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Trump promet des droits de douane “réciproques” avec le reste du monde

Le président américain, Donald Trump, a promis jeudi d’imposer des “droits de douane réciproques” pour rétablir l'”équité” dans les relations commerciales entre les Etats-Unis et le reste du monde, un nouveau coup de pression qui s’accompagne toutefois d’une échéance vague.”S’ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c’est aussi simple que ça”, a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche.Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que Donald Trump serait en mesure de mettre son plan à exécution d’ici début avril.Depuis le début de son second mandat, le chef de l’Etat a déjà imposé 10% de droits de douane additionnels sur les produits chinois – auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les produits américains. Washington doit aussi bientôt infliger 25% de droits de douane sur l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis.Le président a admis que les prix “pourraient augmenter à court terme” pour les ménages américains, mais estimé qu’ils finiraient par reculer. Pour lui, le pays entier profitera de ces barrières douanières destinées à mieux protéger l’industrie nationale et à résorber le déficit commercial du pays, qui dépasse mille milliards d’euros (hors services).Donald Trump considère que les produits qui arrivent aux Etats-Unis doivent subir le même niveau de taxes que ce que le pays d’origine fait peser sur les produits américains. Et suggère aux Etats trouvant la nouvelle barrière douanière trop élevée d’abaisser la leur.”D’une certaine manière, il oblige tous les pays à renégocier leurs barèmes douaniers avec les États-Unis”, a remarqué Christine McDaniel, chercheuse pour Mercatus Center, auprès de l’AFP.Mais l’exécutif américain ne veut pas se contenter de réaligner les droits de douane. Il vise aussi les barrières non douanières telles que des réglementations pénalisant selon lui les produits américains, ou encore la TVA, l’impôt pesant sur les achats des consommateurs européens (quelle que soit l’origine des produits), généralement plus élevé qu’aux Etats-Unis.Le mécanisme est qualifié de “punitif” par Donald Trump, car se cumulant avec les droits de douane à l’entrée des pays.En matière de commerce, les alliés des Etats-Unis se “comportent souvent moins bien que nos ennemis”, a lancé le républicain, pointant en particulier l’Union européenne.- “Levier de négociation” -Dans un mémo signé dans la foulée, Donald Trump demande à ses équipes de faire une revue complète des disparités commerciales entre les Etats-Unis et le reste du monde, pour les éliminer.Notre revue “devrait être achevée d’ici au 1er avril, ce qui laissera au président la possibilité de commencer dès le 2 avril” à prendre des mesures de réciprocité, selon Howard Lutnick.Une telle échéance “conforte les marchés financiers dans l’idée que les droits de douane sont un levier de négociation [pour Donald Trump] plutôt qu’une vraie politique à redouter”, a commenté auprès de l’AFP Adam Button, analyste chez ForexLive. Lors de son intervention, Donald Trump a affirmé que l’Inde imposait “plus de droits de douane que n’importe quel pays”.Il a reçu quelques heures plus tard le Premier ministre indien Narendra Modi et a alors prédit des “accords commerciaux merveilleux” entre eux.New Delhi avait donné des gages de bonne volonté avant le rendez-vous, en réduisant notamment les droits de douane sur les motos américaines haut de gamme, du pain bénit pour le constructeur Harley-Davidson. Selon nombre d’économistes, une vague de surtaxes aux frontières risque de se traduire par des hausses de prix pour les Américains.Or le mécontentement des ménages face à l’inflation des années 2022-23 a été analysé comme l’une des raisons de la victoire de Donald Trump lors de l’élection du 5 novembre.Mercredi, un indice d’inflation a jeté une ombre au tableau: les prix à la consommation ont augmenté en janvier de 3% sur un an, en accélération, et ce avant même l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane.

