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Malgré les difficultés, La Poste est restée “profitable” répond son PDG à la Cour des Comptes

Une rentabilité “insuffisante” pour Pierre Moscovici, un groupe “resté profitable” malgré la baisse du courrier pour Philippe Wahl: une note de la Cour des comptes sur La Poste a généré une passe d’armes entre l’institution et le patron du deuxième employeur public.Lundi, la Cour des comptes révélait sur son site qu’elle avait diligenté une enquête sur les exercices financiers du groupe La Poste, de 2019 à 2023.Un publication qui intervient quelques jours avant celle des résultats annuels de La Poste prévue jeudi 27 février.”Après une année 2023 ayant révélé les fragilités” de son modèle, “avec une division par deux de son résultat net, (…) la révision de sa trajectoire financière apparaît encore insuffisante pour constituer une base solide”, juge sévèrement l’institution.Cette “dégradation de la situation financière” est due “à une nouvelle baisse des métiers historiques et à une rentabilité insuffisante des activités de diversification”, estime-t-elle encore.”Sur les dix dernières années, (la baisse des volumes de courrier) représente la disparition de 6,5 milliards d’euros de revenus, soit l’équivalent du chiffre d’affaires mondial d’un autre groupe public, la RATP, ou d’un leader des services numériques comme Dassault Systèmes”, a comparé le patron de La Poste Philippe Wahl dans un courrier adressé à Pierre Moscovici, révélé par Les Echos et que s’est procuré l’AFP.Et entre 2008 et 2023, “la fréquentation des points de contact a été divisée par plus de deux”, poursuit-il.Les missions de service public de La Poste – distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire – sont ainsi “sous tension”, disait Philippe Wahl en avril 2024.- “Sous-compensation de l’Etat” -Mais c’est sur le second constat avancé par la Cour des comptes, celui de la “rentabilité insuffisante des activités de diversification” que les avis divergent.La Cour des comptes recommande notamment “d’adapter les missions de service public au recul de leur usage et à leur utilité réelle (…) et en ajustant leur compensation à hauteur du déficit comptable qui en résulte”.Elle préconise également “de réaliser un état des lieux complet des nouveaux services de proximité et organiser la cession des activités les moins rentables ou non stratégiques”.En outre, la Cour ne considère “pas souhaitable de confier à La Poste de nouvelles missions, comme l’inclusion numérique”.Elle note incidemment que “la France est un des derniers pays européens à réaliser une distribution du courrier six jours sur sept et à maintenir 17.000 points de contact” et recommande “de s’interroger sur la fréquence de distribution du courrier”.Aujourd’hui, La Poste réalise plus de 50% de son chiffre d’affaires grâce au colis (contre 28% seulement en 2013) et son bénéfice net en 2023 avait essentiellement été tiré par les activités de l’assureur CNP Assurances.Philippe Wahl, dans son courrier, a rappelé que “Geopost, la filiale spécialisée dans le colis express, est devenue le leader européen de la livraison de colis par route”. Autre exemple de diversification réussie selon lui: “la récente cession de La Poste Mobile, marquée par une plus-value de 500 millions d’euros”.Et pour Philippe Wahl, si le groupe “n’a pas connu d’exercice déficitaire depuis 2001” dans un contexte compliqué, c’est grâce au “modèle multi-activités résolument mis en place en France et à l’international, qui fait que, désormais, l’entreprise est repositionnée sur des activités en croissance”.En avril 2024, il avait même estimé que dans dix ans, “la première activité des 65.000 facteurs” français sera la livraison de repas à domicile.Pour le patron de La Poste, dont le mandat s’achève fin juin, il est plutôt “urgent de remédier” à la question de la sous-compensation de l’Etat “qui menace la viabilité des missions de service public et l’avenir du Groupe La Poste”.En octobre, le PDG de La Poste Philippe Wahl avait déploré la “sous-compensation” de ces missions, à hauteur de “plus d’un milliard (d’euros) chaque année”.

