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Les producteurs de bananes antillais alertent sur une “crise existentielle” de la filière

Les producteurs de bananes françaises se sont alarmés mardi au Salon de l’Agriculture de la “crise existentielle” que traverse leur filière, confrontée à une chute de la production et à des normes jugées trop contraignantes.”La banane est irremplaçable sur nos territoires, mais aujourd’hui, elle traverse une crise majeure, existentielle en Martinique et en Guadeloupe”, a averti lors d’une conférence de presse Francis Lignières, président des producteurs de Guadeloupe (LPG).En dix ans, la production locale a chuté de 250.000 à 186.000 tonnes, selon les producteurs. “On est en train de ruiner cette filière. Les planteurs les plus vulnérables vont disparaître”, a poursuivi M. Lignières, se disant “très inquiet de l’avenir”.À cette crise économique s’ajoute une crise sanitaire. “Depuis le début des années 2010, la cercosporiose noire s’est abattue sur nos îles”, a expliqué Pierre Monteux, directeur général de l’Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN).”Cette maladie foliaire attaque les feuilles et diminue la qualité de la production”, a-t-il précisé, regrettant le manque de solutions à disposition des agriculteurs.Avec un coût de production de 1,50 euro le kilo, contre 50 à 60 centimes pour la banane en provenance d’Amérique latine ou d’Afrique, la filière française souffre d’un “manque de compétitivité dû aux normes”, selon Philippe Aliane, directeur général de LPG.Les producteurs demandent l’autorisation d’utiliser des drones pour les traitements phytosanitaires, en remplacement des épandages aériens interdits depuis 2013. “Qu’on décide d’arrêter le traitement aérien, on peut le comprendre. Mais une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on a mis en face? Rien”, déplore M. Aliane.L’autre solution serait l’introduction de bananiers résistants à la cercosporiose grâce aux “nouvelles techniques génomiques” (NGT), en attente du feu vert de l’Union européenne. “La maladie nous coûte 30 millions d’euros par an”, insiste M. Aliane.M. Monteux espère que la révision de la directive européenne sur ces nouvelles variétés interviendra d’ici 2026 et que leur commercialisation pourra commencer en 2028. “On a une solution court terme avec les drones et une solution à moyen terme avec les NGT”, affirme-t-il.Les bananes produites en Guadeloupe et en Martinique représentent environ 22% du marché français de la banane mais sont une goutte d’eau à l’échelle de la production mondiale, estimée à environ 135,5 millions de tonnes en 2022.

