemment” les partenaires sociaux “à savoir aller au-delà des désaccords qui persistent et à trouver ensemble une solution qui soit bonne pour le pays”. Selon les déclarations des partenaires sociaux à leur sortie de Matignon, le Premier ministre leur a notamment demandé pendant le rendez-vous de lui adresser leurs points de blocage dans leurs discussions.”L’idée est qu’il n’y ait pas de nouvelle séance de négociation, charge au Premier ministre de prendre acte et de décider d’ici la fin de la semaine ce qu’il fait de ce qui est aujourd’hui sur la table”, a déclaré Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, à la sortie.Du côté du Medef, son président Patrick Martin s’est dit “tout à fait d’accord pour transmettre” au Premier ministre la liste des désaccords qui demeurent, “dans l’esprit d’aboutir” à un accord, mais “sans que cela se traduise par une augmentation des cotisations des salariés ou des entreprises”.FO et la CGT, qui étaient sorties très rapidement des discussions, n’ont pas été invitées à Matignon mardi, malgré la demande de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.Les partenaires sociaux n’ont pas réussi à trouver lundi soir un accord permettant d’aménager la réforme Borne pour la rendre moins impopulaire, et remettre le système des retraites à l’équilibre en 2030, alors qu’un déficit de 6,6 milliards d’euros est aujourd’hui prévu pour cette échéance.Les partenaires sociaux, proches d’un consensus sur les mesures en faveur des femmes ayant eu des enfants, s’opposent sur la prise en compte de la pénibilité. Le Medef refuse la proposition de la CFDT, soutenue par les deux autres syndicats, d’un système à points qui permette de comptabiliser les heures de travail pénible d’un point de vue physique (port de charge, postures physiques, vibrations mécaniques) et d’obtenir une possibilité de départ anticipé.- Sous-indexation -Il propose à la place d’avancer d’un an ou deux selon les cas les départs en retraite des personnes en invalidité ou reconnues inaptes au travail. Le patron de la CPME, Amir Reza-Tofighi, a exhorté mardi soir à trouver un accord sur cette question: “il faut vraiment que ce soit autour de la pénibilité qu’on puisse trouver” une “voie de passage”, a-t-il déclaré, après sa rencontre avec François Bayrou.Les partenaires sociaux se déchirent également sur le financement des mesures qui seraient adoptées. Ils sont d’accord pour que les retraités assument une très large part du coût du retour à l’équilibre, via une sous-indexation des retraites. Mais les syndicats reprochent au Medef de refuser toute participation des entreprises à ce retour à l’équilibre, en s’opposant par exemple à toute augmentation de cotisations sociales, qu’elles soient patronales ou salariales. Et les deux parties sont en désaccord sur l’ampleur du resserrement à apporter au dispositif des carrières longues, le Medef souhaitant un très gros tour de vis aux dépens des salariés, quand les syndicats n’acceptent qu’une refonte plus limitée. Le conclave était le fruit d’un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement lors du vote du budget 2025. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement. La possibilité de revenir sur le départ à la retraite à 64 ans avait été vite balayée. Cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, patron des Républicains, a estimé mardi que “la plus grande réussite” du conclave serait que l’on confie la gestion des retraites aux partenaires sociaux.Avant les socialistes, La France insoumise avait très vite appelé lundi soir les autres groupes de gauche à se joindre à une motion de censure contre le gouvernement. Mais en l’absence des voix du Rassemblement national qui a prévenu qu’il ne s’y associerait pas, le gouvernement semble assuré de se maintenir. Avant d’affronter les débats budgétaires encore plus périlleux, cet été et à l’automne.are-bat-lby-fcz/ak/cbn