Wall Street ouvre en baisse, prudente face aux droits de douane et à la Fed

La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, digérant une nouvelle offensive de Donald Trump sur les droits de douane, et attentiste avant la publication du compte rendu de la dernière réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC).Vers 15H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,32%, l’indice Nasdaq perdait 0,29% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,21%.Après un nouveau record du S&P 500 la veille, “le marché marque une pause pour le moment (…) près de ses sommets historiques”, a résumé auprès de l’AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments.La place américaine accueille avec prudence les nouvelles annonces de Donald Trump concernant les droits de douane, le républicain continuant sa vaste offensive contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Le président américain a annoncé mardi qu’il pourrait établir dès avril d’importants droits de douane sur les voitures importées, mais aussi les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique.Selon M. Sarhan, ces nouvelles annonces touchant trois secteurs stratégiques “préoccupent” le marché d’actions américain.Depuis son investiture fin janvier, le président des Etats-Unis a fait des droits de douane le principal outil de sa politique de réduction de l’important déficit commercial américain, en les imposant à tous ses partenaires sur l’acier et l’aluminium importé et en annonçant la mise en place de droits de douane réciproques.”Jusqu’à présent, il y a eu beaucoup de paroles et peu d’actions, mais si les choses changent, cela peut avoir un impact considérable sur le marché”, a ajouté Adam Sarhan.Côté indicateurs, les mises en chantier de logements sont tombées en janvier à 1,366 million en rythme annuel contre 1,515 million en décembre. Les demandes de permis de construire sont en légère hausse par rapport au mois dernier.Wall Street reste par ailleurs attentiste avant la publication mercredi, en début d’après-midi, du compte rendu (“minutes”) de la dernière réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), qui pourrait donner des indications sur le cap privilégié par la Réserve fédérale (Fed).”La politique monétaire est extrêmement importante, et tout indice sur ce que la Fed fera à l’avenir sera crucial”, a noté M. Sarhan. Le 29 janvier dernier, la Fed a maintenu ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans restait stable par rapport à la veille, à 4,55%.Ailleurs, à la cote, le constructeur de camions électriques Nikola, en difficulté financière, a annoncé son dépôt de bilan, l’entreprise n’étant pas parvenue à lever des fonds nécessaires pour le maintien de ses opérations.Nikola a déposé le bilan dans le cadre de la loi américaine sur les faillites (dite Chapter 11). Le titre plongeait de près de 40% après l’ouverture.L’application de rencontres Bumble dégringolait de 22,10% après avoir annoncé des prévisions jugées décevantes, et en deçà des attentes des analystes.Le site de création et de commerce électronique Etsy était boudé (-9,88%) après avoir publié des résultats en dessous des attentes pour le quatrième trimestre, miné par des ventes moins importantes qu’attendu lors de saison des fêtes.

Google verse 326 millions d’euros au fisc italien pour clôturer un contentieux

Google a versé 326 millions d’euros pour clôturer un contentieux avec le fisc italien a annoncé mercredi le parquet de Milan qui a recommandé au juge des enquêtes préliminaires de classer désormais l’affaire.La justice italienne soupçonnait Google de ne pas avoir payé les impôts dus pendant la période 2015-2019 et “à l’issue d’un accord, la société a procédé au versement de 326 millions d’euros au titre des impôts, sanctions et intérêts” pour mettre un terme à son contentieux avec le fisc, indique un communiqué du parquet.Selon le parquet, Google Ireland Limited, société de droit irlandais, avait “omis de présenter la déclaration annuelle de revenus réalisés en Italie”, pendant cette période, en particulier à travers “la vente d’espaces publicitaires”, selon le communiqué.L’accord auquel sont parvenus les procureurs et Google permet à ce dernier de se mettre en règle et d’éviter la poursuite de l’enquête, même si le dernier mot revient au juge des enquêtes préliminaires.Le gendarme italien de la concurrence italien avait ouvert en juillet dernier une enquête à l’encontre de Google et de sa société mère Alphabet sur l’envoi aux utilisateurs d’une demande de consentement pour lier ses services, qui pourrait, selon lui, constituer une “pratique commerciale trompeuse et agressive.”L’autorité avait déjà infligé en novembre 2021 une amende de 20 millions d’euros à Google et Apple, équitablement répartie entre les deux sociétés, pour des pratiques “agressives” dans l’utilisation des données des consommateurs à des fins commerciales.En mai 2021, l’autorité avait en outre imposé une amende de 102 millions d’euros à Google pour abus de position dominante.

