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Les représailles se multiplient face aux droits de douane de Trump

L’Union européenne (UE), la Chine et le Canada ont annoncé mercredi des représailles pour répondre aux droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump et qui sont devenus effectifs à minuit.Pour Ottawa, il s’agit de répondre à ces nouvelles taxes jugées “injustifiées et déraisonnables”, selon le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, qui a annoncé 25% de droits de douane sur près de 30 milliards de dollars canadiens (18 milliards d’euros) d’importations américaines, concernant notamment les équipements sportifs, les produits en fonte ou les ordinateurs.Le futur Premier ministre canadien, Mark Carney, s’est cependant dit “prêt à (s)’asseoir avec le président Trump” pour discuter d’une “approche commune et beaucoup plus globale pour le commerce”.Le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis pour l’acier et l’aluminium, a rejoint Bruxelles et Pékin, qui avaient un peu plus tôt annoncé des représailles. La Chine a assuré être prête à prendre “toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes”, même si le marché américain n’est pas essentiel à ses exportations d’acier et aluminium.La Commission européenne a de son côté annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. Le représentant à la Maison Blanche pour le commerce (USTR), Jamieson Greer, a ensuite dénoncé les représailles européennes, estimant que Bruxelles était “déconnectée de la réalité”.Il a accusé l’UE d’avoir “rejeté les tentatives des précédents gouvernements américains pour lutter efficacement ensemble contre la surproduction mondiale d’acier et d’aluminium”, insistant sur le fait que “les actions punitives de l’UE ne prennent pas en compte les impératifs de sécurité nationale des Etats-Unis, et de fait la sécurité internationale”.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021), mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.- Outil protéiforme pour Trump -Le but affiché par le locataire de la Maison Blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.Ces nouvelles taxes vont plus loin que celles du premier mandat de M. Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a d’abord annoncé que les importations en provenance du Canada et du Mexique seraient taxées à hauteur de 25%, et que les produits chinois seraient frappés par des droits de douane additionnels de 20%, accusant ces trois pays de ne pas agir suffisamment pour lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis.Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (Aceum) – soit une large part des échanges avec ces deux pays -, ont finalement été exemptés jusqu’au 2 avril, date d’entrée en vigueur des droits de douane dits “réciproques”.Ceux-ci visent à taxer les produits provenant d’un pays lorsqu’ils entrent aux Etats-Unis au même niveau que le sont les produits américains arrivant dans ce pays.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus poussant Pékin à annoncer des représailles, en particulier sur des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement voté pour Donald Trump.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacées et M. Trump a régulièrement répété, depuis sa prise de fonction le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.

Les députés divisés examinent une résolution sur l’Ukraine appelant à saisir les avoirs russes