Eaux minérales altérées: deux enquêtes ouvertes à Paris visant Nestlé et Sources Alma

Après une première amende, vers des investigations plus larges? Un juge parisien a décidé d’enquêter sur deux plaintes de l’association Foodwatch pour “tromperie” visant Nestlé et Sources Alma pour leur traitement, possiblement illicite, de leurs eaux minérales, ouvrant un dossier qui pourrait éclabousser le pouvoir politique.Confirmant partiellement une information de Radio France et du Monde, une source proche du dossier a indiqué jeudi à l’AFP que le magistrat instructeur n’avait pas suivi les réquisitions du parquet de Paris qui l’estimait incompétent territorialement et avait décidé mercredi de se pencher sur cette affaire.Foodwatch avait déposé cet automne deux plaintes avec constitution de partie civile contre les pratiques de Nestlé Waters (Perrier, Hépar, Contrex, Vittel), filiale du géant suisse, et celles du groupe Sources Alma, leader en France des eaux minérales et de source (Cristaline, St-Yorre, Vichy Célestins, etc.).De nombreuses infractions étaient visées, dont la tromperie et les pratiques commerciales trompeuses, dans la plainte déposée par Me François Lafforgue.Ces informations judiciaires sont “une excellente nouvelle”, a réagi Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch, qui espère “casser le climat d’impunité et que la justice fasse toute la lumière sur les responsabilités de Nestlé Waters et Sources Alma mais aussi sur le rôle des autorités publiques et particulièrement du gouvernement”.Début février, Radio France et Le Monde ont publié des éléments accusant la présidence et les services du Premier ministre d’avoir cédé au lobbying de Nestlé.Les deux médias citaient une note de début 2023 du directeur général de la santé (DGS) Jérôme Salomon, qui recommandait de “suspendre immédiatement l’autorisation d’exploitation et de conditionnement de l’eau pour les sites Nestlé des Vosges” et d’étendre cette interdiction “au site d’embouteillage de Perrier (à Vergèze, dans le Gard)”.Cette note, qui aurait été transmise au cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, recommandait de refuser à Nestlé toute dérogation quant à la microfiltration, au risque d’un contentieux avec Bruxelles. Mais un mois plus tard, les cabinets de Matignon et de l’Elysée l’auraient autorisée, selon les deux médias.Emmanuel Macron avait rejeté toute “entente” ou “connivence” avec Nestlé.- Traitements interdits -Dès novembre 2022, Médiacités avait indiqué que la répression des fraudes enquêtait sur “l’adjonction dissimulée de gaz carbonique industriel et d’une substance chimique interdite” dans des eaux de sources Alma. Début 2024, visé à son tour par des révélations de Radio France et du Monde, Nestlé Waters avait reconnu avoir eu recours par le passé à des traitements interdits (filtres au charbon, UV) qu’il dit avoir depuis retirés, et avait indiqué en avoir avisé le gouvernement français en 2021.Après cette alerte et sans toutefois ébruiter l’affaire ni informer les consommateurs, les autorités avaient ensuite permis aux industriels d’utiliser des microfiltres avec un seuil de filtration inférieur à 0,8 micron, qui fait depuis 2001 office de jurisprudence, faute de précision dans la réglementation européenne.Nestlé a aujourd’hui toujours recours à des systèmes de microfiltration à 0,2 micromètre, soulignant qu’ils ont été approuvés par le gouvernement en 2023 dans le cadre d’un plan de transformation soumis aux autorités.”Toutes nos eaux aujourd’hui sont pures à la source”, a aussi affirmé à l’AFP le 7 février Muriel Lieneau, directrice générale de Nestlé Waters.Dans une procédure visant spécifiquement ses eaux vosgiennes pour utilisation de traitements non autorisés sur les eaux minérales et exploitation de forages sans autorisation, Nestlé Waters a déjà payé en septembre à Epinal une amende de deux millions d’euros pour échapper à un procès.Foodwatch avait jugé le montant dérisoire.Alors qu’un principe judiciaire fondamental est qu’on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits, le parquet de Paris a indiqué à l’AFP que le juge “étudierait dans le cadre de l’information judiciaire” les effets de cette amende payée par Nestlé, “susceptible de porter sur une partie des faits” relevant de la saisine du juge.La question pourrait aussi se poser pour le groupe Alma, visé par une procédure au parquet de Cusset (Allier).Les révélations de presse avaient conduit le Sénat à lancer en novembre une commission d’enquête, tandis qu’un premier rapport sénatorial divulgué un mois plus tôt pointait déjà l'”opacité” des pouvoirs publics et des industriels dans ce dossier.”Il est heureux que la justice se mette en mouvement”, a salué le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d’enquête, rappelant que “chaque audition nous confirme la carence des ministères et des autorités administratives”.L’association de consommateurs CLCV avait aussi porté plainte contre X. Selon le parquet de Paris, elle est actuellement à l’analyse.