Taux de la Fed: Powell temporise, Trump s’acharne

Le président de la banque centrale des États-Unis (Fed) Jerome Powell a répété mardi qu’il ne voyait “pas d’urgence” à baisser les taux d’intérêt, à contre-courant d’autres membres de l’institution et surtout de Donald Trump.”Pour l’instant, nous sommes bien placés pour attendre d’en savoir plus sur l’évolution probable de l’économie avant d’envisager tout ajustement de notre politique”, a déclaré M. Powell au début d’une audition devant la Commission financière de la Chambre des représentants à Washington.”Je ne pense pas que nous avons besoin de nous presser [de bouger les taux] parce que l’économie est toujours solide”, a-t-il dit un peu plus tard. Le patron de la Fed fait face depuis des mois à un feu nourri de critiques de la part de M. Trump. Le président américain lui reproche de conduire une politique monétaire trop restrictive.Quelques heures avant l’audition de mardi, M. Trump a qualifié M. Powell de “bête” et “têtu”. Les États-Unis vont payer “pour son incompétence pendant bien des années”, a jugé le chef de l’État.”Pas d’inflation, une superbe économie. Nous devrions être au moins deux ou trois points [de pourcentage] plus bas” en matière de taux directeurs, a également affirmé le président Trump sur sa plateforme Truth Social.Il a appelé le Conseil des gouverneurs de la Fed à “agir” contre M. Powell. Vendredi dernier, il avait suggéré aux autres banquiers centraux américains de le renverser.Les taux directeurs de la Fed — qui guident les coûts d’emprunt des particuliers et des entreprises — sont compris entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.M. Powell, dont le mandat court jusqu’au printemps 2026, avait été propulsé à la tête de la banque centrale par M. Trump lui-même pendant son premier mandat.Interrogé sur l’impact des pressions présidentielles sur son travail, M. Powell a affirmé que lui et ses collègues étaient “uniquement concentrés” sur leur mission au service des Américains.”Tout le reste relève de la distraction en quelque sorte. (…) On fait toujours ce que l’on pense juste, et on vit avec les conséquences”, a-t-il ajouté.Il a par ailleurs jugé fondamental de préserver la crédibilité de la Fed en matière de lutte contre l’inflation.- Appels à la désescalade des taux -Les banquiers centraux américains s’attendent, à divers degrés, à voir l’inflation rebondir aux Etats-Unis du fait des droits de douane mis en place par M. Trump depuis son retour au pouvoir en janvier.Selon M. Powell, l’indice d’inflation PCE pour le mois de mai, qui sera publié vendredi, devrait montrer que les prix ont augmenté de 2,3% sur un an aux Etats-Unis. Cela représenterait une accélération par rapport à avril (+2,1%).Les responsables de la Réserve fédérale (Fed) étaient tous d’accord pour laisser les taux directeurs inchangés lors de la dernière réunion de l’institution, la semaine passée.Plusieurs d’entre eux paraissent désormais pencher en faveur d’un abaissement des taux dès que possible.”Je ne pense pas que nous devrions attendre beaucoup plus”, avait affirmé le gouverneur Christopher Waller vendredi.”Si les pressions sur l’inflation restent contenues” d’ici la prochaine réunion de la Fed, les 29 et 30 juillet, “je soutiendrai une diminution des taux directeurs”, a déclaré lundi Michelle Bowman, vice-présidente de la banque centrale américaine.M. Waller est considéré comme un candidat potentiel à la succession de M. Powell. Il était devenu gouverneur de la Fed sous le premier mandat de M. Trump, à l’initiative de ce dernier.Le président américain a récemment propulsé Mme Bowman à son poste de vice-présidente chargée de la régulation, dans l’optique de lâcher la bride aux acteurs financiers.Au sein du comité de politique monétaire de la Fed, qui compte douze membres, M. Powell ne semble pas le seul à préférer attendre d’y voir plus clair avant de bouger les taux.”La politique monétaire est bien placée pour nous permettre d’attendre et de voir comment les conditions économiques évoluent”, a ainsi dit mardi le gouverneur Michael Barr, lors d’un événement organisé dans le Nebraska (centre).