Un an après les manifestations, l’UE dévoile sa “vision” pour le monde agricole

Sous la menace d’une guerre commerciale tous azimuts, l’Union européenne a dévoilé mercredi sa “vision” pour le monde agricole, s’engageant à limiter l’importation de produits qui ne respectent pas les mêmes normes environnementales que les siennes.La Commission est sous pression pour proposer des mesures pour soulager le secteur, un an après les manifestations nourries d’agriculteurs, de Paris à Varsovie et jusque sous ses propres fenêtres à Bruxelles.Cette feuille de route “est une réponse forte à l’appel à l’aide” exprimé par le monde agricole, a salué le commissaire européen Raffaele Fitto.Dans ce document d’une vingtaine de pages figurent peu de propositions précises ou chiffrées.- “A fleur de peau” -“La première mission de cette vision est de faire baisser les tensions et d’apaiser les acteurs”, explique Luc Vernet, du cercle de réflexion Farm Europe, décrivant un contexte “ultra sensible”, où “tout le monde est à fleur de peau”.”C’est donc un texte extrêmement prudent. Dans le contexte géopolitique actuel et un an après les manifestations, la Commission ne veut pas se lier les mains et veut avancer à tâtons”, note-t-il.Parmi les rares mesures détaillées dans ce texte, le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, propose donc d’explorer à nouveau la question de la réciprocité des normes. En clair: de s’assurer que les produits agricoles importés respectent les mêmes exigences environnementales que ceux produits en son sein.Il cite notamment le cas des pesticides, promettant de veiller à ce que les produits les plus dangereux, interdits sur le continent pour des raisons sanitaires et environnementales, “ne soient pas réintroduits par le biais de produits importés”.”Evidemment, on peut dire que c’est une barrière au commerce, c’est comme certains pays tiers vont l’interpréter”, a affirmé le commissaire. “Mais d’un autre côté, ce sont des produits qui sont hautement toxiques pour nos abeilles, pour nos pollinisateurs”, a-t-il défendu.Cette mesure était particulièrement chère à la France, qui porte ce combat depuis plus de trois ans, et inaugure samedi son 61e Salon international de l’agriculture.- “On attend du concret” -L’exécutif européen entend également développer une panoplie d’outils pour lutter contre la “concurrence déloyale de pays tiers”, dossier particulièrement brûlant deux mois après la conclusion de l’accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur auquel les agriculteurs européens sont vivement opposés. Et face aux menaces répétées de taxes douanières américaines et chinoises.Simplification, simplification, simplification. Reprenant le mot d’ordre de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, qui veut réviser une ribambelle de textes européens jugés trop contraignants, le document présenté mercredi appelle aussi à libérer les agriculteurs d'”exigences réglementaires complexes”. Sans expliquer véritablement comment.Le projet prévoit également une réforme de la politique agricole commune (PAC) qui répartirait mieux les aides pour les agriculteurs “qui en ont le plus besoin”.Cette “vision” de la Commission européenne a pour l’heure reçu un accueil timide des milieux écologistes et agricoles.  “Dans le monde agricole, ça sera +ok très bien il y a des déclarations d’intention, mais maintenant on attend du concret”, prédit Luc Vernet, de Farm Europe. Cette stratégie “d’apaisement ne suffira pas parce qu’on est dans un secteur qui est en perte de vitesse rapide”, insiste-t-il.Pour l’ONG Greenpeace, ce plan “ne fait presque rien pour réduire les menaces environnementales, climatiques et socio-économiques qui pèsent sur la plupart des agriculteurs”.

