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Trump, radouci par un accord sur les minerais, accueille Zelensky

Donald Trump, qui a considérablement adouci ses commentaires à propos de Volodymyr Zelensky, accueille le président ukrainien vendredi pour une visite dont les enjeux vont bien au-delà d’un accord qu’ils signeront sur les minerais stratégiques.Le président républicain, qui a rompu avec la politique de soutien à Kiev de son prédécesseur Joe Biden tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, doit recevoir le chef d’Etat vers 11H00 locales (16H00 GMT).L’imprévisible Donald Trump, connu pour ses volte-faces spectaculaires, a minimisé jeudi ses propos de la semaine dernière sur le président ukrainien, qu’il avait qualifié de “dictateur”.”J’ai dit ça?”, a feint de s’étonner le président américain. “J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante”, a-t-il ajouté, affirmant ensuite avoir “beaucoup de respect” pour son homologue ukrainien.Le changement de ton de l’ancien promoteur immobilier, qui en matière politique ou diplomatique n’aime rien tant que de conclure un “deal” forcément avantageux, est-il dû à la venue de Volodymyr Zelensky pour, justement, signer un de ces accords chéris du républicain?- “Creuser, creuser, creuser” -L’accord-cadre en question porte sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien, exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.”Nous allons creuser, creuser, creuser”, s’est réjoui jeudi le républicain de 78 ans.L’accord ne correspond toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final. Il établit un fonds d’investissement commun dans les métaux, hydrocarbures et investissements.Le texte ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité pures et dures pour l’Ukraine.”Mais l’idée est qu’avec un investissement conjoint dans les ressources du pays, les Etats-Unis resteront impliqués dans la sécurité et la stabilité “, soulignent Gracelin Baskaran et Meredith Schwartz dans une note d’analyse du Center for Strategic and International Studies.Donald Trump lui-même a dit jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de “filet de sécurité”.”Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs” pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.- Manganèse et graphite -L’Ukraine concentrerait quelque 5% des ressources minières mondiales mais celles que Donald Trump convoite sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire, ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.Les enjeux de la venue de Volodymyr Zelensky vont toutefois bien au-delà du manganèse et graphite dont le sol ukrainien regorge.L’Ukraine et l’Europe ont suivi avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlés le 12 février et qui ont lancé des négociations pour mettre fin à la guerre, avec l’objectif, pour l’impatient milliardaire républicain, d’aller vite.Vendredi matin, le Premier ministre britannique Keir Starmer a invité plus d’une douzaine de dirigeants européens à un sommet prévu dimanche “pour faire avancer l’action européenne sur l’Ukraine”. Le président américain répète qu’il a confiance dans le président russe, malgré les avertissements répétés de Londres et Paris sur la fragilité de toute trêve qui ne serait pas accompagnée d’un solide dispositif de contrôle et de sécurité garanti par l’Amérique. Jeudi, il s’est dit convaincu que Vladimir Poutine “tiendrait parole” en cas de cessez-le-feu.Donald Trump refuse de considérer Moscou comme responsable de la guerre et est allé jusqu’à faire porter la faute sur l’Ukraine. Il a totalement fermé la porte à une potentielle adhésion à l’Otan, espérée par Volodymyr Zelensky, en l’invitant à “oublier” une telle perspective.Mais le président américain a jugé, jeudi, qu’en cas d’accord de paix Kiev pourrait retrouver certains territoires: “nous allons essayer d’en récupérer autant que possible.”Il a aussi estimé que les troupes ukrainiennes, “peu importe ce que vous en pensez, (avaient) combattu très vaillamment”.