Au pays du maroilles, un éleveur parie sur le lait de chamelle

“Il faut aimer l’inconnu”: dans le Nord, Julien Job produit et vend du lait et du fromage de chamelle. Une démarche unique en France mais pas si incongrue, étant donné la croissance de la demande et les vertus écologiques du chameau.Des vaches paissent dans le vert bocage de Feignies, non loin de la zone de production du maroilles, l’emblématique fromage des Hauts-de-France. Mais dans le pré voisin, des dromadaires, chameaux et chameaux de Bactriane déploient leurs grandes silhouettes dégingandées. Ce troupeau de 80 têtes est de loin le plus important de France et l’un des plus grands d’Europe. Éleveur atypique de 43 ans, Julien Job travaillait comme transporteur d’animaux pour des zoos et des cirques avant de lancer sa “Camelerie” en 2015.Si la France compte d’autres élevages de camélidés, exploités surtout pour l’agrotourisme, celui-ci est le premier à avoir obtenu l’agrément sanitaire européen permettant de commercialiser lait et produits laitiers.Une prouesse: car il y a 15 ans encore, le lait de chamelle, qui ne caille pas naturellement, était considéré comme inadapté à la production de fromage.Sur son site internet, la Camelerie propose du lait de chamelle pasteurisé, du kéfir (lait fermenté) et même, plus ponctuellement, de la Bosse des Fagnes et du Camelhoumi: deux fromages développés avec le soutien de chercheurs qui ont valu à Julien Job une médaille aux “World Cheese Awards” au Kazakhstan en 2024. – Super-aliment – Bien plus riche en vitamine C que le lait de vache, plus facile à digérer pour les personnes intolérantes au lactose, riche en acides gras non-saturés, le lait de chamelle est souvent considéré comme un super-aliment. Des études explorent aussi ses possibles effets sur les cellules cancéreuses, la régulation de la glycémie chez les diabétiques et l’autisme. “Il y a autour de ce lait un mélange de légendes, d’observations empiriques et de vérités scientifiques”, sourit Bernard Faye, chercheur émérite au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Mais il souligne “des effets santé certains sur les consommateurs réguliers”.Alors que Julien Job s’apprête à traire ses chamelles, qui blatèrent bruyamment en raison de la séparation avec leurs petits, des clients à la recherche de lait arrivent à la Camelerie.  “J’en cherchais depuis 13 ans et je découvre qu’il y en a ici” s’exclame Mamadou Niakaté, un Maubeugeois originaire du Mali.Traditionnellement, le lait de chamelle était produit par des nomades dans des régions arides ou semi-désertiques et réservé à leur auto-consommation. Mais ces dernières décennies, des élevages intensifs sont apparus dans des pays du Golfe et la demande mondiale a explosé. Avec le changement climatique, de nouveaux pays misent aussi sur l’élevage de chameaux, de l’Afrique subsaharienne aux Etats-Unis.  – Produit de luxe -Capable de valoriser une végétation pauvre, le chameau consomme beaucoup moins qu’une vache du même poids, et comme il n’a pas de sabots, il endommage moins les sols. Il peut aussi être utilisé en écopaturage pour éliminer ronces, chardons et orties. “C’est l’une des seuls races d’animaux qui survivent entre -40°C et +40°C”, souligne Christian Schoettl, président de la Fédération Française pour le Développement des Camélidés. “Nos climats sont plutôt des climats heureux pour eux”. Les chameaux de Feignies arborent ainsi de belles bosses plus grasses que des chameaux du désert. Seul hic éventuel, l’humidité, un problème que Julien Job résout en leur administrant des vermifuges un peu plus souvent qu’il ne le ferait pour des bovins. Malgré une croissance annuelle de la demande de plus de 8% en Europe, à 17 euros le litre, le lait de ses chamelles reste un produit de luxe, pas près de supplanter le lait de vache. Le fromage, dont la fabrication exige de grandes quantités de lait, devrait rester plus marginal encore. “Une chamelle produit 2 à 3 litres par jour (dix fois moins qu’une vache normande, NDLR), un an sur deux”, souligne Julien Job tandis que le précieux liquide circule dans les tuyaux de sa machine à traire. L’interdiction d’importer des chameaux de l’extérieur de l’Europe, en l’absence d’une filière reconnue dans ce domaine, n’aide pas à améliorer la productivité. Aussi Julien Job tire ses revenus de la vente du lait, mais également du tourisme, avec des promenades à dos de chameaux, et de la vente des petits mâles.  

Lancement officiel du premier parc éolien flottant en France, sur les côtes des Bouches-du-Rhône