Le chef de l’AIEA en visite à Fukushima alors que le Japon renoue avec le nucléaire

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi s’est rendu mercredi sur le site de la centrale nucléaire japonaise accidentée de Fukushima, au lendemain de l’approbation par Tokyo d’un plan énergétique prévoyant un retour à l’énergie nucléaire notamment.L’AIEA supervise les efforts déployés par le Japon pour démanteler la centrale de Fukushima Daiichi (nord-est), accidentée lors du tremblement de terre et du tsunami en mars 2011. La pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl avait provoqué la mort de 18.000 personnes.M. Grossi est arrivé au Japon mardi, le jour où Tokyo a adopté un plan visant à accroître la dépendance à l’égard de l’énergie nucléaire dans l’optique de répondre à la demande croissante en énergie des usines d’intelligence artificielle (IA).”Au moment où le Japon s’engage dans un retour graduel de l’énergie nucléaire dans son mix énergétique, il est important que cela soit fait avec une sécurité totale et avec la confiance de la société”, a-t-il  déclaré après une réunion avec le ministre japonais des Affaires étrangères Takeshi Iwaya.Selon le dernier plan stratégique du Japon pour l’énergie, le secteur nucléaire devrait représenter environ 20% de la fourniture énergétique du Japon d’ici à 2040, contre 5,6% en 2022.- Sols contaminés -Le retour au nucléaire intervient au moment où le pays procède au démantèlement de Fukushima Daiichi, un processus qui devrait prendre des décennies et dont l’étape la plus complexe reste à venir: le retrait des réacteurs accidentés d’environ 880 tonnes de débris radioactifs.M. Grossi – dont c’est la cinquième visite à Fukushima – a vu pour la première fois mercredi les vastes installations “provisoires” de stockage des sols contaminés (ISF) près de la centrale.Près de 13 millions de mètres cubes de terre, l’équivalent d’environ 4.300 piscines olympiques, et 300.000 mètres cubes de déchets issus de l’incinération de matières organiques ont été retirés dans le cadre des activités de décontamination dans le département de Fukushima.Mercredi, des camions et des véhicules de chantier faisaient des allers-retours entre plusieurs lieux où des centaines de grands sacs noirs remplis de terre étaient empilés, certains recouverts d’une fine pellicule de neige, ont constaté des journalistes de l’AFP.Les autorités japonaises prévoient de recycler environ 75% de la terre des sols contaminés – ceux à faible taux de radioactivité – en l’utilisant pour des structures de génie civil, comme des talus pour les routes et les voies ferrées.Le sol qui ne peut être recyclé devrait être éliminé avant l’échéance de 2045 et Tokyo a l’intention de confirmer cette année le choix du site et le processus de destruction.”En ce qui concerne le calendrier, qui a été fixé par la loi à 2045, nous pensons qu’il n’est pas irréaliste. C’est possible”, a déclaré M. Grossi aux journalistes mercredi- “Accroître la transparence” -La méthode de décapage des terres “a été très efficace pour limiter les transferts (radioactifs) parce que les zones les plus connectées aux cours d’eau ont été décontaminées”, a expliqué cette semaine à l’AFP Olivier Evrard, directeur-adjoint du Mitate Lab, un laboratoire de recherche international (CNRS-CEA-Université de Fukushima).”Par contre, cela a eu un coût énorme et génère énormément de déchets. Et cela pose des problèmes de fertilité (des terres) après”, a-t-il ajouté.Une décision qui contraste avec celle de boucler la zone touchée lors de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 et de la laisser proche de l’état sauvage, selon M. Evrard. Au cours de la visite de M. Grossi, les experts de l’AIEA et ceux de plusieurs pays, dont la Chine et la Corée du Sud, ont également prélevé des échantillons d’eau de mer et de poissons.Ceci “afin qu’ils puissent également vérifier par eux-mêmes que ce que nous faisons est totalement aligné et totalement sûr”, a déclaré le dirigeant argentin de l’AIEA.Après le gigantesque tsunami, provoqué par un séisme de magnitude 9,0, quelque 1,3 million de tonnes d’eau contaminée – de pluie, souterraine et de mer – ainsi que de l’eau nécessaire au refroidissement des réacteurs ont été conservées sur le site.Cette eau, traitée à l’aide du système ALPS (“Système avancé de traitement des liquides”) pour en diminuer la radioactivité, reste entreposée dans plus d’un millier de réservoirs qui occupent actuellement l’essentiel du terrain de la centrale.Des pays tels que la Chine et la Russie ont critiqué leur rejet en mer, qui permet de faire de la place sur le site pour d’autres opérations de démantèlement, et interdisent les importations de produits de la mer japonais.