Les députés ont commencé à examiner mercredi après-midi à l’Assemblée une proposition de résolution sur le renforcement du soutien à l’Ukraine, qui contient notamment un appel à la saisie des avoirs russes gelés, à laquelle s’oppose le gouvernement.L’examen de ce texte, qui sera suivi d’un vote, intervient en plein tumulte géopolitique, marqué par l’accélération des négociations de paix, avec l’accord de l’Ukraine à une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie.Après un premier débat sans vote sur la question ukrainienne dans l’hémicycle la semaine dernière, c’est l’occasion pour les députés de chercher à peser.”Nous partageons pleinement l’objectif principal” du texte “qui est d’affirmer plus que jamais notre entier soutien à l’Ukraine face à la guerre d’agression qu’elle subit”, a déclaré en ouverture des discussions Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, sans évoquer la question de la confiscation des avoirs.La proposition de résolution appelle l’Union européenne (UE), l’Otan et “les autres pays alliés” à “poursuivre et à accroître leur soutien politique, économique et militaire à l’Ukraine” face à “l’agression russe”.Elle contient aussi plusieurs points qui ne manqueront pas de faire débat, dont la question du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, de la présence sur le sol ukrainien de soldats français en cas d’accord de paix, ou encore celle de l’importation de gaz russe par les pays de l’UE, à laquelle la résolution appelle à “mettre fin”.Mais le sujet des avoirs russes s’est particulièrement imposé, alors que les appels se multiplient en Europe en faveur d’une saisie.En l’état actuel, le texte “invite” l’Union européenne à “utiliser dès à présent les actifs russes gelés et immobilisés, (…) pour soutenir la résistance ukrainienne et la reconstruction de l’Ukraine”.Un amendement co-signé par trois députés du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR), incluant son président Gabriel Attal, propose d’aller plus loin en utilisant ces avoirs pour “renforcer les capacités de défense de l’Europe”.- “Pour l’instant c’est non” -Des positions contraires à celle du gouvernement, officiellement opposé à une saisie des avoirs eux-mêmes (autour de 235 milliards d’euros), en dehors des intérêts qu’ils génèrent et qui servent déjà à aider Kiev. Une telle confiscation pourrait menacer la stabilité financière de l’Europe, a prévenu mardi le ministre des Finances, Eric Lombard. “Pour l’instant, c’est non. Mais le président de la République et le Premier ministre ont demandé à Éric Lombard d’étudier plus en profondeur les conséquences d’une telle décision”, a résumé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur Sud Radio.En début d’après-midi près de l’Assemblée, quelques dizaines de personnes réunies à l’initiative d’associations de soutien à l’Ukraine, favorables à la résolution, brandissaient des pancartes: “aucun accord de paix sans le retour des enfants déportés”, “avoirs russes, l’agresseur doit payer”.Plusieurs parlementaires se sont joints au rassemblement, notamment la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, venue souligner le “rôle éminent” que doit jouer la chambre basse en “matière de diplomatie parlementaire”.Laurent Mazaury, député du groupe indépendant Liot et rapporteur de la résolution qui sera mise aux voix, a souligné que, sur la question des avoirs, “le droit coutumier permet (de les) utiliser sous la réserve que ce soit fait au niveau européen d’une part, et d’autre part que ces avoirs financent directement soit l’effort de résistance de l’Ukraine, soit l’effort de reconstruction de l’Ukraine”.L’hémicycle est toutefois largement divisé sur cette question de la saisie des avoirs.Soutenue par les socialistes, les écologistes et Horizons, elle n’est en revanche pas une bonne option pour La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN). Ce dernier a déposé un amendement visant à limiter l’utilisation de l’argent à celle des intérêts.Marine Le Pen a de toute façon affirmé qu’elle ne voterait pas en faveur de la proposition de résolution en raison d’un alinéa invitant l’UE à “faciliter le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union”.La présidente du groupe RN a de nouveau relativisé mardi la menace russe et accusé Emmanuel Macron de jouer “avec les peurs”.LFI n’a pas communiqué sa position de vote mais a déposé un amendement visant à supprimer cet alinéa sur l’adhésion à l’UE, et un autre réécrivant quasiment entièrement la résolution.