A 17 km des côtes les plus proches, invisibles malgré le ciel bleu, les trois éoliennes flottantes de “Provence Grand large”, gigantesques structures de 174 m au dessus des flots, sont les premières officiellement mises en service en France, au large de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône). “C’est le premier parc éolien flottant en France, et le plus puissant”, a affirmé lundi Christine de Jouette, directrice de cette ferme d’éoliennes pour EDF Power Solutions, ex-EDF Renouvelables, porteur de ce programme avec le Canadien Enbridge.Puissant donc, sauf lundi, pour le lancement officiel de la production de cette ferme éolienne: en cette journée de canicule, les pales des trois monstres étaient désespérément immobiles, privées de la moindre brise.”Chaque éolienne pourra tourner en moyenne à 8,3 mégawatts”, soit 25 mégawatts à elles trois, de quoi fournir une ville de 45.000 habitants (équivalent à celle de Martigues) pendant une année en électricité, a précisé la dirigeante de la filiale d’EDF.  “C’est une technologie qui permet une très bonne stabilité” malgré le vent et la houle, “les flotteurs fonctionnent comme un pendule inversé”, poursuit Mme de Jouette, schématisant avec ses mains l’éolienne derrière elle, à plusieurs centaines de mètres.D’un poids total de 3.500 tonnes, tenue par deux lignes d’ancrage, chaque éolienne est équipée d’un système de flotteurs qui permet d’éloigner le parc éolien des côtes, préservant ainsi les fonds marins des forages de maintien des éoliennes classiques.Contrairement à celles dont le mât est planté dans le sol marin, qui représentent la majorité des éoliennes en mer en France, celles flottantes peuvent être installées dans des zones profondes et plus venteuses. Une nécessité en Méditerranée, où le sol marin atteint rapidement les 100 mètres de profondeur.- “Pays béni des dieux” -“Le vent en mer est de très bonne qualité, il n’est pas gêné par les montagnes ou les arbres. Il y a un très beau flux aérodynamique, un vent fort pour faire tourner les pales. Le rotor se met en rotation a partir de 25 m/s” (10 km/h), a commenté la directrice. “On est dans un pays béni des dieux. Un pays très venteux, des vents de 10 m/s du nord-ouest avec le mistral, et du sud-est. Et on a un sol marin béni pour les ancrages, qui n’est pas très dur”, poursuit-elle: grâce à cela, il sera possible de produire “de façon prévisible, c’est-à-dire qu’en fonction de la météo on pourra prévoir notre production”.Cette ferme, dont la concession est réservée pour les 40 prochaines années, a une durée de vie prévue de 20 ans, pour un investissement total de 300 millions d’euros financés pour un tiers par des fonds propres, un tiers par des subventions (nationales, européennes et locales) et un tiers par des banques, a précisé EDF Power solutions.Lauréat d’un appel d’offres national en 2016, l’énergéticien a testé ce système flottant depuis novembre 2024: sur cette période, il a déjà injecté 30 gigawatts/heure sur le réseau électrique vers le continent.EDF Power Solutions a depuis remporté deux autres appels d’offres, notamment pour un parc de 19 éoliennes flottantes produisant 250 mégawatts à l’horizon 2031, également dans le golfe de Fos.Avec ses 2.800 km de côtes, la France avait décidé de se lancer dans l’éolien en mer dès 2009. Les éoliennes flottantes, technologie encore immature mais dont l’Europe est pionnière, s’imposent en Méditerranée où le plancher marin descend vite. Après Provence Grand Large, deux autres fermes d’éoliennes flottantes sont attendues très prochainement en Méditerranée: le projet EolMed au large de Gruissan (Aude), promu par le producteur indépendant Quair, avec une participation de 20% de Total ; et celui des Eoliennes flottantes du Golfe du Lion, au large de Leucate (Aude) et de Barcarès (Pyrénées-Orientales), porté par Ocean Winds, coentreprise dédiée à l’éolien en mer détenue par Engie et le groupe portugais EDPR.