La Bourse de Paris recule après les nouvelles menaces commerciales de Trump

La Bourse de Paris recule vendredi, plombée par de nouvelles menaces douanières de Donald Trump contre la Chine, le Canada et le Mexique.Vers 9H40 (heure de Paris), l’indice vedette perdait 0,60% à 8.054,28 points, en recul de 47,70 points. La veille, il avait reculé de 0,51%, cédant 41,40 points à 8.102,52 points à la clôture.Dans un énième revirement, le président américain a annoncé jeudi soir que les États-Unis imposeraient des droits de douane supplémentaires de 10% sur les produits chinois à compter du 4 mars.Or, la Chine avait déjà été visée début février par une première hausse de 10% des droits de douane. Pékin a aussitôt promis vendredi de prendre “toutes les contre-mesures nécessaires”. Donald Trump a également assuré que des taxes de 25% visant le Canada et le Mexique entreraient en vigueur le même jour. Ces annonces interviennent au lendemain d’une menace du président américain de faire grimper de 25% les taxes sur les produits venant de l’Union européenne.”Pendant des semaines, la Bourse a négligé l’impact de la guerre commerciale. Il fallait bien, tôt ou tard, que le sujet revienne sur le devant de la scène”, estime Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM.Les obligations d’État, valeurs refuge en période d’incertitude, sont plus recherchées par les investisseurs, ce qui fait chuter les taux d’intérêt. Vers 9H40, le rendement de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,11%, contre 4,13% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,38%, contre 2,41% jeudi.Côté macroéconomique, les marchés prendront aussi connaissance vendredi de l’indice des prix PCE en janvier aux États-Unis, mesure préférée de l’inflation de la Réserve fédérale américaine (Fed).Cette publication est scrutée, dans la mesure où les investisseurs s’inquiètent de plus en plus de l’impact de la politique douanière de Donald Trump sur l’inflation et sur la confiance des ménages dans la première économie mondiale.En France, la hausse des prix à la consommation est revenue à 0,8% sur un an en février, selon les données provisoires, contre 1,7% en janvier, revenant sous le seuil de 1% pour la première fois depuis quatre ans.La consommation des ménages en biens s’est repliée en janvier, de 0,5%, en raison du “net recul” des achats de biens fabriqués, après avoir augmenté de 0,7% en décembre, l’Insee confirmant par ailleurs son estimation d’un recul de 0,1% du PIB au quatrième trimestre. Valeo dévisseL’équipementier français Valeo dévisse de 10,86% à 10,06 euros vers 9h40. L’entreprise a vu son chiffre d’affaires se replier légèrement (-3%) en 2024 et a dégagé un bénéfice net toujours très faible, notamment à cause du ralentissement du marché des voitures électriques, a annoncé jeudi l’équipementier automobile.Saint-Gobain récompenséLe géant des matériaux Saint-Gobain prenait 2,55% à 97,30 euros. Il a annoncé jeudi avoir réalisé un bénéfice net en hausse de 6,6% en 2024, porté par ses nouvelles zones de croissance, le continent américain et les pays intermédiaires comme l’Inde, malgré un “environnement difficile” en Europe sur les marchés de la construction neuve.SMCP sanctionnéLe groupe de mode SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac) reculait de 4,69% à 3,35 euros, après avoir accusé une perte nette de plus de 23 millions d’euros en 2024 en raison de mauvaises performances sur le marché chinois, et malgré une embellie au second semestre.

Plans sociaux à Casino: le nombre total de licenciements sera de 2.200

Les plans sociaux décidés en 2024 par le distributeur français Casino (Monoprix, Franprix) vont inclure, au “total” 2.200 licenciements, a annoncé vendredi Philippe Palazzi, directeur général du groupe.Sur les quelque 3.000 suppressions de postes prévues par ces plans sociaux, plus de 1.000 reclassements internes de salariés ont pu être réalisés par le groupe, a précisé Philippe Palazzi, à l’occasion d’une conférence de presse de présentation des résultats du groupe en 2024.”Près de 90% des licenciements” ont été “notifiés à ce jour” a indiqué le directeur général, qui avait dans un premier temps évoqué une fourchette de 2.200 à 2.300 licenciements.Casino, tombé l’an dernier dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé vendredi une réduction de sa perte nette en 2024 à 295 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en recul de 5,4% à 8,5 milliards d’euros.Le groupe avait affiché une perte nette spectaculaire de 5,7 milliards d’euros en 2023. Il a connu une “année de transformation profonde” en 2024, avec des résultats “encore fortement marqués par les difficultés passées”, a déclaré Philippe Palazzi.Le directeur général du groupe, arrivé en mars, dit avoir depuis cette date mené son “plan de restructuration avec efficacité, conformément au calendrier fixé”, selon un communiqué du distributeur.La nouvelle direction entend repositionner l’ancien fleuron d’origine stéphanoise en champion de la proximité via ses enseignes comme Monoprix, Spar, Vival ou Naturalia, des magasins plutôt de petite taille, dans les centre-villes souvent, et avec une importante offre de services. Casino s’est séparé de tous ses hypermarchés. Il a, en parallèle, ouvert 268 magasins en 2024 avec “le bon emplacement, le bon franchisé et la bonne marque”, a indiqué la direction, qui vise un “retour à la rentabilité” en 2026.Le groupe comptait encore 200.000 salariés dans le monde fin 2022, avant d’être étranglé par un endettement qui a été restructuré dans la douleur mi-2024, grâce notamment à l’apport de nouveaux capitaux des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, en contrepartie de la prise de contrôle du distributeur.Les magasins grands formats du groupe, son activité historique, ont été cédés au cours de l’année écoulée aux concurrents Intermarché, Auchan et Carrefour. 366 hyper et supermarchés au total, a fait savoir Casino vendredi, précisant que l’ensemble des cessions “représente un encaissement” de 1,8 milliard d’euros en 2024.Le distributeur met en avant un “assainissement” plus vaste encore de son parc de magasins, avec au total “la fermeture de 768 points de vente non rentables”, dont “87% de franchisés et locataires-gérants”, notamment 207 Franprix. 