Le fabricant suédois de batteries Northvolt en faillite, 5.000 emplois affectés

Le fabricant de batteries électriques Northvolt, incapable de réunir les financements nécessaires à sa survie, s’est déclaré mercredi en faillite en Suède, un échec pour l’industrie européenne des batteries très dépendante de l’Asie.Northvolt, qui s’était placé en novembre sous la protection de la loi américaine sur les faillites pour tenter de trouver de nouveaux investisseurs, a donc échoué dans son opération survie. Le groupe suédois employait encore quelque 5.000 salariés.”Tout au long de ces quatre derniers mois, depuis que nous sommes entrés dans la procédure de restructuration sous le chapitre 11 (aux Etats-Unis), nous avons mené des efforts considérables pour restructurer financièrement l’entreprise, notamment en sollicitant un large éventail d’investisseurs potentiels, dans l’objectif de garantir un avenir stable à l’entreprise”, a déclaré lors d’un point presse Tom Johnstone, le président par intérim du conseil d’administration de Northvolt.La faillite de l’entreprise est l’une des plus grosses de l’histoire contemporaine de la Suède. “Cette décision représente la seule issue réaliste”, a-t-il ajouté, disant avoir “le coeur lourd”. “Nous sommes désolés” que ce soit la fin, a-t-il encore dit à l’adresse des employés.  Un administrateur judiciaire va désormais superviser le processus, en particulier la vente de ses actifs et le règlement des obligations en cours. Interrogé par la radio publique SR, Mikael Kubu a dit espérer pouvoir “maintenir la production” le temps de trouver un repreneur. En janvier, les actionnaires avaient donné leur feu vert à la poursuite de l’activité et à la recherche de nouveaux actionnaires. Les deux principaux actionnaires sont le constructeur automobile allemand Volkswagen, lui-même en difficulté financière, et la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.”Comme de nombreuses entreprises du secteur des batteries, Northvolt a été confronté ces derniers mois à une série de défis cumulés qui ont affaibli sa situation financière, notamment la hausse des coûts du capital, l’instabilité géopolitique, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et les évolutions de la demande du marché”, a expliqué la société. Le groupe avait entamé une sévère restructuration en septembre, supprimant un quart de ses effectifs et concentrant ses efforts sur son principal site de production dans le nord de la Suède, à SkellefteÃ¥.Il avait gelé ses projets d’implantation d’usines géantes de production au Canada, en Allemagne mais également son projet à Göteborg (sud-ouest de la Suède) en partenariat avec Volvo.Mais en novembre, au moment de se placer sous le chapitre 11, il ployait encore sous une dette de 5,84 milliards de dollars pour seulement 30 millions de dollars de liquidités disponibles.- “Marathon” -L’Etat suédois avait prévenu qu’il ne viendrait pas au secours du groupe. Mercredi, le Premier ministre Ulf Kristersson a assuré que “l’État jouera son rôle, de la meilleure manière possible”.Tout au long de la procédure, l’entreprise a suscité un intérêt significatif de la part de partenaires potentiels et d’investisseurs, insiste Northvolt. “Au cours de l’année écoulée, nous avons travaillé très dur (…). Nous avons été proches de solutions à plusieurs reprises, mais malheureusement, nous n’avons pas réussi à aller jusqu’au bout”, a expliqué le directeur général Peter Carlsson devant les journalistes, admettant que des “larmes ont été versées” face à la prise d’une telle décision.Fondé en 2016, Northvolt était considéré comme l’un des grands espoirs européens en matière de batteries au moment où l’Europe cherche à rattraper son retard face aux géants asiatiques, chinois (CATL, BYD) et coréens (LG) en particulier.”Il reste essentiel que l’Europe dispose d’une industrie des batteries, mais la construction d’une telle industrie est un marathon. Elle nécessite de la patience et un engagement à long terme de la part de toutes les parties prenantes”, a souligné dans la matinée Tom Johnstone. Le groupe indique qu’il était récemment parvenu à fournir son premier million de cellules de batteries à un client européen, non précisé.Cette faillite pourrait avoir un lourd impact social dans le nord de la Suède, où Northvolt avait concentré son activité.”L’annonce d’aujourd’hui est très triste, et nous savons qu’elle aura un impact négatif sur notre municipalité à court terme”, a réagi Kristina Sundin Jonsson, directrice municipale, dans un communiqué.L’Europe ne représente que 3% de la production mondiale de cellules de batterie, et visait 25% du marché d’ici la fin de la décennie. L’exemple de Northvolt illustre les défis de concurrencer les producteurs asiatiques, les plus petits fabricants peinant à augmenter leur production et à atteindre des rendements suffisants, avait relevé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport le 5 mars.

Mélenchon chez Vencorex dénonce le “baratin sur la souveraineté”