Wall Street termine en hausse, portée par la tech

La Bourse de New York a terminé dans le vert jeudi, naviguant sereinement entre les nouvelles sur les droits de douane et l’inflation, tout en étant tirée par les gains de certaines capitalisations géantes du secteur technologique.Le Dow Jones a gagné 0,77%, l’indice Nasdaq a avancé de 1,50% et l’indice élargi S&P 500 de 1,04%.”Ce marché est très résilient”, a résumé auprès de l’AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments, alors que la semaine continue d’être riche en actualités. Côté indicateurs, la place américaine a été satisfaite jeudi de la publication de l’indice des prix à la production aux États-Unis (PPI), qui mesure l’inflation côté producteurs.Sur un mois en janvier, les prix de gros ont progressé de 0,4%, contre 0,5% en décembre (dont les données ont été fortement révisées à la hausse), soit plus qu’anticipé par les analystes.En revanche, l’inflation sous-jacente des prix à la production- excluant les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation – est ressortie conforme aux attentes, montrant des signes de décélération et s’établissant à 0,3% en janvier, contre 0,4% le mois précédent.La veille, le marché avait été plombé par l’indice CPI qui avait montré une augmentation de 3% des prix à la consommation, alors que les économistes s’attendaient à un ralentissement à +2,8% sur un an en janvier, selon le consensus compilé par MarketWatch.”Le CPI d’hier était plus élevé que prévu, et le PPI aujourd’hui n’a pas confirmé” cette tendance, selon M. Sarhan.”Pour l’instant, la banque centrale américaine (Fed) n’a pas besoin de relever ses taux pour lutter contre l’inflation. C’est pourquoi le marché pousse un soupir de soulagement”, estime M. Sarhan.Par ailleurs, “les demandes hebdomadaires d’allocations chômage (…) restent relativement faibles”, a observé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com. Le nombre de nouveaux chômeurs est en effet légèrement inférieur aux prévisions, à 213.000 contre 215.000 attendus par les analystes. Les investisseurs ont peu réagi aux nouvelles annonces de Donald Trump, qui a assuré jeudi qu’il allait imposer des “droits de douane réciproques” aux alliés comme aux rivaux des Etats-Unis, mais sans donner d’échéance précise.Dans un mémo, le président américain a demandé à ses équipes de faire une revue complète des disparités commerciales entre les Etats-Unis et le reste du monde pour mettre en place ces droits de douane “personnalisés” pays par pays, selon des précisions apportées par un responsable de la Maison Blanche à la presse.Notre revue “devrait être achevée d’ici au 1er avril, ce qui laissera au président la possibilité de commencer dès le 2 avril” à prendre des mesures de réciprocité, a indiqué le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick.”Le marché sait (…) qu’il s’agit d’une tactique de négociation”, selon M. Sarhan.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est détendu, à 4,53%, contre 4,62% mercredi en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, Wall Street a été portée par les gains d’une partie des grandes capitalisations du secteur technologique.Apple a avancé de 1,97%, Nvidia a gagné 3,16%, Microsoft a grappillé 0,37% et Alphabet (Google) a pris 1,32%.Tesla a aussi pris de la vitesse (+5,77%), malgré la marche arrière jeudi du département d’Etat américain à propos d’un document annonçant qu’il dépenserait 400 millions de dollars pour l’achat de véhicules électriques blindés de l’entreprise.Le fabricant de sabots en caoutchouc Crocs a été propulsé (+23,89%) grâce à des résultats trimestriels bien meilleurs qu’attendus, et à des prévisions annuelles au-dessus des attentes.La plateforme de courtage en ligne et d’échanges de cryptomonnaies Robinhood a décollé de 14,11% après avoir publié un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes.Le réseau social Reddit a reculé de 5,32% après avoir annoncé un nombre d’utilisateurs quotidiens en hausse au quatrième trimestre, mais en deçà des attentes des analystes. L’entreprise a notamment été touchée par un changement d’algorithme de Google.