Les pays européens se réunissent au chevet de leur acier

Les menaces de hausse des tarifs douaniers sur l’acier agitées par Donald Trump risquent-elles d’entraîner la fermeture de toutes les aciéries européennes ? Une réunion exceptionnelle de ministres européens est prévue jeudi à Paris pour tenter de “maintenir l’acier” sur le continent qui l’a vu naître.La sidérurgie qui emploie plus de 300.000 personnes en Europe, s’inquiète d’une hausse de 25% des droits de douane décrétée mi-février aux Etats-Unis, et qui doit entrer en vigueur le 12 mars, alors que l’acier européen est déjà en grande souffrance face à la concurrence chinoise à bas coût.La commission européenne a réagi à cette annonce en estimant que de telles taxes ne “sont pas justifiées”, qu’elles seraient “illégales” et contre-productives sur le plan économique. Selon le syndicat de la sidérurgie européenne Eurofer, qui réclame des mesures de “protection”, l’UE pourrait perdre jusqu’à 3,7 millions de tonnes d’exportations d’acier vers les Etats-Unis, son deuxième plus grand marché d’exportation.Face aux menaces d’augmentation des tarifs douaniers américains, le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic s’est rendu la semaine dernière à Washington afin de tenter d’apaiser les tensions.Il a appelé à ne pas se cibler l’un l’autre sur l’acier en rappelant que la production européenne de ce métal, “très spécialisée”, était “nécessaire aux entreprises américaines”.- “Surcapacité mondiale” -Et il a appelé les Etats-Unis à se concentrer sur “la surcapacité mondiale de production”, de plus de 600 millions de tonnes, pointant la Chine sans la citer.”Historiquement, chaque continent produisait à hauteur de ses besoins, mais dans les dernières années, en raison du relatif ralentissement de l’économie chinoise qui construit moins, les surproductions d’acier venues d’Asie inondent la planète”, souligne un fabricant européen d’acier qui requiert l’anonymat.Face à cette situation, le ministre français de l’Industrie Marc Ferracci, hôte de la réunion des ministres européens prévue jeudi à Paris, a récemment proposé “d’adapter la clause de sauvegarde” sur l’acier qui limite les importations sur le marché européen depuis 2019.”Aujourd’hui, celle-ci limite les importations d’acier à 15% du marché européen de 2016″. Mais comme la consommation européenne d’acier a diminué depuis cette date, “cela équivaut en réalité à 30% du marché actuel”. Un seuil qu’il juge “trop élevé”.Il demande aussi d’adapter le mécanisme de taxe carbone aux frontières (MACF) qui doit entrer en vigueur début 2027.- “Tous à risque” -Avant même l’annonce de Donald Trump sur les tarifs douaniers, qui touche aussi l’aluminium, des milliers de suppressions d’emplois avaient été annoncés fin 2024 par le géant allemand de l’acier Thyssenkrupp. Des fermetures de sites en France ont aussi été annoncées chez le numéro deux mondial ArcelorMittal qui a en outre suspendu un projet d’investissement de 1,8 milliard d’euros dans la décarbonation de l’acier à Dunkerque (nord de la France), l’un des plus importants hauts fourneaux d’Europe.Le président d’ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle, a peint le 22 janvier un tableau très noir de la situation devant les députés français: l’acier européen est menacé par le coût trop important de l’énergie sur le Vieux Continent, par la surproduction chinoise, le niveau élevé d’importations à bas coût et le manque de demande intérieure, a-t-il expliqué.La sidérurgie en Europe “est entrée dans une crise importante et grave” a-t-il dit. “Les sites, quels qu’ils soient, sont tous à risque en Europe”.Or la sidérurgie, industrie de base, est beaucoup plus qu’un symbole en Europe.Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) réunissant Allemagne, Italie, France,  Belgique, Pays-Bas et Luxembourg, a été le premier socle du rapprochement des Etats européens, supprimant les droits de douane et les restrictions à la libre circulation de ces produits, ce qui a favorisé la coopération économique.Plus tôt, au dix-neuvième siècle, la révolution industrielle autour de l’acier avait débuté sur le continent européen, dans les hauts fourneaux britanniques. Quant au miracle économique allemand du XXe siècle, il a aussi été nourri en partie par les hauts fourneaux de la Ruhr.

Royaume-Uni: hausse inédite des dépenses de défense depuis la fin de la Guerre froide, selon Starmer

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mardi que le Royaume-Uni allait s’engager dans une hausse de ses dépenses de défense, inédite “depuis la fin de la Guerre froide”, à deux jours de sa rencontre à Washington avec le président américain Donald Trump.Dans un discours surprise devant la chambre des Communes, Keir Starmer a déclaré que son gouvernement porterait le budget de la défense à 2,5% du PIB en 2027, contre 2,3% actuellement.”Je peux annoncer que ce gouvernement va lancer la plus forte augmentation prolongée des dépenses de défense depuis la fin de la Guerre froide”, a-t-il affirmé devant les députés.Cette annonce de Keir Starmer intervient deux jours avant son déplacement à Washington où il doit rencontrer le président américain Donald Trump pour évoquer le sort de l’Ukraine.Le gouvernement travailliste s’était déjà engagé à accroître son budget de la défense à 2,5% du PIB mais sans donner d’échéance. Il comptait dévoiler ses plans après la publication de sa revue stratégique de défense au printemps.Mais depuis son retour à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a encore renforcé ses pressions sur les Européens pour qu’ils contribuent davantage à l’Otan, et a même laissé planer la menace d’une remise en cause du soutien militaire historique des Etats-Unis à l’Europe.”Nous sommes dans un monde où tout a changé” depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, a défendu Keir Starmer.”La nature de la guerre a considérablement changé. C’est une évidence quand on regarde le champ de bataille en Ukraine, et nous devons donc nous moderniser et revoir nos capacités”, a insisté le Premier ministre.- “Leader” dans l’Otan -A partir de 2027, le budget alloué aux services de sécurité et de renseignements porteront les dépenses totales dans la défense à 2,6% du PIB, avec l'”ambition” d’atteindre 3% “durant la prochaine législature”, soit à partir de 2029, a encore détaillé Keir Starmer.”Cet investissement signifie que le Royaume-Uni renforcera sa position de leader au sein de l’Otan et dans la défense collective de notre continent”, a-t-il affirmé.Londres veut être comme un pont entre les Etats-Unis et une Union Européenne décriée par l’administration Trump, mais le Royaume-Uni “doit rejeter tout faux choix” entre ses alliés, a insisté Keir Starmer.Cette hausse des dépenses de défense se fera au détriment du budget britannique dédié à l’aide internationale au développement, qui passera de 0,5% à 0,3% du PIB sur la période.”Ce n’est pas une annonce que je suis heureux de faire” mais la sécurité des Britanniques est “la priorité numéro 1 de ce gouvernement”, a défendu Keir Starmer.Il a assuré que le Royaume-Uni continuerait de “jouer un rôle humanitaire” au Soudan, en Ukraine et à Gaza, et soutiendrait l’effort mondial face au réchauffement climatique.Il a également réitéré le soutien de son pays envers l’Ukraine face à la Russie.”Nous devons soutenir l’Ukraine parce que si nous ne parvenons pas à obtenir une paix durable, alors l’instabilité économique et les menaces pour notre sécurité ne feront que croître”, a-t-il déclaré.Durant son déplacement à Washington, quelques jours après le président français Emmanuel Macron, Keir Starmer espère convaincre Donald Trump d’apporter des garanties de sécurité américaines à Kiev dans la perspective d’une résolution du conflit.Face aux députés, il a affirmé que Londres comptait “s’assurer” que les Ukrainiens “négocient leur avenir”, alors qu’Américains et Russes ont discuté directement d’une résolution du conflit, sans impliquer Kiev.