Le leader du parti de gauche radicale La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé mercredi les “contradictions” et “le mépris pour les gens” du gouvernement ainsi que son “baratin sur la souveraineté”, lors d’une visite à l’usine chimique Vencorex, menacée depuis des mois de liquidation.M. Mélenchon a été longuement reçu par des syndicalistes et des représentants du personnel sur le site de la plate-forme du Pont-de-Claix, au sud de Grenoble, principal site de production de ce groupe. Celui-ci est actuellement en redressement judiciaire avec une seule offre de rachat partielle de son activité par le groupe chinois Wanhua, et qui pourrait avoir d’importants effets dominos sur la chimie régionale en cas de fermeture. “On estime à 5.000 emplois qui pourraient être impactés si Vencorex arrêtait purement et simplement” de produire, lui a expliqué Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex et représentante des salariés dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire.Les salariés et les élus locaux sont mobilisés depuis des mois pour réclamer une nationalisation temporaire de Vencorex, mais cette option a été écartée le mois dernier par le Premier ministre François Bayrou, qui a estimé “que l’activité de Vencorex n’est pas viable selon tous les scénarios étudiés”.La CGT a depuis mis sur la table une nouvelle proposition avec la création d’une “société coopérative d’intérêt collectif”, a rappelé Mme Dejoux. Ce projet, qui “n’est pas finalisé”, a reçu à ce jour le soutien de trois collectivités locales et espère celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a-t-elle indiqué. “Il n’y a que l’Etat que ça n’intéresse pas ?”, s’est indigné M. Mélenchon.”Je pense que le ministre de l’Industrie (Marc Ferracci) ne sait rien du tout de ce qui se passe ici et n’y comprend rien”, notamment faute d’être venu sur place, a-t-il critiqué. “Assez de baratin sur la souveraineté, la réindustrialisation, etc., quand dans le même temps on laisse s’écrouler des pans entiers de la production, et surtout des endroits comme celui-ci”, qui fabrique des composants nécessaires au carburant de la fusée Ariane, a déploré le leader insoumis.”Nous voulons comprendre pourquoi tous ces gens-là ne font rien et nous leur rappelons que dans le temps long, de toutes façons, ils auront des comptes à rendre, et pas qu’électoraux”, a-t-il grondé.

La guerre commerciale de Trump prend une dimension mondiale

Nouvelle étape de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux, les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte de l’Union européenne et de Pékin, qui a promis de prendre “toutes les mesures nécessaires” pour protéger ses intérêts.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.Le but affiché par le locataire de la Maison blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.La Chine, premier producteur d’acier au monde, a réagi en promettant de prendre “toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes”.Dans les faits, le marché américain n’est toutefois pas le débouché principal pour les exportateurs chinois.”Les actions des Etats-Unis violent gravement les règles” de l’Organisation mondiale du commerce et “endommagent gravement le système d’échange multilatéral”, a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.”Il n’y a aucun gagnant dans les guerres commerciales”, a-t-elle ajouté.Ces nouvelles taxes vont plus loin que celles du premier mandat de M. Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés. Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés.- “Mauvaises” décisions” -La Commission européenne a de son annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. Le chancelier allemand Olaf Scholz, à la tête de la première économie européenne, a dénoncé en parallèle à Berlin les “mauvaises” décisions des Etats-Unis et mis en garde contre une poussée de l’inflation au détriment des consommateurs. Son pays, déjà en récession, est très dépendant des exportations.De son côté, le président du Conseil européen Antonio Costa a appelé à la “désescalade” et au “dialogue” avec les Etats-Unis.Ces droits de douane américains sont “totalement injustifiés”, a aussi déclaré mercredi le Premier ministre australien Anthony Albanese, après avoir échoué à négocier une exemption de dernière minute.Londres s’est de son côté dit “déçu” mercredi, mais sans annoncer de contre-mesures immédiates.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.”Les deux industries les plus consommatrices d’acier aux Etats-Unis sont le secteur automobile et la construction, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels ou commerciaux”, a souligné Clarke Packard, chercheur au Cato Institute.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a tout d’abord visé le Canada, le Mexique, de 25%, et la Chine, de 10% avant de porter le taux à 20%, accusant les trois pays de ne pas agir suffisamment contre le trafic de fentanyl, puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays.- Bras de fer avec le Canada -Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) ont finalement été exemptés jeudi, soit une large part des importations.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus poussant Pékin à annoncer des représailles, visant en particulier des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement voté pour Donald Trump.Le président américain a également menacé brièvement mardi le Canada de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant de reculer dans la même journée.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacés et M. Trump a régulièrement répété, depuis le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.Certains pays ont tenté de convaincre le président américain de les exempter, à l’image du Japon, dont le ministre de l’Economie, Yoji Muto, a fait le déplacement à Washington, sans grand succès de son propre aveu.Mercredi, le Japon a jugé “regrettable” de ne pas avoir été exempté sur l’acier, mettant en garde contre le risque d’un “impact considérable” des barrières douanières sur leurs liens économiques.Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés: Wall Street a ainsi effacé lors des dernières séances la quasi totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.

