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Hermès envisage de se lancer dans la haute couture

Le gérant du groupe de luxe Hermès, Axel Dumas, a confirmé vendredi que le sellier-maroquinier, déjà présent dans le prêt-à-porter, envisageait de se lancer dans la haute couture à horizon 2026 ou 2027.”On réfléchit à la haute couture”, a-t-il déclaré lors d’une présentation des résultats de Hermès à des analystes financiers.”Est-ce qu’on y pensait stratégiquement? Je ne suis pas sûr, mais une fois qu’on l’a dit, on a trouvé ça sympa”, a-t-il lancé, expliquant que l’idée était sortie lors d’une interview au Financial Times en septembre. “On va essayer en 2026, le temps de se mettre en place et, même si c’est 2027, on ne va pas en faire une maladie, on va essayer de bien faire les choses”, a-t-il ajouté.”Ce qui nous intéresse dans la haute couture, c’est le savoir-faire. On a déjà un niveau très, très élevé et une qualité de cuir incroyable et on s’est dit +pourquoi pas?+”, a détaillé M. Dumas.”C’est sympa, d’autant plus que ce n’est pas arrivé par de la stratégie ou du marketing”, a-t-il insisté.”Qu’est-ce que cela nous apportera? Ce qui est sûr, c’est que ça nous apportera des ennuis et espérons que cela nous apporte aussi du plaisir”, a-t-il ajouté, se disant “très excité” par ce projet.Le sellier-maroquinier, connu pour ses sacs iconiques comme le Birkin ou le Kelly, est aussi présent dans le prêt-à-porter avec Nadège Vanhee-Cybulski à la tête des collections femme depuis 2014, alors que la créatrice Véronique Nichanian règne depuis plus de 35 ans sur les collections homme.La division vêtement et accessoires, qui comprend le prêt-à-porter, a progressé de 13,6% en 2024 pour atteindre 4,4 milliards d’euros, selon les résultats présentés vendredi.Hermès a enregistré des résultats record en 2024 avec un bénéfice net en hausse de 6,8% à 4,6 milliards d’euros et des ventes passant les 15 milliards d’euros, en progression de 13%.

La Bourse de Paris termine proche de l’équilibre

La Bourse de Paris a terminé proche de l’équilibre vendredi, au terme d’une semaine rythmée par de nouvelles annonces sur les droits de douane américains, des résultats d’entreprises et les espoirs de pourparlers sur la guerre en Ukraine.Le CAC 40 a terminé en timide hausse de 0,18%, à 8.178,54 points, soit un gain de 14,43 points. La veille, l’indice vedette parisien avait terminé en nette hausse de 1,52% à 8.164,11 points.Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM, évoque auprès de l’AFP une “séance de conclusion” après “une semaine chargée”, sans direction franche pour la Bourse de Paris comme les autres places européennes.”Nous avons eu un certain nombre de bonnes publications (de résultats d’entreprises) et les marchés ont pas mal progressé, il est donc normal que l’on se pose un peu”, affirme-t-il.Sur la semaine, le CAC 40 a gagné 2,58%.Et “depuis le début de l’année, les actions européennes ont progressé de plus de 10%, laissant les actions américaines dans leur rétroviseur”, rappelle Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.Elles profitent en effet de l’absence de droits de douane américains directement et spécifiquement tournés vers l’Europe.Le président américain Donald Trump a toutefois promis jeudi d’imposer des “droits de douane réciproques” pour rétablir l'”équité” dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que l’administration américaine ne serait en mesure de mettre son plan à exécution qu’à partir de début avril.Les marchés sont aussi rassurés car “les droits de douane réciproques de Trump ne seront finalement pas appliqués immédiatement”, note Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Par ailleurs, “la perspective d’une paix entre l’Ukraine et la Russie a déclenché une hausse de +l’appétit+ pour le risque en début de semaine, en particulier pour les actions européennes, qui ont bénéficié d’un large rebond”, note Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB.Donald Trump a rompu le statu quo et l’isolement par l’Occident de Vladimir Poutine en l’appelant mercredi et en proclamant le début de négociations de paix.- Hermès voit grand -Le groupe de luxe Hermès a annoncé vendredi des résultats record en 2024 avec un bénéfice net en hausse de 6,8% à 4,6 milliards d’euros et des ventes passant les 15 milliards d’euros (+13%), grâce à des progressions dans toutes les régions.Le gérant du groupe de luxe, Axel Dumas, a aussi confirmé vendredi que le sellier-maroquinier, déjà présent dans le prêt-à-porter, envisageait de se lancer dans la haute couture à horizon 2026 ou 2027.Le titre du groupe a terminé en hausse de 0,82% à 2.839 euros.”Le CAC40 est tiré par le luxe”, note Guillaume Chaloin.Le groupe de luxe Kering a gagné 1,74% à 280 euros et LVMH 0,82% à 713 euros.- Eutelsat sombre -L’opérateur européen de satellites Eutelsat a creusé sa perte lors du premier semestre de son exercice décalé 2024-2025, à hauteur de 873,2 millions d’euros, mais a confirmé ses objectifs pour l’ensemble de l’année, selon un communiqué publié vendredi.L’an passé, il avait enregistré une perte nette de 191,3 millions d’euros lors des six premiers mois de son exercice. Cette publication a été sanctionnée à la Bourse de Paris, l’action Eultelsat terminant en forte baisse de 19,14% à 1,39 euros.