Moteurs PureTech: Stellantis rappelle 68.000 voitures pour un défaut pouvant provoquer des incendies

Stellantis a rappelé en France 68.000 voitures produites entre 2022 et 2024, en raison d’un défaut sur des buses de refroidissement de jet d’huile de ses moteurs PureTech, a indiqué le groupe mardi, confirmant des informations de presse.Ce rappel concerne des modèles compacts: 57.000 Citroën C3, 2.500 Peugeot 208 et 8.700 Opel Corsa équipés d’un moteur 1.2 PureTech de 82 chevaux.”Il ne s’agit pas d’un problème de conception du moteur mais de fournisseur, qui a dérivé sur la qualité de fabrication de ces buses”, a précisé Stellantis, déjà en pleine campagne de rappel de centaines de milliers de voitures pour des airbags défectueux. Le défaut sur les buses provoque “du bruit, et dans les cas les pires, le carter du moteur peut être endommagé avec un risque de projection d’huile sur le pot d’échappement, qui peut conduire à de la fumée ou un départ de feu”, précise le groupe automobile. Stellantis n’a pas précisé si de tels incidents s’étaient déjà produits.Les clients concernés vont recevoir un courrier recommandé qui les invite à rapporter leur véhicule auprès du garage du concessionnaire pour un changement d’huile et de filtre d’huile. Cette opération permet de résoudre le problème et dure 30 minutes, selon le groupe, qui explique “appliquer le principe de précaution pour des rappels très rapides”.Stellantis a connu plusieurs déboires avec ses moteurs PureTech, développés par PSA (Peugeot-Citroën) avant la création du groupe Stellantis, en raison de la consommation excessive d’huile et/ou de la dégradation prématurée de la courroie de distribution.Début janvier, le groupe a lancé une plateforme d’indemnisation rétroactive pour les clients qui ont eu des problèmes avec ce moteur entre 2022 et 2024.