“Nous sommes désolés”: le fabricant suédois de batteries Northvolt en faillite, 5.000 emplois affectés

Le fabricant de batteries électriques Northvolt, incapable de réunir les financements nécessaires à sa survie, s’est déclaré mercredi en faillite en Suède, un échec pour l’industrie européenne des batteries très dépendante de l’Asie.Northvolt, qui s’était placé en novembre sous la protection de la loi américaine sur les faillites pour tenter de trouver de nouveaux investisseurs, a donc échoué dans son opération survie. Le groupe suédois employait encore quelque 5.000 salariés.”Tout au long de ces quatre derniers mois, depuis que nous sommes entrés dans la procédure de restructuration sous le chapitre 11 (aux Etats-Unis), nous avons mené des efforts considérables pour restructurer financièrement l’entreprise, notamment en sollicitant un large éventail d’investisseurs potentiels, dans l’objectif de garantir un avenir stable à l’entreprise”, a déclaré lors d’un point presse Tom Johnstone, le président par intérim du conseil d’administration de Northvolt.La faillite de l’entreprise est l’une des plus grosses de l’histoire contemporaine de la Suède. “Cette décision représente la seule issue réaliste”, a-t-il ajouté, disant avoir “le coeur lourd”. “Nous sommes désolés” que ce soit la fin, a-t-il encore dit à l’adresse des employés.  Un administrateur judiciaire va désormais superviser le processus, en particulier la vente de ses actifs et le règlement des obligations en cours.En janvier, les actionnaires avaient donné leur feu vert à la poursuite de l’activité et la recherche de nouveaux actionnaires. Les deux principaux actionnaires sont le constructeur automobile allemand Volkswagen, lui-même en difficulté financière, et la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.”Comme de nombreuses entreprises du secteur des batteries, Northvolt a été confronté ces derniers mois à une série de défis cumulés qui ont affaibli sa situation financière, notamment la hausse des coûts du capital, l’instabilité géopolitique, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et les évolutions de la demande du marché”, a expliqué la société. Le groupe avait entamé une sévère restructuration en septembre, supprimant un quart de ses effectifs et concentrant ses efforts sur son principal site de production dans le nord de la Suède, à SkellefteÃ¥.Il avait gelé ses projets d’implantation d’usines géantes de production au Canada, en Allemagne mais également son projet à Göteborg (sud-ouest de la Suède) en partenariat avec Volvo.Mais en novembre, au moment de se placer sous le chapitre 11, il ployait encore sous une dette de 5,84 milliards de dollars pour seulement 30 millions de dollars de liquidités disponibles.- “Marathon” -L’Etat suédois avait prévenu qu’il ne viendrait pas au secours du groupe. Mercredi, le Premier ministre Ulf Kristersson a assuré que “l’État jouera son rôle, de la meilleure manière possible”.Tout au long de la procédure, l’entreprise a suscité un intérêt significatif de la part de partenaires potentiels et d’investisseurs, selon Northvolt. “Au cours de l’année écoulée, nous avons travaillé très dur (…) Nous avons été proches de solutions à plusieurs reprises, mais malheureusement, nous n’avons pas réussi à aller jusqu’au bout”, a expliqué le directeur général Peter Carlsson devant les journalistes, admettant que des “larmes ont été versées” face à la prise d’une telle décision.Fondé en 2016, Northvolt était considéré comme l’un des grands espoirs européens en matière de batteries au moment où l’Europe cherche à rattraper son retard face aux géants asiatiques, chinois (CATL, BYD) et coréens (LG) en particulier.”Pour moi, il reste essentiel que l’Europe dispose d’une industrie des batteries, mais la construction d’une telle industrie est un marathon. Elle nécessite de la patience et un engagement à long terme de la part de toutes les parties prenantes”, a souligné dans la matinée Tom Johnstone. Le groupe indique qu’il était récemment parvenu à fournir son premier million de cellules de batteries à un client européen, non précisé.Cette faillite pourrait avoir un lourd impact social dans le nord de la Suède, où Northvolt avait concentré son activité.”L’annonce d’aujourd’hui est très triste, et nous savons qu’elle aura un impact négatif sur notre municipalité à court terme. En même temps, il est important de rappeler que le développement de SkellefteÃ¥ a commencé bien avant Northvolt et que de nombreux investissements et projets d’entreprises importants sont en cours ici. Grâce à ses atouts uniques, SkellefteÃ¥ joue un rôle clé dans la transition verte”, a réagi Kristina Sundin Jonsson, directrice municipale, dans un communiqué.L’Europe ne représente que 3% de la production mondiale de cellules de batterie, et visait 25% du marché d’ici la fin de la décennie. 