Energie: l’Assemblée nationale rejette le texte Gremillet

L’Assemblée nationale a largement rejeté mardi en première lecture la proposition de loi Gremillet sur la trajectoire énergétique de la France, profondément remaniée par le RN et la droite lors de son examen dans l’hémicycle la semaine dernière.L’épisode est une nouvelle illustration du cheminement chaotique des textes à l’Assemblée, des divisions de la coalition gouvernementale et du parti LR, et du rapprochement de LR et du RN sur les questions environnementales, faisant dire à l’ancien Premier ministre Gabriel Attal qu’un “axe anti-écologie” s’est formé.142 députés ont voté pour, 377 contre. Le RN et son allié l’UDR ont fait face au front uni de la gauche et des groupes de l’ancienne majorité présidentielle (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons). Ces derniers avaient annoncé lundi voter contre le texte d’origine sénatoriale, fustigeant notamment l’inscription d’un moratoire sur les énergies éolienne et solaire, à l’initiative de LR et du RN. LR s’est de son côté très majoritairement abstenu.Le texte, dont l’ambition est de dessiner le futur énergétique de la France à l’horizon 2035, proposait dans sa version sortie de la chambre haute en octobre une relance ambitieuse du nucléaire, et des objectifs en matière d’énergies renouvelables.Mais son examen a déraillé à l’Assemblée, en commission puis dans l’hémicycle. Après avoir voté dès l’entame des débats pour la “sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l’énergie”, les députés ont approuvé la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), puis le fameux moratoire, qui a suscité l’indignation de toute la filière électrique mais aussi du principal syndicat agricole, la FNSEA.Le texte partira pour une deuxième lecture au Sénat, les 8 et 9 juillet.Mais le gouvernement pourrait publier sans attendre la fin de la navette parlementaire le décret sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), attendue par les acteurs de la filière, comme l’a dit à plusieurs reprises le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.- “Bon sens” -Les explications de vote ont spectaculairement démontré les divergences entre les groupes macronistes et la Droite républicaine de Laurent Wauquiez.M. Ferracci a affirmé “prendre acte” au nom du gouvernement d’un rejet du texte “nécessaire”, après l’adoption de mesures “industriellement absurdes” et d’autres “dévastatrices pour nos territoires”.Auteur de l’amendement de la discorde sur le moratoire, Jérôme Nury (LR) a assumé la position de son groupe. “Le bon sens, c’est (…) se préoccuper de la souveraineté de notre électricité et de sa robustesse, tout en veillant au montant de la facture d’électricité des Français et des entreprises”, a-t-il défendu, raillant les “cris d’orfraie” de ses contradicteurs.La gauche elle a fustigé un texte d’inspiration RN, et la “désertion” des macronistes.Alors que Gabriel Attal avait fustigé lundi “un nouveau recul” pour l’écologie, accusant les groupes LR et RN d’avoir soutenu ces derniers mois “tous les retours en arrière majeurs sur l’environnement”, l’écologiste Julie Laernoes s’en est prise avec virulence à l’ancien Premier ministre.”Vous annoncez voter contre ce texte. (…) sachez que ce vote ne vous absoudra pas. Depuis trois ans, vous avez gommé tout ce qui s’apparente de près ou de loin au climat et à l’écologie”, a-t-elle tempêté.Le député communiste Julien Brugerolles a lui pointé les “conditions” du débat, avec un texte mis à l’agenda tardivement et sous pression du RN, et n’ayant pas été précédé d’une “étude d’impact” comme le sont les projets de loi.Mobilisé comme jamais sur ce texte, le RN peinait à cacher son amertume, après avoir engrangé des victoires la semaine passée. “La victoire idéologique de Marine Le Pen est à la hauteur des aveux de tous nos adversaires défaits, ici réunis”, a fustigé le député Jean-Philippe Tanguy.Devant la presse, il a rappelé son souhait que les débats parlementaires puissent aller à leur terme avant la publication du décret. Au cas contraire, le RN agite la menace d’une censure, comme l’a rappelé mardi le patron du parti Jordan Bardella.Mardi toujours, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a dit à l’AFP “espére(r) que le gouvernement attendra la conclusion de ce débat pour publier son décret”. “Sans quoi ce décret sera fragile”, a-t-il prévenu.Il a également qualifié d'”erreur”, l’adoption à l’Assemblée de l’amendement LR instaurant le moratoire sur le solaire et l’éolien, estimant que la version sénatoriale était “équilibrée, entre nucléaire et énergies renouvelables”.

Sur le chantier de l’A69, reprise des travaux timide et sous surveillance policière