Les Bourses européennes terminent sans direction claire

Les Bourses européennes ont terminé une semaine chargée sans direction commune vendredi, entre nouvelles annonces de droits de douane américains, effervescence diplomatique autour de la guerre en Ukraine et résultats d’entreprises.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,18% comme à Milan, quand Francfort a baissé de 0,44% et Londres de 0,37% sur la séance.

Des bouquets de fleurs contaminés par les pesticides, selon UFC Que Choisir

Des analyses en laboratoire sur des bouquets, menées par UFC Que Choisir, révèlent “une contamination massive des fleurs coupées par des pesticides, dont certains interdits en Europe”, affirme le magazine de protection des consommateurs vendredi, jour de la Saint-Valentin, propice aux achats de bouquets.Évoquant la “mise en péril” de ceux qui manipulent ces fleurs – acheteurs et surtout professionnels – UFC Que Choisir dit “exiger des mesures immédiates pour protéger la santé publique et l’environnement”, dans un communiqué.Le magazine a testé 15 bouquets (roses, gerberas et chrysanthèmes, achetés début janvier en boutique, grande distribution et en ligne): “100% des fleurs sont contaminées”, avec “jusqu’à 46 résidus de pesticides différents sur un même bouquet”. Ces substances “incluent des cancérogènes avérés et des perturbateurs endocriniens qui menacent directement la santé de ceux qui les manipulent quotidiennement”. “À ce jour, aucune règlementation ne limite la présence de résidus de pesticides dans les fleurs coupées, dont 80% sont importées de pays autorisant encore l’usage de substances hautement toxiques”, indique le magazine.L’impact de ces produits sur les consommateurs reste inconnu, ajoute UFC Que Choisir, mais une évaluation sur l’exposition des travailleurs de la filière et leurs enfants a été confiée à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Les résultats sont attendus fin 2026 ou début 2027.- 85% importées -Interrogée vendredi par l’AFP, l’agence précise qu'”en fonction des résultats de l’expertise et conformément à la demande qui nous a été transmise, nous pourrons être amenés, si nécessaire, à réaliser dans un second temps, une évaluation similaire pour les consommateurs”.La mission avait été confiée à l’Anses après le décès en mars 2022 d’une fillette d’une leucémie liée à l’exposition de sa mère, fleuriste, pendant sa grossesse.Actuellement, environ 85% des fleurs coupées vendues en France sont importées (le plus souvent via les Pays-Bas), dont “une partie non négligeable cultivée hors d’Europe” avec potentiellement “des traitements par des pesticides qui ne sont pas autorisés dans l’Union européenne”, avait expliqué en janvier à l’AFP Henri Bastos, directeur scientifique santé et travail à l’Anses.- Fleurs de saison -UFC Que Choisir réclame “une règlementation stricte sur les doses maximales de résidus de pesticides dans les fleurs coupées”, “l’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des pesticides interdits en Europe, avec un renforcement des contrôles” par les autorités sanitaires et les douanes, “une obligation d’étiquetage” sur les origines des fleurs et les traitements, et l’élargissement des recherches de l’Anses aux risques encourus par les consommateurs.Dans un communiqué, l’interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage (Valhor) réagit en affirmant que “l’ensemble de la filière respecte la réglementation en vigueur et fait preuve de transparence”, ajoutant qu’il lui est “impossible de se prononcer sur l’étude” de l’UFC, “ne connaissant pas le protocole utilisé”.Valhor cite en outre “une étude référente sur le sujet de l’usage des produits phytosanitaires dans le secteur de l’horticulture réalisée par l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques en 2021” qui “conclut qu’il n’y a pas de risques pour les consommateurs qui achètent des fleurs coupées”.L’interprofession indique également avoir lancé “dès l’automne 2024 une étude sur la présence de résidus de certains produits phytosanitaires sur les végétaux commercialisés, complémentaire de celle de l’Anses”, qui “nous permettra de tirer des recommandations et éventuelles adaptations d’usages”.L’UFC Que Choisir conseille de privilégier les fleurs biologiques et d’opter pour les fleurs françaises et de saison.Le ministère de l’Agriculture souligne de son côté que “les fleurs produites dans l’UE sont nécessairement produites en respectant les conditions d’utilisation des pesticides”. “Sur les fleurs importées, les contrôles effectués par le ministère portent sur la présence ou non d’organismes nuisibles réglementés”, ajoute-t-il. “Le sujet a fait l’objet de discussions à plusieurs reprises dans le cadre du comité permanent” de la Commission européenne, qui “a consulté les Etats membres en 2022”. Mais “l’absence de législation européenne sur la présence de résidus sur des biens non destinés à l’alimentation constitue un facteur bloquant” car “le comité permanent ne peut que fixer des mesures d’exécution de la législation existante”. “Une lacune de la règlementation européenne”, selon le ministère.