Le Vietnam va construire une nouvelle liaison ferroviaire avec la Chine pour huit milliards de dollars

Le Parlement du Vietnam a donné mercredi son feu vert à la construction d’une nouvelle ligne de chemin de fer, attendue pour 2030, qui reliera le grand port d’Haiphong et la capitale Hanoï au sud de la Chine, pour un montant de plus de huit milliards de dollars.Les députés de ce pays communiste ont adopté ce projet de loi à la quasi-unanimité, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.Cette voie ferrée entre le Vietnam et la province chinoise du Yunnan doit renforcer les liens entre les deux pays frontaliers et faciliter le commerce.La nouvelle ligne desservira notamment de grands sites manufacturiers du Vietnam, où sont installés Samsung, Foxconn, Pegatron et d’autres géants mondiaux de l’électronique, pour beaucoup dépendants de l’arrivage régulier de composants depuis la Chine.D’une longueur de quelque 390 kilomètres, elle reliera la ville portuaire d’Haiphong à Lao Cai, dans le nord montagneux du Vietnam, à la frontière avec le Yunnan, via Hanoï.Elle remplacera la vieille ligne en activité, construite il y a plus d’un siècle durant la période de l’Indochine française.La Chine va financer une partie du projet à travers des prêts. Le coût total estimé de la construction est de plus de huit milliards de dollars.Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme mondial chinois d’infrastructures dit des “Nouvelles Routes de la soie”.Guo Jiakun, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a indiqué que les deux pays “travaillaient à faciliter la construction de la ligne ferroviaire” entre Lao Cai et la ville frontalière chinoise de Hekou.Les deux côtés ont “tenu de multiples discussions pour améliorer la connectivité des rails” a déclaré M. Guo lors d’une conférence de presse, tout en indiquant aux journalistes de se référer aux autorités dédiées pour les détails.A l’occasion d’une visite du président chinois Xi Jinping en décembre 2023 à Hanoï, les deux pays avaient signé plus d’une trentaine d’accords.Le Vietnam se targue de maintenir une diplomatie d’équilibre entre Pékin et Washington.La nouvelle ligne va “dynamiser la coopération sur l’économie, le commerce, l’investissement et le tourisme entre les deux pays, ainsi que dans la région”, a assuré la semaine dernière la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Pham Thu Hang.- De 50 à 160 km/h -Les vieillissantes infrastructures de transports, de piètre qualité et sous-dimensionnées pour une demande de plus en plus forte, sont considérées comme l’une des freins à la croissance vietnamienne.La nouvelle liaison ferroviaire pourrait aider à aplanir les difficultés des circuits d’approvisionnement internationaux causées par la dépendance actuelle envers des camions lents et coûteux qui sont “sujets à des goulets d’étranglement à la frontière”, a expliqué Dan Martin, expert au cabinet de conseil Dezan Shira & Associates.”La Chine fournit une grande partie des matières premières qui alimentent le secteur manufacturier vietnamien, et il est essentiel de maintenir ce système stable”, a-t-il déclaré à l’AFP. “Une liaison ferroviaire moderne élimine les inefficacités et garantit la fluidité du transport des marchandises, qu’elles soient acheminées vers les usines vietnamiennes ou vers les marchés mondiaux via le port d’Haiphong”, a-t-il ajouté.Le gouvernement vietnamien a déclaré que l’étude de faisabilité pour la ligne Haiphong-Lao Cai devrait commencer en 2025, en vue d’une livraison attendue d’ici 2030. Mais les projets de cette dimension prennent souvent du retard dans ce pays.Les trains, destinés au transport de passagers et de marchandises, circuleront à une vitesse de 160 km/h, contre 50 km/h sur la ligne actuelle, ont précisé les autorités.Une autre ligne vers la Chine, qui n’a pas encore été approuvée par le Parlement, doit à terme relier Hanoï à la province de Lang Son, qui borde la région chinoise de Guangxi, en traversant une autre vaste zone d’implantation d’usines étrangères.Le Vietnam prévoit aussi de bâtir une ligne de train à grande vitesse reliant Hanoï à Ho Chi Minh-Ville, la capitale économique du sud, pour un coût évalué à 67 milliards de dollars, visant à réduire le temps de trajet de 30 heures à environ cinq heures.