Des ouvriers s’activent autour d’une pile de pont, quelques pelleteuses remodèlent des fossés: sur le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres, interrompu depuis fin février, les travaux reprennent timidement et sous surveillance policière, à quelques jours d’une nouvelle mobilisation des opposants.Sous un chaud soleil, une dizaine d’uniformes orange casqués s’affairent autour des structures grises d’un pont en construction, une grue déplace des blocs de béton et des camions-bennes sillonnent la large bande de terre qui coupe en deux Saint-Germain-des-Près, petite commune du Tarn.”Aujourd’hui, ils ont refait des talus, nettoyé, ça a l’air de vouloir reprendre, il nous tarde que ce soit fait”, a indiqué à l’AFP Raymond Frède, le maire du village.Sur d’autres points du tracé, des pelleteuses travaillent des fossés de terre sous le regard de quelques ouvriers, ont également constaté des journalistes de l’AFP, qui ont croisé de nombreux véhicules de gendarmerie et de CRS sur la route nationale qui serpente entre les morceaux de l’autoroute en construction.Une colonne de fourgons des forces de l’ordre était également stationnée, non loin du siège provisoire d’Atosca, le futur concessionnaire de l’autoroute et actuel maître d’oeuvre du chantier.- assainissement -Le 28 mai, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé une reprise des travaux, interrompus par un jugement du tribunal administratif qui avait annulé fin février l’autorisation environnementale accordée à ce projet controversé d’autoroute.Dans la foulée de la décision des juges d’appel, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait évoqué une reprise du chantier à la mi-juin, sans qu’elle soit véritablement perceptible jusque-là sur le terrain.Contacté par l’AFP, le ministère a confirmé en ce début de semaine qu’elle était effective depuis le 17 juin mais qu’elle se faisait progressivement.”Ça redémarre avec les mesures d’aménagement environnemental, notamment tout ce qui a trait à l’assainissement”, a-t-on ainsi expliqué au ministère.”Il nous faut le temps, maintenant, de nous remettre en marche”, avait déclaré dans un entretien à l’AFP début juin, Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca.A la mi-juin, avait-il précisé, devaient ainsi démarrer “l’état des lieux, y compris environnemental, de l’ensemble du tracé dans sa configuration actuelle”, une évaluation de “la situation des équipements de protection de l’environnement” et des équipements d’assainissement.- nouvelle procédure -Les opposants à l’A69 constataient également plus de mouvements sur le chantier ces derniers jours mais y voyaient une reprise plus “symbolique” que réelle.”Depuis cette semaine, il y a peut-être une dizaine de pelleteuses qui sont arrivées mais de toute façon, il y a de telles mises en conformité à faire qu’avec l’effectif actuel, il leur faudra des mois avant de revenir à l’état du chantier de février”, a expliqué à l’AFP Geoffrey Tarroux, membre du groupe d’opposants La Voie est libre (LVEL).Sur le terrain juridique, en dépit de l’autorisation de reprise, ce collectif n’entend pas désarmer et a annoncé le dépôt lundi d’une citation directe devant le tribunal correctionnel de Toulouse, mettant en cause Atosca pour son “cortège d’atteintes illégales à l’environnement” sur le chantier.La procédure s’ajoute à celle engagée devant la cour administrative d’appel de Toulouse, qui doit se prononcer sur le fond en fin d’année, et à la bataille qui se joue au Parlement, où un texte validant le projet d’autoroute -sans attendre cette décision sur le fond de la justice administrative- doit être examiné mercredi soir en commission mixte paritaire (CMP).Dans ce contexte, des mouvements d’opposition à l’autoroute, dont les Soulèvements de la Terre, ont appelé à une grande “fête d’enterrement” de l’A69 les 4, 5 et 6 juillet dans le Tarn.Trois grands rassemblements contre ce projet de création de 53 km d’autoroute entre Castres et Toulouse ont déjà réuni localement plusieurs milliers d’opposants: en avril puis octobre 2023 et enfin, en juin 2024, les deux derniers étant marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.

Prix de l’électricité: EDF en opération de séduction pour signer avec les industriels

Le climat semble se pacifier entre EDF et ses plus gros clients, les industriels, après des mois de négociations à couteaux tirés sur le prix de l’électricité, enjeu crucial de compétitivité, qui a précipité le départ de l’ancien patron du groupe électricien.Le sujet avait coûté le poste à Luc Rémont, remercié par l’Elysée fin mars après un bras de fer avec les industriels qui réclamaient des rabais au nom de leur compétitivité, sous l’oeil de Bercy soucieux d’éviter la désindustrialisation.A son arrivée le 7 mai, son successeur Bernard Fontana a d’emblée affiché sa volonté de renouer le dialogue avec les industriels fâchés, et ainsi déployer les contrats de long terme au coeur de sa nouvelle politique commerciale.Le dernier a été annoncé mardi à Paris: EDF s’engage à fournir de l’électricité d’origine nucléaire à prix compétitif “à 10 ou 15 ans” à l’aciériste italien Marcegaglia qui veut relancer la production d’acier à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).Cette proposition, qui devrait être transformée en contrat d’allocation de production nucléaire (CAPN) “en septembre ou octobre”, permettra à Marcegaglia de bénéficier d’une électricité “décarbonée, stable, disponible et compétitive”, a déclaré Antonio Marcegaglia, président du groupe, lors de la signature avec le directeur executif chargé des activités Clients et Territoires d’EDF, Marc Benayoun.”C’est important pour un industriel qui va faire un investissement d’avoir une idée du prix d’électricité qu’il va avoir”, a souligné M. Benayoun.Il s’agit de la 14e lettre d’intention signée par EDF avec un “électro-intensif” (gros consommateur d’électricité) dans le cadre de sa nouvelle politique commerciale applicable au 1er janvier 2026.Jusqu’ici, EDF leur permettait de bénéficier d’une électricité au prix bradé de 42 euros du MWh, un système régulé Arenh qui prend fin le 31 décembre 2025. A la place, EDF prévoit la mise à disposition de contrats de moyen et long terme, à un prix qu’il pourra fixer plus librement, conformément à l’accord conclu entre l’Etat et EDF en novembre 2023.Parmi ces contrats, les CAPN, des partenariats de long terme adossés au parc nucléaire en exploitation qui offrent des prix plus stables, reflétant les couts de production et non les fluctuations du marché. – solutions “adaptées” -Jusqu’ici, seuls deux lettres d’intention ont été traduites en CAPN, avec un chimiste et un cimentier. Mais “six ou sept autres” contrats fermes sont attendus “dans les prochains jours”, a dit M. Benayoun.A cela s’ajoute un protocole d’accord avec Aluminium Dunkerque conclu le 15 mai, en vue d’un contrat d’électricité à dix ans avec EDF, qui n’a pas le statut de CAPN.Depuis son arrivée, Bernard Fontana tente de s’imposer comme un patron “à l’écoute des besoins des industriels”, qu’il a lui même cotoyés dans sa carrière, du sidérurgiste Arcelor Mittal au cimentier Holcim. Son plan pour débloquer les discussions consiste désormais à proposer des solutions sur mesure “adaptées à chaque besoin pour offrir des prix compétitifs et stables, en exploitant toutes les marges de manœuvre possibles”. Comment ? En s’appuyant sur une hausse de la production de son parc nucléaire et sur une amélioration de sa performance industrielle, ce qui au final devrait “profiter” à ses clients, selon M. Benayoun.Dans le cas particulier des CAPN, EDF a consenti “quelques minces ajustements sur le montant de l’avance en tête (acompte)”, qui peut être très important, “et la façon dont elle peut être financée”, a-t-il ajouté. Il s’agit par exemple de “lisser” les acomptes dans le temps au lieu de demander un paiement à signature. “Le fait que le contrat se soit un petit peu amélioré et que dans le même temps, les prix de marché aient un peu augmenté depuis quelques mois, ça rend évidemment le contrat plus attractif”, a-t-il expliqué.  A son arrivée, Bernard Fontana a fixé un objectif ambitieux de 40 TWh de CAPN avec les industriels, conformément au cap fixé par le gouvernement. “Les 40 TWh sont difficiles à atteindre sur le seul segment des électro-intensifs, mais sur l’ensemble de l’industrie, oui, nous y parviendrons”, notamment grâce à des “contrats simplifiés”, a assuré M. Benayoun.