La demande mondiale de GNL augmentera plus que prévu, selon Shell

Le géant britannique des hydrocarbures Shell affirme mardi que la demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) devrait augmenter plus que prévu au cours des quinze prochaines années, tirée par la croissance économique en Asie ou le transport maritime.La demande mondiale “devrait augmenter d’environ 60% d’ici 2040, en grande partie grâce à la croissance économique en Asie” mais aussi “la réduction des émissions dans l’industrie lourde et les transports” et “l’impact de l’intelligence artificielle”, gourmande en énergie, indique Shell dans un communiqué.Shell, qui publie mardi ses “perspectives sur le GNL” pour 2025, ne prévoyait dans son précédent rapport annuel, publié l’an dernier, qu’une hausse “de plus de 50% d’ici 2040″.”Le monde aura besoin de plus de gaz pour la production d’électricité, le chauffage et le refroidissement, l’industrie et les transports”, résume Tom Summers, un responsable de Shell, cité dans le communiqué.Le groupe note que la Chine, confrontée à une demande intérieure croissante, “augmente considérablement sa capacité d’importation de GNL” tandis que l’Inde “progresse également dans la construction d’infrastructures de gaz naturel”.La demande sera aussi tirée par un nombre croissant de navires fonctionnant au GNL, qui “devient un carburant rentable pour le transport maritime et routier”, dont il permet “de réduire les émissions”, poursuit Shell.Le GNL est souvent présenté comme une énergie de “transition” pour remplacer d’autres sources d’énergie plus polluantes, comme le charbon.Mais son bilan climatique est alourdi par sa production très gourmande en énergie et les fréquentes fuites de méthane dans l’air.Refroidi à -163°C pour être liquéfié, le gaz prend 600 fois moins de place qu’à l’état gazeux et peut être facilement acheminé par des navires méthaniers.Il est aussi très convoitée en Europe qui a dû remplacer le gaz russe des gazoducs continentaux.”L’Europe aura encore besoin de GNL jusque dans les années 2030 pour équilibrer la part croissante des énergies renouvelables intermittentes dans son secteur électrique et pour assurer sa sécurité énergétique”, affirme Shell, qui estime qu’une “croissance significative de l’offre de GNL proviendra du Qatar et des États-Unis”.

Allemagne : la Bundesbank enregistre sa première perte depuis 1979

La banque centrale allemande a fait état mardi d’une perte historique de 19,2 milliards d’euros en 2024, sa première depuis 1979, ce qui prive le gouvernement de soutien financier pour son budget déjà difficile à boucler.En cause: les taux élevés de la Banque centrale européenne.À partir de l’été 2022, la BCE a rapidement relevé les taux pour maîtriser l’inflation élevée en zone euro, avant de les abaisser à partir de juin dernier une fois la déflation confirmée.La hausse des taux a accru les dépenses d’intérêts des banques centrales de la zone euro, comme la Bundesbank, qui rémunèrent les banques commerciales sur une partie des dépôts dormant à leurs guichets.Dans le même temps les recettes s’amenuisent car de nombreux emprunts d’Etat et obligations d’entreprises achetés massivement par la Bundesbank et les autres banques centrales nationales pendant les années de crise offrent des rendements faibles.La Bundesbank avait aussi terminé les quatre derniers exercices dans le rouge mais avait comblé les trous en puisant dans ses réserves, ce qui avait permis d’afficher des comptes à l’équilibre.D’autres pertes sont également probables pour les années à venir, même si “le pic devrait être dépassé”, a déclaré le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, lors de la présentation des résultats annuels.En temps normal, le ministère fédéral des Finances prévoit un gain de plusieurs milliards d’euros de la Bundesbank dans le budget fédéral. En 2019, le ministre de l’époque, le social-démocrate Olaf Scholz, avait pu se réjouir d’un bénéfice record de 5,85 milliards d’euros par la “Buba” venant grossir les recettes de l’Etat. Des recettes dont le prochain gouvernement mené par le conservateur Friedrich Merz, qui peine déjà à trouver des financements pour ses projets, devra encore se passer un moment.