La Chine promet de riposter aux taxes de Trump, qui visent aussi Canada et Mexique

La Chine a dénoncé vendredi un “chantage” et promis de prendre “toutes les contre-mesures nécessaires” après que le président américain Donald Trump a déclaré qu’il imposerait des droits de douane supplémentaires de 10% sur les importations chinoises. Les droits de douane sont au coeur de la politique économique et diplomatique du locataire de la Maison-Blanche.Il a déjà relevé de 10% ceux sur les produits chinois, promis 25% pour ceux en provenance du Canada et du Mexique, cible aussi des blocs comme l’Union européenne (UE) et des secteurs spécifiques comme l’acier, l’aluminium, les automobiles, ou les médicaments.Jeudi, il a annoncé que les taxes sur les importations chinoises seraient encore plus élevées à compter du 4 mars, et que les droits de douane promis au Canada et au Mexique entreraient également en vigueur à cette date.Le président accuse les trois pays de favoriser l’entrée du fentanyl aux États-Unis, ses voisins qui ne sécurisent pas assez la frontière selon lui, et la Chine qui héberge la production de précurseurs chimiques de cet opioïde de synthèse qui fait des ravages sur le sol américain.”Tant que ce fléau continuera ou ne sera pas sérieusement endigué, les droits de douane annoncés (à l’encontre du Canada et du Mexique) entreront en vigueur le 4 mars” et “la Chine se verra également imposer un droit de douane supplémentaire de 10% à cette date”, a-t-il assuré sur son réseau Truth Social jeudi. Pour le Canada et le Mexique, cela implique des droits de douane de 25% sur leurs exportations vers les États-Unis. Washington prévoit de moins taxer le secteur énergétique canadien, à hauteur de 10%. Le Canada représente à lui seul 60% des importations de pétrole brut des États-Unis.- “Rejeter la faute” -Quant aux produits chinois, tous sont déjà visés depuis début février par 10% de droits de douane additionnels, auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les exportations américaines. “C’est typiquement ce qu’on appelle vouloir rejeter la faute sur autrui et fuir ses responsabilités”, a répliqué vendredi un porte-parole du ministère chinois du Commerce dans un communiqué, en réaction à l’argument de Donald Trump sur le fentanyl.”La Chine est l’un des pays dont la politique de lutte contre les stupéfiants est la plus stricte et la plus complète au monde” et elle coopère activement “avec les États-Unis et d’autres pays du monde” à ce sujet, a-t-il souligné. “Si les États-Unis s’obstinent à aller dans cette voie, la Chine prendra toutes les contre-mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes.”Peu après la publication de ce communiqué, le ministère chinois des Affaires étrangères a, de son côté, accusé Washington de “chantage” et averti que les nouveaux droits de douane auraient “un grave impact sur le dialogue” bilatéral antidrogue.”La pression, la coercition et les menaces ne sont pas la bonne façon de traiter avec la Chine. Le respect mutuel est le principe de base”, a déclaré devant la presse Lin Jian, un porte-parole du ministère.- “Jour et nuit” -Les futures barrières douanières à l’égard du Canada et du Mexique, théoriquement protégés par un accord de libre-échange, devaient initialement entrer en vigueur début février. Donald Trump avait fait volte-face quelques heures avant l’échéance, après des engagements de ses voisins sur la sécurisation des frontières, face aux trafiquants comme aux clandestins. Il leur avait accordé un sursis de 30 jours, jusqu’au 4 mars.Le Canada “travaille jour et nuit” pour éviter ces droits de douane, a déclaré jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, promettant une “réponse forte, immédiate et certaine” dans le cas contraire.”Nous espérons pouvoir parler avec le président Trump” pour le faire changer d’avis, a réagi la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, alors que 80% des exportations mexicaines partent vers les États-Unis.Donald Trump a reçu à la Maison Blanche jeudi le Premier ministre britannique, Keir Starmer. Devant les journalistes, il a plaisanté en disant que ce dernier avait “travaillé dur” pour tenter de le convaincre de ne pas imposer de nouveaux droits de douane à son pays.Et estimé que les deux pays pourraient “plutôt rapidement” aboutir à un “très bon accord commercial” avec lequel “les droits de douane ne seraient pas nécessaires”.Le ton est différent avec l’Union européenne. Le président américain a menacé la veille d’infliger 25% de droits de douane au bloc européen, estimant que sa raison d’être était d'”entuber” les États-Unis.L’UE devra répliquer pour “protéger nos intérêts” et “même si c’est défavorable à l’intérêt général”, a affirmé jeudi à l’AFP le ministre français de l’Économie Eric Lombard.