Droits de douane: l’UE riposte vite et fort à Trump pour le pousser à négocier

L’UE a choisi de montrer les muscles dès l’entrée en vigueur des droits de douane américains de 25% sur l’acier et l’aluminium et de “frapper là où ça fait mal” pour forcer Donald Trump au dialogue.La Commission européenne a annoncé mercredi à l’aube qu’elle appliquerait des droits de douane “forts mais proportionnés” sur une série de produits importés des Etats-Unis comme les bateaux, les motos ou le bourbon à partir du 1er avril, en réponse aux nouvelles taxes américaines qu’elle a jugées “injustifiées” et “nuisibles”.La rapidité de la riposte de l’UE contraste avec la réponse d’autres grands pays, comme la Chine, le Japon ou le Royaume-Uni, qui n’ont pas immédiatement dévoilé de contre-mesures.L’UE “regrette profondément” les taxes décidées par le président Donald Trump, a dit la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, depuis le Parlement européen à Strasbourg. “Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle souligné, le visage fermé. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”, a-t-elle prévenu, tout en ouvrant la porte à un “dialogue constructif” avec l’administration américaine.- Un main toujours tendue -“L’Europe a toujours la main tendue mais elle sait aussi aller au bras de fer”, a renchéri le commissaire à l’Industrie, Stéphane Séjourné, depuis Bruxelles.”Nous cherchons à montrer notre force mais nous voulons négocier”, a expliqué un fonctionnaire européen. “La meilleure façon de procéder est de montrer une détermination claire”, a-t-il dit, en précisant que la Commission gardait toutes les options ouvertes pour la suite, y compris celle d’une plainte à l’OMC.Les produits taxés par les Européens visent des exportations américaines emblématiques comme les motos Harley-Davidson, des denrées agricoles comme le soja ou la viande, mais aussi des appareils ménagers comme les réfrigérateurs ou les tondeuses à gazon. “Nous essayons d’être intelligents et de frapper là où ça fait mal”, a précisé le fonctionnaire, reconnaissant cibler volontairement des produits provenant d’Etats républicains comme la Louisiane, la Géorgie, le Nebraska ou l’Arkansas.Bruxelles estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle affirme que la réplique de l’UE touchera le même montant de marchandises américaines.- “Scénario perdant-perdant” -Les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par le nouveau locataire de la Maison blanche sont devenus effectifs mercredi à 00H01 (04H01 GMT).Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés, alors que le but affiché de Donald Trump est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.Les entreprises américaines qui font des affaires en Europe ont dit publiquement leur “opposition” aux décisions de la Maison Blanche. “Ces droits de douane, ainsi que les contre-mesures annoncées par l’UE, ne feront que nuire à l’emploi, à la prospérité et à la sécurité des deux côtés de l’Atlantique. Les deux parties doivent désamorcer l’escalade et trouver d’urgence une issue négociée”, a estimé Malte Lohan, président de la Chambre de commerce américaine dans l’UE (AmCham EU).Le patronat européen a également fustigé les mesures américaines, dénonçant “un scénario perdant-perdant” pour les deux rives de l’Atlantique. “L’Europe doit être unie dans sa réponse. La première priorité pour l’UE est de protéger ses intérêts, avec l’objectif ultime de trouver une solution négociée”, a estimé Markus Beyrer, directeur général de BusinessEurope, organisation qui regroupe les fédérations d’employeurs de 35 pays, dont le Medef en France et le BDA en Allemagne.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais les nouveaux droits de douane entrés en vigueur mercredi vont beaucoup plus loin.La réplique européenne s’effectuera en deux temps. Au 1er avril, les contre-mesures de l’UE mises en place en 2018 et 2020 en réponse aux droits de douane américains du premier mandat de Donald Trump seront automatiquement rétablies, leur suspension arrivant à expiration au 31 mars. Une deuxième salve de taxes entrera en application au 13 avril.