Le SOS d’un fabricant allemand de machines au futur gouvernement Merz

Délocaliser ses imposantes presses à injection loin de la Forêt-noire allemande ? L’entreprise Arburg s’y refuse. Mais la menace des tarifs douaniers américains et la morosité économique mettent ses engagements à rude épreuve.Alors que l’Allemagne en crise attend de son futur gouvernement, suite aux élections, une relance urgente, ce fabricant centenaire de presses grises et vertes traverse une mauvaise passe.Le chiffre d’affaires a chuté “d’environ 15% en 2024”, explique Armin Schmiedeberg, président de l’organe de supervision de cette PME familiale dont les machines utilisées pour le moulage par injection de pièces en plastique servent l’automobile, la médecine ou l’électronique.Pour les 3.000 salariés employés au siège à Lossburg, une commune lovée dans les collines du sud de l’Allemagne, ce ralentissement se traduit par des mesures de chômage partiel depuis l’an dernier.Les malheurs d’Arburg mettent en lumière la crise qui touche les petites et moyennes entreprises du “Mittelstand”, colonne vertébrale de l’industrie dans la première économie européenne et défi majeur pour le conservateur Friedrich Merz, futur chancelier. “En ce moment, les entreprises industrielles ne voient que peu d’avantage à faire des affaires en Allemagne en raison d’un manque de réelle stratégie politique”, estime M. Schmiedeberg.  Les performances du pays ne sont pas au niveau “de notre statut de troisième économie mondiale”, se désole-t-il.- 40 tonnes -Dans la première économie européenne, c’est tout le secteur industriel qui lance un SOS aux politiques.Le parti CDU de droite de Friedrich Merz est déterminé à former rapidement une coalition avec les sociaux-démocrates (SPD), malgré des visions économiques opposées.Ces deux formations rompues à l’exercice du pouvoir ont un défi commun à relever : sortir l’économie allemande de l’ornière après deux années de récession et sans espoir de rebond fort cette année.Car le modèle exportateur, moteur de la prospérité du pays, fondé sur une énergie bon marché et un commerce mondial sans entraves, vacille. L’industrie manufacturière en souffre, notamment l’automobile, et depuis la guerre en Ukraine, la flambée des coûts énergétiques fragilise en outre la compétitivité du pays.Les investissements, trop faibles, laissent des infrastructures vieillissantes et une innovation numérique insuffisante.Depuis son fief non loin de Stuttgart, Arburg exporte deux tiers de sa production, surtout sur les marchés américains et d’Asie où la demande “progresse”, explique M. Schmiedeberg. Au point que le société envisage d’y délocaliser une partie de l’assemblage de ses imposantes machines.La menace de droits de douane supplémentaires, brandie par Donald Trump, n’est pas, selon le responsable, le facteur déclencheur, mais “un argument pour consolider notre stratégie – voire l’accélérer”.Il est trop tôt pour savoir si ces surtaxes affecteront les machines d’Arburg, composées de fonte, d’acier et de milliers de pièces, pour un poids final qui peut atteindre 40 tonnes. Si c’est le cas, cela pénaliserait in fine le consommateur américain, “ce qui limiterait nos ventes”, reconnaît le dirigeant.- Feuille de route -A peine annoncés les résultats des législatives, les milieux économiques ont pressé le futur gouvernement de prendre rapidement des mesures de relance.Il s’agit de “lever le blocage décisionnel sur des questions essentielles – réduction de la bureaucratie, investissements publics, énergie, sécurité -“, a plaidé Peter Leibinger, président de la fédération industrielle BDI. Il faut “gérer plus de 40 obligations légales qui ne créent aucune valeur et que les clients ne nous paient pas”, fait écho M. Schmiedeberg, appelant à une simplification administrative.”Les bons jours, 15 à 20 machines quittent l’usine sur de lourds camions empruntant une route où passent aussi des écoliers. Il y a donc des améliorations d’infrastructure à envisager”, ajoute-t-il. Autre priorité : la baisse des prix de l’électricité, actuellement parmi les plus élevés dans l’UE.Les conservateurs veulent alléger la réglementation, la fiscalité comme les prix de l’énergie, tandis que les sociaux-démocrates misent sur les aides et l’investissement.Malgré les défis, Arburg affirme que sa principale base restera en Forêt-Noire, car l’entreprise “a résisté à d’autres récessions”, assure M. Schmiedeberg. 

Moteurs PureTech : Stellantis rappelle 68.000 voitures pour un défaut pouvant provoquer des incendies

Stellantis a rappelé en France 68.000 voitures produites entre 2022 et 2024, en raison d’un défaut sur des buses de refroidissement de jet d’huile de ses moteurs PureTech, a indiqué le groupe mardi, confirmant des informations de presse.Ce rappel concerne des modèles compacts: 57.000 Citroën C3, 2.500 Peugeot 208 et 8.700 Opel Corsa équipés d’un moteur 1.2 PureTech de 82 chevaux.”Il ne s’agit pas d’un problème de conception du moteur mais de fournisseur, qui a dérivé sur la qualité de fabrication de ces buses”, a précisé Stellantis, déjà en pleine campagne de rappel de centaines de milliers de voitures pour des airbags défectueux. Le défaut sur les buses provoque “du bruit, et dans les cas les pires, le capteur du moteur peut être endommagé avec un risque de projection d’huile sur le pot d’échappement, qui peut conduire à de la fumée ou un départ de feu”, précise le groupe automobile. Stellantis n’a pas précisé si de tels incidents s’étaient déjà produits.Les clients concernés vont recevoir un courrier recommandé qui les invite à rapporter leur véhicule chez le garage du concessionnaire pour un changement d’huile et de filtre d’huile. Cette opération permet de résoudre le problème et dure 30 minutes, selon le groupe, qui explique “appliquer le principe de précaution pour des rappels très rapides”.Stellantis a connu plusieurs déboires avec ses moteurs PureTech, développés par PSA (Peugeot-Citroën) avant la création du groupe Stellantis, en raison de la consommation excessive d’huile et/ou de la dégradation prématurée de la courroie de distribution.Début janvier, le groupe a lancé une plateforme d’indemnisation rétroactive pour les clients qui ont eu des problèmes avec ce moteur entre 2022 et 2024.