Wall Street ouvre en ordre dispersé, marque une pause après une semaine chargée

La Bourse de New York a ouvert sans grande conviction vendredi, les investisseurs s’adonnant à quelques prises de bénéfices à la fin d’une semaine riche en rebondissements.Vers 15H30 GMT, l’indice Dow Jones perdait 0,17%, le Nasdaq grappillait 0,13% et l’indice élargi S&P 500 glanait 0,07%.La place américaine connaît “quelques prises de bénéfices” après une clôture en hausse la veille, a remarqué auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.”Il n’y a pas beaucoup de conviction dans les premiers échanges”, a observé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Wall Street reprend son souffle vendredi après une semaine chargée, marquée notamment par de nouvelles données sur l’inflation américaine, mais aussi par les dernières annonces sur les droits de douane de Donald Trump.Le président américain a promis jeudi d’imposer des “droits de douane réciproques” pour rétablir l'”équité” dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.”S’ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c’est aussi simple que ça”, a déclaré M. Trump depuis la Maison Blanche.Toutefois, le président américain n’a pas imposé “de droits de douane immédiats”, et n’a pas non plus donné “beaucoup de détails” sur la mise en place de ces mesures, a noté M. Sosnick.Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que l’administration américaine ne serait en mesure de mettre son plan à exécution qu’à partir de début avril.”Tant qu’il n’y a pas d’annonces significatives sur les droits de douane, le marché en fera abstraction”, a déclaré M. Sosnick.Côté indicateurs, les investisseurs ont peu réagi au recul prononcé des ventes au détail en janvier, selon l’analyste.La consommation des ménages a davantage reculé au mois de janvier aux Etats-Unis que ce à quoi s’attendaient les marchés, sous l’effet en particulier d’un baisse des dépenses dans le secteur automobile.Les ventes au détail se sont élevées à 723,9 milliards de dollars pendant le premier mois de l’année, soit un repli de 0,9% par rapport à décembre, selon les données publiées jeudi par le département du Commerce. Les analystes s’attendaient à un recul moins prononcé de -0,2%, selon le consensus compilé par MarketWatch.com.”Les incendies de forêt de Los Angeles et le mauvais temps hivernal ont empêché les consommateurs de dépenser pour des biens non essentiels au cours du mois”, a commenté dans une note Bill Adams, de Comerica Bank.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait encore, à 4,46%, contre 4,53% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, l’action du groupe de semi-conducteurs Applied Materials chutait (-5,64%), après avoir partagé des prévisions jugées décevantes par les investisseurs.Le site de location immobilière de courte durée Airbnb s’envolait (+14,25%), aidé par des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu. La plateforme “prévoit une croissance stable des réservations”, selon M. O’Hare.La chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop était recherchée (+5,69%) après des informations de presse selon lesquelles le groupe envisage d’investir dans les crypto-monnaies, dont le bitcoin.La chaîne de streaming Roku bondissait de 14,14% grâce notamment à un chiffre d’affaires au-dessus des attentes des analystes. 

