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La Bourse de Paris tournée vers le résultat des élections législatives allemandes

La Bourse de Paris recule lundi, entraînée par le fort repli de Schneider Electric, géant français des équipements électriques, dans un marché tourné vers le résultat des élections législatives en Allemagne.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,19% vers 10H00, soit de 15,29 points, pour s’établir à 8.139,22 points. Vendredi, il a pris 0,39% mais a toutefois terminé sur son premier bilan hebdomadaire négatif (-0,29%) depuis six semaines.”Les résultats préliminaires des élections fédérales allemandes sont globalement en ligne avec les attentes, ce qui rassure les marchés ce matin”, commente dans une note Xavier Chapard, stratégiste de LBP AM.Dimanche, les conservateurs allemands ont remporté des élections marquées par un score record de l’extrême droite. Le vainqueur du scrutin, Friedrich Merz, pourtant atlantiste convaincu, a d’emblée annoncé vouloir émanciper son pays du “parapluie” américain, sur lequel il compte pour sa sécurité depuis 80 ans. Le résultat des conservateurs (28,6%) ne leur permet pas toutefois de gouverner seuls et est moins élevé que les 30% annoncés depuis des mois par les sondages. “Au-delà de l’Allemagne, ces élections vont ouvrir la voix aux négociations entre Européens, en particulier en ce qui concerne le rôle qu’ils peuvent jouer dans les négociations de paix en Ukraine et la feuille de route pour la politique de défense européenne”, a poursuivi Xavier Chapard. “A court terme, le marché réagira à la probabilité que les prix de l’énergie baissent en Europe” d’une part et “à la vitesse et l’ampleur de la hausse des dépenses militaires” d’autre part, a-t-il encore estimé.Enfin, le marché est toujours lesté par la forte baisse du PMI services aux Etats-Unis publié vendredi, une “grosse surprise”, souligne Xavier Chapard, l’indice ayant basculé “en territoire de contraction pour la première fois depuis deux ans”.”Cela suggère que le ralentissement de l’économie américaine, que nous attendions pour plus tard dans l’année, pourrait intervenir plus rapidement. En effet, les mesures que poussent la nouvelle administration américaine depuis son investiture sont plus rapides et importantes et moins pro-business que lors de la première administration Trump”, a détaillé le stratégiste de LBP AM.Schneider Electric dévisseLe géant français des équipements électriques et automatismes industriels Schneider Electric chutait de 4,33% à 246,25 euros, après “la dégradation d’un analyste” sur le titre, selon Thierry Claudé, gérant chez Kiplink.C’est aussi “en rapport avec Microsoft qui a commencé à annuler des contrats de location sur des data centers aux Etats-Unis et à ne pas convertir des accords préliminaires”, explique Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France.Ailleurs à la cote, le titre de l’équipementier électrique français Legrand reculait de 1,81% à 108,30 euros.

Apple promet 500 milliards de dollars d’investissement aux États-Unis sur quatre ans

Apple a annoncé lundi vouloir investir plus de 500 milliards de dollars aux États-Unis durant les quatre prochaines années et promis 20.000 embauches, au moment où le président américain Donald Trump pousse les entreprises du pays à rapatrier leur production sur le sol américain.”Apple a annoncé aujourd’hui son plus important engagement de dépenses jamais réalisé, avec des plans pour dépenser et investir plus de 500 milliards de dollars aux États-Unis au cours des quatre prochaines années”, a déclaré le géant californien dans un communiqué.Le groupe de Cupertino précise vouloir financer des projets dans les domaines de l’intelligence artificielle, l’ingénierie ou encore la formation. Il prévoit par ailleurs d’augmenter les capacités de ses sites de production américains existants ainsi que la construction d’ici 2026 d’une nouvelle usine à Houston, dans l’État du Texas, pour produire des serveurs qui étaient jusqu’à présent fabriqués “en dehors des États-Unis”, détaille le communiqué, précisant que ce nouveau site va “créer des milliers d’emplois”.Au total, l’ensemble de ces projets devrait permettre d’embaucher 20.000 collaborateurs supplémentaires au cours des quatre prochaines années, affirme Apple.Cette annonce survient après des annonces du président américain Donald Trump, visant à imposer de nouveaux droits de douanes sur une vaste gamme de produits étrangers et plus particulièrement chinois, allant des semi-conducteurs aux voitures en passant par les produits pharmaceutiques. Ceci afin – entre autres – d’inciter les entreprises américaines à relocaliser leur production aux États-Unis.