Scandale Takata: le gouvernement ordonne l’immobilisation de 800.000 véhicules supplémentaires, soit 1,7 million au total

A l’approche des vacances d’été, le gouvernement a décidé de prendre des mesures de précaution drastiques en ordonnant l’immobilisation de 800.000 véhicules supplémentaires équipés d’airbags Takata considérés à risque, portant à 1,7 million le nombre de voitures immobilisées.Les voitures concernées par cette mesure de “stop drive” sont toutes celles équipées d’airbags à risque en Corse et en Outre-mer ainsi que les voitures datant d’avant 2011 sur le territoire métropolitain hors Corse. Les airbags à risque sont de même technologie que ceux ayant causé des accidents, soit au nitrate d’ammonium sans dessiccant. Toutes les marques sont concernés par ces rappels urgent. Dans le même temps, le ministère a demandé le rappel général sans immobilisation de toutes les voitures équipées d’un airbag à risque en France métropolitaine (hors Corse), soit 600.000 véhicules en plus.Ces annonces portent à 2,5 millions le nombre de véhicules visés par un rappel en France, dont 1,7 million par un “stop drive”, soit une obligation d’immobiliser la voiture.”Cette décision vise à adresser un message clair et ferme aux constructeurs, tout en incitant les propriétaires de véhicules concernés à faire vérifier leur véhicule dès que possible”, a insisté le ministère des Transports dans son communiqué.- Scandale industriel -Le 17 juin, le gouvernement avait déjà demandé à Citroën d’immobiliser toutes les C3 et DS3 nécessitant un changement d’airbag, peu importe la date de construction, soit 100.000 véhicules supplémentaires.Un accident survenu le 11 juin à Reims lors duquel une femme de 36 ans a été tuée par l’explosion de son airbag avait précipité cette décision. Sa Citroën C3, construite en 2014, n’était pas concernée par une immobilisation jusqu’au changement d’airbag.Celle-ci portait seulement sur les modèles construits entre 2008 et 2013. Pour les modèles à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple avait été adressé en mai, sans “stop drive”.C’est le deuxième accident mortel en métropole lié à ces airbags qui ont provoqué au total 18 morts et 25 blessés – dont 16 décès et 24 blessés dans les Outre-mer -, selon le ministère des Transports.Depuis 2014, le scandale industriel de ces airbags, qui ont provoqué une série de morts, secoue le secteur de l’automobile dans le monde.A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs.De nombreux constructeurs ont dû immobiliser des millions de véhicules à travers la planète, afin de remplacer les airbags défectueux.- Homologation -Le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot s’est saisi de ce sujet dès son entrée au gouvernement, portant le dossier sur la scène européenne. Il a défendu auprès de ses homologues la nécessité de renforcer les règles d’homologation des airbags au sein de l’Union européenne.M. Tabarot a également lancé en février une mission d’inspection, qui doit rendre ses conclusions prochainement. Le ministre n’exclut pas de prendre des mesures supplémentaires à la lumière de celles-ci, a indiqué son cabinet.En attendant, le ministère des Transports va prendre un arrêté dans les jours pour que chaque automobiliste concerné par une mesure d’immobilisation puisse bénéficier d’un véhicule de courtoisie ou d’une prise en charge de sa voiture de location à l’approche des congés estivaux.L’arrêté prévoit aussi une “fixation de délais pour les prises en charge et réparation” et un “niveau minimal de stocks d’airbags disponibles”.