La BCE doit rassurer sur son engagement à maintenir la stabilité des prix, dit Lagarde

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré mercredi que l’institution devait rassurer le public sur son engagement à garantir la stabilité des prix, malgré un contexte toujours plus incertain.”Dans un environnement d’incertitude, un engagement fort à maintenir la stabilité des prix à moyen terme est plus important que jamais”, a déclaré Mme Lagarde lors d’un discours prononcé à Francfort.L’institut définit la stabilité des prix comme le fait de maintenir l’inflation à 2% à terme, un niveau qui renforce la confiance des ménages et entreprises pour consommer et investir.Cet engagement à maintenir l’inflation à un niveau adéquat “nécessitera de l’agilité pour répondre aux nouveaux chocs, tout en restant dans un cadre bien défini qui limite les réactions à court terme et la discrétion excessive” qui signifierait que la BCE ajuste ses politiques en s’en remettant à son seul jugement, a-t-elle ajouté. Cela signifie que “nous devrons continuer à guider les attentes du public”, souligne la première gardienne de l’euro. “Les gens attendent de nous, ainsi que des autres décideurs, qu’ils comprennent comment nous allons naviguer dans cette ère plus volatile et aider à réduire, plutôt qu’amplifier, l’incertitude”, a-t-elle expliqué.Jeudi dernier, après une cinquième baisse d’affilée de ses taux directeurs par la Banque centrale européenne, Mme Lagarde avait décrit l’économie européenne confrontée à “l’incertitude partout”, en raison des tensions avec les États-Unis et des investissements massifs annnoncés en Europe.Pour ajuster la réponse monétaire aux circonstances changeantes, les banquiers centraux en zone euro “devront avoir une curiosité intellectuelle pour remettre en question les principes établis et la sagesse conventionnelle”, a-t-elle souligné mercredi.

La Bourse de Paris animée par les droits de douane américains avant un indice d’inflation

La Bourse de Paris tente un rebond mercredi après trois séances consécutives de pertes, pliant face à la crainte d’une possible récession aux Etats-Unis en raison des droits de douane élevés imposés par la Maison Blanche.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,93% vers 09h55, soit 74,14 points et s’établissait 8.016,05 points. Depuis le début de la semaine, l’indice affiche à ce stade un repli d’environ 1,30%. Mardi, il a terminé en forte baisse de 1,31%, l’entraînant sous la barre des 8.000 points à la clôture pour la première fois depuis plus d’un mois, à 7.941,91 points. “La prudence reste de mise sur les marchés avec l’entrée en vigueur des droits de douane très élevés sur les importations d’acier et d’aluminium”, commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.Mardi, Donald Trump a soufflé le chaud et le froid en menaçant de doubler, à 50%, les droits de douane prévus sur l’acier et l’aluminium canadiens, puis en y renonçant quelques heures plus tard.Mercredi, l’Union européenne a déclaré riposter aux droits de douane. La Commission européenne estime que les mesures américaines affecteront 28 milliards de dollars de marchandises, soit 26 milliards d’euros. Elle a annoncé que la réplique de l’UE, à compter du 1er avril, toucherait le même montant, sur une série de produits américains.”Les investisseurs continuent de jauger les conséquences des droits de douane sur la croissance mondiale et les perspectives des multinationales”, a poursuivi Susannah Streeter.Enfin, “les inquiétudes concernant le futur de l’économie américaine pourraient prendre un nouveau tournant cet après-midi après la publication des chiffres de l’inflation américaine”, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les investisseurs scruteront deux indicateurs d’inflation américains: l’indice des prix à la consommation (CPI) pour février, à 13H30, puis jeudi, l’indice des prix à la production (PPI) sur la même période.L’un mesure l’inflation du côté des consommateurs et l’autre, du côté des producteurs.Airbus recherchéAirbus a présenté mardi l’hélicoptère H140, un bimoteur léger destiné aux transports sanitaires et de passagers. Mercredi, l’opérateur médical américain Metro Aviation a annoncé avoir commandé 12 de ces nouveaux hélicoptères civils H140 à Airbus, avec une option portant sur 24 appareils additionnels.L’industriel n’a pas communiqué le tarif de son nouvel appareil.A la cote, le titre avançait de 1,61% à 165,62 euros.