Argentine: inflation au plus bas depuis 4 ans, coût social toujours là

Après des années de hausse chronique, l’inflation en Argentine poursuit sa tendance à la baisse pour s’établir à 2,2% en janvier, plus bas indice mensuel depuis mi-2020, après 13 mois d’austérité et toujours un tribut social, sous la présidence ultralibérale de Javier Milei.La hausse des prix sur janvier, publiée jeudi par l’Institut national de la statistique (Indec), confirme la pente des derniers mois et atteint en interannuel 84,5%, passant pour la première fois sous la barre des 100% depuis deux ans, soit janvier 2023 (98,8% alors). L’indice de janvier est le plus faible depuis les 1,9% de juillet 2020. Même si à 84,5% sur douze mois, l’inflation argentine reste parmi les plus élevées au monde, son affaiblissement représente en un peu plus d’un an un revirement macro-économique spectaculaire pour la 3e économie d’Amérique latine. Fin 2023, elle atteignant 211,4%, et 117,8% fin 2024.”Le processus de désinflation continue”, s’est félicité le ministre de l’Economie Luis Caputo sur son compte X. Il salue “l’inflation la plus basse depuis le début de la présidence de Javier Milei”, grâce “depuis le début à un processus de stabilisation et de désinflation basé sur trois piliers: budgétaire, monétaire et de change”.”On continue d’écrire l’histoire”, a claironné Javier Milei peu après sur Instagram. “Saluez l’inflation alors qu’elle s’en va !”, a ironisé son parti La Libertad Avanza, sur X.- “Tenir, voir où ça nous mène” -En un an de gouvernement, le président ultralibéral a reconquis un équilibre budgétaire au prix d’un “ajustement choc”, d’une forte dévaluation de plus de 50% du peso dès ses premiers jours de présidence, de coupes claires dans les dépenses publiques, et d’un assèchement de l’émission monétaire.Pour la première fois depuis 2020, l’Argentine a clôturé l’année 2024 avec un excédent des comptes publics.Après un pic en décembre 2023 (+25,5%) sous le choc de la dévaluation initiale, l’inflation mensuelle a entamé une décélération graduelle mais constante, pour se maintenir constamment en dessous de 3% depuis octobre.Victimes collatérales de l’austérité: pouvoir d’achat, emploi, et activité économique, qui ont enlisé le pays dans la récession (-2,1% sur an au 3e trimestre), laquelle donnait toutefois des signes de ralentissement ces derniers mois. L’emploi a ainsi vu la disparition d’environ 185.000 postes sur près d’un an à fin novembre, selon les dernières données du secrétariat du Travail. Dont 51.000 postes dans le secteur public, première cible d’un président qui assume “haïr l’Etat”.Une saignée qui de fait ne donne qu’une image partielle de l’impact sur l’emploi dans son ensemble, dans un pays où le secteur informel représentait en 2024 plus de 40%.La pauvreté, amplifiée sous l’impact du choc initial de la dévaluation et des pertes d’emploi, a bondi à plus de 52% au premier trimestre 2024, a rebaissé depuis dans des proportions controversées, entre le gouvernement qui parle d’un taux de pauvreté de moins de 40%, et observatoires sociaux, qui évoquent un taux un peu au-dessous de 50%.Résultat, malgré les indicateurs macro-économiques en regain, les fins de mois restent aussi difficiles pour grand nombre d’Argentins, entre emplois perdus, tarissement des subventions à l’énergie, au transport et retraites rognées.”On ne peut rien acheter, on ne peut pas acheter de viande”, constate auprès de l’AFP Miguel Baldazarra, retraité de 75 ans, illustrant une consommation de viande en forte baisse (-9% sur l’année 2024).Pour autant, les sondages montrent un appui continu à Javier Milei, avec un baromètre d’approbation autour de 45% voire 50% pour certains. Et sur fond de désinflation, une inclination à “tenir le plus longtemps possible, voir jusqu’où on peut aller, où ça nous mène”, dit à l’AFP Kevin Gonzalez, vendeur de fruits et légumes de 27 ans.Tenir, par exemple, jusqu’à une éventuelle reprise que gouvernement et organismes tels le FMI promettent à l’Argentine pour 2025 avec +5% de croissance.