Climat: bataille politique sur le calendrier du prochain rapport du Giec

Le Giec, les experts climatiques mandatés par l’ONU, se réunit à partir de lundi en Chine, pour faire adopter, par les représentants des pays du monde, le calendrier et le contenu de ses travaux scientifiques, derrière lesquels se joue un véritable bras de fer géopolitique.Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), créé en 1988 pour informer les décideurs politiques, vient d’entamer le 7e cycle de ses travaux.Celui-ci doit déboucher d’ici 2029 sur un grand rapport de référence, composé de volumineuses évaluations intermédiaires et de rapports thématiques.A quel rythme et pour quel contenu? C’est ce que doivent décider les pays lors de cette réunion qui se tient jusqu’au 28 février à Hangzhou, dans un contexte marqué par les deux années les plus chaudes jamais enregistrées.Le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, annoncé par Donald Trump dès son investiture et qui sera effectif d’ici janvier 2026, planera également sur les discussions, alors que des informations de presse ont annoncé qu’il pourrait ne pas y avoir de délégation américaine lors des débats à Hangzhou. Ces informations n’ont pas été officiellement confirmées ni démenties.L’enjeu est de savoir si les trois parties principales du rapport final – couvrant la science physique, les impacts climatiques et les solutions pour réduire les niveaux de gaz à effet de serre – peuvent être produites assez rapidement pour servir de base scientifique au “bilan mondial” de l’ONU Climat en 2028. Ce bilan, établi tous les cinq ans pour analyser les efforts de l’humanité pour respecter l’accord de Paris, est un document clé des négociations climatiques annuelles.L’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels “est toujours mathématiquement possible, mais (…) le temps ne joue pas en notre faveur”, a averti Inger Andersen, responsable du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), en ouvrant les discussions lundi, appelant à des “résultats ambitieux”.- “Crédibilité et intégrité” -Le premier bilan, en 2023, dressait un constat sévère du retard pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, censées baisser de 43% entre 2019 et 2030 mais pas encore en déclin.En réponse, la COP28 de Dubaï fin 2023 s’était conclue par un engagement sans précédent à une “transition” vers la sortie des énergies fossiles, malgré d’importantes concessions à l’industrie et aux pays producteurs. De nombreux pays riches et les nations en développement les plus exposées, notamment les petits Etats insulaires, sont favorables à un calendrier accéléré mais se heurtent aux objections de certains producteurs de pétrole ou grands pollueurs dont les émissions augmentent, comme l’Inde et la Chine.Pour la Coalition pour la haute ambition, qui regroupe des pays européens et des pays climatiquement vulnérables, fonder le “bilan mondial” de 2028 sur de solides données scientifiques actualisées constitue un élément crucial du respect de l’accord de Paris de 2015.Selon sa déclaration publiée samedi, la rupture de ce lien “compromettrait la crédibilité et l’intégrité” de cet accord.Mais la Chine, l’Arabie saoudite, la Russie et l’Inde font partie des pays qui jugent le calendrier proposé trop précipité, selon le compte-rendu des sessions précédentes établi par l’Institut international du développement durable.- Contexte géopolitique -Des observateurs craignent que la session en Chine soit la dernière chance de trouver un accord.”Je pense que la raison pour laquelle les discussions ont été si acharnées est la situation actuelle: la pression géopolitique, la charge financière des impacts du changement climatique et de la transition vers l’abandon des énergies fossiles “, a déclaré une source proche des discussions.Selon la dernière synthèse du Giec, début 2023, le monde est en route pour franchir au début des années 2030 le seuil de réchauffement à long terme de 1,5°C.Mais des études récentes suggèrent que cette étape pourrait être franchie avant la fin de cette décennie.Le 7e cycle du Giec prévoit aussi des publications thématiques. Un rapport prévu pour 2027, très attendu, portera sur “le changement climatique et les villes”, où vit plus de la moitié de l’humanité. Le Giec doit aussi produire un document inédit sur les méthodes, balbutiantes et critiquées, de captage et stockage du CO2. Et une méthodologie pour mieux évaluer les émissions et l’impact des polluants à courte durée de vie (méthane, oxyde d’azote et particules), moins bien maîtrisés que le CO2 alors qu’ils jouent un rôle majeur dans le réchauffement.