Trump, radouci par un “deal” sur les minerais, accueille Zelensky

Donald Trump, qui a considérablement adouci ses commentaires à propos de Volodymyr Zelensky, accueille le président ukrainien vendredi pour une visite dont les enjeux vont bien au-delà d’un accord qu’ils signeront sur les minerais stratégiques.Le président républicain, qui a rompu avec la politique de soutien à Kiev de son prédécesseur Joe Biden tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, doit recevoir le chef d’Etat vers 11H00 locales (16H00 GMT).L’imprévisible Donald Trump, connu pour ses volte-faces spectaculaires, a minimisé jeudi ses propos de la semaine dernière sur le président ukrainien, qu’il avait qualifié de “dictateur”.”J’ai dit ça?”, a feint de s’étonner le président américain. “J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante”, a-t-il ajouté, affirmant ensuite avoir “beaucoup de respect” pour son homologue ukrainien.Le changement de ton de l’ancien promoteur immobilier, qui en matière politique ou diplomatique n’aime rien tant que de conclure un “deal” forcément avantageux, est-il dû à la venue de Volodymyr Zelensky pour, justement, signer un de ces accords chéris du républicain?- “Creuser, creuser, creuser” -L’accord-cadre en question porte sur l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien, exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans.”Nous allons creuser, creuser, creuser”, s’est réjoui jeudi le républicain de 78 ans.L’accord ne correspond toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final. Il établit un fonds d’investissement commun dans les métaux, hydrocarbures et investissements.Le texte ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité pures et dures pour l’Ukraine.”Mais l’idée est qu’avec un investissement conjoint dans les ressources du pays, les Etats-Unis resteront impliqués dans la sécurité et la stabilité “, soulignent Gracelin Baskaran et Meredith Schwartz dans une note d’analyse du Center for Strategic and International Studies.Donald Trump lui-même a dit jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de “filet de sécurité”.”Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs” pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.- Manganèse et graphite -L’Ukraine concentrerait quelque 5% des ressources minières mondiales mais celles que Donald Trump convoite sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire, ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.Les enjeux de la venue de Volodymyr Zelensky vont toutefois bien au-delà du manganèse et graphite dont le sol ukrainien regorge.L’Ukraine et l’Europe ont suivi avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlés le 12 février et qui ont lancé des négociations pour mettre fin à la guerre, avec l’objectif, pour l’impatient milliardaire républicain, d’aller vite.Jeudi encore, le président américain a répété qu’il avait confiance dans le président russe, malgré les avertissements répétés de Londres et Paris sur la fragilité de toute trêve qui ne serait pas accompagnée d’un solide dispositif de contrôle et de sécurité garanti par l’Amérique. Il s’est dit convaincu que Vladimir Poutine “tiendrait parole” en cas de cessez-le-feu.Donald Trump refuse de considérer Moscou comme responsable de la guerre et est allé jusqu’à faire porter la faute sur l’Ukraine. Il a totalement fermé la porte à une potentielle adhésion à l’Otan, espérée par Volodymyr Zelensky, en l’invitant à “oublier” une telle perspective.Mais le président américain a jugé, jeudi, qu’en cas d’accord de paix Kiev pourrait retrouver certains territoires: “nous allons essayer d’en récupérer autant que possible.”Il a aussi estimé que les troupes ukrainiennes, “peu importe ce que vous en pensez, (avaient) combattu très vaillamment”.

Trump veut encore plus taxer les produits chinois, évoque une échappatoire pour le Royaume-Uni