La Bourse de Paris profite des espoirs de négociations en Ukraine

La Bourse de Paris a terminé en nette hausse jeudi, poussée par les espoirs de négociation de paix en Ukraine qui ont pesé sur les prix de l’énergie.Le CAC 40 a terminé en net progrès de 1,52% à 8.164,11 points, soit un gain de 121,92 points. La veille, l’indice vedette parisien avait pris 0,17% à 8.042,19 points.Lors d’une conversation téléphonique d’une heure et demi avec Donald Trump mercredi, Vladimir Poutine a convenu avec son homologue de négocier “immédiatement” la fin du conflit en Ukraine, qui a fait au moins des dizaines de milliers de morts et de blessés en Ukraine et en Russie.Le président américain a annoncé mercredi qu’il rencontrerait Vladimir Poutine en Arabie saoudite.Pris de court par l’initiative de Donald Trump de commencer “immédiatement” les négociations avec Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en Ukraine, les Européens insistent pour être présents à la table des négociations.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui appelé Washington à convenir d’un plan pour “arrêter Poutine” avant tous pourparlers avec Moscou. Si les négociations sont encore au stade de projet, “le simple fait d’en parler a fait baisser le pétrole” et les prix de l’énergie en général, mais aussi “le dollar américain”, note Neil Wilson, analyste de TipRanks.L’espoir du retour des flux russes de gaz a en effet particulièrement pesé sur le cours du gaz naturel européen jeudi.”Cette combinaison a été bénéfique pour les actions européennes”, poursuit M. Wilson.Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France, évoque même auprès de l’AFP “une réaction primaire” des marchés d’actions, en particulier côté européen.”Le marché se dit que cela peut ouvrir la voie peut-être à terme de retrouver des flux de livraison normaux (de gaz voire de pétrole) vers l’Europe”, souligne M. Baradez. Et “les prix de l’énergie qui se replient profitent à la partie industrielle européenne”, ajoute-t-il.Grand LegrandLe titre de l’équipementier électrique français Legrand a terminé en hausse de 9,02% à 106,40 euros après la publication jeudi de bons résultats en 2024.Le groupe a vu son bénéfice net progresser de 1,6% en 2024 à 1,16 milliard d’euros, porté par son activité dans les centres de données qui a connu une croissance organique de 15%.EssilorLuxotticaL’année 2024 s’est traduite par un “bénéfice record” pour le géant de l’optique EssilorLuxottica, propriétaire de la marque emblématique Ray-Ban.Le groupe, né de la fusion d’Essilor et de Luxottica réunissant sous un même toit verres et montures a dégagé un bénéfice net de 2,36 milliards d’euros (+3%) pour un chiffre d’affaires en hausse de 4,4% à 26,5 milliards d’euros, selon un communiqué publié mercredi.Au lendemain de ses résultats, le titre du groupe a terminé en forte hausse de 7,17% à 295,80 euros.Michelin gonflé à blocL’équipementier automobile français Michelin a terminé en hausse de 4,86% à 34,06 euros à la Bourse de Paris jeudi, au lendemain de la publication de ses résultats annuels.Malgré un bénéfice net en recul de 4,7%, à 1,9 milliard d’euros en 2024, le fabricant de pneus a annoncé poursuivre son programme de rachat d’actions et verser 1,38 euro de dividende par action.

Lombard: l’UE réagira “avec la plus extrême vigueur” à des droits de douane de Trump

Le ministre français de l’Economie Eric Lombard a assuré jeudi, lors de sa visite d’une usine d’Airbus près de Toulouse, que l’Union européenne (UE) réagirait “avec la plus extrême vigueur” si Donald Trump devait imposer de nouveaux droits de douane au Vieux continent.”Nous devons aussi protéger nos filières industrielles (…). L’Europe va réagir avec la plus extrême vigueur pour répondre à des hausses de tarifs par des hausses de tarifs”, a-t-il expliqué à des journalistes lors de son déplacement sur une chaîne d’assemblage d’avions A321 à Cornebarrieu (Haute-Garonne).”Nous jouons à armes égales avec les Etats-Unis”, a-t-il aussi déclaré.Le ministre de l’Economie, qui a visité les installations d’Airbus en compagnie du directeur général de l’avionneur, Guillaume Faury, a notamment souligné dans un discours devant un A321XLR que la décarbonation du secteur aérien était “essentielle, pour améliorer la durabilité de notre économie”.Il a insisté sur le besoin de “simplification” de la réglementation, assurant vouloir “continuer à faire avancer au Parlement” la loi sur le sujet présentée par le précédent gouvernement.”On a beaucoup trop réglementé” en Europe, lui a fait écho M. Faury. “Chaque règlement a peut-être une justification, mais quand on regarde l’ensemble (…), ça ralentit énormément les entreprises alors qu’il faut pouvoir aller très vite”, a ajouté le patron d’Airbus.”L’Europe doit vraiment changer de braquet (…). Il faut absolument, pour jouer à armes égales, que nous soyons dans une capacité de construire des géants européens” dont la naissance a été “empêchée” par l’UE, a estimé Eric Lombard dans son discours.En réponse à un rapport publié jeudi matin par la Cour des comptes, qui alertait sur des dépenses publiques “en roue libre”, le ministre de l’Economie a par ailleurs assuré que celles-ci “ont été tenues” en 2024, car leur montant aurait été “de 7 milliards inférieur au budget”.”Nous nous en occupons”, a-t-il ajouté, indiquant qu’il rencontrerait le Premier ministre François Bayrou vendredi matin à 07H30 “pour voir comment nous organisons le suivi de la dépense publique afin de tenir ce budget”.