Tesla déploie des fonctions de conduite autonome avancées en Chine

Le géant des véhicules électriques Tesla a commencé à proposer des fonctions avancées de conduite autonome pour ses voitures en Chine, dont le pilotage automatique dans les rues des villes, a indiqué mardi l’entreprise.Cette annonce intervient après plusieurs années de tentatives du constructeur américain pour surmonter les obstacles réglementaires empêchant cette mise à jour sur le marché automobile chinois, le plus grand du monde.Tesla a expliqué qu’il déploierait progressivement une mise à jour logicielle qui inclut “la conduite automatique assistée par Autopilot dans les rues des villes” et une fonction dans le rétroviseur qui détecte si les conducteurs sont attentifs ou non.Ces fonctionnalités sont similaires à celles du système FSD (pour “full self-driving” ou “conduite entièrement autonome”) que le constructeur propose aux Etats-Unis.Les voitures dotées de ces fonctionnalités, dans les faits, ne sont pas totalement autonomes et sont destinées à être utilisées sous le contrôle d’un conducteur.La mise à jour “a été publiée pour certains modèles de voitures et sera progressivement étendue à d’autres modèles de voitures adaptés”, a déclaré l’entreprise dans ce communiqué publié sur le réseau social chinois WeChat.La Chine est un marché important pour Tesla, qui y possède deux usines et tente de concurrencer les constructeurs locaux de véhicules électriques, dont la croissance est forte.- Musk populaire -Le principal rival de Tesla en Chine, le constructeur chinois BYD, avait annoncé il y a quelques jours le déploiement prochain d’une technologie de conduite autonome avancée sur presque tous ses véhicules.Tesla tente d’obtenir l’approbation des régulateurs en Chine pour son système FSD, qui doit être conforme aux lois locales sur les données et la vie privée.Le patron de Tesla, Elon Musk, a effectué plusieurs voyages en Chine ces dernières années pour obtenir les approbations nécessaires en matière de sécurité des données pour les modèles produits sur le sol chinois.Le chef d’entreprise joue un rôle majeur dans l’administration du président américain Donald Trump, qui a imposé des droits de douane supplémentaires sur les produits chinois et promis de limiter aux Etats-Unis les investissements chinois dans les secteurs des technologies et des infrastructures stratégiques.Elon Musk reste toutefois une personnalité relativement populaire en Chine, où il est perçu par beaucoup comme un entrepreneur à succès et influent.Il compte près de 2,3 millions d’abonnés sur le réseau social chinois Weibo et sa mère, Maye Musk, est apparue dans des publicités pour plusieurs marques chinoises.- Taxis sans conducteur -Sur la version Chine du site internet officiel de Tesla, les consommateurs pouvaient mardi lors de l’achat d’un véhicule sélectionner l’option “fonction de conduite assistée intelligente FSD”.Des conducteurs de Tesla ont partagé sur les réseaux sociaux leur expérience des nouvelles fonctionnalités. Certains ont publié des vidéos où l’on voit des personnes conduire leur véhicule sans poser les mains sur le volant.Les entreprises technologiques et les constructeurs automobiles chinois ont investi des milliards d’euros dans la conduite autonome afin de rattraper les leaders américains du secteur.Si les consommateurs chinois ne peuvent pas acheter de véhicules entièrement autonomes, la Chine a déjà approuvé plusieurs services de taxis autonomes dans quelques grandes villes.A Wuhan (centre), plus de 500 taxis sans conducteur transportent des passagers dans de vastes zones de la ville. Ils font partie du projet Apollo Go du géant chinois de la tech Baidu.Le système de conduite autonome “God’s Eye” de BYD permet notamment le stationnement à distance et la navigation autonome sur autoroute, des fonctionnalités auparavant réservées aux véhicules haut de gamme.Ce mois-ci, le constructeur chinois a annoncé qu’il rendait aussitôt ce système disponible même sur des voitures d’entrée de gamme, dont la Seagull, un modèle vendu à partir de 69.800 yuans (9.180 euros).