Soupçons de blanchiment de fraude fiscale: la Société Générale perquisitionnée à la Défense et au Luxembourg

Les bureaux de la Société Générale à la Défense près de Paris et au Luxembourg sont en cours de perquisition mardi dans le cadre d’une enquête du Parquet national financier, qui soupçonne la banque d’avoir proposé des montages fiscaux frauduleux à de grandes entreprises françaises.Quatre personnes, dont des cadres de la banque, ont également été placées en garde à vue et leurs domiciles perquisitionnés, a indiqué une source judiciaire, confirmant des informations du Monde.Selon cette source, les opérations étaient toujours en cours mardi en début de soirée.Elles s’inscrivent dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en janvier 2024 par le Parquet national financier (PNF), qui cherche à vérifier si “un service” de la banque a pu “proposer et réaliser des montages à but essentiellement fiscal au profit de grandes entreprises françaises”, a précisé la source judiciaire.Confiée à l’Office national antifraude (Onaf), l’enquête vise plusieurs infractions dont blanchiment de fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale en bande organisée ou aggravée et association de malfaiteurs, selon la même source.Les faits “sont susceptibles d’avoir été commis depuis 2009 en France et à l’étranger, notamment au Luxembourg”, a indiqué cette source, en expliquant que cette procédure est distincte des enquêtes portant sur un stratagème d’évasion fiscale appelé CumCum, reposant sur des échanges de titres.Les opérations de mardi mobilisent 80 enquêteurs en France et à l’étranger ainsi que onze magistrats et assistants spécialisés du PNF, d’après cette source judiciaire.Sollicitée par l’AFP, la Société Générale s’est refusée à tout commentaire.- Pratique CumCum -Société Générale compte près de 115.000 salariés dans le monde, selon son dernier document d’enregistrement universel, dont 1.450 au Luxembourg et environ 53.000 en France.Le Luxembourg est un pays particulièrement rentable pour la banque: elle y réalisait l’an dernier un produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur) de près de 1,1 milliard d’euros, pour 765 millions d’euros de bénéfices avant impôts.La Société Générale avait déjà fait l’objet en mars 2023 d’une perquisition du PNF dans le cadre des enquêtes ouvertes au sujet du mécanisme d’évasion fiscale sur les dividendes CumCum.BNP Paribas, sa filiale Exane, Natixis et HSBC étaient alors également concernés.La pratique dite CumCum, dans le jargon financier, consiste à échapper à l’imposition sur les dividendes dont doivent en principe s’acquitter les détenteurs étrangers d’actions d’entreprises françaises cotées. Pour profiter de la combine, ces propriétaires d’actions (petits épargnants ou grands fonds d’investissements) confient leurs titres à une banque au moment de la collecte de la taxe, échappant ainsi à l’imposition.Les banques auraient joué un rôle d’intermédiaire, tout en prélevant une commission aux détenteurs d’actions.D’autres grandes banques ont déjà été épinglées dans des affaires liées à des soupçons de fraude fiscale.En 2019, UBS AG, la maison-mère du géant bancaire suisse, a été condamnée en France à une amende record de 3,7 milliards d’euros, plus 800 millions de dommages et intérêts, pour avoir mis en place un “système” visant à “faciliter” la fraude fiscale de riches contribuables français entre 2004 et 2012.En appel en 2021, après une évolution de jurisprudence, la sanction a été réduite à un total d’1,8 milliard d’euros.Et en 2023, la Cour de cassation a définitivement confirmé la culpabilité de la banque, mais elle a annulé les peines et les dommages et intérêts, ordonnant un nouveau procès pour les réexaminer. D’autres banques, comme Crédit Suisse ou une filiale suisse de la banque britannique HSBC, ont été condamnées aux Etats-Unis pour des faits comparables.