Guerre commerciale: L’acier taxé aux Etats-Unis, l’UE riposte, Pékin promet des mesures

Nouvelle étape de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux, les droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium voulus par Donald Trump sont devenus effectifs mercredi, entraînant une riposte de l’Union européenne et de Pékin, qui a promis de prendre “toutes les mesures nécessaires” pour protéger ses intérêts.Le président américain avait déjà taxé les importations d’acier et d’aluminium durant son premier mandat (2017-2021) mais ces nouvelles taxes se veulent “sans exception et sans exemption”, avait-il assuré lors de leur annonce, début février.Le but affiché par le locataire de la Maison blanche est de protéger l’industrie sidérurgique américaine, qui voit sa production baisser d’année en année, confrontée à une concurrence de plus en plus vigoureuse, provenant notamment d’Asie.La Chine, premier producteur d’acier au monde, a réagi en promettant de prendre “toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes”.Dans les faits, le marché américain n’est toutefois pas le débouché principal pour les exportateurs chinois.”Les actions des Etats-Unis violent gravement les règles” de l’Organisation mondiale du commerce et “endommagent gravement le système d’échange multilatéral”, a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.”Il n’y a aucun gagnant dans les guerres commerciales”, a-t-elle ajouté.Ces nouvelles taxes vont plus loin que celles du premier mandat de M. Trump en couvrant aussi toute une gamme de produits transformés. Le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie sont concernés.- “Les prix vont augmenter” -La Commission européenne a de son annoncé qu’elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril.L’UE “regrette profondément” les mesures décidées par le président Donald Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était “forte mais proportionnée”. “Les droits de douane sont mauvais pour les affaires et encore pires pour les consommateurs”, a-t-elle estimé. “Des emplois sont en jeu. Les prix vont augmenter. En Europe et aux Etats-Unis”, a-t-elle martelé, se disant prête au dialogue.Ces droits de douane américains sont “totalement injustifiés”, a aussi déclaré mercredi le Premier ministre australien Anthony Albanese, après avoir échoué à négocier une exemption de dernière minute.Londres s’est de son côté dit “déçu” mercredi, mais sans annoncer de contre-mesures immédiates.Les Etats-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés dans le pays, pour des secteurs aussi variés que l’automobile ou l’aviation, la pétrochimie ou les produits de consommation de base, telles les conserves.”Les deux industries les plus consommatrices d’acier aux Etats-Unis sont le secteur automobile et la construction, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels ou commerciaux”, a souligné Clarke Packard, chercheur au Cato Institute.Depuis le début de son mandat, Donald Trump a fait un usage extensif des droits de douane, les utilisant à la fois comme outil de négociations, incitation à l’implantation d’entreprises dans le pays et source de revenus pour les finances fédérales.Il a tout d’abord visé le Canada, le Mexique, de 25%, et la Chine, de 10% avant de porter le taux à 20%, accusant les trois pays de ne pas agir suffisamment contre le trafic de fentanyl, puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays.Mais les produits canadiens et mexicains importés aux Etats-Unis et respectant le cahier des charges de l’accord de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) ont finalement été exemptés jeudi, soit une large part des importations.Les droits de douane visant les produits chinois ont en revanche été maintenus poussant Pékin à annoncer des représailles, visant en particulier des produits agricoles provenant d’Etats américains ayant largement voté pour Donald Trump.Le président américain a également menacé brièvement mardi le Canada de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium avant de reculer dans la même journée.D’autres matières premières, telles que le bois de construction ou les produits laitiers canadiens, ont été menacés et M. Trump a régulièrement répété, depuis le 20 janvier, son intention d’imposer des droits de douane aux importations européennes.Certains pays ont tenté de convaincre le président américain de les exempter, à l’image du Japon, dont le ministre de l’Economie, Yoji Muto, a fait le déplacement à Washington, sans grand succès de son propre aveu.Mercredi, le Japon a jugé “regrettable” de ne pas avoir été exempté sur l’acier, mettant en garde contre le risque d’un “impact considérable” des barrières douanières sur leurs liens économiques.Cette frénésie d’annonce de nouvelles taxes à l’importation pèse de plus en plus sur les marchés: Wall Street a ainsi effacé lors des dernières la quasi totalité des gains réalisés depuis l’élection de Donald Trump, sur fond de crainte de récession aux Etats-Unis.