En Chine, l’atelier du monde secoué par les taxes de Trump

Dans le coeur industriel de la Chine, le patron Andy Xiao s’inquiète pour son usine, déjà sous pression des nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump.Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président américain a pris pour cible de nombreux pays, alliés comme rivaux, en imposant notamment des taxes supplémentaires de 10% sur les produits importés de Chine.Cette mesure pourrait avoir des répercussions sur les échanges commerciaux sino-américains à hauteur de centaines de milliards d’euros. Voire plus si Donald Trump met à exécution sa menace d’imposer des droits de douane encore plus élevés.Pour Andy Xiao, ces taxes ont déjà “un impact majeur”.Son entreprise, située dans la ville de Dongguan (sud), produit du cuir synthétique pour des fabricants de chaussures, dont beaucoup envoient leurs produits aux Etats-Unis.Ce modèle économique le rend vulnérable aux baisses des exportations. Une possibilité plus que jamais d’actualité avec un Donald Trump qui cherche à bouleverser les règles du commerce international.”Cela met beaucoup de pression sur nous en Chine. Les usines sont aussi sous pression”, déclare à l’AFP Andy Xiao.”On est évidemment inquiets” d’éventuelles nouvelles hausses de taxes, “mais cela relève de la politique nationale” des Etats-Unis et “on ne peut rien y faire”, affirme-t-il.De nombreux fournisseurs chinois de Dongguan, où sont établis beaucoup d’exportateurs de vêtements, ont délocalisé leur production en Asie du Sud-Est ces dernières années, afin de réduire leurs coûts et de contourner les droits de douane sur le “fabriqué en Chine”.Mais Andy Xiao ne l’a pas fait, refroidi par les difficultés de certaines entreprises ayant franchi le pas, comme des retards de paiement.- Shein et Temu -A quelques kilomètres de là, dans une zone industrielle de Canton, la capitale provinciale, des ouvriers affairés sur leurs machines à coudre produisent des vêtements destinés notamment aux acheteurs américains en quête de bonnes affaires sur internet.Ces ateliers font partie des milliers ayant vu leur nombre de commandes exploser ces dernières années en approvisionnant les plateformes de commerce en ligne ultra-réactives comme Shein et Temu, qui ont conquis le marché américain.Ces entreprises ont notamment bâti leur succès sur le fait que les colis d’une valeur inférieure ou égale à 800 dollars peuvent entrer aux Etats-Unis sans être frappés de droits de douane.Ils sont actuellement dans le collimateur de Donald Trump, qui veut également imposer des droits de douane supplémentaires de 10% à ces produits.Les importations se poursuivent toutefois pour l’instant comme d’habitude, le temps que les autorités américaines mettent en place les mesures logistiques nécessaires pour taxer cet afflux de marchandises.Responsable de la production dans une usine qui fournit la plateforme Shein, M. Zhu se dit d’ailleurs “relativement optimiste” quant aux débouchés de son entreprise.”Les Etats-Unis ne vont certainement pas produire leurs propres vêtements” sur le sol américain, souligne-t-il. “Ils sont habitués à dépendre de la production en Asie du Sud-Est et en Chine (…) Donc les perspectives d’avenir pour le secteur du textile restent plutôt bonnes”.- “Trouver une solution” -La Chine a exprimé sa “ferme opposition” à la salve de droits de douane imposés par Donald Trump, répliquant avec des taxes contre certaines importations venues des Etats-Unis et avertissant qu’elle prendrait d’autres dispositions pour protéger ses intérêts économiques.Le géant asiatique est déjà confronté à une économie en perte de vitesse, en proie à une crise immobilière, une consommation des ménages toujours atone et un taux de chômage élevé chez les jeunes.Or, les usines du sud du pays, tournées vers l’export, donnent des emplois à des millions de personnes.Les ouvriers d’une zone surnommée “la ville Shein” relativisent toutefois la répercussion des droits de douane américains pour le moment.”La production bat son plein, donc on se concentre là-dessus”, résume M. Peng, un collègue de M. Zhu.Les tensions commerciales Pékin-Washington n’inspirent pas non plus de véritable inquiétude à M. Zhong, un responsable d’usine textile dans la ville voisine de Zhongshan.”Je pense que notre gouvernement saura répondre et trouver une solution”, déclare-t-il à l’AFP, avant de reprendre son poste aux côtés de centaines de collègues.