Donald Trump a annoncé jeudi que les États-Unis relèveraient leurs taxes sur les produits chinois dès mardi et suggéré que Londres pourrait échapper à ses foudres douanières.Les droits de douane sont au coeur de la politique économique et diplomatique du président américain: il a déjà relevé de 10% ceux sur les produits chinois, promis 25% pour ceux en provenance du Canada et du Mexique, cible aussi des blocs comme l’Union européenne (UE) et des secteurs spécifiques comme l’acier, l’aluminium, les automobiles, ou les médicaments.Jeudi matin, il a annoncé que les taxes sur les importations chinoises seraient encore plus élevées à compter du 4 mars, et que les droits de douane promis au Canada et au Mexique entreraient également en vigueur à cette date.Le président accuse les trois pays de favoriser l’entrée du fentanyl aux Etats-Unis, ses voisins ne sécurisant pas assez la frontière selon lui, et la Chine en hébergeant la production de précurseurs chimiques de cet opioïde de synthèse qui fait des ravages sur le sol américain.”Tant que ce fléau continuera ou ne sera pas sérieusement endigué, les droits de douane annoncés (à l’encontre du Canada et du Mexique) entreront en vigueur le 4 mars” et “la Chine se verra également imposer un droit de douane supplémentaire de 10% à cette date”, a-t-il assuré sur son réseau Truth Social. Pour le Canada et le Mexique, cela implique des droits de douane de 25% sur leurs exportations vers les États-Unis. Washington prévoit de moins taxer le secteur énergétique canadien, à hauteur de 10%. Le Canada représente à lui seul 60% des importations de pétrole brut des États-Unis.Quant aux produits chinois, tous sont déjà visés depuis début février par 10% de droits de douane additionnels, auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les exportations américaines. Les différentes vagues d’annonces se cumulent, a expliqué un responsable de la Maison Blanche à l’AFP. Autrement dit, à compter du 4 mars, les produits chinois seront visés par 20% de nouveaux droits de douane. Se présentant comme l’un des pays les plus intransigeants à l’égard du trafic de drogues, la Chine a récemment reproché au gouvernement américain de se servir du trafic de fentanyl comme d’un “prétexte”.- “Jour et nuit” -Les futures barrières douanières à l’égard du Canada et du Mexique, théoriquement protégés par un accord de libre-échange, devaient initialement entrer en vigueur début février. Donald Trump avait fait volte-face quelques heures avant l’échéance, après des engagements de ses voisins sur la sécurisation des frontières, face aux trafiquants comme aux clandestins. Il leur avait accordé un sursis de 30 jours, jusqu’au 4 mars.Le Canada “travaille jour et nuit” pour éviter ces droits de douane, a déclaré jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, promettant une “réponse forte, immédiate et certaine” dans le cas contraire.”Nous espérons pouvoir parler avec le président Trump” pour le faire changer d’avis, a réagi de son côté la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, alors que 80% des exportations mexicaines partent vers les Etats-Unis.Donald Trump a reçu à la Maison Blanche jeudi le Premier ministre britannique, Keir Starmer. Devant les journalistes, il a plaisanté en disant que ce dernier avait “travaillé dur” pour tenter de le convaincre de ne pas imposer de nouveaux droits de douane à son pays.Et estimé que les deux pays pourraient “plutôt rapidement” aboutir à un “très bon accord commercial” avec lequel “les droits de douane ne seraient pas nécessaires”.Le ton est différent avec l’Union européenne, dont le Royaume-Uni est sorti il y a cinq ans. Le président américain a menacé la veille d’infliger 25% de droits de douane au bloc européen, estimant que sa raison d’être était d'”entuber” les États-Unis.L’UE devra répliquer pour “protéger nos intérêts” et “même si c’est défavorable à l’intérêt général”, a affirmé jeudi à l’AFP le ministre français de l’Économie Eric Lombard.