Safran: une année 2024 “excellente” malgré une baisse des ventes de son moteur phare

Safran a affiché en 2024 une “excellente” santé financière grâce aux activités de services pour les moteurs, très rémunératrices, en dépit de la chute des livraisons de son produit phare, Leap, qui doivent rebondir cette année.Le bénéfice net a bondi de 51% en 2024 à 3 milliards d’euros en données ajustées. En données consolidées, le motoriste a enregistré une perte de 667 millions, contre un bénéfice de 3,44 milliards d’euros en 2023, liée à sa couverture financière contre les fluctuations des taux de change.Cette perte “complètement virtuelle” “n’entraîne aucune conséquence, il n’y a pas d’impact +cash+”, a estimé auprès de l’AFP Pascal Bantegnie, le directeur financier de Safran, y voyant “un non-sujet pour les investisseurs”. Le chiffre d’affaires s’est établi à 27,3 milliards d’euros, en hausse de 18% par rapport à l’année précédente, tandis que le flux de trésorerie a atteint 3,2 milliards d’euros, “au-dessus de nos attentes”, et que la rentabilité a progressé à 15,1% contre 13,6% en 2023, a énuméré Olivier Andriès, directeur général de Safran. “Safran publie à nouveau cette année d’excellents résultats, les meilleurs que le groupe ait jamais enregistrés” dans un “environnement encore mouvant” et en dépit des difficultés “persistantes de la chaîne d’approvisionnement”, s’est-il félicité. Le groupe a embauché l’an dernier 18.000 personnes dont 6.000 en France et fait des efforts de féminisation: il compte 22% des femmes dirigeantes contre 12% en 2020. – Satisfaire avionneurs et compagnies aériennes -La chute de 10% des livraisons de moteurs Leap – conformément aux prévisions-  à 1.407 unités en 2024 n’a pas noirci le tableau financier de Safran qui maintient son ambition d’augmenter en 2025 de 15% à 20% la fourniture de cet engin phare. En décembre “un jalon important” a été franchi concernant ce “moteur préféré des compagnies aériennes” avec la certification de la nouvelle aube de turbine haute pression dont la durée de vie sera deux fois plus longue dans les “environnements sévères”, comme en cas de présence de sable ou de particules fines dans l’air,  a rappelé M. Andriès, soulignant que les défaillances des aubes impliquent la dépose de moteurs pour réparation.”Comme on desserre la contrainte côté compagnies aériennes, cela nous permettra d’accompagner plus vite et plus fort les avionneurs”, a-t-il ajouté. Fabriqué par Safran et l’Américain GE dans le cadre de leur coentreprise CFM, Leap équipe tous les Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320neo -les modèles les mieux vendus des deux avionneurs- ainsi que les avions chinois COMAC C919. Malgré la grève chez Boeing, Safran avait continué en 2024 à livrer des Leap à l’avionneur qui en possède une centaine en stock. Ce qui ne va pas profiter à Airbus, les moteurs pour les deux leaders mondiaux n’étant pas “interchangeables” et les deux avionneurs affichant toujours une forte demande de moteurs pour assurer leur montée en cadence, celle de Boeing étant bien repartie début 2025, a détaillé Olivier Andriès. Il a affiché un optimisme prudent concernant sa chaîne d’approvisionnement en assurant que “le nombre de fournisseurs critiques dans le rouge” baissait. “La situation se détend, mais ce n’est pas encore le ciel bleu”, a-t-il dit. Safran vend ses moteurs à perte et tire le gros de ses marges des services après-vente et de l’entretien.Ce modèle économique est une source de tensions permanentes notamment avec Airbus qui accuse régulièrement Safran de privilégier les compagnies aériennes. Fin 2024, M. Andriès a toutefois souligné avoir exceptionnellement donné la priorité à Airbus afin d’aider le géant européen à atteindre ses objectifs de production.Soutenues par la forte dynamique du trafic aérien, les activités de services pour moteurs civils ont encore cru de 25% en 2024. La partie “purement service” grimpe de 38% “du fait de l’impact croissant des contrats de service à l’heure de vol du Leap” et la partie pièces de rechange, de 17%.Safran a dévoilé en octobre un plan d’investissements d’un milliard d’euros et de recrutement de 4.000 personnes pour étendre son réseau de maintenance à l’international. Le groupe avait inauguré à cette occasion un centre à Bruxelles et annoncé que de nouveaux centres seraient inaugurés d’ici 2026 au Maroc, en Inde, au Mexique et en France. 