Google verse 326 millions d’euros au fisc italien pour clôturer un contentieux (parquet)

Google a versé 326 millions d’euros pour clôturer un contentieux avec le fisc italien a annoncé mercredi le parquet de Milan qui a recommandé au juge des enquêtes préliminaires de classer désormais l’affaire.La justice italienne soupçonnait Google de ne pas avoir payé les impôts dus pendant la période 2015-2019 et “à l’issue d’un accord, la société a procédé au versement de 326 millions d’euros au titre des impôts, sanctions et intérêts” pour mettre un terme à son contentieux avec le fisc, indique un communiqué du parquet.Selon le parquet, Google Ireland Limited, société de droit irlandais, avait “omis de présenter la déclaration annuelle de revenus réalisés en Italie”, pendant cette période, en particulier à travers “la vente d’espaces publicitaires”, selon le communiqué.L’accord auquel sont parvenus les procureurs et Google permet à ce dernier de se mettre en règle et d’éviter la poursuite de l’enquête, même si le dernier mot revient au juge des enquêtes préliminaires.Le gendarme italien de la concurrence italien avait ouvert en juillet dernier une enquête à l’encontre de Google et de sa société mère Alphabet sur l’envoi aux utilisateurs d’une demande de consentement pour lier ses services, qui pourrait, selon lui, constituer une “pratique commerciale trompeuse et agressive.”L’autorité avait déjà infligé en novembre 2021 une amende de 20 millions d’euros à Google et Apple, équitablement répartie entre les deux sociétés, pour des pratiques “agressives” dans l’utilisation des données des consommateurs à des fins commerciales.En mai 2021, l’autorité avait en outre imposé une amende de 102 millions d’euros à Google pour abus de position dominante.

La Bourse de Paris prudente, entre Ukraine et droits de douane

La Bourse de Paris a ouvert dans la prudence mercredi, tiraillée entre les espoirs de cessez-le-feu en Ukraine et la prudence face aux nouvelles annonces douanières de Donald Trump.Le CAC 40 reculait vers 10H00 0,13% à 8.195,79 points, en baisse de 10,81 points. La veille, l’indice vedette avait pris 0,21%, soit un gain de 17,43 points à 8.206,56 points.L’indice parisien s’éloigne pour l’instant de la perspective d’un nouveau record, qui s’était rapproché ces derniers jours, sur fond de bonne dynamique boursière.Les investisseurs se focalisent “sur les espoirs d’un cessez-le-feu en Ukraine”, mais ont des “interrogations concernant les futurs “droits de douane “américains”, a résumé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Russes et Américains se sont entendus mardi à Ryad pour établir un “mécanisme de consultation” destiné à régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine.”Un accord pourrait entraîner plusieurs effets positifs”, entre “une baisse des prix du gaz naturel”, “une hausse de la confiance des consommateurs et des entreprises” et “une amélioration des conditions financières”, a résumé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.D’un autre côté, les marchés digèrent prudemment les dernières annonces commerciales de Donald Trump.Le président américain a annoncé mardi qu’il prévoyait d’appliquer des droits de douane de près de 25% sur les automobiles importées aux États-Unis et d’au moins du même niveau sur les semi-conducteurs ainsi que sur le secteur pharmaceutique.Ces annonces sont “pour l’instant simplement prises en compte sans réaction marquée”, a estimé Andreas Lipkow, analyste indépendant.”Les marchés continuent de considérer ces annonces de taxes douanières avec un Å“il sceptique, s’interrogeant sur le calendrier et l’ampleur véritable des droits effectivement appliqués”, ont détaillé les experts de MUFG.Les investisseurs scruteront aussi la publication à 20H00 du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).Des résultats d’entreprisesAutre focus des marchés: la saison des résultats, qui se poursuit en Europe.Le groupe de câbles Nexans, deuxième mondial derrière l’italien Prysmian, prenait 6,09% à 102,00 vers 9H50 après avoir annoncé mercredi une hausse de 27% son bénéfice net en 2024.Sont attendus après Bourse les résultats annuels d’Eramet (+0,45 à 56,35 euros) et de Carrefour (+0,04% à 13,79 euros).STMicroelectronics recommandéLe groupe de semi-conducteurs français STMicroelectronics gagnait 5,34% à 24,37 euros sur le CAC 40 après le relèvement mercredi de son objectif de cours par les analystes de Jefferies de 23 à 34 euros.