L’UE suspend des sanctions visant des secteurs économiques clés en Syrie

L’Union européenne a annoncé lundi la suspension des sanctions contre la Syrie visant des secteurs économiques clés.Les ministres des Affaires étrangères des 27 réunis à Bruxelles ont formellement décidé de cette suspension, qui concerne les secteurs bancaire, de l’énergie et des transports.L’Union européenne veut aider à la reconstruction du pays ravagé par la guerre et nouer des relations avec ses nouveaux dirigeants, qui plaident régulièrement pour la levée de ces sanctions.Ces mesures avaient été imposées au gouvernement de Bachar al-Assad et à des pans entiers de l’économie syrienne durant la guerre civile déclenchée en 2011. Elles pourront toutefois être réimposées si les nouveaux dirigeants syriens, issus de mouvements islamistes, ne respectent pas les droits humains ou les valeurs démocratiques, avait assuré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, le mois dernier.”Nous voulons agir rapidement, mais la levée des sanctions pourra être annulée si des mauvaises décisions étaient prises”, avait-elle affirmé fin janvier, lors d’une précédente réunion des chefs de la diplomatie des 27.

Au marché aux bovins de Saint-Christophe, les enchères montent, les éleveurs respirent

“2010, 2020, 2030…” : les nombres roulent dans la bouche du crieur, s’envolant dans un écho métallique au-dessus du “ring” où les bovins tournent en rond devant les acheteurs fiévreux du marché de Saint-Christophe-en-Brionnais, en Saône-et-Loire.Plus gros de France concernant les bovins adultes, ce marché “au cadran” (avec un affichage des enchères) connaît depuis quelques années une hausse des cours sans précédent, qui offre un peu d’air aux éleveurs malgré la crise du secteur.En ce jour de février, le crieur, chef d’orchestre des enchères, adjuge la vente à 2.400 euros par tête, un prix définitif qui s’affiche immédiatement sur l’écran géant.”Ce matin, on a vu des bêtes à 5 euros 20″, le kilo. “Il y a trois ans, c’était encore 3,84 euros”, remarque Guillaume Berger, directeur du marché de Saint-Christophe.”Heureusement”, les cours “ont pris 30%” ces dernières années, précise Daniel, un éleveur de charolaises qui préfère rester anonyme. “Sinon, il y a longtemps qu’on aurait arrêté parce que les charges ont pris bien 30% aussi”, poursuit cet homme de 47 ans en dressant l’inventaire de cette flambée: “les charges alimentaires pour les bêtes, les charges mécaniques, la MSA (mutualité agricole). Tout, tout, tout…”Avant que les prix des boeufs ne remontent, “on n’arrivait plus à vivre. J’en ai même vu se faire des choses qu’il ne fallait pas faire”, ajoute-t-il en référence aux suicides qui se multiplient dans les campagnes. – Cheptel