Des bouquets de fleurs contaminés par les pesticides, selon UFC Que Choisir

Des analyses en laboratoire sur des bouquets de fleurs, menées par UFC Que Choisir, révèlent “une contamination massive des fleurs coupées par des pesticides, dont certains interdits en Europe”, affirme le magazine de protection des consommateurs vendredi, jour de la Saint Valentin, propice aux achats de bouquets.Évoquant la “mise en péril” de ceux qui manipulent ces fleurs – les acheteurs mais surtout les professionnels -, UFC Que Choisir dit “exiger des mesures immédiates pour protéger la santé publique et l’environnement”, dans un communiqué.Le magazine a testé en laboratoire 15 bouquets (roses, gerberas et chrysanthèmes, achetés début janvier en boutique, en grande distribution et en ligne). “100% des fleurs sont contaminées”, avec “jusqu’à 46 résidus de pesticides différents sur un même bouquet”, écrit-il.Ces substances “incluent des cancérogènes avérés et des perturbateurs endocriniens qui menacent directement la santé de ceux qui les manipulent quotidiennement”, ajoute-t-il. “À ce jour, aucune règlementation ne limite la présence de résidus de pesticides dans les fleurs coupées, dont 80% sont importées de pays autorisant encore l’usage de substances hautement toxiques.”L’impact de ces produits sur les consommateurs reste inconnu, ajoute UFC Que Choisir, mais une évaluation sur l’exposition des travailleurs de la filière et leurs enfants a été confiée à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).- Privilégier les fleurs de saison -Interrogée vendredi par l’AFP, l’agence a précisé qu'”en fonction des résultats de l’expertise et conformément à la demande qui nous a été transmise, nous pourrons être amenés, si nécessaire, à réaliser dans un second temps, une évaluation similaire pour les consommateurs”.Mais, de fait, “toute mesure permettant d’améliorer la prévention et la protection contre les risques auxquels sont exposés les travailleurs bénéficiera de facto aux consommateurs”, souligne l’Anses.Cette mission a été confiée à l’Anses après le décès d’une fillette d’une leucémie liée à l’exposition de sa mère, fleuriste, pendant sa grossesse.Actuellement, quelque 85% des fleurs coupées vendues en France sont importées (le plus souvent via les Pays-Bas), dont “une partie non négligeable cultivée hors d’Europe” avec potentiellement “des traitements par des pesticides qui ne sont pas autorisés dans l’Union européenne”, avait expliqué en janvier à l’AFP Henri Bastos, directeur scientifique santé et travail à l’Anses.UFC Que Choisir réclame “une règlementation stricte sur les doses maximales de résidus de pesticides dans les fleurs coupées”, “l’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des pesticides interdits en Europe, avec un renforcement des contrôles” par les autorités sanitaires et les douanes, “une obligation d’étiquetage” sur les origines des fleurs et les traitements, et l’élargissement des recherches de l’Anses aux risques encourus par les consommateurs.L’organisation conseille de privilégier les fleurs biologiques et d’opter pour les fleurs françaises et de saison, un choix qui réduit en outre l’impact environnemental.