Wall Street en net repli, Nvidia déçoit et les incertitudes pèsent

La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, les résultats du géant Nvidia laissant les investisseurs sur leur faim, alors que les incertitudes sur la politique commerciale américaine continuent de miner le marché.Le Dow Jones a perdu 0,45%, l’indice Nasdaq a plongé de 2,78% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 1,59%.La deuxième capitalisation boursière mondiale Nvidia a lâché 8,48% et a perdu plus de 250 milliards de capitalisation boursière au lendemain de la publication de ses résultats, tirant le Nasdaq vers le bas.”Les résultats de Nvidia étaient très attendus hier (…) et ils étaient solides”, a commenté auprès de l’AFP Victoria Fernandez, de Crossmark Global Investments.”Mais ce n’était pas un rapport +fantastique+, les investisseurs ont peut-être placé leurs attentes un peu trop haut”, selon l’analyste.Le groupe de Santa Clara (Californie) a dégagé un bénéfice net de 22,1 milliards de dollars, pour les trois mois allant de novembre à janvier, en hausse de 80%. Il s’est aussi montré encourageant quant à la demande de semi-conducteurs.Mais Wall Street s’inquiète ces dernières semaines des perspectives de croissance des secteurs liés au développement de l’intelligence artificielle (IA).Ces craintes se sont accentuées avec le lancement, fin janvier, de l’interface d’IA générative de la start-up chinoise DeepSeek, développée sans le microprocesseur vedette de Nvidia, le H100, et uniquement avec des puces moins performantes.Dans le sillage de Nvidia, l’ensemble du secteur des semiconducteurs a terminé dans le rouge, à l’instar de Broadcom (-7,11%), Qualcomm (-4,73%), AMD (-4,96%), Micron (-6,03%) ou Intel (-1,83%).Les capitalisations géantes du secteur technologique ont aussi reculé, comme Apple (-1,19%), Microsoft (-1,80%) ou Alphabet (-2,57%). “Dans un environnement comme celui-ci, où (les acteurs du marché) sont très inquiets au sujet de la croissance, des droits de douane (…) et où il y a beaucoup d’incertitude, je ne suis pas surprise de voir le marché réagir comme il l’a fait”, a souligné Victoria Fernandez.Les investisseurs et les entreprises “veulent pouvoir prendre des décisions en sachant ce qui les attend afin de se positionner au mieux, mais ils ne peuvent pas le faire pour le moment”, a ajouté l’analyste, notamment face aux nombreux rebondissements sur les droits de douane.Dans un énième revirement, le président américain Donald Trump a annoncé jeudi que les Etats-Unis imposeraient des droits de douane supplémentaires de 10% sur les produits chinois à compter du 4 mars, et affirmé que les surtaxes visant le Canada et le Mexique entreraient également en vigueur à cette date.Côté indicateurs, les investisseurs ont en ligne de mire la publication vendredi de l’indice des prix PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed).L’indice PCE “sera un élément clé et (…) le marché réagira probablement si nous obtenons un chiffre très éloigné du consensus”, a observé Mme Fernandez.Cet indice sera d’autant plus scruté que les investisseurs s’inquiètent de la croissance américaine.L’indice de confiance du Conference Board de février a fortement reculé mardi, tandis que vendredi déjà, une autre publication de l’université du Michigan témoignait également de l’inquiétude accrue des consommateurs américains.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans est resté stable par rapport à la veille, à 4,26%.Ailleurs, à la cote, le groupe de médias Warner Bros Discovery a gagné 4,76% après avoir annoncé le gain de 6,4 millions d’abonnés au quatrième trimestre, un nombre supérieur aux attentes. Le groupe dispose d’une base d’abonnés de plus de 116 millions et a prévu de franchir la barre des 150 millions en 2026.Le site de ventes en ligne eBay a plongé (-8,19%), malgré des résultats supérieurs aux attentes, car ses prévisions ne convainquent pas les investisseurs. Pour le trimestre en cours, l’entreprise table sur un chiffre d’affaires de 2,54 milliards de dollars, contre 2,59 milliards attendus par le consensus réalisé par FactSet.

Meta licencie des employés pour des fuites d’informations

Meta (Facebook, Instagram) a licencié une vingtaine d’employés pour avoir fait fuiter des informations confidentielles, d’après un porte-parole du groupe californien jeudi, selon lequel d’autres pourraient suivre.Les salariés en question avaient communiqué des informations internes, sur des produits ou des réunions, à des contacts à l’extérieur du groupe californien – c’est-à-dire à la presse, principalement.”Nous le disons aux employés lorsqu’ils rejoignent l’entreprise, et nous leur rappelons périodiquement, qu’il est contraire à notre règlement de divulguer des informations internes, quelle que soit l’intention”, a déclaré jeudi le porte-parole Dave Arnold.L’information a d’abord été rapportée par The Verge, un site d’informations technologiques.Dave Arnold a expliqué que l’entreprise a pris sa décision après une enquête et précisé: “nous nous attendons à ce qu’il y en ait d’autres”. “Nous prenons cela au sérieux et nous continuerons à prendre des mesures lorsque nous identifierons des fuites”, a-t-il ajouté.The Verge fait partie des médias qui ont relayé les propos de Mark Zuckerberg, le patron du géant des réseaux sociaux, lors d’une réunion pour tout le personnel fin janvier.Le dirigeant a notamment dit à ses équipes “d’attacher leur ceinture” et de se préparer à une année “intense”. Il s’est emporté contre les fuites d’informations et a défendu un “partenariat productif” avec le gouvernement américain pour “défendre” les intérêts du pays.Depuis la deuxième élection de Donald Trump, Mark Zuckerberg a multiplié les avances à l’égard de celui qui le menaçait l’été dernier de “prison à vie”, à cause de son exclusion de Facebook en janvier 2021, quand il avait encouragé l’assaut du Capitole.M. Zuckerberg a dîné avec le républicain à plusieurs reprises, il a fait un don d’un million de dollars pour sa cérémonie d’investiture le 20 janvier et nommé plusieurs de ses alliés à des postes clefs.Il a aussi mis fin aux programmes conçus pour favoriser la diversité du personnel et à la vérification des faits sur les plateformes de Meta aux Etats-Unis.Les règles de modération des contenus sur Facebook et Instagram ont été assouplies: davantage d’insultes et d’appels à l’exclusion des femmes et des personnes LGBT+ des institutions sont désormais autorisés.Autant de mesures alignées avec les vues conservatrices du président et de ses alliés, des élus aux animateurs masculinistes et personnalités comme Elon Musk.”Je pense qu’une grande partie de notre société est devenue (…) castrée  en quelque sorte, ou émasculée”, a déclaré Mark Zuckerberg au micro du très populaire Joe Rogan début janvier.