Face aux licenciements et à la crise, le jeu vidéo se met en grève en France

Le secteur français du jeu vidéo s’est mis en pause jeudi, le temps d’une grève nationale inédite et de rassemblements dans une dizaine de villes pour dénoncer les conditions de travail et les destructions d’emplois.Après des années fastes liées aux confinements, où les ventes se sont envolées, cette industrie traverse une période de reflux depuis près de deux ans, marquée par des vagues de licenciements et des fermetures de studios.A l’appel du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV), des rassemblements ont eu lieu dans près d’une dizaine de villes, dont Paris, Bordeaux, Lyon et Rennes. D’autres organisations syndicales avaient rejoint cet appel, y compris à l’étranger, comme au studio du géant français Ubisoft à Barcelone, en Espagne.Le STJV a salué “une journée historique”, avec “des grèves dans trois pays” et “plus de 1.000 personnes à nos rassemblements en France”. “Le rapport de force a changé”, a-t-il estimé sur X.A Paris, où l’on comptait près d’une centaines de personnes, Max Robert, développeur informatique de 29 ans, estime que “c’est important de se mobiliser” face à “une crise historique”, dans un secteur qui emploie entre 12.000 et 15.000 personnes en France.Parmi les revendications: l’arrêt des licenciements, de meilleures conditions de travail et plus de transparence sur le fonctionnement et les finances des entreprises.A Montpellier, une quarantaine de salariés du secteur, l’un des moteurs économiques de la région, se sont rassemblés devant l’entrée du siège local d’Ubisoft, où travaillent quelque 470 personnes.Pour Erwin Besnault, dont le métier consiste à tester la qualité des jeux, “on a trop longtemps joué sur l’excuse du métier passion et de la jeunesse de l’industrie pour accepter les sacrifices. Aujourd’hui, les gens sont cramés”.”La mobilisation est super importante parce que le milieu de l’industrie du jeu vidéo va vraiment très, très mal en ce moment, même à l’international. On parle de plus de 14.000 licenciements en 2024, dont des centaines en France. Et, là, 2025 commence déjà sur les chapeaux de roue”, a souligné de son côté Gaëtan Lebègue, programmeur et membre du STJV, à Lyon où se sont réunies une soixantaine de personnes.- Studios en difficulté -Ces derniers mois, plusieurs acteurs du secteur ont été touchés par d’importants mouvements sociaux, jusqu’ici plutôt rares dans cette industrie.En octobre, le mastodonte Ubisoft, qui emploie près de 18.000 personnes dans le monde (4.000 en France), a vu près d’un millier de salariés se mobiliser pour protester contre un changement de politique sur le télétravail.Après plusieurs lancements décevants, le groupe a annoncé jeudi avoir enregistré au 3e trimestre un chiffre d’affaire quasiment divisé par deux, entre le report au 20 mars de son titre phare “Assassin’s Creed Shadows”, et les mauvaises ventes à Noël de son dernier blockbuster “Star Wars Outlaws”.Autre acteur en position délicate, le studio Don’t Nod a fait face à plusieurs jours de grève après l’annonce d’un plan de licenciements, qui verrait le départ de 69 employés sur les quelque 250 à Paris.Depuis, un accord a été signé pour “privilégier les départs volontaires et limiter les départs contraints”, a indiqué la direction à l’AFP, “après une période de fortes tensions sociales”.- “Gueule de bois” -En septembre, plusieurs employés des studios Spiders et Kylotonn, propriétés de l’éditeur français Nacon, ont aussi fait grève pour dénoncer leurs conditions de travail, s’alarmant des risques de burn-out et d’une désorganisation des plannings.Longtemps considéré comme un secteur “créatif et artisanal”, le jeu vidéo est désormais “une industrie comme les autres”, estime l’économiste spécialiste des industries culturelles Julien Pillot.Pour lui, “des centaines, voire des milliers” de ses salariés “se réveillent avec la gueule de bois” car “ils se rendent compte que ce sont devenus des ouvriers comme les autres”.Mais au-delà de la réalité économique difficile, cette grève a aussi voulu mettre en lumière certaines dérives.Le STJV a partagé ces dernières semaines sur les réseaux sociaux de nombreux témoignages anonymes d’employés de l’industrie, illustrant selon lui l’ambiance toxique et le sexisme régnant dans certaines entreprises.Créé en 2017 et présent dans une vingtaine de studios français, le syndicat dit observer une hausse “exponentielle” du nombre de ses adhérents, qui devrait bientôt atteindre le millier. kf-cte-mkr-str-siu/may/reb/as