Trump et Modi affichent leur proximité et annoncent des négociations commerciales

Comme s’ils ne s’étaient jamais quittés: Donald Trump et  Narendra Modi ont affiché leur proximité jeudi à la Maison Blanche, dans la continuité du premier mandat du président américain, au moment où le Premier ministre indien tente d’échapper aux foudres commerciales de Washington.Les deux dirigeants sont convenus de démarrer des négociations sur le déséquilibre commercial entre leurs deux pays, a assuré Donald Trump lors d’une conférence de presse conjointe. Evoquant un déficit commercial des Etats-Unis avec l’Inde de “presque 100 milliards de dollars”, il a dit vouloir “remédier à cette disparité de longue date”.Le président américain a déjà annoncé que les Etats-Unis allaient augmenter leurs ventes militaires à l’Inde “à partir de cette année”, et que Washington allait “ouvrir la voie” à la vente d’avions de combat F35, bijoux onéreux de la technologie américaine de défense.Le Premier ministre indien a assuré de son côté que les deux pays allaient “travailler pour conclure très bientôt un accord commercial mutuellement bénéfique”.Le Pakistan, ennemi historique de l’Inde, alors que les voisins se sont livrés depuis leur partition en 1947 trois guerres et se disputent encore le Cachemire s’est dit “très préoccupé par le projet de transfert de technologies militaires à l’Inde”.”Ces mesures accentuent les déséquilibres militaires dans la région (…) et compromettent les efforts pour obtenir une paix durable”, a réagi vendredi le ministère pakistanais des Affaires étrangères.Au moment d’entamer sa réunion avec Narendra Modi dans le Bureau ovale, en présence entre autres du désormais incontournable Elon Musk, Donald Trump avait aussi évoqué des achats de pétrole et de gaz américain.Narendra Modi avait lui affirmé ressentir “le même attachement, la même confiance et le même enthousiasme” que lors du premier mandat de Donald Trump, marqué par une relation particulièrement amicale entre les deux dirigeants.”Traditionnellement, l’Inde est le pays qui a les plus hauts droits de douane”, avait toutefois déploré le milliardaire républicain.- Musk, Modi et les enfants -Donald Trump a dévoilé jeudi un plan visant à mettre en place des droits de douane “réciproques” et imposer aux produits qui arrivent aux Etats-Unis le même niveau de taxes que ce que le pays d’origine fait peser sur les produits américains.Avec Narendra Modi à ses côtés, il a ensuite expliqué que New Delhi n’en serait pas exempt: “Ce que l’Inde nous fait payer, on lui fait payer aussi!”.Le Premier ministre indien s’est aussi entretenu avec le milliardaire des technologies Elon Musk, dont les efforts agressifs en tant que bras droit de Donald Trump pour remanier la bureaucratie fédérale ont suscité de vives critiques.Le président américain, interrogé sur le sujet, n’a pas dit si l’homme le plus riche du monde avait rencontré Narendra Modi en tant que représentant du gouvernement américain ou à titre privé en tant qu’entrepreneur, à l’heure où les activités d’Elon Musk éveillent des soupçons de conflit d’intérêt.”Ma rencontre avec Elon Musk à Washington a été excellente”, a écrit jeudi le Premier ministre indien dans un post sur X, assorti de photos de la réunion.Sur l’un des clichés, les deux hommes se serrent la main devant des drapeaux américain et indien, dans un geste qui évoque une rencontre diplomatique officielle. Sur une autre photographie, l’on voit Narendra Modi et Elon Musk, avec d’un côté la délégation indienne, et face à elle trois jeunes enfants assis sur des chaises, dont le petit “X”, le fils du multimilliardaire.- Gages de bonne volonté -Les Etats-Unis ont accusé en 2024 un déficit de 45,6 milliards de dollars dans les échanges de biens avec l’Inde, en hausse par rapport à 2023, selon le gouvernement américain.Autre source potentielle de tensions bilatérales: l’immigration. Mais l’Inde a déjà donné des gages de bonne volonté.New Delhi a par exemple accepté le rapatriement de migrants expulsés par les Etats-Unis.Lors de la conférence de presse, Narendra Modi s’est engagé à continuer. “Nous sommes totalement prêts à les reprendre en Inde”, a-t-il affirmé en parlant des ressortissants de son pays se trouvant “illégalement” aux Etats-Unis.Le même jour, Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis extraderaient vers l’Inde l’une des personnes condamnées pour les attaques sanglantes de Bombay de novembre 2008.L’extradition de Tahawwur Rana, un homme d’affaires canadien d’origine pakistanaise, était attendue après qu’il a perdu un recours devant la Cour suprême américaine.A grand renfort d’accolades, d’effusions et de compliments publics, Narendra Modi et Donald Trump ont mis en scène leur complicité pendant le premier mandat du milliardaire américain, de 2017 à 2021.Le dirigeant indien avait en particulier accueilli un Donald Trump pour une visite d’Etat en 2020, durant laquelle il avait participé à un grand rassemblement dans le Gujarat, l’Etat natal de Narendra Modi.

Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l’envolée des prix

Le gouvernement japonais va débloquer ses réserves stratégiques de riz, constituées pour répondre aux situations d’urgence, afin de contrer la flambée persistante des prix de cet aliment de base typiquement nippon.Le Japon avait déjà recouru à ces réserves, qui existent depuis presque 30 ans, en réponse à des pénuries et des tremblements de terre, mais c’est la première fois qu’il les débloque en raison de tensions sur les prix et de perturbations dans la distribution.Le ministre de l’Agriculture Taku Eto a annoncé vendredi que le gouvernement allait débloquer et mettre sur le marché 210.000 tonnes de riz (environ 3% de la consommation nationale annuelle), sur des réserves d’environ un million de tonnes.La récolte 2023 (consommée l’an dernier, donc) avait été pénalisée par les chaleurs record dans l’archipel, réduisant l’offre, ce qui a fait bondir le prix du riz à l’été 2024.Face à une demande plus forte et d’importantes perturbations des circuits commerciaux, il a continué de s’envoler depuis. Le prix de détail moyen d’un sac de cinq kilos était fin janvier de 3.688 yens (23 euros) selon une enquête gouvernementale, contre 2.023 yens un an auparavant (12,6 euros)… soit une hausse de 82%.Un fardeau supplémentaire pour les consommateurs, déjà confrontés à une inflation persistante (+3% en décembre hors produits frais).”J’achète du riz beaucoup moins souvent qu’avant: j’abandonne parfois l’idée d’en acheter dès que je vois le prix… Mes parents m’envoient du riz, c’est comme ça que je m’en sors”, soupire Eriko Kato, une Tokyoïte de 41 ans.- “Faire du profit” -En réaction, le ministère de l’Agriculture a ouvert la porte courant janvier à la vente d’une partie des réserves nationales, sur la base d’une nouvelle réglementation.Le Japon avait promulgué dès 1995 une loi pour constituer des stocks stratégiques de riz, après qu’une mauvaise récolte deux ans auparavant avait poussé les consommateurs à se ruer dans les supermarchés.Mais jusqu’à récemment, ces réserves gouvernementales ne pouvaient être débloquées qu’en cas de grave perte de récolte ou de catastrophe. Les nouvelles règles permettent d’y recourir aussi si la distribution s’enraye et peine à répondre aux besoins.La récente flambée des prix s’explique en partie par une demande accrue: avec l’afflux record de touristes étrangers friands de sushis, mais surtout en raison des achats paniques déclenchés en août par un avertissement au “mégaséisme”, selon Masayuki Ogawa, professeur à l’université d’Utsunomiya.Paradoxalement, “la demande a également augmenté car le riz, dont le prix était stable, était vu comme une bénédiction dans un contexte d’inflation”, explique M. Ogawa à l’AFP.Du côté de l’offre, après les récoltes décevantes de 2023, le gouvernement misait sur l’arrivée de la récolte de l’automne 2024 pour calmer les tensions, mais cela ne s’est pas produit.La production de riz a en fait augmenté en 2024, mais les grands groupes qui approvisionnent les entreprises alimentaires et supermarchés ont collecté 210.000 tonnes en moins, ce qui pourrait suggérer que les producteurs de riz utilisent des circuits alternatifs, avec des revendeurs individuels.”On soupçonne (certains négociants) d’essayer de faire du profit en attendant (pour vendre leurs stocks) que les prix montent encore”, souligne M. Ogawa. Ces derniers pourraient se résigner après l’annonce gouvernementale.- “Nouilles moins chères” -Pour autant, il s’agit d'”une opération compliquée”, et une baisse brutale des prix pourrait entraver la stabilité de la production de riz à long terme, avertit M. Ogawa.Autre levier: “il ne faut pas exclure que le gouvernement finisse par accroître les importations de riz, qui sont strictement encadrées et oscillent dans une fourchette étroite de 800.000 à un million de tonnes par an depuis 15 ans”, avec des droits de douane prohibitifs, commente Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics.D’autant que “le riz thaïlandais est moitié moins cher que le riz japonais de référence”.Si le riz japonais typique à grains courts reste emblématique dans la cuisine nippone, la consommation annuelle par habitant est tombée en 2022 à 50,9 kg par habitant, soit moitié moins que 60 ans auparavant.A l’inverse du riz, “les prix du maïs et du blé ont chuté très fortement ces deux dernières années”, ce qui pourrait inciter certains consommateurs à changer leurs habitudes, observe M. Thieliant.”J’achète de moins en moins de riz, je le remplace parfois par des nouilles (au blé) +udon+ ou +yakisoba+ qui sont moins chères”, confirme Nami Tanaka, Tokyoïte de 40 ans, dont le fils adolescent trouve cependant ces nouilles “moins nourrissantes”.