réduit -“On a dégoûté les éleveurs. Aujourd’hui, il n’y a plus d’éleveurs et il n’y a plus de bêtes”, regrette encore Daniel.Pierrot Mazoyer, acheteur de 88 ans, confirme: “quand j’avais 15 ans, le marché était plein”, dit-il en roulant les “r” à la bourguignonne. Les jours de vente, “il y avait jusqu’à 5.000 bêtes. Aujourd’hui, ça n’a plus rien à voir.””On est allé jusqu’à 120.000 bêtes vendues en 1977-78”, se souvient Gérard Peguet, président de l’Antenne Touristique de Saint-Christophe, qui organise des visites du marché. Aujourd’hui, “on est plutôt sur 40, 45.000 par an. On a reculé comme sur l’ensemble des marchés en France”, ajoute le retraité issu d’une famille d’opérateurs du marché.La baisse est “significative” et se poursuit, confirme Guillaume Berger: “il y a une dizaine d’années, on passait aux portes 1.000 animaux en moyenne. Aujourd’hui, on est autour de 870″ par mercredi, jour du marché aux bestiaux.”Il y a de moins en moins d’agriculteurs”, donc mécaniquement de moins en moins de bêtes à vendre, explique-t-il.Encore supérieur à 20 millions de têtes en 2000, le cheptel bovin français n’était plus que de 16,4 millions en 2023, en raison du non-renouvellement des générations, mais également des intempéries et des épizooties comme la maladie hémorragique épizootique (MHE).- Emballement -La chute des volumes à vendre, plus rapide que la baisse de la consommation de viande, a provoqué le retour de bâton magique, qui a poussé les cours à la hausse.”L’année 2024 aura été une année, en tout cas sur la fin, d’amélioration des prix”, s’est récemment réjoui Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB).La même tendance est confirmée à Saint-Christophe: “aujourd’hui, la hausse des cours permet de compenser la baisse (des volumes). Les éleveurs valorisent donc mieux leurs animaux”, indique Guillaume Berger.Mais la hausse va-t-elle se stabiliser ou éclater en une bulle spéculative?”Ça fait comme une voiture, quand elle s’emballe, des fois, le moteur serre”, craint Daniel, éleveur depuis 23 ans.”Le manque de bétail, aujourd’hui, fait ce qui est rare est cher, tout simplement. Mais on va réussir à stabiliser”, tente de rassurer le directeur du marché, Guillaume Berger. 

Bourses européennes: Francfort ouvre en hausse au lendemain des élections

La Bourse de Francfort a ouvert en hausse de 0,82% au lendemain de la victoire des conservateurs (CDU/CSU) aux élections législatives, le marché nourrissant l’espoir de l’augmentation des dépenses allemandes pour relancer l’économie du pays.Ailleurs en Europe, la Bourse de Londres a ouvert en hausse de 0,16%, tandis que Paris a cédé 0,19%.

L’Indonésie lance un fonds souverain visant à détenir 900 milliards de dollars d’actifs