Prix en hausse, croissance stagnante: double défi pour le Royaume-Uni

Les prix ont progressé de 3% sur un an en janvier au Royaume-Uni, une hausse sensible et plus forte qu’attendue qui s’accompagne d’une croissance atone, plaçant la Banque d’Angleterre et le gouvernement travailliste dans une position délicate.Ce chiffre, publié mercredi par l’Office national des statistiques (ONS), dépasse les anticipations des analystes recueillies par Bloomberg, qui tablaient sur une hausse de 2,8%, après une inflation de 2,5% en décembre.Il reste bien au-dessus de l’objectif de 2% fixé par la Banque d’Angleterre (BoE), considéré comme optimal pour une économie saine.Cette hausse s’explique, selon l’ONS, par le prix des transports, notamment aériens, et de l’alimentation, ainsi que l’entrée en application de nouvelles règles de TVA sur les écoles privées, qui alourdissent depuis janvier les frais de scolarité.”Je sais que des millions de familles ont encore du mal à joindre les deux bouts”, a déclaré mercredi dans un communiqué la ministre des Finances Rachel Reeves. Promettant à nouveau “d’aller plus loin et plus vite pour stimuler la croissance”, elle n’a pas réagi au chiffre en lui-même.- Mise à l’épreuve -Cette inflation plus élevée qu’attendue met un peu plus la pression sur la dirigeante car elle s’inscrit dans un contexte économique morose: le produit intérieur brut britannique n’a progressé que de 0,1% au quatrième trimestre, après une croissance nulle au troisième.Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, qui place la relance de l’activité comme sa priorité absolue, est sous le feu des critiques depuis la présentation fin octobre de son budget – constitué d’une forte hausse des cotisations patronales ainsi que d’emprunts exceptionnels pour investir – qui n’a pas convaincu les entreprises.La chancelière de L’Echiquier, titre officiel de Mme Reeves, avait été mise à l’épreuve en janvier par les marchés, à un moment où la livre s’était effondrée et où le taux d’emprunt de la dette avait atteint un niveau inconnu depuis 25 ans. Elle doit prononcer le 26 mars un discours très attendu sur l’économie britannique.Les Britanniques ont subi de plein fouet une hausse des prix très élevée ces dernières années, qui a culminé à 11,1% en octobre 2022, poussant la Banque d’Angleterre (BoE) à relever son taux directeur dès la fin de l’année 2021.Constatant le ralentissement de l’inflation ces derniers mois, la BoE a fini par concéder deux baisses de son taux en 2024, puis une nouvelle début février, le portant à 4,5%.- “Stagflation” -Son président Andrew Bailey a encore insisté mardi lors d’une conférence à Bruxelles sur sa volonté d’adopter une approche “graduelle” et “prudente” dans les futures baisses. Il a notamment souligné la grande incertitude qui règne autour de l’économie mondiale depuis que Donald Trump brandit ses droits de douane comme arme de négociation géopolitique, citant aussi la situation en Ukraine.”Nous faisons face à un pic temporaire de l’inflation”, a-t-il affirmé. Les prix vont encore “augmenter, mais ce ne sera rien comparé à ce que c’était il y a quelques années”, a-t-il assuré.En dépit de l'”état plutôt maladif” de l’économie britannique, le rôle de la BoE “est d’assurer la stabilité des prix, et non de soutenir la croissance”, prévient cependant Matthew Ryan, analyste chez Ebury, qui ne prévoit pas plus de deux nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.”Si le pic d’inflation dépasse les attentes, ou si l’augmentation se prolonge trop, la Banque pourrait se retrouver avec un sérieux problème”, souligne pour sa part Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot.”+Stagflation+ est un mot qui a hanté la BoE ces dernières années, et nous pourrions voir une résurgence dans les mois à venir.”