Journée noire pour Ubisoft, touché par la grève nationale du secteur et des résultats décevants

La série noire continue pour Ubisoft: en déconfiture sur les marchés financiers et en pleine réflexion quant à son avenir, le géant français des jeux vidéo a annoncé un chiffre d’affaires quasiment divisé par deux au troisième trimestre, alors qu’un mouvement de grève national mobilise ses salariés.En baisse de 47,5%, à 318,1 millions d’euros, ces chiffres décevants sont le reflet du report au 20 mars de la sortie de son titre phare “Assassin’s Creed Shadows”, initialement prévu pour le 15 novembre, et sur lequel le groupe mise beaucoup.Ubisoft pâtit également du succès en demi-teinte de son dernier blockbuster “Star Wars Outlaws” sur la période de Noël, qui “n’a pas répondu aux attentes” de l’éditeur, a indiqué jeudi le directeur financier du groupe Frédérick Duguet, lors d’une conférence de presse.Concernant les “réservations nettes” (“net bookings”), indice de référence du groupe qui désigne les ventes hors revenus différés, elles ont chuté de 51,8% au troisième trimestre, à 301,8 millions d’euros, “conforme à l’objectif révisé” en janvier du groupe.Ubisoft espère rebondir au dernier trimestre avec la sortie de “Assassin’s Creed Shadows”, dont les précommandes “affichent une bonne dynamique, à un niveau comparable à celles d’+Assassin’s Creed Odyssey+”, qui figure au 2e rang des plus grands succès de la franchise, fait valoir Ubisoft.Avec ce nouvel opus qui se déroule dans le Japon médiéval – une demande de longue date des fans – “nous voulons égaler la performance de +Assassin’s Creed Valhalla+”, jeu le plus vendu de cet univers, “dont Odyssey a été très proche en termes de quantité vendue”, a affirmé M. Duguet.L’éditeur espère retrouver des couleurs sur sa prochaine année fiscale, comptant notamment sur les ventes de “Shadows” et du nouveau contenu pour son jeu de tir “Rainbow Six Siege”.Frédérick Duguet a également rappelé qu’Ubisoft comptait sortir “chaque année” des produits en lien avec l’univers Assassin’s Creed.- “Choix difficiles” -Jeudi, l’éditeur a également été touché par le journée de grève nationale lancée dans le secteur du jeu vidéo – alors que plusieurs journées de mobilisation ont agité ses studios français l’an dernier, au sujet notamment des salaires et du télétravail.Début 2023, le groupe a entamé un plan de réduction des coûts. Il compte désormais dépasser les 200 millions d’euros prévus cette année et “poursuivre ces efforts” l’an prochain.L’éditeur a annoncé ces derniers mois plusieurs fermetures de studios, notamment aux États-Unis, au Japon et au Royaume-Uni, et a débranché son jeu de tir en ligne “XDefiant”, faute d’audience, menant au licenciement de plus de 450 employés.Des choix “difficiles mais nécessaires”, a affirmé le PDG d’Ubisoft Yves Guillemot, cité dans le communiqué.Sur fonds de rumeurs de rachat, il a également indiqué en janvier étudier plusieurs “options” concernant son avenir et a lancé un processus en ce sens, sur lequel Ubisoft n’a pas souhaité donné plus de détails jeudi.L’éditeur, qui employait 18.666 salariés dans le monde fin septembre et environ 4.000 en France, pourrait faire l’objet d’un rachat conjoint par le géant chinois de la tech Tencent et la famille Guillemot, aux commandes du groupe.Tencent, avec qui les frères Guillemot ont scellé une union en 2022 pour garder la main sur l’entreprise, détient près de 10% du capital, tandis que la famille en possède autour de 14%.Mais d’autres géants du jeu vidéo pourraient être intéressés, comme Savvy Games, groupe détenu par le très puissant Fonds d’investissement public saoudien, avec qui Ubisoft aurait noué un partenariat, selon des informations du journal Les Échos.Également interrogé sur d’éventuelles retombées positives de la sortie en 2025 de la Switch 2, le très attendu successeur de la console phare de Nintendo, Ubisoft n’a pas souhaité répondre.