Le président indonésien Prabowo Subianto a lancé lundi le plus grand fonds souverain du pays, qui vise à détenir à terme plus de 900 milliards de dollars d’actifs, alors que le dirigeant cherche à dynamiser la croissance de la plus grande économie d’Asie du Sud-Est.Le nouveau fonds, Danantara Indonesia, s’inspire du fonds souverain singapourien Temasek et a reçu l’approbation du Parlement en février. Il prendra le contrôle des participations de l’Etat dans les entreprises publiques et sera doté d’un budget initial de 20 milliards de dollars (18,9 milliards d’euros), selon les médias d’Etat.”En tant que président de la République d’Indonésie, je signe (…) le décret gouvernemental (…) concernant l’organisation et la gouvernance de l’organisme de gestion des investissements, Daya Anagata Nusantara”, a déclaré Prabowo depuis le palais présidentiel.Au pouvoir depuis octobre, il s’est engagé à porter la croissance annuelle de l’archipel de 5 à 8%, ordonnant des coupes budgétaires d’un montant de plusieurs milliards de dollars dans l’ensemble des ministères afin de financer ses promesses électorales, ce qui a déclenché la semaine dernière les premières manifestations contre la nouvelle équipe gouvernementale.Le gouvernement n’a pas précisé quelles entreprises publiques seront contrôlées par le fonds, mais le président a indiqué qu’il souhaitait qu’il gère à terme plus de 900 milliards de dollars (855 milliards d’euros) d’actifs.Selon des données gouvernementales datant de 2023, les actifs des entreprises publiques indonésiennes s’élevaient à 637,5 milliards de dollars, un chiffre bien inférieur à l’objectif de Prabowo.Le nouveau fonds souverain, qui sera dirigé par le ministre de l’Investissement Rosan Roeslani, servira de véhicule d’investissement et pourrait être utilisé pour “investir dans au moins 20 projets nationaux à fort impact” cette année, a ajouté Prabowo.Le financement initial sera dédié à des projets dans les domaines du nickel, de la bauxite, du cuivre, de la production alimentaire, des énergies renouvelables et pour la construction d’un centre d’IA, d’une raffinerie de pétrole et d’une usine pétrochimique, a-t-il encore détaillé.- Deuxième fonds indonésien -Danantara est le deuxième fonds souverain indonésien, après l’Indonesia Investment Authority, ouvert en 2021 et qui détient 10,5 milliards de dollars d’actifs.Le lancement de ce fonds “marque une nouvelle ère dans la transformation de la gestion stratégique des investissements dans le pays”, a affirmé dimanche le porte-parole du secrétariat présidentiel, Yusuf Permana, dans un communiqué.”Cela fait également partie de l’engagement du gouvernement à réaliser (…) une grande vision visant à élever l’économie indonésienne à un niveau supérieur grâce à des investissements durables et inclusifs”, a-t-il poursuivi. Les coupes budgétaires drastiques décidées par Prabowo afin de financer le fonds Danantara, ainsi qu’un ambitieux programme de repas gratuits de plusieurs milliards de dollars, ont suscité des manifestations la semaine dernière dans plusieurs grandes villes, auxquelles ont participé des milliers d’étudiants, notamment à Makassar, dans l’est du pays, où la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule vendredi.Les dirigeants du nouveau fonds rendront compte directement à Prabowo et des experts estiment qu’une gestion et un suivi appropriés seront nécessaires. A défaut, relèvent-ils, cela pourrait soulever des problèmes de gouvernance.Le lancement de Danantara a également rencontré une certaine opposition sur les réseaux sociaux de la part d’Indonésiens en colère contre la gestion des finances publiques dans un pays connu depuis longtemps pour ses longues formalités administratives et sa corruption.”L’Etat ne peut même pas gérer correctement l’assurance-vie. Comment peut-il gérer un fonds souverain comme Danantara ?””, s’est interrogé un utilisateur sur X.