Les Bourses européennes sans entrain, entre Ukraine et droits de douanes

Les marchés boursiers européens ont ouvert sans impulsion mercredi, tiraillés entre les espoirs de cessez-le-feu en Ukraine et la prudence face aux nouvelles annonces douanières de Donald Trump.Vers 8H20 GMT, Londres reculait de 0,22%, Paris restait à l’équilibre (-0,08%) et Francfort grappillait 0,30%. Milan prenait 0,45%.Les investisseurs se focalisent “sur les espoirs d’un cessez-le-feu en Ukraine”, mais ont des “interrogations concernant les futurs “droits de douane “américains”, a résumé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Russes et Américains se sont entendus mardi à Ryad pour établir un “mécanisme de consultation” destiné à régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs sur la guerre en Ukraine, Donald Trump se disant “plus confiant” dans la possibilité d’un accord avec Moscou.Interrogé par la presse dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine avant la fin du mois, le président américain a répondu: “probablement”.”Un accord pourrait entraîner plusieurs effets positifs”, entre “une baisse des prix du gaz naturel”, “une hausse de la confiance des consommateurs et des entreprises” et “une amélioration des conditions financières”, a résumé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.D’un autre côté, les marchés digèrent prudemment les dernières annonces commerciales du président Trump.Ce dernier a indiqué mardi qu’il prévoyait d’appliquer des droits de douane de près de 25% sur les automobiles importées aux États-Unis et d’au moins du même niveau sur les semi-conducteurs ainsi que sur le secteur pharmaceutique.”Les marchés continuent de considérer ces annonces de taxes douanières d’un Å“il sceptique, s’interrogeant sur le calendrier et l’ampleur véritable des droits effectivement appliqués”, ont expliqué les experts de MUFG.”Il reste à voir quelles taxes seront effectivement mises en place”, ont abondé les analystes de la Deutsche Bank.Les investisseurs scruteront aussi la publication à 20H00 du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).Côté changes, le dollar restait stable face à la monnaie unique européenne, à 1,0452 dollar pour un euro (+0,03%).Des résultats d’entrepriseAutre focus des marchés: la saison des résultats, qui se poursuit en Europe.Le groupe de câbles Nexans, deuxième mondial derrière l’italien Prysmian, prenait 1,93% vers 8H20 GMT après avoir annoncé mercredi une hausse de 27% son bénéfice net en 2024, à 283 millions d’euros.A Amsterdam, le fabricant néerlandais d’équipements médicaux Philips dévissait de 8,09% suite à une perte nette bien plus importante que prévu en 2024, en raison d’une augmentation des charges et des frais de restructuration. Le géant bancaire britannique HSBC (+0,67%) à Londres a annoncé que son plan de réorganisation devait permettre d’économiser 1,5 milliard de dollars par an d’ici fin 2026, tout en dévoilant un bénéfice annuel en hausse pour 2024.Le spécialiste de la négoce des matières premières Glencore (-2,87%) a de son côté fait état d’une perte nette de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) pour l’exercice 2024.STMicroelectronics recommandéLe groupe français de semi-conducteurs STMicroelectronics gagnait 6,96% sur le CAC 40 vers 8H20 GMT après le relèvement de son objectif de cours par les analystes de Jefferies.Remontée du pétroleLes prix du pétrole remontent, au lendemain d’une baisse provoquée par l’espoir que les sanctions sur les hydrocarbures russes soient levées.Vers 08H10 GMT, le baril de WTI américain grimpait de 0,64% à 72,31 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord prenait 0,59% à 76,29 dollars.Le bitcoin reculait de 0,97% à 95.773 dollars.