Musk retirera son offre d’achat d’OpenAI si elle garde son statut d’organisation à but non lucratif

Elon Musk renoncera à son offre d’achat d’OpenAI pour la somme de 97,4 milliards de dollars si le conseil d’administration de la start-up garde un modèle d’organisation à but non lucratif, selon des documents judiciaires déposés mercredi.Lundi, Elon Musk a proposé de racheter la start-up à l’origine de l’agent conversationnel ChatGPT. Le patron d’OpenAI Sam Altman a rapidement rejeté l’offre, indiquant que la start-up d’intelligence artificielle (IA) générative n’était “pas à vendre”. “Si le conseil d’administration d’OpenAI, Inc. est prêt à préserver la mission de l’organisation à but non lucratif et à accepter de retirer le signe +à vendre+ de ses actifs en stoppant sa transition, (Elon) Musk retirera son offre”, selon les documents.OpenAI fonctionne actuellement à travers une structure hybride, en tant qu’organisation à but non lucratif avec une branche à but lucratif.Le passage à un modèle à but lucratif, que M. Altman considère comme crucial pour le développement de l’entreprise, a exacerbé les tensions avec M. Musk.Elon Musk et Sam Altman faisaient tous les deux partie de l’équipe de 11 personnes qui a fondé OpenAI en 2015, le premier ayant apporté un financement initial de 45 millions de dollars.Trois ans plus tard, M. Musk a quitté l’entreprise, OpenAI évoquant “un futur conflit potentiel pour Elon… alors que Tesla”, dont Elon Musk est le patron, “continue à se focaliser sur l’IA.”Les coûts considérables liés à la conception, à l’entraînement et au déploiement des modèles d’IA ont contraint l’entreprise à rechercher une nouvelle structure qui donnerait aux investisseurs une participation au capital et offrirait une gestion plus stable.Le passage à une société à but lucratif traditionnelle nécessite l’approbation des autorités de Californie et du Delaware. Les juges devront décider combien vaut la branche à but non lucratif d’OpenAI, qui deviendra un des actionnaires de l’entreprise.Les investisseurs actuels préfèrent une valorisation plus faible afin de rentabiliser leurs parts dans la nouvelle société.La dernière manÅ“uvre d’Elon Musk pour saper son ancien allié est intervenue peu après l’apparition de Sam Altman à la Maison-Blanche, annonçant sa participation à Stargate, un projet privé d’infrastructure d’IA parrainé par Donald Trump en partenariat avec la société japonaise SoftBank.Elon Musk, qui joue un rôle central au sein de la nouvelle administration Trump, a immédiatement critiqué ce projet à 500 milliards de dollars, affirmant que le financement n’était pour l’instant pas assuré, dans une apparente rupture avec le président américain.

Bourses européennes: Paris et Francfort terminent en forte hausse, Londres flanche

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse jeudi, poussées par les espoirs de négociations de paix en Ukraine, à l’exception de Londres, plombée par l’éloignement des perspectives de baisse des taux de la Banque d’Angleterre.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 1,52%, Milan +1,00% et Francfort +2,09%, atteignant même un nouveau record en clôture, quand Londres a perdu 0,49%.