Le chinois Alibaba va investir 50 milliards d’euros dans l’IA et le cloud

Le géant chinois Alibaba a annoncé lundi investir 50 milliards d’euros dans l’intelligence artificielle (IA) et le cloud, quelques jours après une rencontre de bon augure entre son confondateur Jack Ma et le président Xi Jinping.Le groupe basé à Hangzhou (est de la Chine) possède certaines des plateformes de commerce en ligne les plus utilisées du pays (notamment Taobao) et est l’un des mastodontes technologiques du géant asiatique.Les investisseurs se sont rués sur les actions de ces entreprises technologiques chinoises depuis début 2025. Alibaba a ainsi vu son titre s’envoler à son plus haut niveau depuis trois ans.Cette tendance s’est encore renforcée la semaine dernière, avec l’annonce par l’entreprise d’une forte croissance de son chiffre d’affaires trimestriel, un nouveau signe d’un retour en force du secteur après des années de morosité.Alibaba prévoit d’investir “au moins 380 milliards de yuans (50 milliards d’euros) au cours des trois prochaines années pour faire progresser son infrastructure de cloud computing et d’IA”, a indiqué l’entreprise dans un communiqué.Cette stratégie vise à “renforcer l’engagement” du groupe “en faveur de l’innovation technologique à long terme” et “souligne l’accent mis par l’entreprise sur une croissance axée sur l’IA”, a-t-il précisé.Alibaba n’a toutefois pas détaillé comment ces 50 milliards d’euros seront répartis entre le cloud (informatique à distance) et l’intelligence artificielle.- Dépenses record -Cet investissement dépassera en tout cas le total des dépenses du groupe en matière d’IA et de cloud au cours de la dernière décennie, a indiqué l’entreprise.Cette annonce intervient après la participation la semaine dernière du cofondateur du groupe, Jack Ma, à une rare réunion entre le président chinois Xi Jinping et plusieurs figures du secteur privé, considérée comme un autre signal positif pour le secteur des technologies.Alibaba avait également annoncé quelques jours plus tard un chiffre d’affaires en hausse de 8% au troisième trimestre de son exercice décalé, plus élevé qu’attendu, à 280 milliards de yuans (36,8 milliards d’euros).Ces résultats “témoignent des avancées significatives de notre stratégie (centrée sur) +l’utilisateur d’abord, guidée par l’intelligence artificielle (IA)+ et de la reprise de la croissance dans notre coeur de métier”, s’était alors félicité Eddie Wu, PDG d’Alibaba.Le secteur technologique chinois avait été pendant plusieurs années, à partir de 2020, la cible des autorités, qui entendaient réguler une industrie autrefois peu réglementée. Une campagne qui avait fortement bousculé ces entreprises et les affaires d’Alibaba. – DeepSeek -Mais ces géants technologiques ont progressivement retrouvé des couleurs, notamment ces derniers mois. Ils sont également portés par l’optimisme des investisseurs face aux avancées chinoises en matière d’IA, avec le succès du robot conversationnel de la startup DeepSeek.Cette situation intervient au moment où la Chine tente désespérément de relancer la consommation intérieure, atone depuis la pandémie, sur fond de crise dans l’immobilier, de chômage élevé chez les jeunes et d’incertitude des ménages quant à l’avenir.Lors de sa rencontre avec les dirigeants du privé la semaine dernière, Xi Jinping a toutefois indiqué que les difficultés économiques actuelles étaient “surmontables”. Des propos interprétés comme un signe de soutien aux géants technologiques – qui ont un rôle important à jouer pour stimuler la consommation.Jack Ma n’est plus le dirigeant d’Alibaba, mais il conserverait une participation importante dans la société.Sa participation à la réunion avec Xi Jinping a été interprétée comme une forme de réhabilitation pour cette figure charismatique du monde des affaires, qui avait fait profil bas depuis 2020 après avoir tenu des propos critiquant ouvertement les régulateurs financiers. 

Des agences américaines s’opposent à Musk, qui demande des comptes aux fonctionnaires