La Bourse de Paris ouvre dans la retenue

La Bourse de Paris évolue en légère hausse vendredi, reprenant son souffle après une semaine dynamique, dans un contexte marqué par des annonces douanières de Donald Trump aux États-Unis et par des publications de résultats.Le CAC 40 prenait 0,10% à 8.172,62, en hausse de 8,51 points. La veille, l’indice vedette parisien avait pris 0,71% à 8.098,89 points, en hausse de 56,70 points.”Peu avant le week-end, on constate clairement une perte de dynamisme” sur les marchés, a expliqué Andreas Lipkow, analyste indépendant.Comme les autres indices européens, la place parisienne a connu une semaine nettement positive, gagnant plus de 2% depuis lundi.Mais ce dynamisme a laissé place à la prudence, après que le président américain Donald Trump a promis jeudi d’imposer des “droits de douane réciproques” pour rétablir l'”équité” dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde.Le milliardaire s’est toutefois “abstenu de prendre des mesures immédiates”, a relevé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a en effet précisé que l’administration américaine ne serait en mesure de mettre son plan à exécution que début avril.De quoi provoquer un “optimisme anxieux” de la part des investisseurs, a résumé Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.Dans ce contexte, le taux d’intérêt de l’emprunt obligataire français à dix ans atteignait vers 8H40 GMT 3,16%, contre 3,15% la veille en clôture.Saison des résultats, Hermès brilleLa saison des résultats, plutôt bien accueillie jusqu’à présent, se poursuit vendredi.Le géant du luxe Hermès a annoncé des résultats record en 2024 avec un bénéfice net en hausse de 6,8% à 4,6 milliards d’euros et des ventes passant les 15 milliards d’euros (+13%), grâce à des progressions dans toutes les régions.Safran a vu son bénéfice net bondir de 51% en 2024 à 3 milliards d’euros en données ajustées grâce aux rémunératrices activités de services pour les moteurs en dépit de la chute des livraisons de Leap, son produit phare.L’opérateur boursier paneuropéen Euronext a enregistré en 2024 une hausse de son bénéfice net de 14% et réalisé un chiffre d’affaires supérieur à l’objectif annoncé, porté par son cÅ“ur de métier comme sa stratégie de diversification de ses revenus, selon un communiqué publié jeudi.Les actions du groupe Lagardère SA cotées à Paris grimpait de 10,25% sur le SBF 120, après avoir fait état d’un bénéfice net de 168 millions d’euros en 2024, contre 144 millions l’an dernier, et un chiffre d’affaires en hausse de 8,5%.Eramet change de têteLe groupe minier a annoncé jeudi la nomination de Paulo Castellari au poste de directeur général, fonctions qu’il prendra à l’issue de l’assemblée générale des actionnaires le 27 mai pour succéder à Christel Bories, qui va rester présidente du groupe.