Fashion Week de Milan: gloire à Fendi, Gucci en transition

La Fashion Week de Milan s’est poursuivie jeudi sur fond de mercato des directions artistiques au sein de prestigieuses maisons, dont Fendi, qui a séduit avec un défilé anniversaire rendant hommage à ses racines, et Gucci, pas encore sortie de la crise.Et le jeu de chaises musicales du monde de la mode ne s’arrête pas là: mercredi, c’était Jil Sander qui annonçait le départ de ses directeurs de création, Lucie et Luke Meier. Le show de mercredi matin était donc le dernier pour le couple après huit ans passés aux commandes du style de la marque allemande, propriété du groupe italien OTB de Renzo Rosso.Mercredi a aussi été marqué par un autre événement important comprenant en arrière-plan son lot de suspense : le défilé anniversaire des 100 ans de Fendi, premier show après le départ de Kim Jones en octobre.Les rumeurs vont bon train pour savoir qui lui succédera mais en attendant, la maison peut compter sur Silvia Venturini Fendi pour assurer l’intérim: la petite-fille des fondateurs Edoardo Fendi et Adele Casagrande Fendi, qui est normalement directrice de création des collections hommes et accessoires femmes, a ainsi présenté une collection célébrant l’essence de la maison.Raconter Fendi, son histoire, son ADN, était au cÅ“ur de ce projet qui a vu défiler près de 90 looks.”Je ne voulais pas passer trop de temps à m’attarder sur les archives physiques. Pour moi, Fendi 100 évoque davantage mes souvenirs personnels – réels ou imaginaires – de ce qu’était Fendi et de ce que Fendi signifie aujourd’hui”, a expliqué la styliste.Silvia Venturini Fendi a mis en valeur le travail des ateliers dans des pièces en fourrures et en cuir : ici des manteaux cannelés en cuir de cerf et daim réversibles, d’éblouissants manteaux Op-Art finis non pas en imprimé, mais en intarsias géométriques moelleux. Du trompe-l’Å“il pour des pièces en peau lainée qui ressemblent à du vison ou du renard, des patchworks de cuir, du satin matelassé.Tout au long de la collection, un crescendo de couleurs évoque les nuances de Rome au crépuscule – vert laurier et vert forêt, graphite, chocolat et bleu pétrole – jusqu’aux teintes flamboyantes de ses éternels couchers de soleil en cannelle et terracotta, bubblegum, écarlate et rose poudré.Avec une standing ovation à la clé…- Le calme avant la tempête -Chez Gucci, sans Sabato de Sarno, son directeur de création resté aux commandes du style pendant deux ans avant d’être remercié début février, on a monté un défilé clairement plus inspiré par l’héritage de la marque que par la signature De Sarno. Des couleurs, du logo double G, des références à l’histoire avec des looks 70’s ou 90’s, un travail sur les cuirs comme la maison les aime.L’ambiance était bien sûr particulière avec toutes les équipes venues saluer le public à la fin du défilé. La maison romaine est en grande difficulté depuis des années: son propriétaire, le groupe français de luxe Kering, a vu ses bénéfices s’effondrer en 2024, plombés par la baisse de 23% des ventes de sa marque phare.Et avec le débarquement de De Sarno, ce sont plus de 150 salariés qui avaient quitté Rome pour le suivre à Milan il y a à peine un an et demi dont l’avenir s’écrit en pointillés.”La direction de l’entreprise avait promis 12 mois d’aides, mais après cette période, dans une ville comme Milan où la vie est 30 à 40% plus chère qu’à Rome, sans augmentation structurelle des salaires, beaucoup ont été obligés de démissionner”, déplore Anita Ferri, syndicaliste Filctem Cgil chez Gucci.”Même maintenant, l’anxiété est profonde, car chaque nouveau directeur artistique arrive généralement avec son équipe et donc, par conséquent, le jeu des chaises musicales a des répercussions à d’autres niveaux. Nous pensons que c’est le calme avant la tempête”.Dans le cas de Bottega Veneta, le départ de Matthieu Blazy pour rejoindre Chanel a tout de suite été accompagné de l’annonce de l’arrivée de Louise Trotter. La maison vénitienne a donc choisi une autre stratégie : ne pas défiler cette saison pour laisser le temps au passage de relais de se faire. Trotter présentera sa première collection en septembre 2025.