Le Pentagone et d’autres agences du gouvernement américain, dont la police fédérale (FBI), ont demandé à leurs équipes de ne pas répondre au courriel exigeant que les fonctionnaires fédéraux justifient leurs activités, après l’injonction en forme d’ultimatum du conseiller de Donald Trump, Elon Musk.Cet appel de plusieurs fidèles du président américain — nommés à des postes-clé de son administration — à désobéir représente un couac majeur et interroge la marge de manÅ“uvre dont dispose Elon Musk.    Sommé par Donald Trump de se montrer “plus agressif” dans sa mission de sabrer dans les dépenses publiques, l’homme le plus riche de la planète avait enjoint samedi les fonctionnaires fédéraux de répondre à un courriel en rendant compte de leur travail récent.”Le ministère de la Défense est responsable de l’évaluation des performances de son personnel et il conduira tout examen en accord avec ses propres procédures”, a écrit Darin Selnick, un responsable du Pentagone, dans un communiqué publié dimanche sur X. M. Selnick demande, “pour l’instant”, de “suspendre toute réponse” au courriel envoyé samedi par l’OPM, le bureau chargé de la gestion des fonctionnaires, intitulé: “Qu’avez-vous fait la semaine dernière”.Selon le New York Times, le FBI, le Département d’Etat ou encore le renseignement national, ont également conseillé à leurs employés de ne pas y répondre.”Le FBI, par l’intermédiaire du bureau du directeur, est en charge de toutes les procédures d’évaluation”, a écrit Kash Patel, le nouveau directeur de la police fédérale, nommé par Donald Trump.Dans un courriel reçu samedi par les fonctionnaires fédéraux, l’OPM exigeait une réponse d’ici lundi soir, en décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente et en copiant son responsable. Il leur était demandé de ne pas partager d’informations confidentielles.Elon Musk, patron de SpaceX, Tesla et propriétaire du réseau social X, avait annoncé un peu plus tôt que “l’absence de réponse” serait considérée comme une “démission”.Le courriel reçu par les fonctionnaires — et consulté par l’AFP — ne relayait pas cette menace.- “Ajoutez une dose de compassion” -Elon Musk est régulièrement critiqué pour ses méthodes de management jugées brutales.”Si je pouvais dire une chose à Elon Musk, ce serait +s’il vous plaît, ajoutez une dose de compassion là-dedans. Ce sont des vraies gens. Ce sont de vraies vies+”, a estimé, sur CBS, le sénateur républicain de l’Utah, John Curtis.”C’est un faux argument de dire que nous devons faire des économies et être cruel en même temps”, a-t-il ajouté.Cet appel de plusieurs agences de l’administration Trump à ne pas obéir à l’injonction de son proche conseiller s’inscrit dans un contexte très tendu au sein de l’Etat fédéral.En cinq semaines, le gouvernement du milliardaire républicain a mis en oeuvre des mesures, sous l’impulsion d’Elon Musk, visant à licencier des pans entiers du personnel. Des milliers d’employés de l’administration en période d’essai ont été limogés. Incités à démissionner en échange d’une paie maintenue jusqu’à fin septembre, quelque 75.000 fonctionnaires ont également accepté de quitter leur poste, selon les médias américains.Visé par le dernier mouvement de dégraissage annoncé vendredi, le Département de la Défense doit réduire d’au moins 5% ses effectifs à partir de la semaine prochaine.Face au tollé suscité par son ultimatum aux fonctionnaires, Elon Musk a ensuite précisé sa pensée: “Un email avec quelques points qui tiendraient la route fera l’affaire !”.L’AFGE, le principal syndicat de fonctionnaires fédéraux, a promis de contester toute fin de contrat “illégale”. “Une nouvelle fois, Elon Musk et l’administration Trump ont montré leur mépris total pour les employés fédéraux et les services essentiels qu’ils rendent au peuple américain”, estime dans un communiqué Everett Kelley, président de l’AFGE.Dimanche, Elon Musk, auquel le président argentin Javier Milei a offert une tronçonneuse cette semaine, symbole de son programme de réduction des dépenses publiques, s’est justifié.”Un nombre important de gens qui sont supposés travailler pour le gouvernement font si peu qu’ils ne consultent jamais leurs boîtes mail”, a-t-il écrit, alors que le courriel a été envoyé durant le week-end. “Dans certains cas, nous pensons qu’il y a des gens qui n’existent pas ou des identités de personnes décédées sont utilisées pour récupérer les salaires. En d’autres termes, il s’agit d’une fraude pure et simple””, a-t-il affirmé, sans étayer son propos.