Retraites: grand écart entre syndicat et patronat à l’issue de la première journée de négociation

Les positions des syndicats et du patronat sur la réforme des retraites étaient à l’opposé jeudi après la première journée de négociation, FO ayant quitté la table et dénonçant une “mascarade” après une demande d’équilibre financier du gouvernement.François Bayrou a envoyé mercredi soir aux négociateurs une lettre exigeant des partenaires sociaux des mesures pour un retour à l’équilibre financier du système de retraites dès 2030, alors qu’avec la trajectoire actuellement prévue, le déficit devrait être supérieur à 6 milliards d’euros, selon la Cour des Comptes.La précédente demande de l’exécutif consistait seulement à ne pas “dégrader” le déficit du système en modifiant les paramètres de la réforme de 2023, qui prévoit un recul à 64 ans de l’âge de départ auquel les syndicats sont opposés.”Si personne ne se met d’accord, nous l’avons dit, on en restera au système antérieur, défini en 2023″, a estimé François Bayrou dans un entretien au Figaro mis en ligne jeudi soir. Et “si nous étions un jour en situation de blocage (…) le référendum est une issue”, a-t-il ajouté.”Il faut que nous nous interrogions sur une trajectoire, peut-être à 20 ans, pour arriver à un rééquilibrage, avec des méthodes différentes, novatrices”, affirme encore le Premier ministre.Concession au Parti socialiste, la réouverture du dossier des retraites a aidé le gouvernement Bayrou à éviter une censure au parlement, mais le succès de sa démarche paraît déjà compromis.”Nous ne participerons pas à cette mascarade où on veut nous faire dire qu’effectivement la seule solution, c’est d’allonger la durée de travail pour les salariés dans ce pays”, a lancé à la presse le négociateur de FO Michel Beaugas après environ un quart d’heure dans la salle de réunion.- Medef “pessimiste” -Il a dénoncé une “instrumentalisation” des partenaires sociaux, pour leur “faire porter le chapeau” de cet allongement.”La place” du syndicat Force ouvrière “reste évidemment à la table, s’ils souhaitent y revenir”, a affirmé Matignon jeudi soir dans un message à l’AFP.”Je suis pessimiste sur l’issue des discussions”, a déclaré au Monde le président du Medef, Patrick Martin, avant le début des discussions.”Nous voyons mal comment la cible d’un retour à l’équilibre en 2030 pourrait être atteinte si l’on remet en cause la règle des 64 ans”, selon lui.La négociatrice du Medef Diane Milleron-Deperrois a insisté sur le “besoin de trouver cet équilibre financier”, refusant de “charger davantage le coût du travail” par des cotisations supplémentaires.Le vice-président de la CPME Eric Chevée a dit vouloir “étudier la possibilité de faire varier l’âge de départ en fonction de l’espérance de vie”.Medef et CPME souhaitent aussi l’introduction d’une dose de “capitalisation” (un système d’épargne dans lequel chaque retraité cotise pour sa retraite future) en plus du système par répartition qui prévaut aujourd’hui (les cotisations des actifs payent les pensions des retraités actuels).”On ne peut pas dire que le patronat a été ouvert sur quoi que ce soit”, a estimé le secrétaire général adjoint de la CFDT Yvan Ricordeau, qui estime “l’équation financière à 6 milliards d’euros va être difficile mais pas impossible à trouver”.”Evidemment nous ne partons pas avec des points de vue proches entre le patronat et les syndicats de salariés”, a constaté Denis Gravouil, le négociateur de la CGT.- FNSEA et Unsa exclus -“Le Medef n’a pas envie de faire des efforts”, a aussi regretté Pascale Coton pour la CFTC.La CGT avait demandé à la Cour des comptes le coût que représenterait un retour aux 62 ans: c’est 10,4 milliards. “Nous aurons des propositions pour les trouver”, a promis M. Gravouil.Invités à la première réunion, le syndicat agricole FNSEA et le syndicat de salariés Unsa ont appris qu’ils seraient exclus d’une partie des discussions. Furieuse, l’Unsa a dénoncé les pressions du Medef et de certains syndicats de salariés, qui veulent concentrer sur les discussions sur le seul régime général – en excluant celui des fonctionnaires (un bastion de l’Unsa) ou celui des agriculteurs. “Cette décision obère grandement l’espoir de voir enfin le dossier des retraites traité avec justice et équité”, a déclaré  Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa à l’issue de la réunion.Au cours de 14 séances prévues jusqu’au 28 mai, les négociateurs aborderont notamment les sujets liés à l’âge de départ, aux carrières longues et à l’emploi des seniors, à la pénibilité, à l’égalité femmes/hommes.Le 17 avril leur sera présenté un deuxième rapport de la Cour des Comptes sur les effets de la réforme sur l’emploi et la compétitivité, avant d’aborder les cotisations et la fiscalité ainsi que “les sources alternatives de financement”, selon une proposition de programme obtenue par l’AFP.François Bayrou a promis que si les partenaires sociaux parviennent à un accord pour amender la très impopulaire réforme de 2023, le texte sera soumis au parlement.boc-lby-mdb-ldf/ito/cbn